08-08-2020, 02:22 PM
2eme ANNEE 1er semestre : (16 / 100) (Paris) (Chan)
Yuan traîne un peu au lit ce matin, c’est le dernier avant la reprise des cours et il compte bien en profiter un peu.
Son père est reparti depuis la veille visiter encore quelques clients et l’appartement lui semble bien vide, bien sûr il y aura bien la femme qui s’occupe du ménage pour lui tenir compagnie de temps en temps ainsi que Florian qui lui a promis de passer régulièrement les week-ends.
Il soupire et finit quand même par se lever car ce n’est vraiment pas dans ses habitudes de rester coucher si tard, le petit-déjeuner et le passage sous la douche lui donnent la pêche.
Yuan décide alors d’aller jusqu’à la fac pour prendre ses repères pour le lendemain et ensuite aller faire un petit coucou à son cousin Chan qui n’est toujours pas au courant de son arrivée à Paris.
Celui-ci vit en France depuis de nombreuses années et il s’est un peu détaché malgré lui de la famille.
Sa mère et la mère de Chan étaient sœurs et s’aimaient beaucoup. Chan et Yuan étant cousins germains se ressemblent assez fortement à part la couleur de peau, marron clair pour Chan dont le père est métissé.
Cette ressemblance n'est que dans les souvenirs de Yuan car ça fait bientôt deux ans qu’ils ne se sont plus revus.
Le trajet jusqu’à la fac est très rapide, à peine dix minutes à pied et il a vite fait d’y arriver.
Plusieurs jeunes de son âge ou légèrement plus vieux sont là aussi, sans doute pour la même raison que lui et se dévisagent sans oser s’adresser la parole.
Il note les horaires qui sont indiqués sur le tableau d’affichage et après quelques minutes à traîner dans le coin décide d’appeler un taxi, n’ayant pas envie de chercher pendant des heures le chemin pour se rendre chez son cousin.
Le trajet lui semble long mais c’est dû à la circulation qui bouchonne sans arrêt, malgré tout il commence à se repérer et constate qu’il n’est pas loin de la gare de Lyon.
Le taxi s’engage dans une avenue où il peut lire « treizième arrondissement », il n’est pas vraiment étonné car du peu qu’il connaît de Paris c’est que ses concitoyens privilégient ce quartier.
L’immeuble devant lequel le taxi s’arrête parait de construction récente, après avoir trouvé le numéro qu’il cherchait, Yuan s’engage dans l’entrée et se retrouve nez à nez avec une très vieille femme souriante qui l’accueille tout de suite dans sa langue natale.
- Vous cherchez quelqu’un jeune homme ?
- Oui madame, mon cousin Chan Woo. Pourriez-vous m’indiquer quel appartement il habite, s’il vous plaît ?
- Vous êtes Yuan ?
- (Yuan en souriant) Il vous a parlé de moi je vois, en bien j’espère ?
- (La vieille femme prenant un air sérieux) Il vous a donc prévenu, depuis le temps que nous lui conseillons de le faire.
- (Yuan surpris) Prévenu de quoi ? Je ne comprends pas.
La vieille femme en baissant les yeux.
- Vous n’êtes pas au courant alors ? Son appartement est au deuxième étage porte gauche, allez-y et vous comprendrez mieux qu’avec des paroles. Pauvre garçon, j’espère sincèrement que votre venue va changer les choses.
Comprenant qu’elle n’en dira pas plus, Yuan la remercie et grimpe quatre à quatre les escaliers.
Une fois devant la porte de son cousin une étrange angoisse le prend, les paroles de la vieille femme étaient empreintes de tristesse et Yuan s’attend au pire quand il appuie sur le bouton de sonnette.
“Dring ! Dring !”
Il entend des pas traînant de l’autre côté, une clé qui se tourne dans la serrure et la porte s’ouvre.
Yuan a un haut-le-cœur quand il voit l’état du couloir jonché de détritus, le garçon qui lui ouvre a les yeux injectés de sang et le visage d’une pâleur cadavérique.
Le garçon tend la main sans même regarder celui qui est devant lui, un billet de cinquante euros entre les doigts. La main tremble et une voix brisée s’adresse à lui.
- Je t’attends depuis ce matin, donne vite ! Je ne tiens plus.
- Chan ? C’est moi Yuan.
Le garçon famélique lève les yeux et Yuan comprend tout de suite le problème, les pupilles dilatées et le regard fixe parlent à lui tout seul.
Son cousin est devenu manifestement un junkie et il est en plein manque, son sang ne fait qu’un tour et il repousse fermement Chan à l’intérieur de l’appartement et entre à son tour en refermant la porte derrière lui.
Il l’aide ensuite à marcher jusqu’à ce qui devait être un salon mais qui ne ressemble plus qu’à une poubelle, il dégage du pied l’assise d’un fauteuil et prend son téléphone portable.
Il appelle aussitôt un numéro préenregistré et attend fébrilement que son père décroche, enfin après plusieurs sonneries il entend sa voix et le traditionnel « Allô ! ».
- P’pa c’est moi, il y a un gros souci et j’ai besoin de toi. Tu es où ?
- ……………………
- Tu peux revenir au plus vite ?
- ……………………..
- Non ! Je n’ai rien, c’est Chan ! Je suis chez lui là et ça ne va pas du tout.
- ……………………
Yuan explique en quelques phrases ce qui ne va pas et conclu avec son père.
- Il ne me reconnaît pas, il est à côté de moi et il dodeline de la tête comme un aliéné. J’ai peur p’pa, dis-moi ce que je dois faire.
- ……………….
- Entendu p’pa, je te tiens au courant. À tout à l’heure.
Yuan raccroche et compose immédiatement le numéro des secours, il explique le cas et donne l’adresse puis raccroche et remet son téléphone dans sa poche.
2eme ANNEE 1er semestre : (17 / 100) (Paris) (Chan) (suite)
L’attente n’est pas longue, au coup de sonnette il va ouvrir et un homme d’un certain âge accompagné de deux plus jeunes en blouses blanches entre dans la pièce.
Un bref coup d’œil autour de lui et l’état physique de Chan toujours assis sans réaction le fait marmonner quelques mots et s’approcher de lui afin de faire les premiers contrôles.
Quelques minutes plus tard, il se redresse et s’aperçoit enfin de la présence de Yuan.
- C’est vous qui nous avez appelés ? Vous êtes de la famille ?
- Oui monsieur c’est mon cousin, j’étais venu lui rendre visite et je l’ai trouvé dans cet état pitoyable. J’ai prévenu mon père qui m’a dit de vous appeler d’urgence.
- Vous avez bien fait, nous allons le transporter à l’hôpital et lui faire les examens nécessaires. Vous avez l’air choqué de le voir comme ça, vous n’étiez pas au courant pour la drogue ?
- Non ! En fait je ne suis pas en France depuis longtemps et ça faisait deux ans que je n’avais pas revu mon cousin.
Le médecin pose la main sur l’épaule du jeune homme et d’une voix amicale comprenant son trouble d’avoir découvert son cousin dans cet état.
- Vous êtes arrivé juste au bon moment on dirait bien mon garçon.
Yuan avec un pâle sourire.
- Je crois bien oui.
- Quand votre père arrivera, venez avec lui pour remplir les papiers de prise en charge. Votre cousin a-t-il de la famille proche par ici ?
- Non monsieur, toute sa famille est chez nous en Chine. Il vivait seul en France, d’abord pour ses études et puis pour son travail.
Le médecin lui donne alors l’adresse où ils vont emmener Chan et les infirmiers l’étendent sur un brancard puis l’emmènent jusqu’à l’ambulance.
Yuan s’assoit à son tour et regarde d’un œil morne l’état de désolation de l’appartement, il reste ainsi jusqu’au moment où son père entre à son tour et se jette dans ses bras en pleurant à chaudes larmes.
- Pourquoi il a fait ça p’pa ?
Ming ahuri de ce qu’il voit autour de lui.
- Si seulement j’en avais la moindre idée fiston, oui si seulement !
Le chemin jusqu’à l’institution spécialisée où a été emmené Chan se fait dans un silence de mort, chacun dans ses pensées à essayer de comprendre ce qui a mené un jeune garçon si plein de vie dans un état aussi calamiteux.
Il est évident qu’ils ne trouveront pas la réponse tant qu’ils n’auront pas pu l’interroger, aussi c’est la mine sombre qu’ils se présentent à l’accueil devant une jeune femme manifestement débordée.
Ils arrivent néanmoins à être rassurés sur son état de santé sans toutefois avoir l’autorisation de lui rendre visite, Ming se charge de la paperasse pendant que Yuan ne sachant plus quoi faire décide d’appeler un des seuls amis qu’il a en France.
***/***
La sonnerie d’appel retentit dans le vestiaire du CHU de Reims, une femme de salle l’entend et se dirige vers le casier d’où sort la sonnerie.
Elle lit le nom du propriétaire et part aussitôt prévenir un responsable et tombe sur René qui sort au même moment de la salle de repos.
- Quelqu’un essaie de joindre Florian docteur ! Son téléphone est resté dans son vestiaire et n’arrête pas de sonner.
- Je m’en occupe, merci de m’avoir prévenu.
- De rien docteur, comment va-t-il ?
René sourit se voulant rassurant.
- Il va mieux mais il doit encore se reposer.
La femme visiblement soulagée.
- Nous avons tous eu très peur vous savez ?
- Moi aussi j’ai eu très peur, mais c’est fini. D’ici à demain tout sera rentré dans l’ordre, vous pouvez rassurer vos collègues.
- Entendu docteur.
René la regarde s’éloigner le sourire aux lèvres, depuis ce matin il ne compte plus le nombre de personnes qui lui ont posé la même question.
Il soupire en se disant qu’il aurait pu annoncer pire nouvelle que celle-là et qu’en fin de compte tout va très vite rentrer dans l’ordre.
Il retourne au vestiaire et compose le code du cadenas qu’il connaît depuis que Florian oubli quasiment à chaque fois de le refermer et que c’est lui en passant qui brouille le code, ouvre la porte et sourit comme à chaque fois en apercevant la photo de Thomas souriant collée au dos de celle-ci.
Le téléphone trône sur le casier du haut et il le prend avec lui puis s’en retourne vers la chambre où se reposent les deux garçons, il trouve Frédéric dans le couloir et le lui tend.
- Tiens ! C’est celui de « Flo », il n’arrête pas de sonner parait-il.
- Merci René, je le donnerai à Thomas quand il sortira.
- Comment va-t-il ?
- Mieux depuis que « Thom » est près de lui mais il m’a foutu la trouille.
- Tu sais ce qu’il nous a fait ?
- Un coup de stress avec les deux nourrissons je pense, ça plus la fatigue de sa journée non-stop à opérer.
- Comment vont-ils ?
- (Frédéric sourit) Bien mais c’était moins une pour le deuxième, c’est sans doute la peur de ne pas y arriver qui a mis Florian dans cet état.
- (René les yeux brillants) Encore un exploit à mettre à son actif, décidément il n’a pas fini de m’étonner. Tu sais quand je lui ai demandé s’il voulait bien s’en occuper ? C’est parce que je sentais bien que c’était leurs seules chances de s’en sortir.
- Tu as eu raison mais à l’avenir il faudra quand même faire attention à ce qu’il n’en fasse pas trop, je ne tiens pas du tout à le ramasser à chaque fois comme hier.
René en hochant la tête.
- Ce gamin se donne sans compter pour le métier qu’il aime, il fera le meilleur médecin que nous ne connaîtrons jamais j’en suis certain.
- (Frédéric en soupirant) J’en suis convaincu tu sais, juste que j’aimerais qu’il reste libre de ses choix.
René comprenant très bien où son collègue et ami veut en venir.
- Nous nous y évertuons tous alors ne t’inquiète pas, celui qui viendra lui chercher des poux sur la tête sera bien reçu crois-moi.
2eme ANNEE 1er semestre : (18 / 100) (Paris) (Chan) (suite)
Ce n’est que quelques heures plus tard que Frédéric tend le portable de Florian à Thomas, profitant que le jeune homme soit sorti pour aller chercher quelques rafraîchissements.
- Tiens Thomas ! Quelqu’un cherche à joindre « Flo » depuis un moment déjà.
Thomas prend l’appareil et regarde qui est l’appelant, voyant que c’est Yuan il l’appelle aussitôt pour savoir ce que leur ami lui veut.
- Allô Yuan ! C’est Thomas, tu cherchais à joindre « Flo » ?
Il écoute quelques minutes ce que lui raconte Yuan et reprend la parole une fois que celui-ci a fini de lui raconter ce qui lui arrive.
- Eh bien ! En voilà une histoire ! Écoute, ici aussi il y a eu un souci et je te promets que je mettrai « Flo » au courant dès qu’il sera réveillé.
- ……………..
- Non ! T’inquiète rien de très grave, il t’expliquera tout ça.
- ……………..
Devant l’insistance de son copain, Thomas lui fait un résumé des dernières vingt-quatre heures et rassure une nouvelle fois Yuan qui, il le sent bien, est complètement décomposé à l’autre bout du fil.
- Il va mieux je t’assure.
À voix basse pour ne pas être entendu.
- S’il se repose là, ça n’a plus rien à voir avec le choc de l’autre nuit.
- ………………..
- (Thomas amusé) Disons qu’il a été très content de me voir et que maintenant c’est plus pour recharger les batteries qu’il se repose tu comprends ?
- ……………..
- Oui c’est ça Hi ! Hi !
- ……………….
- Promis ! Dès qu’il se réveille je lui demande de t’appeler, allez bisous et à bientôt mon grand et arrête de te biler tout va bien je t’assure
***/***
Yuan repose son téléphone et porte son regard dans la pièce, il est seul chez lui car son père est retourné à ses affaires non sans avoir tout mis en œuvre pour la prise en charge de son neveu.
Il a prévenu son fils qu’il serait de retour dans quelques semaines afin de venir avec lui le sortir de l’institution spécialisée où il va rester quelque temps afin de se désintoxiquer.
Son regard tombe sur la carte de la librairie où travaille Dante et après un court instant d’indécision, il se décide à l’appeler.
Celui-ci est content de son appel et accepte avec joie son invitation à venir se faire un cinéma avec lui, Yuan ne se sentant pas de rester seul toute la soirée.
Du coup il retrouve le moral et c’est en chantonnant qu’il se prépare et qu’il reprend pour la deuxième fois de la journée un taxi pour l’amener jusqu’à la boutique où Dante l’attend déjà.
Les deux garçons sont heureux de se revoir et apprennent à mieux se connaître pendant le trajet jusqu’au Gaumont où Dante l’emmène. Soda et pop-corn en mains, les voilà parés pour suivre la séance.
À la sortie, les deux garçons n’éprouvent pas l’envie de se quitter aussi tôt et décident d’aller se casser une petite croûte au Kebab du coin.
Chacun raconte à l’autre ses passions et ses envies jusqu’à ce qu’arrive l’inévitable moment où ils parlent de celui qui les a fait se connaître.
- (Dante) Je te jure que quand je les ai vus la première fois dans la boutique ça m’a fait un choc.
- (Yuan) Je te comprends tu sais, ça m’a fait pareil.
Dante les yeux brillants.
- Quand j’ai vu Thomas, j’étais sur le cul. Comment il est canon ce mec ! J’en suis resté la bouche ouverte comme un con.
- (Yuan amusé) Sûr qu’il en jette un max le « Thom Thom », et pour « Flo » ça t’a fait quoi ?
Dante cherche ses mots.
- Pareil ! Enfin presque, il est super-mignon lui aussi mais c’est quand j’ai vu ses yeux. Wouah !! Là j’ai eu direct la chair de poule mec ! Et puis il m’a parlé et là c’était trop bon, tu vas rire mais je crois bien que j’ai su dès ce moment-là que ce ne serait jamais plus pareil.
- (Yuan en souriant) Moi j’ai tout de suite compris que je l’aimais, le coup de foudre. Jusqu’à maintenant je trouvais ça bon pour les romans à dix balles mais maintenant j’ai compris ce que c’était de tomber raide dingue amoureux d’un mec.
Dante avec une petite grimace.
- Mais voilà ! Il est déjà amoureux lui aussi et comparer à son beau blond nous ne faisons pas le poids, ce mec il est hors concours et ce n’est même pas la peine de tenter notre chance, c’est perdu d’avance.
- (Yuan) C’est là où tu te trompes mon gars, j’ai dit à Florian ce que j’éprouvais pour lui et il m’a répondu que lui aussi ressentait la même chose envers moi mais que seulement il ne ferait jamais rien avec un autre garçon sans Thomas.
- (Dante stupéfait) Eh bien, si je m’attendais à celle-là ! Tu crois que j’aurai aussi ma chance ?
- (Yuan amusé) Pourquoi pas, t’es super-beau mec et en plus très sympa pour ne rien gâcher. Mais tu sais ils ont déjà deux copains et ça risque de faire beaucoup pour eux, pour moi ça le serait en tous les cas
- (Dante ahuri) Wouah !! Et je présume que les deux autres sont du même gabarit ?
Yuan revoyant Raphaël et Éric.
- On peut dire ça oui, à croire qu’ils sont tous sortis de la même revue de mannequins ces quatre-là.
Dante revient sur les paroles précédentes de Yuan en souriant.
- Tu me trouves beau mec si j’ai bien compris ?
Yuan en souriant à nouveau.
- C’est sûr que tu déchires grave toi aussi.
Dante lui rendant son sourire.
- Tu n’as rien à envier toi non plus tu sais ?
- Ah oui ? Tu ne serais pas en train de me draguer par hasard ?
- (Dante sincère) Honnêtement ? Non ! Je préfère mille fois t’avoir comme copain et confident si ça te va, pourquoi ça t’aurait plu ?
Yuan sincère lui aussi.
- Peut-être je n’en sais rien mais je t’avouerai que moi aussi ça me plairait d’avoir un véritable copain, mais j’y pense ? Si Florian et Thomas ont envie avec nous deux ? On fait quoi ?
Dante amusé car il s’était lui aussi posé la question.
- Hum ! Je crois que je serai capable de me forcer un peu Hi ! Hi !
Yuan traîne un peu au lit ce matin, c’est le dernier avant la reprise des cours et il compte bien en profiter un peu.
Son père est reparti depuis la veille visiter encore quelques clients et l’appartement lui semble bien vide, bien sûr il y aura bien la femme qui s’occupe du ménage pour lui tenir compagnie de temps en temps ainsi que Florian qui lui a promis de passer régulièrement les week-ends.
Il soupire et finit quand même par se lever car ce n’est vraiment pas dans ses habitudes de rester coucher si tard, le petit-déjeuner et le passage sous la douche lui donnent la pêche.
Yuan décide alors d’aller jusqu’à la fac pour prendre ses repères pour le lendemain et ensuite aller faire un petit coucou à son cousin Chan qui n’est toujours pas au courant de son arrivée à Paris.
Celui-ci vit en France depuis de nombreuses années et il s’est un peu détaché malgré lui de la famille.
Sa mère et la mère de Chan étaient sœurs et s’aimaient beaucoup. Chan et Yuan étant cousins germains se ressemblent assez fortement à part la couleur de peau, marron clair pour Chan dont le père est métissé.
Cette ressemblance n'est que dans les souvenirs de Yuan car ça fait bientôt deux ans qu’ils ne se sont plus revus.
Le trajet jusqu’à la fac est très rapide, à peine dix minutes à pied et il a vite fait d’y arriver.
Plusieurs jeunes de son âge ou légèrement plus vieux sont là aussi, sans doute pour la même raison que lui et se dévisagent sans oser s’adresser la parole.
Il note les horaires qui sont indiqués sur le tableau d’affichage et après quelques minutes à traîner dans le coin décide d’appeler un taxi, n’ayant pas envie de chercher pendant des heures le chemin pour se rendre chez son cousin.
Le trajet lui semble long mais c’est dû à la circulation qui bouchonne sans arrêt, malgré tout il commence à se repérer et constate qu’il n’est pas loin de la gare de Lyon.
Le taxi s’engage dans une avenue où il peut lire « treizième arrondissement », il n’est pas vraiment étonné car du peu qu’il connaît de Paris c’est que ses concitoyens privilégient ce quartier.
L’immeuble devant lequel le taxi s’arrête parait de construction récente, après avoir trouvé le numéro qu’il cherchait, Yuan s’engage dans l’entrée et se retrouve nez à nez avec une très vieille femme souriante qui l’accueille tout de suite dans sa langue natale.
- Vous cherchez quelqu’un jeune homme ?
- Oui madame, mon cousin Chan Woo. Pourriez-vous m’indiquer quel appartement il habite, s’il vous plaît ?
- Vous êtes Yuan ?
- (Yuan en souriant) Il vous a parlé de moi je vois, en bien j’espère ?
- (La vieille femme prenant un air sérieux) Il vous a donc prévenu, depuis le temps que nous lui conseillons de le faire.
- (Yuan surpris) Prévenu de quoi ? Je ne comprends pas.
La vieille femme en baissant les yeux.
- Vous n’êtes pas au courant alors ? Son appartement est au deuxième étage porte gauche, allez-y et vous comprendrez mieux qu’avec des paroles. Pauvre garçon, j’espère sincèrement que votre venue va changer les choses.
Comprenant qu’elle n’en dira pas plus, Yuan la remercie et grimpe quatre à quatre les escaliers.
Une fois devant la porte de son cousin une étrange angoisse le prend, les paroles de la vieille femme étaient empreintes de tristesse et Yuan s’attend au pire quand il appuie sur le bouton de sonnette.
“Dring ! Dring !”
Il entend des pas traînant de l’autre côté, une clé qui se tourne dans la serrure et la porte s’ouvre.
Yuan a un haut-le-cœur quand il voit l’état du couloir jonché de détritus, le garçon qui lui ouvre a les yeux injectés de sang et le visage d’une pâleur cadavérique.
Le garçon tend la main sans même regarder celui qui est devant lui, un billet de cinquante euros entre les doigts. La main tremble et une voix brisée s’adresse à lui.
- Je t’attends depuis ce matin, donne vite ! Je ne tiens plus.
- Chan ? C’est moi Yuan.
Le garçon famélique lève les yeux et Yuan comprend tout de suite le problème, les pupilles dilatées et le regard fixe parlent à lui tout seul.
Son cousin est devenu manifestement un junkie et il est en plein manque, son sang ne fait qu’un tour et il repousse fermement Chan à l’intérieur de l’appartement et entre à son tour en refermant la porte derrière lui.
Il l’aide ensuite à marcher jusqu’à ce qui devait être un salon mais qui ne ressemble plus qu’à une poubelle, il dégage du pied l’assise d’un fauteuil et prend son téléphone portable.
Il appelle aussitôt un numéro préenregistré et attend fébrilement que son père décroche, enfin après plusieurs sonneries il entend sa voix et le traditionnel « Allô ! ».
- P’pa c’est moi, il y a un gros souci et j’ai besoin de toi. Tu es où ?
- ……………………
- Tu peux revenir au plus vite ?
- ……………………..
- Non ! Je n’ai rien, c’est Chan ! Je suis chez lui là et ça ne va pas du tout.
- ……………………
Yuan explique en quelques phrases ce qui ne va pas et conclu avec son père.
- Il ne me reconnaît pas, il est à côté de moi et il dodeline de la tête comme un aliéné. J’ai peur p’pa, dis-moi ce que je dois faire.
- ……………….
- Entendu p’pa, je te tiens au courant. À tout à l’heure.
Yuan raccroche et compose immédiatement le numéro des secours, il explique le cas et donne l’adresse puis raccroche et remet son téléphone dans sa poche.
2eme ANNEE 1er semestre : (17 / 100) (Paris) (Chan) (suite)
L’attente n’est pas longue, au coup de sonnette il va ouvrir et un homme d’un certain âge accompagné de deux plus jeunes en blouses blanches entre dans la pièce.
Un bref coup d’œil autour de lui et l’état physique de Chan toujours assis sans réaction le fait marmonner quelques mots et s’approcher de lui afin de faire les premiers contrôles.
Quelques minutes plus tard, il se redresse et s’aperçoit enfin de la présence de Yuan.
- C’est vous qui nous avez appelés ? Vous êtes de la famille ?
- Oui monsieur c’est mon cousin, j’étais venu lui rendre visite et je l’ai trouvé dans cet état pitoyable. J’ai prévenu mon père qui m’a dit de vous appeler d’urgence.
- Vous avez bien fait, nous allons le transporter à l’hôpital et lui faire les examens nécessaires. Vous avez l’air choqué de le voir comme ça, vous n’étiez pas au courant pour la drogue ?
- Non ! En fait je ne suis pas en France depuis longtemps et ça faisait deux ans que je n’avais pas revu mon cousin.
Le médecin pose la main sur l’épaule du jeune homme et d’une voix amicale comprenant son trouble d’avoir découvert son cousin dans cet état.
- Vous êtes arrivé juste au bon moment on dirait bien mon garçon.
Yuan avec un pâle sourire.
- Je crois bien oui.
- Quand votre père arrivera, venez avec lui pour remplir les papiers de prise en charge. Votre cousin a-t-il de la famille proche par ici ?
- Non monsieur, toute sa famille est chez nous en Chine. Il vivait seul en France, d’abord pour ses études et puis pour son travail.
Le médecin lui donne alors l’adresse où ils vont emmener Chan et les infirmiers l’étendent sur un brancard puis l’emmènent jusqu’à l’ambulance.
Yuan s’assoit à son tour et regarde d’un œil morne l’état de désolation de l’appartement, il reste ainsi jusqu’au moment où son père entre à son tour et se jette dans ses bras en pleurant à chaudes larmes.
- Pourquoi il a fait ça p’pa ?
Ming ahuri de ce qu’il voit autour de lui.
- Si seulement j’en avais la moindre idée fiston, oui si seulement !
Le chemin jusqu’à l’institution spécialisée où a été emmené Chan se fait dans un silence de mort, chacun dans ses pensées à essayer de comprendre ce qui a mené un jeune garçon si plein de vie dans un état aussi calamiteux.
Il est évident qu’ils ne trouveront pas la réponse tant qu’ils n’auront pas pu l’interroger, aussi c’est la mine sombre qu’ils se présentent à l’accueil devant une jeune femme manifestement débordée.
Ils arrivent néanmoins à être rassurés sur son état de santé sans toutefois avoir l’autorisation de lui rendre visite, Ming se charge de la paperasse pendant que Yuan ne sachant plus quoi faire décide d’appeler un des seuls amis qu’il a en France.
***/***
La sonnerie d’appel retentit dans le vestiaire du CHU de Reims, une femme de salle l’entend et se dirige vers le casier d’où sort la sonnerie.
Elle lit le nom du propriétaire et part aussitôt prévenir un responsable et tombe sur René qui sort au même moment de la salle de repos.
- Quelqu’un essaie de joindre Florian docteur ! Son téléphone est resté dans son vestiaire et n’arrête pas de sonner.
- Je m’en occupe, merci de m’avoir prévenu.
- De rien docteur, comment va-t-il ?
René sourit se voulant rassurant.
- Il va mieux mais il doit encore se reposer.
La femme visiblement soulagée.
- Nous avons tous eu très peur vous savez ?
- Moi aussi j’ai eu très peur, mais c’est fini. D’ici à demain tout sera rentré dans l’ordre, vous pouvez rassurer vos collègues.
- Entendu docteur.
René la regarde s’éloigner le sourire aux lèvres, depuis ce matin il ne compte plus le nombre de personnes qui lui ont posé la même question.
Il soupire en se disant qu’il aurait pu annoncer pire nouvelle que celle-là et qu’en fin de compte tout va très vite rentrer dans l’ordre.
Il retourne au vestiaire et compose le code du cadenas qu’il connaît depuis que Florian oubli quasiment à chaque fois de le refermer et que c’est lui en passant qui brouille le code, ouvre la porte et sourit comme à chaque fois en apercevant la photo de Thomas souriant collée au dos de celle-ci.
Le téléphone trône sur le casier du haut et il le prend avec lui puis s’en retourne vers la chambre où se reposent les deux garçons, il trouve Frédéric dans le couloir et le lui tend.
- Tiens ! C’est celui de « Flo », il n’arrête pas de sonner parait-il.
- Merci René, je le donnerai à Thomas quand il sortira.
- Comment va-t-il ?
- Mieux depuis que « Thom » est près de lui mais il m’a foutu la trouille.
- Tu sais ce qu’il nous a fait ?
- Un coup de stress avec les deux nourrissons je pense, ça plus la fatigue de sa journée non-stop à opérer.
- Comment vont-ils ?
- (Frédéric sourit) Bien mais c’était moins une pour le deuxième, c’est sans doute la peur de ne pas y arriver qui a mis Florian dans cet état.
- (René les yeux brillants) Encore un exploit à mettre à son actif, décidément il n’a pas fini de m’étonner. Tu sais quand je lui ai demandé s’il voulait bien s’en occuper ? C’est parce que je sentais bien que c’était leurs seules chances de s’en sortir.
- Tu as eu raison mais à l’avenir il faudra quand même faire attention à ce qu’il n’en fasse pas trop, je ne tiens pas du tout à le ramasser à chaque fois comme hier.
René en hochant la tête.
- Ce gamin se donne sans compter pour le métier qu’il aime, il fera le meilleur médecin que nous ne connaîtrons jamais j’en suis certain.
- (Frédéric en soupirant) J’en suis convaincu tu sais, juste que j’aimerais qu’il reste libre de ses choix.
René comprenant très bien où son collègue et ami veut en venir.
- Nous nous y évertuons tous alors ne t’inquiète pas, celui qui viendra lui chercher des poux sur la tête sera bien reçu crois-moi.
2eme ANNEE 1er semestre : (18 / 100) (Paris) (Chan) (suite)
Ce n’est que quelques heures plus tard que Frédéric tend le portable de Florian à Thomas, profitant que le jeune homme soit sorti pour aller chercher quelques rafraîchissements.
- Tiens Thomas ! Quelqu’un cherche à joindre « Flo » depuis un moment déjà.
Thomas prend l’appareil et regarde qui est l’appelant, voyant que c’est Yuan il l’appelle aussitôt pour savoir ce que leur ami lui veut.
- Allô Yuan ! C’est Thomas, tu cherchais à joindre « Flo » ?
Il écoute quelques minutes ce que lui raconte Yuan et reprend la parole une fois que celui-ci a fini de lui raconter ce qui lui arrive.
- Eh bien ! En voilà une histoire ! Écoute, ici aussi il y a eu un souci et je te promets que je mettrai « Flo » au courant dès qu’il sera réveillé.
- ……………..
- Non ! T’inquiète rien de très grave, il t’expliquera tout ça.
- ……………..
Devant l’insistance de son copain, Thomas lui fait un résumé des dernières vingt-quatre heures et rassure une nouvelle fois Yuan qui, il le sent bien, est complètement décomposé à l’autre bout du fil.
- Il va mieux je t’assure.
À voix basse pour ne pas être entendu.
- S’il se repose là, ça n’a plus rien à voir avec le choc de l’autre nuit.
- ………………..
- (Thomas amusé) Disons qu’il a été très content de me voir et que maintenant c’est plus pour recharger les batteries qu’il se repose tu comprends ?
- ……………..
- Oui c’est ça Hi ! Hi !
- ……………….
- Promis ! Dès qu’il se réveille je lui demande de t’appeler, allez bisous et à bientôt mon grand et arrête de te biler tout va bien je t’assure
***/***
Yuan repose son téléphone et porte son regard dans la pièce, il est seul chez lui car son père est retourné à ses affaires non sans avoir tout mis en œuvre pour la prise en charge de son neveu.
Il a prévenu son fils qu’il serait de retour dans quelques semaines afin de venir avec lui le sortir de l’institution spécialisée où il va rester quelque temps afin de se désintoxiquer.
Son regard tombe sur la carte de la librairie où travaille Dante et après un court instant d’indécision, il se décide à l’appeler.
Celui-ci est content de son appel et accepte avec joie son invitation à venir se faire un cinéma avec lui, Yuan ne se sentant pas de rester seul toute la soirée.
Du coup il retrouve le moral et c’est en chantonnant qu’il se prépare et qu’il reprend pour la deuxième fois de la journée un taxi pour l’amener jusqu’à la boutique où Dante l’attend déjà.
Les deux garçons sont heureux de se revoir et apprennent à mieux se connaître pendant le trajet jusqu’au Gaumont où Dante l’emmène. Soda et pop-corn en mains, les voilà parés pour suivre la séance.
À la sortie, les deux garçons n’éprouvent pas l’envie de se quitter aussi tôt et décident d’aller se casser une petite croûte au Kebab du coin.
Chacun raconte à l’autre ses passions et ses envies jusqu’à ce qu’arrive l’inévitable moment où ils parlent de celui qui les a fait se connaître.
- (Dante) Je te jure que quand je les ai vus la première fois dans la boutique ça m’a fait un choc.
- (Yuan) Je te comprends tu sais, ça m’a fait pareil.
Dante les yeux brillants.
- Quand j’ai vu Thomas, j’étais sur le cul. Comment il est canon ce mec ! J’en suis resté la bouche ouverte comme un con.
- (Yuan amusé) Sûr qu’il en jette un max le « Thom Thom », et pour « Flo » ça t’a fait quoi ?
Dante cherche ses mots.
- Pareil ! Enfin presque, il est super-mignon lui aussi mais c’est quand j’ai vu ses yeux. Wouah !! Là j’ai eu direct la chair de poule mec ! Et puis il m’a parlé et là c’était trop bon, tu vas rire mais je crois bien que j’ai su dès ce moment-là que ce ne serait jamais plus pareil.
- (Yuan en souriant) Moi j’ai tout de suite compris que je l’aimais, le coup de foudre. Jusqu’à maintenant je trouvais ça bon pour les romans à dix balles mais maintenant j’ai compris ce que c’était de tomber raide dingue amoureux d’un mec.
Dante avec une petite grimace.
- Mais voilà ! Il est déjà amoureux lui aussi et comparer à son beau blond nous ne faisons pas le poids, ce mec il est hors concours et ce n’est même pas la peine de tenter notre chance, c’est perdu d’avance.
- (Yuan) C’est là où tu te trompes mon gars, j’ai dit à Florian ce que j’éprouvais pour lui et il m’a répondu que lui aussi ressentait la même chose envers moi mais que seulement il ne ferait jamais rien avec un autre garçon sans Thomas.
- (Dante stupéfait) Eh bien, si je m’attendais à celle-là ! Tu crois que j’aurai aussi ma chance ?
- (Yuan amusé) Pourquoi pas, t’es super-beau mec et en plus très sympa pour ne rien gâcher. Mais tu sais ils ont déjà deux copains et ça risque de faire beaucoup pour eux, pour moi ça le serait en tous les cas
- (Dante ahuri) Wouah !! Et je présume que les deux autres sont du même gabarit ?
Yuan revoyant Raphaël et Éric.
- On peut dire ça oui, à croire qu’ils sont tous sortis de la même revue de mannequins ces quatre-là.
Dante revient sur les paroles précédentes de Yuan en souriant.
- Tu me trouves beau mec si j’ai bien compris ?
Yuan en souriant à nouveau.
- C’est sûr que tu déchires grave toi aussi.
Dante lui rendant son sourire.
- Tu n’as rien à envier toi non plus tu sais ?
- Ah oui ? Tu ne serais pas en train de me draguer par hasard ?
- (Dante sincère) Honnêtement ? Non ! Je préfère mille fois t’avoir comme copain et confident si ça te va, pourquoi ça t’aurait plu ?
Yuan sincère lui aussi.
- Peut-être je n’en sais rien mais je t’avouerai que moi aussi ça me plairait d’avoir un véritable copain, mais j’y pense ? Si Florian et Thomas ont envie avec nous deux ? On fait quoi ?
Dante amusé car il s’était lui aussi posé la question.
- Hum ! Je crois que je serai capable de me forcer un peu Hi ! Hi !
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=71.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 3
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=69.0 le colocataire
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=267.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 4
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=86.0 Florian 18 ans surdoué li
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=69.0 le colocataire
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=267.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 4
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=86.0 Florian 18 ans surdoué li