11-06-2024, 12:04 AM (Modification du message : 11-06-2024, 12:05 AM par KLO7514.)
Deux d'un coup ! Ça nous manquait vraiment. Crois-tu, cher Gaétan, que l'Intelligence Service est allée mettre son nez dans les fiches d'État-Civil de la contrée pour savoir à qui les instances british avaient affaire avec Bé et ses fils? Pourtant, nul comparse du Commander BOND n'a été surpris en train de fouiller dans les registres municipaux aux Fourches? Ces formalités expédiées, parlons avenir : les p'tits coquins qui auront 15 printemps dans 9 mois comptent bien ne pas s'ennuyer, éventuellement en se douchant. Ma fois, c'est humain et on les comprend : il faut bien expérimenter ce dont Notre Créateur nous a équipés...pas vrai? Ces "choses-là" ne doivent pas seulement servir de décoration pour faire joli sur les photos...!
En tous cas, les voilà bien partis pour faire de parfaits p'tits princes avec pedigree et passeports diplomatiques du royaume de Grande Bretagne. S'en serviront-ils s'il leur prend fantaisie d'utiliser un TGV pour aller en "Petite Bretagne" faire du shabock* en rade de Brest par exemple, avec leurs copines? L'avenir le dira ! --------------------------------------------- *Petit bateau à 2 place et voile unique , équivalent d'un Vaurien, bien pratique pour deux jeunes débutants. Ils pourront faire peindre leurs armoiries sur la voile ...!
On n’avait pas fait dix pas que Hans m’interpellait:
Je ne trouve pas qu'elles se ressemblent. On dirait plutôt une duègne et la jeune fille qu'elle surveille. Tu en penses quoi, Bé ?
— Tu vois, j'étais en train de penser la même chose. Bon, après, c'est peut-être aussi sa belle-mère ou quelque chose du genre. On dirait qu'elles ont quelque chose à cacher.
— C'est ce que je me disais aussi. Tu as vu le nombre de fois où la mère a essayé d'écourter la conversation ? Et on peut pas dire que c'est parce qu'elles étaient pressées puisqu'elles partait se promener.
— De toute façon, quoiqu'il se passe, ça ne nous regarde pas.
— C'est vrai que tu n'es pas curieux.
— Si tout le monde s'occupait de ses affaires et pas de celles des autres la vie de chacun serait bien plus tranquille.
— Oui mais, Bé, avoue quand même qu'il y a du louche dans cette histoire. John Smith qui fait l’intermédiaire, on te paye cash une grosse somme, c'est pas normal ça. Ça cache quelque chose. Et la tête de cette fille me dit quelque chose, bien que je ne sais plus où je l'ai vu.
On était arrivé chez mes grands-parents.
— Bé, Hans, les petits sont partis chez Louis pour faire du cheval. Et, pourquoi, tu ne m'as pas dit que demain tous les petits seront là ?
— Eût-il fallu que je le susse , Mamé. Ils ont magouillé ça entre cousins, derrière notre dos.
— Vous viendrez manger à la maison, ça sera plus simple pour vous.
— Mais Mamé, avec Hans, on peut s'en occuper.
— Oui et vous allez manger des cochonneries à tous les repas.
— À tous, non, mais le soir pourquoi pas.
— Au fait Bé, il faut que je te dise quelque chose que j'ai remarqué. Tu sais tes locataires, elles sont bizarres. La dame âgée parle le français mais la petite se débrouille , enfin juste quelques mots et chaque fois qu'on se voit sa mère lui parle en américain et elles partent.
— Ah, tu vois Bé qu'il y a du louche là dessous.
— Toi aussi, tu penses la même chose, Hans ?
— On en parlait en venant ici, avec Bé, parce qu'on les a croisées et justement… Bé, tu vas où ?
— Je vous laisse à votre conversation, je vais voir les jumeaux.
— Tu veux bien de moi, fiston ?
Bien sur Papé, tu es le bienvenu. Vous voulez venir aussi ?
Je ne pense pas que ma grand-mère et Hans aient entendu ma proposition tellement ils discutaient au sujet de mes « mystérieuses » locataires. Quand on arriva on eut la surprise de voir qu'il y avait Honorin qui y ferrait Prince. Il finit ce qu'il faisait et vint nous serrer la main. On discuta un petit moment et il retourna à son travail. Les jumeaux brossaient Holly tandis que Laszlo et Adeline s'occupaient de Blacky. De temps en temps leurs mains se frôlaient, ils se regardaient et souriaient. Une idylle serait elle en train de naitre entre eux ? De toute façon ça ne me regardait pas. Et Laszlo était un gentil garçon … les jumeaux s'aperçurent que j'étais là.
— Pa, t'as vu comme Holly est grosse ? Tu crois que cette fois ça sera une fille ?
— Je n'en sais rien. On verra bien quand il ou elle sortira.
En entendant ma voix, Laszlo et Adeline s'étaient un peu écartés. Adeline vint me faire la bise.
— Ça va ma puce ? Ton frère n'est pas avec vous ?
—Non il a préféré rester à la maison pour jouer à la console. Et puis c'est encore un gamin.
— Ha parce que vous, vous n'en êtes plus ?
— Non ! On est des ados, presque des adultes.
— Au fait Pa, demain Adeline peut venir avec nous pour faire les courses ?
— Je n'y vois pas d'inconvénients, si ses parents sont d’accord.
— Tu pourras téléphoner à Tim pour lui demander ?
— On passera le voir, quand on rentrera. Au fait, ça en est où du déménagement ?
— C'est pas la joie parce que mes parents ont décidé de repeindre chez les grands-parents alors on est tous chez nous, puis après on va repeindre chez nous et on sera tous chez les grands-parents. En plus mon frère dort dans ma chambre et il fait que fouiller dans mes affaires.
— Comment tu sais ça, Adeline ?
— Quand je range mes affaires, je les range par couleur pour que mes soutien-gorge soient assortis avec mes culottes et mes chaussettes et, là, c'est tout mélangé.
— Tu es une maniaque, Adeline. Nous avec Chip on prend comme ça vient. Du coup aujourd'hui tu as une culotte et un soutien-gorge blanc ?
— Bin oui mais comment tu sais ça ?
— Bin, c'est simple, tu as des chaussettes blanches.
— Bon les jeunes, c'est l'heure d'aller manger, Mamé nous attend.
— On finit de les brosser et on arrive.
On rentra, les gosses discutant avec Papé. Je profitais du trajet pour appeler mon frère puis ma sœur, pour les avertir que le lendemain on descendait et qu'on serait là de bonne heure puis qu'on repartirait avec leurs gamins respectifs. On arrivait chez mes grands-parents quand Tim nous doubla et se gara devant chez lui. Il vint à notre rencontre. Il nous tapa la bise.
— Bé, tu es libre le 11 novembre ?
— Heu, j'ai rien de prévu, pourquoi ça ?
— Mon père m’a dit que le maire a vu le préfet et il veut nous remettre la légion d’honneur, celle d’officier. Ça te va comme date ?
— Dis à ton père que ça me va. Et il y a un buffet après je suppose.
— En fait c'est à nous de voir et surtout de payer si on en veut un. Avec Mary on se disait qu'on pourrait le faire qu'avec les gens d’ici.
— Je suis bien d'accord avec toi. On pourrait le faire sous le préau de l'école si tu es d’accord.
— Et on invite qui ?
— Tous les gens du Haut, plus les quelques-uns du bas qu'on connait. On pourrait aussi inviter tes locataires. C'est des vraies sauvages ces deux-là.
— Tu vois Bé, y'a que toi qui les trouve normales.
— Oui, je sais. Au fait Tim, tu pouvais pas me dire que c'était le bordel chez toi ?
Il me regarda l'air surpris.
— De quoi tu parles Bé ?
— Des travaux que vous êtes en train de faire chez tes parents et que vous êtes tous entassés chez toi.
— Ah ça ! Qu'est-ce-que tu veux, on fait avec. C'est l'histoire de deux ou trois semaines… Mais comment tu es au courant de ça ?
— C'est Adeline qui m'en a parlé. Tu vois ça vite fait avec Mary, vous préparez un baise en ville chacun et vous venez tous à la maison.
— C'est vrai que ça serait plus simple comme ça.
— Et, évidemment, si tes parents veulent venir aussi, c'est pas un problème.
— C'est vrai qu'avec sept chambres y'a de la place chez toi.
— Tu te trompes Tim c'est pas sept mais onze, maintenant. Alors tu vois que je peux loger du monde.
— Je crois qu'on va faire comme ça, parce qu'Adeline va finir par tuer son frère si ça continue.
— Au fait, demain on descend chez mon frère et ma sœur récupérer les garçons et acheter de la déco pour l'étage ''jeunes ados'‘. On peut emmener Adeline ? Les jumeaux y tiennent.
— Et Laszlo aussi, je pense.
— Qu'est-ce-qui te fait dire ça ?
— L'autre jour elle avait oublié un cahier et comme je descendais elle m'a demandé d'aller le chercher dans sa chambre. En le prenant j'ai fait tomber quelques feuilles de papier et sur l'une d'elle il y avait un gros cœur et dedans : Adeline + Laszlo.
— Et tu ne lui as pas collé un coup de fusil, direct ?
— Ça va, c'est un gentil garçon, je le connais et il est un peu d'ici aussi. Mais il a intérêt à ne pas aller trop loin avec mon bébé, sinon il aura à faire à moi.
J'envoie un SMS à Mary pour lui dire qu'on déménage chez toi tout à l’heure. Au fait, comment ça s’est passé en Angleterre ?
— En gros. La Reine m'a collé une autre médaille, elle a fait princes les jumeaux et elle leur a offert une chevalière avec un blason chacun, puis basta.
— À t'entendre on dirait que ça s’est plutôt mal passé.
— Tu me connais, tous ces trucs ça me saoule.
— Papa, Tim, y'a Agnès et Alain qui arrivent. On va leur dire bonjour.
Ils partirent en courant les rejoindre. Quand on arriva les jumeaux racontaient ce qu'il s'était passé à Londres. On se fit la bise et je les invitais à venir chez nous pour la durée des travaux. Ils acceptèrent aussitôt. On se donna rendez-vous pour le soir. Puis on alla manger chez ma grand-mère qui nous avait fait des lasagnes. Même R et R eurent droit à leur part. Le plat était énorme mais il n'en resta pas une miette. L'après-midi passa rapidement. Tim et ses parents arrivèrent ensemble. Adeline tirait une valise ÉNORME et portait un beauty-case, Nans lui n'avait que deux sacs, dont un - le plus gros - qui contenait sa console et tous ses jeux.
— Bé, je pourrais l'installer sur ta télé ?
— Tu n'auras qu'à l'installer en Haut. À partir d'aujourd'hui c'est les jeunes en haut et les vieux au premier. C'est vrai que vous n'avez pas encore visité.
— On se charge de leur montrer, Pa.
On grimpa tous à l’étage. Galants, Laszlo et Chip avaient pris les bagages d’Adeline.
— Elle est vachement lourde ta valise Adeline. Tu y as mis quoi, dedans ?
— Le strict nécessaire pour quelques jours Chip.
— Elle est lourde la tienne Laszlo ?
— Un peu mais ça va.
Chip commença à monter au second quand Tim lui dit :
— Chip, ne monte pas sa valise, Adeline va dormir avec nous au premier.
—Papa, je ne suis plus un bébé !
— Justement et seule avec quatre garçons, en plus, ça ne va pas le faire.
— Allez Papa, s'il te plait !
— Non, c'est non.
— Mais pourquoi ?
— Les garçons sont tous des fous qui n'ont qu'une idée en tête.
Au même moment , le petit frère à l’étage :
— Wow, cool cette pièce et la télé est énorme. Ça va être super-cool pour jouer à la console.
— Nans, tu te souviens que demain tu m’accompagnes. Tu dois aller chez le dentiste.
— On ne peut pas annuler, Man ?
— Certainement pas !
Ahhh ces jeunes ! Bin, on est tous passé par là voilà ...quelques années. Ça fait du bien de retrouver les émotions que nous avons vécues et si nous voulons écrire nos mémoires pour notre éventuelle descendance, nous n'aurons qu'à puiser chez Gaëtan.
La jeune locataire des USA serait-elle encore une fille adultérine du Prince de Galles ou d'un Président des USA? (Certains d'entre eux ne se sont pas privés d'effectuer quelques coups de couteau dans leurs Contrats...de mariage, entre autres! Suivez mon regard). Certaines personnes "en délicatesse avec la Justice" se réfugiaient autrefois sous un faux nom dans des couvents masculins. Est-ce que notre Bé n'est pas le fils de son «Père à Bé»?
Du coup, Adeline et Nans boudaient. Pendant qu'on visitait, les garçons installèrent la console en un temps record. Ils allaient la tester mais on leur dit que c'était l'heure de manger.
— Vous aurez le temps de jouer, ce soir.
Nans prit son sac de vêtements et allait descendre quand Gus lui demanda :
— Tu vas où Nans ?
— Je descends mes affaires.
— Pourquoi, tu ne veux pas dormir en Haut avec nous ?
— Oui, bien sûr, mais comme je suis plus jeune, j'ai cru que vous ne voudriez pas de moi.
— Tu seras comme notre petit frère, à tous.
— COOOOOOOOOL ! Je dors où ?
— On verra ça ce soir.
— Mon dieu Bé, j'ai oublié de sortir la gardianne de la voiture. Tu as des pates ou du riz ?
— Tout un stock. Mais c'était pas la peine d'apporter à manger. En plus ma grand-mère avait prévu aussi. On ne mourra pas de faim.
Dès le repas fini et la table débarrassée, les gosses partirent tous en haut. On discuta encore un moment puis on monta se coucher. Je vis Tim monter à l’étage, il frappa à la porte et entra quelques secondes après. On l'entendit discuter un peu avec Adeline. Puis il redescendit, remonta avec les bagages de sa fille et revint seul.
Le lendemain matin, ce fut la course pour les faire lever. On avait beau les appeler rien n'y faisait. En désespoir de cause on envoya R et R. C'est en râlant comme quoi il était trop tôt qu'ils prirent leur petit-déjeuner.
Enfin, on réussit à partir.
À neuf heures, on arrivait chez ma frangine qui nous avait préparé un autre petit-déjeuner. On eut la surprise d'y trouver Louis et Camille qui étaient là depuis le début de la semaine. Dix heures et on partait faire les achats. Ma sœur nous avait accompagné, pour que Hans et moi on ne se fasse pas embobiner par les gamins. Enfin, ‘’gamins’’ plus tant que ça, non plus.
À midi, à la plus grande joie de tous, sauf de Hans et ma sœur, on alla se faire un Mac Do. Puis on repartit faire des courses et ça dura une bonne partie de l'après-midi. Je vous avoue que j'en avais un peu – beaucoup - marre. Je les attendais dehors quand mon téléphone sonna. C'était Tim.
— Bé, tu vas avoir un peu de place dans ta voiture ?
— Oui, je pense, en fait j'ai pris le pick-up de mon père parce qu'avec mes loustics je ne savais pas trop ce qu'ils allaient acheter. Mais pour le moment, ça va, ils sont raisonnables.
— En remontant, tu pourrais passer au magasin de bricolage ? J'ai acheté des pots de peinture en ligne et ça m'évitera d'y descendre demain matin. Comme ça, demain, je peux attaquer de bonne heure à peindre.
— As-tu besoin d'un coup de main pour peindre ?
— Je veux pas vous emmerder avec ça.
— Attends, tu crois pas que je vais laisser jouer toute cette troupe à la console 24 heures sur 24. On bossait, nous à leur âge.
— Oui, et plus vite ça sera fini, plus vite on part de chez toi.
— Couillon, c'est pas pour ça que je te propose notre aide. C'est pour leur faire faire quelque chose d’utile.
— Si on fait la première couche demain et l'autre après demain, samedi on peut déménager les meubles.
— On fait comme ça, alors. Tu auras assez de matériel pour tout le monde ?
— Ah ça, non, je crois pas. Je vais demander à mon père de me prêter le sien.
— Je demande à ma frangine, on en a un peu à la maison et je demande aussi à mon père et à mon grand-père en rentrant. Allez je te laisse, ils sortent.
Il y en avait un plein caddie.
— On a trouvé tout ce qu'on voulait. On va commencer dès qu'on arrive et on finira demain.
— Bonne idée mais vous finirez demain, après un boulot.
— Mais papa, c'est quoi encore ce boulot que tu veux nous faire faire ?
— On va donner un coup de main à Tim et à Mary et aussi chez Bernard et Nadine pour peindre comme ça, samedi on peut les déménager.
À ma grande surprise personne ne râla. On rentra chez ma sœur, on chargea les sacs et, se répartissant comme ils voulaient dans les voitures, on prit le départ. Un bref arrêt dans la zone commerciale pour récupérer les pots de peinture et, quand on arriva, il faisait déjà nuit. Tout au long de la route ils avaient dû échanger des centaines de SMS entre les voitures.
Je stoppais devant chez m es grands-parents, au moment où les ouvriers qui travaillaient à l'école sortaient du boulot. J'allais leur dire bonsoir.
— Je vois que vous comptez faire de la peinture.
— Oui, on va peindre chez Tim demain.
— Si vous voulez on peut vous prêter le compresseur et les pistolets à peinture. On n'en a pas besoin en ce moment et vous verrez c'est beaucoup plus pratique que des pinceaux et des rouleaux.
— Je veux bien, mais on ne sait pas s'en servir.
— Demain matin, à huit heures, je serai chez Tim avec le matériel et je vous montre comment ça marche. C'est très facile, vous verrez.
— D'accord à demain alors.
Puis on rentra. On n'eut pas besoin de dire aux gosses de monter les affaires, ils grimpèrent immédiatement les escaliers, les bras chargé et déjà ils redescendaient pour demander des outils et de l’aide. Pendant que ces dames et Hans préparaient un énorme plat de spaghettis et de bolognaise, Tim, Bernard et moi, on monta les aider. Hans avait tout prévu pour fixer les cadres, du double face pour les affiches, des crochets… on était loin d'avoir fini parce que, et à chaque fois qu'on devait en poser une, certains la voulaient là et d'autres là. Pour finir, on ne fit pas grand-chose, si ce n'est attendre qu'ils se mettent d’accord. Un ''c'est prêt !'' crié d'en bas les fit descendre en courant. L'appel du ventre était plus fort que l'envie de décorer. Quand je vis le plat de spaghettis je pensais qu'on en aurait pour la semaine ! Eh bien, même pas pour deux jours. Je me demande comment ils ont fait pour avaler tout ça !
Une chose me surprit aussi. Tous les gamins débarrassèrent la table sans devoir leur demander, ceci avant de remonter ''réfléchir'' à la décoration. On alla sur le canapé pour discuter. Bernard et Nadine montèrent se coucher les premiers. On discuta encore un peu avec Tim et Mary et on monta se coucher en même temps. On croisa Laszlo, Adeline et R et R dans les escaliers.
— Ils demandent à sortir. On les accompagne.
— Pas trop longtemps non plus. Et pas trop loin.
— Papa, on sera dans le jardin. Tu n'auras qu'à regarder ce qu'on fait par la fenêtre, puisque tu ne nous fais pas confiance.
— Mais si, je vous fais confiance ma puce, c'est juste que tu es mon bébé et que je me fais du souci pour toi et pour tout ce qu'il pourrait t’arriver.
— C’est cela, oui, avec R et R dans les parages, un commando vas venir me kidnapper ! Bon, Papa, çà ne te regarde pas mais sache qu’avec Laszlo, on a décidé d'attendre que j’ai au moins 15 ans et qu'on soit prêt tous les deux. Tu vois, il y a encore le temps, avant que tu flippe. Bon, on y va, sinon R et R vont faire dedans.
Ils continuèrent à descendre alors qu'on finissait de monter. Sur le palier on se fit la bise mais juste avant de rentrer dans sa chambre Tim se tourna vers nous.
— Tu crois qu'ils vont être sérieux et qu'ils vont tenir leur promesse parce que, ses 15 ans, Adeline les aura dans six mois et ça me laisse au moins un petit délai. Vous avez du bol vous d'avoir des garçons.
— Tu sais, maintenant les gamins sont au courant des danger et prêtent attention à ce qu'ils font.
— Oui, ils ont surtout une sexualité tirée des films pornos et c'est ça qui me fait peur. Pour Nans je me ferai moins de soucis.
— Ah ! Parce que la vertu de ton fils est moins importante que celle de ta fille ?
— Non, c'est pas ce que je veux dire, Mary, c'est juste que tu comprends que, bin, Adeline c'est une fille.
— Oui et son pucelage c'est sacré c'est ça ? Tu aimerais qu'elle arrive vierge à son mariage c'est ça ?
— Quand même pas mais bon 15 ans c'est jeune quand même.
— Et toi, c'est à quel âge que tu as perdu le tien ? Et si tu me dis que ce n'est pas pareil parce que tu es un garçon, ça va barder.
— C'est bon, j’abdique. Bonne nuit tout le monde et à demain.
On était dans la chambre en train de prendre une douche à deux. On avait la même idée derrière la tête.
— Bé, tu en penses quoi de la discussion qu'on a eue ?
— Comme le dit Tim, Chip et Gus sont des garçons et le risque que l’un d’eux tombe enceinte est impossible. J'espère juste qu'ils tomberont sur de bonnes partenaires pour leur première fois.
— Et si c'est des bons partenaires, tu en penserais quoi ?
— Rien mais je serai un peu déçu, quand même.
— Ah bon, pourquoi ça ?
— T'as pas envie d'avoir des petits-enfants toi ?
— Bien sûr que oui… j'en veux plein, même. Et puis, si les deux sont gays, ils pourront adopter, d'ici là.
— Oui mais ça ne sera pas des petits Fabre pure souche. Après, je ferai avec ce qu'il se passera. Mais je pense à quelque chose, si on essayait d'aller faire un petit frère ou une petite sœur aux jumeaux ?
— Je veux bien essayer mais qui sera la maman ?
— On peut le faire à tour de rôle. On verra bien sur lequel ça va tomber, si ça fonctionne.
On se marrait mais on était tous les deux en érection, Hans s'appuya contre le mur de la douche en tendant ses fesses. Je m'accroupis derrière lui pour lui bouffer la rondelle et, vite, il me demanda de l’engrosser. Je fis durer autant que possible avant de lui envoyer ma semence bien au fond de ses fesses. Puis ce fut à son tour d'essayer de me faire un enfant. Mais comme il était excité, parce que je venais de le prendre, il jouit assez vite, il m'excita la prostate juste assez pour me refaire bander et comme j'étais à nouveau en érection, il s'allongea sur le dos, remonta ses jambes et me fit un grand sourire. Comment résister à ça ?
On prit une autre douche parce qu'on avait beaucoup… transpiré de partout. On se fit un bisou avant de nous endormir.
Je me levais le premier. Dix minutes plus tard, Tim et ses parents descendirent quasi en même temps. Bernard avait décidé de venir nous aider. C'est vrai que, pour eux aussi, l’avancée des travaux étaient une urgence. On arriva deux minutes en avance mais les ouvriers étaient déjà à l’ouvrage.
L'utilisation du compresseur et des pistolets s’avéra facile. Et quand, vers dix heures, les gamins arrivèrent pour nous aider on avait presque fini de passer la première couche chez Tim. Du coup ils allèrent voir les grands-parents puis ils allèrent chez Louis pour voir les chevaux. Il nous fallut moins de temps pour refaire la peinture chez les parents de Tim. Comme il restait beaucoup de bolognaise Mary et sa belle-mère avaient fait d’énormes plat de lasagne pour midi. Il n'en resta rien. Et pour le soir ça serait raclette.
Le lendemain on passa la seconde couche et on rendit le matériel. Tim et son père leur glissèrent la pièce et dans l'après-midi on commença à charrier les meubles et à les remonter. Les gamins étant là, ils commencèrent à charrier les cartons. On y était encore quand Mary et Nadine rentèrent du boulot. Bien sûr, il fallut changer des meubles de place. Mais autant l'une que l'autre, étaient contentes de notre travail.
Tim et Mary ainsi que Bernard et Nadine comptaient bien dormir samedi soir chez eux. Aussi rendez-vous fut pris pour 7 heures le samedi matin. Les gosses tiraient la gueule et il fallut monter les secouer pour les faire lever. Il restait pas mal de cartons à charrier. Et je me fis chambrer parce que j'étais arrivé à la bourre… Alors que j'avais préparé la pâte pour les pizzas qu'on allait manger tous ensemble ce soir. J'en avais profité pour inviter mes parents, mes grands-parents ainsi que Louis et Amandine mais aussi mes locataires qui n'osèrent pas refuser devant mon insistance. Il y aurait aussi, bien sur, mon frère et ma sœur.
Maintenant que le plus gros du travail était fait, il ne leur restait qu'à vider les cartons et ranger ce qu'ils contenaient à leurs convenances. Du coup, l'après-midi, je restai à la maison, avec Hans. On en profita pour faire une bonne sieste (crapuleuse) et à partir de 17 heures, après avoir allumé le four, je m'occupais des pizzas. Comme on allait être nombreux, j'avais pris un peu d'avance en en faisant précuire quelques-unes.
C'est d'abord mes parents et mes grands-parents qui arrivèrent avec mon frère et ma sœur. Puis ce fut Tim, Mary et les parents, puis mes locataires et enfin les gamins qui arrivèrent avec Louis et Amandine. Les gamins grimpèrent en courant se doucher et se changer. Ça nous surprit agréablement, mais bon … pourvu que ça dure ! Mon frère et Pierrick vinrent me donner un coup de main. Et quand la jeunesse redescendit, se fut la ruée sur les pizzas.
Jessica et Loreen discutaient bien et tout le monde leur parlait en retour. Elles avaient l'air décontractées. Quand Loreen alla aux toilettes, Jessica demanda son portable à Gus qui le lui tendit et très rapidement elle envoya un SMS et le rendit.
Finalement, ce soir-là, on apprit que Loreen n'était pas la mère de Jessica mais sa nourrice et qu'elle était là pour lui tenir compagnie et la protéger - de qui, de quoi, elle ne l'avait pas dit. Vers minuit tout le monde partit, sauf les gamins évidemment et Tim avec sa famille qui n'avaient pas tout fini pour pouvoir réaménager. Demain, c'était ma mère qui invitait mais toujours chez nous.
Ce qui me fit penser : Dire que demain soir mes amours repartent déjà et une fois de plus je vais me retrouver seul à la maison… PFF !
Comme d'Habitude on passa une journée formidable en famille mais l'heure avançant, ça a été ma sœur et sa famille puis mon frère et la sienne, qui partirent. Ensuite ce fut le tour de mes parents et de mes grands-parents et enfin les garçons et Hans qui montèrent préparer leurs affaires. Ils partirent après le souper. Au moment de partir les jumeaux appelèrent R et R qui vinrent se blottir à mes pieds et qui me regardaient en gémissant. Ils partirent sans eux.
Ainsi va la vie...Il faut bien que nos jeunes se forment et c'est parfois dur de les voir s'éloigner de nous. Sauf que nous ne devons pas penser qu'à nous mais aussi à eux, à ce qu'ils deviendront. Notre rôle de parents est de faire notre possible pour leur donner le maximum de moyens afin qu'ils parviennent au but qu'ils se sont fixé...ou que les événements leur imposent quand ils ne savent pas trop, eux-mêmes, ce qu'ils veulent faire de leurs dix doigts. Et, croyez moi, il y en a un certain nombre qui sont dans ce cas par les temps qui courent...!
Je trouve fort sympathique cette sorte de pacte de fidélité entre Adeline et Laszlo : voilà des jeunes qui ont "quelque chose" dans le cœur. Ce n'est pas si courant.
Toute la soirée ils se collèrent à moi réclamant sans cesse des caresses ou des gratouilles et le lendemain ils grimpèrent dans la voiture alors que je partais bosser. Notre arrivée à la carrière fit sensation et après être allé dire bonjour à tout le monde ils disparurent jusqu'à midi où, bien sûr, ils quémandèrent à manger à tout le monde, après avoir englouti une grosse part de croquettes chacun. Les premiers jours j'avais peur qu'ils se fassent écraser par les engins mais ils y faisaient attention. Et c'est ainsi que tous les jours ils m'accompagnèrent au boulot.
L'hivers arrivait. Il faisait de plus en plus froid le matin ou, aussi, il pleuvait sans discontinuer plusieurs jours. Souvent quand je redescendais voir les jumeaux et Hans on restait enfermé parce que la météo était pourrie. Depuis quelques temps, Hans, les jumeaux et Laszlo n'étaient pas là le samedi matin parce qu'ils allaient ''en cours'' avec des jeunes surdoués (ou supposé tel) en difficultés scolaires. C’étaient plus des discussions, de temps en temps quelques questionnaires pour savoir pourquoi ils étaient en difficulté scolaire. Certains furent diagnostiqués autistes Asperger à divers stades mais d'autres s'ennuyaient en cours et c'est pour ça qu'ils ne faisaient rien en classe.
J'en profitais pour aller me balader avec R et R mais aussi avec Francis et ses York. Petit à petit les étudiants avaient regagné leurs logement. Il en restait quand même pas mal qui hélas n'avaient rien retrouvé et leurs anciens appartements étaient loin d'être finis. Certains y restèrent même jusqu'à la fin de l'année scolaire.
Avec Hans on se prenait la tête pour savoir ce qu'on allait offrir aux jumeaux pour Noël. Hans, lui, n'avait presque plus de parfum, ça m'arrangeait et lui allait m'offrir une paire de baskets de running parce que les miennes n'étaient pas loin d'être en fin de vie.
On faisait dans l'utile entre nous. Et on ne se faisait que des cadeaux symboliques entre adultes. Antho me téléphona pour me dire que cette année, lui et ma sœur avaient décidé de donner de l'argent aux gamins, comme ça ils pourraient s'acheter ce qu'ils voudraient. On se mit d'accord sur une centaine d'euros à chaque gamin, par couple. Ça leur ferait quand même 600 euros chacun ! Ça me plaisait moyennement mais au moins on ne se prenait pas la tête à réfléchir.
Pour Adeline, j'avais eu une idée géniale. À côté du magasin de Mary il y avait un salon de beauté où je lui offris un soin complet du visage. C'est vrai qu'elle était devenue coquette, la demoiselle. Et pour Nans, grâce aux jumeaux, je trouvais sur internet un jeu qu'il cherchait depuis longtemps. Une bonne chose de faite.
Un dimanche où je n'étais pas descendu je partis courir avec R et R qui me distancèrent vite. je décidais d'aller vers les fouilles. Au détour d'un sentier j'entendis juste ''Attention !'' avant de voir un VTT me doubler sous le nez et son vététiste finir en vol plané dans les buissons un peu plus loin. Un autre freina sec et grimpa sur le talus devant moi, avant de s’arrêter sans dommage. J'allais aider celui qui avait atterri dans les buissons. Son cuissard était bien déchiré au niveau des fesses et je vis qu'il avait un beau cul lisse et de belles jambes rasées. Je l'aidais à s'extirper des buissons et j'avoue que le reste était mignon, aussi.
— Ça va, tu n'as rien ?
— À première vue, à part des égratignures et mon cuissard qui est mort ,ça va. Et toi Quentin ?
— Ça va aussi, mieux que mon vélo. J'ai crevé un pneu sur la caillasse. Ça fait chier. T'as de quoi réparer, Kévin ? Parce que j'ai tout oublié dans la voiture, chez toi, ce matin.
— Oui, j’ai. Au fait, je suis Kévin et mon pote c'est Quentin.
— Enchanté, je suis Jean-François. C'est rare de voir des sportifs dans le coin.
— On fait partie d’un club de VTT et on cherche où rouler parce que dans la plaine ça devient saoulant de circuler. Du coup, hier, on a décidé de venir voir par ici. C'est cool comme coin. En revanche les chemins d’ici ne sont pas du tout entretenus.
— De ce côté ce n’est pas évident, mais pour courir ça me suffit. Et de tout façon vous n'auriez pas pu aller bien plus loin en vélo parce qu'arrivés en Haut de la butte, il n'y a plus de chemin du tout.
— Dommage. En fait on veut organiser une compétition de VTT sur le coin mais on n'arrive pas à trouver de trajet assez long sans rouler sur du goudron.
— C'est que vous n'avez pas Tom-Tom parce qu'avec lui vous auriez trouvé ça de suite.
— Tu es sûr de ce que tu dis ?
— Oui, pour monter au village par la route, si tu le suis, au pont, tu vas vers la gauche, tu longes le lotissement et tu prends ce qui était dans le temps le chemin de muletier qui montait au village. Après tu traverses la route et si tu prends le chemin juste en face, tu peux continuer jusque de l'autre côté du plateau et redescendre dans la vallée. Ça vous fera arriver au niveau de la zone commerciale.
— Et ça fait combien en kilomètres ?
— À vue de nez une quarantaine de bornes. Il faudrait regarder sur une carte.
— Ça pourrait le faire. Tu en penses quoi, Quentin ?
— Faut y réfléchir. On le répare ce vélo ?
— Merde, j'ai pas de pompe.
— Vous n'avez qu'à venir à la maison, j'ai ça. Au fait, vous n'auriez pas vu passer deux chiens ?
— Non, pas du tout. C'est les tiens ?
— Oui, on est parti ensemble mais ils m'ont semé. Je vais les faire revenir pour rentrer !
Je sifflais entre mes doigts et, en moins de 30 secondes , R et R surgirent de nulle part comme des bolides, effrayant les vététistes.
— Putain, mais c'est pas des chiens ça, c'est des loups !
— Non, ils sont croisés Husky et Malamute d’Alaska. Mais ne vous en faites pas, ils sont adorables. On y va ?
Les cyclistes me suivirent jusqu'à la maison où R et R se plantèrent devant le frigo. Je leur donnais à manger et je nous servis à boire. Puis on répara le vélo et ils repartirent en empruntant le chemin que je leur avais indiqué. J’avoue que j’ai regarder la partie visible du fessier de Kévin jusqu’à ce qu’il disparaisse de ma vue.
Le temps de prendre une bonne douche et j'allais voir mes grands-parents… qui n'étaient pas chez eux. Mon téléphone sonna. C'était ma mère qui m'invitait à manger. Ça tombait bien, parce que je n'avais plus grand chose dans le frigo.
On parla de noël qui se ferait chez moi et cette année ma tante Chantale et mon oncle Joël seraient là aussi avec Antho, Méli et leurs de gamins mais aussi, Gaële et son nouveau copain. On parla logistique parce que ça allait faire beaucoup de monde d’un coup.
— Je suppose que les gamins vont vouloir tous coucher chez toi, Bé ?
— Il y a de grandes chances, Man, oui. Ils vont squatter le deuxième étage.
— Du coup les Américains pourront coucher à la maison.
— Chez nous aussi, il y a de la place.
— Maman, Papa et toi, avez plus de 80 ans, ça ne sert à rien de vous fatiguer, alors qu'on a de la place chez nous.
— Ils peuvent aussi venir squatter le premier étage, comme ça papa et toi vous serez plus tranquille. Quitte à avoir du monde à la maison autant la remplir. Et ça vous permettra de faire la cuisine sans personne dans les jambes. On sera combien au fait ?
— Papé, mamée, papa et moi ça fait 4, plus vous, ça fait 8, Marc et Annie, on en est à 10. ton frère et ta sœur ça fait 18, ma sœur et son mari 20, Antho et Méli 24 et Gaële et son copain 26. Tim ça fait 30 et ses parents 32. Puis Tonin et Nick ça fait 40. Tu vas inviter tes locataires ?
— Je pensais le faire, oui, si ça ne dérange pas.
— Deux de plus, vu le nombre, ça ne dérange pas. Tu sais ce que font Louis et Amandine ?
— Oui, ils vont à Marseille. Il m'a demandé d'aller donner à manger aux chevaux le 25.
— bon, on va prévoir pour une grosse quarantaine ça sera plus simple.
— Prévoyez plutôt pour une trentaine, ça serait mieux. Comme ça on n'en aura pas pour la semaine à finir les restes.
— Mais enfin Alain, ça va marquer mal, s'il ne reste rien.
— Pa à raison, par contre, Man, tu prévois pour 50 ou 60 les 13 desserts de Noël. C'est pas grave, ça, s'il en reste.
— Bébé, tu es incorrigible! Et pour le lendemain on prévoit quoi à manger ?
Cette année encore on n'allait pas sortir de table avec la faim au ventre … Et comme toutes les années, depuis la mort de Liam, j'avais ce petit serrement au cœur en voyant s’approcher le 26 décembre, date à laquelle on partait généralement aux Etats-Unis. Mon esprit vagabondait je ne sais où, pendant que ma mère et ma grand-mère parlaient des fêtes entre elles. Mon père et mon grand-père somnolaient sur leurs chaises. Allez savoir pourquoi mon regard fut attiré par la nappe en toile cirée qui couvrait la table de la cuisine de mes parents. Sur un fond gris de larges bandes jaunes dans lesquelles il y avait une bande blanche plus fine et dans la partie jaune, des deux côtés, des noms d'ingrédients comme sel, poivre, moutarde, ail et bien d'autres encore. Ça me donna une idée. Ce qui nous retenait encore avec Hans de nous pacser c'était mon alliance, enfin, notre alliance à Liam et moi dont je ne voulais pas me séparer. Et si je demandais à un bijoutier d'y ajouter le nom de Hans dessus ?
— Pourquoi tu souris comme ça Jean-François ?
— … Humm ! Tu disais quoi, Mamée ?
— Je te demandais ce qui te faisait sourire comme ça ? C'est d'entendre le menu ?
— Non, je pensais à autre chose. Ça fait déjà longtemps que j'ai déconnecté de ce que vous dites pour le repas du réveillon. Vous vous prenez la tête pour rien. Ça sera parfait comme d’habitude. Et puis, on est en famille, pas vrai ? Alors s'il y a un truc qui cloche ou un ou deux trucs que vous avez oubliés, il n'y aura pas mort d'homme non plus.
— Oui, je sais, Jean-François mais cette année est une année exceptionnelle on sera tous ensemble pour une fois. Je ne me souviens plus quand ça s’est produit la dernière fois. Même pour l'enterrement du Papé certains n'avaient pas pu venir alors, tu vois, ça remonte à loin.
On discuta encore un bon moment de choses et d’autres, des cousins, des petits… puis chacun rentra chez soi. J'appelais Hans et les jumeaux pour les tenir au courant des derniers évènements. On dût bien discuter plus d'une heure et c'est ainsi que j'appris que le 31 décembre ‘'le clan des jeunes'’ organiserait son propre réveillon au second étage et que nous n'y étions pas les bienvenus … mais qu’on pourrait faire le nôtre chez nous ‘’au-dessous’’ - quand même !
La conversation dériva jusque sur les vacances d'été et ce qu'on allait faire. ‘’On’’ m'avait fortement suggéré de déjà retenir au moins trois mobile-homes les uns à côté des autres, pour trois semaines (ou plutôt un mois, selon Gus) au camping naturiste du Cap d’Agde.
Je discutais encore un petit moment avec les jumeaux qui me repassèrent Hans. Il avait téléphoné à Victoria pour l'inviter à passer les fêtes de fin d'année avec nous. Elle avait refusé, car elle ne se sentait pas très en forme, une mauvaise grippe qu'elle n'arrivait pas à faire passer, selon elle. Hans avait aussi téléphoné à ses parents mais pour d’autres sujets et ils lui avaient appris que la mauvaise grippe était en fait un cancer qui évoluait lentement et qu'à son âge il serait plus dangereux de vouloir la soigner de manière agressive que de laisser son cancer évoluer lentement. Ça pouvait durer encore des années, d'après les médecins. Il m'apprit aussi qu'on n'était finalement pas invité à Londres, ni pour les fêtes de Noël, ni pour celles du jours de l'an… Il rit à ma réponse : Tant mieux !
Quelques jours plus tard j'allais inviter mes locataires pour les fêtes mais elles refusèrent prétextant qu'elles ne seraient pas là, qu'elles retournaient aux Etats-Unis pour trois semaines.
Je ne vous en ai plus parlé depuis longtemps mais je continuais à m'entrainer au karaté et j'aidai le prof avec les plus jeunes, une fois par semaine. Un soir, alors que j'allais entrer dans le gymnase, Quentin et Kévin m'attendaient à l’entrée.
— Salut Jean-François, c'est Guillaume qui nous a dit que tu faisais du karaté. On a fait le trajet que tu nous as dit et on l'a trouvé de ouf. Il conviendrait parfaitement pour notre compétition. On voudrait juste savoir si tu connais les propriétaires des terrains pour qu'on puisse leur demander leur accord pour passer chez eux.
— Ok ! Je vais vous laisser mon téléphone, sinon, je vais être à la bourre. Et quand c'est les gamins qui sont en retard ils sont à l’amende. Ça marquerait mal que je me punisse. Je vous rappelle demain, sans faute.
— Ok pas de soucis, on voit ça demain avec toi.
C'est ce que je fis le lendemain lors de la pause de midi… car je n’ai pas dû chercher loin qui en étaient les propriétaires terriens.
Plus que trois semaines et tout mon petit monde sera là. Mais je languissais, parce que je ne descendrai pas pendant cette période puisque tous étaient en partiels et devaient étudier, sans aucune distraction.
Souvent, le soir, ma mère et/ou ma grand-mère passaient à la maison pour commencer à préparer les choses. Les lits étaient déjà faits dans toutes les chambres. Elles avaient commencé par le deuxième étage, pour les gamins, puis elles avaient fait le premier, sauf ma chambre que j’utilisais.
Et un soir, j'avais eu le cœur serré, parce qu'elles étaient arrivées avec tous les santons de la famille pour faire la crèche. Il y en avait des dizaines mais, dans la boite, une douzaine étaient rangés à part dans un coffret. Ce n'étaient pas les plus jolis mais les plus vieux. Ils dataient de la jeunesse de Cyprien. Il nous racontait souvent que la première année il n’y avait eu que Marie, Joseph et l’enfant Jésus, puis le bœuf fut ajouté et l'année suivant l'âne… et ainsi de suite. Au fil des ans chaque génération avait apporté des améliorations, qui une étable en bois, qui une mangeoire où mettre le petit Jésus, qui une structure avec des replats où mettre les santons et donner de la Hauteur et du volume à l’ensemble. C'est mon grand-père, François, qui lui avait donné sa forme actuelle un rectangle de 80 cm sur 120. Il avait même numéroté les structures. Il faudra que j'aille chercher de la mousse pour la garnir et, la première chose que feront les gamins, quand ils seront là, sera de mettre les santons en place et faire le sapin que j’aurais installé avant leur arrivée. Je souris en repensant à l'époque où il fallait que je porte les jumeaux ou Adeline pour qu'ils accrochent une boule ou une étoile sur les branches les plus Hautes… Ça faisait déjà quelques années qu'ils n'avaient plus besoin de moi.
— Pourquoi tu souris comme ça, Jean-François ?
— C'est un souvenir qui vient de me traverser la tête. Tu te souviens quand il fallait les porter à tour de rôle pour qu'ils accrochent les décorations sur le sapin et qu'ils se disputaient parce que l'un avait pris la place que l'autre voulait ?
— Ils n'en n'ont plus besoin maintenant. Tu es comme tout le monde Jean-François, tu vieillis et nous aussi.
— Je sais Mamé, je sais …