18-01-2022, 11:01 PM
Ludvik : Au bord de l'abîme
Notre troupe se rue dans les couloirs de la forteresse. Guidés par Thibault et Stephan, nous trouvons facilement le point de contrôle qui marque la limite des sorts de protection tissés autour du nexus. Cédric pulvérise le portail et ses défenses, et nous passons sans prendre la peine de finir le travail, nos hommes s'en chargeront pour nous. Une seule chose compte pour moi, retrouver mon frère. Avant que quelque chose ne lui arrive.
- Un bouclier anti-magie, dit Cédric. À partir d'ici, seule la force comptera.
- La force... et le pouvoir de Magnos.
- Oui... et eux, de quoi disposent-ils ?
- On ne va pas tarder à le savoir.
En effet, nous parvenons à un barrage qui semble avoir été hâtivement monté. Nous nous lançons à l'assaut, mais une pluie de flèches s'abat sur nous. Nous parvenons à contrer la plupart d'entre elles grâce à nos pouvoirs, mais il y en a trop, et plusieurs de nos hommes s'effondrent, les autres continuent cependant leur progression, bouclier levé, et foncent vers l'obstacle, bien décidés à en venir à bout.
Sans le secours de la magie, le combat dure cette fois nettement plus longtemps, et un cri d'alarme derrière nous nous fait comprendre que nous sommes tombés dans un piège.
Émergeant d'une porte dérobée, d'autres soldats nous prennent à revers. Nous sommes pris entre deux feux, et nos pertes sont lourdes. J'ordonne une retraite, et presse mes hommes contre les nouveaux arrivants. Cette porte me donne une idée... elle sera plus facile à prendre que cette barricade.
Nous y parvenons... mais c'est juste. Nous ne devons guère être plus d'une vingtaine lorsque nous parvenons à verrouiller la porte et à souffler un peu. Utilisant nos pouvoirs avec parcimonie, nous refermons les blessures les plus graves avant de repartir. Le couloir court le long du tunnel principal. Nous savons que nous allons être attendus à l'autre extrémité, mais nous n'avons pas le choix.
Nous rencontrons un autre groupe de soldats et fonçons sur eux. Le choc est brutal, furieux. Nous devons faire vite... et nos armes ne font pas de cadeaux.
Le dernier soldat tombe sous nos coups, et une idée me vient.
- Ced, où peut être le focalisateur du bouclier ?
- Dans la direction générale que nous suivons, mais j'ignore où exactement.
- On doit à tout prix le détruire, ou nous allons nous faire massacrer. Ils sont trop nombreux.
- Tout à fait d'accord.
- Je vais essayer de le localiser plus précisément, dit Marc en se concentrant.
Il reste silencieux tandis que nous reprenons notre progression, puis tend un doigt dans une direction précise.
- Par là...
- D'accord, dès que nous pourrons y aller, j'irai seul, vous, vous partez vers le nexus.
- Pas question, Lud, c'est de la folie !
- La Dissimulation de Magnos n'autorise qu'une personne, tu le sais.
- C'est moi qui devrais y aller, dans ce cas ! J'ai plus d'expérience que toi.
- C'est la raison pour laquelle tu dois rester pour soutenir mes hommes.
- Mais...
- Je serai prudent, Marc. Bon, allez, reprends-je plus fort, au pas de course ! Trouvons le bout de ce tunnel !
Nous le trouvons en fait assez rapidement. Je pense que nous avons raté plusieurs autres passages dissimulés (ce couloir m'a semblé bien long) mais nous n'avons pas le temps de les chercher, et nous devons économiser notre énergie.
Nous nous déversons dans une salle de garde, et un autre combat féroce s'engage. À peine en avons-nous fini (en laissant encore cinq de nos hommes à terre) que je m'éclipse par une porte latérale en me concentrant fortement.
Je dois être seul, je suis seul, seul au monde, personne ne pense à moi, personne ne m'entend, personne ne me sent, personne ne me voit, je suis moins qu'une ombre, moins qu'un souffle, moins qu'un esprit, je marche indétecté...
La litanie se poursuit dans mon esprit tandis que je croise des gardes indifférents. Leur regard m'évite, se détourne, m'ignore. Je sens mes forces m'abandonner à grande vitesse, et je dois m'arrêter pour boire une potion afin de pouvoir continuer. Gardant dans mon esprit la direction indiquée par Marc, je poursuis mon chemin, monte un escalier, et vacille sur le palier. Une autre potion... tiendrai-je jusqu'au bout ? Cette technique est dangereuse, elle tire sur ma vie elle-même. Si je m'évanouis en l'utilisant, je ne me réveillerai jamais. Et je disparaîtrai de ce monde sans laisser la moindre trace... Les jeunes ignorent tout de cette technique, ils ne sont pas encore prêts. Moi-même, je doute de l'être... mais je n'ai pas le choix.
Je ressens les flux du mana qui émanent d'une porte. Je reviens dans le monde réel, et bois ma dernière potion d'énergie. Je ne pourrai pas revenir de la même façon, mais ça devrait aller.
Utilisant mon pouvoir régénéré sur le sceau magique qui bloque la porte, je le fais sauter, ainsi que le verrou, et entre dans la salle. Un cristal violacé se trouve au centre, pulsant faiblement. Un coup d'épée là-dedans et...
- Je savais que tu viendrais, dit une voix.
Un homme sort de l'ombre, l'épée dressée, et s'interpose pour protéger le cristal.
- Mon seigneur sait de quoi tu es capable. Il a anticipé ton mouvement et m'a placé là. Tu ne passera pas.
- Philippe ? C'est moi, Lud... Ludo, ton frère !
- Mon seigneur a ordonné ta mort, dit-il en abattant son épée.
Nos lames s'entrechoquent avec violence, et je dois rapidement donner le meilleur de moi-même. Je me souviens d'un détail qui ajoute encore à mon désespoir de devoir affronter mon propre frère : cette épée, c'est Jean qui la lui a donné. L'une des armes d'exception que j'ai fait forger. J'y ai mis une petite part de mon âme, ce qui permet à toute personne qui la manie de maîtriser tout ce que je sais de l'escrime. Jean n'aurait eu aucune chance de survivre sans cette arme, lui qui était venu de la Terre par accident.
Mon désir de protéger celui qui est devenu un ami sincère va aujourd'hui nous mettre tous en danger de mort. Car tant que je ne pourrai pas détruire le cristal, aucune magie ne pourra aider les autres...
Notre troupe se rue dans les couloirs de la forteresse. Guidés par Thibault et Stephan, nous trouvons facilement le point de contrôle qui marque la limite des sorts de protection tissés autour du nexus. Cédric pulvérise le portail et ses défenses, et nous passons sans prendre la peine de finir le travail, nos hommes s'en chargeront pour nous. Une seule chose compte pour moi, retrouver mon frère. Avant que quelque chose ne lui arrive.
- Un bouclier anti-magie, dit Cédric. À partir d'ici, seule la force comptera.
- La force... et le pouvoir de Magnos.
- Oui... et eux, de quoi disposent-ils ?
- On ne va pas tarder à le savoir.
En effet, nous parvenons à un barrage qui semble avoir été hâtivement monté. Nous nous lançons à l'assaut, mais une pluie de flèches s'abat sur nous. Nous parvenons à contrer la plupart d'entre elles grâce à nos pouvoirs, mais il y en a trop, et plusieurs de nos hommes s'effondrent, les autres continuent cependant leur progression, bouclier levé, et foncent vers l'obstacle, bien décidés à en venir à bout.
Sans le secours de la magie, le combat dure cette fois nettement plus longtemps, et un cri d'alarme derrière nous nous fait comprendre que nous sommes tombés dans un piège.
Émergeant d'une porte dérobée, d'autres soldats nous prennent à revers. Nous sommes pris entre deux feux, et nos pertes sont lourdes. J'ordonne une retraite, et presse mes hommes contre les nouveaux arrivants. Cette porte me donne une idée... elle sera plus facile à prendre que cette barricade.
Nous y parvenons... mais c'est juste. Nous ne devons guère être plus d'une vingtaine lorsque nous parvenons à verrouiller la porte et à souffler un peu. Utilisant nos pouvoirs avec parcimonie, nous refermons les blessures les plus graves avant de repartir. Le couloir court le long du tunnel principal. Nous savons que nous allons être attendus à l'autre extrémité, mais nous n'avons pas le choix.
Nous rencontrons un autre groupe de soldats et fonçons sur eux. Le choc est brutal, furieux. Nous devons faire vite... et nos armes ne font pas de cadeaux.
Le dernier soldat tombe sous nos coups, et une idée me vient.
- Ced, où peut être le focalisateur du bouclier ?
- Dans la direction générale que nous suivons, mais j'ignore où exactement.
- On doit à tout prix le détruire, ou nous allons nous faire massacrer. Ils sont trop nombreux.
- Tout à fait d'accord.
- Je vais essayer de le localiser plus précisément, dit Marc en se concentrant.
Il reste silencieux tandis que nous reprenons notre progression, puis tend un doigt dans une direction précise.
- Par là...
- D'accord, dès que nous pourrons y aller, j'irai seul, vous, vous partez vers le nexus.
- Pas question, Lud, c'est de la folie !
- La Dissimulation de Magnos n'autorise qu'une personne, tu le sais.
- C'est moi qui devrais y aller, dans ce cas ! J'ai plus d'expérience que toi.
- C'est la raison pour laquelle tu dois rester pour soutenir mes hommes.
- Mais...
- Je serai prudent, Marc. Bon, allez, reprends-je plus fort, au pas de course ! Trouvons le bout de ce tunnel !
Nous le trouvons en fait assez rapidement. Je pense que nous avons raté plusieurs autres passages dissimulés (ce couloir m'a semblé bien long) mais nous n'avons pas le temps de les chercher, et nous devons économiser notre énergie.
Nous nous déversons dans une salle de garde, et un autre combat féroce s'engage. À peine en avons-nous fini (en laissant encore cinq de nos hommes à terre) que je m'éclipse par une porte latérale en me concentrant fortement.
Je dois être seul, je suis seul, seul au monde, personne ne pense à moi, personne ne m'entend, personne ne me sent, personne ne me voit, je suis moins qu'une ombre, moins qu'un souffle, moins qu'un esprit, je marche indétecté...
La litanie se poursuit dans mon esprit tandis que je croise des gardes indifférents. Leur regard m'évite, se détourne, m'ignore. Je sens mes forces m'abandonner à grande vitesse, et je dois m'arrêter pour boire une potion afin de pouvoir continuer. Gardant dans mon esprit la direction indiquée par Marc, je poursuis mon chemin, monte un escalier, et vacille sur le palier. Une autre potion... tiendrai-je jusqu'au bout ? Cette technique est dangereuse, elle tire sur ma vie elle-même. Si je m'évanouis en l'utilisant, je ne me réveillerai jamais. Et je disparaîtrai de ce monde sans laisser la moindre trace... Les jeunes ignorent tout de cette technique, ils ne sont pas encore prêts. Moi-même, je doute de l'être... mais je n'ai pas le choix.
Je ressens les flux du mana qui émanent d'une porte. Je reviens dans le monde réel, et bois ma dernière potion d'énergie. Je ne pourrai pas revenir de la même façon, mais ça devrait aller.
Utilisant mon pouvoir régénéré sur le sceau magique qui bloque la porte, je le fais sauter, ainsi que le verrou, et entre dans la salle. Un cristal violacé se trouve au centre, pulsant faiblement. Un coup d'épée là-dedans et...
- Je savais que tu viendrais, dit une voix.
Un homme sort de l'ombre, l'épée dressée, et s'interpose pour protéger le cristal.
- Mon seigneur sait de quoi tu es capable. Il a anticipé ton mouvement et m'a placé là. Tu ne passera pas.
- Philippe ? C'est moi, Lud... Ludo, ton frère !
- Mon seigneur a ordonné ta mort, dit-il en abattant son épée.
Nos lames s'entrechoquent avec violence, et je dois rapidement donner le meilleur de moi-même. Je me souviens d'un détail qui ajoute encore à mon désespoir de devoir affronter mon propre frère : cette épée, c'est Jean qui la lui a donné. L'une des armes d'exception que j'ai fait forger. J'y ai mis une petite part de mon âme, ce qui permet à toute personne qui la manie de maîtriser tout ce que je sais de l'escrime. Jean n'aurait eu aucune chance de survivre sans cette arme, lui qui était venu de la Terre par accident.
Mon désir de protéger celui qui est devenu un ami sincère va aujourd'hui nous mettre tous en danger de mort. Car tant que je ne pourrai pas détruire le cristal, aucune magie ne pourra aider les autres...
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