18-04-2025, 11:10 AM
Aymeri apprend tout
Il fallait sans doute que cela arrivât : ces deux amis, depuis la seconde au lycée Amélie Mauresmo, se retrouvèrent sous la douche, ensemble, après une partie de campagne (pique-nique, et autres choses semblables) en fin de laquelle ils n’avaient pas voulu dormir avec les autres, dans la belle villa de Stéphane…
Bien sûr, on s’était vus sous la douche aussi, souvent, au lycée, mais bon ! Depuis trois ans qu’on était étudiant, cela ne s’était plus produit, évidemment.
Encore que ça aurait pu… Car Aymeri s’était vu souvent reprocher par Wilfried de ne pas faire de sport : le grand Wilfried pratiquait le basket, lui. Mais Aymeri se disait intellectuel, et artiste, surtout : il écrivait, dessinait, composait… sans espérer en vivre jamais : comme son ami, il suivait des études qui lui promettaient de jolis et juteux avenirs.
Wilfried était un mec superbe, physiquement, et si l’on s’avisait de regarder son visage… il était drôlement beau, çui-là ! Brun à l’œil bleu, avec une gueule taillée par une serpe fort artistique, il avait tout pour charmer le bon peuple, des p’tites filles aux arrières-grands-mères.
Sans qu’il en eût conscience, sûr qu’Aymeri y avait succombé, lui aussi. Mais on était amis, et la question ne se posait pas. Et là… il revoyait Wilfried… mais un peu plus âgé, et tellement plus beau qu’en ses souvenirs !
Dans la douche, Wilfried ne perdit pas de temps pour bander… et c’était bien une chose qu’Aymeri n’avait pas imaginée ! Car le chibre de Wilfried n’était pas une vaine fibre, qu’on se le dise ! Un magnifique chibre droit, lisse, long et moyennement épais, pourvu d’un prépuce ressemblant à celui d’Aymeri, et… Bref, une pine plus que superbe.
— Tu me savonnes vigoureusement, mec ? demanda — ou ordonna — Wilfried.
Aymeri s’exécuta, et évidemment, son patient lui recommanda de ne pas oublier le « chef-d’œuvre », comme il présenta sa bite… Où Aymeri eut un peu de mal à agir… mais il savonna bravement, quand même, le magnifique rondin qui s’offrait à lui.
— Bon ! J’m’occupe de ton cas ! fit enfin Wilfried… qui s’empara vivement du corps d’un Aymeri totalement dépassé.
Et de le frotter, frotter ! Comme un damné. Dire qu’Aymeri trouva ça désagréable serait prendre avec la réalité de scandaleuses libertés : car il jugea la méthode assez proche du divin, ce patient-là.
Qui bandait comme si Priape lui en eût soufflé le moyen. Mais après un petit et vif moment de cet exercice, Wilfried murmura :
— Bon, on arrête là, et…
Et le viril Wilfried de mener tout mouillé Aymeri vers sa chambre, où il le jeta littéralement sur le lit. Où il se jeta lui-même sur sa bite, qu’il emboucha avec un énorme soupir de satisfaction.
Notez qu’à ce même et précis moment, Aymeri en poussa un aussi, d’énorme soupir, et non moins satisfait ! Car… c’était bien sa première pipe, à ce p’tit gars !
Tableau, donc. Que vous voyez parfaitement de votre place, évidemment. En vous penchant un peu, vous pourriez aussi voir que Wilfried insérait un doigt mouillé entre les petites fesses d’Aymeri… qui gémit un peu plus.
— Je vais, je vais !... commença alors à crier le supplicié.
Wilfried lui serra alors la quéquette de toutes ses forces, ce qui calma le minet.
— Non, mon bébé d’amour ! Tu vas me niquer, maintenant !
— Aaah… Oooh…
— On est chauds tous les deux, hein, p’tit mec ? Tu vas me défoncer comme un malade, mon Aymeri ! Hop, on y va !
Et Wilfried de relever un Aymeri qui se croyait sur une autre planète. Et qui n’eut même pas le temps de croiser le regard de Wilfried avant qu’iceluy plongeât vers son petit trou sa langue conquérante.
Aymeri hurla, tant la sensation était inattendue… et plaisante. Wilfried le brouta comme un démon, une bonne dizaine de minutes, puis resuça Aymeri avant de se mettre en position de s’en faire démonter.
Dépassé depuis un bon moment, Aymeri, n’était plus en état de parlementer, ni de refuser quoi que ce fût… et il inséra sans difficulté sa jolie bite en le viril intérieur de son pote. Où celle-ci ne se trouva pas mal, disons-le tout de suite !
Alors il fit ce que la situation lui commandait : il niqua. Et comme Wilfried lui commandait d’y aller vraiment… il y alla vraiment. Et putain ! Ce fut bien bon.
Il gicla enfin, avec l’autorisation de Wilfried, en les profondeurs d’iceluy.
Soudain, Wilfried lui agrippa le cou et l’attira vers lui, aux fins de s’en faire embrasser : la bouche sur les lèvres du beau brun, Aymeri n’eut pas le loisir de réfléchir et laissa entrer sans regimber la langue fureteuse de son ami…
Aussi incroyable que cela puisse paraître, c’était son premier baiser, à cet enfant… Autant vous dire qu’il en comprit tout de suite le principe, et qu’il étonna même Wilfried par sa subite ardeur… Cet élégant jeune homme le laissa faire un bon moment avec un plaisir qu’il fit savoir en ronronnant.
M’enfin, alors que le néophyte relevait le museau pour respirer, il lui glissa :
— Tu me ferais pas jouir ? J’te demande pas de me sucer, bien sûr !...
Les joues bien rouges, Aymeri se jeta alors sans préavis sur le très joli rondin de Wilfried et l’emboucha sans plus de manières que ça… pour y effectuer sa première pipe. Là aussi, il se passa de la notice explicative, et pompa avec un tel entrain que Wilfried dut lui poser une main sur le crâne :
— Oh, pas si vite, sinon j’explose dans trente secondes !
— Excuse-moi, oh…
— T’excuse de rien, mais prends ton temps… si t’aimes autant que moi.
— Oui ! fit Aymeri en se réappropriant le superbe engin avec délicatesse.
Et là, il fit durer le plaisir, alternant les tempos et les méthodes de léchage comme s’il eût été un pro de la pipe ! À tel point que Wilfried dut le prier, bien plus tard :
— Maintenant t’y vas à fond, mon bébé, j’en peux plus !
Et à l’intense surprise de Wilfried, Aymeri se déchaîna, le portant à des sommets rarement atteints, et surtout… il avala tout le flot abondant que lui largua Wilfried dans le gosier.
— Ah ! Ah ! Ah !... Oh putain d’putain qu’c’est bon !
Cabré sur le lit, Wilfried ne jouait assurément pas la comédie ! En nage, Aymeri finit par laisser la belle bite, qui ne débandait point, et murmura :
— Oh… Wilfried… je t’ai pas choqué ?
— Hein ? Ho !... Ah ! Ah ! Ah ! Mais t’es fou, mon pote ! T’es génial, oui ! Oh putain d’putain qu’c’était bon ! T’es toujours comme ça ? demanda Wilfried à Aymeri, redressé sur un coude, et qui le regardait, comme hébété.
— Mais… fit le jeune homme, désarçonné, non, non… Première fois, souffla-t-il en baissant la tête.
— Hein ? s’écria Wilfried en se redressant vivement pour prendre Aymeri en ses bras, qu’est-ce que tu dis, là ?
— Ben… c’est vrai, et…
Alors Wilfried eut la surprise de sa soirée, car le frêle Aymeri fondit en larmes, et pas qu’un peu ! Vite récupéré par un Wilfried qui fut l’ONG du moment… et serra doucement, mais fermement le garçon contre lui.
Après quelques minutes où le désespéré finit par s’apaiser, il lui murmura :
— T’es tellement génial que… jamais j’aurais cru, non ! Alors t’es un génie !
— Oh, ça !
— Mais… Aymeri… t’avais jamais rien fait du tout, avant que je te… demanda Wilfried, inquiet.
— Non.
— Alors… c’est comme si je t’avais violé, non ?
— Non ! s’écria Aymeri en serrant plus fort Wilfried, non, tu m’as pas violé !
Et de reverser quelques larmichettes sur le sein bienveillant, et bien velu, de son ami.
— Est-ce que… Aymeri… t’es hétéro ?
— Non ! Enfin si ! Je…
— Tu sais pas , quoi. Si je peux t’aider d’un petit avis, c’est que tu fais ça bien, avec un mec. Merveilleusement, même. Merveilleusement, oui ! C’est d'jà une indication.
— Oh ! hoqueta Aymeri.
— Hep ! C’est pas un drame de faire bien l’amour, tu sais ? Au contraire, même ! Ah ! Ah ! Ah ! Tu serais bien le premier à t’en plaindre ! fit Wilfried, en joie.
Il y eut un petit silence ; Aymeri renifla et osa enfin :
— Toi, tu…?
— Figure-toi que j’en sais rien non plus. Non, j’me moque pas d’toi ! J’nique ici ou là, et j’me fais niquer, la preuve, mais… moi, c’est pas la bite ou la chatte qui me décideront, mais le cœur.
— Oh ! Toi ? sursauta Aymeri.
— Ça t’épate, hein ? Pourtant, c’est comme ça. Au fait ! Toi, la chatte ?
— Rien non plus.
— Bon ! Faut savoir, quand même ! Je t’organise une soirée découverte vite fait !
— Pas la peine, murmura Aymeri en posant le museau dans le cou de Wilfried.
— Et pourquoi ? demanda celui-ci en le repoussant doucement.
— J’ai ma réponse.
On se regarda drôlement, et Wilfried reprit :
— Mais… je suis pas le seul sur terre, et…
— Et t’es un garçon, oui, je sais. Pas besoin d’aller voir ailleurs, pour moi.
— Mais… murmura Wilfried, décidément embêté, t’es pas…
— Non, pas amoureux. Mais… merci pour… tout ça.
On se reregarda, avant de se sourire gentiment. Et ces garçons, lentement, se rapprochèrent et se rembrassèrent avec une vigueur tout empreinte de douceur aussi…
Puis Aymeri décida de partir, après pourtant une douche commune toute pleine de tendresses mutuelles… Où Wilfried eut une surprise de plus, au moment d’enlacer son ami, sur le pas de sa porte :
— Merci, mec ! Si ça te plaît, j’te nique quand tu veux et… toi aussi, tu me niques, tu voudrais ?
— Oh ! sursauta Wilfried, euh… Oui, oui, si !
— T’es un ange.
Et Aymeri accapara soudain la bouche d’un Wilfried totalement dépassé. Mais preneur, ça oui ! Lorsqu’on se sépara, émus, Wilfried aperçut derrière Aymeri la silhouette de son voisin d’en face, grande chose blonde et fadasse.
Il frissonna et se recula vivement, non sans mettre une main dans le cou d'Aymeri.
— À bientôt !
Aymeri descendit donc à la suite du voisin… qui l’attendait sur le palier du dessous.
— Bonjour ! Nicolas. T’es le p’tit ami de Wilfried ?
— Hein ? Heu… non, non !
— Ouf !
— Hein ?
— Ben oui : donc, vous êtes libres tous les deux… et comme vous êtes fort beaux, tous les deux…
Aymeri frissonna : ce mec venait de le mettre devant une évidence : il était gay, désormais. Non à cause de ce que venait de dire ce mec, mais…
On se regarda quelques secondes : l’autre était grand, blond, mince et pâle… tout le contraire de Wilfried ! Mais ses yeux d’un bleu délavé et son indéfinissable sourire, comme son fin menton lui donnaient une drôle d’allure… Un genre de Grand Duduche, en plus beau. Une sorte d’elfe aussi, en vérité.
— Alors si vous n’êtes pas ensemble… ça m’autorise à vous faire la cour, à chacun ? reprit le mec… qui n’avait pas l’air d’un violeur en série, non !
Aymeri dut sourire, qui ne répondit pas.
— J’vois que t’es d’accord, toi, au moins ! dit l’autre avec un sourire qui…
Un magnifique et doux sourire qui emporta tout de suite l’adhésion d’un Aymeri bien secoué par les événements récents, comme vous savez.
— Ne permettrez-vous pas, ma belle demoiselle
Qu’on vous offre le bras, pour faire le chemin ?
— Non, Monsieur ! je ne suis demoiselle, ni belle…
Et je n’ai pas besoin qu’on me donne la main !
Sans réfléchir, Aymeri venait de répondre, en chantant, à un Nicolas qui sourit davantage encore, et il leva la main, comme pour faire taire le garçon :
— Non, je ne vaux pas la suite !
— Et si je te disais que si ?
Pour nos lecteurs peu voisins de l’opéra, il importe de dire que cet échange est le premier de Faust et de Marguerite dans l’œuvre de Gounod, et que la suite en est :
— Par le ciel, quelle grâce et quelle modestie !
Oh, belle enfant, je t’aime !
Du moins Aymeri venait-t-il d’avouer à cet inconnu qu’il avait la même culture que lui…
Le grand blond sortit alors de sa poche une carte, qu’il tendit à Aymeri.
— Rassure-toi, je ne suis ni Faust, ni Méphisto. Juste un Nicolas que tu viens d’impressionner fortement. Au point que… c’est à toi seul que j’ai envie de faire la cour, maintenant. Ne permettrez-vous pas, mon gentil damoiseau ? chantonna-t-il tout bas.
— Je… Oh… fit Aymeri en rougissant fortement.
— Envoie-moi un message… même pour me dire juste que tu veux plus me revoir. Je te promets de ne pas m’imposer.
Ce fut complètement retourné que Aymeri vit alors Nicolas lui tourner le dos. En si peu de temps, ça faisait beaucoup, tout de même ! Il eut même alors envie de courir après le garçon…
Il respira un grand coup… Wilfried, d’abord, puis ce Nicolas… Le jour et la nuit, ces mecs… Et lui qui était encore puceau quelques heures plutôt !
Il se rappela alors la jolie phrase de Michel Tremblay dans son adorable roman, « La Nuit des princes charmants » : « Mieux vaut courir deux lièvres à la fois que traverser un champ sans en voir un seul ! ».
Encore que nettement dépassé par les événements, il tâcha de rassembler ses esprits : en vérité, il n’avait pas le couteau sous la gorge, et le plus simple était sûrement d’attendre un peu que ça se décante.
C’est que si les intenses moments passés dans les bras du viril Wilfried lui semblaient le sommet du bonheur terrestre (si, si, il en était là !), force lui était d’admettre que le voisin l'avait hautement troublé...
Or donc il décida ne répondre à l'un ni à l'autre, en cas d'appel... et ce lui fut dur, car les appels tombèrent justement en pluie serrée sur son frêle téléphone !
Et évidemment, le pauvret eut du mal à résister à la tentation de répondre... Mais il tint bon. Deux jours, pas plus.
C'était les vacances de Pâques, et il ne revit donc pas Wilfried à la fac. Un mél d'iceluy le décida quand même à réagir : « Croisé mon voisin qui m'a dit que vous alliez vous revoir... Il a l'air vicelard »
Aymeri crut devoir rectifier, aussi appela-t-il son pote, qui le convoqua immédiatement à déjeuner. Nicolas avait dit être étudiant aussi et donc en vacances, et il risquait de le croiser... Aussi prit-il son courage à deux mains pour répondre à l'invitation. Mieux ! il se munit d'une bouteille de bulles, au cas où il aurait la gorge sèche, en cours d'explication... Wilfried ayant eu la même idée, on trinqua en rigolant... et après quelques questions de ce garçon, Aymeri fit des aveux complets.
— Eh ben ! C'est que des bonnes nouvelles, ça !
— Hein ?
— T'as un amoureux... qui te plaît bien... et moi, les jours où il a ses règles !
— Ha ! T'as l'esprit large, toi !
— Aussi large que la rondelle, mon pote !
Aymeri pouffa, évidemment.
— Sauf que... y a rien de fait, avec ce... Nicolas, précisa-t-il. Et je sais pas du tout la suite.
— Vu qu'on a un peu de marge, côté bulles, si on le convoquait pour une audition en séance publique ?
— Oh ! Non, non !
— Oh ! Si, si ! Allez, j'y vais !
Sous l'œil effaré d'Aymeri, Wilfried se leva et sortit, pour revenir une minute plus tard, le fin Nicolas sous le bras... qui lui même avait une bouteille de bulles en main. On s'esclaffa, et Wilfried commenta :
— La journée va être humide !
Aymeri était fortement gêné par la présence de Nicolas... sous le nez de Wilfried. Or le voisin fut d'une remarquable discrétion, au point que Wilfried se demanda un temps si Aymeri ne l'avait point baratiné... avant de comprendre que Nicolas protégeait tout simplement Aymeri.
Alors il décida de mettre les pieds dans le plat... où il sauta les pieds joints, justement !
— Tu sais qu'Aymeri m'a appris plein de choses, côté intime ?
— Il a pourtant pas l'air d'un polisson !
— Mais il est doué !
— Wilfried ! protesta Aymeri.
— C'est pas un crime, d'être doué... pour ça, affirma doucement Nicolas en souriant à Aymeri, qui baissa les yeux.
— Bien dit ! fit Wilfried.
Alors Nicolas eut soin d'orienter la conversation vers des sujets moins... et plus consensuels, ce dont Aymeri lui sut fort gré. Mais il sembla que ça n'arrangeait pas les affaires d'un Wilfried qui tenta mainte fois de ramener les propos sur le terrain galant... et qui finit par y arriver :
— T'as un p'tit amoureux, dans ta vie, Nicolas ?
— Non, mais des projets...
— Combien ?
— Deux, fit Nicolas en souriant, et en regardant successivement les deux autres dans les yeux. Mais... je commence à me faire une idée... sur le cheval gagnant !
Les autres pouffèrent, mais sous le regard de Nicolas, Aymeri baissa les yeux. À la surprise des deux autres, Wilfried déclara doucement :
— Bon ! Là, je crois que tout est dit... sur ce sujet. Et si on trinquait,en parlant d'autre chose ?
On trinqua donc — il y avait de la marge — et Wilfried s'efforça de faire rire en disant un maximum de conneries. Malgré les amuse-gueule qu'il proposa régulièrement, ces jeunes gens finirent bien par se trouver en ribote [vieux : excès de table ou de boisson], mais... Mais Wilfried avait remarqué depuis longtemps que Nicolas, collé à Aymeri sur le minuscule et antique canapé de son studio, tenait la main d'Aymeri... qui ne se défilait pas.
Et puis... les têtes de ces jeunes gens commençaient à dodeliner gentiment. Wilfried décréta soudain :
— Nicolas ! Pourquoi t'irais pas montrer tes précieux lambris à notre ami Aymeri ? En emportant la bouteille, bien sûr !
Les garçons se regardèrent niaisement... et Nicolas souffla :
— Mon grand salon est de Boffrand... ça te dit ?
— Je suis pas la Princesse !
— Tu en seras le prince, alors ! [allusion au Salon de la Princesse de l'hôtel de Soubise à Paris, merveille Louis XV]
— Bon, c'est parti ! fit Wilfried en se levant, chopant la bouteille au passage. Allez, les mecs !
Les garçons se regardèrent et Nicolas se leva, tirant Aymeri .
— Vous me raconterez ? demanda Wilfried.
On ne lui répondit pas, et il ne fallut pas trente secondes pour que ces jeunes gens s'embrassassent de la plus bavouilleuse façon.
— Au fait... J't'ai menti... J'ai prêté mon salon rocaille au Louvre !
— Eh ben... on dira que c'est toi, qu'es rocaille !
— T'es mignon !
Pas besoin de vous décrire la suite : elle fut tendre au-delà du raisonnable... Cette liane pâle de Nicolas électrisa autant Aymeri que la jolie et velue virilité de Wilfried.
Sauf que là... Nicolas fut plus que tendre, et de beaucoup. D'où vint qu'au matin, on ne pouvait nier qu'on s'aimait... mais on ne se l'osa dire enore, et Aymeri regagna ses quartiers après moult bisous bien mouillés.
Où il pleura longuement, car le moment était l'importance. La révélation de sa gaytitude, le plaisir pris en les bras du rude Wilfried, puis en ceux du fluide Nicolas, les mots, soupirs et caresses échangés avecc iceluy... et tout ça en si peu de temps !
Les yeux à peine secs, il eut un appel de Wilfried.
— Je viens aux nouvelles ! Bonne nuit ?
— Ben...oui, très bonne, même.
— Donc t'es casé ?
— Oh, ça je sais pas encore, mais...
— Allez, on dira que c'est bon ! C'est juste dommage qu'on n'ait pas essayé plus tôt ensemble, tous les deux...
— Parce que tu...?
— J'en aurais bien repris une petite resucée, oui !
Mais les dés étaient jetés. Or donc, Aymeri découvrit sa nouvelle vie en les bras d'un Nicolas tendre et attentionné bien au delà de l'imaginable...
À qui il conta, deux mois plus tard, le dernier regret de Wilfried.
— Oh ! Tu sais qu'il me plaît fortement, ton hétéro de copain et... pourquoi pas lui apprendre les bonnes manières ?
Ainsi fut fait.
4. IV. 2025
Amitiés de Louklouk !