30-01-2023, 02:24 PM
Je partis courir le lendemain matin de bonne heure. J'étais en super forme. Et quand je rentrais après une bonne douche je regardais un peu ce qui pourrait m’intéresser. Finalement ce qui me plaisait le plus c'était une formation d'infirmier urgentiste.
Ça se faisait en trois périodes d'une semaine et ça coûtait pas loin de mille euros. Le dernier jour pour s'y inscrire c'était demain. Et la réponse fin de semaine suivante.
Le premier stage se déroulait la dernière semaine de mai, le suivant la deuxième de juin et en final, la dernière semaine de juin. Et le vendredi on passait l'examen théorique et pratique.
Je remplis le dossier, sortis ma carte de crédit et payais en ligne. On serait remboursé sous deux mois, si on n'était pas retenus pour le stage …
Et dans l’élan, je remplis un autre dossier pour m'engager dans les marins pompiers de Marseille.
Bon, il n'y avait plus qu'à attendre. Sur une feuille j'avais noté les dates des formations. Et quand j'arrivais à la cuisine j'allais voir ma mère directement.
— Elle te va bien ta robe Man. Elle est neuve ? Tu as fait quoi à tes cheveux ?
— Houlà, Bé, soit tu as fait une très grosse connerie, soit tu as quelque chose à me demander et tu sais que ça va me contrarier. Alors c'est laquelle des options ?
— La deuxième Man.
— Vas y dit ce que tu as à demander.
— Sur ce papier je t'ai mis des dates. J'aimerai bien avoir des vacances.
Elle regarda le papier que je lui avais donné.
— C'est quoi ces dates ? Et en plus tu veux la dernière du mois de mai. Tu ne pouvais pas le dire avant, Bé ?
Et deux semaines en juin en plus. Je peux savoir pourquoi ?
— En fait j'ai réfléchi à la conversation qu'on a eu. Ce matin je suis allé voir sur internet si je trouvais quelque chose qui pourrait me plaire. Et j'ai trouvé une formation d'infirmier urgentiste.
Et je m'y suis inscrit. Les dates c'est celle où il y aura les cours si je suis pris.
— D'accord et elle va te servir à quoi cette formation ?
— C'est un petit plus pour la deuxième partie de mon plan de carrière.
— Houlà, que de grands mots tout d'un coup, Bé. On peut savoir ta mère et moi ce que tu as prévu comme carrière ?
— J'ai aussi fait une demande pour intégrer le corps des marins pompiers de Marseille.
— C'est vrai ça, Bé ?
— Oui Maman, c'est vrai.
— Mon dieu que je suis contente. Pour les vacances je te déduirais les heures supplémentaires que tu as faites. Et puis s'il manque un jour ou deux, c'est pas grave.
— Mais alors tu vas avoir l'uniforme des marins ?
— Si je suis pris, oui, mais je serai le plus souvent en uniforme de pompier.
Ma mère tirait déjà des plans sur le comète. Je la calmais et je lui expliquais que c'était pas du tout cuit. Et je leur parlais du cursus.
– Tu as quelque chose de prévu cet après-midi, Bé ?
— Heu non, rien de spécial pourquoi ?
— Je t'embauche à la carrière et demain aussi si tu veux.
— C'est pour quoi faire ?
— Creuser des tranchées et boucher des trous. Je sais que tu n'as pas le permis pour les engins mais comme il n'y aura que ton oncle, toi et moi ça ne craint rien.
— Ok, mais je conduis la pelle.
— Tu vas tout conduire parce que ton oncle et moi on va te montrer ce qu'il y a à faire mais nous on sera au bureau. On va trier des papiers . Il y en a qui datent de ton grand père. On y va ?
— Je me change et j’arrive.
Quand on arriva mon père et mon oncle tracèrent avec une bombe orange là où je devais creuser la tranchée, je devais mettre les cailloux dans les plus grosses ornières et étaler la terre vers la centrale à moellons afin de remblayer.
La tranchée allait de l'entrée jusqu'au bureau et de là repartait vers la machine qui fabriquait les moellons une autre vers la machine à concasser les pierres et une autre vers un autre complexe où une machine tamisait le sable et une autre calibrait le gravier.
J'avais bien avancé dans l'après-midi. Mon père et mon oncle m'avaient aidé à mettre plusieurs gaines au fond. D'abord l'eau et le téléphone, puis j'avais recouvert le tout de 30 cm de sable, puis j'avais recouvert avec de la terre.
Les autres tranchées étaient creusées, demain on y mettrait les gaines. Le lendemain, comme j'avais fini de bonne heure, mon père me fit creuser une dernière tranchée et quand je lui demandais pourquoi, il me répondit que c'était une surprise.
Et le lundi je repris la routine. Sauf que le soir je rentrais en courant d’un bon rythme. Le mercredi Mary était montée aux Fourches. Elle avait fait le tour avec Tim et elle avait calculé qu'elle pouvait en mettre plus d'une centaine. Elle était ravie.
Tim avait parlé d'elle à ses parents. Comme moi, ils étaient heureux pour lui et bien sûr, il pouvait prendre la maison derrière.
On était vendredi. Le soir quand j'ouvris mes mails la première réponse que j’attendais, était arrivée. J'étais accepté à la formation. La veille j'étais allé voir mes grands-parents et j'avais jeté un œil sur les cerises du père Mathieu. Elles étaient à point. Il devait être derrière sa fenêtre parce que quand il m'a vu il m'a dit d'en ramasser quelques unes pour mes grands-parents et pour nous. Il s'en était ramassé un plat.
J'arrivais un peu à la bourre ce soir-là, pour le repas mais mon père ne dit rien en voyant le saladier plein.
— Elles sont juste mûres comme il faut.
— Alain c'est le dessert les cerises alors tu arrêtes d'en manger.
— Ho c'est pas pour une poignée ou deux que ça va me couper l’appétit.
Elle prit le saladier et l'enleva de la table.
— Tu vois Pa, elle te fait comme à moi avec les desserts à Noël. Elle nous prive de tout ce qui est bon.
— Ça suffit les jérémiades. Bé tu mets la table.
On mangea et on torcha les cerises… le plat en entier. Et ma mère ne laissa pas sa part aux autres. J'aurais plus qu'à aller le rendre demain au père Mathieu. Je le ferai dans l'après-midi en allant lui 'voler' des cerises avec mes neveux.
En fait, les siennes n'étaient pas meilleures que les autres, c'est juste que son cerisier était bien exposé et entre trois murs, ce qui les faisait mûrir avant les autres. Et quand on est gamin comment résister à ça ?
Ce week-end il allait y avoir du monde à la maison. Mon frère et ma sœur montaient pour le plus grand plaisir de toute la famille.
Le samedi matin je partis courir un petit peu plus loin que d’habitude. Pas plus longtemps mais plus loin. Et au bord du sentier il y avait des morilles. Merde j'avais rien pour les ramasser. Il faudra que je revienne, parce qu'avec tout ce qu'il y avait ça faisait un sacré plat.
Mais il y avait un chemin proche et avec le 4X4 de mon père qui m’y emmènerait, on n'aurait que 10 minutes de marche pour y arriver.
Ma mère n'était pas là. Mon père lisait.
— Pa, j'ai besoin de toi et de ton 4X4.
— Et pourquoi faire ?
— C'est une surprise mais si on veut être rentrés pour midi faut partir maintenant.
Il rouspéta un peu mais au final il m’accompagna. Il m'avait exceptionnellement laissé le volant. Et quand je stoppais au milieu de nulle part il me dit :
— Mais qu'est-ce qu’on vient foutre là ?
— Dans dix minutes tu le sauras.
C'est lui qui vit la première.
— Arrête Bé, tu vas écraser une morille.
— Elle est petite celle-là comparée aux autres plus haut, c’est ça qu’on vient chercher.
— C'est pas grave tu la ramasses quand même.
Au final on en avait trouvé pas mal. Presque un sac de supermarché à deux.
— C'est ta mère qui va être contente et je ne te parle pas de Cyprien qui les adore aussi. Remarque ta grand-mère c'est pareil.
— C'est de famille. À la crème c'est juste une tuerie. Je suis sûr qu'à Noël on va en avoir aussi.
— De toute façon maintenant qu'on connaît le coin, il faudra y revenir. Et tu ne le dis pas à ton grand-père. Je l'ai fait une fois et chaque fois que j'y retournais, j'en trouvais qu’une ou deux qu'il avait oublié, parce que lui y était allé le vendredi après-midi.
— Il a osé ?
— Tu crois qu'il s'est gêné ?
Pour repartir c'est lui qui avait pris le volant. Il conduisit un peu Rock'n roll. Et quand il vit que je le regardais bizarrement il me dit :
— C'est un 4X4 ou pas ?
— C'est toi qui conduit, Pa.
Quand on arriva à la maison tout le monde était là. Ça piaillait dans toute la maison.
— Tonton, Papy ! Vous étiez où ?
— On est allé se promener Louis.
Puis ce fut Camille qui arriva avec Eliott. Gaële suivait en tenant Aymeric dans ses bras. On fit la bise à tout le monde et ma mère nous demanda :
— Vous étiez où tous les deux ?
— On était parti chercher de quoi améliorer le repas de demain.
— Et tu crois que je vais te cuisiner ce que vous avez trouvé ?
— T'en penses quoi, Bé ?
— Qu'elle va le faire.
— Moi aussi! Allez, va chercher ce trésor.
Quand je revins je posais les sacs sur la table. Et les petits grimpèrent sur des chaises pour voir ce qu'il y avait dedans. Ma mère fit pareil – regarder, pas grimper.
— Mon dieu mais où est-ce-que vous avez trouvé tout ça ?
— On dirait des vieilles éponges toutes sales. On en fait quoi de ça Papy ?
— Ça se mange et c'est très bon Louis. Enfin si ta grand-mère veut les préparer.
— Oui je vais les préparer. Je crois que j'ai de la crème d’avance. Mais vous m'avez pas dit où vous les aviez trouvé.
— Par Terre… On ne te le dira pas, parce que ton père va te tirer les vers du nez et il va faire comme l'an dernier, il va y aller le vendredi après-midi et je n'aurai que les restes le samedi.
— Mais qu'est-ce-que tu peux être rancunier Alain !
— Tonton, tu sais si les cerises elles sont rouches ?
— Oui elles sont rouges et même très bonnes.
— Comment tu sais qu'elles sont bonnes ?
— Parce que je suis déjà allé en voler.
— Tu en as laissé au moins ?
— Oui, plein même.
— On y va quand ?
— Quand vous aurez fait la sieste.
— Mais on n'a pas envie de faire la sieste nous.
— Tant pis, moi j'irai la faire.
— Si tu vas la faire, j'irai avec toi, alors.
— Moi aussi.
— et moi zaussi.
— On va être serré dans mon lit.
— Mais non, on est petit nous.
— Tu vas où Tonton ?
— Faire la sieste.
J'allais dans ma chambre et je m'allongeais sur mon lit en boxer et tee-shirt. Ils arrivèrent tous les trois et grimpèrent sur le lit. Je dus hausser la voix pour qu'ils se calment et après une histoire sans queue ni tête, ils s'endormirent… et moi aussi.
C'est des petits rires et des 'guillis' qui me réveillèrent. Je me vengeais d'eux, évidemment. Ça riait, ça criait. On descendit.
— Allez, on y va Tonton ?
— Mais où ?
— Bin voler des cerises.
— D’accord.
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Ça se faisait en trois périodes d'une semaine et ça coûtait pas loin de mille euros. Le dernier jour pour s'y inscrire c'était demain. Et la réponse fin de semaine suivante.
Le premier stage se déroulait la dernière semaine de mai, le suivant la deuxième de juin et en final, la dernière semaine de juin. Et le vendredi on passait l'examen théorique et pratique.
Je remplis le dossier, sortis ma carte de crédit et payais en ligne. On serait remboursé sous deux mois, si on n'était pas retenus pour le stage …
Et dans l’élan, je remplis un autre dossier pour m'engager dans les marins pompiers de Marseille.
Bon, il n'y avait plus qu'à attendre. Sur une feuille j'avais noté les dates des formations. Et quand j'arrivais à la cuisine j'allais voir ma mère directement.
— Elle te va bien ta robe Man. Elle est neuve ? Tu as fait quoi à tes cheveux ?
— Houlà, Bé, soit tu as fait une très grosse connerie, soit tu as quelque chose à me demander et tu sais que ça va me contrarier. Alors c'est laquelle des options ?
— La deuxième Man.
— Vas y dit ce que tu as à demander.
— Sur ce papier je t'ai mis des dates. J'aimerai bien avoir des vacances.
Elle regarda le papier que je lui avais donné.
— C'est quoi ces dates ? Et en plus tu veux la dernière du mois de mai. Tu ne pouvais pas le dire avant, Bé ?
Et deux semaines en juin en plus. Je peux savoir pourquoi ?
— En fait j'ai réfléchi à la conversation qu'on a eu. Ce matin je suis allé voir sur internet si je trouvais quelque chose qui pourrait me plaire. Et j'ai trouvé une formation d'infirmier urgentiste.
Et je m'y suis inscrit. Les dates c'est celle où il y aura les cours si je suis pris.
— D'accord et elle va te servir à quoi cette formation ?
— C'est un petit plus pour la deuxième partie de mon plan de carrière.
— Houlà, que de grands mots tout d'un coup, Bé. On peut savoir ta mère et moi ce que tu as prévu comme carrière ?
— J'ai aussi fait une demande pour intégrer le corps des marins pompiers de Marseille.
— C'est vrai ça, Bé ?
— Oui Maman, c'est vrai.
— Mon dieu que je suis contente. Pour les vacances je te déduirais les heures supplémentaires que tu as faites. Et puis s'il manque un jour ou deux, c'est pas grave.
— Mais alors tu vas avoir l'uniforme des marins ?
— Si je suis pris, oui, mais je serai le plus souvent en uniforme de pompier.
Ma mère tirait déjà des plans sur le comète. Je la calmais et je lui expliquais que c'était pas du tout cuit. Et je leur parlais du cursus.
– Tu as quelque chose de prévu cet après-midi, Bé ?
— Heu non, rien de spécial pourquoi ?
— Je t'embauche à la carrière et demain aussi si tu veux.
— C'est pour quoi faire ?
— Creuser des tranchées et boucher des trous. Je sais que tu n'as pas le permis pour les engins mais comme il n'y aura que ton oncle, toi et moi ça ne craint rien.
— Ok, mais je conduis la pelle.
— Tu vas tout conduire parce que ton oncle et moi on va te montrer ce qu'il y a à faire mais nous on sera au bureau. On va trier des papiers . Il y en a qui datent de ton grand père. On y va ?
— Je me change et j’arrive.
Quand on arriva mon père et mon oncle tracèrent avec une bombe orange là où je devais creuser la tranchée, je devais mettre les cailloux dans les plus grosses ornières et étaler la terre vers la centrale à moellons afin de remblayer.
La tranchée allait de l'entrée jusqu'au bureau et de là repartait vers la machine qui fabriquait les moellons une autre vers la machine à concasser les pierres et une autre vers un autre complexe où une machine tamisait le sable et une autre calibrait le gravier.
J'avais bien avancé dans l'après-midi. Mon père et mon oncle m'avaient aidé à mettre plusieurs gaines au fond. D'abord l'eau et le téléphone, puis j'avais recouvert le tout de 30 cm de sable, puis j'avais recouvert avec de la terre.
Les autres tranchées étaient creusées, demain on y mettrait les gaines. Le lendemain, comme j'avais fini de bonne heure, mon père me fit creuser une dernière tranchée et quand je lui demandais pourquoi, il me répondit que c'était une surprise.
Et le lundi je repris la routine. Sauf que le soir je rentrais en courant d’un bon rythme. Le mercredi Mary était montée aux Fourches. Elle avait fait le tour avec Tim et elle avait calculé qu'elle pouvait en mettre plus d'une centaine. Elle était ravie.
Tim avait parlé d'elle à ses parents. Comme moi, ils étaient heureux pour lui et bien sûr, il pouvait prendre la maison derrière.
On était vendredi. Le soir quand j'ouvris mes mails la première réponse que j’attendais, était arrivée. J'étais accepté à la formation. La veille j'étais allé voir mes grands-parents et j'avais jeté un œil sur les cerises du père Mathieu. Elles étaient à point. Il devait être derrière sa fenêtre parce que quand il m'a vu il m'a dit d'en ramasser quelques unes pour mes grands-parents et pour nous. Il s'en était ramassé un plat.
J'arrivais un peu à la bourre ce soir-là, pour le repas mais mon père ne dit rien en voyant le saladier plein.
— Elles sont juste mûres comme il faut.
— Alain c'est le dessert les cerises alors tu arrêtes d'en manger.
— Ho c'est pas pour une poignée ou deux que ça va me couper l’appétit.
Elle prit le saladier et l'enleva de la table.
— Tu vois Pa, elle te fait comme à moi avec les desserts à Noël. Elle nous prive de tout ce qui est bon.
— Ça suffit les jérémiades. Bé tu mets la table.
On mangea et on torcha les cerises… le plat en entier. Et ma mère ne laissa pas sa part aux autres. J'aurais plus qu'à aller le rendre demain au père Mathieu. Je le ferai dans l'après-midi en allant lui 'voler' des cerises avec mes neveux.
En fait, les siennes n'étaient pas meilleures que les autres, c'est juste que son cerisier était bien exposé et entre trois murs, ce qui les faisait mûrir avant les autres. Et quand on est gamin comment résister à ça ?
Ce week-end il allait y avoir du monde à la maison. Mon frère et ma sœur montaient pour le plus grand plaisir de toute la famille.
Le samedi matin je partis courir un petit peu plus loin que d’habitude. Pas plus longtemps mais plus loin. Et au bord du sentier il y avait des morilles. Merde j'avais rien pour les ramasser. Il faudra que je revienne, parce qu'avec tout ce qu'il y avait ça faisait un sacré plat.
Mais il y avait un chemin proche et avec le 4X4 de mon père qui m’y emmènerait, on n'aurait que 10 minutes de marche pour y arriver.
Ma mère n'était pas là. Mon père lisait.
— Pa, j'ai besoin de toi et de ton 4X4.
— Et pourquoi faire ?
— C'est une surprise mais si on veut être rentrés pour midi faut partir maintenant.
Il rouspéta un peu mais au final il m’accompagna. Il m'avait exceptionnellement laissé le volant. Et quand je stoppais au milieu de nulle part il me dit :
— Mais qu'est-ce qu’on vient foutre là ?
— Dans dix minutes tu le sauras.
C'est lui qui vit la première.
— Arrête Bé, tu vas écraser une morille.
— Elle est petite celle-là comparée aux autres plus haut, c’est ça qu’on vient chercher.
— C'est pas grave tu la ramasses quand même.
Au final on en avait trouvé pas mal. Presque un sac de supermarché à deux.
— C'est ta mère qui va être contente et je ne te parle pas de Cyprien qui les adore aussi. Remarque ta grand-mère c'est pareil.
— C'est de famille. À la crème c'est juste une tuerie. Je suis sûr qu'à Noël on va en avoir aussi.
— De toute façon maintenant qu'on connaît le coin, il faudra y revenir. Et tu ne le dis pas à ton grand-père. Je l'ai fait une fois et chaque fois que j'y retournais, j'en trouvais qu’une ou deux qu'il avait oublié, parce que lui y était allé le vendredi après-midi.
— Il a osé ?
— Tu crois qu'il s'est gêné ?
Pour repartir c'est lui qui avait pris le volant. Il conduisit un peu Rock'n roll. Et quand il vit que je le regardais bizarrement il me dit :
— C'est un 4X4 ou pas ?
— C'est toi qui conduit, Pa.
Quand on arriva à la maison tout le monde était là. Ça piaillait dans toute la maison.
— Tonton, Papy ! Vous étiez où ?
— On est allé se promener Louis.
Puis ce fut Camille qui arriva avec Eliott. Gaële suivait en tenant Aymeric dans ses bras. On fit la bise à tout le monde et ma mère nous demanda :
— Vous étiez où tous les deux ?
— On était parti chercher de quoi améliorer le repas de demain.
— Et tu crois que je vais te cuisiner ce que vous avez trouvé ?
— T'en penses quoi, Bé ?
— Qu'elle va le faire.
— Moi aussi! Allez, va chercher ce trésor.
Quand je revins je posais les sacs sur la table. Et les petits grimpèrent sur des chaises pour voir ce qu'il y avait dedans. Ma mère fit pareil – regarder, pas grimper.
— Mon dieu mais où est-ce-que vous avez trouvé tout ça ?
— On dirait des vieilles éponges toutes sales. On en fait quoi de ça Papy ?
— Ça se mange et c'est très bon Louis. Enfin si ta grand-mère veut les préparer.
— Oui je vais les préparer. Je crois que j'ai de la crème d’avance. Mais vous m'avez pas dit où vous les aviez trouvé.
— Par Terre… On ne te le dira pas, parce que ton père va te tirer les vers du nez et il va faire comme l'an dernier, il va y aller le vendredi après-midi et je n'aurai que les restes le samedi.
— Mais qu'est-ce-que tu peux être rancunier Alain !
— Tonton, tu sais si les cerises elles sont rouches ?
— Oui elles sont rouges et même très bonnes.
— Comment tu sais qu'elles sont bonnes ?
— Parce que je suis déjà allé en voler.
— Tu en as laissé au moins ?
— Oui, plein même.
— On y va quand ?
— Quand vous aurez fait la sieste.
— Mais on n'a pas envie de faire la sieste nous.
— Tant pis, moi j'irai la faire.
— Si tu vas la faire, j'irai avec toi, alors.
— Moi aussi.
— et moi zaussi.
— On va être serré dans mon lit.
— Mais non, on est petit nous.
— Tu vas où Tonton ?
— Faire la sieste.
J'allais dans ma chambre et je m'allongeais sur mon lit en boxer et tee-shirt. Ils arrivèrent tous les trois et grimpèrent sur le lit. Je dus hausser la voix pour qu'ils se calment et après une histoire sans queue ni tête, ils s'endormirent… et moi aussi.
C'est des petits rires et des 'guillis' qui me réveillèrent. Je me vengeais d'eux, évidemment. Ça riait, ça criait. On descendit.
— Allez, on y va Tonton ?
— Mais où ?
— Bin voler des cerises.
— D’accord.
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