Hier, 04:34 AM
Le repas fini chacun choisit ses hommes. La première partie du plan fonctionne à merveille. Quand j'ouvre la porte après avoir tué les deux miens, Orian est déjà dans le couloir à attendre. À notre grande surprise c'est celle de Xale qui s’ouvre. Il passe la tête. Il est tout souriant. Presque en même temps, Jansus sort à son tour de sa chambre.
On détache les pieds des soldats pour qu’ils nous conduisent à Ronin qui est dans un cave, attaché par des fers à un mur. Il est nu. Quand il voit de la lumière approcher il hurle sa haine contre nous.
La fouille de la chambre ne donne pas grand-chose si ce n'est une bourse bien garnie et des documents signés du nom de Ronin qui dit avoir comploté avec l'aide de plusieurs seigneurs voisins. Le nom du seigneur Geai et du seigneur Huppe sont souvent cités comme instigateurs du complot contre le seigneur Faucon. Il y a un autre papier qui donne tout pouvoir à l'homme qui le porte de parler au nom du seigneur.
Quand je montre les papiers à Ronin alors qu'il mange, il s'en étouffe d’indignation.
…
Plus on approche des terres du seigneur Geai, plus on croise de brigands armés accompagnés de soldats du seigneur Faucon. Le laissez-passer remplit son office. Les terres du seigneur Geai ne sont plus qu'à une journée de marche mais on doit abandonner la charrette. En quittant le château on a eu un dilemme. Que faire des deux prisonniers ? Orian et moi, on voulait les tuer. Mais Xale s'y est formellement opposé. Il avait appris que nos captifs venaient des terres du seigneur moineau. Ils avaient été faits prisonniers l’an passé et les soldats les avaient gardés comme butin personnel. Depuis peu, comme ils avaient eu une bonne conduite, ils étaient libre dans l’enceinte du château, sans pouvoir en sortir, évidemment. Ils servaient surtout à soulager les brigands de leurs pulsions sexuelles.
C'est quand Ronin confirma qu'ils disaient vrai qu'on décida de les laisser en vie et on les offrit à Xale qui les avait défendus si ardemment.
Plusieurs heures après, on est bloqué par une très haute muraille. De là-haut, plusieurs soldats nous menacent de leurs arcs.
On est vite accueilli au sommet et emmenés dans le corps de garde, l’officier nous convie tous dans la pièce principale où on nous donne à manger. On va ensuite se coucher dans un dortoir à lit double. Jansus m’explique que c’est pour gagner en chaleur corporelle pendant l’hiver… et un peu plus, si affinité! Jansus se couche avec Ronin pour veiller sur lui, les deux futurs ex esclaves vont au lit ensemble et Xale a le regard malicieux en prenant place à mon côté. Je ne pense pas que je vais m’endormir de suite…
Le lendemain, le chef nous dit que quelques soldats du seigneur Faucon sont montés cette nuit jusqu'à la muraille mais qu'ils ont opéré un demi-tour, n’y trouvant personne.
Ronin est toujours faible et, mieux qu’une mère, Jansus veille en permanence sur lui. On avance vite car on est monté dans un chariot tiré par deux forts chevaux. Et quand la nuit tombe, on arrive à Grandville.
Le seigneur Geai n'est pas à son château mais à la frontière des terres du sieur Faucon. Pendant que Ronin se remet, bien installé dans une chambre, Jansus et moi allons le rejoindre. Son père ne peut pas le renier. Janus sera un joli quadragénaire. Les retrouvailles sont chaleureuses.
Ça a été un travail de titans. Mais la gorge est barrée bien avant l’hiver.
…
Le seigneur Faucon est mort dans des circonstances bizarres. Sa femme n'ayant pas le droit de lui succéder c'est son père qui annexe la seigneurie. Pendant ce temps-là Lippo, le seigneur Geai, nouent des alliances avec tous les seigneurs autour de leurs fiefs.
Quand la guerre éclate tous les seigneurs partent envahir les terres du seigneur Aigle. C'est à la tête d’un bataillon de soldats que Ronin entre sur ses terres, arborant l'ancien oriflamme de la seigneurie Faucon. Voyant cela, de nombreux soldats refusent de combattre l’héritier légitime et se retournent contre les brigands. La reconquête de son fief se fait facilement.
Il n'en est pas de même pour celui du seigneur Aigle car devant le nombre d'assaillants, une grosse partie de la garnison s'est enfermé dans le château dont le seigneur a chassé toutes les bouches inutiles et les autres sont dans la partie de la ville qui est derrière la ceinture fortifiée. Toutes les tentatives qu'on a faites, jusqu’à présent pour arriver à la porte des fortifications, se sont soldées par un échec. Des volées de flèches d'abord et ensuite des pierres jetées du haut des remparts nous empêchent d'approcher de l’entrée. Le siège risque d’être long!
En secret, j'ai fabriqué de la poudre noire. Je fais transformer deux charrettes en espèces de char d'assaut où je fais charger la poudre dans l'une et l'autre nous servira de protection pour fuir avant l’explosion.
Il nous faut trois tentatives pour caler la charrette contre la porte et y mettre le feu. Deux soldats sont tués alors qu'on monte dans la charrette du retour.
Une énorme explosion retentit. À cause de la fumée on ne voit pas ce qu'il se passe. Un coup de vent opportun la dissipe. La porte et les tours qui l'encadrent sont détruites. Le temps que les seigneurs donnent les ordres pour attaquer la ville il se passe un moment. Des incendies se sont déclarés en ville, çà et là.
Il y a du mouvement à l’entrée. Nos archers bandent leurs arcs et attendent les ordres. Des frères de la congrégation sortent et viennent vers nous en criant «Trêve!». Ils parlementent avec des soldats qui les conduisent à la tente où sont rassemblés tous les seigneurs.
Quand les troupes entrent en ville, c'est un vrai massacre. Tous les brigands sont passés au fil de l'épée, tandis que les soldats réguliers sont désarmés et renvoyés dans leurs casernements. Les seigneurs s'installent dans le palais du seigneur Aigle et c'est là qu'a failli éclater la guerre entre les seigneuries. Tous sont d'accord pour que Ronin soit seigneur du fief Faucon mais tous ceux qui ont une frontière avec le domaine Aigle veulent l'annexer au leur.
À bout de solutions, ils me proposent d'en devenir le seigneur. Ce que je refuse. J'accepte juste de le diriger le temps qu'ils trouvent une solution à l’amiable. Et diriger le fief est très facile. Le seigneur Aigle avait une administration bien rodée…
Je passe le plus clair de mon temps à baiser autant de filles que de garçons et souvent les deux en même temps. Xale a demandé à rester avec moi, il a libéré ses esclaves… qui sont restés avec lui. Je crois bien qu'ils sont amoureux tous les trois.
Je suis assis dans le fauteuil Seigneurial depuis des heures à écouter les doléances des paysans ou des marchands pour telle ou telle raison souvent tellement futiles et risibles que je m’ennuie ferme. Heureusement, ils parait que les négociations soient en passe d’être conclues, le fief serait mis sous tutelle des moines et les seigneurs des alentours auraient chacun un pourcentage des revenus du domaine tout en lui assurant protection.
Tout d'un coup une douleur fulgurante me traverse le cerveau. Quand j'ouvre les yeux je suis allongé dans un lit d’hôpital. À mon chevet, je vois le prof et le général.
Quand j'ai pu me lever, ça a été la course. Déjà j'ai droit à un lavage d'estomac et à un lavement complet pour extraire tous les «corps étrangers» de l'autre monde, à fin d’analyses. Puis tout un tas de prise de sang et je dois faire un rapport sur tout ce que j'ai vu et fait. Ça me prend des plombes à l'écrire et encore plus à répondre à leurs questions.
Et il faut une semaine complète pour finaliser toutes ces conneries, le temps que tout soit analysé, décortiqué. Je ne retiens qu'une chose. Ils ont retrouvé des morceaux entiers de mon petit-déjeuner et, lors de mes examens médicaux, ils ont récupérés un bout d’écharde sous ma peau. Il se pourrait donc que ce qui est en moi ne soit pas désintégré, lors du transfert. A retenir pour la prochaine fois.
Prochaine fois qui aura lieu dans quatre mois. Le prof râle, parce que ça fait long. Je rentre à la maison en disant à ceux qui connaissent mon métier que j'étais à l'étranger avec une riche cliente. Ça passe comme une lettre à la poste. Et dès le lendemain, je recommence mon boulot ‘’ normal’’.
C'est lors d'une soirée que je rencontre Nolan, un étudiant qui arrondit ses fins de mois en faisant l'Escort, de temps en temps. On se revoit quelques jours après la soirée et ça matche entre nous. Il est bi, comme moi. C'est lui qui me présente Virginie, elle aussi étudiante et qui raffole des beaux gosses endurants, surtout s'ils ont une grosse bite et qu'ils savent s'en servir. On lui prouve notre savoir-faire sur le champ. Et, putain, la meuf, elle assure grave…
Je continue aussi à perfectionner ma formation en allant deux demi-journées par semaine, voir des gars que le général - ou le prof - me demande de rencontrer. Les mois passent vite et je suis à nouveau, nu, sur la chaise bardée d'électrodes reliées à l’ordinateur.
Me voilà parti pour mon second voyage inter dimensionnel…
- Où sont les soldats dont tu t'es occupé, Xale ? Tu les as tués ?
- Non, Dany, ils sont attachés, nus, sur mon lit.
- Mais comment as-tu fais ?
- Ils se sont laissé faire, ces idiots. Ha haha! Quand j'ai fait la pipe au premier, il me limait la bouche comme un forcené, tellement il était pressé. J'ai dû le retenir pour pas qu'il jouisse trop vite. Alors je lui ai expliqué que pour ma formation on m'avait attaché et que c'est comme ça que j'ai le plus apprécié de me faire sucer et même de baiser. Il a jouit et j’ai vu qu’il cogitait ferme, quand je lui ai dit de m’envoyer son collègue pour le premier round.
- Puisqu'ils sont vivants, on va leur demander où est Ronin. Ça nous évitera de le chercher partout.
On détache les pieds des soldats pour qu’ils nous conduisent à Ronin qui est dans un cave, attaché par des fers à un mur. Il est nu. Quand il voit de la lumière approcher il hurle sa haine contre nous.
- Baisez moi encore, battez moi tant que vous voudrez. Jamais vous n'obtiendrez ce que vous voulez savoir. Je préfère mourir.
- Personne ne va mourir, Ronin. Nous sommes venus te délivrer.
- Jansus ? C'est bien toi, Jansus ?
- Oui c'est bien moi, Ronin. Mon dieu mais qu'est-ce qu’ ils t'ont fait ? On va t'enlever tes fers et on va s'occuper de toi.
- On n'a pas le temps. Ils doivent me ramener à mon grand-père, d’ici deux jours, afin que je sois jugé et exécuté pour trahison.
- D'ici là, nous serons loin, Ronin. Jansus et Xale occupez-vous de lui pendant que Orian et moi on ira fouiller la chambre de leur chef.
- Vas-y seul, Dany. Je vais aller monter la garde à la porte. Si quelqu'un passe et qu'il ne voit pas de garde ça va paraître bizarre et il risque d’alerter les autres.
- Tu as raison. Faisons comme ça.
La fouille de la chambre ne donne pas grand-chose si ce n'est une bourse bien garnie et des documents signés du nom de Ronin qui dit avoir comploté avec l'aide de plusieurs seigneurs voisins. Le nom du seigneur Geai et du seigneur Huppe sont souvent cités comme instigateurs du complot contre le seigneur Faucon. Il y a un autre papier qui donne tout pouvoir à l'homme qui le porte de parler au nom du seigneur.
Quand je montre les papiers à Ronin alors qu'il mange, il s'en étouffe d’indignation.
- Mais je n'ai jamais signé ça ! Ce sont des faux et pourtant on dirait bien ma signature !
- Le seigneur aigle veut ta perte à tout prix, mon ami. Tant que tu seras vivant il ne pourra pas finaliser son plan.
- Maintenant qu'on a retrouvé Ronin, que comptes tu faire Jansus ?
- Nous allons rentrer chez mon père, pour l'avertir de ce qu'il se passe et il verra quoi faire.
- Les brigands n'ont jamais attaqué la seigneurie de Geai ?
- Non Dany. Notre seigneurie est une des plus petites de toutes mais c’est sûrement la mieux protégée. C'est une vallée au milieu des montagnes. Pour y accéder il n'y a qu'une route qui passe d’un coté à l’autre. Au départ de simple passage entre les montagnes, elle a été creusée dans la roche, au fil des seigneurs. De nombreuses portes en défendent l’accès. Le seul point faible est la gorge du lac qui donne sur les terres du seigneur Faucon. Et encore, sur une courte période, en hiver, quand l'eau du lac gèle fort. Pour le reste, de hautes montagnes nous protègent et les quelques passes sont bien gardées.
- Mais de quoi vivez-vous ?
- Nos terres sont riches. Viens avec nous Dany, comme ça tu verras à quoi ressemble la seigneurie de mon père. Et il sera très content de te connaître.
- La troupe arrive.
- Orian, tu leur dis de manger, de se reposer deux heures, le temps qu'on prépare notre départ. Tu te joins à nous ?
- Non je vais rejoindre mes camarades. Je serai plus utile en restant ici qu'en venant avec vous.
- Orian, on garde la charrette. Ronin, est trop faible pour marcher ou monter à cheval. Combien vaut une charrette et un cheval ?
- 5 ou 6 pièces d’or, Jansus.
- En voilà 10. Tu les donneras à l'homme à qui on l'a prise.
…
Plus on approche des terres du seigneur Geai, plus on croise de brigands armés accompagnés de soldats du seigneur Faucon. Le laissez-passer remplit son office. Les terres du seigneur Geai ne sont plus qu'à une journée de marche mais on doit abandonner la charrette. En quittant le château on a eu un dilemme. Que faire des deux prisonniers ? Orian et moi, on voulait les tuer. Mais Xale s'y est formellement opposé. Il avait appris que nos captifs venaient des terres du seigneur moineau. Ils avaient été faits prisonniers l’an passé et les soldats les avaient gardés comme butin personnel. Depuis peu, comme ils avaient eu une bonne conduite, ils étaient libre dans l’enceinte du château, sans pouvoir en sortir, évidemment. Ils servaient surtout à soulager les brigands de leurs pulsions sexuelles.
C'est quand Ronin confirma qu'ils disaient vrai qu'on décida de les laisser en vie et on les offrit à Xale qui les avait défendus si ardemment.
- Mais un esclave ne peut pas avoir d'esclave, Jansus.
- Tu n'es plus un esclave, Xale, mais un homme libre. Je tiens ma promesse et tu auras tous les papiers nécessaires dès qu'on sera sur les terres de mon père.
- Elles sont encore loin, les terres de ton père ?
- Tu vois, là-bas, ce col dans la montagne et bien, c'est là. Quelques heures de marche et on y sera. Tu m'as l'air bien pressé d'y arriver.
- Oui! Car dès que je serai un homme libre, je leur rendrai leur liberté. Un homme ne devrait pas pouvoir en posséder un autre.
Plusieurs heures après, on est bloqué par une très haute muraille. De là-haut, plusieurs soldats nous menacent de leurs arcs.
- Faites demi-tour, étrangers, sinon nous vous abattons.
- Appelez d’abord votre chef, je dois lui parler.
- Je suis là que me veux-tu ? Qu'as-tu à me dire ?
- Quand la graine germera, la fleur refleurira et embaumera.
- Nous vous envoyons les cordes à nœuds, seigneur.
- Et une nacelle civière, nous avons un blessé!
- C'est la seule façon de monter, Jansus?
- Oui, Dany! C’est relativement facile avec une corde mais quasi impossible sans et essayer avec nos archers en faction, c’est courir à la mort.
- Je vois. Belle sécurité!
On est vite accueilli au sommet et emmenés dans le corps de garde, l’officier nous convie tous dans la pièce principale où on nous donne à manger. On va ensuite se coucher dans un dortoir à lit double. Jansus m’explique que c’est pour gagner en chaleur corporelle pendant l’hiver… et un peu plus, si affinité! Jansus se couche avec Ronin pour veiller sur lui, les deux futurs ex esclaves vont au lit ensemble et Xale a le regard malicieux en prenant place à mon côté. Je ne pense pas que je vais m’endormir de suite…
Le lendemain, le chef nous dit que quelques soldats du seigneur Faucon sont montés cette nuit jusqu'à la muraille mais qu'ils ont opéré un demi-tour, n’y trouvant personne.
Ronin est toujours faible et, mieux qu’une mère, Jansus veille en permanence sur lui. On avance vite car on est monté dans un chariot tiré par deux forts chevaux. Et quand la nuit tombe, on arrive à Grandville.
Le seigneur Geai n'est pas à son château mais à la frontière des terres du sieur Faucon. Pendant que Ronin se remet, bien installé dans une chambre, Jansus et moi allons le rejoindre. Son père ne peut pas le renier. Janus sera un joli quadragénaire. Les retrouvailles sont chaleureuses.
- Père, je te présente Dany qui nous a beaucoup aidé durant cette mission, même au péril de sa vie.
- Je t'en remercie Dany, je te récompenserai comme tu le mérites.
- Comment ça se fait que tu sois ici, seigneur ?
- Un de nos espions nous a fait savoir que cet hiver le seigneur Faucon va nous attaquer et comme tu le sais notre seul point faible est la gorge. Je voulais voir comment y installer des pièges. Si vous avez des idées elles sont les bienvenues.
- Pourquoi ne pas faire une muraille comme sur les cols ?
- Au printemps, à la fonte des neiges, tout serait emporté par les crues et le lac en ferait les dégâts.
- Entre la première et la seconde porte, là où la gorge est la moins large c'est là qu'il faudrait la faire au niveau de la petite chute.
- Ça ne changera rien. Elle sera emportée pareil.
- Sauf si vous remplissez le trou de pierres et de gravier, au-delà de la chute. Le mur sera assez haut pour empêcher quiconque d'y monter. Vous pourrez même y poster des soldats. Et le débit d’eau n’en sera pas gêné.
- Pourquoi ne pas essayer, après tout. Je vais faire chercher des ouvriers pour commencer de suite.
- Seigneur, pas besoin d’attendre des ouvriers. Vous avez tout un tas de soldats, immédiatement, à votre disposition. Et il y a plus de pierres qu'il n'en faut pour commencer à travailler.
Ça a été un travail de titans. Mais la gorge est barrée bien avant l’hiver.
…
Le seigneur Faucon est mort dans des circonstances bizarres. Sa femme n'ayant pas le droit de lui succéder c'est son père qui annexe la seigneurie. Pendant ce temps-là Lippo, le seigneur Geai, nouent des alliances avec tous les seigneurs autour de leurs fiefs.
Quand la guerre éclate tous les seigneurs partent envahir les terres du seigneur Aigle. C'est à la tête d’un bataillon de soldats que Ronin entre sur ses terres, arborant l'ancien oriflamme de la seigneurie Faucon. Voyant cela, de nombreux soldats refusent de combattre l’héritier légitime et se retournent contre les brigands. La reconquête de son fief se fait facilement.
Il n'en est pas de même pour celui du seigneur Aigle car devant le nombre d'assaillants, une grosse partie de la garnison s'est enfermé dans le château dont le seigneur a chassé toutes les bouches inutiles et les autres sont dans la partie de la ville qui est derrière la ceinture fortifiée. Toutes les tentatives qu'on a faites, jusqu’à présent pour arriver à la porte des fortifications, se sont soldées par un échec. Des volées de flèches d'abord et ensuite des pierres jetées du haut des remparts nous empêchent d'approcher de l’entrée. Le siège risque d’être long!
En secret, j'ai fabriqué de la poudre noire. Je fais transformer deux charrettes en espèces de char d'assaut où je fais charger la poudre dans l'une et l'autre nous servira de protection pour fuir avant l’explosion.
Il nous faut trois tentatives pour caler la charrette contre la porte et y mettre le feu. Deux soldats sont tués alors qu'on monte dans la charrette du retour.
Une énorme explosion retentit. À cause de la fumée on ne voit pas ce qu'il se passe. Un coup de vent opportun la dissipe. La porte et les tours qui l'encadrent sont détruites. Le temps que les seigneurs donnent les ordres pour attaquer la ville il se passe un moment. Des incendies se sont déclarés en ville, çà et là.
Il y a du mouvement à l’entrée. Nos archers bandent leurs arcs et attendent les ordres. Des frères de la congrégation sortent et viennent vers nous en criant «Trêve!». Ils parlementent avec des soldats qui les conduisent à la tente où sont rassemblés tous les seigneurs.
- Seigneurs, nous sommes venus au nom de Grandville, ancien fief du seigneur Aigle, pour vous apporter sa reddition.
- Le seigneur Aigle est trop lâche pour le faire lui-même ?
- Il est mort, Seigneur Huppe. Quand il y a eu cet énorme bruit, que les soldats ont vu la porte et les tours s’écrouler, ils se sont retournés contre lui et, lui et toute sa famille, ont été tués.
Quand les troupes entrent en ville, c'est un vrai massacre. Tous les brigands sont passés au fil de l'épée, tandis que les soldats réguliers sont désarmés et renvoyés dans leurs casernements. Les seigneurs s'installent dans le palais du seigneur Aigle et c'est là qu'a failli éclater la guerre entre les seigneuries. Tous sont d'accord pour que Ronin soit seigneur du fief Faucon mais tous ceux qui ont une frontière avec le domaine Aigle veulent l'annexer au leur.
À bout de solutions, ils me proposent d'en devenir le seigneur. Ce que je refuse. J'accepte juste de le diriger le temps qu'ils trouvent une solution à l’amiable. Et diriger le fief est très facile. Le seigneur Aigle avait une administration bien rodée…
Je passe le plus clair de mon temps à baiser autant de filles que de garçons et souvent les deux en même temps. Xale a demandé à rester avec moi, il a libéré ses esclaves… qui sont restés avec lui. Je crois bien qu'ils sont amoureux tous les trois.
Je suis assis dans le fauteuil Seigneurial depuis des heures à écouter les doléances des paysans ou des marchands pour telle ou telle raison souvent tellement futiles et risibles que je m’ennuie ferme. Heureusement, ils parait que les négociations soient en passe d’être conclues, le fief serait mis sous tutelle des moines et les seigneurs des alentours auraient chacun un pourcentage des revenus du domaine tout en lui assurant protection.
Tout d'un coup une douleur fulgurante me traverse le cerveau. Quand j'ouvre les yeux je suis allongé dans un lit d’hôpital. À mon chevet, je vois le prof et le général.
- Enfin, vous revenez à vous. Comment vous sentez vous mon garçon ? Comment c’est passé votre voyage? Qu’ave…
- Professeur, laissez lui le temps de reprendre ses esprits.
- Mais, général, n'êtes-vous pas pressé de savoir comment se sont passés ces six jours dans un monde parallèle ?
- Tout autant que vous, professeur, mais laissons lui le temps de se remettre.
- Six jours, vous avez dit six jours ?
- Six jours et quatre heures, plus exactement.
- Hein! Pour moi, ça a duré plus d’un an. J’ai cru ne jamais revenir!
Quand j'ai pu me lever, ça a été la course. Déjà j'ai droit à un lavage d'estomac et à un lavement complet pour extraire tous les «corps étrangers» de l'autre monde, à fin d’analyses. Puis tout un tas de prise de sang et je dois faire un rapport sur tout ce que j'ai vu et fait. Ça me prend des plombes à l'écrire et encore plus à répondre à leurs questions.
Et il faut une semaine complète pour finaliser toutes ces conneries, le temps que tout soit analysé, décortiqué. Je ne retiens qu'une chose. Ils ont retrouvé des morceaux entiers de mon petit-déjeuner et, lors de mes examens médicaux, ils ont récupérés un bout d’écharde sous ma peau. Il se pourrait donc que ce qui est en moi ne soit pas désintégré, lors du transfert. A retenir pour la prochaine fois.
Prochaine fois qui aura lieu dans quatre mois. Le prof râle, parce que ça fait long. Je rentre à la maison en disant à ceux qui connaissent mon métier que j'étais à l'étranger avec une riche cliente. Ça passe comme une lettre à la poste. Et dès le lendemain, je recommence mon boulot ‘’ normal’’.
C'est lors d'une soirée que je rencontre Nolan, un étudiant qui arrondit ses fins de mois en faisant l'Escort, de temps en temps. On se revoit quelques jours après la soirée et ça matche entre nous. Il est bi, comme moi. C'est lui qui me présente Virginie, elle aussi étudiante et qui raffole des beaux gosses endurants, surtout s'ils ont une grosse bite et qu'ils savent s'en servir. On lui prouve notre savoir-faire sur le champ. Et, putain, la meuf, elle assure grave…
Je continue aussi à perfectionner ma formation en allant deux demi-journées par semaine, voir des gars que le général - ou le prof - me demande de rencontrer. Les mois passent vite et je suis à nouveau, nu, sur la chaise bardée d'électrodes reliées à l’ordinateur.
Me voilà parti pour mon second voyage inter dimensionnel…