17-02-2021, 10:41 AM
(Modification du message : 19-02-2021, 10:19 AM par Philou0033.)
Je monte dans la voiture de Véronique. Nous quittons la maison de ma tante en direction du lieu de rendez-vous. Dix minutes après nous arrivons à destination. Véronique me remercie une nouvelle fois pour mon engagement en vue d’aider Manu et de parvenir à faire accepter la situation par Marc. Elle me dit qu’elle reste dans la voiture et qu’en cas de souci, que je peux revenir auprès d’elle.
Je rentre dans la taverne. Papa me fait signe, il est installé à une table proche de l’entrée, avec vue sur le bar où le serveur sert les bières au fût et les autres boissons habituelles. Je vois alors un homme, de l’âge de papa. Ils sont assis face à face. Papa me présente à Marc. Je serre la main du père de Manu. Je m’assieds. Papa me demande ce que je veux prendre comme boisson. Je demande une limonade. Une fois servi, papa me demande d’expliquer à Marc ce que j’ai vécu il y a plus d’un an.
Je me lance alors dans la narration des faits, de l’implication de ceux-ci pour moi, pour Papa et le reste de la famille. Puis cette acceptation qui au bout du compte a changé toute la famille. Enfin j’arrive alors à l’engagement pris par Papa pour venir en aide aux personnes différentes, soit les LGBT. Marc m’écoute attentivement. Puis je lui explique qu’on ne devient pas homosexuel, que c’est ainsi depuis la naissance et que rien ne peut y changer quoi que ce soit. J’explique que dire à ses parents qu’on est différent n’est pas chose aisée, que cela demande du courage et que la peur d’être rejeté est immense. Certains jeunes ne parviennent pas à dire qui ils sont vraiment et se taisent. Il y en a certains qui plongent dans la déprime au risque d’aller jusqu’au suicide !
J’ai fini de parler. Je suis dans un état second. Ça m’a demandé beaucoup de courage de parler de tout, de ma vie et de celle de ma famille devant cet homme que je ne connais pas, mais aussi devant Papa. C’est la première fois que je fais ce genre de démarche Je suis en sueur. Papa ne dit rien, il laisse à Marc le temps de digérer et de comprendre ce que je viens de dire, d’expliquer les tenants et aboutissants avec mes tripes !
Au bout de quelques minutes le papa de Manu relève la tête. Il me regarde, puis il regarde Papa. Il pose une nouvelle fois son regard sur moi et il le plonge dans mes yeux. Puis enfin il me dit :
Mar : « Merci pour ce que tu as dit. Je sens très bien que ça vient du cœur. Tu peux être fier de toi. Je peux enfin comprendre ce que Manu tentait de me faire découvrir ainsi qu’à sa maman. C’est grâce à toi que j’ai ouvert les yeux.
Moi : Merci, mais c’est à votre fils Emmanuel qu’il faut le dire. Il faut absolument lui dire que vous l’aimez tel qu’il est. Il est comme ça et personne ne peut rien y changer.
Mar : Je sais que je dois bien intégrer dans mon esprit ce que tu viens de dire, mais aussi dans mon cœur de père. Je sais qu’il va me falloir du temps pour ça.
Moi : Prenez votre temps, mais surtout écouter ce que dit votre cœur, ce qu’il vous dicte de faire. Ne tardez pas trop longtemps non plus, car Emmanuel attend de savoir si vous l’aimez ou si vous le rejetez !
Mar : Merci Philippe, tu es un gars super, merci.
Moi : De rien, c’est pour votre fils et mon cousin que je suis là, près de vous.
Mar : Merci encore. Alain, je vous remercie aussi de vous être impliqué pour que notre famille puisse à nouveau être réunie. Si mon épouse Véronique veut bien me voir, je crois que c’est le moment. Puis-je vous demander de rester près de nous lorsqu’elle sera là ?
Pap : Bien entendu. Phil, tu veux bien prévenir Véronique que nous l’attendons.
Moi : Oui, bien sûr. Bonne chance pour que ça marche !
Mar : Merci. »
Je sors de la taverne, je me dirige vers la voiture de Véronique. Je prends place à l’avant droit, côté convoyeur. Je lui explique comment l’entrevue avec Marc, son mari, s’est déroulée. Elle semble contente qu’il soit resté calme. Je dis que je pense qu’il a compris qu’il devait accepter que Manu soit homo mais que cela va prendre un peu de temps. Je lui signale qu’il souhaite lui parler et que Papa sera à côté, en cas de problème, mais qu’il est de bonne composition et que cela devrait bien se passer.
Je reste assis dans la voiture, j’attends que la rencontre entre Véronique et Marc soit terminée pour en savoir plus. Ce que je souhaite c’est que la famille de Manu puisse repartir sur de bonnes bases et que Marc accepte l’idylle entre Manu et Nathan. Je pense aussi à ce que j’ai dû vivre lorsque Papa avait péter les plombs. Il nous a fallu à Maman, ma sœur et moi, prier pour que ça s’arrange. Bien heureusement tout s’est très bien terminé et j’ai découvert mon Papa sous un autre angle, soit l’angle d’un père qui a compris qu’il fallait laisser son fils vivre son amour, même tourné vers un garçon et qui s’investit auprès de ceux qui rencontrent des problèmes parce qu’ils sont différents. Ce point-là m’a, comment dire, scotché. Mon Papa a fait un travail phénoménal sur lui-même pour en arriver où il en est. Puis, je l’aime mon « nouveau » Papa !
Je sens des larmes couler sur mes joues, ce sont des larmes de joie et de bonheur d’avoir retrouvé un super Papa. J’ai failli dire « un super papa héros » ! J’essuie alors mes larmes et j’affiche un large sourire.
Je ne sais pas depuis combien de temps je suis plongé dans mes pensées, mais je vois Véronique qui frappe à la vitre de la porte de la voiture. Je sors et je vois qu’elle a l’air sereine. Marc est avec Papa à trois mètres de la voiture. Ils ont l’air tranquilles. Je sens que la conversation a été des plus profitables. Je n’ai pas besoin de demander, cela se voit sur leur visage comme le nez au milieu de la figure.
Véronique m’informe qu’elle va me dire quoi lors du trajet de retour pour ne pas le faire au milieu du trottoir. Papa me fait signe de venir auprès de lui. Papa me dit qu’il va rentrer chez ma tante dans une heure. Je salue alors Marc et je lui tends la main. Il me prend la main et se penche vers moi. Il me donne un bisou sur la joue en ajoutant « Merci Phil, merci ». Je rejoins Véronique et nous quittons les lieux.
Durant le trajet Véronique me dit que cela s’est très bien passé. Un accord a été trouvé avec Marc et qu’elle va expliquer tout ça à Manu et Élisabeth dès que nous serons à la maison. Dix minutes après nous sommes arrivés. David ouvre la porte d’entrée alors que nous ne sommes pas encore sortis de la voiture. Il semble très inquiet. Puis voyant nos mines sereines, il affiche un large sourire. Il nous laisse entrer sachant que Manu doit découvrir les traits apaisés de sa maman, en premier.
Manu, voyant sa maman parfaitement décontractée, reste coi une bonne dizaine de secondes. Puis voyant qu’elle sourit, il se lance dans ses bras pour la couvrir de bisous. Des larmes coulent sur ses joues tout comme Nathan qui vient d’assister à la scène. Je viens m’asseoir à côté de mon jeune cousin et je lui dis :
Moi : « Nat, arrête de pleurer, tout s’arrange !
Nat : Heu…
Moi : Oui Nat, tout va bien.
Manu s’assied lui aussi à côté de Nathan. Nos deux amoureux attendent des explications. Ils laissent le temps à Véronique de prendre la parole sans la brusquer. David, Babette et tante Françoise prennent aussi place dans le salon. Véronique nous dit alors :
Vér : Soyez tranquilles les garçons, le papa de Manu est désolé pour ce qui s’est passé. En fait il a eu peur après la découverte de votre relation faite par un collègue de travail. Il a eu peur pour sa réputation au sien de la société. Avant l’entrevue avec Alain, il a téléphoné à son collègue. Celui-ci lui a garanti qu’il n’en parlerait à personne, que c’était une affaire privée.
Man : Et alors, il m’en veut ?
Vér : Non Manu, il ne t’en veut pas. Il a besoin d’un peu de temps pour s’y faire, mais il ne te rejette pas ! (Manu fond en larmes. Il se blotti dans les bras de Nathan.)
Eli : Manu, tu peux être heureux mon frérot !
Vér : Oui, tu peux être heureux, non vous pouvez être heureux mes enfants.
Man : C’est quand qu’on rentre à la maison ?
Vér : Le plus vite possible, normalement demain, si Françoise est d’accord de nous garder encore une nuit !
Fra : Bien sûr que vous pouvez rester.
Vér : Merci. Bon, je sais que Alain, le papa de Phil, a fait un très gros travail pour exposer toutes les possibilités qui s’offraient à Marc. Il a compris qu’il devait prendre conscience du bonheur de Manu. Puis quand il a parlé avec Phil, cela lui a ouvert les yeux !
Dav : Tu as parlé au papa de Manu ?
Moi : Oui, c’est Papa qui me l’a proposé !
Vér : C’est, je crois, cette conversation qui a été l’élément déclencheur chez Marc. Il a vraiment compris que Manu n’était en rien responsable en étant homo. Il a aussi compris qu’il n’a qu’un fils et qu’il l’aime. Puis le fait de savoir qu’il n’est pas le seul père dans cette situation l’a un peu rassuré. Je peux vous dire Manu et Élisabeth qu’il ne lèvera plus jamais la main sur vous, il nous l’a juré.
Eli : Je l’espère de tout cœur.
Vér : Je suis certaine qu’il respectera cette décision. Toujours est-il qu’il va prendre du recul durant quatre jours avant de revenir à la maison. Il saura ce soir où il logera à partir de demain.
Moi : Je pense que c’est une bonne chose que de prendre un peu de recul pour prendre de bonnes résolutions. Tu sais Manu, Papa a fait la même chose, prendre un peu de recul et tu vois comme il est devenu maintenant.
Man : Merci Phil, tu as toujours le bon mot à dire pour apaiser.
Vér : Merci Phil. Voilà, j’ai une demande à te faire Manu. Serais-tu d’accord de voir ton papa durant cinq minutes ?
Man : Heu, …oui, pourquoi pas, s’il souhaite me voir !
Vér : Je serai là aussi. Françoise, Marc a souhaité vous remercier pour nous avoir hébergé et aussi pour connaître Nathan. Es-tu d’accord pour qu’il vienne ici pour rencontrer à la fois Manu et Nathan ?
Fra : Je ne vois pas pourquoi je refuserais. Nathan es-tu d’accord de voir le papa de Manu ?
Nat : Oui, je pense que c’est une bonne idée, cela pourra peut-être l’aider à se projeter dans l’avenir ; oui bien sûr !
Vér : Je suis heureuse de voir la tournure des événements. Françoise, tu permets que je téléphone à Alain et à Marc pour les avertir !
Fra : Bien sûr, tu sais où est le téléphone. »
Je comprends encre mieux pourquoi Papa m’avait dit qu’il reviendrait dans une heure, ici chez ma tante. Je croise les doigts pour que tout se passe au mieux lors de cette rencontre entre Marc et les deux amoureux. Je suis content et je pense aussi qu’il faut que je prépare cette entrevue pour qu’elle se passe bien. Je vais voir mon cousin et Manu et je leur demande de ne pas faire de démonstration de leur amour devant lui, pas de bisou, pas de geste équivoque pour éviter tout problème. Ils ont très bien compris et ils savent que c’est la meilleure attitude à adopter. Je retourne à ma place dans le petit divan à côté de David. Ma tante me regarde et me fait un signe, en fait, elle lève le pouce vers le haut et me fait un clin d’œil : c’est pour me faire comprendre que j’ai bien agi, une fois de plus. Tout ce qui compte pour moi, c’est le bonheur des deux loustics !
Je rentre dans la taverne. Papa me fait signe, il est installé à une table proche de l’entrée, avec vue sur le bar où le serveur sert les bières au fût et les autres boissons habituelles. Je vois alors un homme, de l’âge de papa. Ils sont assis face à face. Papa me présente à Marc. Je serre la main du père de Manu. Je m’assieds. Papa me demande ce que je veux prendre comme boisson. Je demande une limonade. Une fois servi, papa me demande d’expliquer à Marc ce que j’ai vécu il y a plus d’un an.
Je me lance alors dans la narration des faits, de l’implication de ceux-ci pour moi, pour Papa et le reste de la famille. Puis cette acceptation qui au bout du compte a changé toute la famille. Enfin j’arrive alors à l’engagement pris par Papa pour venir en aide aux personnes différentes, soit les LGBT. Marc m’écoute attentivement. Puis je lui explique qu’on ne devient pas homosexuel, que c’est ainsi depuis la naissance et que rien ne peut y changer quoi que ce soit. J’explique que dire à ses parents qu’on est différent n’est pas chose aisée, que cela demande du courage et que la peur d’être rejeté est immense. Certains jeunes ne parviennent pas à dire qui ils sont vraiment et se taisent. Il y en a certains qui plongent dans la déprime au risque d’aller jusqu’au suicide !
J’ai fini de parler. Je suis dans un état second. Ça m’a demandé beaucoup de courage de parler de tout, de ma vie et de celle de ma famille devant cet homme que je ne connais pas, mais aussi devant Papa. C’est la première fois que je fais ce genre de démarche Je suis en sueur. Papa ne dit rien, il laisse à Marc le temps de digérer et de comprendre ce que je viens de dire, d’expliquer les tenants et aboutissants avec mes tripes !
Au bout de quelques minutes le papa de Manu relève la tête. Il me regarde, puis il regarde Papa. Il pose une nouvelle fois son regard sur moi et il le plonge dans mes yeux. Puis enfin il me dit :
Mar : « Merci pour ce que tu as dit. Je sens très bien que ça vient du cœur. Tu peux être fier de toi. Je peux enfin comprendre ce que Manu tentait de me faire découvrir ainsi qu’à sa maman. C’est grâce à toi que j’ai ouvert les yeux.
Moi : Merci, mais c’est à votre fils Emmanuel qu’il faut le dire. Il faut absolument lui dire que vous l’aimez tel qu’il est. Il est comme ça et personne ne peut rien y changer.
Mar : Je sais que je dois bien intégrer dans mon esprit ce que tu viens de dire, mais aussi dans mon cœur de père. Je sais qu’il va me falloir du temps pour ça.
Moi : Prenez votre temps, mais surtout écouter ce que dit votre cœur, ce qu’il vous dicte de faire. Ne tardez pas trop longtemps non plus, car Emmanuel attend de savoir si vous l’aimez ou si vous le rejetez !
Mar : Merci Philippe, tu es un gars super, merci.
Moi : De rien, c’est pour votre fils et mon cousin que je suis là, près de vous.
Mar : Merci encore. Alain, je vous remercie aussi de vous être impliqué pour que notre famille puisse à nouveau être réunie. Si mon épouse Véronique veut bien me voir, je crois que c’est le moment. Puis-je vous demander de rester près de nous lorsqu’elle sera là ?
Pap : Bien entendu. Phil, tu veux bien prévenir Véronique que nous l’attendons.
Moi : Oui, bien sûr. Bonne chance pour que ça marche !
Mar : Merci. »
Je sors de la taverne, je me dirige vers la voiture de Véronique. Je prends place à l’avant droit, côté convoyeur. Je lui explique comment l’entrevue avec Marc, son mari, s’est déroulée. Elle semble contente qu’il soit resté calme. Je dis que je pense qu’il a compris qu’il devait accepter que Manu soit homo mais que cela va prendre un peu de temps. Je lui signale qu’il souhaite lui parler et que Papa sera à côté, en cas de problème, mais qu’il est de bonne composition et que cela devrait bien se passer.
Je reste assis dans la voiture, j’attends que la rencontre entre Véronique et Marc soit terminée pour en savoir plus. Ce que je souhaite c’est que la famille de Manu puisse repartir sur de bonnes bases et que Marc accepte l’idylle entre Manu et Nathan. Je pense aussi à ce que j’ai dû vivre lorsque Papa avait péter les plombs. Il nous a fallu à Maman, ma sœur et moi, prier pour que ça s’arrange. Bien heureusement tout s’est très bien terminé et j’ai découvert mon Papa sous un autre angle, soit l’angle d’un père qui a compris qu’il fallait laisser son fils vivre son amour, même tourné vers un garçon et qui s’investit auprès de ceux qui rencontrent des problèmes parce qu’ils sont différents. Ce point-là m’a, comment dire, scotché. Mon Papa a fait un travail phénoménal sur lui-même pour en arriver où il en est. Puis, je l’aime mon « nouveau » Papa !
Je sens des larmes couler sur mes joues, ce sont des larmes de joie et de bonheur d’avoir retrouvé un super Papa. J’ai failli dire « un super papa héros » ! J’essuie alors mes larmes et j’affiche un large sourire.
Je ne sais pas depuis combien de temps je suis plongé dans mes pensées, mais je vois Véronique qui frappe à la vitre de la porte de la voiture. Je sors et je vois qu’elle a l’air sereine. Marc est avec Papa à trois mètres de la voiture. Ils ont l’air tranquilles. Je sens que la conversation a été des plus profitables. Je n’ai pas besoin de demander, cela se voit sur leur visage comme le nez au milieu de la figure.
Véronique m’informe qu’elle va me dire quoi lors du trajet de retour pour ne pas le faire au milieu du trottoir. Papa me fait signe de venir auprès de lui. Papa me dit qu’il va rentrer chez ma tante dans une heure. Je salue alors Marc et je lui tends la main. Il me prend la main et se penche vers moi. Il me donne un bisou sur la joue en ajoutant « Merci Phil, merci ». Je rejoins Véronique et nous quittons les lieux.
Durant le trajet Véronique me dit que cela s’est très bien passé. Un accord a été trouvé avec Marc et qu’elle va expliquer tout ça à Manu et Élisabeth dès que nous serons à la maison. Dix minutes après nous sommes arrivés. David ouvre la porte d’entrée alors que nous ne sommes pas encore sortis de la voiture. Il semble très inquiet. Puis voyant nos mines sereines, il affiche un large sourire. Il nous laisse entrer sachant que Manu doit découvrir les traits apaisés de sa maman, en premier.
Manu, voyant sa maman parfaitement décontractée, reste coi une bonne dizaine de secondes. Puis voyant qu’elle sourit, il se lance dans ses bras pour la couvrir de bisous. Des larmes coulent sur ses joues tout comme Nathan qui vient d’assister à la scène. Je viens m’asseoir à côté de mon jeune cousin et je lui dis :
Moi : « Nat, arrête de pleurer, tout s’arrange !
Nat : Heu…
Moi : Oui Nat, tout va bien.
Manu s’assied lui aussi à côté de Nathan. Nos deux amoureux attendent des explications. Ils laissent le temps à Véronique de prendre la parole sans la brusquer. David, Babette et tante Françoise prennent aussi place dans le salon. Véronique nous dit alors :
Vér : Soyez tranquilles les garçons, le papa de Manu est désolé pour ce qui s’est passé. En fait il a eu peur après la découverte de votre relation faite par un collègue de travail. Il a eu peur pour sa réputation au sien de la société. Avant l’entrevue avec Alain, il a téléphoné à son collègue. Celui-ci lui a garanti qu’il n’en parlerait à personne, que c’était une affaire privée.
Man : Et alors, il m’en veut ?
Vér : Non Manu, il ne t’en veut pas. Il a besoin d’un peu de temps pour s’y faire, mais il ne te rejette pas ! (Manu fond en larmes. Il se blotti dans les bras de Nathan.)
Eli : Manu, tu peux être heureux mon frérot !
Vér : Oui, tu peux être heureux, non vous pouvez être heureux mes enfants.
Man : C’est quand qu’on rentre à la maison ?
Vér : Le plus vite possible, normalement demain, si Françoise est d’accord de nous garder encore une nuit !
Fra : Bien sûr que vous pouvez rester.
Vér : Merci. Bon, je sais que Alain, le papa de Phil, a fait un très gros travail pour exposer toutes les possibilités qui s’offraient à Marc. Il a compris qu’il devait prendre conscience du bonheur de Manu. Puis quand il a parlé avec Phil, cela lui a ouvert les yeux !
Dav : Tu as parlé au papa de Manu ?
Moi : Oui, c’est Papa qui me l’a proposé !
Vér : C’est, je crois, cette conversation qui a été l’élément déclencheur chez Marc. Il a vraiment compris que Manu n’était en rien responsable en étant homo. Il a aussi compris qu’il n’a qu’un fils et qu’il l’aime. Puis le fait de savoir qu’il n’est pas le seul père dans cette situation l’a un peu rassuré. Je peux vous dire Manu et Élisabeth qu’il ne lèvera plus jamais la main sur vous, il nous l’a juré.
Eli : Je l’espère de tout cœur.
Vér : Je suis certaine qu’il respectera cette décision. Toujours est-il qu’il va prendre du recul durant quatre jours avant de revenir à la maison. Il saura ce soir où il logera à partir de demain.
Moi : Je pense que c’est une bonne chose que de prendre un peu de recul pour prendre de bonnes résolutions. Tu sais Manu, Papa a fait la même chose, prendre un peu de recul et tu vois comme il est devenu maintenant.
Man : Merci Phil, tu as toujours le bon mot à dire pour apaiser.
Vér : Merci Phil. Voilà, j’ai une demande à te faire Manu. Serais-tu d’accord de voir ton papa durant cinq minutes ?
Man : Heu, …oui, pourquoi pas, s’il souhaite me voir !
Vér : Je serai là aussi. Françoise, Marc a souhaité vous remercier pour nous avoir hébergé et aussi pour connaître Nathan. Es-tu d’accord pour qu’il vienne ici pour rencontrer à la fois Manu et Nathan ?
Fra : Je ne vois pas pourquoi je refuserais. Nathan es-tu d’accord de voir le papa de Manu ?
Nat : Oui, je pense que c’est une bonne idée, cela pourra peut-être l’aider à se projeter dans l’avenir ; oui bien sûr !
Vér : Je suis heureuse de voir la tournure des événements. Françoise, tu permets que je téléphone à Alain et à Marc pour les avertir !
Fra : Bien sûr, tu sais où est le téléphone. »
Je comprends encre mieux pourquoi Papa m’avait dit qu’il reviendrait dans une heure, ici chez ma tante. Je croise les doigts pour que tout se passe au mieux lors de cette rencontre entre Marc et les deux amoureux. Je suis content et je pense aussi qu’il faut que je prépare cette entrevue pour qu’elle se passe bien. Je vais voir mon cousin et Manu et je leur demande de ne pas faire de démonstration de leur amour devant lui, pas de bisou, pas de geste équivoque pour éviter tout problème. Ils ont très bien compris et ils savent que c’est la meilleure attitude à adopter. Je retourne à ma place dans le petit divan à côté de David. Ma tante me regarde et me fait un signe, en fait, elle lève le pouce vers le haut et me fait un clin d’œil : c’est pour me faire comprendre que j’ai bien agi, une fois de plus. Tout ce qui compte pour moi, c’est le bonheur des deux loustics !