13-11-2022, 12:44 AM
Texte republié, après le naufrage du changement de lociciel...
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Le Jouet de Florentin
— Tu sais quoi ? Je me suis acheté un p’tit jouet, déclara Florentin à son ami Matthieu, ce vendredi soir.
Ces garçons venaient de passer avec succès leurs partiels, étant en première année de fac. Dix-neuf ans chacun, et amis depuis la troisième au lycée Amélie Mauresmo.
— Tu te mets aux jeux vidéo, ou au train électrique ?
— Tu m’prends pour une petite fille ? Viens chez moi, que j’te montre !
Munis d’un pack de Stella Artois, on alla donc à la chambre de Florentin, sise à trois stations de tramway. La première gorgée avalée, vite suivie d’une autre, Matthieu demanda enfin :
— Bon, tu me le montres, ton jouet ?
— J’te préviens, c’est…
— Bon ! T’assumes, ou j’me tire !
— V’là !
Et Florentin d’aller quérir dans un tiroir un superbe gode rose, en forme d’épée, avec une garde et une poignée.
— Oh, putain ! gémit Matthieu, mais… t’as viré ta cuti ? Ou c’est pour ta Rosalie ?
— Non, c’est pour moi… et j’ai rien viré du tout. D’ailleurs ça reste entre nous, hein ? Tu dis rien à personne, même pas à ta copine, tu promets ?
— Oui, bien sûr.
— En fait, j’ai maté des trucs sur Internet, et j’ai fini par avoir envie d’essayer, voilà.
— Mais… tu pouvais pas essayer avec… des bougies, par exemple ? Ou des carottes ? fit Matthieu, effaré.
— J’l’ai fait. Maintenant, ce sera ça.
— Et alors ?
— Pas encore inauguré.
On but encore quelques gorgées, en silence. Florentin reprit, d’une petite voix :
— Tu vas niquer, là ?
— Non, elle est partie pour les vacances… Je suis veuf pendant au moins un mois. Rosalie ?
— Pareil. Est-ce que… t’es choqué, de voir ça ?
— Non, chuis pas un bébé ! Étonné, seulement.
— Je voudrais l’essayer.
— D’ac’ ! Je finis ma bière, et je te laisse !
— Non. J’aimerais… que tu sois là.
— Oh ! Mais…
— Matthieu ! On a fait des partouzes ensemble… On se connaît… de vue, non ? Tu veux un coup de raide, pour te donner du courage ?
— Euh… Oui… fit un Matthieu très décontenancé.
On s’envoya une belle dose de vodka, et Florentin se leva, pour se déloquer ; il recommanda à Matthieu de ne pas lésiner sur la vodka, juste le temps qu’il aille se préparer. Ce qui ne prit pas des heures… tandis que Matthieu se resservit une dose à endormir un rhinocéros.
— Tu te mettrais pas à poil ? demanda Florentin. J’aurais l’impression d’être un peu moins exhib’ !
Un peu parti, Matthieu obéit sans mot dire. Et Florentin se mit le cul en l’air sur son lit, pour se masser la rondelle avec du gel — Matthieu remarqua qu’il avait acheté un grand bidon ! — et commencer à se doigter.
Assis au pied du lit, regardait, un peu hébété : s’il eût jamais pensé se retrouver en telle situation !
Le gode entra doucement, très doucement en Florentin. Mais juste le gland. Florentin soupira :
— Tu voudrais pas le pousser, un peu ?
Et Matthieu de saisir la poignée du gode, et d’œuvrer, délicatement.
— Ça va ?
— Oui… Vas-y… doucement… Oui… Continue…
Matthieu poussait toujours l’engin, lentement.
— T’as pas mal ?
— Non, non… Ça rentre… Tu peux ressortir, et rerentrer… s’te plaît ?
Matthieu s’exécuta consciencieusement.
— Je t’embête pas trop, là ? demanda Florentin.
— Non, non.
Alors Matthieu se mit à faire aller et venir le gode ; à chaque fois que l’objet entrait, il allait un peu plus profondément, et Florentin grognait sa satisfaction.
Enfin, et à la stupéfaction de Matthieu, l’engin entier entra en Florentin. Soit vingt-huit centimètres ! On l’avait mesuré avait de commencer.
— Vas-y, vas-y fort ! gémit Florentin.
Martin s’activa donc, et les encouragements de Florentin ne tardèrent pas ! Mais… ce que Matthieu ne pensait pas fut que, dans sa position, Florentin le voyait… à qui ses cuisses écartées laissaient en effet entrevoir Matthieu, à genoux derrière lui… et se branlant joliment !
Après un temps de godage intensif, Florentin cria :
— Matthieu ! Tu me la mets, toi !
— Oh non, non !… geignit l’interpellé.
— Si ! T’as envie, je vois bien ! Viens ! Allez !
Matthieu bandait à mort, de par la séquence précédente, et il ne résista pas longtemps aux appels de la sirène… Il vint mettre son beau vit droit et lisse en le trou béant de son ami, où il entra comme dans un moulin.
Il s’y activa délicatement, mais Florentin ordonna :
— Baise-moi bien à fond, vas-y, Matthieu !
Dès ce moment, Matthieu n’eut plus besoin de conseils : il n’était plus puceau depuis longtemps, et si c’était son premier cul de mec, il savait fourrer !
— Prends ton temps, Mat’ ! J’adore !
Matthieu ne le dit, pas… mais il adorait aussi ! Et donc cet agréable moment dura… jusqu’à ce que Florentin désirât se mettre sur le dos. Là, les garçons se regardèrent en face, et Matthieu ne résista pas à l’immense sourire de son ami.
Qu’il bourra derechef, exactement selon les indications de tempo d’iceluy. Et encore un bon moment…
— T’as de l’endurance, toi ! fit enfin Florentin.
— Toi aussi ! Car avec les meufs…
— Va à ton rythme, Mat’ ! J’adore…
Alors Matthieu fourra selon son inspiration, et pendant encore des quarts d’heure… Avant de jouir en gémissant comme un damné.
— Tu me fais jouir, aussi ? demanda Florentin en montrant son chibre, qu’il avait sur la fin, mené à son extrême roideur.
Matthieu sourit et prit le vit en main, qu’il branla vigoureusement, faisant gicler haut un Florentin qui cria.
— Oh, p’tain, que c’était bon, mon Mat’ ! Première fois que je jouis aussi bien !
— Enchanté !
— Et toi ?
— Ben… première fois que je fourre aussi longtemps ! fit Matthieu, obligé de sourire.
— Tu sais quoi ? Je vais larguer la Rosalie.
— Hein ? Parce que je t’ai…
— …baisé, oui. Rassure-toi, je te demande pas en mariage ! Mais… la Rosalie me fait chier… et les meufs aussi, en fait. Je sais qu’elle te plaît : je te l’offre.
— Oh ! Mais…
— Je suis cru, je sais… mais tu viens de me donner la preuve que la vraie vie, c’est pas de bourrer des connasses qui sucent mal, et qui te font chier le reste du temps !
— Hep ! Je t’ai pas sucé, moi !
— C’est vrai. Mais moi je te sucerai… si tu veux bien.
— Mais… fit Matthieu, désemparé : il ne s’attendait pas à tout ça, du tout ! T’es sûr de toi, là ?
— Ouais. Tu lui dis rien, et tu la dragues un max. Chuis sûr qu’elle craque vite fait ! Tu te l’embourbes gaiement… et moi je te suce.
— T’as une vision des choses, toi ! fit Matthieu, épaté.
— Faut être réaliste. Est-ce que… tu crois que t’auras envie de me la remettre, ta magnifique pine ?
— Ah ! Ben… Je sais pas… Oui, s’tu veux.
— Ça me ferait plaisir… T’as été génial, mon Matthieu. Et bien sûr, j’te suce dès que t’es en forme !
— Ooooh !... soupira Matthieu, fort désemparé. T’es pas forcé, tu sais ?
— Ça me ferait plaisir.
— Mais… tu l’as d'jà fait ?
— Non. C’est pourquoi… je voudrais que ce soit toi.
Matthieu ne sut que répondre. Tant de choses bizarres lui tombaient sur le nez, soudain ! Bien sûr, que Florentin était son meilleur ami, mais de là à…
Néanmoins… il garda en tête la Rosalie, qui lui avait toujours plu… avant qu’elle mît la main sur Florentin. Et il se promit de ne pas tarder… Sauf que… ni sa meuf, ni la Rosalie ne seraient de retour en ville avant plus d’un mois !
— Tu dors ici ? demanda Florentin, dont la chambre était pourvue d’un grand lit, ce qui facilitait avantageusement les relations mondaines, comme vous le pensez. À moins que t’aies une chatte en vue, p’tit cochon !
— Zéro chatte !
— Bon ! On descend, et on s’achète de quoi se faire un réveillon de fin d’année… universitaire !
Matthieu n’avait jamais vu son ami si rayonnant… et il se demanda ce que ça cachait. Quoi ? Florentin, amoureux de lui ? Et il ne se serait aperçu de rien, pendant toutes ces années d’amitié ? Il s’avoua en lui-même qu’il avait aimé voir le visage réjoui de son ami pendant qu’il le niquait, mais… Oh ! Où tout cela le mènerait-il ?
On ne fit pas dans le grand luxe, compte tenu des finances de chacun, mais on remonta quand même avec des bulles et de la truite fumée, et autres petites choses.
Florentin se déloqua en rentrant… et Matthieu se sentit obligé d’en faire autant. Drôle d’ambiance, en vérité ! Mais le bonheur visible de Florentin le touchait. On trinqua aux bulles, et l’on causa de tout et de rien… et surtout pas de nanas ! Enfin, Matthieu osa poser la question qui le taraudait :
— Y a longtemps que tu sais… aimer les mecs ?
— Longtemps que je m’en doutais… sans vouloir savoir. Puis j’ai commencé, avec mes p’tits objets… là, j’ai eu l’occasion de faire un essai en vrai. Merci, Matthieu.
— Mais… objecta Matthieu, être gay, c’est pas seulement se faire enculer… je crois ?
— Je le sais bien. Toi, tu viens de m’apprendre qu’il fallait pas tout mélanger… le plaisir, et le sentiment. Et si… la partie plaisir te convient, alors… Et puis, quand ta Madame sera revenue… je reprendrai mon jouet. Vu que tu baiseras aussi la Rosalie !
— Oh ! T’as une façon de présenter les choses…
— Réaliste !
Matthieu regarda son ami, incertain : est-ce que Florentin n’était pas en train de lui proposer autre chose, au contraire ? Florentin vit son trouble.
— Fais pas cette tête-là, mon Matthieu ! Si c’est pas ta meuf ou mon ex, t’en as cinquante à ta porte tous les soirs, tellement t’es beau, sexy, gentil, et tout !
— Pas besoin de cinquante ! Une seule me suffirait… La bonne !
— Je postule !
— Toi ? fit Matthieu, à la fois surpris et touché.
— Et pourquoi pas ? Je me sens pas plus con ni moins doué que ta Juliette pour te faire aimer la vie.
— Mais, Florentin ! Qu’est-ce que tu dis, là ?
— Je dis que… on a un mois pour parler de nous… à nous… si tu veux.
— Florentin !... Je…
— Bon ! On boit ! Faisons, provisoirement, comme si on était bien, tous les deux, là…
— Mais bien sûr qu’on est bien ! protesta Matthieu.
On trinqua en se souriant, et Matthieu se représenta la situation : être nu avec son meilleur ami, dont il venait d’apprendre la gaytitude, et dont il lui semblait bien avoir reçu une déclaration… qui ne l’avait du reste pas plus choqué que ça. Et après l’avoir baisé dans les grandes largeurs, surtout ! Oh ! Que ça devenait compliqué, tout ça !
Florentin fut exquis en toutes choses, et quand on dut se coucher, il proposa à Matthieu de ne point le toucher.
— Promets rien, et fais… ce qui nous fait plaisir.
— Oh ! Matthieu ! T’es un ange !
Ce début de nuit fut un genre de paradis, tant pour celui qui en voulait, que pour celui qui laissa faire… en toute bienveillance. Au matin Matthieu regarda son ami encore ensommeillé. Et il le trouva beau. Et… le plus délicatement du monde, il approcha sa bouche de la pine bien raide qu’arborait Florentin, et…
— Oooh… Je rêvais que… et c’est vrai ! P’tit ange !...
Ces jeunes gens eurent un bon mois pour apprendre à se connaître de près, avant le retour de ces dames. Qui leur posa problème… Mais on s’en sortit, à deux. Et depuis on s’amuse avec le jouet de Florentin… et l’on s’aime, surtout !
1. III. 2021
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Le Jouet de Florentin
— Tu sais quoi ? Je me suis acheté un p’tit jouet, déclara Florentin à son ami Matthieu, ce vendredi soir.
Ces garçons venaient de passer avec succès leurs partiels, étant en première année de fac. Dix-neuf ans chacun, et amis depuis la troisième au lycée Amélie Mauresmo.
— Tu te mets aux jeux vidéo, ou au train électrique ?
— Tu m’prends pour une petite fille ? Viens chez moi, que j’te montre !
Munis d’un pack de Stella Artois, on alla donc à la chambre de Florentin, sise à trois stations de tramway. La première gorgée avalée, vite suivie d’une autre, Matthieu demanda enfin :
— Bon, tu me le montres, ton jouet ?
— J’te préviens, c’est…
— Bon ! T’assumes, ou j’me tire !
— V’là !
Et Florentin d’aller quérir dans un tiroir un superbe gode rose, en forme d’épée, avec une garde et une poignée.
— Oh, putain ! gémit Matthieu, mais… t’as viré ta cuti ? Ou c’est pour ta Rosalie ?
— Non, c’est pour moi… et j’ai rien viré du tout. D’ailleurs ça reste entre nous, hein ? Tu dis rien à personne, même pas à ta copine, tu promets ?
— Oui, bien sûr.
— En fait, j’ai maté des trucs sur Internet, et j’ai fini par avoir envie d’essayer, voilà.
— Mais… tu pouvais pas essayer avec… des bougies, par exemple ? Ou des carottes ? fit Matthieu, effaré.
— J’l’ai fait. Maintenant, ce sera ça.
— Et alors ?
— Pas encore inauguré.
On but encore quelques gorgées, en silence. Florentin reprit, d’une petite voix :
— Tu vas niquer, là ?
— Non, elle est partie pour les vacances… Je suis veuf pendant au moins un mois. Rosalie ?
— Pareil. Est-ce que… t’es choqué, de voir ça ?
— Non, chuis pas un bébé ! Étonné, seulement.
— Je voudrais l’essayer.
— D’ac’ ! Je finis ma bière, et je te laisse !
— Non. J’aimerais… que tu sois là.
— Oh ! Mais…
— Matthieu ! On a fait des partouzes ensemble… On se connaît… de vue, non ? Tu veux un coup de raide, pour te donner du courage ?
— Euh… Oui… fit un Matthieu très décontenancé.
On s’envoya une belle dose de vodka, et Florentin se leva, pour se déloquer ; il recommanda à Matthieu de ne pas lésiner sur la vodka, juste le temps qu’il aille se préparer. Ce qui ne prit pas des heures… tandis que Matthieu se resservit une dose à endormir un rhinocéros.
— Tu te mettrais pas à poil ? demanda Florentin. J’aurais l’impression d’être un peu moins exhib’ !
Un peu parti, Matthieu obéit sans mot dire. Et Florentin se mit le cul en l’air sur son lit, pour se masser la rondelle avec du gel — Matthieu remarqua qu’il avait acheté un grand bidon ! — et commencer à se doigter.
Assis au pied du lit, regardait, un peu hébété : s’il eût jamais pensé se retrouver en telle situation !
Le gode entra doucement, très doucement en Florentin. Mais juste le gland. Florentin soupira :
— Tu voudrais pas le pousser, un peu ?
Et Matthieu de saisir la poignée du gode, et d’œuvrer, délicatement.
— Ça va ?
— Oui… Vas-y… doucement… Oui… Continue…
Matthieu poussait toujours l’engin, lentement.
— T’as pas mal ?
— Non, non… Ça rentre… Tu peux ressortir, et rerentrer… s’te plaît ?
Matthieu s’exécuta consciencieusement.
— Je t’embête pas trop, là ? demanda Florentin.
— Non, non.
Alors Matthieu se mit à faire aller et venir le gode ; à chaque fois que l’objet entrait, il allait un peu plus profondément, et Florentin grognait sa satisfaction.
Enfin, et à la stupéfaction de Matthieu, l’engin entier entra en Florentin. Soit vingt-huit centimètres ! On l’avait mesuré avait de commencer.
— Vas-y, vas-y fort ! gémit Florentin.
Martin s’activa donc, et les encouragements de Florentin ne tardèrent pas ! Mais… ce que Matthieu ne pensait pas fut que, dans sa position, Florentin le voyait… à qui ses cuisses écartées laissaient en effet entrevoir Matthieu, à genoux derrière lui… et se branlant joliment !
Après un temps de godage intensif, Florentin cria :
— Matthieu ! Tu me la mets, toi !
— Oh non, non !… geignit l’interpellé.
— Si ! T’as envie, je vois bien ! Viens ! Allez !
Matthieu bandait à mort, de par la séquence précédente, et il ne résista pas longtemps aux appels de la sirène… Il vint mettre son beau vit droit et lisse en le trou béant de son ami, où il entra comme dans un moulin.
Il s’y activa délicatement, mais Florentin ordonna :
— Baise-moi bien à fond, vas-y, Matthieu !
Dès ce moment, Matthieu n’eut plus besoin de conseils : il n’était plus puceau depuis longtemps, et si c’était son premier cul de mec, il savait fourrer !
— Prends ton temps, Mat’ ! J’adore !
Matthieu ne le dit, pas… mais il adorait aussi ! Et donc cet agréable moment dura… jusqu’à ce que Florentin désirât se mettre sur le dos. Là, les garçons se regardèrent en face, et Matthieu ne résista pas à l’immense sourire de son ami.
Qu’il bourra derechef, exactement selon les indications de tempo d’iceluy. Et encore un bon moment…
— T’as de l’endurance, toi ! fit enfin Florentin.
— Toi aussi ! Car avec les meufs…
— Va à ton rythme, Mat’ ! J’adore…
Alors Matthieu fourra selon son inspiration, et pendant encore des quarts d’heure… Avant de jouir en gémissant comme un damné.
— Tu me fais jouir, aussi ? demanda Florentin en montrant son chibre, qu’il avait sur la fin, mené à son extrême roideur.
Matthieu sourit et prit le vit en main, qu’il branla vigoureusement, faisant gicler haut un Florentin qui cria.
— Oh, p’tain, que c’était bon, mon Mat’ ! Première fois que je jouis aussi bien !
— Enchanté !
— Et toi ?
— Ben… première fois que je fourre aussi longtemps ! fit Matthieu, obligé de sourire.
— Tu sais quoi ? Je vais larguer la Rosalie.
— Hein ? Parce que je t’ai…
— …baisé, oui. Rassure-toi, je te demande pas en mariage ! Mais… la Rosalie me fait chier… et les meufs aussi, en fait. Je sais qu’elle te plaît : je te l’offre.
— Oh ! Mais…
— Je suis cru, je sais… mais tu viens de me donner la preuve que la vraie vie, c’est pas de bourrer des connasses qui sucent mal, et qui te font chier le reste du temps !
— Hep ! Je t’ai pas sucé, moi !
— C’est vrai. Mais moi je te sucerai… si tu veux bien.
— Mais… fit Matthieu, désemparé : il ne s’attendait pas à tout ça, du tout ! T’es sûr de toi, là ?
— Ouais. Tu lui dis rien, et tu la dragues un max. Chuis sûr qu’elle craque vite fait ! Tu te l’embourbes gaiement… et moi je te suce.
— T’as une vision des choses, toi ! fit Matthieu, épaté.
— Faut être réaliste. Est-ce que… tu crois que t’auras envie de me la remettre, ta magnifique pine ?
— Ah ! Ben… Je sais pas… Oui, s’tu veux.
— Ça me ferait plaisir… T’as été génial, mon Matthieu. Et bien sûr, j’te suce dès que t’es en forme !
— Ooooh !... soupira Matthieu, fort désemparé. T’es pas forcé, tu sais ?
— Ça me ferait plaisir.
— Mais… tu l’as d'jà fait ?
— Non. C’est pourquoi… je voudrais que ce soit toi.
Matthieu ne sut que répondre. Tant de choses bizarres lui tombaient sur le nez, soudain ! Bien sûr, que Florentin était son meilleur ami, mais de là à…
Néanmoins… il garda en tête la Rosalie, qui lui avait toujours plu… avant qu’elle mît la main sur Florentin. Et il se promit de ne pas tarder… Sauf que… ni sa meuf, ni la Rosalie ne seraient de retour en ville avant plus d’un mois !
— Tu dors ici ? demanda Florentin, dont la chambre était pourvue d’un grand lit, ce qui facilitait avantageusement les relations mondaines, comme vous le pensez. À moins que t’aies une chatte en vue, p’tit cochon !
— Zéro chatte !
— Bon ! On descend, et on s’achète de quoi se faire un réveillon de fin d’année… universitaire !
Matthieu n’avait jamais vu son ami si rayonnant… et il se demanda ce que ça cachait. Quoi ? Florentin, amoureux de lui ? Et il ne se serait aperçu de rien, pendant toutes ces années d’amitié ? Il s’avoua en lui-même qu’il avait aimé voir le visage réjoui de son ami pendant qu’il le niquait, mais… Oh ! Où tout cela le mènerait-il ?
On ne fit pas dans le grand luxe, compte tenu des finances de chacun, mais on remonta quand même avec des bulles et de la truite fumée, et autres petites choses.
Florentin se déloqua en rentrant… et Matthieu se sentit obligé d’en faire autant. Drôle d’ambiance, en vérité ! Mais le bonheur visible de Florentin le touchait. On trinqua aux bulles, et l’on causa de tout et de rien… et surtout pas de nanas ! Enfin, Matthieu osa poser la question qui le taraudait :
— Y a longtemps que tu sais… aimer les mecs ?
— Longtemps que je m’en doutais… sans vouloir savoir. Puis j’ai commencé, avec mes p’tits objets… là, j’ai eu l’occasion de faire un essai en vrai. Merci, Matthieu.
— Mais… objecta Matthieu, être gay, c’est pas seulement se faire enculer… je crois ?
— Je le sais bien. Toi, tu viens de m’apprendre qu’il fallait pas tout mélanger… le plaisir, et le sentiment. Et si… la partie plaisir te convient, alors… Et puis, quand ta Madame sera revenue… je reprendrai mon jouet. Vu que tu baiseras aussi la Rosalie !
— Oh ! T’as une façon de présenter les choses…
— Réaliste !
Matthieu regarda son ami, incertain : est-ce que Florentin n’était pas en train de lui proposer autre chose, au contraire ? Florentin vit son trouble.
— Fais pas cette tête-là, mon Matthieu ! Si c’est pas ta meuf ou mon ex, t’en as cinquante à ta porte tous les soirs, tellement t’es beau, sexy, gentil, et tout !
— Pas besoin de cinquante ! Une seule me suffirait… La bonne !
— Je postule !
— Toi ? fit Matthieu, à la fois surpris et touché.
— Et pourquoi pas ? Je me sens pas plus con ni moins doué que ta Juliette pour te faire aimer la vie.
— Mais, Florentin ! Qu’est-ce que tu dis, là ?
— Je dis que… on a un mois pour parler de nous… à nous… si tu veux.
— Florentin !... Je…
— Bon ! On boit ! Faisons, provisoirement, comme si on était bien, tous les deux, là…
— Mais bien sûr qu’on est bien ! protesta Matthieu.
On trinqua en se souriant, et Matthieu se représenta la situation : être nu avec son meilleur ami, dont il venait d’apprendre la gaytitude, et dont il lui semblait bien avoir reçu une déclaration… qui ne l’avait du reste pas plus choqué que ça. Et après l’avoir baisé dans les grandes largeurs, surtout ! Oh ! Que ça devenait compliqué, tout ça !
Florentin fut exquis en toutes choses, et quand on dut se coucher, il proposa à Matthieu de ne point le toucher.
— Promets rien, et fais… ce qui nous fait plaisir.
— Oh ! Matthieu ! T’es un ange !
Ce début de nuit fut un genre de paradis, tant pour celui qui en voulait, que pour celui qui laissa faire… en toute bienveillance. Au matin Matthieu regarda son ami encore ensommeillé. Et il le trouva beau. Et… le plus délicatement du monde, il approcha sa bouche de la pine bien raide qu’arborait Florentin, et…
— Oooh… Je rêvais que… et c’est vrai ! P’tit ange !...
Ces jeunes gens eurent un bon mois pour apprendre à se connaître de près, avant le retour de ces dames. Qui leur posa problème… Mais on s’en sortit, à deux. Et depuis on s’amuse avec le jouet de Florentin… et l’on s’aime, surtout !
1. III. 2021
Amitiés de Louklouk !