18-03-2022, 11:55 AM
Nous nous sommes couchés vers vingt-trois heures, fatigués après cette journée. Puis je vois que Ben est comme dans les nuages, il est « crevé ». Nous passons vite par la salle de bain pour nous rafraîchir et nous laver les dents. Nous gagnons ma chambre et nous nous glissons nus dans le lit comme nous en avons l’habitude.
Il ne faut pas cinq minutes pour que mon Benoît s’endorme sous l’effet des calmants que maman lui a donné. Pour ma part je le regarde encore un moment dormir et je me dis qu’il est beau mon ange blond. Directement je repense à ce qui s’est passé, il aurait pu être plus gravement blessé ou même « mort », des larmes coulent alors sur mes joues. Des images me reviennent encore à l’esprit, il y a des images d’Henri qui se mêlent à celles de Benoît. Je suis mal, je pleure doucement en me disant que mon chéri a eu de la chance et qu’il doit vivre parce que c’est comme ça et qu’il ne peut pas me quitter, il ne peut pas mourir. Je tente de me calmer, je repense alors aux belles choses que nous avons eu l’occasion de faire, de nos dernières vacances, de nos sorties à vélo et à la piscine, sans compter nos belles balades en forêt de Soignes, puis je pense à nos amis Gaby et Christophe, puis à Roland et Aurélien, puis à d’autres encore. Je vois dans ma tête mon amie et confidente Marie qui me rassure, elle me calme en me disant que tout va bien ! Je m’endors alors, un peu plus serein !
Je ne sais pas ce qui se passe, je suis réveillé par Ben, il me secoue et me dit :
Ben : « Oh Phil, ça va ? Phil, ça va ?
Moi : Heu, oh, je ne …
Ben : Tu as crié et tu as gigoté comme si tu étais pris dans un tourbillon.
Moi : C’est toi Ben, dis-moi, c’est bien toi ?
Ben : Oui Phil, c’est moi Ben, ton ami, ton chéri !
Moi : Que s’est-il passé ?
Ben : Tu as fait un cauchemar !
Moi : J’ai craint pour toi Ben, j’ai cru que tu étais …
Ben : Non Phil, non je suis là, je vais bien. »
D’un coup la porte de la chambre s’ouvre, c’est maman qui entre. Elle me voit en nage, les yeux rouges et la respiration saccadée. Elle me prend dans ses bras, elle a compris que j’avais fait un cauchemar. Elle va chercher un drap de bain pour essuyer la sueur sur mon corps. Puis je me rends compte que mon lit est mouillé, je crains bien d’avoir uriné sur moi. J’en fais part à maman. Elle regarde et m’assure que ce n’est que de la sueur, ce n’est pas de l’urine. Ben ne dit rien, il est lui aussi tremblant. Il ne m’avait pas encore vu dans cet état. Maman nous conseille d’aller finir la nuit dans la chambre d’ami. Maman me donne un bisou sur le front après que je me sois couché dans le lit propre et sec. Elle fait de même avec Ben, un bisou sur le front. Je me rendors assez vite, comme groggy par ce qui s’est passé, par ce cauchemar.
C’est Jean qui vient nous réveiller, il est déjà huit heures. Nous avons une réunion d’équipe ce matin pour peaufiner la présentation qui sera organisée pour les sections. Jean me dit :
Jea : « Bonjour Phil, ça va mieux ce matin ?
Moi : Oui frérot, désolé d’avoir réveillé toute la maisonnée !
Jea : Ne t’inquiète pas. Bonjour Ben !
Ben : Bonjour Jean, tu as pu dormir par la suite ?
Jea : Oui Ben, j’ai su me rendormir. Allez debout les amoureux !
Moi : Oh, merci mon Jeannot ! »
Nous nous levons et nous nous préparons pour cette journée. Passage à la salle de bain. Déjeuner avec toute la famille. Personne ne parle de mes cauchemars, tous savent ce qu’il en est. Puis nous nous faisons des sandwichs pour le repas de midi, car nous ne rentrons qu’en fin d’après-midi. C’est papa qui nous dépose au local.
Nous arrivons en même temps que Raphaël et Gaby. Ils nous voient et on sent directement qu’ils portent un regard interrogatif en voyant Ben avec le bas plâtré porté en écharpe. Gaby arrive face à Ben et lui demande :
Gab : « Oh là Ben, que s’est-il passé ?
Ben : Tu sais Gaby, je vais vous l’expliquer à vous tous lorsque nous débuterons la réunion !
Gab : Rassure-moi d’abord, ce n’est pas l’œuvre d’un homophobe quand même ?
Ben : Non Gaby, ce n’est pas ça. Promis je vous dis quoi dans quelques minutes, car je n’ai pas envie de raconter trois fois la même chose.
Gab : OK, c’est bon. Je ne te cache pas que suis content de savoir que ce ne sont pas les suites d’une attaque homophobe !
Moi : Ben vous dira ce qui s’est passé et moi j’en parlerai aussi !
Raph : En tout cas, tu vas être embêté pour beaucoup de chose avec un seul bras !
Ben : Oui, je l’ai découvert. Heureusement que je peux compter sur ma famille et sur Phil aussi !
Nous entrons dans le local. Marc-Antoine arrive suivi de Philippe et d’Alex. Tous regardent Ben en ouvrant grand les yeux. Nous saluons les derniers arrivants et nous nous installons. C’est bien entendu Ben qui prend alors la parole.
Ben : Eh bien voilà, j’ai été victime d’un accident de la route en allant chez Phil vendredi en fin d’après-midi. J’étais à vélo et j’ai été accroché par une voiture au carrefour avec la rue où habite Phil. J’ai été amené à l’hôpital dans une ambulance. Finalement j’ai un bras cassé dû au contact avec la bordure du trottoir et des hématomes un peu partout. Je sais que c’est la maman de Phil qui l’a averti que j’avais été renversé par une voiture. Pour le reste je laisse Phil vous expliquer la suite.
Moi : Heu, comment dire. Je sais que certains sont au courant de ce qui s’est passé il y a plus d’un an. Bref, lorsque j’ai appris que Ben avait été renversé par une voiture, je me suis effondré, car je vivais la même chose un an auparavant. J’ai cru que Ben était mort !
(Des larmes une nouvelle fois inondent mes joues. Je tente de me calmer mais c’est impossible. Les autres restent sans dire un mot, sans broncher. Puis je me reprends car Ben vient me tenir la main pour me soutenir.) Je poursuis donc :
Moi : Mon ami Henri a été renversé par une voiture à la fin du mois d’août, il y a un an. Il est mort sur place. Je précise que c’était mon premier « petit-ami ». J’ai encore fait des cauchemars cette nuit. Voilà, vous savez ce qui s’est passé. Je ne vous dis pas mon état quand Ben est arrivé à la maison avec sa maman en milieu de soirée.
Ben : Quand j’ai vu Phil dans l’état où il se trouvait, je me suis posé beaucoup de questions. Je me suis souvenu de son ami Henri et j’ai immédiatement compris ce qu’il vivait. Je n’avais jamais vu Phil dans cet état-là.
Moi : Je ne souhaite à personne de vivre ce que j’ai vécu, même pas à mon pire ennemi. Vous savez que nous sommes gays et en couple, cela n’a jamais posé de problème, nous ne nous sommes jamais montrés ou affichés devant les autres et surement pas aux scouts. Mais je vous demande de comprendre que nous avons eu peur, non que j’ai craint de perdre Ben.
Je m’effondre une nouvelle fois. C’est Gaby et Raphaël qui viennent me soutenir. Marc-Antoine se lève et vient près de Ben et de moi. Il nous fait une accolade en signe d’amitié mais aussi de compréhension de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Il réfléchit et il dit alors :
M-A : Vous voyez les gars, la vie parfois ne tient qu’à un fil. Votre camarade Phil a vécu deux événements difficiles, pour ne pas dire tragique pour le premier. Certains d’entre vous ont été à la cérémonie en l’honneur d’Henri il y a quelques semaines. Ils savent donc que ce n’est pas facile à vivre. Je te souhaite une très bonne guérison, Benoît. Je sais que Phil sera là pour t’aider. Je compte sur vous tous pour les accompagner.
Raph : Tu peux compter sur moi !
Tous : Moi aussi !
Ben : Merci les gars, mais je pense que Phil a surement besoin de votre soutien.
Gab : Nous serons là pour lui comme lui l’a été pour moi ! »
Gaby vient me faire un gros câlin devant nos amis d’équipe. Je sais qu’il est sincère et que je peux compter sur lui comme sur les autres. Je sens très bien que notre équipe est soudée. Je vois que M-A semble lui aussi comprendre ce qui se passe. Il commence à palper cette entente qui prend de plus en plus forme au sein de notre groupe. Il nous laisse encore le temps de digérer ce moment particulier.
Il ne faut pas cinq minutes pour que mon Benoît s’endorme sous l’effet des calmants que maman lui a donné. Pour ma part je le regarde encore un moment dormir et je me dis qu’il est beau mon ange blond. Directement je repense à ce qui s’est passé, il aurait pu être plus gravement blessé ou même « mort », des larmes coulent alors sur mes joues. Des images me reviennent encore à l’esprit, il y a des images d’Henri qui se mêlent à celles de Benoît. Je suis mal, je pleure doucement en me disant que mon chéri a eu de la chance et qu’il doit vivre parce que c’est comme ça et qu’il ne peut pas me quitter, il ne peut pas mourir. Je tente de me calmer, je repense alors aux belles choses que nous avons eu l’occasion de faire, de nos dernières vacances, de nos sorties à vélo et à la piscine, sans compter nos belles balades en forêt de Soignes, puis je pense à nos amis Gaby et Christophe, puis à Roland et Aurélien, puis à d’autres encore. Je vois dans ma tête mon amie et confidente Marie qui me rassure, elle me calme en me disant que tout va bien ! Je m’endors alors, un peu plus serein !
Je ne sais pas ce qui se passe, je suis réveillé par Ben, il me secoue et me dit :
Ben : « Oh Phil, ça va ? Phil, ça va ?
Moi : Heu, oh, je ne …
Ben : Tu as crié et tu as gigoté comme si tu étais pris dans un tourbillon.
Moi : C’est toi Ben, dis-moi, c’est bien toi ?
Ben : Oui Phil, c’est moi Ben, ton ami, ton chéri !
Moi : Que s’est-il passé ?
Ben : Tu as fait un cauchemar !
Moi : J’ai craint pour toi Ben, j’ai cru que tu étais …
Ben : Non Phil, non je suis là, je vais bien. »
D’un coup la porte de la chambre s’ouvre, c’est maman qui entre. Elle me voit en nage, les yeux rouges et la respiration saccadée. Elle me prend dans ses bras, elle a compris que j’avais fait un cauchemar. Elle va chercher un drap de bain pour essuyer la sueur sur mon corps. Puis je me rends compte que mon lit est mouillé, je crains bien d’avoir uriné sur moi. J’en fais part à maman. Elle regarde et m’assure que ce n’est que de la sueur, ce n’est pas de l’urine. Ben ne dit rien, il est lui aussi tremblant. Il ne m’avait pas encore vu dans cet état. Maman nous conseille d’aller finir la nuit dans la chambre d’ami. Maman me donne un bisou sur le front après que je me sois couché dans le lit propre et sec. Elle fait de même avec Ben, un bisou sur le front. Je me rendors assez vite, comme groggy par ce qui s’est passé, par ce cauchemar.
C’est Jean qui vient nous réveiller, il est déjà huit heures. Nous avons une réunion d’équipe ce matin pour peaufiner la présentation qui sera organisée pour les sections. Jean me dit :
Jea : « Bonjour Phil, ça va mieux ce matin ?
Moi : Oui frérot, désolé d’avoir réveillé toute la maisonnée !
Jea : Ne t’inquiète pas. Bonjour Ben !
Ben : Bonjour Jean, tu as pu dormir par la suite ?
Jea : Oui Ben, j’ai su me rendormir. Allez debout les amoureux !
Moi : Oh, merci mon Jeannot ! »
Nous nous levons et nous nous préparons pour cette journée. Passage à la salle de bain. Déjeuner avec toute la famille. Personne ne parle de mes cauchemars, tous savent ce qu’il en est. Puis nous nous faisons des sandwichs pour le repas de midi, car nous ne rentrons qu’en fin d’après-midi. C’est papa qui nous dépose au local.
Nous arrivons en même temps que Raphaël et Gaby. Ils nous voient et on sent directement qu’ils portent un regard interrogatif en voyant Ben avec le bas plâtré porté en écharpe. Gaby arrive face à Ben et lui demande :
Gab : « Oh là Ben, que s’est-il passé ?
Ben : Tu sais Gaby, je vais vous l’expliquer à vous tous lorsque nous débuterons la réunion !
Gab : Rassure-moi d’abord, ce n’est pas l’œuvre d’un homophobe quand même ?
Ben : Non Gaby, ce n’est pas ça. Promis je vous dis quoi dans quelques minutes, car je n’ai pas envie de raconter trois fois la même chose.
Gab : OK, c’est bon. Je ne te cache pas que suis content de savoir que ce ne sont pas les suites d’une attaque homophobe !
Moi : Ben vous dira ce qui s’est passé et moi j’en parlerai aussi !
Raph : En tout cas, tu vas être embêté pour beaucoup de chose avec un seul bras !
Ben : Oui, je l’ai découvert. Heureusement que je peux compter sur ma famille et sur Phil aussi !
Nous entrons dans le local. Marc-Antoine arrive suivi de Philippe et d’Alex. Tous regardent Ben en ouvrant grand les yeux. Nous saluons les derniers arrivants et nous nous installons. C’est bien entendu Ben qui prend alors la parole.
Ben : Eh bien voilà, j’ai été victime d’un accident de la route en allant chez Phil vendredi en fin d’après-midi. J’étais à vélo et j’ai été accroché par une voiture au carrefour avec la rue où habite Phil. J’ai été amené à l’hôpital dans une ambulance. Finalement j’ai un bras cassé dû au contact avec la bordure du trottoir et des hématomes un peu partout. Je sais que c’est la maman de Phil qui l’a averti que j’avais été renversé par une voiture. Pour le reste je laisse Phil vous expliquer la suite.
Moi : Heu, comment dire. Je sais que certains sont au courant de ce qui s’est passé il y a plus d’un an. Bref, lorsque j’ai appris que Ben avait été renversé par une voiture, je me suis effondré, car je vivais la même chose un an auparavant. J’ai cru que Ben était mort !
(Des larmes une nouvelle fois inondent mes joues. Je tente de me calmer mais c’est impossible. Les autres restent sans dire un mot, sans broncher. Puis je me reprends car Ben vient me tenir la main pour me soutenir.) Je poursuis donc :
Moi : Mon ami Henri a été renversé par une voiture à la fin du mois d’août, il y a un an. Il est mort sur place. Je précise que c’était mon premier « petit-ami ». J’ai encore fait des cauchemars cette nuit. Voilà, vous savez ce qui s’est passé. Je ne vous dis pas mon état quand Ben est arrivé à la maison avec sa maman en milieu de soirée.
Ben : Quand j’ai vu Phil dans l’état où il se trouvait, je me suis posé beaucoup de questions. Je me suis souvenu de son ami Henri et j’ai immédiatement compris ce qu’il vivait. Je n’avais jamais vu Phil dans cet état-là.
Moi : Je ne souhaite à personne de vivre ce que j’ai vécu, même pas à mon pire ennemi. Vous savez que nous sommes gays et en couple, cela n’a jamais posé de problème, nous ne nous sommes jamais montrés ou affichés devant les autres et surement pas aux scouts. Mais je vous demande de comprendre que nous avons eu peur, non que j’ai craint de perdre Ben.
Je m’effondre une nouvelle fois. C’est Gaby et Raphaël qui viennent me soutenir. Marc-Antoine se lève et vient près de Ben et de moi. Il nous fait une accolade en signe d’amitié mais aussi de compréhension de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Il réfléchit et il dit alors :
M-A : Vous voyez les gars, la vie parfois ne tient qu’à un fil. Votre camarade Phil a vécu deux événements difficiles, pour ne pas dire tragique pour le premier. Certains d’entre vous ont été à la cérémonie en l’honneur d’Henri il y a quelques semaines. Ils savent donc que ce n’est pas facile à vivre. Je te souhaite une très bonne guérison, Benoît. Je sais que Phil sera là pour t’aider. Je compte sur vous tous pour les accompagner.
Raph : Tu peux compter sur moi !
Tous : Moi aussi !
Ben : Merci les gars, mais je pense que Phil a surement besoin de votre soutien.
Gab : Nous serons là pour lui comme lui l’a été pour moi ! »
Gaby vient me faire un gros câlin devant nos amis d’équipe. Je sais qu’il est sincère et que je peux compter sur lui comme sur les autres. Je sens très bien que notre équipe est soudée. Je vois que M-A semble lui aussi comprendre ce qui se passe. Il commence à palper cette entente qui prend de plus en plus forme au sein de notre groupe. Il nous laisse encore le temps de digérer ce moment particulier.