06-08-2022, 02:51 PM
Le Voisin de Stéphane
Il partageait le troisième et dernier étage de ce petit immeuble ancien avec un type de son âge, dans les vingt-quatre ans, garçon sympa mais semblant si timide ! Au point qu'on en était resté, depuis six mois, à de simples bonjour, bonsoir...
Stéphane était un garçon sportif, mais sans excès, qui se payait du bon temps plus souvent qu'à son tour : car il, était fortement engageant, ce châtain-là, avec son sourire, et sa grande gueule !
Quant à Quentin, son voisin, il avait tout de l'intello coincé... à en croire la gueule des amis qu'il en avait croisé dans l'escalier ! Gentil et bien élevé, certes, ce grand garçon avait tout du puceau de base, oui !
Et d'ailleurs, il s'en foutait royalement, Stéphane. Mais ce samedi matin-là, il sortit faire des courses, après avoir entendu claquer la porte d'en face peu avant.
Et surprise ! Il trouva par terre une liste de courses. Il la ramassa en souriant et y jeta un coup d'œil distrait. Du crémant, des biscuits apéritifs, du saucisson... Bon ! De quoi se faire un apéro sympa, quoi !
Et puis... « gel ». Il sourit : ce mec était le plus naturel du monde, et ne se mettait pas de gel du tout. La suite était : « essuie-tout ». In fine, il y avait « vodka ».
— Oh p'tain ! Y serait pas en train de nous préparer une bonne petite soirée baise, l'enfant de chœur, là ? murmura Stéphane, soudain intéressé.
Problème : il en préparait une aussi, de soirée baise, avec un de ses potes de gym, et trois fillettes peu farouches. Il n'aurait donc pas l'occasion d’épier son voisin par l’œilleton de sa porte...
Il était chez lui lorsqu'il ouït son voisin rentrer, et il alla aussitôt sonner chez lui :
— Ciao ! J'ai trouvé ça par terre... T'en as peut-être encore besoin ?
— Oh, non, non, ça ira ! fit le mecton en jetant un œil au papier. Merci, en tout cas !
— T'as pris quoi, comme vodka ?
— Hein ? Euh... La Poilosky.
— Bon! C'est pas le top européen, m'enfin, elle est pas russe !
On se sourit, et Stéphane enfonça le clou :
— Tu reçois, ce soir ?
— Ben... Oui.
— Alors amuse-toi bien, et tu me pardonnes d'avance si t'entends des bruits venant de chez moi ? J'ai un peu de monde, et... on compte s'amuser.
— Aucun problème.
La partouze de Stéphane se déroula selon les règles de l'art, et il oublia vite fait son pâle voisin... Ses amis étaient chauds de partout, et la soirée fut de première bourre.
Ces demoiselles se commandèrent un taxi, et son pote Victor, très bel enfant brun musclé à souhait et poilu comme un grand, resta dormir là, comme souvent.
— J'ai les couilles à sec ! affirma cet enfant, au lit.
— Oh p'tain ! À propos, j'ai oublié mon voisin !
Et Stéphane de conter les faits du matin à un Victor qui l'assura qu'il n'y avait rien de perdu.
— Tu lui demandera si les cris des filles l'ont pas empêché de dormir... et t'en rajouteras une petite dose, juste pour le faire rougir !
Et tandis qu'on déjeunait, le lendemain vers dix heures passées, Stéphane entendit la porte de son voisin et se précipita sans réfléchir... vu qu'il était à poil comme Victor, et il ouvrit... juste pour voir son voisin rouler un patin à un mec.
Stupeur de part et d'autre ! Le mec s’engouffra dans l'escalier, tandis que Quentin allait refermer sa porte.
— Non ! cria Stéphane. Je voulais juste te demander... On n'a pas fait trop de bordel, hier soir ? demanda-t-il en se montrant entièrement nu à sa porte.
— Nous n'avons rien entendu du tout, merci.
— Oh ! T'as déjeuné ?
L'autre ne répondit pas, figé.
— Viens ! Allez, viens ! insista Stéphane en tendant la main.
Le mec prit sa clé et vint, l'air glacé. Il eut un mouvement de recul en apercevant Victor, qui se leva pour lui tendre la main — oh, la belle bête ! — et articula :
— Mais... je vous dérange, là !
— Non, la fête est finie, et on reprend des forces : fais comme nous ! affirma Stéphane. Assieds-toi !
Le garçon prit place, toujours archigêné, et Stéphane ajouta :
— En tout cas, tes invités sont super discrets ! Nous, on avait trois copines qui ont tendance à gueuler un peu, quand on les chatouille de près !
— Non... fit doucement le mec en acceptant du café, chez moi... on n'était que deux.
— Ah ! fit Stéphane, en hésitant une seconde, donc... le garçon que j'ai vu ?
— Oui, fit Quentin en rougissant.
— C'est... ton copain ?
— Non ! Enfin... je sais pas encore.
— Excuse-moi, ça ne nous regarde pas ! Alors je te souhaite bonne chance.
— Merci, fit timidement le garçon.
— Nous, tu vois, on n'est pas plus avancé, vu qu'on n'a de copine ni l'un ni l'autre... Alors on en est réduit à organiser des soirées patronage avec des orphelines dans le besoin !
Victor éclata de rire, et Quentin dut suivre. Et Stéphane, qui était un luron, sut que le rire serait de bon aloi pour nouer le contact. De fait, Quentin se détendit peu à peu au point que, sans qu'il racontât sa vie, on apprit quand même qu'il avait toujours été seul.
— Sans être indiscret, j'ai vu sur ta liste de courses que tu aimais le crémant... Nous aussi... tu vois les cadavres, là-bas dans le fond ! Alors si ça te dit, on en fera péter, des bouchons !
— C'est gentil. Je bois pas trop mais... oui, avec plaisir.
On échangea sur le boulot et autres choses du quotidien et vers midi, Victor déclara partir :
— Faut juste que je remette ma culotte... si je la retrouve !
Les deux autres pouffèrent. Et Victor retrouva ses dessous... non sans s'être bien exhibé dans le salon.
Quand on fut seuls, Quentin prétendit partir aussi.
— Attends ! On a ouvert une dernière bouteille, qui est restée presque entière... On va se la finir !
Stéphane vit que le garçon n'osait refuser ; il l'intriguait, ce mecton, dans sa timidité, mais aussi il l'attirait : il devinait un intello peu en prise avec la réalité, comme un mec super gentil.
Et il décida de ne pas se rhabiller... puisque le voisin était gay. On alla se poser sur le sofa.
— Ils sont très beaux, tes verres, remarqua le garçon.
— Dépareillés, mais... du cristal de famille !
On sirota donc, et après la deuxième flûte, Stéphane jugea que Quentin était mûr pour les questions... de société.
— J'imagine que t'es pas familier des réunions comme la nôtre hier soir ?
— Ah non, alors !
— Ça te rebuterait ?
— Ben... s'y a des filles...
— Et s'y a des garçons... bi ?
— Hein ?
— J'ai des potes bi qui sont pas farouches, et j'ai toujours eu envie d'organiser un truc bi... sans oser le faire. Là, tu me donnerais une bonne raison.
— Tu sais, moi, j'me vois pas vraiment dans un truc pareil !
— Si tu rencontres mes amis avant, peut-être que... Et puis si vraiment les filles te repoussent, je peux inviter que des garçons ! Ceci au cas où ça marcherait pas avec ton nouveau pote. Au fait... tu m'en dirais un mot ?
— Je sais rien. C'était sympa, mais... je suis pas sûr... qu'il ait envie de recommencer.
— Alors compte sur moi !
— Merci, t'es gentil. Mais...
— Si, si !
Malgré les réticences qu'il affichait, le fin Quentin, un grand maigre et brun au teint pâle, sembla apprécier sa conversation avec Stéphane. Et lorsqu'on se sépara, les bulles exterminées, on avait convenu de dîner ensemble le soir même, et en tout cas de toquer chez l'un ou chez l'autre au moindre prétexte.
Il tenait une bouteille de crémant lorsqu'il se présenta, Quentin, vers sept heures et demie.
— Il buvait encore moins que moi, et j'avais prévu large ! dit-il en un adorable sourire — au jugé de Stéphane.
— Entre ! Je me suis pas rhabillé... mais j'ai travaillé pour toi.
— Pardon ?
— S'tu veux, tu peux virer tes fringues... ou au moins te mettre en boxer... Seulement si tu veux !
— Heu... fit le garçon, qui ôta pourtant son t-shirt. C'est vrai qu'il fait bon, chez toi.
Cachectique, qu'il était, le Quentin !... mais sur sa peau pâle étaient, harmonieusement disposés, des poils noirs du plus bel effet.
— Ouais, j'ai recensé les mecs que je pourrais te présenter, au cas où...
— Ben, justement... Il m'a appelé, et... j'ai eu juste une vague promesse... autant dire : rien.
— Viens voir... non : viens boire !
On trinqua donc, et Stéphane pria Quentin de considérer son grand écran, où devaient défiler une demi-douzaine de mecs de leur âge... tous nus et en érection.
Mais Quentin faillit s'étrangler en voyant le premier.
— C'est... C'est...
— Un super beau mec, oui !
— Non : un collègue !
— Ah ! Ah ! Ah ! éclata Stéphane, t'as bien fait de venir, tu vois ! Tu savais qu'il...
— Rien du tout !... Et je vais pas savoir le regarder, demain matin !
— Eh ben tu le laisses te mater, et voilà ! Il sait que tu es gay ?
— Non, je suis super discret au boulot.
— Il te plaît ?
— Ben... Il drague toutes les nanas du bureau... et ça marche, je crois, mais...pour les mecs... il est discret aussi. Mais oui... il est craquant.
— Et bien monté !
— Euh... oui, évidemment, reconnut Quentin, tout bas.
— Tu te sens de force à le retrouver ici... à poil ?
— Oh, ça, je...
— Bon : on regarde les autres !
Où Quentin dut reconnaître que tous étaient sympas... à commencer par son collègue. Mais Stéphane le prévint :
— Rappelle-toi qu'ils sont tous bi !
— Et que t'es pas une agence matrimoniale !
— Tu serais partant pour une soirée... chaude ?
— J'ai plutôt la trouille, oui !
— J'ai une idée : on convoque ton collègue, s'il est libre, juste pour faire connaissance... à poil. Et on lui demande de te raconter comment se passe une soirée bi.
Il fallut argumenter, oui ! Mais Stéphane était excité par l'idée de décoincer son fin voisin, qui accepta enfin.
Quelques instants plus tard, l'autre acceptait de venir : il restait une demi-heure aux garçons pour se faire beaux. Où Stéphane eut une jolie surprise : la bite à Quentin était un fort bel engin... qui ne tarda pas à s'animer. Il ne fit pas de commentaire, et l'on se sécha gentiment, à la demi-dure.
— Oh putain ! fit Benoît en entrant dans le salon, Quentin, c'est toi ?
— J't'ai pas dit de venir pour rien ! affirma Stéphane. Bon! Tu vires tout, tu prends ton verre et tu nous dis tout sur ta vie sexuelle ! Bisexuelle, surtout !
Autant vous dire que ce mignon loupiot ne se fit pas prier ! Blond cendré, mais au poil noir, il était gracieux comme tout, et le contraste entre sa sombre poilure et sa gracilité le rendait fort troublant...
Et la demi-dure de Quentin acheva sa mutation...
— T'es toujours pas bi, toi, depuis le temps ? demanda Benoît à Stéphane.
— Je viens d'acquérir le statut d'observateur.
Benoît narra sans se faire prier ses aventures récentes et anciennes, puis, ayant avalé brusquement une vaste lampée de bulles, il émit un joli rot, qui fit rire les autres... et sans prévenir se jeta bouche ouverte sur la belle, très belle quéquette de Quentin.
— Aaaah ! gémit iceluy en fermant les yeux.
L'instant dura, aux gémissements appuyés du patient... et lorsque Quentin rouvrit les yeux, un bon quart d'heure plus tard, c'était Stéphane qui le suçait avec ardeur.
Ça ne le fit pas débander, non ! D'autant qu'il voyait Benoît bouffer le cul de son voisin... On peut donc dire que cette « soirée-découverte » avait déjà atteint son but...
Prié d'enculer Benoît, Quentin le fit sans minauder et, après qu'il eut joui ès profondeurs dudit, Stéphane y fut invité à déborder aussi... et sans plus de manières, le joli châtain alla bourrer le jeune Benoît.
Et là, après la douche réglementaire, les bulles et les restes de pâté, il y eut un événement que nul n'attendait :
— On se revoit, Quentin ? demanda Benoît.
— J'allais te demander la même chose, dit Stéphane.
— Mais... fit Quentin, stupéfait. Je... Je...
— T'emmerde pas, gentil garçon : t'es libre ! dit Benoît.
Il y eut un genre de silence gêné, tandis qu'on sirotait. Puis Stéphane suggéra une grande soirée... entre mecs.
— Non ! fit Quentin.
— Et pourquoi ?
— Ceux que je connais... me vont.
On se regarda avant d'éclater de rire. Ce dimanche-là, ce fut Benoît qui dormit avec Quentin... qui partagea ensuite ses nuits avec les deux autres. Avant de pencher plus certainement, un mois plus tard, pour Benoît. Mais il y eut un autre coup de théâtre : reparaissant céans, le p'tit coup raté de Quentin fut happé par un Stéphane qui lui en fit voir de belles ! Car Stéphane... avait appris des choses, et voulait les mettre en pratique
Certes, il y eut des moments d'incertitude, quand ce joli monde se croisa sur le palier du troisième ! M'enfin... Stéphane avait assez l'habitude du monde (vous me suivez) pour que les choses se passassent du mieux qu'il pouvait et... ma foi, depuis ce temps-là, on ne s'ennuie pas, au troisième !
3. IV. 2022
Il partageait le troisième et dernier étage de ce petit immeuble ancien avec un type de son âge, dans les vingt-quatre ans, garçon sympa mais semblant si timide ! Au point qu'on en était resté, depuis six mois, à de simples bonjour, bonsoir...
Stéphane était un garçon sportif, mais sans excès, qui se payait du bon temps plus souvent qu'à son tour : car il, était fortement engageant, ce châtain-là, avec son sourire, et sa grande gueule !
Quant à Quentin, son voisin, il avait tout de l'intello coincé... à en croire la gueule des amis qu'il en avait croisé dans l'escalier ! Gentil et bien élevé, certes, ce grand garçon avait tout du puceau de base, oui !
Et d'ailleurs, il s'en foutait royalement, Stéphane. Mais ce samedi matin-là, il sortit faire des courses, après avoir entendu claquer la porte d'en face peu avant.
Et surprise ! Il trouva par terre une liste de courses. Il la ramassa en souriant et y jeta un coup d'œil distrait. Du crémant, des biscuits apéritifs, du saucisson... Bon ! De quoi se faire un apéro sympa, quoi !
Et puis... « gel ». Il sourit : ce mec était le plus naturel du monde, et ne se mettait pas de gel du tout. La suite était : « essuie-tout ». In fine, il y avait « vodka ».
— Oh p'tain ! Y serait pas en train de nous préparer une bonne petite soirée baise, l'enfant de chœur, là ? murmura Stéphane, soudain intéressé.
Problème : il en préparait une aussi, de soirée baise, avec un de ses potes de gym, et trois fillettes peu farouches. Il n'aurait donc pas l'occasion d’épier son voisin par l’œilleton de sa porte...
Il était chez lui lorsqu'il ouït son voisin rentrer, et il alla aussitôt sonner chez lui :
— Ciao ! J'ai trouvé ça par terre... T'en as peut-être encore besoin ?
— Oh, non, non, ça ira ! fit le mecton en jetant un œil au papier. Merci, en tout cas !
— T'as pris quoi, comme vodka ?
— Hein ? Euh... La Poilosky.
— Bon! C'est pas le top européen, m'enfin, elle est pas russe !
On se sourit, et Stéphane enfonça le clou :
— Tu reçois, ce soir ?
— Ben... Oui.
— Alors amuse-toi bien, et tu me pardonnes d'avance si t'entends des bruits venant de chez moi ? J'ai un peu de monde, et... on compte s'amuser.
— Aucun problème.
La partouze de Stéphane se déroula selon les règles de l'art, et il oublia vite fait son pâle voisin... Ses amis étaient chauds de partout, et la soirée fut de première bourre.
Ces demoiselles se commandèrent un taxi, et son pote Victor, très bel enfant brun musclé à souhait et poilu comme un grand, resta dormir là, comme souvent.
— J'ai les couilles à sec ! affirma cet enfant, au lit.
— Oh p'tain ! À propos, j'ai oublié mon voisin !
Et Stéphane de conter les faits du matin à un Victor qui l'assura qu'il n'y avait rien de perdu.
— Tu lui demandera si les cris des filles l'ont pas empêché de dormir... et t'en rajouteras une petite dose, juste pour le faire rougir !
Et tandis qu'on déjeunait, le lendemain vers dix heures passées, Stéphane entendit la porte de son voisin et se précipita sans réfléchir... vu qu'il était à poil comme Victor, et il ouvrit... juste pour voir son voisin rouler un patin à un mec.
Stupeur de part et d'autre ! Le mec s’engouffra dans l'escalier, tandis que Quentin allait refermer sa porte.
— Non ! cria Stéphane. Je voulais juste te demander... On n'a pas fait trop de bordel, hier soir ? demanda-t-il en se montrant entièrement nu à sa porte.
— Nous n'avons rien entendu du tout, merci.
— Oh ! T'as déjeuné ?
L'autre ne répondit pas, figé.
— Viens ! Allez, viens ! insista Stéphane en tendant la main.
Le mec prit sa clé et vint, l'air glacé. Il eut un mouvement de recul en apercevant Victor, qui se leva pour lui tendre la main — oh, la belle bête ! — et articula :
— Mais... je vous dérange, là !
— Non, la fête est finie, et on reprend des forces : fais comme nous ! affirma Stéphane. Assieds-toi !
Le garçon prit place, toujours archigêné, et Stéphane ajouta :
— En tout cas, tes invités sont super discrets ! Nous, on avait trois copines qui ont tendance à gueuler un peu, quand on les chatouille de près !
— Non... fit doucement le mec en acceptant du café, chez moi... on n'était que deux.
— Ah ! fit Stéphane, en hésitant une seconde, donc... le garçon que j'ai vu ?
— Oui, fit Quentin en rougissant.
— C'est... ton copain ?
— Non ! Enfin... je sais pas encore.
— Excuse-moi, ça ne nous regarde pas ! Alors je te souhaite bonne chance.
— Merci, fit timidement le garçon.
— Nous, tu vois, on n'est pas plus avancé, vu qu'on n'a de copine ni l'un ni l'autre... Alors on en est réduit à organiser des soirées patronage avec des orphelines dans le besoin !
Victor éclata de rire, et Quentin dut suivre. Et Stéphane, qui était un luron, sut que le rire serait de bon aloi pour nouer le contact. De fait, Quentin se détendit peu à peu au point que, sans qu'il racontât sa vie, on apprit quand même qu'il avait toujours été seul.
— Sans être indiscret, j'ai vu sur ta liste de courses que tu aimais le crémant... Nous aussi... tu vois les cadavres, là-bas dans le fond ! Alors si ça te dit, on en fera péter, des bouchons !
— C'est gentil. Je bois pas trop mais... oui, avec plaisir.
On échangea sur le boulot et autres choses du quotidien et vers midi, Victor déclara partir :
— Faut juste que je remette ma culotte... si je la retrouve !
Les deux autres pouffèrent. Et Victor retrouva ses dessous... non sans s'être bien exhibé dans le salon.
Quand on fut seuls, Quentin prétendit partir aussi.
— Attends ! On a ouvert une dernière bouteille, qui est restée presque entière... On va se la finir !
Stéphane vit que le garçon n'osait refuser ; il l'intriguait, ce mecton, dans sa timidité, mais aussi il l'attirait : il devinait un intello peu en prise avec la réalité, comme un mec super gentil.
Et il décida de ne pas se rhabiller... puisque le voisin était gay. On alla se poser sur le sofa.
— Ils sont très beaux, tes verres, remarqua le garçon.
— Dépareillés, mais... du cristal de famille !
On sirota donc, et après la deuxième flûte, Stéphane jugea que Quentin était mûr pour les questions... de société.
— J'imagine que t'es pas familier des réunions comme la nôtre hier soir ?
— Ah non, alors !
— Ça te rebuterait ?
— Ben... s'y a des filles...
— Et s'y a des garçons... bi ?
— Hein ?
— J'ai des potes bi qui sont pas farouches, et j'ai toujours eu envie d'organiser un truc bi... sans oser le faire. Là, tu me donnerais une bonne raison.
— Tu sais, moi, j'me vois pas vraiment dans un truc pareil !
— Si tu rencontres mes amis avant, peut-être que... Et puis si vraiment les filles te repoussent, je peux inviter que des garçons ! Ceci au cas où ça marcherait pas avec ton nouveau pote. Au fait... tu m'en dirais un mot ?
— Je sais rien. C'était sympa, mais... je suis pas sûr... qu'il ait envie de recommencer.
— Alors compte sur moi !
— Merci, t'es gentil. Mais...
— Si, si !
Malgré les réticences qu'il affichait, le fin Quentin, un grand maigre et brun au teint pâle, sembla apprécier sa conversation avec Stéphane. Et lorsqu'on se sépara, les bulles exterminées, on avait convenu de dîner ensemble le soir même, et en tout cas de toquer chez l'un ou chez l'autre au moindre prétexte.
Il tenait une bouteille de crémant lorsqu'il se présenta, Quentin, vers sept heures et demie.
— Il buvait encore moins que moi, et j'avais prévu large ! dit-il en un adorable sourire — au jugé de Stéphane.
— Entre ! Je me suis pas rhabillé... mais j'ai travaillé pour toi.
— Pardon ?
— S'tu veux, tu peux virer tes fringues... ou au moins te mettre en boxer... Seulement si tu veux !
— Heu... fit le garçon, qui ôta pourtant son t-shirt. C'est vrai qu'il fait bon, chez toi.
Cachectique, qu'il était, le Quentin !... mais sur sa peau pâle étaient, harmonieusement disposés, des poils noirs du plus bel effet.
— Ouais, j'ai recensé les mecs que je pourrais te présenter, au cas où...
— Ben, justement... Il m'a appelé, et... j'ai eu juste une vague promesse... autant dire : rien.
— Viens voir... non : viens boire !
On trinqua donc, et Stéphane pria Quentin de considérer son grand écran, où devaient défiler une demi-douzaine de mecs de leur âge... tous nus et en érection.
Mais Quentin faillit s'étrangler en voyant le premier.
— C'est... C'est...
— Un super beau mec, oui !
— Non : un collègue !
— Ah ! Ah ! Ah ! éclata Stéphane, t'as bien fait de venir, tu vois ! Tu savais qu'il...
— Rien du tout !... Et je vais pas savoir le regarder, demain matin !
— Eh ben tu le laisses te mater, et voilà ! Il sait que tu es gay ?
— Non, je suis super discret au boulot.
— Il te plaît ?
— Ben... Il drague toutes les nanas du bureau... et ça marche, je crois, mais...pour les mecs... il est discret aussi. Mais oui... il est craquant.
— Et bien monté !
— Euh... oui, évidemment, reconnut Quentin, tout bas.
— Tu te sens de force à le retrouver ici... à poil ?
— Oh, ça, je...
— Bon : on regarde les autres !
Où Quentin dut reconnaître que tous étaient sympas... à commencer par son collègue. Mais Stéphane le prévint :
— Rappelle-toi qu'ils sont tous bi !
— Et que t'es pas une agence matrimoniale !
— Tu serais partant pour une soirée... chaude ?
— J'ai plutôt la trouille, oui !
— J'ai une idée : on convoque ton collègue, s'il est libre, juste pour faire connaissance... à poil. Et on lui demande de te raconter comment se passe une soirée bi.
Il fallut argumenter, oui ! Mais Stéphane était excité par l'idée de décoincer son fin voisin, qui accepta enfin.
Quelques instants plus tard, l'autre acceptait de venir : il restait une demi-heure aux garçons pour se faire beaux. Où Stéphane eut une jolie surprise : la bite à Quentin était un fort bel engin... qui ne tarda pas à s'animer. Il ne fit pas de commentaire, et l'on se sécha gentiment, à la demi-dure.
— Oh putain ! fit Benoît en entrant dans le salon, Quentin, c'est toi ?
— J't'ai pas dit de venir pour rien ! affirma Stéphane. Bon! Tu vires tout, tu prends ton verre et tu nous dis tout sur ta vie sexuelle ! Bisexuelle, surtout !
Autant vous dire que ce mignon loupiot ne se fit pas prier ! Blond cendré, mais au poil noir, il était gracieux comme tout, et le contraste entre sa sombre poilure et sa gracilité le rendait fort troublant...
Et la demi-dure de Quentin acheva sa mutation...
— T'es toujours pas bi, toi, depuis le temps ? demanda Benoît à Stéphane.
— Je viens d'acquérir le statut d'observateur.
Benoît narra sans se faire prier ses aventures récentes et anciennes, puis, ayant avalé brusquement une vaste lampée de bulles, il émit un joli rot, qui fit rire les autres... et sans prévenir se jeta bouche ouverte sur la belle, très belle quéquette de Quentin.
— Aaaah ! gémit iceluy en fermant les yeux.
L'instant dura, aux gémissements appuyés du patient... et lorsque Quentin rouvrit les yeux, un bon quart d'heure plus tard, c'était Stéphane qui le suçait avec ardeur.
Ça ne le fit pas débander, non ! D'autant qu'il voyait Benoît bouffer le cul de son voisin... On peut donc dire que cette « soirée-découverte » avait déjà atteint son but...
Prié d'enculer Benoît, Quentin le fit sans minauder et, après qu'il eut joui ès profondeurs dudit, Stéphane y fut invité à déborder aussi... et sans plus de manières, le joli châtain alla bourrer le jeune Benoît.
Et là, après la douche réglementaire, les bulles et les restes de pâté, il y eut un événement que nul n'attendait :
— On se revoit, Quentin ? demanda Benoît.
— J'allais te demander la même chose, dit Stéphane.
— Mais... fit Quentin, stupéfait. Je... Je...
— T'emmerde pas, gentil garçon : t'es libre ! dit Benoît.
Il y eut un genre de silence gêné, tandis qu'on sirotait. Puis Stéphane suggéra une grande soirée... entre mecs.
— Non ! fit Quentin.
— Et pourquoi ?
— Ceux que je connais... me vont.
On se regarda avant d'éclater de rire. Ce dimanche-là, ce fut Benoît qui dormit avec Quentin... qui partagea ensuite ses nuits avec les deux autres. Avant de pencher plus certainement, un mois plus tard, pour Benoît. Mais il y eut un autre coup de théâtre : reparaissant céans, le p'tit coup raté de Quentin fut happé par un Stéphane qui lui en fit voir de belles ! Car Stéphane... avait appris des choses, et voulait les mettre en pratique
Certes, il y eut des moments d'incertitude, quand ce joli monde se croisa sur le palier du troisième ! M'enfin... Stéphane avait assez l'habitude du monde (vous me suivez) pour que les choses se passassent du mieux qu'il pouvait et... ma foi, depuis ce temps-là, on ne s'ennuie pas, au troisième !
3. IV. 2022
Amitiés de Louklouk !