06-08-2020, 11:42 AM
[i]Voici l'intégralité du récit commencé sur Docti et que certains lecteurs avaient, semble-t-il, apprécié[/i]
Je commence ici un nouveau récit dont je ne sais pas encore très bien où il va me conduire, même si j'ai un schéma assez clair en tête. Tout reposera, pour l'essentiel, sur des situations vécues mais pas forcément par une seule et même personne : je regrouperai ma propre histoire avec celles d'amis que j'ai connus, intimément ou non, mais qui m'ont relaté leurs vies. J'espère que ce récit vous plaira, il y aura de nombreux rebondissements, des moments tragiques, des moments très beaux.
N'hésitez pas à faire des commentaires, positifs ou non, cela me permettra non pas de modifier le cours des événements qui sont ce qu'ils sont mais d'adapter la présentation
Mes dix-huit ans…[b]
[/b]
Mardi matin, 5h21…
j'avais mon dix-huitième anniversaire à cette minute exacte qui était celle de ma naissance. A ce moment précis, mon père entra dans ma chambre, sans même frapper
- Dans cinq minutes, tu es habillé et à 5h30 au plus tard tu as vidé les lieux et tu n'as plus à revenir ici : pour moi et pour nous, tu n'existes plus
Je n'étais pas vraiment surpris car la veille j'avais été informé de cette décision, les conditions avaient été clairement énoncées, je recevais ma carte d'identité, ma carte maladie, l'adresse de mon appartement et ma première mensualité, mon père m'ayant fait remarquer que c'était pour un mois intégral alors que nous étions le quinze du mois. Mes bagages étaient sur le palier et un taxi, à mes frais, allait arriver d'un instant à l'autre.
A 5h29, j'étais littéralement propulsé hors de l'appartement dans lequel je venais de passer toute mon enfance et mon adolescence, la porte claqua bruyamment sur mes talons, sans un mot d'adieu sinon un au revoir que j'adressais à l'adresse de mon géniteur et qui se confondit avec le bruit de la porte qui se fermait. Le chauffeur du taxi ronchonna en voyant tous mes bagages, la voiture se mit en marche, c'était tout un pan de mon existence qui se terminait pour aller vers un avenir dont j'ignorais à peu près tout ce qu'il allait être.
Mes sentiments à ce moment étaient très mitigés : d'un côté j'étais soulagé de quitter ce lieu où l'atmosphère à mon égard était devenu irrespirable, comme si je n'existais pas, comme si j'étais une merde qu'on évite soigneusement ; de l'autre côté, je ressentais une rage contre ce renvoi, cette exclusion de cette famille, ma famille qui, durant tant d'années fut heureuse et harmonieuse, jusqu'à cette fatidique après-midi où ma mère me découvrit le slip sur les chevilles et le cul nu en train de faire aller et venir mon sexe dans la bouche d'un garçon que je connaissais à peine mais qui avait l'avantage d'être beau et d'apprécier l'exercice auquel nous nous livrions depuis un moment. Le soir même, très calmement, mes parents me firent part de leur profond dégoût, que j'étais la lie de la société, la honte de la famille et que j'étais prié de ne pas faire de vague afin que rien ne transpire à l'extérieur. En d'autres mots et pour simplifier, j'avais intérêt à me faire oublier, à vivre dans ma chambre et qu'à la moindre entorse à ces dispositions, ce serait un établissement de redressement. J'avais cherché à discuter, à m'expliquer mais je n'eus aucun droit à la parole. Jusqu'à mon expulsion, les relations étaient limitées au strict minimum, il n'était même pas question que j'accompagne ma famille dans leurs sorties récréatives, à leurs yeux je n'existais plus, j'étais moins que rien.
Le taxi me déposa, moi et mes bagages, devant l'entrée d'un immeuble ancien, un peu miteux mais pas vraiment délabré avec un escalier, il n'y avait pas d'ascenseur, qui devait me conduire au cinquième étage où se trouvait ce que mon père avait désigné comme mon appartement. Trois simples portes s'offraient à moi, le numéro 51 était la mienne. En fait d'appartement, c'était tout simplement une ancienne pièce pour accueillir les domestiques qui ne faisait guère plus d'une quinzaine de mètres carrés, éclairée par une petite fenêtre, meublée d'un lit étroit, d'une petite table, d'un coin cuisine, c'est-à-dire un évier avec un robinet d'eau froide et un petit réchaud électrique à deux plaques et d'une minuscule armoire : c'est là-dedans que j'allais devoir vivre, travailler mes cours de lycée. Ah ! J'oublie il y avait une minuscule douche avec de l'eau chaude et un WC d'une propreté douteuse. Le tout, c'est-à-dire le sol et les meubles, étaient recouverts d'une couche de poussière qui ne datait pas d'hier.
Une fois rentrées mes deux valises, un énorme sac, un carton avec mes livres scolaires et mon ordinateur, je ne pouvais pratiquement plus remuer, le désespoir me saisit, je me mis à pleurer silencieusement, je ne me voyais aucun avenir ni même de lendemain, j'étais abandonné, livré à moi-même, sans avoir la certitude de pouvoir manger : le budget calculé par mon père me laissait, une fois tous les frais incompressibles réglés, une dizaine de francs par jour et ce pour autant qu'aucun imprévu ne survienne ; j'avais par contre reçu une toute petite somme pour m'installer.
Mes larmes se tarirent d'elles-mêmes, mes glandes lacrymogènes devaient être à sec. Je dénichais sur le palier un balais et des torchons et m'attaquais à nettoyer mon appartement le mieux possible, à organiser mes valises pour en faire des tiroirs, j'installais mes livres sur de petites étagères suspendues contre les murs, quelques vieux clous à moitié rouillés firent l'affaire pour suspendre certains habits et objets et, finalement, la fenêtre grand ouverte, malgré le froid, rendit l'air plus respirable. J'avais inspecté attentivement le matelas qui avait l'air assez récent et la couverture qui, elle, était un peu douteuse mais à première vue sans vermine ! Je regardais mon travail ménager et fut finalement assez satisfait de mon organisation tout en me faisant la réflexion qu'il allait falloir que je devienne un maniaque de l'ordre ce qui n'était pas mon point fort et faisait le désespoir de ma mère, ceci bien évidemment avant qu'elle ne me connaisse plus !
Avant la fermeture des magasins, je m'achetais du pain et du fromage, deux verres, assiettes et couverts et, en additionnant la somme que j'avais dépensé, je constatais que c'était mon budget pour deux jours. La journée avait été émotionnellement et physi-quement éprouvante aussi est-ce avec appétit que je dévorais mon modeste repas tout en étant conscient qu'il allait falloir que je modère ma faim.
Etendu sur mon lit, enveloppé dans ma couverture, je cherchais des solutions pour pouvoir survivre tout en continuant mes études. Dans mon demi-sommeil, j'entendais sur le palier des bruits de pas, des chuchotements, des rires et des bruits bizarres dont je ne parvins pas à déterminer l'origine. A dix-huit ans, on a le sommeil facile aussi je sombrais dans les bras de Morphée en me disant que demain serait un autre jour.
Mercredi matin, il est environ 10h30 lorsque je jette un coup d'œil sur ma montre : il faut profiter car les vacances de Pâques se terminent lundi prochain. De plus, il faut dire que je me suis réveillé plusieurs fois durant la nuit, toujours par une certaine agitation derrière ma porte, discrète je dois l'admettre, qui a malgré tout quelque chose d'un peu inquiétant même si ma porte, qu'un coup d'épaule un peu appuyé enfoncerait facilement, est munie d'une solide serrure ; comme tous les matins, j'ai une bonne érection aussi la première chose à faire consiste à régulariser la situation, ce qui n'est pas très aisé au vu de l'étroitesse de la douche. Le petit déjeuner est vite expédié, le reste du pain d'hier soir : je vais devoir absolument profiter des jours de vacances qui me restent pour m'organiser et procéder à des achats basiques comme des draps et quelques provisions. Je sens que je vais manger des pâtes, beaucoup de pâtes, des pommes de terre, beaucoup de pommes de terre…
En début de soirée, on frappe à ma porte, j'ouvre et je me trouve face à une assez belle femme il faut le dire, d'une petite cinquantaine probablement et habillée assez sobrement : une petite culotte bleu ciel et un soutien-gorge qui abrite une poitrine d'un très honnête format
- Bonsoir, je suis Germaine ta voisine de palier et je veux faire connaissance avec mon nouveau voisin… [silence de quelques secondes] mais dis-donc, tu es un sacré beau gamin mais j'espère que tu ne portes plus de couches quand même !
- Bonjour Madame, je suis Antoine et n'ayez crainte, je ne pisse plus la nuit et j'ai dix-huit ans depuis hier à 5h21
- D'abord je suis Germaine, tu me tutoies et j'espère qu'on fera bon ménage, je suis à ta disposition en cas de besoin
En disant cela elle eut un petit sourire aguicheur qui m'intrigua et je me sentis rougir car je réalisais que je n'avais pas cessé de regarder son corps relativement encore mince et notamment ses seins qui avaient tendance à déborder de leur enveloppe : il faut dire qu'ils avaient l'air ferme mais surtout que pour moi, du haut de mes tout juste dix-huit ans, c'était la première fois que je voyais un corps, autre que le mien, quasiment dénudé ce qui ne manqua pas de provoquer un certain remue-ménage dans mon slip.
Vers 23 heures, alors que je venais de me coucher, nu comme d'habitude mais également pour éviter de futures lessives, on frappa à ma porte. Sans réfléchir à ma tenue, j'ouvris et je me trouvais face à un homme d'une quarantaine d'années, ni beau ni laid, qui parut stupéfait en me voyant
- Oh ! excuse-moi, je cherche Germaine
Je n'avais pas encore eu le temps de lui indiquer la bonne porte que ladite Germaine apparut, nue elle aussi, fit entrer son invité qu'elle suivit non sans m'avoir regardé et lancé
- Mais Antoine, tu es superbement bien équipé !
Je me recouchais, troublé tant par la nudité de ma voisine que par l'homme qui maintenant était chez elle : j'avais une belle érection, mais je ne savais pas si celle-ci était provoquée par la femme ou l'homme que j'imaginais couché, nu sur elle mais ce que je sais c'est que ma masturbation ne dura pas longtemps et fut nettement plus productive que d'habitude !
Le lendemain soir j'avais peu mangé malgré ma faim lorsque Germaine se manifesta et me proposa de venir chez elle pour mieux faire connaissance. Elle avait un deux pièces, agréablement meublé, confortable avec un large divan et, dans la petite pièce, un grand lit avec une couverture en satin rose. Elle me servit un whisky bien tassé et je manquais m'étrangler avec la première gorgée, c'était la première fois que j'en buvais, elle rit gentiment en s'asseyant à côté de moi, très près de moi de sorte que je sentais l'odeur de son parfum mais surtout la chaleur de ses cuisses. Nous discutâmes agréablement, j'étais pris par sa compagnie et, également par l'alcool, et je ne réalisais pas tout de suite que sa main se trouvait sur mon entre-jambe, je dirais même sur mon slip car curieusement ma braguette était descendue. Mais ce n'était qu'un début, j'étais rouge écarlate, mon pantalon trainait désormais sur le sol, mon slip était en train de laisser découvrir mon sexe que des mains habiles cherchaient à exciter tout en ma-laxant mes testicules. Le résultat fut décevant en ce sens que mon pénis refusa obstinément de durcir, même si elle parvient à me faire éjaculer abondamment et elle s'empressa de me lécher pour me nettoyer. Elle ne s'offusqua pas de la relative placidité de mon organe, me disant que c'était la crainte de la nouveauté et que la prochaine fois cela irait certainement. Elle m'embrasse et, pour la première fois, je goutais à mon propre sperme : j'ai aimé cette consistance légèrement visqueuse au goût assez prononcé.
C'est à ce moment que sa porte s'ouvrit et un homme d'une trentaine d'années entra et sans autre forme vient s'asseoir sur le divan, entre Germaine et moi
- Je suis un habitué, je viens en principe une fois par semaine, j'ignorais qu'elle avait une jeune visite et que j'aurais un bonus ce soir en voyant un beau jeune homme dans sa nudité. Mais enlève tes mains, tu n'as rien à cacher, c'est un plaisir que de te regarder même si les garçons ne sont normalement pas ma tasse de thé et, ce faisant il me saisit mes deux balles avec plaisir et avança le majeur dans ma raie : Germaine vit mon air affolé, c'était mon premier contact sexuel que ce soit avec une femme ou un homme, si j'excepte cette première fois avec un inconnu et où ma mère me surprit, elle me mit dans les bras mon pantalon et me poussa vers la porte mais son visiteur me rappela et me tendit mon slip ; je m'approchais, mon sexe était tendu à l'horizontale, sa bouche était à la bonne hauteur et il l'embrassa rapidement.
Germaine sourit, m'embrasse sur la bouche, je regagnais mon appart, les idées sans dessus-dessous par cette soirée excitante et troublante, cette double expérience avec une femme et un homme, j'avais vu une femme totalement nue, j'avais éjaculé dans et par ses mains, j'avais goûté mon propre sperme, un homme dont je ne connaissais même pas le nom avait brièvement joué avec mes parties intimes et il avait réussi en quelques instants ce que n'avait que mal pu faire Germaine, me donner une érection du tonnerre. Il fallait que je digère tout ça, que je me situe personnellement. Une heure après ma sortie mouvementée, j'entendis la porte de Germaine qui s'ouvrait, l'homme remercier pour cette soirée exceptionnelle et inattendue : j'aurais presque souhaité qu'il frappe à ma porte, mais je n'aurais certainement pas osé lui ouvrir.
Le dimanche avant la reprise du lycée, je revis Germaine et c'est avec un grand sourire et une véritable gentillesse qu'elle me lança
- G/ Alors, comment va mon petit PD ? Je t'invite à déjeuner dans mon bistro préféré comme ça ils te connaîtront, d'accord ?
Nous étions en fin de mois, j'avais eu plus de dépenses que prévu pour mon installation, mon budget était épuisé et je ne savais pas quand j'allais recevoir ma pension mensuelle, aussi
- A/ Avec grand plaisir et merci par avance mais tu sais, je ne pense pas être PD comme tu dis, mais c'est vrai que je me pose des questions
- G/ OK, mais moi je sais que tu es gay, je l'ai très vite compris, avant toi, mais prends ton temps pour découvrir ta vraie nature. Et dit-toi bien que cela ne me dérange absolument pas, pour moi tu es un charmant garçon, un peu paumé qui a besoin d'être un peu soutenu.
- A/ Merci, mais je n'aimerais pas être gay car la vie est alors difficile, ce serait tellement plus simple si j'étais tout simplement normal, comme mes camarades
- G/ Mais ce n'est pas parce que tu es attiré par les garçons que tu es anormal, on ne choisit pas l'homosexualité comme on choisit un vêtement, on est ce qu'on est, il faut assumer sans forcément le clamer sur les toits si on ne te demande rien
- A/ Oui mais…
- G/ Non, il n'y a pas de mais, le moment venu, et cela arrivera je pense plus vite que tu ne le penses, tu devras accepter. Regarde-moi, j'assume mon activité un peu particulière de sorte que je ne me considère pas comme une prostituée mais plutôt comme un soutien pour des hommes timides, seuls ou malheureux ; c'est pourquoi je n'accepte que des hommes que je connais ou qui me sont recommandés, pas plus d'un par soir et jamais le dimanche. Mais j'assume.
Je lui souris mais ne répondis rien, tout cela était trop nouveau, il fallait me laisser du temps et ce temps je le pris.
Je commence ici un nouveau récit dont je ne sais pas encore très bien où il va me conduire, même si j'ai un schéma assez clair en tête. Tout reposera, pour l'essentiel, sur des situations vécues mais pas forcément par une seule et même personne : je regrouperai ma propre histoire avec celles d'amis que j'ai connus, intimément ou non, mais qui m'ont relaté leurs vies. J'espère que ce récit vous plaira, il y aura de nombreux rebondissements, des moments tragiques, des moments très beaux.
N'hésitez pas à faire des commentaires, positifs ou non, cela me permettra non pas de modifier le cours des événements qui sont ce qu'ils sont mais d'adapter la présentation
Mes dix-huit ans…[b]
[/b]
Mardi matin, 5h21…
j'avais mon dix-huitième anniversaire à cette minute exacte qui était celle de ma naissance. A ce moment précis, mon père entra dans ma chambre, sans même frapper
- Dans cinq minutes, tu es habillé et à 5h30 au plus tard tu as vidé les lieux et tu n'as plus à revenir ici : pour moi et pour nous, tu n'existes plus
Je n'étais pas vraiment surpris car la veille j'avais été informé de cette décision, les conditions avaient été clairement énoncées, je recevais ma carte d'identité, ma carte maladie, l'adresse de mon appartement et ma première mensualité, mon père m'ayant fait remarquer que c'était pour un mois intégral alors que nous étions le quinze du mois. Mes bagages étaient sur le palier et un taxi, à mes frais, allait arriver d'un instant à l'autre.
A 5h29, j'étais littéralement propulsé hors de l'appartement dans lequel je venais de passer toute mon enfance et mon adolescence, la porte claqua bruyamment sur mes talons, sans un mot d'adieu sinon un au revoir que j'adressais à l'adresse de mon géniteur et qui se confondit avec le bruit de la porte qui se fermait. Le chauffeur du taxi ronchonna en voyant tous mes bagages, la voiture se mit en marche, c'était tout un pan de mon existence qui se terminait pour aller vers un avenir dont j'ignorais à peu près tout ce qu'il allait être.
Mes sentiments à ce moment étaient très mitigés : d'un côté j'étais soulagé de quitter ce lieu où l'atmosphère à mon égard était devenu irrespirable, comme si je n'existais pas, comme si j'étais une merde qu'on évite soigneusement ; de l'autre côté, je ressentais une rage contre ce renvoi, cette exclusion de cette famille, ma famille qui, durant tant d'années fut heureuse et harmonieuse, jusqu'à cette fatidique après-midi où ma mère me découvrit le slip sur les chevilles et le cul nu en train de faire aller et venir mon sexe dans la bouche d'un garçon que je connaissais à peine mais qui avait l'avantage d'être beau et d'apprécier l'exercice auquel nous nous livrions depuis un moment. Le soir même, très calmement, mes parents me firent part de leur profond dégoût, que j'étais la lie de la société, la honte de la famille et que j'étais prié de ne pas faire de vague afin que rien ne transpire à l'extérieur. En d'autres mots et pour simplifier, j'avais intérêt à me faire oublier, à vivre dans ma chambre et qu'à la moindre entorse à ces dispositions, ce serait un établissement de redressement. J'avais cherché à discuter, à m'expliquer mais je n'eus aucun droit à la parole. Jusqu'à mon expulsion, les relations étaient limitées au strict minimum, il n'était même pas question que j'accompagne ma famille dans leurs sorties récréatives, à leurs yeux je n'existais plus, j'étais moins que rien.
Le taxi me déposa, moi et mes bagages, devant l'entrée d'un immeuble ancien, un peu miteux mais pas vraiment délabré avec un escalier, il n'y avait pas d'ascenseur, qui devait me conduire au cinquième étage où se trouvait ce que mon père avait désigné comme mon appartement. Trois simples portes s'offraient à moi, le numéro 51 était la mienne. En fait d'appartement, c'était tout simplement une ancienne pièce pour accueillir les domestiques qui ne faisait guère plus d'une quinzaine de mètres carrés, éclairée par une petite fenêtre, meublée d'un lit étroit, d'une petite table, d'un coin cuisine, c'est-à-dire un évier avec un robinet d'eau froide et un petit réchaud électrique à deux plaques et d'une minuscule armoire : c'est là-dedans que j'allais devoir vivre, travailler mes cours de lycée. Ah ! J'oublie il y avait une minuscule douche avec de l'eau chaude et un WC d'une propreté douteuse. Le tout, c'est-à-dire le sol et les meubles, étaient recouverts d'une couche de poussière qui ne datait pas d'hier.
Une fois rentrées mes deux valises, un énorme sac, un carton avec mes livres scolaires et mon ordinateur, je ne pouvais pratiquement plus remuer, le désespoir me saisit, je me mis à pleurer silencieusement, je ne me voyais aucun avenir ni même de lendemain, j'étais abandonné, livré à moi-même, sans avoir la certitude de pouvoir manger : le budget calculé par mon père me laissait, une fois tous les frais incompressibles réglés, une dizaine de francs par jour et ce pour autant qu'aucun imprévu ne survienne ; j'avais par contre reçu une toute petite somme pour m'installer.
Mes larmes se tarirent d'elles-mêmes, mes glandes lacrymogènes devaient être à sec. Je dénichais sur le palier un balais et des torchons et m'attaquais à nettoyer mon appartement le mieux possible, à organiser mes valises pour en faire des tiroirs, j'installais mes livres sur de petites étagères suspendues contre les murs, quelques vieux clous à moitié rouillés firent l'affaire pour suspendre certains habits et objets et, finalement, la fenêtre grand ouverte, malgré le froid, rendit l'air plus respirable. J'avais inspecté attentivement le matelas qui avait l'air assez récent et la couverture qui, elle, était un peu douteuse mais à première vue sans vermine ! Je regardais mon travail ménager et fut finalement assez satisfait de mon organisation tout en me faisant la réflexion qu'il allait falloir que je devienne un maniaque de l'ordre ce qui n'était pas mon point fort et faisait le désespoir de ma mère, ceci bien évidemment avant qu'elle ne me connaisse plus !
Avant la fermeture des magasins, je m'achetais du pain et du fromage, deux verres, assiettes et couverts et, en additionnant la somme que j'avais dépensé, je constatais que c'était mon budget pour deux jours. La journée avait été émotionnellement et physi-quement éprouvante aussi est-ce avec appétit que je dévorais mon modeste repas tout en étant conscient qu'il allait falloir que je modère ma faim.
Etendu sur mon lit, enveloppé dans ma couverture, je cherchais des solutions pour pouvoir survivre tout en continuant mes études. Dans mon demi-sommeil, j'entendais sur le palier des bruits de pas, des chuchotements, des rires et des bruits bizarres dont je ne parvins pas à déterminer l'origine. A dix-huit ans, on a le sommeil facile aussi je sombrais dans les bras de Morphée en me disant que demain serait un autre jour.
Mercredi matin, il est environ 10h30 lorsque je jette un coup d'œil sur ma montre : il faut profiter car les vacances de Pâques se terminent lundi prochain. De plus, il faut dire que je me suis réveillé plusieurs fois durant la nuit, toujours par une certaine agitation derrière ma porte, discrète je dois l'admettre, qui a malgré tout quelque chose d'un peu inquiétant même si ma porte, qu'un coup d'épaule un peu appuyé enfoncerait facilement, est munie d'une solide serrure ; comme tous les matins, j'ai une bonne érection aussi la première chose à faire consiste à régulariser la situation, ce qui n'est pas très aisé au vu de l'étroitesse de la douche. Le petit déjeuner est vite expédié, le reste du pain d'hier soir : je vais devoir absolument profiter des jours de vacances qui me restent pour m'organiser et procéder à des achats basiques comme des draps et quelques provisions. Je sens que je vais manger des pâtes, beaucoup de pâtes, des pommes de terre, beaucoup de pommes de terre…
En début de soirée, on frappe à ma porte, j'ouvre et je me trouve face à une assez belle femme il faut le dire, d'une petite cinquantaine probablement et habillée assez sobrement : une petite culotte bleu ciel et un soutien-gorge qui abrite une poitrine d'un très honnête format
- Bonsoir, je suis Germaine ta voisine de palier et je veux faire connaissance avec mon nouveau voisin… [silence de quelques secondes] mais dis-donc, tu es un sacré beau gamin mais j'espère que tu ne portes plus de couches quand même !
- Bonjour Madame, je suis Antoine et n'ayez crainte, je ne pisse plus la nuit et j'ai dix-huit ans depuis hier à 5h21
- D'abord je suis Germaine, tu me tutoies et j'espère qu'on fera bon ménage, je suis à ta disposition en cas de besoin
En disant cela elle eut un petit sourire aguicheur qui m'intrigua et je me sentis rougir car je réalisais que je n'avais pas cessé de regarder son corps relativement encore mince et notamment ses seins qui avaient tendance à déborder de leur enveloppe : il faut dire qu'ils avaient l'air ferme mais surtout que pour moi, du haut de mes tout juste dix-huit ans, c'était la première fois que je voyais un corps, autre que le mien, quasiment dénudé ce qui ne manqua pas de provoquer un certain remue-ménage dans mon slip.
Vers 23 heures, alors que je venais de me coucher, nu comme d'habitude mais également pour éviter de futures lessives, on frappa à ma porte. Sans réfléchir à ma tenue, j'ouvris et je me trouvais face à un homme d'une quarantaine d'années, ni beau ni laid, qui parut stupéfait en me voyant
- Oh ! excuse-moi, je cherche Germaine
Je n'avais pas encore eu le temps de lui indiquer la bonne porte que ladite Germaine apparut, nue elle aussi, fit entrer son invité qu'elle suivit non sans m'avoir regardé et lancé
- Mais Antoine, tu es superbement bien équipé !
Je me recouchais, troublé tant par la nudité de ma voisine que par l'homme qui maintenant était chez elle : j'avais une belle érection, mais je ne savais pas si celle-ci était provoquée par la femme ou l'homme que j'imaginais couché, nu sur elle mais ce que je sais c'est que ma masturbation ne dura pas longtemps et fut nettement plus productive que d'habitude !
Le lendemain soir j'avais peu mangé malgré ma faim lorsque Germaine se manifesta et me proposa de venir chez elle pour mieux faire connaissance. Elle avait un deux pièces, agréablement meublé, confortable avec un large divan et, dans la petite pièce, un grand lit avec une couverture en satin rose. Elle me servit un whisky bien tassé et je manquais m'étrangler avec la première gorgée, c'était la première fois que j'en buvais, elle rit gentiment en s'asseyant à côté de moi, très près de moi de sorte que je sentais l'odeur de son parfum mais surtout la chaleur de ses cuisses. Nous discutâmes agréablement, j'étais pris par sa compagnie et, également par l'alcool, et je ne réalisais pas tout de suite que sa main se trouvait sur mon entre-jambe, je dirais même sur mon slip car curieusement ma braguette était descendue. Mais ce n'était qu'un début, j'étais rouge écarlate, mon pantalon trainait désormais sur le sol, mon slip était en train de laisser découvrir mon sexe que des mains habiles cherchaient à exciter tout en ma-laxant mes testicules. Le résultat fut décevant en ce sens que mon pénis refusa obstinément de durcir, même si elle parvient à me faire éjaculer abondamment et elle s'empressa de me lécher pour me nettoyer. Elle ne s'offusqua pas de la relative placidité de mon organe, me disant que c'était la crainte de la nouveauté et que la prochaine fois cela irait certainement. Elle m'embrasse et, pour la première fois, je goutais à mon propre sperme : j'ai aimé cette consistance légèrement visqueuse au goût assez prononcé.
C'est à ce moment que sa porte s'ouvrit et un homme d'une trentaine d'années entra et sans autre forme vient s'asseoir sur le divan, entre Germaine et moi
- Je suis un habitué, je viens en principe une fois par semaine, j'ignorais qu'elle avait une jeune visite et que j'aurais un bonus ce soir en voyant un beau jeune homme dans sa nudité. Mais enlève tes mains, tu n'as rien à cacher, c'est un plaisir que de te regarder même si les garçons ne sont normalement pas ma tasse de thé et, ce faisant il me saisit mes deux balles avec plaisir et avança le majeur dans ma raie : Germaine vit mon air affolé, c'était mon premier contact sexuel que ce soit avec une femme ou un homme, si j'excepte cette première fois avec un inconnu et où ma mère me surprit, elle me mit dans les bras mon pantalon et me poussa vers la porte mais son visiteur me rappela et me tendit mon slip ; je m'approchais, mon sexe était tendu à l'horizontale, sa bouche était à la bonne hauteur et il l'embrassa rapidement.
Germaine sourit, m'embrasse sur la bouche, je regagnais mon appart, les idées sans dessus-dessous par cette soirée excitante et troublante, cette double expérience avec une femme et un homme, j'avais vu une femme totalement nue, j'avais éjaculé dans et par ses mains, j'avais goûté mon propre sperme, un homme dont je ne connaissais même pas le nom avait brièvement joué avec mes parties intimes et il avait réussi en quelques instants ce que n'avait que mal pu faire Germaine, me donner une érection du tonnerre. Il fallait que je digère tout ça, que je me situe personnellement. Une heure après ma sortie mouvementée, j'entendis la porte de Germaine qui s'ouvrait, l'homme remercier pour cette soirée exceptionnelle et inattendue : j'aurais presque souhaité qu'il frappe à ma porte, mais je n'aurais certainement pas osé lui ouvrir.
Le dimanche avant la reprise du lycée, je revis Germaine et c'est avec un grand sourire et une véritable gentillesse qu'elle me lança
- G/ Alors, comment va mon petit PD ? Je t'invite à déjeuner dans mon bistro préféré comme ça ils te connaîtront, d'accord ?
Nous étions en fin de mois, j'avais eu plus de dépenses que prévu pour mon installation, mon budget était épuisé et je ne savais pas quand j'allais recevoir ma pension mensuelle, aussi
- A/ Avec grand plaisir et merci par avance mais tu sais, je ne pense pas être PD comme tu dis, mais c'est vrai que je me pose des questions
- G/ OK, mais moi je sais que tu es gay, je l'ai très vite compris, avant toi, mais prends ton temps pour découvrir ta vraie nature. Et dit-toi bien que cela ne me dérange absolument pas, pour moi tu es un charmant garçon, un peu paumé qui a besoin d'être un peu soutenu.
- A/ Merci, mais je n'aimerais pas être gay car la vie est alors difficile, ce serait tellement plus simple si j'étais tout simplement normal, comme mes camarades
- G/ Mais ce n'est pas parce que tu es attiré par les garçons que tu es anormal, on ne choisit pas l'homosexualité comme on choisit un vêtement, on est ce qu'on est, il faut assumer sans forcément le clamer sur les toits si on ne te demande rien
- A/ Oui mais…
- G/ Non, il n'y a pas de mais, le moment venu, et cela arrivera je pense plus vite que tu ne le penses, tu devras accepter. Regarde-moi, j'assume mon activité un peu particulière de sorte que je ne me considère pas comme une prostituée mais plutôt comme un soutien pour des hommes timides, seuls ou malheureux ; c'est pourquoi je n'accepte que des hommes que je connais ou qui me sont recommandés, pas plus d'un par soir et jamais le dimanche. Mais j'assume.
Je lui souris mais ne répondis rien, tout cela était trop nouveau, il fallait me laisser du temps et ce temps je le pris.