26-10-2022, 12:10 PM
J'aidais un vieux monsieur qui marchait avec des béquilles en lui portant son bagage en cabine. Et un monsieur qui devait tenir sur deux sièges aurait dû s'asseoir avec Liam et moi. Mais il n'y avait pas trop de monde, aussi l’imposant monsieur put prendre place sur les sièges de l'autre côté de la rangée, ça tombait bien. J’allais, ou plutôt, on allait pouvoir prendre deux fauteuils chacun et DORMIR !
On venait à peine de décoller que Morphée m’accueillait. C'est une grosse envie de pisser qui me réveilla.
J'allais jusqu'aux toilettes, une était hors d'usage et la deuxième occupée. Une hôtesse me conseilla d'utiliser celles de l’avant. J'y allais.
Et quand j'en sortis ce que je vis me stupéfia. Un homme me tournait le dos mais je vis qu'il tenait un mec serrée contre lui et qu'il menaçait de l'égorger avec un cutter. Je lui saisis le bras armé et l'éloignais de la gorge du mec aussi fort que je pus. J'entendis un craquement.
L'homme n’hurla que quelques secondes parce que le coup de poing que je lui donnais l’assomma net.
Dans la coursive des secondes classes, je voyais Tim qui s'en prenait à un autre avec l'aide de Liam. Un troisième arriva en courant vers moi, cutter au poing et au moment où il passa à côté du Papy que j'avais aidé celui-ci lui fit un croche patte avec sa canne et le gros monsieur plongea sur son dos. Je lui décochais un coup de pied dans la figure qui le sonna, lui aussi. En me retournant je vis derrière moi deux gars, sûrement des Marines, qui venaient d'en maîtriser un quatrième.
Ça hurlait à l’avant. Un cinquième gars essayait d'enfoncer la porte du cockpit en menaçant les gens avec un poignard.
J'empruntais la canne du Papy pour le désarmer et avec l'aide des Marines on le maîtrisa . Mais un des marines avait reçu quelques coups de cutter et il pissait le sang .
Un lourd silence suivit le tumulte pendant un instant puis une personne commença à applaudir et elle fut suivie par tout l’avion.
Un des Marines avait pris de méchants coups de cutter dans le gras du ventre, le torse et les bras étaient touchés plus superficiellement. Il pissait le sang. Joris s'occupait de lui. Il me cria :
– Bé, dit à l'hôtesse qu'elle fasse un appel pour savoir s'il y a un docteur dans l’avion ou si quelqu'un a de la colle forte!
Une des hôtesses fit la demande. Il n'y avait pas de médecin mais un stock de super glue fut apporté.
– Bé, tu viens m'aider il faut qu'on l'empêche de saigner. On va désinfecter puis on recollera les bords à la colle. Il faudrait aussi lui faire une transfusion, parce qu'avec ce qu’il a perdu comme sang. Son pouls est trop faible!
– Je prends la trousse de secours. Joris, il y a un kit de transfusion dedans. Vas y pique moi et on lui injectera mon sang après.
– Ça ne sera pas suffisant mais c'est déjà ça. Ça sert d'avoir un O négatif sous la main.
45 minutes après, notre soldat était allongé sur des fauteuils. On l'avait recollé, bandé, il ne saignait plus et avait repris quelques couleurs.
Pendant qu'on s'occupait de soigner le mec, Tim et l'autre Marine avaient saucissonné les pirates de l'air avec toutes les ceintures et ceinturons qu'ils avaient récupérés et les avaient installés au fond de l’avion.
L'hôtesse appela la cabine de pilotage, palabra longuement et la porte s'ouvrit sur un pilote pâle comme un linge.
– Quelqu’un peut me dire ce qui s’est passé ?
– Je crois qu'on vient d’empêcher un détournement.
Il allait me répondre quand son copilote l'appela via les hauts parleurs.
Quelques minutes après, par les hauts parleurs, il nous apprit les attentats des Twin Towers et du Pentagone.
Un silence de mort régnait dans l’avion. Çà et là on entendait quelques sanglots et des gens qui murmuraient des prières.
On tourna un long moment pour finalement atterrir à l'aéroport de La Guardia au lieu de JFK . la porte était à peine ouverte qu’une horde d'agents du SWAT investit l'avion faisant hurler de terreur certaines personnes.
Ils furent obligés de porter les terroristes tellement Tim et le Marine les avaient bien attachés. Puis le FBI vérifia l'identité de chacun avant de nous avertir qu'on allait être consignés dans un hôtel le temps de notre interrogatoire.
Quelqu'un demanda si on pouvait téléphoner à nos familles afin de donner de nos nouvelles. Un des agents nous autorisa à le faire. Et aussitôt ce fut la ruée sur les portables.
À peine le téléphone sonna chez mes parents que ça décrochait. J'eus de la peine à reconnaître la voix de ma mère.
– Allô Maman, c'est Bé.
– C'est toi mon chéri ! Tu vas bien, et les autres ?
– Oui Man, on va tous bien. Je te raconterai ça en détail quand on rentrera.
– Liam, Tim, Marie, Joris et Rémi n’ont rien?
– Oui, oui! Pas de panique, on est tous vivant et au sol. On ne craint plus rien. Tu peux le dire aux parents de Tim et au reste de la famille ?
– On est tous là, Bé. Vous rentrez quand ?
– Je ne sais pas. Là, on va nous emmener dans un hôtel pour nous interroger. On vous tiendra au courant.
On vous fait tous de gros bisous.
– Nous aussi. Et…
elle ne put finir sa phrase. Elle avait éclaté en sanglots. La communication fut coupée.
Liam s'approcha de moi.
– Je viens d'avoir ma mère. Mon père appelait ta tante en même temps.
Et ta tante a dit qu'elle appellerait tes cousins. Bé, tu veux bien me serrer entre tes bras. J'ai eu si peur.
Je lui fis un gros câlin puis je le relâchais. Je me retournais et je vis le vieil homme qui pleurait silencieusement, tout tremblant.
– Ça ne va pas Monsieur ?
– Mon fils, il travaille dans les Twin Towers. Mais je sais qu'il n'était pas de service parce qu'il devait venir me chercher . Et lui doit se demander si j’étais dans l’un des avions!
– Vous avez son numéro de téléphone ? On peut essayer de l'appeler si vous voulez.
Liam, j'ai besoin de toi et de ton téléphone.
Le vieux monsieur lui tendit une carte et Liam appela le fixe. Ça sonna et il laissa un message en disant que son père était en bonne santé et qu'il pouvait le rappeler sur ce portable pour lui parler.
Puis il essaya le portable qui répondit aussitôt. Il parla quelques secondes à l'homme et lui passa le vieux monsieur qui maintenant pleurait de joie.
Il rendit son téléphone à Liam en le remerciant chaleureusement. Des ambulances arrivèrent et emportèrent le Marine blessé ainsi que quelques personnes trop traumatisées qui sanglotaient ou qui, trop choquées, ne pouvaient plus bouger.
C'est en bus scolaire qu'on alla jusqu'à l’hôtel. Et une fois dans la chambre Liam craqua complètement. J'appelais la réception et un toubib arriva et lui fit une piqûre de calmant.
Un moment après ça frappait à la porte et nos quatre amis entrèrent. On se serra tous, sans parler, sur le lit auprès de Liam pendant combien de temps? Je n'en sais rien. C’est le téléphone sonnant qui nous fit bouger. Marie répondit.
– S’il y'en a qui ont faim, il y a des sandwichs à la réception.
– Allez-y, je reste avec Liam, vous n'aurez qu'à m'en remonter un quand vous reviendrez.
On frappait à la porte. Marie alla ouvrir. C'était un gars du FBI.
– Comment va votre ami ?
– À présent, ça va, il dort!
– On aimerait vous interroger maintenant, vous vous en sentez capable ? En priorité il nous faudrait Jean-François, Timéo, Joris et Liam. Pour Liam, ça attendra. Mais vous, ça serait possible ?
On haussa tous les trois les épaules en même temps. Et mon estomac se fit entendre.
– On peut manger un bout avant, parce que sinon je crois que je vais tourner de l’œil.
– Certainement, je demande immédiatement à quelqu'un de monter des sandwichs.
– Ils sont à quoi vos sandwichs ?
– Vous avez le choix entre végétarien, au fromage ou poulet crudités.
Il nous laissa manger nos ‘poulet crudités’ et on nous répartit chacun dans une pièce. Il y avait déjà un gars du FBI dans le local où je pénétrais accompagné de l’agent qui m’avait pris en charge. Un troisième entra alors que je m’installais.
Une caméra filmait mon interrogatoire. Il me demandèrent d'abord de raconter ce qu'il s'était passé. Je repris donc à partir de mon réveil. Tous les trois prenaient des notes sans m’interrompre.
Quand j'eus fini de parler, ils me demandèrent si ça allait et si on pouvait continuer. Cette fois avec des questions, en recommençant dès le début: Les toilettes.
– Laquelle était hors service ?
– Celle de droite en allant en direction de la queue de l’appareil.
– Vous en êtes sûr ?
– Oui, tout à fait.
– Et quelle est l’hôtesse qui vous a dit d'aller à celles de l’avant ?
– Celle qu'il a parlé avec Daniel au téléphone.
Il fallut que je détaille tous mes faits et gestes dans les moindres détails. Mais aussi ceux qu'avaient fait les autres et dont je me souvenais.
– Donc, vous êtes sûr que Monsieur Hamer a mis sa canne exprès pour le faire tomber ?
– Pour ça il n'y a pas de doutes, c'est le plus beau croche patte que j'ai vu faire.
– Et Monsieur Weight a fait quoi ?
– Il lui a plongé dessus alors qu'il voulait se relever et je suis arrivé juste à temps pour qu'il ne se prenne pas un coup de cutter en donnant un coup de pied dans la figure du mec.
– Et le troisième, celui que vos amis ont maîtrisé, ça s’est passé comment ?
– J'ai juste vu que Tim le maîtrisait et Liam qui lui donnait un coup de pied dans les couilles, digne de Zidane, ce qui l'a séché net. Et comme ça criait à l'avant j'ai voulu aller voir ce qu'il se passait et c'est là que j'ai vu les deux Marines en train de s'occuper d'un autre terroriste. Celui qui n'a pas été blessé lui a coller une putain de droite puis j’ai chopé la canne du papy pour m'en servir d’arme. Et là, le Marine a été blessé parce qu'il était devant moi. Ça m'a permis de taper sur la main du mec qui a lâché son poignard, de douleur. Et on lui a fait son affaire.
Le Marine blessé a pu retourner s'asseoir à sa place et c'est Joris qui m'a appelé pour que je l'aide à le soigner.
– Vous avez une formation médicale ?
– On est tous les deux en école d’infirmier. Sa vie n'était pas en danger immédiat mais ça pissait pas mal le sang.
– Tenez, un calepin et un crayon. Réfléchissez bien, si vous vous souvenez de quoi que ce soit, notez-le de suite. Même une chose insignifiante. On va vous laisser réfléchir quelques minutes!
– Oh, attendez! Maintenant que vous le dites, y'a un détail qui me revient. Quand je me suis retourné pour voir comment ça se passait pour Tim et Liam, j'ai vu que la porte des toilettes de droite était ouverte.
– Vous en êtes sûr ?
– Oui, pratiquement. Un instant!
Je fermais les yeux et je me concentrais sur chaque seconde de la scène. Tim le maintenait. Il avait passé ses bras sous les siens et ses mains se rejoignaient derrière la nuque du gars qui gigotait. Liam qui s'élance et lui donne un coup de pied sauté dans les noix. Le gars qui hurle de douleur avant de s’écrouler, plié en deux, entrainant Tim qui s’abaisse… et oui, la porte des toilettes de droite était bien ouverte!
– Oui, j'en suis sûr. Je viens de me passer en tête la scène où Liam et Tim ont neutralisé l’un des terroristes et derrière eux, la porte des toilettes était ouverte. J'en suis sûr et certain.
– Je vous remercie, ce détail va nous aider. Je vous laisse rejoindre vos amis, si vous n’avez plus rien à nous dire pour l’instant.
Notre interrogatoire dura pratiquement quatre jours. On nous fit revivre, en nous questionnant, les moindre détails.
Ils recoupaient ce qu'on avait dit avec les témoignages des autres passagers et c'est là que j'ai appris que Joris avait failli mourir ou au moins servir d’otage.
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On venait à peine de décoller que Morphée m’accueillait. C'est une grosse envie de pisser qui me réveilla.
J'allais jusqu'aux toilettes, une était hors d'usage et la deuxième occupée. Une hôtesse me conseilla d'utiliser celles de l’avant. J'y allais.
Et quand j'en sortis ce que je vis me stupéfia. Un homme me tournait le dos mais je vis qu'il tenait un mec serrée contre lui et qu'il menaçait de l'égorger avec un cutter. Je lui saisis le bras armé et l'éloignais de la gorge du mec aussi fort que je pus. J'entendis un craquement.
L'homme n’hurla que quelques secondes parce que le coup de poing que je lui donnais l’assomma net.
Dans la coursive des secondes classes, je voyais Tim qui s'en prenait à un autre avec l'aide de Liam. Un troisième arriva en courant vers moi, cutter au poing et au moment où il passa à côté du Papy que j'avais aidé celui-ci lui fit un croche patte avec sa canne et le gros monsieur plongea sur son dos. Je lui décochais un coup de pied dans la figure qui le sonna, lui aussi. En me retournant je vis derrière moi deux gars, sûrement des Marines, qui venaient d'en maîtriser un quatrième.
Ça hurlait à l’avant. Un cinquième gars essayait d'enfoncer la porte du cockpit en menaçant les gens avec un poignard.
J'empruntais la canne du Papy pour le désarmer et avec l'aide des Marines on le maîtrisa . Mais un des marines avait reçu quelques coups de cutter et il pissait le sang .
Un lourd silence suivit le tumulte pendant un instant puis une personne commença à applaudir et elle fut suivie par tout l’avion.
Un des Marines avait pris de méchants coups de cutter dans le gras du ventre, le torse et les bras étaient touchés plus superficiellement. Il pissait le sang. Joris s'occupait de lui. Il me cria :
– Bé, dit à l'hôtesse qu'elle fasse un appel pour savoir s'il y a un docteur dans l’avion ou si quelqu'un a de la colle forte!
Une des hôtesses fit la demande. Il n'y avait pas de médecin mais un stock de super glue fut apporté.
– Bé, tu viens m'aider il faut qu'on l'empêche de saigner. On va désinfecter puis on recollera les bords à la colle. Il faudrait aussi lui faire une transfusion, parce qu'avec ce qu’il a perdu comme sang. Son pouls est trop faible!
– Je prends la trousse de secours. Joris, il y a un kit de transfusion dedans. Vas y pique moi et on lui injectera mon sang après.
– Ça ne sera pas suffisant mais c'est déjà ça. Ça sert d'avoir un O négatif sous la main.
45 minutes après, notre soldat était allongé sur des fauteuils. On l'avait recollé, bandé, il ne saignait plus et avait repris quelques couleurs.
Pendant qu'on s'occupait de soigner le mec, Tim et l'autre Marine avaient saucissonné les pirates de l'air avec toutes les ceintures et ceinturons qu'ils avaient récupérés et les avaient installés au fond de l’avion.
L'hôtesse appela la cabine de pilotage, palabra longuement et la porte s'ouvrit sur un pilote pâle comme un linge.
– Quelqu’un peut me dire ce qui s’est passé ?
– Je crois qu'on vient d’empêcher un détournement.
Il allait me répondre quand son copilote l'appela via les hauts parleurs.
Quelques minutes après, par les hauts parleurs, il nous apprit les attentats des Twin Towers et du Pentagone.
Un silence de mort régnait dans l’avion. Çà et là on entendait quelques sanglots et des gens qui murmuraient des prières.
On tourna un long moment pour finalement atterrir à l'aéroport de La Guardia au lieu de JFK . la porte était à peine ouverte qu’une horde d'agents du SWAT investit l'avion faisant hurler de terreur certaines personnes.
Ils furent obligés de porter les terroristes tellement Tim et le Marine les avaient bien attachés. Puis le FBI vérifia l'identité de chacun avant de nous avertir qu'on allait être consignés dans un hôtel le temps de notre interrogatoire.
Quelqu'un demanda si on pouvait téléphoner à nos familles afin de donner de nos nouvelles. Un des agents nous autorisa à le faire. Et aussitôt ce fut la ruée sur les portables.
À peine le téléphone sonna chez mes parents que ça décrochait. J'eus de la peine à reconnaître la voix de ma mère.
– Allô Maman, c'est Bé.
– C'est toi mon chéri ! Tu vas bien, et les autres ?
– Oui Man, on va tous bien. Je te raconterai ça en détail quand on rentrera.
– Liam, Tim, Marie, Joris et Rémi n’ont rien?
– Oui, oui! Pas de panique, on est tous vivant et au sol. On ne craint plus rien. Tu peux le dire aux parents de Tim et au reste de la famille ?
– On est tous là, Bé. Vous rentrez quand ?
– Je ne sais pas. Là, on va nous emmener dans un hôtel pour nous interroger. On vous tiendra au courant.
On vous fait tous de gros bisous.
– Nous aussi. Et…
elle ne put finir sa phrase. Elle avait éclaté en sanglots. La communication fut coupée.
Liam s'approcha de moi.
– Je viens d'avoir ma mère. Mon père appelait ta tante en même temps.
Et ta tante a dit qu'elle appellerait tes cousins. Bé, tu veux bien me serrer entre tes bras. J'ai eu si peur.
Je lui fis un gros câlin puis je le relâchais. Je me retournais et je vis le vieil homme qui pleurait silencieusement, tout tremblant.
– Ça ne va pas Monsieur ?
– Mon fils, il travaille dans les Twin Towers. Mais je sais qu'il n'était pas de service parce qu'il devait venir me chercher . Et lui doit se demander si j’étais dans l’un des avions!
– Vous avez son numéro de téléphone ? On peut essayer de l'appeler si vous voulez.
Liam, j'ai besoin de toi et de ton téléphone.
Le vieux monsieur lui tendit une carte et Liam appela le fixe. Ça sonna et il laissa un message en disant que son père était en bonne santé et qu'il pouvait le rappeler sur ce portable pour lui parler.
Puis il essaya le portable qui répondit aussitôt. Il parla quelques secondes à l'homme et lui passa le vieux monsieur qui maintenant pleurait de joie.
Il rendit son téléphone à Liam en le remerciant chaleureusement. Des ambulances arrivèrent et emportèrent le Marine blessé ainsi que quelques personnes trop traumatisées qui sanglotaient ou qui, trop choquées, ne pouvaient plus bouger.
C'est en bus scolaire qu'on alla jusqu'à l’hôtel. Et une fois dans la chambre Liam craqua complètement. J'appelais la réception et un toubib arriva et lui fit une piqûre de calmant.
Un moment après ça frappait à la porte et nos quatre amis entrèrent. On se serra tous, sans parler, sur le lit auprès de Liam pendant combien de temps? Je n'en sais rien. C’est le téléphone sonnant qui nous fit bouger. Marie répondit.
– S’il y'en a qui ont faim, il y a des sandwichs à la réception.
– Allez-y, je reste avec Liam, vous n'aurez qu'à m'en remonter un quand vous reviendrez.
On frappait à la porte. Marie alla ouvrir. C'était un gars du FBI.
– Comment va votre ami ?
– À présent, ça va, il dort!
– On aimerait vous interroger maintenant, vous vous en sentez capable ? En priorité il nous faudrait Jean-François, Timéo, Joris et Liam. Pour Liam, ça attendra. Mais vous, ça serait possible ?
On haussa tous les trois les épaules en même temps. Et mon estomac se fit entendre.
– On peut manger un bout avant, parce que sinon je crois que je vais tourner de l’œil.
– Certainement, je demande immédiatement à quelqu'un de monter des sandwichs.
– Ils sont à quoi vos sandwichs ?
– Vous avez le choix entre végétarien, au fromage ou poulet crudités.
Il nous laissa manger nos ‘poulet crudités’ et on nous répartit chacun dans une pièce. Il y avait déjà un gars du FBI dans le local où je pénétrais accompagné de l’agent qui m’avait pris en charge. Un troisième entra alors que je m’installais.
Une caméra filmait mon interrogatoire. Il me demandèrent d'abord de raconter ce qu'il s'était passé. Je repris donc à partir de mon réveil. Tous les trois prenaient des notes sans m’interrompre.
Quand j'eus fini de parler, ils me demandèrent si ça allait et si on pouvait continuer. Cette fois avec des questions, en recommençant dès le début: Les toilettes.
– Laquelle était hors service ?
– Celle de droite en allant en direction de la queue de l’appareil.
– Vous en êtes sûr ?
– Oui, tout à fait.
– Et quelle est l’hôtesse qui vous a dit d'aller à celles de l’avant ?
– Celle qu'il a parlé avec Daniel au téléphone.
Il fallut que je détaille tous mes faits et gestes dans les moindres détails. Mais aussi ceux qu'avaient fait les autres et dont je me souvenais.
– Donc, vous êtes sûr que Monsieur Hamer a mis sa canne exprès pour le faire tomber ?
– Pour ça il n'y a pas de doutes, c'est le plus beau croche patte que j'ai vu faire.
– Et Monsieur Weight a fait quoi ?
– Il lui a plongé dessus alors qu'il voulait se relever et je suis arrivé juste à temps pour qu'il ne se prenne pas un coup de cutter en donnant un coup de pied dans la figure du mec.
– Et le troisième, celui que vos amis ont maîtrisé, ça s’est passé comment ?
– J'ai juste vu que Tim le maîtrisait et Liam qui lui donnait un coup de pied dans les couilles, digne de Zidane, ce qui l'a séché net. Et comme ça criait à l'avant j'ai voulu aller voir ce qu'il se passait et c'est là que j'ai vu les deux Marines en train de s'occuper d'un autre terroriste. Celui qui n'a pas été blessé lui a coller une putain de droite puis j’ai chopé la canne du papy pour m'en servir d’arme. Et là, le Marine a été blessé parce qu'il était devant moi. Ça m'a permis de taper sur la main du mec qui a lâché son poignard, de douleur. Et on lui a fait son affaire.
Le Marine blessé a pu retourner s'asseoir à sa place et c'est Joris qui m'a appelé pour que je l'aide à le soigner.
– Vous avez une formation médicale ?
– On est tous les deux en école d’infirmier. Sa vie n'était pas en danger immédiat mais ça pissait pas mal le sang.
– Tenez, un calepin et un crayon. Réfléchissez bien, si vous vous souvenez de quoi que ce soit, notez-le de suite. Même une chose insignifiante. On va vous laisser réfléchir quelques minutes!
– Oh, attendez! Maintenant que vous le dites, y'a un détail qui me revient. Quand je me suis retourné pour voir comment ça se passait pour Tim et Liam, j'ai vu que la porte des toilettes de droite était ouverte.
– Vous en êtes sûr ?
– Oui, pratiquement. Un instant!
Je fermais les yeux et je me concentrais sur chaque seconde de la scène. Tim le maintenait. Il avait passé ses bras sous les siens et ses mains se rejoignaient derrière la nuque du gars qui gigotait. Liam qui s'élance et lui donne un coup de pied sauté dans les noix. Le gars qui hurle de douleur avant de s’écrouler, plié en deux, entrainant Tim qui s’abaisse… et oui, la porte des toilettes de droite était bien ouverte!
– Oui, j'en suis sûr. Je viens de me passer en tête la scène où Liam et Tim ont neutralisé l’un des terroristes et derrière eux, la porte des toilettes était ouverte. J'en suis sûr et certain.
– Je vous remercie, ce détail va nous aider. Je vous laisse rejoindre vos amis, si vous n’avez plus rien à nous dire pour l’instant.
Notre interrogatoire dura pratiquement quatre jours. On nous fit revivre, en nous questionnant, les moindre détails.
Ils recoupaient ce qu'on avait dit avec les témoignages des autres passagers et c'est là que j'ai appris que Joris avait failli mourir ou au moins servir d’otage.
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