04-09-2020, 03:25 PM
2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (107 / 150) (Afrique) (Gauthier)
Le véhicule bringuebale dans tous les sens en suivant les ornières de la piste, André tient la main de son petit-fils Gauthier qui encore une fois s’est replongé dans son monde où il n’y a nulle place pour ceux qui le côtoient dans la vie réelle.
La décision a été vite prise de faire ce voyage et André a été beaucoup aidé pour qu’il puisse se faire le plus tôt possible, Florian lui ayant assuré qu’il permettrait à Gauthier de remettre une bonne fois pour toutes, les pieds dans la réalité.
Une énorme croix rouge peinte sur le vieux bâtiment qui apparaît au loin, le fait soupirer de contentement car les cinq cents kilomètres en voiture lui en ont paru le double et il ne sent plus ses reins, ses cinquante ans commençant à peser sur sa forme d’antan.
Plusieurs personnes sortent du bâtiment, un vieil homme au milieu de deux jeunes autochtones nus ou presque si ce n’est ces étranges bambous ceignant leurs reins et cachant la hampe de leur sexe.
Le père Antoine sourit en accueillant l’homme accompagné du jeune autiste.
- Vous avez fait bon voyage ?
- (André) ne serait-ce la traversée de cette brousse, tout a été parfait.
- Entrez dans la maison si vous le voulez bien, vous pourrez vous reposer dans de confortables fauteuils. Les garçons vont s’occuper de vos bagages.
Taha et Naomé ne se le font pas dire deux fois et emportent les valises de leurs visiteurs, non sans jeter un regard curieux sur le jeune blanc au regard absent qui dodeline de la tête depuis son arrivée.
Le père Antoine s’assoit en face de ses invités, lui aussi observe sans y paraître le jeune Gauthier et ne serait-ce son expression ou plutôt son manque d’expression, il le trouverait plutôt beau garçon avec ses cheveux bouclés lui faisant comme un casque au-dessus de la tête et son visage rond fort agréable à regarder.
Ses yeux se reportent sur l’homme qui visiblement apprécie le confort du siège après son long périple sur la piste cabossée qui mène au dispensaire.
- Vous êtes médecin n’est-ce pas ?
- C’est exact, neurologue pour tout dire.
- Vous connaissez bien Florian il me semble ?
- Bien est un bien grand mot quand il s’agit de ce garçon, disons que nous avons souvent eu l’occasion de travailler ensemble et qu’une amitié très forte s’est mise en place petit à petit, saviez-vous que je lui dois beaucoup ?
Le père Antoine hoche la tête en signe d’acquiescement.
- J’ai entendu parler de votre maladie, je dois dire que le jour où je l’ai apprise mais surtout la façon dont « Flo » lui a trouvé un traitement m’a laissé dubitatif.
André sort de sa poche une petite pochette dans laquelle se trouvent de minuscules sachets, il les montre au père Antoine en souriant.
- Comme dirait Florian, c’est mon antivirus pour mon disque dur Hi ! Hi !
- Ce garçon a toujours une étrange façon d’appeler les choses j’en conviens, maintenant le but de votre voyage concerne essentiellement votre petit-fils et d’après ce que j’en ai compris, faire revenir auprès des siens celui qui longtemps en a été éloigné.
- J’avoue mon père que je n’ai pas forcement tout saisi de toute cette histoire qui me paraît pour le moins rocambolesque.
- D’étranges êtres se sont posés il y a de cela presque dix-neuf ans dans cette clairière où tout a commencé, il y a fallu que leurs arrivées coïncident malencontreusement avec le passage de cet avion et que cet accident terrible ait lieu, ne laissant comme survivant qu’un bébé d’à peine quelques mois.
- Florian ?
- Exactement !! Il me fut apporté aussitôt dans un état de brûlure avancée, sauvé miraculeusement grâce à l’aide d’une panthère et d’un tout jeune guerrier Massaï, le père d’un des deux garçons de tout à l’heure. Il y a eu un long moment où je n’ai plus entendu parler de toute cette histoire, jusqu’à il y a un peu plus d’un an déjà et depuis les choses se sont accélérés, mettant mes croyances à rudes épreuves croyez le bien !!
Pendant toute cette conversation entre le prêtre et le chirurgien, Gauthier ne montre aucun signe qui pourrait démontrer qu’il est conscient de là où il se trouve et son esprit n’est connecté à la réalité qui l’entoure que par les automatismes qui lui permettent de survivre dans ce monde où son corps vit et respire mais qui n’est pas ou très rarement celui de ses pensées.
Une connexion se fait soudainement entre l’entité qui y a pris place et la clairière qu’il a quittée depuis qu’il s’est retrouvé bloqué après des millénaires passés dans l’espace
***/***
- Nous entends-tu frère ?
2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (108 / 150) (Afrique) (Révélations)
- Oui ! Je serais bientôt près de vous !
- Nous sentons quelque chose d’étrange dans l’esprit où tu te trouves.
- Le jeune humain est différent ! C’est pour cette raison que j’ai pu quitter Florian.
- Nous avons perçu le changement dans son esprit !! Il connaît la vérité sur lui ?
- Il l‘a toujours connu !! Tout du moins son inconscient la connaissait !!
- Comment est-ce possible !! Nous-même n’étions pas certains de ce qu’il est en réalité.
- Moi je le savais !!
- Connaît-il les risques ?
- Il les connaît, oui !! Je lui ai donné tout notre savoir, ne reste plus pour lui qu’à en tirer ce dont il aura besoin quand le moment sera venu.
- Est-il prêt ?
- Peut-on l’être vraiment ? Nous-même le sommes-nous ? L’avons-nous jamais été ?
- Avec toi nous serons assez forts pour l’aider à revenir.
- C’est pour cette raison que je suis revenu.
- Certains de nos frères s’affaiblissent, nous avions besoin de notre catalyseur et te voilà de retour.
- Sont-ils tous là ?
- Tous ceux que nous avons pu retrouver, oui !! Mais il doit encore certainement en rester éparpillé sur cette planète, nous cherchons toujours.
- Avant le prochain couché de soleil je vous aurai rejoints et nous serons plus fort pour les retrouver.
- Que deviendra ce carboné étrange ?
- Florian l’a déjà décidé, il guérira, comment pourrait-il en être autrement ?
- Pourquoi l’appelles-tu comme ça ?
- Parce que c’est son nom !! Tout du moins celui qui a été donné par ses parents au nouveau-né humain dont il occupe le corps.
- Nous savions que ça pouvait se produire, pourtant les chances que tous les facteurs soient présents au même moment étaient plus qu’infimes et toi seul as vu cette possibilité.
- J’ai juste été là au bon moment et c’était la seule qu’il pouvait y avoir !!
- Tu n’as jamais partagé cette information, que ne nous as-tu pas dit pour être aussi affirmatif ?
- J’allais quitter l’enveloppe de cet enfant humain quand c’est arrivé.
- Mais tu ne l’as pas fait ?
- L’instant où j’allais le quitter, il était sans âme et l’instant d’après une autre a pris sa place, plus forte.
- Rien n’a changé pourtant ?
- Au contraire !! Beaucoup de choses ne sont plus tout à fait ce qu’elles devraient être sur ce monde et c’est là toute sa force, il a réussi l’impossible comprenez-vous ?
- Le changement dans la continuité !!
- Je dirais plutôt se servir de ce qui était pour recommencer une autre existence comme il aurait voulu qu’elle soit.
- Pourra-t-il garder ce choix ?
- Si nous l’aidons le moment venu, oui
- Pour réaliser cela, il devra retourner de là où il vient, quand sera-t-il alors de tout ceci ?
- C’est là où nous devrons être forts, il nous faudra maintenir les choses comme elles sont jusqu’à ce qu’il soit enfin vraiment libre et ensuite mettre toute notre puissance en commun pour le guider lors de son retour.
- Beaucoup de nous y perdront leurs essences !! T’en rends-tu compte ?
- C’est le prix à payer !!
- Pourquoi devrions-nous nous sacrifier ? Notre existence aussi a son importance !!
- Vous n’avez donc rien compris mes frères !! Serais-je le seul à voir clairement quel a toujours été notre rôle ?
- De quoi parles-tu donc mon frère ?
- De la raison qui nous a fait devenir ce que nous sommes et notre présence en ce lieu à ce moment précis !
- Ce que tu suggères est purement impossible !! Notre existence compte plusieurs centaines de millénaires !! Bien plus ancienne que la vie sur ce monde !!
- La pensée se joue du temps !!
- Nous serions nous aussi…
- Une création de son esprit ? C’est ce que je pense, oui !
***/***
La connexion cesse brusquement, Gauthier redresse la tête visiblement surpris de se retrouver dans cet endroit pour lui inconnu et sa voix fait sursauter les deux adultes toujours en pleine conversation.
- La clairière m’appelle grand-père !!
2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (109 / 150) (Paris) (L’erreur)
« Bureau du directeur de la DST, dix-sept heures »
Maurice pose le dossier qu’il étudie et se lève pour se dégourdir les jambes, les affaires en instance lui ont pris toute la journée et le fait que la surveillance de Florian s’est un peu relâchée durant l’absence de celui-ci, lui permet de se mettre à jour sur les autres sujets relevant de sa fonction.
Après ce court moment de détente, Maurice va pour reprendre ses occupations quand l’idée lui vient de prendre connaissance des dernières nouvelles que Victor n’a pas dû manquer de lui envoyer du Japon.
Il repousse ses dossiers à l’autre bout de son bureau en ayant la ferme intention d’en venir à bout avant de rentrer chez lui et allume son ordinateur pour vérifier son courrier dans l’espoir que le rapport journalier lui soit bien déjà parvenu.
Un sourire sur son visage prouve que c’est bien le cas, Maurice prend le fichier et le dépose dans le dossier spécial où un logiciel de sécurité le déchiffre en un temps record.
Il lit alors cette première journée au pays du soleil levant et au fur et à mesure de sa lecture, commence à pousser de petites exclamations, d’abord de surprises puis très vite d’amusement.
- Non !! Et bien il ne perd pas le temps !! Oh le con Hi ! Hi ! Fallait s’y attendre venant de lui Hi ! Hi !
Les frasques de Florian lui font un bien fou et c’est visiblement ragaillardi qu’il s’apprête à reprendre la routine beaucoup moins amusante de ses derniers jours, quand il aperçoit au coin de son écran le petit sigle lui indiquant que Victor est connecté.
Il clique sur la touche demandant la visioconférence avec lui, attends les quelques secondes nécessaires à la réponse et enfin le visage de Victor apparaît sur l’écran.
- Comment va au Japon ?
- Très bien patron !! Vous avez lu mon rapport ?
- Bien sûr !! Notre comique a déjà fait parler de lui on dirait ?
- Comme vous dites patron Hi ! Hi ! Rendez-vous compte qu’en à peine une journée, il est déjà intime avec l’empereur et sa famille, il a aussi fait pisser de rire plusieurs personnalités de hauts niveaux et leur a démontré ses qualités linguistiques.
- Rien que ça !!
- Non, patron !! Mais le reste est plutôt intime Hi ! Hi !
- Ah oui ??
- Je ne sais pas si je dois patron !!
- Qu’a-t-il fait encore ? Un nouveau petit copain ?
- Non, patron !! Je dirai plutôt un ancien et un gros en plus Hi ! Hi ! Le gars des services de sécurité nippon qui m’a fait passer le fichier en est encore tout retourné, je suis sûr qu’il aurait aimé être avec Florian à ce moment-là. C’est un jeunot et je crois bien qu’il en est lui aussi à voir la tête qu’il faisait Hi ! Hi !
- Tu as ce fameux fichier sur ton PC ?
- Bien sûr patron, je vous l’envoie !! Je vous préviens quand même que ce que vous allez voir est assez surprenant, enfin !! Il ne savait certainement pas qu’il y avait une caméra dans sa chambre et ma foi c’est encore de son âge !!
Maurice commence à comprendre, il télécharge le fichier tout en continuant à prendre des nouvelles plus terre à terre cette fois de cette première journée de congrès.
Un bip l’avertit que le fichier est prêt à être ouvert, un clic sur le lien amène presque immédiatement l’image et Maurice en a vite les yeux qui lui sortent de la tête d’étonnement quand il visualise la manipulation matinale de son petit protégé.
- Oh !!!
Victor qui a suivi les expressions de son patron éclate de rire quand il l’entend pousser son petit cri de surprise.
- Impressionnant pas vrai patron ?? Son copain doit bien s’amuser avec un engin pareil Hi ! Hi !
Maurice stoppe le film, n’ayant pas l’envie de jouer au voyeur en se doutant bien de toute façon jusqu’où a pu mener cette manipulation frénétique.
- Rien ne l’arrête décidément !!
- Faut bien que jeunesse se fasse patron, j’ai l’habitude depuis quelque temps avec mes trois zigotos Hi ! Hi ! En plus ils se croient discrets alors imaginez un peu à quoi nous avons droit ma femme et moi quand ils s’y mettent, c’est un vrai stand de tir !!
- J’espère qu’il n’apprendra jamais qu’il a été pris en flag !!
- Justement si patron !! Il a tout raconté à son ami le député, il vous suffit de mettre l’avance rapide Hi ! Hi !
2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (110 / 150) (Paris) (L’erreur) (suite)
Ce que fait de bien entendu Maurice qui écoute scotché les révélations de Florian en prévenant Émile de la façon dont ils sont espionnés, amusé lui aussi de la tête que fait le député en écoutant ses confidences.
- C’est bien lui, ça !!
- Comme vous dites patron !! Et sinon chez nous, quoi de neuf ?
- Pas grand-chose si ce n’est le train-train !! J’avoue que c’est reposant après tout ce que nous avons vécu !!
- Vous en avez arrêté d’autres ?
- Hum !! C’est calme aussi de ce côté-là !! Peut-être ont-ils compris ce qu’ils leur arrivaient et qu’ils vont nous laisser tranquille un moment après ça !!
- Et pour Sacha ?
- Pffff !! Nous ne savons même pas s’il est déjà en France !!
- Depuis le temps ? Ce serait quand même étonnant qu’il n’y soit pas patron !
- Nous montrons les photos à Antoine de tous les nouveaux arrivants correspondant au signalement qu’il nous en a donné et jusque-là ça ne donne rien, il nous faut juste un peu de patience ou alors un faux pas de sa part.
- Tant que Florian est au Japon nous sommes tranquilles patron.
- Je préférerais qu’on le débusque avant qu’il revienne, d’après ce que j’en sais, ce gars est encore pire que son prédécesseur, alors imagine un peu si nous n’arrivons pas à le trouver à temps.
- En deux semaines beaucoup de choses peuvent encore se produire patron, nos hommes connaissent leur métier et il va bien falloir qu’il montre le bout de son nez un jour ou l’autre.
- Oui bien sûr !! Mais en attendant il faut rester extrêmement prudent.
- Je dois vous laisser patron, il faut que je retrouve Joseph pour faire le point.
- Tiens oui au fait !! Comment trouves-tu cet homme ?
- C’est de toute évidence un vrai pro patron !!
- J’avais déjà eu l’occasion de le remarquer, mais à part ça !! Crois-tu vraiment qu’on puisse lui faire toute confiance ?
- C’est certain patron !! Il adore de toute évidence Florian et je suis sûr qu’il ne laisserait personne lui vouloir du mal.
- Donne-lui mes amitiés !!
- Je n’y manquerai pas patron, je vous recontacte demain sauf s’il y a du changement entre-temps.
- Entendu, bonne journée.
Maurice éteint son PC qu’il repousse plus loin et reprend ses dossiers en cours, il travaille une petite heure de plus jusqu’au moment où une nouvelle affaire l’interpelle et sur le coup le fasse pester, ne comprenant pas ce que ce genre de rapport vient faire sur son bureau.
Il va pour appeler sa secrétaire quand il réfléchit et reprend le dossier en main, quelque chose qu’il ne saurait analyser lui donnant soudainement un certain intérêt.
Le signalement du problème vient d’une banque ayant une agence dans le troisième arrondissement et qui signale aux autorités qu’une grosse somme en francs vient d’y être échangée alors que le rush des transferts s’était fortement calmé depuis quelque temps, surtout en ce qui concerne l’argent liquide en grosses coupures.
Ce n’est pas tant le fait de l’échange qui a alerté Maurice car il sait très bien que ça arrivera encore et que certains bas de laine vont émerger suite à des découvertes tardives ou à des décès de personnes âgées ayant pris l’habitude d’économiser et de ne pas faire confiance au système bancaire.
Ce qui lui a refait prendre le dossier et la description de la personne venue faire cet échange et qui ressemble étrangement à celle qu’en a faite Antoine du fameux Sacha.
Par acquit de conscience, il appelle un de ses hommes et lui donne les instructions nécessaires pour qu’il se rende sur place et essaie d’en savoir plus et pourquoi pas réussir à en faire un portrait-robot si aucune caméra n’a filmé la transaction.
Ce n’est qu’une fois chose faite, qu’il range avec soin son bureau et prend le temps de passer à la déchiqueteuse les papiers qu’il a mis à la poubelle comme il le fait à chaque fois par pur réflexe de sécurité.
Ce n’est qu’une fois chose faite qu’il retrouve le sourire en pensant à sa famille qui l’attend pour dîner ainsi qu’à son invité qu’il apprend à apprécier de plus en plus et qu’il considère maintenant comme un membre à part entière de sa famille.
***/***
Sacha referme la trappe dans le plancher du salon après y avoir rangé l’importante somme d’argent qu’il a été cherché à la banque, il peste encore sur la découverte qu’il a faite une fois rentré de la consigne quand il s’est aperçu que les liasses de billets n’avaient plus cours mais qu’heureusement il pouvait encore aller librement les échanger à n’importe quel guichet.
Il lui a fallu traverser presque la ville pour trouver une succursale suffisamment petite pour que le risque soit minime que des caméras y soient installées et il a pris soin dès l’entrée de montrer le moins possible de son visage, seule la femme au guichet pourrait éventuellement le reconnaître.
Maintenant il fait entièrement confiance dans la formation qu’il a eue et qui lui permet de passer assez facilement inaperçu en employant des expressions neutres qui n’arrêtent pas le regard, seul l’importance de la somme lui a fait faire la grimace mais il a préféré toutefois prendre ce risque plutôt que celui de revenir plusieurs fois à la charge, ce qui multiplierait pour lui le danger de se faire repérer.
Le véhicule bringuebale dans tous les sens en suivant les ornières de la piste, André tient la main de son petit-fils Gauthier qui encore une fois s’est replongé dans son monde où il n’y a nulle place pour ceux qui le côtoient dans la vie réelle.
La décision a été vite prise de faire ce voyage et André a été beaucoup aidé pour qu’il puisse se faire le plus tôt possible, Florian lui ayant assuré qu’il permettrait à Gauthier de remettre une bonne fois pour toutes, les pieds dans la réalité.
Une énorme croix rouge peinte sur le vieux bâtiment qui apparaît au loin, le fait soupirer de contentement car les cinq cents kilomètres en voiture lui en ont paru le double et il ne sent plus ses reins, ses cinquante ans commençant à peser sur sa forme d’antan.
Plusieurs personnes sortent du bâtiment, un vieil homme au milieu de deux jeunes autochtones nus ou presque si ce n’est ces étranges bambous ceignant leurs reins et cachant la hampe de leur sexe.
Le père Antoine sourit en accueillant l’homme accompagné du jeune autiste.
- Vous avez fait bon voyage ?
- (André) ne serait-ce la traversée de cette brousse, tout a été parfait.
- Entrez dans la maison si vous le voulez bien, vous pourrez vous reposer dans de confortables fauteuils. Les garçons vont s’occuper de vos bagages.
Taha et Naomé ne se le font pas dire deux fois et emportent les valises de leurs visiteurs, non sans jeter un regard curieux sur le jeune blanc au regard absent qui dodeline de la tête depuis son arrivée.
Le père Antoine s’assoit en face de ses invités, lui aussi observe sans y paraître le jeune Gauthier et ne serait-ce son expression ou plutôt son manque d’expression, il le trouverait plutôt beau garçon avec ses cheveux bouclés lui faisant comme un casque au-dessus de la tête et son visage rond fort agréable à regarder.
Ses yeux se reportent sur l’homme qui visiblement apprécie le confort du siège après son long périple sur la piste cabossée qui mène au dispensaire.
- Vous êtes médecin n’est-ce pas ?
- C’est exact, neurologue pour tout dire.
- Vous connaissez bien Florian il me semble ?
- Bien est un bien grand mot quand il s’agit de ce garçon, disons que nous avons souvent eu l’occasion de travailler ensemble et qu’une amitié très forte s’est mise en place petit à petit, saviez-vous que je lui dois beaucoup ?
Le père Antoine hoche la tête en signe d’acquiescement.
- J’ai entendu parler de votre maladie, je dois dire que le jour où je l’ai apprise mais surtout la façon dont « Flo » lui a trouvé un traitement m’a laissé dubitatif.
André sort de sa poche une petite pochette dans laquelle se trouvent de minuscules sachets, il les montre au père Antoine en souriant.
- Comme dirait Florian, c’est mon antivirus pour mon disque dur Hi ! Hi !
- Ce garçon a toujours une étrange façon d’appeler les choses j’en conviens, maintenant le but de votre voyage concerne essentiellement votre petit-fils et d’après ce que j’en ai compris, faire revenir auprès des siens celui qui longtemps en a été éloigné.
- J’avoue mon père que je n’ai pas forcement tout saisi de toute cette histoire qui me paraît pour le moins rocambolesque.
- D’étranges êtres se sont posés il y a de cela presque dix-neuf ans dans cette clairière où tout a commencé, il y a fallu que leurs arrivées coïncident malencontreusement avec le passage de cet avion et que cet accident terrible ait lieu, ne laissant comme survivant qu’un bébé d’à peine quelques mois.
- Florian ?
- Exactement !! Il me fut apporté aussitôt dans un état de brûlure avancée, sauvé miraculeusement grâce à l’aide d’une panthère et d’un tout jeune guerrier Massaï, le père d’un des deux garçons de tout à l’heure. Il y a eu un long moment où je n’ai plus entendu parler de toute cette histoire, jusqu’à il y a un peu plus d’un an déjà et depuis les choses se sont accélérés, mettant mes croyances à rudes épreuves croyez le bien !!
Pendant toute cette conversation entre le prêtre et le chirurgien, Gauthier ne montre aucun signe qui pourrait démontrer qu’il est conscient de là où il se trouve et son esprit n’est connecté à la réalité qui l’entoure que par les automatismes qui lui permettent de survivre dans ce monde où son corps vit et respire mais qui n’est pas ou très rarement celui de ses pensées.
Une connexion se fait soudainement entre l’entité qui y a pris place et la clairière qu’il a quittée depuis qu’il s’est retrouvé bloqué après des millénaires passés dans l’espace
***/***
- Nous entends-tu frère ?
2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (108 / 150) (Afrique) (Révélations)
- Oui ! Je serais bientôt près de vous !
- Nous sentons quelque chose d’étrange dans l’esprit où tu te trouves.
- Le jeune humain est différent ! C’est pour cette raison que j’ai pu quitter Florian.
- Nous avons perçu le changement dans son esprit !! Il connaît la vérité sur lui ?
- Il l‘a toujours connu !! Tout du moins son inconscient la connaissait !!
- Comment est-ce possible !! Nous-même n’étions pas certains de ce qu’il est en réalité.
- Moi je le savais !!
- Connaît-il les risques ?
- Il les connaît, oui !! Je lui ai donné tout notre savoir, ne reste plus pour lui qu’à en tirer ce dont il aura besoin quand le moment sera venu.
- Est-il prêt ?
- Peut-on l’être vraiment ? Nous-même le sommes-nous ? L’avons-nous jamais été ?
- Avec toi nous serons assez forts pour l’aider à revenir.
- C’est pour cette raison que je suis revenu.
- Certains de nos frères s’affaiblissent, nous avions besoin de notre catalyseur et te voilà de retour.
- Sont-ils tous là ?
- Tous ceux que nous avons pu retrouver, oui !! Mais il doit encore certainement en rester éparpillé sur cette planète, nous cherchons toujours.
- Avant le prochain couché de soleil je vous aurai rejoints et nous serons plus fort pour les retrouver.
- Que deviendra ce carboné étrange ?
- Florian l’a déjà décidé, il guérira, comment pourrait-il en être autrement ?
- Pourquoi l’appelles-tu comme ça ?
- Parce que c’est son nom !! Tout du moins celui qui a été donné par ses parents au nouveau-né humain dont il occupe le corps.
- Nous savions que ça pouvait se produire, pourtant les chances que tous les facteurs soient présents au même moment étaient plus qu’infimes et toi seul as vu cette possibilité.
- J’ai juste été là au bon moment et c’était la seule qu’il pouvait y avoir !!
- Tu n’as jamais partagé cette information, que ne nous as-tu pas dit pour être aussi affirmatif ?
- J’allais quitter l’enveloppe de cet enfant humain quand c’est arrivé.
- Mais tu ne l’as pas fait ?
- L’instant où j’allais le quitter, il était sans âme et l’instant d’après une autre a pris sa place, plus forte.
- Rien n’a changé pourtant ?
- Au contraire !! Beaucoup de choses ne sont plus tout à fait ce qu’elles devraient être sur ce monde et c’est là toute sa force, il a réussi l’impossible comprenez-vous ?
- Le changement dans la continuité !!
- Je dirais plutôt se servir de ce qui était pour recommencer une autre existence comme il aurait voulu qu’elle soit.
- Pourra-t-il garder ce choix ?
- Si nous l’aidons le moment venu, oui
- Pour réaliser cela, il devra retourner de là où il vient, quand sera-t-il alors de tout ceci ?
- C’est là où nous devrons être forts, il nous faudra maintenir les choses comme elles sont jusqu’à ce qu’il soit enfin vraiment libre et ensuite mettre toute notre puissance en commun pour le guider lors de son retour.
- Beaucoup de nous y perdront leurs essences !! T’en rends-tu compte ?
- C’est le prix à payer !!
- Pourquoi devrions-nous nous sacrifier ? Notre existence aussi a son importance !!
- Vous n’avez donc rien compris mes frères !! Serais-je le seul à voir clairement quel a toujours été notre rôle ?
- De quoi parles-tu donc mon frère ?
- De la raison qui nous a fait devenir ce que nous sommes et notre présence en ce lieu à ce moment précis !
- Ce que tu suggères est purement impossible !! Notre existence compte plusieurs centaines de millénaires !! Bien plus ancienne que la vie sur ce monde !!
- La pensée se joue du temps !!
- Nous serions nous aussi…
- Une création de son esprit ? C’est ce que je pense, oui !
***/***
La connexion cesse brusquement, Gauthier redresse la tête visiblement surpris de se retrouver dans cet endroit pour lui inconnu et sa voix fait sursauter les deux adultes toujours en pleine conversation.
- La clairière m’appelle grand-père !!
2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (109 / 150) (Paris) (L’erreur)
« Bureau du directeur de la DST, dix-sept heures »
Maurice pose le dossier qu’il étudie et se lève pour se dégourdir les jambes, les affaires en instance lui ont pris toute la journée et le fait que la surveillance de Florian s’est un peu relâchée durant l’absence de celui-ci, lui permet de se mettre à jour sur les autres sujets relevant de sa fonction.
Après ce court moment de détente, Maurice va pour reprendre ses occupations quand l’idée lui vient de prendre connaissance des dernières nouvelles que Victor n’a pas dû manquer de lui envoyer du Japon.
Il repousse ses dossiers à l’autre bout de son bureau en ayant la ferme intention d’en venir à bout avant de rentrer chez lui et allume son ordinateur pour vérifier son courrier dans l’espoir que le rapport journalier lui soit bien déjà parvenu.
Un sourire sur son visage prouve que c’est bien le cas, Maurice prend le fichier et le dépose dans le dossier spécial où un logiciel de sécurité le déchiffre en un temps record.
Il lit alors cette première journée au pays du soleil levant et au fur et à mesure de sa lecture, commence à pousser de petites exclamations, d’abord de surprises puis très vite d’amusement.
- Non !! Et bien il ne perd pas le temps !! Oh le con Hi ! Hi ! Fallait s’y attendre venant de lui Hi ! Hi !
Les frasques de Florian lui font un bien fou et c’est visiblement ragaillardi qu’il s’apprête à reprendre la routine beaucoup moins amusante de ses derniers jours, quand il aperçoit au coin de son écran le petit sigle lui indiquant que Victor est connecté.
Il clique sur la touche demandant la visioconférence avec lui, attends les quelques secondes nécessaires à la réponse et enfin le visage de Victor apparaît sur l’écran.
- Comment va au Japon ?
- Très bien patron !! Vous avez lu mon rapport ?
- Bien sûr !! Notre comique a déjà fait parler de lui on dirait ?
- Comme vous dites patron Hi ! Hi ! Rendez-vous compte qu’en à peine une journée, il est déjà intime avec l’empereur et sa famille, il a aussi fait pisser de rire plusieurs personnalités de hauts niveaux et leur a démontré ses qualités linguistiques.
- Rien que ça !!
- Non, patron !! Mais le reste est plutôt intime Hi ! Hi !
- Ah oui ??
- Je ne sais pas si je dois patron !!
- Qu’a-t-il fait encore ? Un nouveau petit copain ?
- Non, patron !! Je dirai plutôt un ancien et un gros en plus Hi ! Hi ! Le gars des services de sécurité nippon qui m’a fait passer le fichier en est encore tout retourné, je suis sûr qu’il aurait aimé être avec Florian à ce moment-là. C’est un jeunot et je crois bien qu’il en est lui aussi à voir la tête qu’il faisait Hi ! Hi !
- Tu as ce fameux fichier sur ton PC ?
- Bien sûr patron, je vous l’envoie !! Je vous préviens quand même que ce que vous allez voir est assez surprenant, enfin !! Il ne savait certainement pas qu’il y avait une caméra dans sa chambre et ma foi c’est encore de son âge !!
Maurice commence à comprendre, il télécharge le fichier tout en continuant à prendre des nouvelles plus terre à terre cette fois de cette première journée de congrès.
Un bip l’avertit que le fichier est prêt à être ouvert, un clic sur le lien amène presque immédiatement l’image et Maurice en a vite les yeux qui lui sortent de la tête d’étonnement quand il visualise la manipulation matinale de son petit protégé.
- Oh !!!
Victor qui a suivi les expressions de son patron éclate de rire quand il l’entend pousser son petit cri de surprise.
- Impressionnant pas vrai patron ?? Son copain doit bien s’amuser avec un engin pareil Hi ! Hi !
Maurice stoppe le film, n’ayant pas l’envie de jouer au voyeur en se doutant bien de toute façon jusqu’où a pu mener cette manipulation frénétique.
- Rien ne l’arrête décidément !!
- Faut bien que jeunesse se fasse patron, j’ai l’habitude depuis quelque temps avec mes trois zigotos Hi ! Hi ! En plus ils se croient discrets alors imaginez un peu à quoi nous avons droit ma femme et moi quand ils s’y mettent, c’est un vrai stand de tir !!
- J’espère qu’il n’apprendra jamais qu’il a été pris en flag !!
- Justement si patron !! Il a tout raconté à son ami le député, il vous suffit de mettre l’avance rapide Hi ! Hi !
2eme ANNÉE avant Pâques (deuxième partie) : (110 / 150) (Paris) (L’erreur) (suite)
Ce que fait de bien entendu Maurice qui écoute scotché les révélations de Florian en prévenant Émile de la façon dont ils sont espionnés, amusé lui aussi de la tête que fait le député en écoutant ses confidences.
- C’est bien lui, ça !!
- Comme vous dites patron !! Et sinon chez nous, quoi de neuf ?
- Pas grand-chose si ce n’est le train-train !! J’avoue que c’est reposant après tout ce que nous avons vécu !!
- Vous en avez arrêté d’autres ?
- Hum !! C’est calme aussi de ce côté-là !! Peut-être ont-ils compris ce qu’ils leur arrivaient et qu’ils vont nous laisser tranquille un moment après ça !!
- Et pour Sacha ?
- Pffff !! Nous ne savons même pas s’il est déjà en France !!
- Depuis le temps ? Ce serait quand même étonnant qu’il n’y soit pas patron !
- Nous montrons les photos à Antoine de tous les nouveaux arrivants correspondant au signalement qu’il nous en a donné et jusque-là ça ne donne rien, il nous faut juste un peu de patience ou alors un faux pas de sa part.
- Tant que Florian est au Japon nous sommes tranquilles patron.
- Je préférerais qu’on le débusque avant qu’il revienne, d’après ce que j’en sais, ce gars est encore pire que son prédécesseur, alors imagine un peu si nous n’arrivons pas à le trouver à temps.
- En deux semaines beaucoup de choses peuvent encore se produire patron, nos hommes connaissent leur métier et il va bien falloir qu’il montre le bout de son nez un jour ou l’autre.
- Oui bien sûr !! Mais en attendant il faut rester extrêmement prudent.
- Je dois vous laisser patron, il faut que je retrouve Joseph pour faire le point.
- Tiens oui au fait !! Comment trouves-tu cet homme ?
- C’est de toute évidence un vrai pro patron !!
- J’avais déjà eu l’occasion de le remarquer, mais à part ça !! Crois-tu vraiment qu’on puisse lui faire toute confiance ?
- C’est certain patron !! Il adore de toute évidence Florian et je suis sûr qu’il ne laisserait personne lui vouloir du mal.
- Donne-lui mes amitiés !!
- Je n’y manquerai pas patron, je vous recontacte demain sauf s’il y a du changement entre-temps.
- Entendu, bonne journée.
Maurice éteint son PC qu’il repousse plus loin et reprend ses dossiers en cours, il travaille une petite heure de plus jusqu’au moment où une nouvelle affaire l’interpelle et sur le coup le fasse pester, ne comprenant pas ce que ce genre de rapport vient faire sur son bureau.
Il va pour appeler sa secrétaire quand il réfléchit et reprend le dossier en main, quelque chose qu’il ne saurait analyser lui donnant soudainement un certain intérêt.
Le signalement du problème vient d’une banque ayant une agence dans le troisième arrondissement et qui signale aux autorités qu’une grosse somme en francs vient d’y être échangée alors que le rush des transferts s’était fortement calmé depuis quelque temps, surtout en ce qui concerne l’argent liquide en grosses coupures.
Ce n’est pas tant le fait de l’échange qui a alerté Maurice car il sait très bien que ça arrivera encore et que certains bas de laine vont émerger suite à des découvertes tardives ou à des décès de personnes âgées ayant pris l’habitude d’économiser et de ne pas faire confiance au système bancaire.
Ce qui lui a refait prendre le dossier et la description de la personne venue faire cet échange et qui ressemble étrangement à celle qu’en a faite Antoine du fameux Sacha.
Par acquit de conscience, il appelle un de ses hommes et lui donne les instructions nécessaires pour qu’il se rende sur place et essaie d’en savoir plus et pourquoi pas réussir à en faire un portrait-robot si aucune caméra n’a filmé la transaction.
Ce n’est qu’une fois chose faite, qu’il range avec soin son bureau et prend le temps de passer à la déchiqueteuse les papiers qu’il a mis à la poubelle comme il le fait à chaque fois par pur réflexe de sécurité.
Ce n’est qu’une fois chose faite qu’il retrouve le sourire en pensant à sa famille qui l’attend pour dîner ainsi qu’à son invité qu’il apprend à apprécier de plus en plus et qu’il considère maintenant comme un membre à part entière de sa famille.
***/***
Sacha referme la trappe dans le plancher du salon après y avoir rangé l’importante somme d’argent qu’il a été cherché à la banque, il peste encore sur la découverte qu’il a faite une fois rentré de la consigne quand il s’est aperçu que les liasses de billets n’avaient plus cours mais qu’heureusement il pouvait encore aller librement les échanger à n’importe quel guichet.
Il lui a fallu traverser presque la ville pour trouver une succursale suffisamment petite pour que le risque soit minime que des caméras y soient installées et il a pris soin dès l’entrée de montrer le moins possible de son visage, seule la femme au guichet pourrait éventuellement le reconnaître.
Maintenant il fait entièrement confiance dans la formation qu’il a eue et qui lui permet de passer assez facilement inaperçu en employant des expressions neutres qui n’arrêtent pas le regard, seul l’importance de la somme lui a fait faire la grimace mais il a préféré toutefois prendre ce risque plutôt que celui de revenir plusieurs fois à la charge, ce qui multiplierait pour lui le danger de se faire repérer.
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