02-12-2021, 12:14 AM
Thomas : Préparatifs
On ne me laisse pas vraiment le temps de réfléchir à mon triste sort. Des gardes viennent ouvrir la grille et me conduisent à une salle au sol couvert de paille. Une forte odeur de sueur et d'autres plus déplaisantes encore empuantit les lieux. Des cliquetis résonnent au-dessus, je remarque que le plafond est constitué d'une plaque de métal percée de petits trous. Un combat, ou un entraînement, se déroule à l'étage supérieur. Je suis poussé vers une porte qu'un garde déverrouille avant de la refermer dans mon dos.
J'examine la nouvelle salle avec curiosité. Plusieurs hommes s'équipent, vérifient leur matériel, aiguisent leurs armes, s'échauffent. L'odeur de transpiration est ici nettement plus prononcée, dominante. Un homme massif s'avance vers moi et me toise de haut en bas avant de remonter sur moi.
- Pour le peu que j'en vois, je dirais que tu vas mourir vite. Ça plaira à ton adversaire, ça c'est certain. Mais si tu veux plaire à la foule, il te faut quelque chose que je ne lis pas dans tes yeux. La rage de vaincre, la volonté de survivre, ça je ne le vois pas. Tu me fais l'effet d'une souris hypnotisée par un serpent, attendant sagement la mort, parce qu'elle ne peut pas imaginer qu'elle peut fuir. Tu n'es rien d'autre qu'une souris ici. Et tu vas mourir.
- Je ne veux pas mourir.
- Ah ouais ? C'est le cas de tout le monde, ici. Mais si tu veux voir le soleil se lever demain, ouvre grand tes oreilles, souris.
- Mon nom est Thomas.
- T'as pas de nom, souris. Inutile que t'en aies un tant que tu n'auras pas prouvé que tu seras à même de continuer à le porter demain.
Il n'est vraiment pas rassurant, ce gars...
- Je vous écoute.
- Bien ! La façon la plus rapide de mourir, c'est de refuser de se battre. Y a pas que des hommes qui s'affrontent, ici, il y a quelques monstres aussi. Si tu fais preuve de mauvaise volonté, par exemple en refusant d'entrer dans l'arène, tu iras les rejoindre... comme repas.
- Je vois...
- Si tant es que tu sois à même de surprendre tout le monde ici en survivant, les choses pourraient changer pour toi à mesure que le temps passera. Si tu te conduits bien, tu gagneras certains privilèges, un peu plus de liberté, et tu pourrais finir par attirer le regard d'un puissant, et ce serait alors ta porte de sortie.
Je regarde autour de moi.
- Et je vais devoir affronter tous ces gars ?
- Non, malheureux ! Ils sont dans ton équipe. Viens, je vais te donner de quoi t'équiper. En tant que nouveau, ils te feront entrer en premier, aussi, ne perdons pas de temps.
- Pfff... si je n'étais pas contraint à le faire...
- C'est le cas de plusieurs personnes ici.
- Pas toutes ?
- Certains se battent pour l'argent, d'autres pour la gloire. Ou les deux à la fois. Certains ont une vengeance à accomplir.
- Comment peuvent-ils se venger en combattant dans l'arène ?
- Si tu te bats si bien que l'on te nomme champion, tu peux demander à défier ton ennemi. Il peut refuser, mais au prix d'une grande perte de statut, et s'il n'a pas assez de statut pour refuser, il est contraint d'accepter le combat.
- Ah, tiens...
- Mais ne rêve pas, souris. Tu vas mourir dans une demi-heure.
- C'est ce qu'on verra.
J'examine mon équipement.
- Pourquoi nous fournit-on une armure, si le but est de s'entretuer ?
- Si le combat est trop rapide, le public est déçu.
- Pfff...
Je suis passablement dégoûté de la soif de sang de ce public pour qui le mot compassion n'a aucun sens. Je revêts mon armure, qui suffisamment légère pour ne pas gêner mes mouvements.
- Maintenant... quelle arme a ta préférence ?
- L'épée.
- Bien, on t'en fournira une à l'entrée.
- Ils ne prennent pas de risque, hein ?
- Non. Mais à force, ils finiront par ne plus s'en soucier, et tu pourras prendre ton arme ici et t'entraîner.
- Mouais... qu'est-ce que c'est que cette histoire d'équipe ?
- Chaque année, quatre équipes de combattants sont organisées. À la mi-année, le champion est choisi, et en fin d'année, les quatre champions s'affrontent pour le titre de grand champion, ce qui lui assure sa liberté. À mesure que le temps passe, des nouveaux arrivent pour renforcer les équipes. Comme toi...
- Je n'ai pas un an à passer ici !
- Malheureusement, tu vas bien devoir t'y faire...
Il passe un brassard rouge à mon bras.
- N'attaque personne portant cette couleur. Bien. Je vais voir ce qui se prépare. Ne fais pas de bêtises. La sanction, c'est toujours la mort.
Je discute avec d'autres combattants, mais rares sont ceux qui daignent m'adresser la parole. Plusieurs sont des hors-la-loi, qui ont choisi l'arène plutôt que la prison.
Le vétéran de notre équipe ( j'ai appris qu'elle se nommait les Lames d'Arnath ) revient me voir.
- Je me doutais que ce serait un truc comme ça. Il y a trop de monde dans chaque équipe, alors ils vont envoyer tous les nouveaux dans une mêlée commune. Ça va être l'occasion de voir ce que vaut chacun d'entre vous. C'est très simple, tu choisis un adversaire dans une autre équipe et tu le tues. Ça te qualifie, et tu peux reculer contre le mur, ce qui empêchera les autres de t'attaquer, sous peine de mort. Bien sûr, rien ne t'empêche de continuer à te battre, ce qui te fera gagner un avantage en renommée. Ce qui pourrait te mettre en bonne place pour être élu champion.
- Hum...
- Passe cette grille, et attends. Donne au moins un bon spectacle au public avant de mourir.
- Merci pour vos encouragements...
La porte d'entrée s'ouvre de nouveau, et c'est Stephan qui s'avance. Il me remarque, mais le vétéran me pousse vers la grille, qui donne sur un couloir obscur, avant de s'occuper de lui.
Je suis soulagé. Pendant un moment terrible, j'ai cru que Stephan serait dans une autre équipe. J'en serais mort. Je n'aurais pas pu l'affronter, et le refus de combat aurait entraîné notre exécution. Le couloir monte en spirale et s'élargit en une sorte de hall fermé par une herse. Plusieurs hommes portant brassard rouge attendent ici. Un guichet est percé dans l'un des murs, un garde m'apostrophe de l'autre côté.
M'approchant, je prends l'épée qu'il me passe.
- Vous la rendrez à la fin du combat.
Il ne me reste plus qu'à attendre Stephan. J'ai le cœur qui bat très fort. La peur de mourir. Je dois être fort. Je dois survivre, et Stephan aussi. Nous devons fuir ce pays infernal et retrouver nos parents. Je me jure que je ne désirerai plus jamais d'aventures.
J'aurais dû laisser faire Thibault et Stephan, hier soir. J'ai été égoïste. Ils n'auront peut-être plus l'occasion de s'aimer, maintenant. Peut-être allons-nous mourir tous les deux. Et ils n'ont rien vécu ensemble, parce que je n'ai pensé qu'à moi.
- Je te le jure, Thib, si jamais on s'en sort, je te laisserai aimer Stephan toute la nuit pour fêter ça.
- Ouah, tu sais me motiver, toi. Blague à part... j'ai un plan. Ça ne va pas être facile... Mais on a une chance de nous en sortir tous ensemble.
On ne me laisse pas vraiment le temps de réfléchir à mon triste sort. Des gardes viennent ouvrir la grille et me conduisent à une salle au sol couvert de paille. Une forte odeur de sueur et d'autres plus déplaisantes encore empuantit les lieux. Des cliquetis résonnent au-dessus, je remarque que le plafond est constitué d'une plaque de métal percée de petits trous. Un combat, ou un entraînement, se déroule à l'étage supérieur. Je suis poussé vers une porte qu'un garde déverrouille avant de la refermer dans mon dos.
J'examine la nouvelle salle avec curiosité. Plusieurs hommes s'équipent, vérifient leur matériel, aiguisent leurs armes, s'échauffent. L'odeur de transpiration est ici nettement plus prononcée, dominante. Un homme massif s'avance vers moi et me toise de haut en bas avant de remonter sur moi.
- Pour le peu que j'en vois, je dirais que tu vas mourir vite. Ça plaira à ton adversaire, ça c'est certain. Mais si tu veux plaire à la foule, il te faut quelque chose que je ne lis pas dans tes yeux. La rage de vaincre, la volonté de survivre, ça je ne le vois pas. Tu me fais l'effet d'une souris hypnotisée par un serpent, attendant sagement la mort, parce qu'elle ne peut pas imaginer qu'elle peut fuir. Tu n'es rien d'autre qu'une souris ici. Et tu vas mourir.
- Je ne veux pas mourir.
- Ah ouais ? C'est le cas de tout le monde, ici. Mais si tu veux voir le soleil se lever demain, ouvre grand tes oreilles, souris.
- Mon nom est Thomas.
- T'as pas de nom, souris. Inutile que t'en aies un tant que tu n'auras pas prouvé que tu seras à même de continuer à le porter demain.
Il n'est vraiment pas rassurant, ce gars...
- Je vous écoute.
- Bien ! La façon la plus rapide de mourir, c'est de refuser de se battre. Y a pas que des hommes qui s'affrontent, ici, il y a quelques monstres aussi. Si tu fais preuve de mauvaise volonté, par exemple en refusant d'entrer dans l'arène, tu iras les rejoindre... comme repas.
- Je vois...
- Si tant es que tu sois à même de surprendre tout le monde ici en survivant, les choses pourraient changer pour toi à mesure que le temps passera. Si tu te conduits bien, tu gagneras certains privilèges, un peu plus de liberté, et tu pourrais finir par attirer le regard d'un puissant, et ce serait alors ta porte de sortie.
Je regarde autour de moi.
- Et je vais devoir affronter tous ces gars ?
- Non, malheureux ! Ils sont dans ton équipe. Viens, je vais te donner de quoi t'équiper. En tant que nouveau, ils te feront entrer en premier, aussi, ne perdons pas de temps.
- Pfff... si je n'étais pas contraint à le faire...
- C'est le cas de plusieurs personnes ici.
- Pas toutes ?
- Certains se battent pour l'argent, d'autres pour la gloire. Ou les deux à la fois. Certains ont une vengeance à accomplir.
- Comment peuvent-ils se venger en combattant dans l'arène ?
- Si tu te bats si bien que l'on te nomme champion, tu peux demander à défier ton ennemi. Il peut refuser, mais au prix d'une grande perte de statut, et s'il n'a pas assez de statut pour refuser, il est contraint d'accepter le combat.
- Ah, tiens...
- Mais ne rêve pas, souris. Tu vas mourir dans une demi-heure.
- C'est ce qu'on verra.
J'examine mon équipement.
- Pourquoi nous fournit-on une armure, si le but est de s'entretuer ?
- Si le combat est trop rapide, le public est déçu.
- Pfff...
Je suis passablement dégoûté de la soif de sang de ce public pour qui le mot compassion n'a aucun sens. Je revêts mon armure, qui suffisamment légère pour ne pas gêner mes mouvements.
- Maintenant... quelle arme a ta préférence ?
- L'épée.
- Bien, on t'en fournira une à l'entrée.
- Ils ne prennent pas de risque, hein ?
- Non. Mais à force, ils finiront par ne plus s'en soucier, et tu pourras prendre ton arme ici et t'entraîner.
- Mouais... qu'est-ce que c'est que cette histoire d'équipe ?
- Chaque année, quatre équipes de combattants sont organisées. À la mi-année, le champion est choisi, et en fin d'année, les quatre champions s'affrontent pour le titre de grand champion, ce qui lui assure sa liberté. À mesure que le temps passe, des nouveaux arrivent pour renforcer les équipes. Comme toi...
- Je n'ai pas un an à passer ici !
- Malheureusement, tu vas bien devoir t'y faire...
Il passe un brassard rouge à mon bras.
- N'attaque personne portant cette couleur. Bien. Je vais voir ce qui se prépare. Ne fais pas de bêtises. La sanction, c'est toujours la mort.
Je discute avec d'autres combattants, mais rares sont ceux qui daignent m'adresser la parole. Plusieurs sont des hors-la-loi, qui ont choisi l'arène plutôt que la prison.
Le vétéran de notre équipe ( j'ai appris qu'elle se nommait les Lames d'Arnath ) revient me voir.
- Je me doutais que ce serait un truc comme ça. Il y a trop de monde dans chaque équipe, alors ils vont envoyer tous les nouveaux dans une mêlée commune. Ça va être l'occasion de voir ce que vaut chacun d'entre vous. C'est très simple, tu choisis un adversaire dans une autre équipe et tu le tues. Ça te qualifie, et tu peux reculer contre le mur, ce qui empêchera les autres de t'attaquer, sous peine de mort. Bien sûr, rien ne t'empêche de continuer à te battre, ce qui te fera gagner un avantage en renommée. Ce qui pourrait te mettre en bonne place pour être élu champion.
- Hum...
- Passe cette grille, et attends. Donne au moins un bon spectacle au public avant de mourir.
- Merci pour vos encouragements...
La porte d'entrée s'ouvre de nouveau, et c'est Stephan qui s'avance. Il me remarque, mais le vétéran me pousse vers la grille, qui donne sur un couloir obscur, avant de s'occuper de lui.
Je suis soulagé. Pendant un moment terrible, j'ai cru que Stephan serait dans une autre équipe. J'en serais mort. Je n'aurais pas pu l'affronter, et le refus de combat aurait entraîné notre exécution. Le couloir monte en spirale et s'élargit en une sorte de hall fermé par une herse. Plusieurs hommes portant brassard rouge attendent ici. Un guichet est percé dans l'un des murs, un garde m'apostrophe de l'autre côté.
M'approchant, je prends l'épée qu'il me passe.
- Vous la rendrez à la fin du combat.
Il ne me reste plus qu'à attendre Stephan. J'ai le cœur qui bat très fort. La peur de mourir. Je dois être fort. Je dois survivre, et Stephan aussi. Nous devons fuir ce pays infernal et retrouver nos parents. Je me jure que je ne désirerai plus jamais d'aventures.
J'aurais dû laisser faire Thibault et Stephan, hier soir. J'ai été égoïste. Ils n'auront peut-être plus l'occasion de s'aimer, maintenant. Peut-être allons-nous mourir tous les deux. Et ils n'ont rien vécu ensemble, parce que je n'ai pensé qu'à moi.
- Je te le jure, Thib, si jamais on s'en sort, je te laisserai aimer Stephan toute la nuit pour fêter ça.
- Ouah, tu sais me motiver, toi. Blague à part... j'ai un plan. Ça ne va pas être facile... Mais on a une chance de nous en sortir tous ensemble.
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