08-04-2022, 11:29 AM
Je me décide à répondre à sa demande tout en lui précisant que je lui dirai tout car je ne veux pas de "confession" manière roman-feuilleton, c'est tout ou rien, maintenant ou jamais. J'ajoute qu'il peut rompre avec moi mais que je n'accepterai pas qu'il renie son fils.
J'évoque mon adolescence très solitaire, pour l'essentiel coupée de la réalité quotidienne du monde et mon intérêt pour des études qui me passionnent au point que ce qui se passe autour de moi me paraît vraiment secondaire. Je parle de ma rencontre avec Sébastien, tout à fait normale et, au fond, sans intérêt : quoi de plus banal qu'un étudiant fréquentant la bibliothèque universitaire et un stagiaire accueillant au guichet les personnes, adultes ou jeunes, venant chercher l'ouvrage dont ils ont besoin. Petit-à-petit, apprenons à mieux nous connaître jusqu'au jour où le drame éclate avec la découverte du passé et des mutilations subies par Sébastien. Sans parler d'une véritable intimité, cette ébauche a brutalement cédé la place à de la compassion, à de la pitié qui se sont insinuées entre ce qui aurait pu être une belle amitié.
En ce qui concerne Gérard, je ne cache pas que nous sommes allés chez son ami Maurice et que là, tout a déraillé. Bien sûr, j'ai vu Gérard nu, en érection mais c'est plus son ami Maurice qui m'a attiré et qu'au fond je ne me suis que très peu occupé de celui qui allait devenir mon frère. Par contre je n'ai pas pu ne pas voir son attirance pour le jeune colocataire de Maurice et quand je dis attirance c'est vraiment un euphémisme !
- Papa / Mais entre Maurice et toi, il n'a y pas eu de… pénétration ?
- Moi / Absolument pas, tu peux être tout à fait tranquille mais par contre…
- [silence]
- Papa / mais par contre ?
- Moi / … il s'est fait enc… pardon sodomiser
- Papa / par son ami Maurice ?
- Moi / oui, mais également par le colocataire
- Papa / Et toi également je pense ?
- Moi / Non ! j'ai catégoriquement refusé malgré leurs tentatives. Je suis toujours puceau et je compte bien le rester !
- Papa que je sens soucieux / Je pensais bien qu'il était gay mais je n'ai jamais imaginé qu'il irait si loin. Il est encore bien jeune, ne serait-il pas manipulé ?
- Moi / C'est un peu ce que je crains, c'est la raison qui m'a incité à tout te dire !
Je sens mon père franchement fâché ce qui me surprend un peu car j'avais l'impression que c'était une personne aux idées très larges et les propos qu'il tient à l'encontre de son fils sont à la limite de l'homophobie alors qu'à mon égard je n'ai ressenti aucune opprobre. Lorsque je le sens un peu calmé, je reprends la parole, très calmement en le regardant franchement mais d'une manière et d'un ton qui ne laissaient place à aucune équivoque
- Tu sais bien que Gérard n'y peut absolument rien s'il est attiré par les hommes, ce qui est important c'est qu'il soit heureux, qu'il se sente entouré par sa famille, ses amis et tous ceux qui l'entourent, c'est la seul chose qui compte. Ta réaction me surprend car tu m'as, me semble-t-il, totalement accepté comme je suis et…
- Papa / Matthias, je sais parfaitement tout ce que tu me dis et je n'ai rien contre les gays, je ne reproche rien à Gérard mais, d'une certaine manière il a trompé notre confiance. Toute la philosophie familiale repose sur la confiance et cette confiance, il ne nous l'a pas véritablement accordée ou, tout au moins, pas pour une chose aussi importante que son orientation sexuelle.
Je le sens profondément affecté par l'attitude de son fils cadet. Je lui propose que je prenne contact avec Gérard et que, d'une manière ou d'une autre je l'incite à en parler "spontanément" avec ses parents. Mais pour cela, il faut qu'on me laisse un peu de temps et que leur vie familiale ne soit en rien modifiée. Selon le cas, et en lui tendant discrètement la perche, il sera éventuellement amené à évoquer son problème spontanément, auquel cas mon rôle sera évidemment terminé. Mon père semble très heureux de mon initiative. Au moment de partir, il me demande très gentiment si j'ai reçu des nouvelles de Sébastien. À ma réponse négative, il reste perplexe et ne comprend pas très bien les raisons de ce silence.
Une fois seul, je me serais volontiers tapé la tête contre les murs : qu'est-ce qu'il m'a pris de m'immiscer dans cette affaire entre père et fils ? Finalement je ne le connais pratiquement pas, la première fois c'était dans le cadre d'une soirée sexuelle assez poussée et la seconde fois lors de la confrontation pour le moins délicate lors de la découverte que dans les deux cas il s'agissait du même personnage. J'avais sauvé les apparences mais il n'en restait pas moins que lui et moi nous nous trouvions dans une situation pour le moins équivoque. Quelle sera sa réaction lorsque je lui proposerai de me rencontrer, dans quel contexte ? Va-t-il me sauter dessus ou au contraire faire mine de rien ? Il est tard, très tard même. Je m'endors en pensant à Sébastien.
Dans les jours qui suivent, l'activité routinière, mais si passionnante, de mes recherches a repris la première place dans mes pensées même si les sujets de réflexions sont nombreux. Qui suis-je réellement ? Il m'arrive de me poser la question de savoir si je suis réellement le fils de ma mère tellement nous sommes différents de caractère. Physiquement, ma ressemblance avec mon père est tellement criante qu'elle ne laisse aucune place au doute. Les cachotteries de ma mère au sujet de sa vie privée, cette double vie qu'elle mène à mon insu alors que je pense que j'aurais parfaitement pu accepter d'avoir deux femmes à la maison, la facilité, je dirais presque le soulagement que j'ai ressenti lorsqu'elle a quitté ce qui avait été notre foyer familial accentue encore ce sentiment d'incertitude de ma véritable origine. Le seul point commun que nous partageons, elle aime une femme et j'aime… j'aime qui au fait, les garçons, un garçon, les femmes ? Je réalise qu'au fond je n'en sais rien, que je n'ai aucune expérience sinon une soirée avec celui qui va se révéler mon frère et avec son ami. Avec la gent féminine, j'ai caressé un sein, embrassé des lèvres, senti mon sexe durcir mais avec Maurice également. Oui, qui suis-je, que suis-je ? Certes, ces questions me préoccupent mais en même temps j'aurais presque envie de tout envoyer promener, d'oublier mon père et sa famille qui pourrait devenir la mienne : au fond, je vis très bien sans eux, je suis libre de faire ce que je veux, d'aimer qui j'ai envie d'aimer, que ce soient des filles ou des garçons, des jeunes ou des vieux. Oui, être libre, totalement libre de toutes ces conventions qui souvent paralysent les relations humaines, qui contraignent certains à taire leur vraie nature. En entrant et donc en acceptant ma nouvelle famille, il faudra que je me plie à ces exigences sociétales. Je sais par exemple que je ne pourrais pas avoir de relations particulières avec Gérard, entre frères cela ne se fait pas, même si on devait en avoir envie. Maurice, l'ami dominateur de mon frère, est très attirant au point que lors de cette fameuse soirée c'est surtout vers lui que j'ai porté toute mon attention. Je me souviens qu'à un moment j'avais ses couilles à la hauteur de ma figure et qu'avec ses jambes écartées mes yeux ne pouvaient que plonger dans sa raie où trônait une petite rondelle tellement excitante qu'un de mes doigts s'y aventura. Pourrais-je, oserais-je poursuivre cette relation avec un des meilleurs amis de mon frère ? Si je le recontacte et j'ai très envie de le revoir, je ne peux exclure qu'un jour ou l'autre mon sexe souhaitera connaître les profondeurs abyssales de son adorable cul. Et cela, avec l'ami de Gérard ? Si je reste libre, je n'aurais aucune hésitation, je ferai ce que je veux, que ce dont j'ai envie !
J'ai suffisamment cogité, il me faut maintenant prendre une décision et je décide de laisser une certaine liberté à Gérard, de voir quel est son sentiment à lui : s'il devait me faire comprendre que je l'attire et qu'il désire approfondir la relation qui s'est esquissée alors que je ne savais pas qui il était, alors je renonce à ma nouvelle famille mais seulement après en avoir discuté avec mon père. Ma solution est boiteuse, j'en suis parfaitement conscient, en fait je vais le voir et j'aviserai selon la tournure de notre rencontre.
Je lui propose de nous retrouver dans un petit restaurant où j'ai mes entrées et où je sais que nous serons tranquilles pour discuter mais il me fait clairement comprendre qu'il préfère de loin venir chez moi. Cela ne m'enchante pas car j'aurais souhaité un terrain plus neutre que mon salon où de confortables fauteuils et canapé pourraient donner des idées à certains adeptes de câlins. Mais je ne veux pas commencer par le braquer aussi j'accepte sa demande et je préparerai un bon tartare.
J'ai mis un polo blanc relativement court et assez moulant mais pas trop quand même avec un pantalon noir et un boxer blanc, très classique. Une tenue convenable mais malgré tout un brin provocante afin de tester Gérard sur sa capacité de résister à mon charme !
Avec un peu de retard sur l'heure convenue, je m'empresse d'aller ouvrir la porte à mon hôte lorsque la sonnette se manifeste. Stupéfaction, il n'est pas seul, la première personne que je vois ce n'est pas mon frère mais Maurice, cet ami avec qui j'avais passé une nuit assez exaltante. Dans la seconde qui suit ma première surprise, une floppée de souvenirs jaillit qui excite déjà mon organe. La porte est à peine fermée que Maurice me plaque sa main sur mon paquet, il esquisse un sourire car il a certainement remarqué mon début d'érection et m'embrasse sur la bouche, un baiser qui dure quelques secondes. Gérard suit, il a l'air timide et un peu gêné, il m'embrasse sur la joue mais pas très loin de mes lèvres. Maurice explique que lorsqu'il a eu connaissance de la visite de son ami chez moi, il a clairement fait comprendre qu'il n'est pas envisageable qu'il ne soit pas de la partie car il garde un excellent souvenir de cette soirée ; il précise encore que Gérard est non seulement d'accord mais même reconnaissant car sa timidité sera plus rapidement contrôlée avec quelqu'un qu'il connaît bien et très intimement. À voir la tête de Gérard, j'ai l'impression très nette qu'il n'est pas vraiment d'accord avec ce qui vient d'être affirmé. Un bref instant j'ai même un sentiment de malaise, d'une forte emprise de Maurice sur son ami. Gérard me dira un peu plus tard qu'avant de venir me voir, il était chez Maurice et que celui-ci l'avait contraint à dire pourquoi il devait partir si rapidement alors qu'il voulait encore se donner du plaisir. Je n'ai pas le temps de m'appesantir sur ce ressenti car il a remis sa main sur le devant de mon pantalon et tente de baisser ma zip alors que la mienne s'est glissée dans son dos, entre son sous-vêtement et son vêtement. Gérard vient de recevoir l'ordre sec et impératif de se mettre à poil ce qu'il est en train de faire. Il ne lui reste qu'un mini slip rouge, aussi rouge que sa tête. Je vois que Maurice a vaincu tous les obstacles, il est dans mon boxer, il me triture les boules en essayant d'aller dans ma raie mais la ceinture de mon pantalon résiste encore. C'est au moment où j'allais collaborer à ma mise à nu, je ne me fais pas d'illusions sur le but final, que je le vois abaisser brutalement le petit slip de mon frère, dégageant un sexe qui pend misérablement. Surpris, je regarde Gérard, il a un regard désespéré, il est à la limite d'éclater en sanglots. En une fraction de seconde, je me recule et rafistole ma tenue et lance un
- Moi / Stop, tu arrêtes immédiatement ! Tu ne vois pas qu'il n'en a pas envie, que tu es en train de le forcer ?
- Maurice / Ne t'occupe pas de cette mauviette, il pleurniche chaque fois et finalement il devient une vraie bête de sexe. [et se tournant vers Gérard] Mets-toi en position qu'on voie ton petit trou pour qu'on se prépare à…
- Moi / … Tu ne te prépares à rien sinon à quitter cet appartement en vitesse
Son pantalon et son slip sont descendus sur ses chevilles, je le saisis par ses couilles, j'ouvre la porte et le flanque dehors alors qu'il hurle de douleur car je n'y vais pas vraiment doucement. Sur le palier, j'entends des portes qui s'ouvrent, des voix qui s'excitent, "sale violeur" et autres épithètes semblables. (Le lendemain matin, je trouverai dans ma boîte aux lettres une enveloppe avec trois photos parfaitement explicites de Maurice, de quoi le coincer s'il venait à nous chercher des noises). Je me retourne vers Gérard qui retient bravement ses larmes, je le prends dans mes bras et là c'en est trop pour lui, il se lâche, il ouvre les écluses. Je ne dis rien mais je le conduis dans un fauteuil en lui disant de se laisser aller, que je suis à la cuisine car les émotions creusent l'appétit ce qui lui arrache un sourire. J'améliore l'assaisonnement du tartare pour le rendre plus onctueux en même temps que plus fort, les frites congelées commencent à brunir dans le four, une bouteille de bon vin est sur la table de la cuisine que j'ai recouverte pour la circonstance d'une nappe aux couleurs vives. Je regarde ma table d'un air satisfait lorsque Gérard apparaît, les yeux encore rouges mais secs et surtout il a un beau sourire, preuve qu'il va mieux. Il va falloir maintenant que je le fasse parler afin qu'il extériorise ce qu'il a ressenti tout-à-l 'heure mais surtout son vécu avec Maurice. Je ne me fais pas d'illusion, cela ne va pas être facile de l'amener à se confier car il ne me connaît pas, aussi suis-je agréablement surpris lorsqu'il commence à parler. Je le laisse s'épancher sans l'interrompre sinon pour une brève précision nécessaire à la compréhension de son récit. En gros, Gérard a emprunté une somme assez importante qu'il n'a pas pu rembourser à la date fixée. Maurice l'a alors forcé à pratiquer d'abord une fellation, puis un léchage de raie et finalement il l'a pénétré sans ménagement. À chaque retard, sa dette s'augmentait des intérêts fixés par le prêteur et de fil en aiguille Gérard était devenu l'esclave sexuel de son soi-disant ami qui n'hésitait pas à l'exposer, toujours nu bien sûr et souvent dans des positions dégradantes. Il en était arrivé à le louer à ses copains. Et surtout le chantage de publier les photos. Au début Gérard s'est rebellé mais la punition était sévère, violence et fessées avec des lanières. Finalement, il s'est soumis totalement, n'osant pas en parler tellement il avait honte.
Je suis abasourdi par tout ce qu'il me raconte. Pour moi la situation est évidente, il faut que demain il en parle à ses parents puis que nous passions à la police pour déposer plainte. C'est d'abord un refus catégorique de sa part, il n'en est pas question, jamais il pourra raconter toute cette histoire. À force de discussions, pied à pied, le menaçant parfois de le laisser se débrouiller tout seul, nous parvenons à un compromis : je vais, ce soir même et toute la nuit s'il le faut, rédiger une sorte de procès-verbal de la soirée et nous donnerons ce document à ses parents pour qu'ils en prennent connaissance mais en notre présence ; pour moi, ce point est essentiel.
C'est au moment où j'ai arraché son accord sur cette procédure que le téléphone a sonné. C'est son père qui, sachant qu'on se rencontrait, désire savoir si tout se déroule normalement. Je suis très bref en lui disant que nous avons une bonne discussion et que demain matin nous serons tous les deux chez eux. Son père me dit qu'ils seront absent jusqu'au dimanche mais je lui fis sèchement comprendre qu'il fallait absolument que lui et sa femme soient présents demain à dix heures, que cela ne se discutait pas, un point c'est tout. Je l'entends discuter avec Amandine son épouse et finalement, après m'avoir redemandé si cela ne pouvait vraiment pas attendre deux jours, il me confirme qu'ils seront présents à la maison. J'ai pondu un texte de trois quatre pages sur les tenants et aboutissants de cette tragédie. Gérard a apporté un certain nombre de modifications, la plupart du temps dans le sens d'une atténuation de la réalité des faits ce que j'ai presque chaque fois refusé. À la troisième ou quatrième version, j'ai obtenu son accord et, comme pour un procès-verbal de police, je lui ai fait viser chaque page et apposer sa signature sur la dernière page. Il était près de deux heures du matin lorsque nous nous sommes couchés, chacun dans une chambre.
J'évoque mon adolescence très solitaire, pour l'essentiel coupée de la réalité quotidienne du monde et mon intérêt pour des études qui me passionnent au point que ce qui se passe autour de moi me paraît vraiment secondaire. Je parle de ma rencontre avec Sébastien, tout à fait normale et, au fond, sans intérêt : quoi de plus banal qu'un étudiant fréquentant la bibliothèque universitaire et un stagiaire accueillant au guichet les personnes, adultes ou jeunes, venant chercher l'ouvrage dont ils ont besoin. Petit-à-petit, apprenons à mieux nous connaître jusqu'au jour où le drame éclate avec la découverte du passé et des mutilations subies par Sébastien. Sans parler d'une véritable intimité, cette ébauche a brutalement cédé la place à de la compassion, à de la pitié qui se sont insinuées entre ce qui aurait pu être une belle amitié.
En ce qui concerne Gérard, je ne cache pas que nous sommes allés chez son ami Maurice et que là, tout a déraillé. Bien sûr, j'ai vu Gérard nu, en érection mais c'est plus son ami Maurice qui m'a attiré et qu'au fond je ne me suis que très peu occupé de celui qui allait devenir mon frère. Par contre je n'ai pas pu ne pas voir son attirance pour le jeune colocataire de Maurice et quand je dis attirance c'est vraiment un euphémisme !
- Papa / Mais entre Maurice et toi, il n'a y pas eu de… pénétration ?
- Moi / Absolument pas, tu peux être tout à fait tranquille mais par contre…
- [silence]
- Papa / mais par contre ?
- Moi / … il s'est fait enc… pardon sodomiser
- Papa / par son ami Maurice ?
- Moi / oui, mais également par le colocataire
- Papa / Et toi également je pense ?
- Moi / Non ! j'ai catégoriquement refusé malgré leurs tentatives. Je suis toujours puceau et je compte bien le rester !
- Papa que je sens soucieux / Je pensais bien qu'il était gay mais je n'ai jamais imaginé qu'il irait si loin. Il est encore bien jeune, ne serait-il pas manipulé ?
- Moi / C'est un peu ce que je crains, c'est la raison qui m'a incité à tout te dire !
Je sens mon père franchement fâché ce qui me surprend un peu car j'avais l'impression que c'était une personne aux idées très larges et les propos qu'il tient à l'encontre de son fils sont à la limite de l'homophobie alors qu'à mon égard je n'ai ressenti aucune opprobre. Lorsque je le sens un peu calmé, je reprends la parole, très calmement en le regardant franchement mais d'une manière et d'un ton qui ne laissaient place à aucune équivoque
- Tu sais bien que Gérard n'y peut absolument rien s'il est attiré par les hommes, ce qui est important c'est qu'il soit heureux, qu'il se sente entouré par sa famille, ses amis et tous ceux qui l'entourent, c'est la seul chose qui compte. Ta réaction me surprend car tu m'as, me semble-t-il, totalement accepté comme je suis et…
- Papa / Matthias, je sais parfaitement tout ce que tu me dis et je n'ai rien contre les gays, je ne reproche rien à Gérard mais, d'une certaine manière il a trompé notre confiance. Toute la philosophie familiale repose sur la confiance et cette confiance, il ne nous l'a pas véritablement accordée ou, tout au moins, pas pour une chose aussi importante que son orientation sexuelle.
Je le sens profondément affecté par l'attitude de son fils cadet. Je lui propose que je prenne contact avec Gérard et que, d'une manière ou d'une autre je l'incite à en parler "spontanément" avec ses parents. Mais pour cela, il faut qu'on me laisse un peu de temps et que leur vie familiale ne soit en rien modifiée. Selon le cas, et en lui tendant discrètement la perche, il sera éventuellement amené à évoquer son problème spontanément, auquel cas mon rôle sera évidemment terminé. Mon père semble très heureux de mon initiative. Au moment de partir, il me demande très gentiment si j'ai reçu des nouvelles de Sébastien. À ma réponse négative, il reste perplexe et ne comprend pas très bien les raisons de ce silence.
Une fois seul, je me serais volontiers tapé la tête contre les murs : qu'est-ce qu'il m'a pris de m'immiscer dans cette affaire entre père et fils ? Finalement je ne le connais pratiquement pas, la première fois c'était dans le cadre d'une soirée sexuelle assez poussée et la seconde fois lors de la confrontation pour le moins délicate lors de la découverte que dans les deux cas il s'agissait du même personnage. J'avais sauvé les apparences mais il n'en restait pas moins que lui et moi nous nous trouvions dans une situation pour le moins équivoque. Quelle sera sa réaction lorsque je lui proposerai de me rencontrer, dans quel contexte ? Va-t-il me sauter dessus ou au contraire faire mine de rien ? Il est tard, très tard même. Je m'endors en pensant à Sébastien.
Dans les jours qui suivent, l'activité routinière, mais si passionnante, de mes recherches a repris la première place dans mes pensées même si les sujets de réflexions sont nombreux. Qui suis-je réellement ? Il m'arrive de me poser la question de savoir si je suis réellement le fils de ma mère tellement nous sommes différents de caractère. Physiquement, ma ressemblance avec mon père est tellement criante qu'elle ne laisse aucune place au doute. Les cachotteries de ma mère au sujet de sa vie privée, cette double vie qu'elle mène à mon insu alors que je pense que j'aurais parfaitement pu accepter d'avoir deux femmes à la maison, la facilité, je dirais presque le soulagement que j'ai ressenti lorsqu'elle a quitté ce qui avait été notre foyer familial accentue encore ce sentiment d'incertitude de ma véritable origine. Le seul point commun que nous partageons, elle aime une femme et j'aime… j'aime qui au fait, les garçons, un garçon, les femmes ? Je réalise qu'au fond je n'en sais rien, que je n'ai aucune expérience sinon une soirée avec celui qui va se révéler mon frère et avec son ami. Avec la gent féminine, j'ai caressé un sein, embrassé des lèvres, senti mon sexe durcir mais avec Maurice également. Oui, qui suis-je, que suis-je ? Certes, ces questions me préoccupent mais en même temps j'aurais presque envie de tout envoyer promener, d'oublier mon père et sa famille qui pourrait devenir la mienne : au fond, je vis très bien sans eux, je suis libre de faire ce que je veux, d'aimer qui j'ai envie d'aimer, que ce soient des filles ou des garçons, des jeunes ou des vieux. Oui, être libre, totalement libre de toutes ces conventions qui souvent paralysent les relations humaines, qui contraignent certains à taire leur vraie nature. En entrant et donc en acceptant ma nouvelle famille, il faudra que je me plie à ces exigences sociétales. Je sais par exemple que je ne pourrais pas avoir de relations particulières avec Gérard, entre frères cela ne se fait pas, même si on devait en avoir envie. Maurice, l'ami dominateur de mon frère, est très attirant au point que lors de cette fameuse soirée c'est surtout vers lui que j'ai porté toute mon attention. Je me souviens qu'à un moment j'avais ses couilles à la hauteur de ma figure et qu'avec ses jambes écartées mes yeux ne pouvaient que plonger dans sa raie où trônait une petite rondelle tellement excitante qu'un de mes doigts s'y aventura. Pourrais-je, oserais-je poursuivre cette relation avec un des meilleurs amis de mon frère ? Si je le recontacte et j'ai très envie de le revoir, je ne peux exclure qu'un jour ou l'autre mon sexe souhaitera connaître les profondeurs abyssales de son adorable cul. Et cela, avec l'ami de Gérard ? Si je reste libre, je n'aurais aucune hésitation, je ferai ce que je veux, que ce dont j'ai envie !
J'ai suffisamment cogité, il me faut maintenant prendre une décision et je décide de laisser une certaine liberté à Gérard, de voir quel est son sentiment à lui : s'il devait me faire comprendre que je l'attire et qu'il désire approfondir la relation qui s'est esquissée alors que je ne savais pas qui il était, alors je renonce à ma nouvelle famille mais seulement après en avoir discuté avec mon père. Ma solution est boiteuse, j'en suis parfaitement conscient, en fait je vais le voir et j'aviserai selon la tournure de notre rencontre.
Je lui propose de nous retrouver dans un petit restaurant où j'ai mes entrées et où je sais que nous serons tranquilles pour discuter mais il me fait clairement comprendre qu'il préfère de loin venir chez moi. Cela ne m'enchante pas car j'aurais souhaité un terrain plus neutre que mon salon où de confortables fauteuils et canapé pourraient donner des idées à certains adeptes de câlins. Mais je ne veux pas commencer par le braquer aussi j'accepte sa demande et je préparerai un bon tartare.
J'ai mis un polo blanc relativement court et assez moulant mais pas trop quand même avec un pantalon noir et un boxer blanc, très classique. Une tenue convenable mais malgré tout un brin provocante afin de tester Gérard sur sa capacité de résister à mon charme !
Avec un peu de retard sur l'heure convenue, je m'empresse d'aller ouvrir la porte à mon hôte lorsque la sonnette se manifeste. Stupéfaction, il n'est pas seul, la première personne que je vois ce n'est pas mon frère mais Maurice, cet ami avec qui j'avais passé une nuit assez exaltante. Dans la seconde qui suit ma première surprise, une floppée de souvenirs jaillit qui excite déjà mon organe. La porte est à peine fermée que Maurice me plaque sa main sur mon paquet, il esquisse un sourire car il a certainement remarqué mon début d'érection et m'embrasse sur la bouche, un baiser qui dure quelques secondes. Gérard suit, il a l'air timide et un peu gêné, il m'embrasse sur la joue mais pas très loin de mes lèvres. Maurice explique que lorsqu'il a eu connaissance de la visite de son ami chez moi, il a clairement fait comprendre qu'il n'est pas envisageable qu'il ne soit pas de la partie car il garde un excellent souvenir de cette soirée ; il précise encore que Gérard est non seulement d'accord mais même reconnaissant car sa timidité sera plus rapidement contrôlée avec quelqu'un qu'il connaît bien et très intimement. À voir la tête de Gérard, j'ai l'impression très nette qu'il n'est pas vraiment d'accord avec ce qui vient d'être affirmé. Un bref instant j'ai même un sentiment de malaise, d'une forte emprise de Maurice sur son ami. Gérard me dira un peu plus tard qu'avant de venir me voir, il était chez Maurice et que celui-ci l'avait contraint à dire pourquoi il devait partir si rapidement alors qu'il voulait encore se donner du plaisir. Je n'ai pas le temps de m'appesantir sur ce ressenti car il a remis sa main sur le devant de mon pantalon et tente de baisser ma zip alors que la mienne s'est glissée dans son dos, entre son sous-vêtement et son vêtement. Gérard vient de recevoir l'ordre sec et impératif de se mettre à poil ce qu'il est en train de faire. Il ne lui reste qu'un mini slip rouge, aussi rouge que sa tête. Je vois que Maurice a vaincu tous les obstacles, il est dans mon boxer, il me triture les boules en essayant d'aller dans ma raie mais la ceinture de mon pantalon résiste encore. C'est au moment où j'allais collaborer à ma mise à nu, je ne me fais pas d'illusions sur le but final, que je le vois abaisser brutalement le petit slip de mon frère, dégageant un sexe qui pend misérablement. Surpris, je regarde Gérard, il a un regard désespéré, il est à la limite d'éclater en sanglots. En une fraction de seconde, je me recule et rafistole ma tenue et lance un
- Moi / Stop, tu arrêtes immédiatement ! Tu ne vois pas qu'il n'en a pas envie, que tu es en train de le forcer ?
- Maurice / Ne t'occupe pas de cette mauviette, il pleurniche chaque fois et finalement il devient une vraie bête de sexe. [et se tournant vers Gérard] Mets-toi en position qu'on voie ton petit trou pour qu'on se prépare à…
- Moi / … Tu ne te prépares à rien sinon à quitter cet appartement en vitesse
Son pantalon et son slip sont descendus sur ses chevilles, je le saisis par ses couilles, j'ouvre la porte et le flanque dehors alors qu'il hurle de douleur car je n'y vais pas vraiment doucement. Sur le palier, j'entends des portes qui s'ouvrent, des voix qui s'excitent, "sale violeur" et autres épithètes semblables. (Le lendemain matin, je trouverai dans ma boîte aux lettres une enveloppe avec trois photos parfaitement explicites de Maurice, de quoi le coincer s'il venait à nous chercher des noises). Je me retourne vers Gérard qui retient bravement ses larmes, je le prends dans mes bras et là c'en est trop pour lui, il se lâche, il ouvre les écluses. Je ne dis rien mais je le conduis dans un fauteuil en lui disant de se laisser aller, que je suis à la cuisine car les émotions creusent l'appétit ce qui lui arrache un sourire. J'améliore l'assaisonnement du tartare pour le rendre plus onctueux en même temps que plus fort, les frites congelées commencent à brunir dans le four, une bouteille de bon vin est sur la table de la cuisine que j'ai recouverte pour la circonstance d'une nappe aux couleurs vives. Je regarde ma table d'un air satisfait lorsque Gérard apparaît, les yeux encore rouges mais secs et surtout il a un beau sourire, preuve qu'il va mieux. Il va falloir maintenant que je le fasse parler afin qu'il extériorise ce qu'il a ressenti tout-à-l 'heure mais surtout son vécu avec Maurice. Je ne me fais pas d'illusion, cela ne va pas être facile de l'amener à se confier car il ne me connaît pas, aussi suis-je agréablement surpris lorsqu'il commence à parler. Je le laisse s'épancher sans l'interrompre sinon pour une brève précision nécessaire à la compréhension de son récit. En gros, Gérard a emprunté une somme assez importante qu'il n'a pas pu rembourser à la date fixée. Maurice l'a alors forcé à pratiquer d'abord une fellation, puis un léchage de raie et finalement il l'a pénétré sans ménagement. À chaque retard, sa dette s'augmentait des intérêts fixés par le prêteur et de fil en aiguille Gérard était devenu l'esclave sexuel de son soi-disant ami qui n'hésitait pas à l'exposer, toujours nu bien sûr et souvent dans des positions dégradantes. Il en était arrivé à le louer à ses copains. Et surtout le chantage de publier les photos. Au début Gérard s'est rebellé mais la punition était sévère, violence et fessées avec des lanières. Finalement, il s'est soumis totalement, n'osant pas en parler tellement il avait honte.
Je suis abasourdi par tout ce qu'il me raconte. Pour moi la situation est évidente, il faut que demain il en parle à ses parents puis que nous passions à la police pour déposer plainte. C'est d'abord un refus catégorique de sa part, il n'en est pas question, jamais il pourra raconter toute cette histoire. À force de discussions, pied à pied, le menaçant parfois de le laisser se débrouiller tout seul, nous parvenons à un compromis : je vais, ce soir même et toute la nuit s'il le faut, rédiger une sorte de procès-verbal de la soirée et nous donnerons ce document à ses parents pour qu'ils en prennent connaissance mais en notre présence ; pour moi, ce point est essentiel.
C'est au moment où j'ai arraché son accord sur cette procédure que le téléphone a sonné. C'est son père qui, sachant qu'on se rencontrait, désire savoir si tout se déroule normalement. Je suis très bref en lui disant que nous avons une bonne discussion et que demain matin nous serons tous les deux chez eux. Son père me dit qu'ils seront absent jusqu'au dimanche mais je lui fis sèchement comprendre qu'il fallait absolument que lui et sa femme soient présents demain à dix heures, que cela ne se discutait pas, un point c'est tout. Je l'entends discuter avec Amandine son épouse et finalement, après m'avoir redemandé si cela ne pouvait vraiment pas attendre deux jours, il me confirme qu'ils seront présents à la maison. J'ai pondu un texte de trois quatre pages sur les tenants et aboutissants de cette tragédie. Gérard a apporté un certain nombre de modifications, la plupart du temps dans le sens d'une atténuation de la réalité des faits ce que j'ai presque chaque fois refusé. À la troisième ou quatrième version, j'ai obtenu son accord et, comme pour un procès-verbal de police, je lui ai fait viser chaque page et apposer sa signature sur la dernière page. Il était près de deux heures du matin lorsque nous nous sommes couchés, chacun dans une chambre.