Le don de guérir (Florian 18 ans surdoué) Livre 4 Tome 2

[laurentdu51100]

CHAPITRE 123 : « Penn » « Thomas »


« Zone interdite derrière la grande muraille montagneuse. »

La partie visible du vaisseau semble donner raison à Damien sur son immensité, ils marchent maintenant depuis plus d’une demi-journée sans en avoir fait le quart de son périmètre.

Voldarian s’arrête un instant pour indiquer de la main une zone obscure à quelques centaines de mètres d’eux.

- La brèche dans la coque se trouve là-bas !! Ce qui ressemble à un sas n’est pas encore visible d’ici mais reste très proche de la partie détruite.

Thomas aperçoit la zone d’ombre alors que Damien semble ne pas avoir une vision suffisante pour déjà l’apercevoir.

- Étrange !! Vous êtes certains que tout a été détruit à l’intérieur ?
- Je l’ai vu de mes yeux !! Qu’y a-t-il de si étrange à ton goût pour mettre en doute mes paroles ?
- Je ne les mets pas en doute, juste que la section que vous avez visitée semble n’être qu’une partie secondaire du vaisseau servant au déchargement des navettes.

Voldarian tout comme le reste de ses compagnons le regardent, visiblement surpris qu’il ait pu reconnaître un endroit si précis alors que pour eux rien ne diffère depuis qu’ils se sont mis en marche.

- Tu sembles bien connaître ce vaisseau.
- J’ai eu en effet l’occasion d’étudier la précédente civilisation de ma planète, c’était même à une certaine époque l’un de mes passe-temps favoris je dois bien le reconnaître. De plus nous avons la chance d’avoir retrouvé des documents lors de fouilles, nos ancêtres avaient eu l’idée de préserver leur savoir pour les générations à venir.
- Et donc ?
- Je peux dire sans passer pour un prétentieux que ce vaisseau n’a rien à me cacher ! Hi ! Hi !

Damien ne comprend pas l’hilarité soudaine de son ami.

- Comment peux-tu dire une chose pareille alors que tu n’en as jamais vu de vrai ?
- Juste que nos ingénieurs en ont retrouvé les plans et que l'autorisation de s'en servir a été donnée pour créer un jeu vidéo très réaliste, j’y ai passé des heures et des heures dessus… alors oui !! Je connais chaque recoin par cœur !!
- Depuis tout ce temps tu t’en souviens encore ?

Thomas se contente d’un clin d’œil, n’ayant pas l’envie de mettre en exergue la curiosité bien connue de son copain en commençant à lui raconter comment ce jeu a traversé les millénaires pour être encore à ce jour l’un de ceux les plus appréciés par la jeunesse de l’Imperium.

Il reprend donc sa marche en accélérant son rythme, la vision plus nette au fur et à mesure qu’ils s’approchent de la brèche lui confirme qu’il n’a pas fait erreur et du coup il ne peut s’empêcher de stopper à nouveau pour interroger Voldarian qui est le seul ici à avoir visité l’intérieur de la coque.

- Vous êtes restés longtemps à l’intérieur ?
- Hum !! Non !! Juste quelques heures mais c’était bien suffisant pour comprendre que tout était mort et que plus rien ne fonctionnait, c’est le vrai chaos à l’intérieur et même les cellules de survie étaient détruites en totalité.
- Donc si j’ai bien compris, il nous reste de l’espoir !!
- Comment ça ??
- La partie habitée par l’équipage se trouve à l’opposé de là où nous sommes et les premières cellules de stases bien trop loin pour que même en une journée complète de marche vous y soyez arrivés.
- Vu comme ça maintenant que nous avons un expert parmi nous, il y a des chances que vous soyez passés à côté de ce que vous y recherchiez.

Tous se tournent vers Toshio qui prend la parole pour la première fois depuis qu’ils se sont mis en marche.

- Je dirais même qu’il y a des chances que l’équipage ou du moins une partie soit encore en vie, n’était-ce pas le but de votre première visite que de les retrouver pour les faire repartir dans l’espace ?

Voldarian acquiesce de la tête alors qu’Eldarian se manifeste à son tour par une question non dénuée de bon sens.

- Mais alors les caissons brisés qu’ils ont vus ?
- N’étaient pas destinés aux humains mais à la préservation de la nourriture nécessaire pour la nouvelle colonie une fois trouvée une planète habitable. D’ailleurs des endroits comme celui-là, il y en a des milliers tout au long de la coque extérieure, une seconde coque sépare la partie exposée de la partie vitale du vaisseau.
- Que veux-tu dire par là ?
- Juste que si cette dernière est intacte, il y a de grande chance que nous trouvions ce que nous sommes venus chercher.

Avant de crouler sous les questions qui ne vont pas manquer, Thomas préfère reprendre sa marche pour arriver devant l’énorme brèche. Il tourne la tête pour suivre la coque jusqu’à apercevoir le fameux sas que connaissait Voldarian.

Il hésite à s’y rendre en revisualisant ce qu’il connaît de cette partie du vaisseau, poussant un bref soupir en repoussant l’idée d’essayer même de l’ouvrir de l’extérieur.

La section incriminée par la brèche n’ayant à l’évidence plus aucune once d’énergie pour permettre d’actionner les puissants vérins d’ouverture.

Il va pour entrer quand il stoppe son intention en comprenant qu’il leur faut un minimum de préparation avant de s’engager dans une visite qui pourrait être plus dangereuse qu’on le croit.

- Pourquoi n’entres-tu pas ?
- Nous ne pouvons pas y aller comme ça !! Déjà il nous faut de l’eau et de la nourriture pour plusieurs jours, ensuite de la lumière jusqu’à temps de trouver une zone si elle existe où l’énergie existe encore.

Voldarian incante un bref instant jusqu’à ce que l’intérieur de la coque s’éclaire de façon suffisante pour y voir clair, Thomas sourit en s’avançant à l’intérieur.

- Si tu peux garder ta magie sans t’épuiser, alors nous avons déjà une partie de nos besoins.
- Hep les gars !! Venez m’aider !!

Le groupe entier se retourne pour apercevoir le gardien des âmes chargé comme un baudet, ils comprennent alors qu’ils n’auront aucune difficulté de ravitaillement grâce à lui.

***/***

« Une bonne demi-journée plus tard, à l’intérieur du vaisseau. »

Damien est le premier à ne plus en pouvoir, aussi profite-t-il d’une zone un peu plus dégagée que les autres pour proposer une halte.

- Je n’en peux plus les gars, faisons une pause vous voulez bien ?

Voldarian change son incantation pour que la lumière soit plus vive et donne une impression de plein jour à la salle qu’ils étaient en train de traverser.

- Il doit faire nuit dehors, je propose qu’on s’arrête ici pour se restaurer et prendre du repos.

Un soupir de soulagement démontre que tous apprécient la proposition, ce n’est qu’environ une heure plus tard après avoir fait un sort aux provisions, que la discussion recommence sur les remarques et ressentis de chacun, par rapport à ce qu’ils ont vu depuis qu’ils suivent Thomas à l’intérieur de l’immense vaisseau.

- Tu peux nous dire où nous sommes ?
- A quasiment mi-chemin de la seconde coque.
- Ah quand même !
- Pour l’instant nous traversons toujours la zone impactée par l’explosion.
- Tout a dû être aspiré à l’extérieur !! Apparemment ce n’est pas un petit pétard qu’ils ont utilisé !!
- Pour rendre impropre à la vie la moitié du continent, sûrement que ça devait en être un gros.
- Le point d’impact est à plusieurs mois de marche d’ici, nous sommes dans la zone la moins exposée sinon le vaisseau aurait été complètement détruit.
- Demain nous devrions trouver les premiers sas encore intacts, regardez cette salle !! Elle semble déjà beaucoup moins amochée que celles que nous avons traversées jusque-là.
- Je m’étais déjà fait la remarque, mais c’est vrai qu’ici ça semble encore plus évident.
- Que crois-tu que nous allons trouver demain ?
- J’espère une zone saine, reste à savoir si elle sera encore sous contrôle ou pas. Si oui nous devrions avoir de l’espoir d’y trouver des choses encore utilisables, voire même qui sait des survivants.



CHAPITRE 124 : « Penn » « Le gardien des âmes »


Celui que tous appellent encore le gardien des âmes, écoute la conversation tout en réfléchissant sur le sens à lui donner, ne trouvant pas cohérente l’explication sur la cause de cette immense brèche et cela depuis qu’ils parcourent le dédale des pièces ravagées du vaisseau.

- N’y aurait-il pas plutôt eu une deuxième explosion destinée à mettre le vaisseau hors d’usage ?
- Qu’est-ce qui te fais penser à ça ?

Toshio a une mimique très expressive du doute qui l’a pris en répondant à la question posée par Thomas.

- Hum… je ne pense pas que ce soit un engin explosant à des mois de marche d’ici qui aurait pu causer un tel dégât aussi ciblé sur un vaisseau prévu pour rester des centaines d’années dans l’espace.

Thomas sait que le garçon en face de lui à aussi bien l’intelligence, que le pouvoir d’analyse de son père et qu’il ne faut pas prendre ses paroles à la légère.

- J’avoue que maintenant que tu en parles !!!
- De plus ça ressemble plus à un sabotage venant depuis l’intérieur du vaisseau, il suffit de regarder autour de nous depuis que nous avons pénétré à l’intérieur.
- Comment ça ?
- L’explosion semble avoir tout envoyé vers l’extérieur du peu qu’il reste à voir, dans le cas contraire nous devrions trouver de plus en plus d’objets divers au fur et à mesure de notre avancée alors que comme vous pouvez le voir c’est exactement le cas contraire.
- Pourquoi auraient-ils fait ça ? Un accident ne serait-il pas également possible ?
- Comment veux-tu que je te réponde ?? Peut-être trouverons-nous des explications quand nous serons arrivés dans des zones préservées.

Voldarian se mêle à la conversation pour y apporter ses remarques.

- Lors de la grande fracture si mes souvenirs sont bons, les anciens hauts mages parlaient bien de deux explosions qui ont soulevé les montagnes en séparant le continent en deux. Bien sûr ils ignoraient à l’époque la cause exacte de ce qui avait occasionné cette scission des terres en blessant gravement « PENN » et en tuant une grande partie des populations.
- Pourquoi ont-ils voulu détruire cette planète alors qu’elle les accueillait les bras ouverts ?

Tous se tournent maintenant vers Damien, qui visiblement ne décolère pas devant le désastre qui a rendu désertique une étendue aussi immense du seul continent existant.

Thomas lève les mains au ciel en guise d’ignorance alors que le gardien des âmes se rapproche de Damien pour lui prendre le bras en le serrant par plusieurs pressions douces pour le calmer.

- Cela s’est passé il y a déjà plus d’un millénaire !!
- Pourtant le vaisseau est beaucoup plus ancien si j’ai bien compris ? Quelque chose ne colle pas !!
- Tu as une vision bien trop logique des choses, normalement si nous prenons en compte l’âge réel de Thomas et que l’on additionne l’époque de la civilisation antérieure qui est à la base de la création du vaisseau, nous devrions parler en centaines de millions d’années, voire plus encore.
- Mais alors, com…
- Cela reste un des mystères liés à mon… père ! Comment expliquer ce qui nous semble à tous impossible !

Le gardien des âmes sourit en voyant Damien se gratter vivement le crâne, signe des plus démonstratif qu’il n’y comprend plus rien.

- Ahhh !!! Qu’est-ce que je fais ici à me poser toutes ces questions !! Florian !! Amène tes fesses que je te botte le cul !! Ahhh !!
- Calme-toi ! Hi ! Hi ! Installons-nous pour la nuit, regarde à nous trouver un coin confortable pendant que je gère le repas.
- Quand tu dis, « nous trouver » ? C’est pour nous deux ou pour tout le monde ?
- Eh !! Devine !!

Le gardien des âmes n’en dit pas plus, qu’il s’en retourne déjà vers le sac à dos contenant une partie des victuailles qu’il a ramenées.

Jetant un œil vers Voldarian et Thomas, qui eux sont encore dans la recherche d’éléments autour d’eux ayant survécu à l’explosion et au temps.

Il est du coup quelque peu rassuré qu’ils n’aient pas suivi la dernière partie de la conversation sur le bivouac, alors que lui a parfaitement saisi l’allusion de Damien et ma foi, s’en trouve soudainement tout guilleret sans trop savoir en expliquer la cause.

***/***

Thomas et le haut mage, restent encore une bonne heure à fureter autour d’eux quand l’appel leur parvient qu’il est temps de rejoindre les autres pour le repas.

La discussion reste encore animée un moment avant que la fatigue ne les rattrape d’une journée de marche il faut bien l’avouer, harassante.

La fraîcheur se fait rapidement ressentir à l’intérieur du vaisseau, aussi se serrent-ils deux par deux pour garder la chaleur corporelle sous la mince couverture qui les recouvre.

Thomas tournant le dos à Voldarian après un « bonne nuit » lancé à la cantonade, Damien et Toshio par contre se faisant face sourire aux lèvres en se fixant dans la pénombre créée par la forte baisse lumineuse du sortilège d’éclairement.

Étrangement c’est le plus jeune en apparence qui prend les devants, approchant ses lèvres pour donner un bref baiser sur celles de celui qui depuis qu’ils se connaissent lui amène de plus en plus ce sentiment des plus humains du bien-être ressenti à être proche d’une personne qu’on aime.

- Qu’est-ce que c’est ?
- Tu as besoin d’un manuel pour comprendre ! Hi ! Hi !
- Non, mais… pourquoi ??
- Parce que j’en avais envie tout simplement.
- Tu sais pourtant que ce ne sera pas possible nous deux ?
- Et pourquoi donc ??
- Parce que ma vie ne représente qu’un bref instant pour toi, je parais peut-être encore assez jeune mais plus pour longtemps et que feras-tu ensuite ? Alors que toi tu n’auras pas pris une ride !!
- Je dois me priver d’aimer quelqu’un alors ? N’importe qui que je rencontrerais aura le même problème avec moi, jusque-là j’avoue que je n’y pensais pas mais depuis ton arrivée beaucoup de choses me reviennent en mémoire et parmi celles-ci, le fait d’éprouver des sentiments très forts envers d’autres personnes.

Toshio réitère son geste en l’embrassant à nouveau, heureux malgré tout de ne pas ressentir de rejet de la part de Damien.

- Nous ne savons pas ce que réserve l’avenir, vivons le jour qui vient et ne nous privons pas de ce que nous ressentons l’un pour l’autre sous le seul prétexte que ça ne pourra pas durer, il sera temps le moment venu de prendre la décision qui s’impose.

Toshio envoie un de ses plus beaux sourires, recevant le même au début hésitant en contrepartie.

- Sais-tu qu’à mon âge je n’ai encore jamais eu de liaison avec personne ?

Damien allait pour lui dire qu’il était encore bien jeune pour faire une telle remarque quand il se rappelle soudainement que le jeune gars lui faisant face a l’âge de la planète où ils sont actuellement, toujours à cause de cette déformation de la valeur du temps qu’il l’a vu naître il y a une vingtaine d’années sur Terre et vivre plusieurs millénaires sur « PENN ».

- Il serait peut-être temps d’envisager ton éducation, qu’en penses-tu ?
- J’en pense que tu devrais mieux agir que de toujours parler comme tu le fais ! Hi ! Hi !

Damien se resserre encore davantage pour ne faire plus qu’un avec Toshio, sa main passe dans son dos en remontant depuis l’intérieur de son vêtement pour atteindre la peau nue.

Il ressent le frisson de Toshio qui se pelotonne encore plus contre lui, pourtant son geste reste vite en suspens quand un début de remords l’assaille, ayant subitement l’impression de vouloir tromper celui qu’il aime depuis si longtemps et qui pour le garder lui, a renoncé à l’amour qu’il portait à Florian.

[laurentdu51100]

CHAPITRE 125 : « Penn » « Voldarian »


Voldarian n’arrive pas à trouver le sommeil, reconnaissant qu’il s’est mis dans l’erreur depuis le début avec ce vaisseau en pensant qu’il avait été détruit en entier.

La connaissance du sujet venant de ce grand blond magnifique, lui démontre une fois de plus combien son titre de roi dragon peut être vide de sens.

Bien sûr la magie n’a plus aucun secret pour lui qui la manie depuis si longtemps, mais qu’est-ce que cette magie par rapport à toutes ces merveilles qu’il découvre ou qu’il entend depuis l’arrivée de ces deux étrangers.

Voldarian ne met plus en doute ce qu’est devenu l’un de ses deux fils, comprenant que sa destinée était déjà toute tracée bien avant qu’il ne vienne au monde.

Le haut mage pousse un soupir en se retournant, alors qu’il se doute bien qu’il ne trouvera pas le sommeil tant que son esprit se posera toutes ces questions.

- Tu n’arrives pas à dormir ??

Voldarian capte le regard d’un bleu azur troublant, de ce garçon qui malgré sa façon d’être décontractée n’est ni plus ni moins que la deuxième personne la plus puissante de cet univers.

Qu’il soit aussi facile à approcher au quotidien est un réel mystère pour le haut mage qui reconnaît volontiers n’avoir pas ce naturel, regardant parfois de haut les personnes qu’il croise.

Il est temps pour lui de répondre sauf paraître impoli.

- Toi non plus apparemment !!
- Sans doute parce que je vis quelque chose de suffisamment fort pour m’en trouver excité.
- Hum !! Oui, c’est également mon cas je pense. Ce vaisseau date réellement d’une civilisation antérieure à la tienne sur ta planète d’origine ?
- Oui !!
- Ah !!
- À t’entendre je te sens sceptique… ah, je vois !! Tu te dis qu’elle n’aurait pas dû avoir une technologie aussi avancée.
- Oui et non, c’est surtout que ce que j’ai sous les yeux semble bien proche de ce que j’ai entendu qui existait de nos jours dans cet univers.
- Je comprends ton sentiment, je pense pour ma part que l’innovation a des limites et qu’une fois atteintes, il y a beau vouloir toujours être innovant, on en revient aux mêmes schémas. La raison en est pourtant simple, cela signifie juste que ce sont les plus adaptés à notre manière de vivre.
- Donc ce vaisseau est semblable à ceux d’aujourd’hui ?
- Dans ses grandes lignes en effet, maintenant il y a peut-être une raison encore plus simple pour qu’il le soit.
- Le fait que vous ayez conservé des archives de cette civilisation précédent la vôtre.
- C’est exact, nos chercheurs ont tout naturellement repris les idées de base et de ce fait, ils sont arrivés quasiment aux mêmes résultats.
- L’espèce humaine semble toujours reprendre les mêmes profils, quel que soit le système stellaire qui l’a vu naître.

Thomas sourit dans la pénombre, visiblement heureux d’avoir une conversation où les questions/réponses lui sont plus faciles à donner mais aussi à comprendre.

- Ce qui nous a sortis du schéma traditionnel et qui nous a permis d’innover dans beaucoup de matières, fut la rencontre avec d’autres races complètement étrangères à la nôtre.
- Tu parles du genre d’espèces comme il en existe sur « PENN » ?
- Encore plus étranges !! Ici tous vous respirez le même air, buvez la même eau et mangez la même nourriture, alors que ceux dont je parle n’ont rien de commun avec nous !! Pourtant ils ont réussi à évoluer jusqu’à pouvoir faire partie de l’Imperium, amenant des découvertes tant médicales, technologiques ou autres et qui nous ont permis de vivre en paix avec des règles communes, après des conflits qui ont bien failli nous perdre tous.
- Je comprends !!

Le silence revient durant de longues minutes avant que Voldarian ne reprenne la parole, revenant cette fois à ce qui le tracasse depuis qu’il a compris son erreur d’appréciation sur l’état du vaisseau.

- Malgré tout je te trouve bien serein depuis que nous avons mis le pied dans cette zone dévastée ?
- Serein ? Je dirais plutôt à la fois rassuré et inquiet !! Rassuré parce qu’il y a de fortes chances que tout ne soit pas détruit et inquiet de ce que nous allons trouver.
- À quoi penses-tu ?
- Aux causes de tout ce carnage autour de nous.
- Tu penses qu’il pourrait y avoir d’autres dangers ?
- Seule la cause de l’explosion nous le dira, j’espère juste que ce soit le fait d’un accident.

Thomas se redresse sur un coude avant de poursuivre ce qui au fur et à mesure qu’il essaie de l’expliquer, lui donne en retour des idées de réponses à ce qui l’empêchait de dormir.

- À moins que…
- Je peux te donner la version qui m’est venue en t’écoutant ? Peut-être qu’elle t’aidera va savoir.
- Hum !! Je t’écoute ?
- Il se pourrait que ce soit le même groupe de personnes qui soit responsable des deux explosions, la première pour venir à bout du régime féodal des rois dragons.
- La deuxième ?
- De ne plus permettre le départ du vaisseau afin que personne ne soit plus tenté de quitter « PENN ».
- Dans ce cas ils auraient visé des parties vitales du vaisseau et non pas une zone d’entrepôts.
- Je suis d’accord avec toi, sauf que ceux qui sont responsables n’étaient peut-être plus capables de voir la différence. Un nombre important de générations était déjà passé au moment des faits, de plus ils avaient reçu de nous le quotidien de la magie qui leur donnait une vie agréable et paresseuse, ils ne se sentaient plus l’intérêt depuis longtemps à poursuivre les connaissances de leurs anciens.
- Je comprends où tu veux m’amener, je vois une part de vrai dans ton analyse et dans ce cas il est fort possible que nous puissions trouver ce que nous cherchons, voire même remettre en route les fonctions vitales du vaisseau.
- Pourrait-il reprendre l’espace ?
- Tout dépendra de l’état où nous trouverons les choses de l’autre côté de la seconde coque.

Thomas se relève en sortant un calepin et un stylo de son sac de voyage, il dessine ensuite deux cercles aplatis l’un à l’intérieur de l’autre et presque à se toucher.

La pointe du stylo marque un point entre les deux traits, puis il trace une ligne droite sur une petite portion supérieure en montrant du doigt et expliquant ce qu’il veut lui faire comprendre.

- La partie au-dessus du trait est celle qui était apparente de la surface, l’intérieur des deux lignes parallèles est l’endroit où nous nous trouvons.

Voldarian montre d’un geste large du doigt la partie centrale du cercle.

- Ce que tu veux me faire comprendre, c’est que…
- Ce vaisseau est immense, il nous faudrait des années pour en faire le tour de chaque salle et donc qu’il nous faut un plan pour remettre en service les moyens de transport internes.

Le haut mage reproduit le même geste de la main que précédemment.

- Qui se trouve où ?
- Justement, je ne pourrais le dire avec certitude que quand nous connaîtrons notre position exacte.
- Pourtant à te voir sourire je pensais que tu t’en étais déjà fait une idée ?
- En effet !! Maintenant je peux aussi me tromper, je me base juste sur la paresse humaine qui prend toujours le choix le plus facile.
- Et donc ?
- Les explosifs qui ont été utilisés ne sont stockés qu’à un seul endroit en raison des sécurités dont ils doivent être entourés continuellement, je pars du principe que ceux qui sont montés sur le vaisseau en orbite basse n’ont pas été plus loin que là où ils ont pénétré avec leur navette.
- Tu sembles dire que le vaisseau n’était pas sur « PENN » à l’origine ?
- Soyons logique, sinon comment expliquer la montagne qui nous entoure occasionnée par l’enfouissement quasi complet du vaisseau et surtout que le poste de pilotage ne soit pas comme la logique le voudrait, la partie apparente ?
- Hum !!
- Ma version serait plutôt qu’ils aient saboté le vaisseau après avoir emporté une bombe nucléaire dans la navette, après il y a plusieurs possibilités !! Soit la première explosion s’est produite trop tôt en endommageant la navette qui s’est écrasée au sol, soit ils ont joué les Kamikazes en sacrifiant volontairement leurs vies.
- Ils peuvent aussi s’être posés pour déclencher ensuite l’explosion une fois en sécurité ?
- Dans ce cas il y aurait forcément des traces de la navette mais c’est aussi une possibilité, de toute façon vous n’avez vraiment pas eu de chance que le vaisseau soit venu s’écraser sur le seul continent de cette planète.




CHAPITRE 126 : « Penn » « Damien »


- Il reste une autre possibilité !!

Voldarian tout comme Thomas, se redressent en s’asseyant pour ensuite tourner leur regard dans la direction de la voix qui les a surpris.

Damien qui n’arrivait pas lui non plus à trouver le sommeil mais pour une tout autre raison qui est la chaleur enivrante se dégageant du corps de celui qui dort à ses côtés, a donc tout entendu de la conversation et s’étonne qu’ils n’aient énuméré que les versions agressives amenant à ce que Voldarian appelle la grande fracture.

C’est d’ailleurs ce dernier qui lui pose la question en comprenant que sinon il n’en dira pas plus.

- Laquelle s’il te plaît ?
- Celle que tout ne soit qu’un simple accident.
- Tout quoi ?
- Ce que vous appelez « la grande fracture » n’est peut-être pas le fait d’une vengeance ou d’une solution se voulant radicale pour prendre votre place mais tout simplement une fausse manœuvre venant de personnes qui n’étaient plus qualifiées à les mener. Comme tu l’as dit plus tôt, de nombreuses générations sont passées et sans doute s’en croyaient-ils toujours capables techniquement, vu le résultat il est évident que ce n’était pas le cas.

Thomas trouve là une autre orientation de pensée non dénuée de bon sens.

- Mais dans quel but ?
- Qu’est-ce que j’en sais !! Trouver des armes, de la nourriture, des documents, la curiosité, il y a un nombre de raisons que je ne saurais énumérer.
- Pourquoi ne pas avoir réveillé l’équipage dans ce cas ?

Damien voit bien l’attente de sa réponse dans leur regard, souriant malgré tout qu’il soit reconnu si brillant mais apparemment incapable de suivre leur propre logique.

- Qui disait il y a quelques minutes qu’il faudrait des années pour faire le tour du vaisseau ? Ne pensez-vous pas que c’était également le même cas pour eux ? De plus à se demander s’ils avaient toujours les connaissances que tu sembles avoir sur la topologie des lieux, l’équipage avant de se mettre en… comment déjà ?
- Stase.
- Ah oui !! En stase !! Je pense qu’avant ça, ils ont dû débrancher tout ce qui n’était pas indispensable pour économiser l’énergie.
- Ils auraient essayé de manipuler les atomiques en créant la brèche dans la coque par accident ?
- Ça me semble plus logique qu’un commando de Kamikazes, pour une raison que nous ignorerons sans doute toujours, ils ont créé leur propre perte en occasionnant les dégâts collatéraux que vous appelez « la grande fracture » et qui n’est rien de plus que l’impact du vaisseau sur le sol de « PENN », la radioactivité venant sans doute d’un élément qui s’est détaché au moment de l’entrée dans l’atmosphère ou encore au moment de l’impact.

Un silence où chacun des trois intervenants tente d’imaginer la scène terrible qui a eu pour effet de mettre à mal une civilisation et failli par la même occasion faire mourir la planète.

Pourtant, autant Thomas serait prêt à prendre cette solution qui lui semble au demeurant beaucoup plus plausible que celles qu’il avait énoncées, autant Voldarian reste campé dans sa position d’une malveillance humaine destinée à éradiquer la magie pour renforcer la foi dans l’église du dieu unique ainsi que la mainmise des domaines par la noblesse.

- Le résultat quoi qu’il en soit a été celui que l’on connaît, de plus il me semble que ce ne soit point-là le but de notre présence.

Damien reporte son attention de Voldarian qui vient de parler vers Thomas qui s’apprête visiblement à se recoucher.

- Comment tu comptes remettre le vaisseau en service ? Avec le boîtier que le vieux maître t’a confié ?
- S’il fonctionne encore c’est bien mon intention.
- Pourquoi ne l’essaies-tu pas ?
- Parce que cela ne servira à rien ici où tous les capteurs sont morts.
- Alors comment faire pour ouvrir un sas dans la deuxième coque ?

Thomas ne semble plus aussi sûr de lui, la question ne lui était pas venue jusqu’à présent aussi mouline-t-il un long moment en se remémorant le jeu et toutes les astuces pouvant être utilisées pour mener à la victoire.

- Normalement les capteurs se trouvant de l’autre côté des sas devraient suffire, c’est d’ailleurs comme ça que fonctionnent ceux de la coque extérieure.
- Et si ton truc-bidule est naze ?
- Nous devrons alors trouver un moyen d’ouvrir manuellement.
- Pffttt !! Je vois qu’on n’est pas rendu !! Peut-être devrions-nous revoir notre organisation avant d’aller plus loin !!

Thomas tout comme Voldarian se tournent l’un vers l’autre en marquant l’étonnement, reconnaissant tacitement que celui qui d’apparence semble le senior du groupe, en est aussi celui qui détient une certaine logique difficile à ne pas reconnaître.

Damien n’attend pas qu’ils lui posent la question pour poursuivre son idée.

- Toute armée a besoin d’une logistique, surtout si nous devons passer plusieurs jours ici !! En plus souvenez-vous que nous avons laissé des amis en chemin, ceux-ci vont finir par s’inquiéter si nous ne donnons pas de nouvelles.
- Le gardien des âmes peut gérer cette situation, nous ne manquerons de rien tant qu’il sera présent avec nous.
- Pour Eldarian et Lorgan, on fait quoi ?
- Ils pourraient nous rejoindre !!

Damien observe Thomas qui à l’énoncé de son nouveau chéri a le regard qui se met à briller.

- J’en connais un qui ne dira pas non ! Hi ! Hi !

Le rire de Damien résonne dans la salle quasiment vide où ils se trouvent, pourtant contre toute attente le silence qui devrait suivre n’est pas d’actualité et un cliquetis tout d’abord quasi inaudible se fait entendre, qui s’amplifie de minute en minute jusqu’à mettre en alerte les trois amis.

Damien secoue gentiment Toshio pour le réveiller, lui recouvrant la bouche de sa paume de main alors que Voldarian incante un sort de protection qui du coup annule le précédent en les plongeant dans le noir absolu qui n’arrange rien au début de stress qu’ils ressentent.

Toshio se dégage doucement pour chuchoter en se renseignant sur ce qui leur arrive.

- Qu’est-ce qu’il se passe ? Pourquoi ne voit-on plus rien ?
- Chut !! Écoute !!

Le cliquetis se rapproche d’eux de façon rythmique jusqu’à ce qu’il cesse alors qu’ils ressentent l’impression que l’auteur du bruit n’est pas loin d’eux.

Thomas a été à l’écoute durant tout ce temps, cherchant dans sa mémoire un son similaire provenant du jeu lui-même.

- Tu peux nous refaire de la lumière ?
- Pas sans annuler mon sort de protection.
- Fais-le, nous ne risquons rien.
- Tu es sûr de toi ?
- Hum !! Quasiment, oui !!
- C’est quoi ce qu’on a entendu ?
- Un « manu-tech » sans aucun doute.

L’éclairage revient, alors que leurs yeux prennent quelques secondes à se réhabituer, s’ouvrant largement ensuite devant ce qui se tient maintenant à quelques pas d’eux.

Un grincement se fait entendre quand la partie supérieure de l’étrange cube muni d’articulations se tourne vers eux, montrant bien l’état pitoyable de ce que Thomas a nommé un « manu-tech ».

Damien le montre du doigt, pas plus rassuré que ça d’avoir cette masse devant lui.

- C’est dangereux ?
- Ce n’est qu’un robot chargé des manutentions dans les zones de chargement, celui-là semble en piteux état, il lui manque plus de la moitié de ses bras préhenseurs et le reste ne semble pas aller mieux, étonnant qu’il soit encore en état de fonctionner. Maintenant ça explique peut-être, sûrement même, certaines choses que je trouvais bizarre.

[laurentdu51100]

CHAPITRE 127 : « Penn » « Toshio »


- Comme par exemple ?
- Ce qui ressemblait à mes yeux plus à un nettoyage qu’au souffle de l’explosion. Je peux désormais prédire sans prendre de risque que les prochaines salles seront soit complètement vides ou encore soigneusement rangées.

Damien montre du doigt le « manu-tech ».

- C’est ce truc boiteux qui en serait la cause ?
- Que penses-tu qu’il ait pu faire durant ce dernier millénaire si ce n’est ce pour quoi il a été conçu ?
- Wouaouhhh !! S’il fonctionne avec des piles, je veux bien en emmener quelques-unes quand on rentrera ! Hi ! Hi !
- Je vois que ça va beaucoup mieux alors que tout à l’heure tu n’étais pas aussi loquace.
- Juste que je t’ai fait confiance quand tu as dit qu’il n’était pas dangereux.

Voldarian intervient à son tour une fois convaincu qu’ils ne risquent réellement rien, le robot s’étant remis en route sans plus faire attention à eux.

- Comment se peut-il qu’il fonctionne encore ?
- C’est plutôt une bonne nouvelle, cela prouve qu’au moins un poste de charge est encore actif dans cette zone. Nous le trouverons très certainement en nous rapprochant de la seconde coque.

La discussion se poursuit encore un moment sur divers sujets, dont celui de mettre au courant le gardien des âmes sur les besoins qu’ils auront pour pouvoir poursuivre leurs recherches.

Thomas en profite également pour relancer sans en avoir l’air l’idée de faire venir leurs deux amis, ce qui bien entendu amène un petit sourire en coin de Damien qu’il ne peut manquer de remarquer.

La fatigue finit par avoir gain de cause, aussi se passe-t-il quelques heures avant qu’ils ne se remettent en route en laissant Toshio disparaître de leur vue pour assurer la mission qui lui a été confiée.

Comme l’avait prévu Thomas, les salles qu’ils traversent semblent avoir été nettoyées et plus un déchet ne jonche le sol, ou plutôt devrait-on dire le plafond car il ne fait plus aucun doute maintenant sur la position inversée du vaisseau.

Il leur faut encore une petite demi-journée de marche avant que quelque chose d’intéressant ne les stoppe, c’est machinalement en levant les yeux que Damien remarque le détail qui va les aider à mieux s’orienter mais surtout permettre à Thomas de connaître leur position actuelle.

- Regardez là-haut les gars !! C’est quoi tous ses pointillés de couleurs différentes ?
- Ce sont des indicateurs de directions, ça fait un moment que je les cherchais !! Maintenant nous allons pouvoir enfin nous diriger, il suffit de suivre la couleur verte.
- C’est celle qui même au poste de pilotage ?
- Bien sûr que non !! Ce serait bien trop loin en marchant sur le plafond, en plus les commandes de sas seront difficiles à atteindre tant que nous n’aurons pas rétabli la gravité artificielle.

Voldarian scrute le plafond en cherchant à comprendre comment Thomas a pu privilégier une couleur plus qu’une autre, c’est un point de détail qui lui amène la réponse.

- Tu nous fais prendre ce chemin parce que c’est le plus proche ?
- En effet, tu as remarqué l’espacement des lignes pointillées ? La verte est quasiment continue ce qui prouve que nous sommes relativement assez proches du but.
- Mais ça ne nous dit pas vers quel secteur ?
- Si nous suivons la logique de construction du vaisseau, ce ne peut être que la partie réservée à l’entretien ou encore à la transformation des déchets. Je mise sur la première solution, après tout il y a une chance sur deux que je sois tombé pile du premier coup.
- Hum !! Ensuite une fois arrivé, qu’est-ce que ça changera ?
- Tout ou rien suivant l’état de la deuxième coque, mais de toute façon ce n’est pas comme si nous avions le choix à part arpenter sans fin des couloirs qui n’en finissent pas.

Ils s’apprêtent donc à reprendre la marche en levant la tête pour suivre la couleur indiquée par Thomas, quand Damien les retient par la manche.

- Toshio !! Comment saura-t-il quelle direction nous prenons ?
- L’un de nous doit l’attendre ici, c’est le seul moyen !!

Damien n’hésite pas l’ombre d’une seconde, aussi pose-t-il son sac à dos pour venir s’asseoir dessus en les regardant dans les yeux avec le sourire.

- C’est moi qui m’y colle alors !! Juste laissez-moi de la lumière !!

Un geste de Voldarian sépare en deux le halo lumineux qui les suit depuis le début de leur périple, Thomas se sent soulagé que son ami ait compris qu’il était d’eux trois le moins nécessaire à la continuité de leurs recherches.

Voldarian ayant des pouvoirs magiques qui pourraient les sauver de situations imprévues et lui-même qui connaît l’intérieur du vaisseau quasiment comme sa poche.

- Fais juste attention de ne pas te mettre au milieu du chemin du « manu-tech » au cas où il repasserait, normalement ils ne sont pas dangereux mais on ne sait pas à quel point celui-là a été endommagé. Toshio ne devrait pas tarder de toute façon, la dernière fois il n’a pas mis plus de temps pour apporter les provisions.
- Après ça on ne risquera vraiment plus rien !!
- Comment ça ?
- Tu oublies ce qu’est Eldarian ?
- Crois-tu que ses capacités soient d’égal à égal avec la technologie du vaisseau ?

Damien se rembrunit, faisant alors signe de la main à ses deux compagnons pour qu’ils s’en aillent rapidement, n'ayant que peu ou prou envie d’entendre encore ce genre de discussion rappelant qu’ils ne sont après tout pas grand-chose à oser braver les mystères de ce gigantesque vaisseau d’un autre âge.

Il reste donc seul à méditer jusqu’à ce que des bruits de voix venant de là d’où ils viennent se font entendre, le faisant se lever d’un bond avec le sourire aux lèvres en se libérant du carcan de solitude qui commençait à lui peser.

- C’est vous les gars ?

Il entend les pas prendre un rythme plus rapide jusqu’à ce qu’un halo lumineux précède de peu l’apparition de ses trois amis.

Toshio qui manifestement en est à l’origine, est le premier à venir vers lui pour le prendre dans ses bras alors qu’autant Lorgan qu’Eldarian font le tour de la salle du regard en revenant ensuite vers lui avec la question qui leur brûle les lèvres.

- Pourquoi es-tu tout seul ? Il est arrivé quelque chose aux autres ?
- Non !! Je vous…

L’explication de Damien rassure visiblement les nouveaux arrivants, ils s‘apprêtent donc comme l’ont fait quelque temps plus tôt Voldarian et Thomas, à suivre les indications au plafond quand ils se sentent soudainement pris d’une violente nausée accompagnée d’une perte d’équilibre qui crée un voile noir dans leur esprit le temps d’un instant.

C’est couché sur le sol qu’ils reprennent conscience, se demandant bien la raison des derniers évènements.

- C’était quoi ?
- Aucune idée !! Peut-être un soubresaut d’énergie à l’intérieur du vaisseau qui arrive de façon aléatoire ?
- Nous ferions mieux de rejoindre les autres au cas où ils auraient besoin d’aide !!

Les trois amis se redressent, prêts à reprendre la marche quand Damien les yeux rivés au plafond pousse un cri de panique.

- Putain !! On est dans la merde les gars !!
- De quoi parles-tu ?
- Il montre le plafond du doigt.
- La signalisation a disparu !!
- Tu parles de ça ?

Lorgan, Toshio et Damien, se tournent vers Eldarian qui montre le sol devant eux où apparaissent maintenant clairement les fameuses marques directionnelles.



CHAPITRE 128 : « Penn » « Eldarian »


Après un bref instant de consternation à se demander quoi, Toshio remarque quelques changements qui lui paraissent plus naturels comme par exemple les sas dont l’ouverture touche le sol alors qu’avant il fallait enjamber le passage.

Du coup tout devient plus clair pour lui, ne serait-ce déjà ces fameuses marques directionnelles qui n’avaient rien à faire au plafond.

- Quelqu’un a fait se retourner le vaisseau !!
- Impossible voyons !!

Tous se tournent vers Damien qui vient de contredire de façon assez brusque les dires de son ami.

- Je pense plutôt que Thomas avec Voldarian a réussi à remettre en service la gravité artificielle.

S’ensuit une explication de ce qu’est ce dispositif à ceux qui n’en ont aucune idée, Lorgan sourit devant la tête d’Eldarian en comprenant très bien qu’il puisse se sentir dépassé par les évènements qu’il vit avec eux depuis ces derniers jours.

Il vient donc lui poser une main rassurante sur l’épaule tandis que l’autre lui indique le chemin à suivre.

- Allons-y !! Nous ne tarderons pas à avoir toutes les explications sur ce qui vient d’arriver.

***/***

« Une heure plus tard environ. »

Damien se rend compte que Thomas avait raison quant au travail du « manu-tech », les salles qu’ils traversent commencent à se remplir de matériaux en tout genre empilés au cordeau de chaque côté de la large allée principale.

Bien sûr ils ne s’arrêtent pas pour regarder de quoi il s’agit, se doutant bien que cela leur serait en très grande partie complètement étranger.

Ils passent deux nouveaux sas avant qu’un bruit s’amplifiant rapidement ne les alerte en les faisant instinctivement se cacher derrière ce qui ressemble à d’immenses caisses.

Une bonne dizaine d’engins autonomes apparaissent soudainement, se mettant sans attendre à la tâche, cette dernière consistant de toute évidence à la réparation des divers dégâts principalement situés autour des sas.

- Ils envoient les mécanos on dirait.
- Chut !!! On ne connaît pas leurs réactions s’ils nous découvrent.

Damien hausse les épaules en se repositionnant pour suivre le travail des robots, ces derniers connaissant visiblement bien chaque pièce à remplacer ou à remettre en place.

Le sas retrouve très vite son apparence normale, les voyants se remettant en service alors qu’un des robots referme un boîtier mural servant sans doute à son fonctionnement.

- Oups !! Pas bon ça !!

Lorgan qui déjà la première fois lui avait demandé de se taire, lui jette cette fois-ci un regard de reproche avant de comprendre le sens de ses paroles et de s’en inquiéter à son tour.

- Comment ça ?
- Réfléchis cinq minutes !! Comment on va faire pour rejoindre les autres maintenant ? À moins que tu connaisses le mot de passe ou quel que soit le truc qui donne l’autorisation d’accès.

Damien repère également la ligne de voyants lumineux à l’autre bout de la salle dans la direction d’où ils sont arrivés, une autre équipe de robots terminant sa remise en état.

- On risque même de ne pas pouvoir repartir !!
- Pffttt !! N’importe quoi !!
- Ah oui !! Vraiment !! Je suis curieux de voir comment tu vas nous sortir de là alors, gros malin !!
- Tu oublies ton chéri ! Hi ! Hi !
- Mon quoi ?? Que vient faire « Math » là-dedans ??
- Je ne parlais pas de celui-là, mais du petit gars qui est venu nous chercher en nous faisant traverser la moitié de « Goth * » en un clin d’œil.

Un claquement sec de sas qui se referme suivi d’un profond silence les laisse un moment dans l’expectative, attendant sans doute une suite aux événements qu’ils viennent de vivre.

Lorgan est le premier à se lever pour constater qu’ils sont de nouveau seuls.

- Ils sont partis !!

Il a à peine terminé sa phrase que le sas devant eux s’ouvre une nouvelle fois en laissant passer d’autres robots transportant avec eux du matériel lourd.

Ces derniers ne font que traverser la salle sans s’arrêter, passant le second sas pour disparaître à leurs yeux une fois ce dernier refermé.

Lorgan n’ayant pas eu le réflexe de se cacher, comprend alors qu’ils ne risquent rien de leur part.

- Je pense que ceux-là sont partis réparer la brèche de la coque. Ils n’ont aucun intérêt pour nous, sans doute n’ont-ils pas comme fonction de faire le gendarme dans le vaisseau, mais ça ne veut pas dire qu’il n’y en a pas !!

Tous semblent d’accord avec lui en sortant à leur tour de leur cachette, Toshio s’approche de la cloison où se trouve le boîtier d’ouverture du sas en cherchant visiblement comment le faire fonctionner.

Un sourire rassuré lui vient quand il appuie sur l’un des deux boutons et qu’il entend le léger sifflement de la porte en s’ouvrant.

Par acquit de conscience il appuie sur le deuxième bouton en la voyant sans surprise se refermer.

- C’est déjà une bonne chose que ce ne soit pas plus compliqué, en fait c’est assez logique puisque nous ne sommes pas dans une zone vitale du vaisseau. Ça risque de se compliquer quand nous serons de l’autre côté de la seconde coque, sûrement qu’il nous sera demandé nos accréditations pour accéder à certaines salles.
- On verra ça le moment venu, pour l’instant le plus important n’est-il pas de rejoindre nos amis ?

Lorgan acquiesce de la tête alors qu’Eldarian attend devant le sas que ce dernier soit à nouveau ouvert, ils suivent encore pendant un moment les indications au sol en se plaquant contre les cloisons à chaque passage de robots qui se font de plus en plus fréquents et nombreux, au fur et à mesure qu’ils s’approchent très certainement de l’endroit où ils ont été remis en service.

- Hep !! Par ici les gars !!

C’est Thomas qui depuis l’entrée de la salle où il se trouve les hèle avec un grand sourire de contentement aux lèvres, visiblement heureux de les voir enfin arriver.

Bien sûr tous ne peuvent que remarquer la façon qu’a Lorgan à venir se serrer contre le grand blond, ce dernier faisant durer plus que de raison cette étreinte toute en sensualité venant de la part du jeune Elfe.

S’ensuivent les explications sur les activités de ces dernières heures, Thomas les faisant s’asseoir dans un coin libre de ce qui ressemble à un immense atelier de maintenance.

- Nous resterons ici pour nous reposer, seule la fatigue peut nous indiquer l’heure de la journée puisqu’il n’y a aucun moyen de voir à l’extérieur pour le moment.
- Je peux vous le dire si vous voulez et même si à un moment le soleil vous manque, je peux toujours nous transporter dehors durant quelques heures.
- Wouff !! Non merci, il fait bien trop chaud !!

Damien se tourne vers Thomas.

- Raconte-nous plutôt comment vous avez fait pour remettre tout le « Bazar » en marche ?

Goth* : nom du seul continent de PENN.

[laurentdu51100]

CHAPITRE 129 : « Penn » « Thomas »


- Ça risque d’être long ! Hi ! Hi ! Voilà… nous venions de quitter Damien depuis déjà un bon moment en suivant le fléchage dans la direction que nous avions convenue de prendre, j’avoue qu’au bout de très peu de temps j’avais le cou qui commençait à me faire souffrir. C’est Voldarian qui le premier a vu…

« Quelques heures plus tôt. »

Voldarian attrape Thomas par la manche alors que ce dernier commençait à ressentir la douleur du torticolis à force d’avoir les yeux fixés au plafond.

- Regarde là-bas !! N’est-ce pas étrange ??

Thomas se masse le cou en remettant sa tête droite.

- Quoi donc ? Où ça ?

Voldarian cherche du regard ce qui l’avait alerté, ne trouvant plus rien à montrer jusqu’à ce qu’il l’aperçoive à nouveau comme un fil de lumière rouge ténue.

- Là !! Regarde !! Ce point de lumière… tu la vois ?

Thomas plisse les yeux et finit par distinguer ce que la vue perçante de son compagnon avait vu avant lui.

- Hum !! Oui, on dirait qu’il y a encore de l’énergie qui circule dans cette partie du vaisseau. Allons-y !! Peut-être est-ce en rapport avec le « manu-tech », sans doute sa base de charge.
- Qu’est-ce que c’est ?
- Un peu comme toi avec les canaux de magie, cela recharge les batteries du « manu-tech » par induction et c’est sans doute grâce à ça qu’il continue à fonctionner depuis tout ce temps.

C’est donc d’un bon pas qu’ils prennent la direction d’où est émise la lumière, Thomas vérifiant de temps à autre qu’ils suivent bien toujours le fléchage convenu avec Damien.

- Je pense que nous nous dirigeons bien vers l’un des ateliers d’entretien.
- Pourquoi il y en a plusieurs ?
- Plusieurs centaines !! Rends-toi compte un peu de l’immensité du vaisseau, il nous faudrait plusieurs mois à pied rien que pour le traverser.

Devant l’expression de stupeur du haut mage, Thomas ne peut s’empêcher de sourire.

- Mais ne t’inquiète pas, nous trouverons très certainement un moyen plus rapide.

Un simple hochement de tête en guise de réponse alors qu’ils s’approchent enfin de la fameuse lumière, cette dernière étant placée à quelques dizaines de centimètres du sol dans l’axe d’un sas resté clos.

Le sourire de Thomas ne le quitte pas quand il s’approche du boîtier de commande en enfonçant le bouton d’un geste énergique, le sas s’ouvrant alors en silence.

- Bien !! Ne reste plus qu’à trouver une salle de contrôle.
- Tu peux vraiment remettre ce vaisseau en service ?
- Disons que je peux au moins essayer !! Suis-moi, ça doit être par-là !! Le fait d’être à l’envers me perturbe dans mon sens de l’orientation.

Plusieurs autres lumières rouges indiquent différents sas, il faut quelques minutes à Thomas pour prendre sa décision en penchant comiquement la tête pour tenter de se remettre à l’endroit.

- Par-là !!

Le chemin s’élargit de plus en plus nettement, alors qu’ils croisent de nombreux couloirs démontrant bien l’importance de la voie qu’ils suivent.

Ils arrivent enfin devant un double sas immense que Thomas ouvre de la même manière que ceux précédents, la salle qu’ils découvrent alors lui fait pousser un gros ouf de soulagement.

- Bien !! Tout semble en bon état ici.

Voldarian a la tête levée vers le plafond, n’osant pas faire un pas à l’intérieur de l’immense entrepôt.

- Pourquoi toutes ces choses restent-elles suspendues ?
- Sûrement par attaches magnétiques, pour ne pas qu’ils ne s’entrechoquent pas en cas de manœuvres d’évitement. En tout cas c’est plutôt bon signe, ils semblent tous en parfait état de fonctionner. Ne reste plus qu’à rétablir la gravité artificielle et on en saura plus sur l’état de fonctionnalité de cet entrepôt d’entretien.

Thomas fait un tour d’horizon du regard en cherchant la salle de contrôle qui ne devrait pas être très loin d’eux, une grande baie vitrée le renseigne vite sur son emplacement.

- Allons-y… c’est par là !!
- Tu es sûr de ton coup ?
- Je dirais qu’il y a huit chances sur dix que ce soit identique au jeu vidéo, malgré tout il peut y avoir des différences.

Ils reprennent leur marche, impressionnés par les énormes machines semblant suspendues au plafond et Thomas ne peut que louer les méthodes d’arrimage de ses lointains ancêtres, le plafond où ils se déplacent étant étonnamment vide.

C’est une fois devant la salle de contrôle que les premières difficultés arrivent, l’ouverture de la porte étant d’un système beaucoup plus complexe que celui simple des sas.

Thomas sait bien qu’il n’y a quasiment aucune chance d’en obtenir l’ouverture, aussi s’adresse-t-il au haut mage pour tenter une idée qui lui vient subitement.

- Tu ne peux pas invoquer un sort pour trouver un moyen d’entrer ? Sinon faudra attendre le retour de Toshio.
- Je peux toujours essayer !!
- Fais quand même attention que ça ne déclenche pas une alarme quelconque, il ne serait pas bon d’avoir un « sécuri-tech » aux fesses, crois-moi sur parole.

Voldarian prend le temps d’inspecter les cloisons, ce n’est qu’une fois face à la baie vitrée qu’il esquisse un sourire.

- Tu connais ce genre de matériaux ?
- Oui bien sûr !!
- J’imagine que ce n’est pas du verre ?
- Non même si ça y ressemble, en fait c’est une sorte de résine très résistante et difficile à travailler une fois séchée.

Voldarian plaque ses deux mains sur la partie translucide en incantant, il lui faut un certain temps pour qu’enfin quelque chose se manifeste.

La résine devient petit à petit opaque jusqu’à commencer à fondre lentement, Thomas visiblement subjugué par ce à quoi il assiste et qui pour lui jusque-là n’aurait été possible à réaliser que par son chéri.

Ce n’est qu’au moment où l’ouverture lui semble suffisante, qu’il se manifeste enfin pour prévenir le haut mage.

- Je pense que c’est assez, inutile de t’épuiser plus qu’il ne le faut.

Quelques longues minutes sont encore nécessaires pour que la température autour du trou redevienne supportable, Thomas passe alors dans la salle de contrôle aidé par Voldarian.

Le grand blond ferme les yeux en revisualisant son jeu favori, quand il doit « reseter » l’intelligence artificielle du vaisseau pour mettre ses adversaires hors-jeu et gagner la partie, il sourit en les rouvrant de trouver le même boîtier sur le côté de la porte, il lui est facile ensuite de l’ouvrir pour appuyer sur le bouton juste au-dessous du voyant d’alarme indiquant l’arrêt complet du système suite à une anomalie technique.

Thomas enclenche franchement le bouton sans hésiter une seconde, se disant que de toute façon le risque n’est pas bien grand puisque le vaisseau est déjà scratché sur la planète.

Les écrans s’allument un à un dans une espèce de check-up qui réactive petit à petit toutes les fonctions non vitales du vaisseau, les autres, celles indispensables à la survie des équipages, des passagers et des produits périssables étant munis de sécurités automatiques sur plusieurs niveaux, ce qui rassure Thomas sur la possibilité de trouver des personnes ayant survécu.



CHAPITRE 130 : « Penn » « Voldarian »


Le grand blond est tellement subjugué par toutes ces marques de réactivation des systèmes, qu’il en oublie d’avertir Voldarian de se tenir prêt au retour de la gravité artificielle.

Comme pour ses quatre amis quelque part entre l’endroit où il a laissé Damien et celui où il se trouve avec le haut mage, la transition se fait d’un coup en amenant la nausée tandis que leur corps à droit à un atterrissage brutal.

Thomas est le premier à se redresser sur ses jambes alors que le père de son chéri semble avoir plus de difficultés, il repasse alors rapidement par le trou créé dans la baie pour lui venir en aide.

Heureusement il n’y a pas trop de casse et Voldarian aidé par Thomas arrive à se relever, son regard fait le tour du vaste hangar en se reportant plusieurs fois au plafond.

- Qu’est-ce qui s’est passé ??

Explication de Thomas rendant visiblement son ami encore plus perdu par tous ces termes techniques qu’il emploie pour lui faire un résumé de la situation.

- Enfin bref !! Tout ça pour dire que dorénavant nous nous déplacerons depuis le sol du vaisseau.
- La tête en bas ?
- Si tu veux, sauf que ton corps se comporte comme s’il n’en avait pas conscience.
- Tout ça à cause de ces machines qui se sont remises en route ? En appuyant sur un simple bouton ? C’est de la magie.
- De la magie technologique ! Hi ! Hi !

Des bruits métalliques se font entendre qui stoppent net Thomas dans son explosion de rires, tendant soudainement l’oreille pour en chercher la provenance.

Ce n’est qu’en apercevant le premier « méca-tech », qu’il en comprend enfin l’origine.

- L’IA du vaisseau vient de recevoir les rapports sur les nombreux dégâts dus à l’explosion, mais également à l’entrée dans l’atmosphère et à l’écrasement sur « PENN ». Elle a sûrement déjà mis en place un protocole de réparation, ce que tu vois ce sont les unités de robots chargés de l’entretien et du traitement des avaries.
- N’est-ce pas dangereux pour nous ?
- Hum !! Je ne pense pas, du moins pas tant que nous n’enfreignons pas une règle de sécurité.

Tandis que Voldarian ne lâche pas du regard les mastodontes robotiques qui s’animent les uns après les autres et qui s’éloignent après avoir pris en charge des matériaux de toutes sortes sortis de leurs caissons de protection, chacun partant dans une direction déterminée par la tâche qui lui a été allouée.

Thomas pour sa part cherche dans ses souvenirs un moyen de passer toutes les sécurités pour avoir non seulement l’accès global de chaque pièce, mais également pouvoir donner les instructions nécessaires à l’IA le cas échéant.

Voldarian regarde là où il y avait le trou dans la baie du bureau, visiblement tracassé alors qu’un « méca-tech » termine juste de reconstituer son intégrité.

- On va avoir un gros problème pour poursuivre nos recherches !

Thomas comprend de quoi il parle en suivant son regard.

- Il ne faudra plus agir de la sorte à l’avenir, sinon ce sera pris pour une agression et nous serons en danger, il faut juste réfléchir à un autre procédé.
- Le gardien des âmes pourrait nous faire passer là où nous ne serions pas autorisés ?
- Hum !! Non !! Pareil, le fait de détecter des étrangers dans une salle sans qu’il y ait eu besoin de l’ouverture des portes pourrait être interprété de la même façon.

Voldarian reste un moment muet à réfléchir quand un souvenir lui revient.

- N’avez-vous pas amené avec vous le boîtier que maître « Xoo » a appelé une télécommande ?
- Oui mais nous allons sans doute retrouver le même problème !!
- Peut-être pas !!

Thomas observe le haut mage d’un regard surpris.

- À quoi tu penses en disant cela ?
- Crois-tu qu’ils auraient confié un tel boîtier sans simplifier son utilisation alors qu’ils ne savaient pas combien cela prendrait de temps avant que quelqu’un ne s’en serve ?
- Ce n’est pas faux !! Il y a dû en être de même pour ceux qui ont utilisé la navette, un système automatique à tous les coups et donc cela expliquerait bien des choses, comme le pourquoi d’une telle erreur qui a fait exploser cette zone du vaisseau en déconnectant ses systèmes et en le faisant s’écraser sur « PENN ».
- N’est-ce pas Damien qui l’a avec lui dans son sac à dos ? Il me semble bien que j’aie vu maître « Xoo » le lui confier.
- Dans ce cas rien n’est perdu, il suffit d’attendre que nos amis nous rejoignent.


Voldarian jette un coup d’œil vers le sas qui leur a permis d’entrer, fronçant subitement les sourcils pour marquer sa dernière pensée.


- Tu disais que ces machines étaient parties réparer les dégâts, n’y a-t-il pas un risque qu’ils ne puissent plus nous rejoindre ?
- Tu oublies juste l’intelligence exceptionnelle de Toshio, je ne pense pas qu’il trouvera de difficultés à comprendre le principe simple d’ouverture.

Thomas termine à peine ses explications, que le sas s’ouvre et qu’apparaît la silhouette de quatre personnes facilement reconnaissables, il lève alors la main pour se faire remarquer d’eux.
- Hep !! Par ici les gars !!

***/***

« Retour au présent. »

Une fois terminées les explications et alors que Thomas ne semble plus avoir rien d’autre à rajouter, tous se tournent vers Damien qui sur le coup se demande quoi.

- Oui ?? J’ai un bouton sur le nez ?? Un truc comme ça ??

Toshio lui montre son sac à dos du doigt.

- La télécommande s’il te plaît !!

Un instant de bug suivi d’une lueur de compréhension et le voilà se levant pour aller chercher ce que tous attendent qu’il leur ramène.

Il tend l’appareil à Thomas qui lui fait signe que non en lui montrant Toshio.

- C’est lui l’intello ! Hi ! Hi !

Toshio la lui prend des mains en l’examinant ensuite avec soin, le nombre de touches lui fait penser immédiatement à un code pour pouvoir l’utiliser.

- Quelqu’un a le mot de passe ?

C’est Eldarian qui se lève à son tour pour quelques secondes plus tard lui tendre un papier soigneusement plié.

- Tiens !! Heureusement que vous êtes venus nous rechercher, sinon vous auriez été dans la fiente !!

Toshio sourit sans répondre qu’il ne lui aurait pas fallu bien longtemps pour passer le prendre, se contentant de lire les chiffres en les tapant au fur et à mesure sur la petite console du boîtier.

Il termine juste en appuyant sur la dernière touche, qu’ils sursautent tous d’entendre cette voix incontestablement féminine sortant de nulle part.

- Bonjour humains !! Je suis le terminal cognitif responsable de la maintenance du vaisseau, à votre service !!

[laurentdu51100]

CHAPITRE 131 : « Shanpaï » « Tomoya »


Quand la dernière voiture quitte le campus, c’est sous un énorme ouf de soulagement de ses dirigeants qui ne s’attendaient certes pas à cette visite au demeurant fortement improbable.

Pourtant ce qui leur est tombé dessus ce matin-là n’était pas le fruit de leur imagination quand par la fenêtre des bureaux, ils n’ont pu manquer de remarquer l’étrange comportement du concierge et ce qui au début pouvait prêter à amusement, s’est très rapidement transformé en un intérêt grandissant.

L’homme reconnu comme particulièrement doué pour ce qui est d’éviter l’entrée de l’école aux personnes n’y ayant rien à y faire, s’est soudainement raidi avant de se plier littéralement en deux en marque de respect envers l’illustre personnage dont tous dans le pays connaissent les traits.

Bien entendu cette marque de respect a mis le feu aux poudres et alors que certains heureusement peu nombreux n’arrivent déjà plus à contrôler l’agitation fébrile qu’ils ressentent, le plus grand nombre réagit heureusement dans le bon sens en venant accueillir l’illustre visiteur en évitant ainsi d’apporter le déshonneur à l’école tout entière.

Ce n’est qu’en cette fin d’après-midi qu’ils peuvent enfin se remettre de leurs émotions, alors que le convoi a repris la direction du palais.

Le couple impérial accompagné du prince héritier s’étant déplacé avec le minimum d’apparat, juste accompagné d’une dizaine d’hommes dont la démarche féline et l’œil acéré toujours sur le qui-vive, ne laissent que très peu de place à l’erreur quant à ce qu’ils sont.

Heureusement pour la bonne marche de l’école, très peu d’élèves se sont aperçus de la présence de leurs majestés, ceux-ci ne souhaitant visiblement pas faire la une locale et dès la première approche, ont bien fait comprendre que le but de cette visite n’était que familial et qu’ils ne désiraient rien de plus que de pouvoir passer quelques heures avec le « grand prince » Tomoya.

***/***

« Au même moment, chambre de Tomoya. »

Ce n’est qu’une fois le pare-chocs du dernier véhicule ayant franchi le lourd portail de l’entrée, que Tomoya referme la fenêtre en allant ensuite s’asseoir sur son lit.

Le soupir qu’il pousse alors en dit long sur ce qu’il pense de cette journée qui, si elle n’a pas été celle prévue en se levant ce matin-là, n’en a pas moins été celle où tout ce qu’il a appris ces derniers jours lui a été confirmé.

Un sourire lui vient néanmoins, autant du souvenir de son cousin qui ne l’a pas lâché de la journée en voulant à l’évidence lui démontrer combien les paroles d’amour venant de ses parents ne sont pas vaines et qu’elles reflètent avec exactitude le ressenti de toute la famille envers lui.

Il serait complètement idiot de mettre en doute l’affection qu’ils ont tous pour lui, l’ayant vécu avec suffisamment de force pour que jamais au grand jamais il ne soit même question de la remettre en doute.

Pourtant ils lui ont menti durant toutes ces années en gardant pour eux le secret de sa naissance, seuls les récents événements ont fait qu’ils se décident à venir lui parler.

Même s'il n'en est rien, le souhait de celui qui, pour lui, était et restera son grand-père, est devenu une réalité : dès sa naissance, la famille impériale s'est retrouvée dans l'adoration la plus totale de ce poupon blond aux yeux si merveilleux.

Comment alors leur en vouloir, comment même pouvoir devenir triste alors qu’il le voit bien, les choses ne sont en rien changées et même seraient encore plus merveilleuses pour lui, maintenant qu’il a appris toutes ces choses incroyables sur son véritable père.

C’est sa mère qui le connaissant le mieux a pu d’une certaine façon étancher sa soif de connaissance, lui révélant la conversation qu’elle a eue avec ceux du complexe De Bierne sur ce qu’est son géniteur et qui a bien fait sourire son cousin, ce dernier lui demandant même d’échanger leur place du fait que son titre à lui n’est qu’honorifique alors que le sien semble avoir gardé tout le pouvoir qui va avec.

Son « père » n’a pu alors s’empêcher de venir le serrer dans ses bras un long moment, en comprenant à sa façon d’être qu’il restera identique à lui-même malgré tous ces aveux et que rien ne changera jamais cette belle mentalité qui est la sienne et dont il est et a toujours été si fier.

Une larme perle sur la joue du grand blond en se remémorant ce moment de la journée particulièrement fort en sentiments, il va pour la sécher d’une main quand deux coups brefs se font entendre à sa porte.

« Toc ! Toc ! »

- Oui ??
- Je peux entrer ?

Tomoya reconnaît la voix de celui qui ne pouvait pas tomber mieux à un moment pareil.

- Bien sûr que tu peux !!

Shun entre alors avec un demi-sourire aux lèvres, se dirigeant directement vers la fenêtre pour jeter un coup d’œil dehors avant de se tourner vers lui.

- Ils sont partis ?
- À l’instant !!
- Tu parles d’un scoop !! Bonjour le secret à garder pour l’école !!

Tomoya repense à son premier jour au campus avec la convocation du conseil des élèves.

- C’était bien la peine en effet ! Hi ! Hi !

Shun en le voyant rire se détend enfin, restant jusque-là dans l’expectative de savoir quelle serait son humeur après cette visite qui à coup sûr est liée directement avec ce qu’ils ont dernièrement appris.

C’est donc d’un naturel visiblement rasséréné, qu’il vient s’asseoir tout contre lui, l’enserrant d’un bras protecteur.

- Tu as eu toutes tes réponses ?
- Toutes je ne sais pas, mais du moins celles qu’eux connaissaient.
- À voir ta tête je peux penser sans trop me planter que ça s’est plutôt bien passé ?
- Je n’ai jamais eu le moindre doute venant de leur part sur ce qui est le plus important pour moi.
- Comment ça aurait pu être autrement avec un gars comme toi, gentil, intelligent et presque aussi bien foutu que moi, je te le demande un peu ! Hi ! Hi !
- Je vais te laisser avec ton imagination débridée !! En fait je n’ai jamais eu de doute sur l’amour que me porte ma famille et qui est au moins égal à celui que je leur porte, j’ai même été surpris que mon cousin soit autant auprès de moi alors que d’habitude il est moins prodigue à montrer ses sentiments. Ma sœur je n’en parle même pas ! Hi ! Hi ! Quelques heures de plus et je n’avais plus de peau sur les joues.
- Tu te demandais juste s’ils allaient tout nier en bloc ou tout te révéler ?
- Oui !! Je…

Shun voit bien le trouble marquer soudainement le visage de son frère, il comprend alors que ce qu’il a appris pourrait dépasser de loin ce qu’ils avaient déjà découvert par eux-mêmes.

- Allez !! Accouche !! Je suis au moins aussi concerné que toi sur cette affaire, j’ai le droit de savoir !!

Tomoya hésite à parler, Shun ayant suffisamment souffert depuis son plus jeune âge à subir des parents qui n’en étaient pas, sans avoir à lui en remettre une couche en dévoilant ce qui même pour lui a été le plus dur moment de la journée.

Il a entendu cet aveu dit sans concession alors que sa mère le prenait dans ses bras pour enlever à la racine la première pensée négative qui en découlerait forcément, lui faisant bien comprendre qu’elle acceptait dès la conception le choix de l’un ou de l’autre des deux géniteurs potentiels et ce sans regret ni déception, lui glissant à l’oreille combien elle a toujours été troublée par Thomas.

- Alors tu te décides ??
- Sais-tu que nous ne sommes pas ceux qu’ils espéraient, un essai raté en quelque sorte !! Quoique je ne l’aie jamais ressenti de cette façon ni avant ni après l’avoir appris, ça expliquera sans doute la question que tu te poses sur toi.



CHAPITRE 132 : « Shanpaï » « Shun »


- Je ne suis pas certain de saisir à quoi tu fais allusion ?
- Je parlais du fait que ta véritable famille du côté de ta mère t’ait laissé à la garde de celle qui t’a porté.
- Pourquoi donc ? Je ne ressemblais pas assez à mon véritable père ? Alors que toi oui assurément !!
- Tu ne m’as pas écouté quand j’ai dit que « nous » n’étions pas ceux qu’ils espéraient.

Shun se relève en se grattant la tête, cherchant visiblement à saisir où Tomoya veut en venir.

- Mais alors ils espéraient quoi… ou qui ?
- L’autre pardi !! Celui qui faisait des galipettes avec Thomas le jour où ils ont récupéré leur semence.
- Tu veux dire que… beurk !!

Tomoya qui a eu le temps de se faire une raison observe Shun avec amusement, comprenant bien l’air dégoûté qu’il affiche depuis qu’il a compris la provenance de la fameuse semence.

- Passons au plus important, ce qui est fait est fait et malgré la méthode utilisée, il faut avouer que c’est plutôt réussi ! Hi ! Hi !

Shun sourit à son tour alors qu’il ne se force pas à reconnaître que celui qui est devant lui a en effet tous les atouts tant mentaux que physiques pour lui.

- C’est donc une descendance de Florian De Bierne qu’ils visaient ?
- C’est ce que je viens d’apprendre.
- Ne connaissant pas mes parents, je ne peux pas savoir s’ils ont retenté l’expérience ni combien de fois mais de ton côté tu devrais être au courant si tu as eu un petit frère ?
- Ils n’ont pas retenté de mon côté faute de matière première je dirais ! Hi ! Hi !
- Je vois que ça t’amuse bien en tout cas.
- Bah !! De toute façon ce n’est pas comme si on y pouvait quelque chose !! Par contre je comprends maintenant mieux les allusions de Takumi sur tes deux autres frères, ta mère a eu un autre garçon après toi, conçu de la même façon que tu l’as été sauf que cette fois c’était le bon !! Tout du moins celui venant du géniteur qu’ils voulaient.
- L’autre est sans doute mon aîné conçu avec son véritable mari de façon plus naturelle.
- Hum !! Peut-être ou peut-être pas !! Il y a quelque chose qui ne colle pas entre les paroles de Takumi et celles de mes parents, il semblerait qu’il y ait encore un autre garçon mais je n’ai pas trop fait attention s’il était mort-né ou quelque chose dans ce goût-là.
- Il ne reste plus qu’à découvrir qui il est puisque d’après le binoclard il serait ici au campus.

Tomoya se lève en venant prendre Shun par le bras pour le faire asseoir sur le lit, il lui plaque ensuite les deux mains sur les épaules pour qu’il se tienne en place avec ce qu’il a encore à lui dire et qui est sans doute le plus gros morceau qu’il a appris aujourd’hui.

- Je sais qui il est et je peux même te dire que nous le connaissons tous les deux très bien !!
- Maintenant que j’ai le nom de son père, ça paraît évident qu’il s’agit de Toshio. Son intelligence n’était déjà plus à démontrer, son physique non plus une fois au courant.

Tomoya observe son frère avec une certaine surprise de ne pas le sentir plus étonné que ça suite à ces révélations, il esquisse un petit sourire en coin en pensant au dernier scoop qui cette fois devrait le faire réagir tellement il est énorme.

- Il y a encore une information qui vaut son pesant de cacahuètes !! Je te le donne Émile !!
- Mais de quoi tu parles ?? C’est quoi ces cacahuètes et quel rapport avec Émile ?? D’ailleurs qui c’est celui-là ??

Tomoya oublie toujours la différence de culture qu’il y a entre lui qui depuis son plus jeune âge a appris le français avec ses locutions argotiques qui l’ont toujours fait marrer, en même temps que le Japonais plus conventionnel et son frère qui tout au contraire n’a baigné que dans la culture Nippone.

Il lui explique donc de quoi il retourne, recevant un soupir d’exaspération de la part de Shun.

- Maintenant qu’est-ce que tu vas me dire ? Que Takumi est en fait Florian De Bierne ? Je m’attends au pire, tu…

Shun se tait soudainement devant l’air ahuri que prend Tomoya.

- Non !! Tu ne vas pas me dire que c’est ça ??

Le hochement de tête du grand blond vaut n’importe quelle explication et amène du coup la même expression sur le visage de Shun.

- Alors celle-là… fallait la faire !!

***/***

« Environ une heure plus tard. »

- On vous attend à l’endroit habituel !!
-….
- OK !! À toute !!

Tomoya range son portable alors qu’il prend la main de son frère pour quitter sa chambre.

- Tu vas tout leur dire ?
- Je vais me gêner !!

Shun s’arrête au beau milieu du couloir, le visage grave.

- On ne devrait pas aller voir Takumi avant ??
- Takumi… mon cul !! Ah !! Et dire qu’il voulait se la jouer à nos dépens avec son look de looser bigleux !!
- Son quoi ??
- Laisse tomber !! Viens… de toute façon quelque chose me dit qu’il ne sera pas plus surpris que ça en nous entendant.
- Tu penses que c’est ce qu’il souhaite ?
- Avec tout ce qu’il nous a déjà lâché comme pistes ?? Que dis-je des pistes, plutôt des autoroutes !!

***/***

« Une aire de repos au cœur de l’immense parc boisé. »

Xiao avec Hoshio ont déjà rejoint Keisuke, son coloc et le reste de la bande, quand ils aperçoivent Tomoya et Shun, au loin se dirigeant d’un bon pas vers eux.

- Je me demande bien pourquoi ils nous ont demandé à tous de venir ?
- Cela a sans doute un rapport avec la visite des parents de « Tom » !!
- Impressionnant vous ne trouvez pas ?

Hoshio sourit à son chéri qui bien qu’il en parle, ne semble pas du tout impressionné.

- Pourquoi ?? Pas pour toi peut-être ?
- Bah non !! Chez nous on leur a coupé la tête il y a un moment déjà, alors toutes ces simagrées ne sont bonnes que pour les journaux à scandales et coûtent un pognon monstre alors qu’il y en a encore qui crèvent la dalle.
- Ne dis pas ça devant « Tom » surtout !!
- Et pourquoi donc ? En plus je ne serais pas étonné qu’il pense la même chose que moi, ce gars fait tout pour s’en sortir par lui-même et ne chante pas son pedigree sur les toits, alors qu’il pourrait être le seul sur cette Terre à…

Xiao se tait en prenant subitement conscience de ce qu’il allait dire en révélant ses origines, préférant s’avancer à la rencontre de ses deux copains sous le regard d’Hoshio qui n’est pas dupe de l’excuse.

Shun fait un tour d’horizon du groupe.

- Takumi n’est pas là ?

Tomoya termine de serrer les mains de ceux qu’il n’avait pas encore vus aujourd’hui et se tourne ensuite vers son frère pour répondre à sa question.

- Je lui ai donné une autre heure de rendez-vous, nous avons à discuter avant ça !!

Xiao se tourne de côté pour cacher sa mimique d’amusement en se parlant à lui-même.

"Et c’est parti !!"

[laurentdu51100]

CHAPITRE 133 : « Shanpaï » « Hoshio »


Il s’arrange pour se positionner légèrement en retrait de façon à ne participer que le moins possible à la conversation qui, il le sent, va être celle des dernières révélations.

Il en est un peu triste du fait qu’il s’imagine qu’ensuite son « oncle » n’aura plus d’excuses pour rester parmi eux, du coup l’idée même lui plombe le moral et son visage se ferme, ne laissant pas Hoshio indifférent alors qu’il avait déjà remarqué sa mise à l’écart du groupe.

- Tu connais le but de cette réunion ?
- Pas difficile à imaginer, surtout depuis l’autre nuit où ils ont fouillé dans les fichiers informatiques du camion médical.
- Ça aurait donc un rapport avec ces révélations sur notre ADN ?
- Indirectement, en fait à voir les deux frangins j’ai plutôt l’impression qu’ils tiennent enfin leurs réponses.

Alors qu’Hoshio bouscule gentiment son chéri pour qu’il lui en dise un peu plus, Tomoya leur fait face avec les yeux brillants par avance de ses prochaines paroles.

Il s’adresse directement à Hoshio qui s’en retrouve le premier surpris.

- Une nouvelle qui va te faire plaisir « Tosh » !!
- A oui, laquelle ?
- Je viens de parler avec ton frère ! Hi ! Hi !
- Mon frère ?? Il est au campus ??
- Pour ses études oui.
- Pffttt !! Ne dis pas n’importe quoi, mon frère a la trentaine et il y a longtemps qu’il les a terminées !!
- Je ne parle pas de celui-là, tu le fais exprès ou quoi ?

Hoshio devient d’un coup tout pâle devant tout le monde qui du coup se demande bien ce qu’il se passe et c’est Xiao qui s’était pourtant donné comme instruction de ne pas intervenir, qui coupe court aux craintes de son chéri en l’amenant dans la bonne direction.

Il prend alors prétexte de l’inquiétude soudaine qu’il peut lire également sur le visage de Shun, pour lancer l’information comme s’il venait juste de la découvrir à son tour.

- Ça aurait-il un rapport avec ce que vous cherchiez l’autre soir ?
- Bingo !!

Xiao joue merveilleusement le mec étonné par l’implication de la confirmation de Tomoya.

- Tu ne veux pas dire que le fameux frère de Shun soi-disant au campus que vous recherchiez, ce serait…

Il se tourne en pointant son doigt sur son chéri.

- Toshio ??

Tomoya approuve de la tête alors que Shun s’approche d’Hoshio avec un sourire ému lui marquant fortement le visage.

- Les parents de « Tom » lui ont tout révélé de ce qu’ils avaient appris sur toute cette histoire, tu es mon demi-frère du côté de ma mère alors que « Tom » l’est mais du côté de mon père.
- L’empereur a eu une maîtresse ??

C’est plus fort que lui et Xiao s’écroule de rire, l’exclamation que vient de pousser Keisuke étant à l’opposé de ce à quoi il s’attendait venant du groupe.

Apparemment pourtant, ils semblent tous aussi offusqués par ce qu’ils viennent d’entendre à part bien entendu Takuya qui suit la conversation avec un intérêt évident mais aussi sans sembler découvrir quoi que ce soit qu’il ne savait déjà.

En y réfléchissant bien et en remettant les choses dans le véritable contexte, ils ne peuvent que se faire cette idée sur l’immoralité du nouvel empereur et personne n’irait imaginer en premier lieu qu’il ne soit pas le géniteur de Tomoya.

Bien sûr son fou rire n’échappe à personne et encore une fois est pris autrement qu’il devrait l’être, Kaito s’y mettant à son tour non sans donner son avis avant.

- Bah !! Pourquoi n’aurait-il pas le droit d’aller voir ailleurs lui aussi ! Hi ! Hi !

C’est le regard de reproche que lui envoie le grand blond qui le stoppe net en lui mettant cette fois la honte aux joues.

- Excuse-moi « Tom », je ne vou…
- C’est bon, oublie !!

Tomoya se tourne vers Xiao qui fait de grands signes que non de la main.

- Ce n’est pas ! Hi ! Hi ! Pour ça que je ! Hi ! Hi ! Ris ! Hi ! Hi ! C’est surtout que je ne m’attendais pas à celle-là ! Hi ! Hi !
- Tu savais tout depuis le début, pas vrai ?

Xiao redevient sérieux, il comprend que sa réponse va déterminer la suite de sa relation avec Tomoya et que ce dernier pourrait reprendre d’une façon définitive une amitié qu’il n’est pas prolixe à donner.

- Pas depuis le début, non !! Du moins pas dans les détails.
- Mais tu savais qui il était ?
- Bien sûr !! Comment voulais-tu qu’il en soit autrement, ce n’est pas son déguisement à deux balles qui pouvait me tromper bien longtemps.

Bien sûr cette conversation si elle est parfaitement bien comprise par Takuya et bien entendu par Tomoya et Shun qui depuis peu connaissent le fameux secret de Takumi, pour les autres c’est évidemment une autre paire de manches et ils les regardent avec un étonnement non feint qui finit par amuser autant Tomoya que Xiao, relativisant d’un coup l’importance pressentie du manque de confiance que ressentait le grand blond vis-à-vis de Xiao.

C’est Kaito qui n’est pas réputé avoir sa langue dans sa poche, qui le premier amène son sentiment sur le sujet.

- Je ne sais pas de quoi vous parlez tous les deux, mais je n’ai pas l’impression que ce soit resté dans le sujet, ou alors j’ai zappé quelque chose !!
- Apparemment l’empereur n’aurait pas eu de maîtresse, alors qui est votre père à tous les deux et comment…

Keisuke se tourne cette fois vers Hoshio.

-… comment ce type a connu ta mère, parce que j’ai bien compris… c’est de vous deux…

Il passe de Toshio à Shun plusieurs fois en les montrant du doigt.

-… qu’il est fait allusion comme quoi vous seriez frères ?

Cette fois c’est lui qui éclate de rire.

- Hi ! Hi ! Qui aurait dit ça l’année dernière des deux cas sociaux du campus !!

Tomoya sourit en prenant visiblement du plaisir à toutes ces révélations en chaîne, il leur demande donc de s’asseoir et leur fait un topo rapide sur le but de sa demande à ce qu’ils se retrouvent tous ici.

Chacun a droit aux révélations le concernant, que cela lui fasse ou non plaisir et c’est le cas de Takuya quand il révèle devant tout le monde ses attaches au clan Yakusa et qu’il enchaîne sans réelles preuves à l’appui sur sa mission de surveillance de Toshio pour ne pas prendre le risque que sa double personnalité crainte alors, ne resurgisse en laissant de nouveau quelques victimes derrière lui.

C’est à ce moment précis des révélations et alors qu’ils ont tous l’attention dirigée vers Hoshio, qu’ils remarquent la colère de ce dernier, colère qu’il ne peut refréner et qui sous le coup lui fait révéler sa véritable identité.

- Je ne suis pas un tueur en série !! Il faut arrêter de dire des conneries pareilles !! J’ai juste pris la main sur mon frère pour nous sauver la vie !! C’était de la légitime défense, rien de plus !!



CHAPITRE 134 : « Shanpaï » « Xiao »


Comme de bien entendu à l’écoute de ces paroles, chacun y voit là un aveu différent et à part Xiao qui connaît autant les tenants que les aboutissants de l’histoire, la réaction du reste du groupe ne tarde pas à se faire connaître.

Takuya le premier qui ouvre grand les yeux en comprenant qui est la personnalité en face de lui, un premier geste instinctif de retrait et de défense à une éventuelle attaque, vite suivi par le besoin d’alerter le clan.

Xiao voit son geste, il fait signe à Tomoya de l’arrêter.

- Ne le laisse pas aller avertir son clan, tant qu’il n’aura pas réfléchi aux conséquences.

Puis s’adressant au jeune Yakusa.

- Et toi, n’oublie pas que si tu es ici c’est qu’on te considère comme un ami !!

Kaito tout comme le reste du groupe, a suivi l’incartade en cherchant à comprendre ce qui l’a amenée.

- Ce n’est pas toi qu’on accuse du meurtre mais celui qui est dans ta tête, pourquoi en fais-tu toute une histoire ?
- Parce que je suis cette personne, voilà pourquoi !!

Le grand rouquin montre un visage plutôt comique alors que ses pensées ne se prêtent pas vraiment à l’amusement, il pointe Hoshio du doigt en tremblant légèrement.

- Tu… tu veux dire, que… c’est toi qui… mais alors… où est Toshio ? Tu as pris sa place ? Depuis quand ?

C’est Xiao qui le stoppe en se plaçant entre lui et son chéri.

- He toto !! Arrête de faire la mitrailleuse à questions tu veux bien !! Sinon comment veux-tu avoir des réponses ? Hoshio pour te répondre a retrouvé l’usage de son corps depuis quelques jours grâce à Takumi, en fait c’était Toshio qui le vampirisait depuis leur conception.

Il fait alors un résumé suffisamment clair et succinct de tout ce que lui a appris par son « oncle », laissant ses compagnons pour certains la bouche béante de surprise de ce qui représente pour eux de la pure fiction digne des meilleurs films du genre.

Le plus incrédule dans le groupe est sans aucun doute Takuma qui était le coloc de Toshio l’année passée et qui depuis quelque temps ne reconnaissait plus vraiment celui qu’il considérait comme un ami.

- Mais alors qu’est devenu « Tosh » ?
- Je viens de te le dire, il a été envoyé dans un autre corps très loin d’ici !!
- C’est du délire votre histoire, lequel de vous se fout de notre gueule ?

Tomoya pose sa main sur son épaule en se voulant rassurant, il lui envoie un sourire quand le regard de son coloc se porte sur lui.

L’effet est immédiat quand le visage de Takuma se détend en le lui rendant.

- Tout est lié à Takumi !! C’est la raison de cette réunion d’avoir une conversation avec lui où il ne nous embrouillera pas comme à son habitude. Nous sommes tous maintenant au courant et les questions ne vont pas manquer, j’espère que chacun de nous saura garder sa réserve à l’écouter jusqu’au bout afin de ne pas lui donner l’occasion de détourner notre attention par un de ses revirements dont il est expert.

Le grand blond montre un premier doigt.

- Petit un, pourquoi m’avoir fait oublier le but de mon inscription ici ? Petit deux, pourquoi ne pas nous avoir révélé la parenté qui nous lie ? Petit trois, où et comment a-t-il envoyé Toshio, qu’est-il réellement advenu de lui ? Petit quatre, pourquoi avoir si mal caché sa véritable identité ?

Xiao l’interrompt avant qu’il ne poursuive sa liste.

- Là je ne suis pas vraiment d’accord, personne n’aurait été jusqu’à soupçonner sa véritable identité mais aurait à coup sûr comme nous ou plutôt comme « vous » l’avez fait, penser que c’était son fils.
- Alors que son fils c’est moi… et mon frère !!
- Oui !! Si on veut !!

Hoshio regarde son chéri sans vraiment comprendre ce qu’il a voulu dire.

- Comment ça « si on veut » ? Faudrait savoir !!

Xiao se rappelle des explications de son « oncle » sans avoir tout compris, seul lui reste en mémoire les grandes lignes qu’il s’empresse de révéler pour tenter de répondre à la question bien naturelle d’Hoshio.

- En fait il n’est pas compatible avec notre espèce, ou plutôt devrais-je dire qu’il ne l’est plus et d’avoir découvert votre naissance a été autant une surprise pour lui, qu’un risque énorme pour ceux qui s’y sont essayés.
- Comment ça, explique-toi ?

Xiao répète alors ce qu’il a entendu, l’histoire des jumeaux mais aussi la chance improbable que l’un des deux embryons ait reçu l’ADN originel alors que le second n’était pas viable mais a eu la présence d’esprit de mettre rapidement fin à ses jours pour préserver son frère, sa mère et sa conscience.

- Eh bien ça alors !!
- Donc du coup…

Tous se tournent vers Tomoya qui cette fois à les cinq doigts tendus.

- Petit cinq, qu’est-il au juste s’il n’est ni humain de la terre ni d’autres planètes ?
- Là où il vit, ils l’appellent « l’unique » !!
- D’après ce que nous savons, c’est plutôt bien vu !! Mais encore ?

Xiao cette fois fixe le grand blond sans sembler comprendre.

- Mais encore quoi ? Ce n’est pas assez déjà ?
- Tu dois tout nous dire, je suis certain que tu en sais plus sur Takumi, Florian, ou quel que soit son vrai nom.
- Il n’est pas encore temps pour vous d’en connaître plus !!

Le sursaut général du groupe montre bien combien ils étaient tous attentifs aux paroles de Tomoya et de Xiao, l’effet de surprise d’entendre cette voix derrière leurs dos étant total.

Florian s’en amuse bien qu’il en soit encore à se poser la question de savoir s’il n’était pas encore un peu tôt pour qu’ils en apprennent autant.

Le problème ne vient ni de Xiao, d’Hoshio ou des fils de Thomas mais bien du reste du groupe alors qu’ils n’auraient pas dû être mis dans la confidence.

Pourtant il hésite encore à effacer leur mémoire de ce qu’ils ont déjà appris sur lui, ressentant pour eux déjà une forte amitié qui le retient.

Un coup d’œil sur Keisuke, Kaito, Takuma et Takuya, l’en dissuade finalement et leur ressemblance évidente avec d’autres qui ont été toujours proches de lui ne doit pas être une coïncidence à ne pas prendre en compte.

L’histoire ou la destinée, peu importe le nom qu’on lui donne, se répéterait-elle avec son fils après tout ce temps, voilà la question qui au final lui fait prendre la décision de laisser les choses telles qu’elles sont.

Il voit bien que le temps de sa réflexion leur a permis de se reprendre, aussi enchaîne-t-il rapidement pour garder la main sur ses prochaines paroles.

- Je pense que vous avez eu vos réponses en vous posant la question, ou plutôt les questions et pour le reste j’y répondrai, mais juste à celui ou ceux qui sont concernés. Pour les autres je laisserai le choix d’oublier ce qui de toute façon leur paraît dément où de vous suivre dans une aventure qui s’avérera pour eux tout aussi démente au final ! Hi ! Hi !

[laurentdu51100]

CHAPITRE 135 : « Shanpaï » « Takumi »


« Plus tard dans la soirée, chambre de Xiao et d’Hoshio. »

- Tu es vraiment mon père ??

La question posée pour la énième fois fait soupirer Florian qui ne se voit pas à recommencer les explications qu’il a dû donner depuis qu’ils ont quitté le reste du groupe.

- Qu’est-ce qui te pose problème avec ça ?
- Pffttt !! Regarde-toi dans une glace !!
- L’apparence ne change rien au fait, mais si tu veux je peux en changer et paraître plus vieux, s’il n’y a que ça pour que tu acceptes enfin la réalité.
- Tu étais obligé d’en dire autant devant tout le monde ?

Florian se tourne vers Xiao, visiblement surpris par la question.

- Je n’ai rien dit, juste confirmer ce qu’ils savaient déjà.
- Mais n’est-ce pas dangereux ?
- Pour qui ?? Pour eux ??
- Je pensais surtout à toi.
- Allons « Xi » !! Tu sais ce que je suis, que veux-tu qu’il m’arrive sur cette planète ?

Xiao baisse les yeux, conscient que son inquiétude n’a pas lieu d’être alors que pourtant elle est bien présente à son esprit.

- Dis-moi plutôt quel est le vrai souci ?
- Je pensais que tu resterais plus longtemps avec moi, je sais que c’est égoïste mais c’est ce que je ressens !!

Hoshio comprend alors combien compte pour son chéri, ce petit rouquin qui dit être son père.

- Comment ça rester plus longtemps ? Tu dois déjà repartir alors que je viens juste d’apprendre qui tu es pour moi ? D’ailleurs je n’ai pas tout compris et j’aurais encore besoin que tu éclaires ma lanterne sur quelques points encore obscurs.
- Oui… du genre ?
- Comment ça du genre ?? Tes parents, d’où tu viens, ton âge parce que je n’ai pas bien compris certaines allusions, ce que tu es au juste ?? De ce genre-là tu vois !! Rien de bien sensationnel, pas vrai ??
- Que des choses qui me concernent directement en somme !!
- Pourquoi ? Tu sembles étonné ? Tu imaginais quoi ?
- Eh bien peut-être de savoir quel sera ton futur ? S’il se passera ici ou ailleurs ?

Florian se tourne une fois de plus vers Xiao.

- Pareil pour toi mon grand, as-tu déjà réfléchi à mon offre ?

Hoshio attrape le bras de son chéri en le fixant dans les yeux avec inquiétude.

- Son offre ? Quelle offre ? Pourquoi tu ne m’en as jamais parlé ? Tu ne vas pas me quitter, dis ??

Florian retient difficilement l’émotion qui le prend à la gorge devant ces deux garçons, dont l’attachement l’un à l’autre est si puissant qu’il se ressent dans la moindre expression du corps et du visage.

- Je vais vous laisser en discuter tranquillement, mais pour te rassurer je n’ai pas encore envisagé de repartir. J’ai encore quelques affaires à traiter ici avant ça.

Il commence à se diriger vers la porte quand une voix le rappelle.

- Attends !!
- Oui ??
- Toshio va vraiment revenir ?
- Bien sûr !! Du moins pour un temps… allez, je vous laisse, ne vous en faites pas et quelle que soit la vie que vous choisirez de vivre, je peux vous garantir qu’elle sera belle tant que je pourrais lire en vous l’attachement qui vous lie.

Florian s’empresse cette fois de sortir pour souffler un bon coup une fois seul dans le couloir du dortoir, il jette un coup d’œil pour vérifier qu’il est bien seul et se transfère directement dans sa chambre où un ronflement puissant lui indique que son coloc dort du sommeil du juste.

Ce n’est qu’une fois douché en tenue de nuit et assis sur son lit, qu’il fait le point sur les raisons qui l’ont amené ici ainsi que celles imprévues qu’il doit également gérer au mieux.

Pour ce qui est des enfants de « Thom » comme des siens, sa décision est prise de ne pas intervenir en amont comme il en avait eu plus ou moins l’intention en apprenant leur existence mais de les laisser continuer leur vie, son attachement pour eux étant déjà trop fort pour qu’il en soit autrement.

Un sourire lui vient en pensant à Thomas et au moment où il rencontrera ses deux magnifiques fils, autant au niveau du physique que de celui de l’esprit.

Hoshio ne sera pas un problème du fait de son amour pour Xiao, il ne fait aucun doute que les deux garçons finiront par accepter sa proposition.

Le point le plus sensible concerne Toshio, ce dernier ayant déjà reçu beaucoup de ce qu’à l’époque il appelait des « dons » faute de connaissances sur sa véritable identité.

Son fils va devoir trouver sa place auprès de lui et dans l’échiquier de l’univers, ils devront tout deux faire des concessions s’ils veulent rester en bons termes.

Florian ne doute pas que tout devrait bien se passer, reste maintenant les deux cas les plus épineux que sont celui d’Alexandre et de l’attirance qu’il éprouve pour lui, ainsi que ces deux morts mystérieux qui avaient cherché à l’espionner.

En pensant à Alexandre son short de nuit se met en position toile de tente, ce qui le fait sourire en comprenant que cette nuit encore il devra se rendre au complexe pour soulager au mieux cette tension qui vient de le prendre à la simple pensée de son tout nouvel amant.

Par simple jeu mais aussi sans doute pour tester sa volonté tout comme son addiction envers ce garçon, il retient son envie de le ou plutôt de « les » rejoindre.

Une pensée lui vient alors à l’esprit qu’il n’avait jusque-là pas encore eue, celle de ne plus être attirée sexuellement ni par Tomoya, ni par Shun et quelque part ça le rassure, n’ayant plus du coup à redouter de faire face à Thomas qui n’aurait assurément pas vu d’un bon œil cette relation avec ses fils.

La pensée de son Thomas l’amène à vérifier que tout va bien pour lui, Damien, Lorgan et tous ceux auxquels il est attaché, la « dérive » de « PENN » étant également quelque chose qu’il devra traiter un jour ou l’autre.

Il est tenté durant un moment de suivre la trajectoire de la planète et de son système, juste par curiosité d’en savoir davantage sur celui ou ceux qui jouent ce jeu dangereux.

La curiosité étant ce qu’elle est, il finit par y succomber et après avoir mis un marqueur temps sur son corps, son esprit part loin à suivre la voie tracée par ceux qui ont dévié « PENN » de sa route.

Tout devant lui devient soudainement vide et noir, lui faisant retrouver cette sensation de vide absolu dans lequel il a baigné durant un temps incommensurable avant que son esprit pour ne pas perdre la raison, crée cet univers dans lequel il vit depuis si longtemps.

Une peur viscérale commence à le prendre d’avoir à revivre cette solitude imposée, il lui faut alors s’armer de tout le courage qui est en lui pour poursuivre sa route et voir poindre enfin devant lui quelque chose qu’il n’aurait jamais été cherché aussi loin.

Le noir se peuple alors de quelques rares étoiles disséminées çà et là, dans ce qui ressemble plus aux vestiges d’une galaxie en fin de vie.

L’espoir lui vient alors que peut-être cet univers mourant aurait la réponse sur la question qu’il se pose depuis toujours de connaître ses véritables origines.



CHAPITRE 136 : « Shanpaï » « Hoshio »


Depuis que Florian a quitté leur chambre, c’est le grand silence qui s’est instauré entre Xiao et Hoshio, chacun avec ses pensées propres de ce qu’il a appris ou eu en confirmation.

Alors que Xiao finit par se lever pour s’enfermer dans la salle de bains, Hoshio après avoir longuement hésité s’empare de son téléphone pour appeler son grand-père.

Il enclenche le visio en mode main libre pour pouvoir suivre les expressions de ce dernier qui ne manqueront pas d’apparaître quand il va lui demander des explications, mais surtout des confirmations sur ce qu’il vient d’apprendre.

Le visage couvert de rides du vieil homme marquant la surprise d’un appel si tardif lui fait presque raccrocher par simple réflexe, Hoshio se souvenant soudainement qu’il ne lui avait jamais adressé la parole et pour cause, étant à l’époque sous l’influence de l’esprit de son jumeau.

Seul le sourire de plaisir venant de son grand-père en le reconnaissant l’empêche de le faire, restant néanmoins dans l’incertitude concernant le bien-fondé de son appel.

- Toshio ?? Comment vas-tu mon enfant ?? Quelque chose t’est arrivée ?? Raconte-moi tout, tu sais bien que je serais toujours là pour mon petit-fils préféré.

L’ancien Oyabun voit bien que quelque chose le trouble, son comportement n’étant pas celui habituel qu’il montre en sa présence et il le connaît suffisamment pour s’en inquiéter, alors qu’il est tenu régulièrement au courant de tout ce qui se passe au campus.

- Aurais-tu appris des choses qui te posent questions ?
- Comment le sais-tu ?
- Je te connais bien et les expressions de ton visage ne sauraient me tromper, est-ce en rapport avec un autre étudiant ?

Hoshio hésite à lui révéler sa véritable identité alors que c’était bien son intention de départ, seul le visage souriant et rempli d’amour de son grand-père, le décide à tout lui dire.

- Ce serait étonnant que tu me connaisses aussi bien puisque c’est la première fois que nous sommes face à face ? Mon véritable père m’a rendu le corps qui est le mien depuis déjà plusieurs jours.

Le visage du vieil homme semble se décomposer devant lui, alors qu’il comprend qu’il a affaire à celui qui pour lui n’est toujours qu’un meurtrier en puissance.

Pourtant le calme que montre Hoshio semble rapidement avoir l’effet escompté, l’ex Oyabun redevenant l’homme sûr de lui qu’il a toujours été dans la vie.

- T’a-t-il donné un prénom ?
- Ce n’est pas lui mais la personne que j’aime qui me l’a donné, c’est Hoshio (l’homme étoile) !! Plutôt bien trouvé quand j’ai appris par la suite qui était mon véritable père.
- Qu’a-t-il fait de… ton frère ??
- Vu comment tu prends la chose, je présume que tu en sais déjà beaucoup sur son compte.
- Je connais Isanagi depuis plusieurs décennies, il a sauvé ton grand frère de la mort après avoir montré qui il est à ton père et ton grand frère lui a parlé quand il est venu à ton école y résoudre ce que nous pensions être un problème.
- Isanagi ? Ici il se fait appeler Takumi mais il est aussi celui qu’on appelle Florian De Bierne.
- Je sais tout cela mon enfant, mais tu ne m’as pas répondu au sujet de ton frère ?
- Il va bien !! Takumi m’a promis qu’il serait bientôt là à Shanpaï.

Le visage visiblement soulagé de son grand-père démontre une fois de plus tout l’amour que ce dernier a toujours eu pour lui, ou tout du moins pour Toshio.

- Par contre il n’a pas forcément apprécié que vous ayez joué avec le feu, je ne suis pas sûr que votre prochaine rencontre si elle se fait un jour, sera aussi joyeuse que celles dont tu te souviens.
- Est-il vraiment en colère ?
- Je n’irais pas jusque-là mais j’ai cru comprendre que cela aurait pu amener de graves conséquences s’il ne l’avait pas appris.
- Ton frère n’était pas dangereux !!
- Non !! Mais il aurait pu l’être sans en être véritablement conscient !!
- Est-ce le but de ton appel de me prévenir de la colère d’Isanagi ?
- Pas vraiment, non !! Je voulais juste avoir confirmation, j’avoue avoir encore du mal à prendre tout pour argent comptant.
- Tu le devrais pourtant, cette histoire nous dépasse tous !! Jamais je n’aurais imaginé rencontrer le créateur de l’univers, encore aujourd’hui qui me croirait si je le lui disais ?
- Vu comme ça c’est certain, pourtant pour moi il est juste quelqu’un d’un peu bizarre avec qui je suis devenu ami et de qui je viens d’apprendre qu’il serait mon père, avoue grand-père qu’il y a de quoi douter !!
- T’a-t-il parlé de ce qu’il compte faire avec vous deux ?

Hoshio compte sur ses doigts en faisant en sorte que son grand-père le voie faire.

- Nous deux ? Moi je compte au minimum cinq avec Tomoya, Shun et Xiao !! En fait Xiao semble le savoir puisqu’il lui a demandé s’il avait pris sa décision.
- Xiao ?? Tu parles de Xiao Tsu le fils de Yuan Tsu ??
- De mon chéri, oui !!
- Ton quoi !!

Hoshio ne peut s’empêcher de sourire devant la tête de son grand-père apprenant qu’il aime un garçon, réaction bien naturelle au vu de son âge et des préceptes homophobes courants de son époque.

- Tu as bien entendu, Xiao et moi on est en couple !! Sinon pour répondre à ta question, j’ai cru comprendre que mon père voudrait nous emmener tous avec lui.
- Il t’a dit où ?
- Non mais aux hésitations de « Xi », je pense que c’est très loin d’ici, voire ailleurs que sur Terre.
- Imperia !!

Hoshio se retourne en sursaut, surpris par cette voix derrière lui et sourit en positionnant la caméra de son IPhone, faisant ainsi découvrir son chéri à son grand-père.

- C’est Xiao grand-père !!

Le vieil homme hoche la tête en même temps qu’il dévisage en détail le nouvel arrivant.

- Tu ressembles beaucoup à ton père mon garçon, un des plus beaux hommes que je ai jamais connu !!
- Merci monsieur !!
- Mais qu’est-ce donc cette Imperia ??
- La planète qui est le siège du gouvernement impérial…

Xiao explique brièvement ce qu’il a entendu lors des visites annuelles de ses « oncles » et qui étant enfant lui amenait des rêves où grand guerrier il conquérait de nouvelles galaxies à bord d’un tout-puissant vaisseau spatial.

-… « oncle » Thomas en est l’empereur et « oncle » Florian y est appelé « l’unique » !!
- Oncles ??
- C’est de cette façon que tous ceux du complexe et qui sont de ma génération les nomment.
- Je comprends !! Nous nommons pareillement nos aînés !!
- Shun est donc bien mon demi-frère ?
- C’est en effet ma belle-fille qui a donné son patrimoine génétique pour sa conception.
- Pourquoi vous l’avez jeté dehors alors ?

Le visage du vieil homme se trouble, montrant bien le remord qu’il ressent de cette décision prise à l’époque et seulement motivée par la déception qu’il ne soit pas issu de celui qu’ils espéraient.

Hoshio montre sa colère en révélant ce qu’il a appris sur les horreurs qu’a vécues son ami.

- Comment avez-vous pu laisser faire des choses aussi horribles !!

Le visage de son grand-père marque alors l’incrédulité la plus totale, semblant à prouver qu’il n’est pas au fait des sévices encourus par celui qu’il considère également comme son petit-fils et qu’il a suivi de loin tout du long de sa croissance, en pourvoyant financièrement à ses besoins.

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CHAPITRE 137 : « Shanpaï » « Xiao »


- De quoi parles-tu ?
- Des sévices sexuels qu’il a subis durant une grande partie de son enfance, aussi bien par son père adoptif que par d’autres qui le voyant à cette époque sans défense ont cru bon profiter à leur tour d’un garçon aussi mignon.

Hoshio voit bien aux expressions de son grand-père, que ce dernier découvre au fur et à mesure qu’il lui révèle ce qu’il connaît de l’histoire vécue par son demi-frère.

- La personne qui vérifiait sa santé lors des paiements n’a jamais rien remarqué ?
- Pas que je sache !! Mais il ne perd rien pour attendre et je vais voir ça dès demain !!
- Que vas-tu faire ??
- Trouver et punir les coupables de ces atrocités faites à un jeune garçon qui ne demandait certainement pas à pâtir d’un physique d’exception issu d’une paternité génétiquement parfaite.
- Ce serait étonnant que Shun accepte de t’en parler.
- Point besoin de lui faire revivre des souvenirs aussi nauséabonds, je ne serais pas la personne que je suis sans avoir à mon service des gens capables de retrouver de simples pédophiles.

Xiao écoute la conversation en suivant également la montée de colère sur les traits du vieil homme, s’inquiétant soudainement de la façon par laquelle il compte résoudre cette sordide affaire.

Il glisse en quelques mots son inquiétude à l’oreille d’Hoshio.

- Je crains une solution radicale !!

Hoshio hésite visiblement entre ce qu’ont d’inquiétantes les paroles de son grand-père et la pensée que ce ne serait que justice de retrouver les protagonistes afin de les faire payer pour leurs crimes.

- Que comptes-tu leur faire ? N’oublie pas quelle a été la réaction de la famille quand j’ai protégé Toshio de ce qui aurait été ni plus ni moins l’une des malversations qu’a connue Shun si je n’étais pas intervenu.
- Rassure-toi, il n’est pas dans mes intentions de les tuer !!

Hoshio va pour lui répondre qu’il aime mieux ça, quand son grand-père ne lui en laisse pas le temps et qu’il poursuit avec une voix démontrant bien toute la rage qu’il contient difficilement depuis ces révélations.

- Ils subiront au centuple ce qu’ils ont fait à Shun, avec au final l’impossibilité physique pour eux de recommencer !!

Hoshio va pour protester comme quoi ce n’est pas à lui de faire sa propre justice, quand la main de Xiao vient se poser rassurante et apaisante sur son épaule, l’amenant à se calmer suffisamment pour ne pas jeter plus d’huile sur un feu déjà à la limite du supportable.

- Je pense que vous ferez au mieux monsieur, juste rappelez-vous que vous vous apprêtez à faire ce qui a valu à Hoshio d’être repoussé au fond de l’esprit de son frère à cause des médicaments.

L’expression du vieil homme se radoucit quelque peu, pour finir par un petit signe de la main avant qu’il ne mette fin de lui-même à la connexion.

Les deux garçons se regardent dans les yeux durant un instant, avant que Xiao soupire un grand coup et finisse par sourire.

- Pffttt !! Pas facile le bonhomme !! Je n’aimerais pas être son ennemi, qu’est-ce que tu crois qu’il va leur arriver s’il les retrouve ?
- A minima ils subiront ce qu’ils ont fait à Shun.
- Oui j’avais bien compris cette partie du message, c’est la fin qui m’inquiète !!
- Au pire il leur fera couper les couilles !! C’était assez courant en Asie il n’y a encore pas si longtemps que ça !!
- Brrrr !!

Hoshio s’amuse de voir la réaction de son chéri qui par réflexe a porté ses deux mains en protection à l’endroit suggéré juste avant.

Il s’avance alors pour y mettre les siennes en repoussant avec douceur celles de Xiao, troublé de sentir la bandaison se faire au simple contact.

Hoshio les malaxe alors avec amour tout en fixant son regard dans celui de son petit ami.

- T’inquiète, celles-là personne à part moi n’y portera la main !!

Il serre légèrement, sentant le frisson que son geste soudain a occasionné à son ami et d’une voix se voulant plus sensuelle, il lui donne sa vision de leur relation future.

- Sinon tu risquerais toi aussi de finir eunuque si je prenais quelqu’un d’autre les mains dans…

Il resserre encore plus fort le paquet qu’il tient toujours en mains, marquant ainsi l’avertissement comme à prendre en compte avec sérieux.

-… le sac !!

Xiao comprend très bien qu’il y a une autre raison derrière cet avertissement, Hoshio cherchant instinctivement sans doute à prendre l’autorité sur leur relation et même s’il trouve ça plutôt amusant, Xiao sait très bien qu’il ne doit pas entrer dans son jeu au risque qu’il finisse par le prendre sérieusement.

Il repousse alors les mains portées sur son service trois-pièces, avec une moue se voulant troublée.

- Ah !! Peut-être alors devrions-nous prendre du recul sur notre relation, je ne suis pas prêt à accepter ce que tu suggères malgré tous les sentiments que j’éprouve pour toi.

Hoshio devient soudainement blanc à en faire peur, ramenant Xiao à plus de sérieux en comprenant combien douloureusement ont marqué ses dernières paroles sur son chéri.

La façade se voulant macho d’Hoshio s’étant visiblement lézardée dès les premières paroles, sous-entendant que sa « menace » qu’il pensait avoir dites sur le ton de la plaisanterie, allait amener une rupture aussi soudaine de leur relation.

Il redevient alors celui qu’il est vraiment, soit un garçon aux traits doux et un peu rêveur qui fait craquer tout le monde autour de lui et bien entendu Xiao n’échappe pas à la règle alors qu’il sait en plus ses sentiments partagés.

Il prend d’une main virile le menton d’Hoshio en le soulevant pour que leurs yeux se fixent de nouveau, le message d’amour passionné qu’il reçoit alors en retour le laisse un instant sous le choc et lui fait comprendre qu’il serait le premier gravement atteint en cas de perte de celui qui lui amène chaque jour qui passe cette palette nouvelle de sentiments méconnus pour lui jusqu’à présent, autant dans la force que dans le fond.

Chacun d’un regard comprend la pensée de l’autre, renforcée par la compréhension qu’a amenée ce qui pourtant ne peut être véritablement appelé une dispute mais qui est comme un avertissement, celui de ne pas jouer avec la forte sensibilité de l’autre sur le sujet de leur relation, sans amener cette tristesse et ce désarroi, à l’idée que peut-être ils devront se séparer un jour.

- Je… ne le pensais pas sérieusement tu sais !!

Xiao sourit en le prenant cette fois avec douceur par la taille, le poussant lentement mais sûrement vers le lit pour finalement s’étaler dessus l’un sur l’autre.

- Je le sais bien, c’est cette conversation avec ton grand-père suivie de notre imagination à comprendre ses paroles de vengeance.
- Exactement… c’est…
- Chut…

Xiao soude ses lèvres à celles de son amant, qui s’abandonne alors lascivement à celui qui depuis le premier jour s’est retrouvé en permanence dans ses pensées les plus intimes.

Très vite les habits commencent à voler aux quatre coins de la chambre, les deux garçons se retrouvant nus, plaqués l’un à l’autre, les lèvres toujours à se dévorer alors que leurs bas-ventres se frottent nerveusement à la recherche des sensations qui les amèneront une fois de plus à se libérer de leurs tensions sans avoir besoin d’autre artifice tant manuel, qu’anal ou encore buccal.



CHAPITRE 138 : « Centre hospitalier De Bierne » « Afrique » « Mickaëlll »


La soirée touche à sa fin, Nicolas sent le regard de Tom sur sa nuque et se tourne vers lui, le geste du menton lui indiquant leurs deux invités accompagnés d’un regard montrant bien son questionnement sur la suite du programme.

Depuis l’arrivée des deux élus et à part le moment de tendresse des retrouvailles, il n’a plus été question de sexe durant le reste de la soirée.

Chacun sans doute attendant que ce soit l’autre qui relance l’idée des futurs câlins, idée qui pourtant est assurément celle des quatre garçons.

Mickaël qui a passé le plus clair de son temps à dévorer Nicolas du regard, ne peut manquer de voir lui aussi les mimiques de Tom et bien sûr d’en comprendre la raison, aussi c’est avec un sourire amusé qu’il pose candidement la question.

- Il va être temps d’aller se coucher, vous avez prévu ça comment ?
- Il y a la chambre d’amis en face de la nôtre !!

Nicolas s’amuse devant la réaction aussi bien d’Alan que de Mickaël, qui se jettent un bref coup d’œil avant de revenir vers leurs hôtes, « Mick » surprenant l’éclat d’amusement dans l’œil de « Nico ».

- J’espère que le bruit de nos ébats ne vous dérangera pas, tu viens « Al », je suis… comment dit « Dami » déjà ??
- Chaud-patate !!
- Oui c’est ça, chaud-patate ! Hi ! Hi ! Ça doit être l’exotisme qui m’excite ! Hi ! Hi !

Nicolas se lève pour venir s’asseoir directement sur les genoux de Mickaël avant qu’il ne joigne le geste à la parole, son bras droit enserrant son cou avec une sensualité qui fait frémir le « jeune » rouquin.

Très vite Tom rejoint Alan de la même façon, son corps couleur d’ébène tranchant avec la peau claire du blondinet qui ferme les yeux sous les effluves musqués venant du corps athlétique du jeune Massaï.

- Pourquoi donc ? Nous ne sommes pas assez exotiques pour vous ?

Alan n’a bientôt plus la maîtrise de son corps, ses mains palpent alors que sa bouche suçote ou mordille la peau de Tom qui commence à gémir d’une façon si excitante que la température de la pièce monte subitement de plusieurs degrés.

Nicolas sent la barre épaisse qui se développe entre ses fesses, l’envie de s’occuper de ce sexe qu’il a déjà eu l’occasion une fois d’avoir en bouche à leur dernière visite, alors que c’était la seule chose qu’ils acceptaient d’eux du seul fait qu’ils les trouvaient encore trop jeunes pour aller plus loin, devient vite irrépressible et c’est donc d’une voix transformée par l’émotion, qu’il donne le top aux « hostilités ».

- Ensemble ou par deux ?

Mickaël pose une main sur le bas-ventre de Nicolas pour sentir à son tour le degré d’excitation de son ami, tandis que l’autre main donne la même « punition » sur celui de Tom qui gémit une fois de plus, sa féminité se découvrant alors sans plus de retenue.

- Ensemble !! J’avoue que ce soir je ne saurais me satisfaire que d’un seul d’entre vous !!
- On voit bien que vous êtes habitués aux parties carrées ! Hi ! Hi !

Mickaël sourit en enserrant un peu plus la hampe raidie du jeune homme.

- T’inquiète, tu t’y feras très vite toi aussi, méfie-toi juste d’y prendre goût !!
- Pourquoi ça ?
- Nous ne resterons pas éternellement.
- Alors qu’est-ce qu’on attend !! Autant prendre le maximum de plaisir, surtout si le temps nous est compté !!

Alan se souvient alors de la discussion avec Patrice et sa crainte que Florian n’emmène avec lui Xiao, Tom et Nicolas, il sourit alors en se disant que le temps en fait ne serait sans doute pas aussi compté que ça et que les occasions d’être à nouveau réunis, pourraient bien n’être pas aussi éloignées que certains semblent le penser.

Il préfère garder sa réflexion pour lui tout du moins pour le moment, l’excitation qu’il ressent étant suffisamment présente et pressante, pour ne pas venir la retarder par des paroles qui amèneraient nécessairement tout un tas de questions venant de ses deux amis.

Il se laisse donc emporter dans les bras de Tom tout comme son compagnon dans ceux de Nicolas, rejoignant la chambre de leurs hôtes avec la surprise d’y découvrir un lit semblant démesuré mais parfait pour le nombre qu’ils sont.

Le temps d’adaptation ou plutôt de réadaptation à la sensation du matelas passé, arrive le moment que tous attendaient avec impatience et le déshabillage se fait rapidement, en les laissant chacun à se rassasier la vue avant de mettre les autres sens dans la partie.

Alors que Tom et Alan se positionnent tête-bêche pour s’occuper chacun des parties intimes de l’autre, Nicolas pour sa part n’a qu’une envie pour le moment, celle de recevoir sans plus tarder le monstre de chair qui suinte déjà à l’envie de le posséder.

- Prends-moi vite « Mick », j’en ai trop envie depuis que vous êtes arrivés !! On passera aux préliminaires après !!

Autant que ce soit par le ton de la demande que par la sensualité du corps se plaçant de façon à le recevoir, amènent à Mickaël une excitation qu’il lui devient impossible à modérer et même s’il aurait préféré commencer lui aussi par les préliminaires comme le fait l’autre couple, son sexe prend la maîtrise de son cerveau en pénétrant d’un coup l’antre accueillant sous le râle de satisfaction d’un « Nico » les membres tremblants soudainement sous la saillie virile.

Les coups de boutoir de Mickaël s’enchaînent à une vitesse allant crescendo, faisant s’affaler sur le matelas son partenaire n’ayant plus la force de rester en position à quatre pattes et se retrouvant comme une poupée de chiffon entre les mains de son amant.

Alan tout comme Tom n’en reviennent pas d’autant de puissance virile, mise dans un accouplement où les deux y trouvent sans conteste un plaisir sortant de l’ordinaire.

Ils en oublient leur joute pour observer avec attention le déchaînement de passion qu’ils ont sous les yeux, Alan étant apparemment le plus subjugué des deux devant le comportement de son compagnon.

- Wouaouhhh !! Même avec « Dami » et « Math », il n’a jamais été comme ça !! Je connaissais son attirance pour « Nico » mais là ça dépasse de loin ce à quoi je m’attendais !! Mais regarde-les !!

Tom sent l’envie le prendre soudainement d’être à son tour investi par un sexe chaud, il prend alors la pause en s’allongeant près de « Nico » qui ahane en continu sous les va-et-vient nerveux de son partenaire, indiquant à Alan par ce fait que lui aussi réclame son dû avec impatience.

La vue du corps alangui du jeune Massaï sort Alan de sa vision de son homme, ressentant à son tour l’énorme bouffée de libido qui l’amène au-dessus de Tom pour d’une main guider sa hampe raide et le pénétrer en douceur.

La sensation est si forte qu’il doit se figer un long moment afin de retrouver la maîtrise, Tom ne faisant rien pour arranger les choses en trémoussant ses petites fesses avec une sensualité qui fait une fois de plus ressortir cette féminité qu’il ne s’autorise qu’en ces moments d’intimité particuliers.

Tout un tas de sons venant des quatre garçons indiquent combien cette soirée leur apporte comme plaisirs, la lumière s’éteignant finalement que très tard ou plutôt devrait-on dire très tôt le matin suivant.

***/***

« Dix heures du matin. »

Mélanie sort de sa voiture juste devant l’entrée où habitent ses deux meilleurs amis.

- Je ne serais pas longue, tu n’as qu’à m'attendre !!

La jeune fille soupire devant le manque pourtant habituel de réaction de son cousin.

- Pffttt !! Tu pourrais au moins une fois montrer un peu plus de peps !! J’espère qu’ils ne sont pas malades tous les deux, ils pourraient prévenir quand même pour qu’on ne s’inquiète pas !!

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CHAPITRE 139 : « Centre hospitalier De Bierne » « Afrique » « Mélanie »


Le regard sans énergie que lui lance alors Mathieu l’exaspère au plus haut point, aussi préfère-t-elle claquer la portière et s’éloigner sans plus rien dire, une mimique souriante vient pourtant très vite remplacer le début d’énervement ressenti.

Mélanie comprend mieux les piques amicales lancées à l’encontre de son « oncle » Aurélien, surtout depuis ces dernières années où son amitié quasi fraternelle ressentie depuis toujours pour le fils de ce dernier, s’est transformé petit à petit pour aller vers des sentiments beaucoup plus intimes.

De ce fait, elle passe beaucoup plus de temps avec Mathieu et bien entendu elle est directement confrontée à cette béatitude constante qui est la marque de fabrique héritée de son paternel.

Mélanie tourne un bref instant la tête vers lui, de ce geste répété des dizaines de fois chaque jour elle en a parfaitement conscience mais c’est devenu comme un toc de devoir toujours vérifier sa présence auprès d’elle.

Elle en a bien entendu fait état devant son « oncle » Philippe, qui a eu un sourire désolé en comprenant l’amour inconditionnel qu’elle porte à son cousin germain et c’est bien entendu ce lien du sang qui l’empêche inconsciemment de le reconnaître qui l’a amenée à le consulter, faute de comprendre ou de vouloir comprendre le pourquoi de ce besoin de contact permanent qu’elle ressent.

La jeune fille se secoue pour revenir au but de sa présence devant la porte de ses deux amis, elle se dit que de toute façon elle devra attendre le résultat de la promesse que lui a fait Philippe d’analyser leur conversation après avoir entendu Mathieu avec qui il compte bien faire la même analyse de conscience.

Un dernier soupir avant de frapper deux coups brefs à la porte comme elle en a pris l’habitude, positionnant ensuite son doigt sur le lecteur d’empreintes pour entendre le déclic d’ouverture.

Elle se dirige directement vers le lit où elle se doute bien les trouver s’ils sont à la maison, la vision qu’elle en a, loin de la faire fuir, lui amène au contraire un fou rire inextinguible qui bien sûr réveille les quatre garçons dont la nudité ainsi que la posture ne laisse aucun doute sur la raison de leur retard.

Ce n’est qu’une fois l’effet de surprise passé et après avoir retrouvé un semblant de sérieux, que Mélanie reconnaît les deux « visiteurs » du jeune couple.

- Vous avez trouvé où vous loger à ce que je vois, avec en prime l’utilisation sans condition du corps de vos hôtes ! Hi ! Hi !

Elle voit bien leur geste à venir ramasser leurs vêtements.

- Pas la peine de vous précipiter, la vue me va très bien ! Hi ! Hi ! Je m’inquiétais juste que vous ne soyez pas au travail.

Nicolas se lève alors pour venir lui faire la bise, sa nudité en pleine gloire ne le gênant pas outre mesure surtout devant sa meilleure amie qui en a vu bien d’autres avant ce matin.

Il va ensuite jeter un œil par la fenêtre pour revenir vers elle en souriant.

- Tu devrais rejoindre le fougueux avant qu’il n’oublie de respirer, on vous suit dès qu’on a tous pris notre douche.
- La prochaine fois invitez-moi, je resterais tranquillement dans un coin juste à mater ! Hi ! Hi !

Nicolas la prend par les épaules en la faisant se retourner pour ensuite la pousser en douceur vers la sortie, refermant derrière elle non sans lui avoir susurré avant à l’oreille.

- Je suis sûr qu’en plus ça te plairait.

Alors qu’Alan et Tom partent ensemble prendre la fameuse douche, Mickaël s’assoit au bord du lit en émettant un léger ricanement pour avoir suivi toute l’incartade amicale.

- Elle est devenue plutôt délurée.
- Oh !! Dans mes souvenirs elle a toujours été comme ça avec nous, alors qu’avec les autres elle ne montre que son côté jeune fille de bonne famille. Quand je parle d’elle avec mes parents ou avec des amis, j’ai l’impression qu’on ne parle pas du tout de la même personne.
- En tout cas elle n’a pas détourné une seule fois le regard.
- Tu m’étonnes !! La dernière fois qu’elle nous a réveillés, elle s’était glissée nue entre Tom et moi, une main nous astiquant la queue.
- Non !!
- Je te jure !! Et encore, tu ne sais pas la meilleure.

Mickaël se redresse visiblement curieux de l’apprendre.

- Vas-y dis-moi ?
- Quand je lui ai demandé ce qu’elle faisait, elle m’a répondu qu’elle nous faisait gagner du temps et que comme ça, nous n’aurions plus à le faire !!
- J’avoue que là elle marque un point ! Hi ! Hi !
- D’autant plus qu’elle nous a dit ça au bon moment, juste quand on a envoyé la purée.

Nicolas remarque le sourire entendu de son ami.

- Tu connaissais l’expression donc ?
- De quoi tu p… ha, ça !! Tu oublies avec qui nous partageons notre lit, les expressions de « Dami » viennent de l'équivalent de ce siècle alors je n’ai pas besoin de traduire.

Tom et Alan ressortent de la salle de bains.

- À votre tour les puants !! Je prépare un petit "déj" vite fait, de toute façon quitte à être à la bourre !!

***/***

« Une heure plus tard au complexe. »

Annie accueille avec le sourire ses deux visiteurs, tandis que la salle se remplit petit à petit de tous ceux qui y ont été convoqués.

Un bref débriefing sur les faits passés et la raison de la présence des deux élus, pour ensuite tenter de mettre en place une stratégie commune afin de résoudre au plus vite ce qui a motivé cette réunion, à tout du moins si cela s’avère possible.

Annie semble être la porte-parole, quand elle se lève pour transcrire au tableau les points à éclaircir.

- Bien !! Pour ma part je me charge d’avoir des nouvelles de Florian, son avis sur les différentes questions sera capital.
- Tu ne devrais pas trop tarder à en avoir ! Hi ! Hi !

Tous se tournent vers Raphaël qui l’a interrompue en riant.

- Pourquoi donc ? As-tu des faits nouveaux à nous rapporter ?
- Fait, oui !! Nouveau, je ne sais pas mais toujours est-il que notre rouquemoutte semble particulièrement attaché à Alexandre. Il serait donc étonnant qu’on ne le revoie pas d’ici peu, la langue pendante et le reste à l’inverse ! Hi ! Hi !

Devant le mouvement de tête quasi collectif autour de lui, Mickaël prend la parole à son tour avec dans la voix un ton dénotant bien la surprise.

- Si tout ce qu’on entend depuis notre arrivée est vrai, la première chose à faire sera de nous présenter cet Alexandre.
- La lecture de son bilan médical vous a-t-il apporté quelque chose de nouveau ?
- Il est encore trop tôt pour répondre, nous venons juste de mettre en place les nouveaux protocoles et même si nos connaissances en recherche médicale sont beaucoup plus avancées que les vôtres, il faut quand même un certain temps à nos appareillages portatifs moins puissants pour donner des résultats. La lecture complète de son ADN devrait être déchiffré d’ici ce soir, je propose qu’on se retrouve tous ici vers vingt et une heure pour poursuivre cette réunion, nous saurons alors un peu plus à quoi nous sommes confrontés.
- Entendu, je m’attendais à un délai plus long et je suis étonnée qu’un si petit appareil puisse faire en quelques heures ce qui nous demanderait des décennies.
- Le fait qu’il n’y ait plus de secret sur le décryptage des séquences ADN aide beaucoup, cet appareil n’est en fait qu’une banque de données déjà transcrites.



CHAPITRE 140 : « Centre hospitalier De Bierne » « Afrique » « Philippeee »


« Fin de la réunion. »

L’heure suivante passe en discussions qui au final montrent bien aux deux élus qu’ils n’ont pas grand-chose, pour ainsi dire rien de concret et que l’appel à l’aide qu’ils ont envoyé à l’Imperium, n’a pour raison que le souci qu’ils se font tous sur l’incompréhension totale des derniers évènements qu’ils viennent de vivre.

Mickaël attend de se retrouver seul dans la salle avec Alan.

- Ils semblent tous complètement dépassés.
- Peut-être aurions-nous dû ne rien leur cacher.
- Tu parles des résultats d’analyses ? Ils les auront ce soir comme promis, j’attends juste le retour de nos spécialistes pour être certain qu’il n’y a pas d’erreur. « Math » devra prendre lui aussi la décision et nous donner son accord pour révéler tout ou seulement une partie de ce qui va faire l’effet d’une bombe et il devra faire ça à la place de l’empereur.
- Hum !! Pas facile pour lui, il n’a vraiment pas de chance, reconnais-le, à chaque fois qu’il prend la régence il lui tombe une tuile sur la tête.
- Il saura faire ce qu’il faut, j’en suis persuadé.
- Peut-être aussi que les résultats sont faussés, l’appareil a peut-être mal interprété les séquences ADN.
- Ce n’est possible qu’à la condition que cet Alexandre soit d’une espèce non répertoriée, à entendre nos amis cela n’a pas l’air d’être le cas.
- La similitude physique ne veut pas dire grand-chose, tout juste elle nous dicte une première impression.
- Cette affaire est quand même troublante, surtout si elle est en lien avec ces deux hommes qui sont venus mourir de façon aussi horrible.

Alan se frotte le menton, dénotant bien par ce simple geste toutes ses incertitudes.

- Allons rencontrer cet Alexandre et s’il est réellement comme l'appareil l’indique, nous le saurons tout de suite. À nous de ne pas nous laisser prendre et de rester objectifs.
- L’unique n’a jamais montré d’attentions autres qu’amicales envers nous, je ne vois pas l’objet de ta mise en garde ?
- C’est juste au cas où !! Nos jeunes amis semblent à les entendre s’y être laissés prendre, tout comme les moins jeunes qui eux ont eu le jackpot et je ne parle même pas de l’unique, qui toujours à les entendre serait devenu complètement accro de ce garçon.
- Si tu veux connaître mon avis, je pense que l’identité d’Alexandre n’est pas la priorité et devrait venir bien après les deux morts suspects, il est certain que quelqu’un est derrière eux et les a sacrifiés pour une raison encore inconnue mais qui est en lien direct avec l’unique. Ce ou ces quelqu’un (s) sont un danger potentiel bien plus important et devrait être traité en priorité, qu’avons-nous comme pistes ?
- Rien ou vraiment pas grand-chose ! La poussière d’os indique une datation qui pourrait être complètement faussée s’ils ne sont pas issus du même univers ou encore de la même galaxie que la nôtre.
- Même dans ce cas, la décomposition rapide des deux corps est loin d’être naturelle !! Rajoute à ça l’absence de l’empereur qui ne tombe pas vraiment au meilleur moment.

Mickaël sort un appareil du petit sac à dos qu’il porte en permanence.

- Demandons des instructions, peut-être apprendrons-nous quelque chose de nouveau.

Il pose l’holographe sur la table avant de le mettre en service, le sigle impérial apparaît alors le temps qu’une liaison se fasse et que le visage du grand maréchal « Philippeee » n’apparaisse à leur plus grande surprise.

- Du nouveau les garçons ?
- Vous avez reçu notre rapport avec le fichier joint, nous venions aux instructions mais surtout pour savoir jusqu’où nous pouvons révéler la vérité à ceux qui demandent notre aide.
- La vérité ? Pour le moment rien n’est encore authentifié, je vous demande d’aller dans leur sens et de juste confirmer ce à quoi ils pensent, cela reste suffisamment loin de ce que vous avez découvert mais c’est déjà pour eux quelque chose de suffisamment incroyable pour qu’ils s’en contentent. Du moins dans un premier temps.

Mickaël malgré tout aimerait avoir des certitudes.

- Mais est-ce possible ?

Il voit bien le trouble du grand maréchal et sa réponse même si elle n’est faite que de sous-entendu, n‘est pas de celle qui laisse un doute.

- Il va sans doute falloir apprendre qu’on peut mettre un « S » à unique !!
- Ce n’est donc pas une erreur ?
- Comme je le disais, rien n’est confirmé mais après avoir pris connaissance de votre rapport, c’est la première option qui nous vient à l’esprit et j’avoue que nos pensées restent mitigées à ce sujet.
- D’après ce que nous en savons, ce garçon ne paraît pas « dangereux » et un lien s’est déjà créé très fort, avec aussi bien l’unique que quelques-uns de ses amis.

« Philippeee » ne peut retenir un sourire tout en tendresse qui n’échappe pas aux deux élus suspendus à ses paroles.

- À l’époque où nous avons connu Florian, il aurait pu être défini quasiment de la même façon que votre Alexandre.
- Notre ?
- Attendez d’être mis en présence et nous en reparlerons.
- Ne va-t-il pas y avoir conflit d’intérêts entre eux deux ? Je veux dire, plus tard ?
- Je ne pense pas que ce soit ça le plus inquiétant, mais plutôt de connaître la raison de leur existence et s’ils ne sont pas en fin de compte qu’une espèce plus ancienne ayant évolué jusqu’à devenir ce que beaucoup nommeraient des dieux.
- Nous nous posions déjà ce genre de questions, l’unique à moins d’être l’immaculée conception devait avoir lui aussi quelque chose qui ressemble à des parents.
- Nous avançons à petit pas, restons vigilants et ne brûlons surtout pas les étapes, pour le moment tenez-vous en à ce que nous avons convenu !! Je vous tiens au courant si quelque chose de nouveau venait à se faire connaître, de votre côté allez faire connaissance de cet Alexandre en restant le plus naturels possible.

Un ricanement lui vient avant qu’il poursuive.

- De toute façon ce n’est pas comme si vous pouviez y faire quelque chose !!

Le sigle de l’imperium apparaît à nouveau qui vaut une fin de conversation, Mickaël range l’appareil et remet son sac à dos sur ses épaules en faisant signe à son compagnon de le suivre.

Alan en est toujours à ce qu’il vient d’apprendre et qui remet en cause ses propres croyances, savoir que celui que tous les mondes civilisés ou non et ce depuis la nuit des temps appellent l’unique, ne l’est peut-être pas autant qu’il y paraît.

Mickaël s’aperçoit de son trouble en se retournant vers lui pour vérifier qu’il le suit bien comme demandé.

- Je sais que ça paraît incroyable mais reviens-en !! Moi aussi j’ai du mal à remettre en question des choses qui ont toujours été pour moi des certitudes, rien ne dit en plus que nous ne sommes pas dans l’erreur. J’aime à penser que l’avenir d’Alexandre ne soit pas de se mettre en concurrence.
- Pourquoi serait-il là sinon ?
- Il aurait pu être déplacé, qui sait !! N’oublie pas qu’il y a toujours le mystère de ces deux morts, j’ai dans l’idée que quelqu’un joue un jeu dangereux.

Ils sont tellement pris dans la conversation, qu’ils arrivent à l’ancien dispensaire sans réellement s’en rendre compte et se retrouvent devant la porte, visiblement étonnés d’être déjà là où ils sont.

C’est Raphaël qui les aperçoit le premier et qui se dirige vers eux avec un sourire resplendissant qui accentue encore plus l’attrait déjà puissant qu’il dégage au naturel.

Alan en attrape le feu aux joues alors que Mickaël avale sa salive avec difficulté, à la vue de ce presque quadra au physique à tomber qui le marque toujours autant à chacune de leurs visites.

- Ne me dites rien ! Hi ! Hi ! Après la réunion de ce matin, je me doute bien que vous n’êtes pas venus pour me voir opérer.
- Tu nous présentes ton deuxième chéri ?
- Si par chéri tu sous-entends autant les sentiments, que l’amitié et le sexe, alors je dirais plutôt le troisième parmi ceux qui restent et ce même si le second se partage avec son épouse.

[laurentdu51100]

CHAPITRE 141 : « Centre hospitalier De Bierne » « Afrique » « Alexandre »


Alors qu’Alan et Mickaël s’apprêtent à rencontrer Alexandre, de son côté le grand maréchal traverse le palais impérial à grands pas.

Il aurait très bien pu utiliser l’une des nombreuses cabines de télé-transfert, mais le fait de marcher l’aide à mettre ses idées en place avant son entrevue avec le prince régent.

Son arrivée fait relever la tête du prince qui reconnaît son ami de toujours et l’accueille d’un grand sourire amical, laissant en retour un fort trouble au grand maréchal de cette étonnante ressemblance entre les deux garçons qui leur permettent de prendre la place de l’autre sans que les populations de l’imperium s’en rendent compte.

« Philippeee » comme le reste des élus ainsi que quelques rares personnes réellement proches, ne pourrait pourtant pas faire cette erreur du seul fait qu’une fois la ressemblance physique reconnue, la différence entre les deux garçons se remarque tant au niveau comportemental, qu’affectif.

- « Phil » ?? Depuis quand es-tu arrivé sur Imperia ??
- De ce matin, j’allais te faire prévenir, quand j’ai intercepté un appel venant de la Terre alors que je vérifiais les protocoles de sécurité.
- De la Terre ?? Déjà ??
- Tes deux envoyés semblaient réellement troublés des premiers résultats d’enquête.

« Philippeee » sourit avant de poursuivre.

- Il n’y a pas !! Vous les avez bien choisis ces deux-là, je n’aurais jamais cru possible qu’une autre planète que la Terre puisse donner naissance à des spécimens humanoïdes aussi proches de nous, c’est bluffant !!
- Tu comprends alors pourquoi nous nous y sommes autant attachés « Dami » et moi.
- Humm ! La ressemblance avec nos deux zigotos a dû elle aussi entrer en compte, ne me dis pas le contraire ?
- Je n’essaierais même pas ! Hi ! Hi ! Mais je me doute que ce n’est pas pour me parler d’eux que tu es là.
- Tu as raison, c’est cet Alexandre qui me préoccupe.
- Pour ma part, j’aurais plutôt vu les deux cadavres.
- Non !! Pour eux on s’attend à un danger qu’il ne faudra pas prendre à la légère, alors que pour le garçon c’est totalement différent.
- J’ai lu le rapport sur son génome, j’avoue en effet que c’est troublant. Son corps a les mêmes particularités que celui de Florian, il n’est à l’évidence pas issu d’une évolution biologique naturelle tout comme le sien.
- Je ne pense pas qu’il faille tout dévoiler à nos doubles sur Terre, ils n’ont pas suffisamment de recul pour pouvoir gérer cette découverte sans tomber dans l’illogisme spirituel qui leur est propre.
- Je pense comme toi, je te laisse gérer le problème. J’avoue que j’en ai bien assez comme ça, j’aimerais bien que « Thom » réapparaisse pour reprendre sa place.
- J’ai mobilisé tous nos plus puissants vaisseaux militaires pour surveiller les confins, j’espère avoir d’ici peu des nouvelles de lui.
- « Anto » m’a expliqué ce qu’il en est, le fait que Florian soit au courant pour la dérive de « PENN » m’enlève un gros poids sur la poitrine. J’ai donné mission au « Kinouuu » de le retrouver, c’est l’un des seuls à pouvoir détecter « PENN » qui comme tu le sais a été mis en décalage temporel comme l’est la Terre.
- « Thom » trouvera bien un moyen de nous envoyer un signal quelconque s’il se sent en danger.
- Espérons-le !! Bien… je te laisse diriger l’affaire au mieux, pour ma part j’ai assez à faire avec tout le reste.

***/***

« Retour au complexe De Bierne. »

Alan avec Mickaël, suivent Raphaël jusqu’à la petite salle de pause où ils s’installent à une table sur un geste du grand rouquin les y invitant.

- Alexandre ne devrait plus tarder, je vous proposerais bien un café mais je ne sais pas si vous aimerez.
- Ce sera parfait, figurez-vous que depuis le retour de l’unique sur Imperia c’est devenu une boisson à la mode.

Tandis que le grand rouquin s’affaire devant le percolateur, ils voient arriver vers eux un grand blond qui de suite ne les laisse pas indifférents, tant s’en faut.

Comme beaucoup avant lui, Alexandre sur le coup croit reconnaître Florian et s’avance donc vers lui d’un pas rapide avec le sourire aux lèvres, jusqu’à ce qu’il s’aperçoive de son erreur et se retrouve tout bête à quelques pas d’eux.

Pourtant il ne se départit pas de son sourire tellement l’expression ahurie des deux garçons démontre bien qu’ils se sont aperçus de son erreur, c’est du moins de cette façon qu’il explique la vision qu’il a des deux gars le fixant avec intensité, presque à le dévorer du regard.

Quitte à passer pour ce qu’il n’est pas, il décide de reprendre sa marche pour montrer une des chaises restantes libres à leur table.

- Je peux ?

Alors que le petit blond tourne la tête dans tous les sens en lui signifiant bien que la salle est vide, le petit rouquin lui fait un clin d’œil amusé.

- Tu m’as pris pour « Flo » ne dis pas le contraire ! Hi ! Hi !
- Heu… j’avoue que sur le coup ça a été ma première impression.
- Déçu ?
- Hein… comment ? Mais non, pourquoi ?
- Raphaël nous a tout raconté dans les grandes lignes alors je sais qui tu es.

Mickaël ricane tout seul avant de poursuivre.

- Hi ! Hi ! Du coup je suis sûr que tu dois être déçu que je ne sois pas « Flo ».
- Pourquoi donc le serais-je ?
- Parce qu’à un moment tu t’es dit que la pause allait être plus divertissante que prévu, remarque si tu veux tester jusqu’où va notre ressemblance je ne dis pas non ! Hi ! Hi !

C’est à ce moment qu’arrive Raphaël avec son plateau, visiblement surpris de trouver Alexandre en pleine conversation avec Mickaël.

- Je vois que les présentations ne sont pas nécessaires !!

Le regard noir que lui jette alors Alexandre en se relevant pour se mettre face à lui le refroidit de suite, cherchant à comprendre ce qui le lui vaut.

- Tu me fais passer pour une pute, c’est ça ?? Allez-y les gars il couche avec tout le monde, ne vous gênez pas pour lui proposer un plan cul pendant sa pause, il sera content !!
- Mais… que…

Alors qu’Alexandre visiblement hors de lui commence à faire demi-tour pour sortir de la salle, il est heureusement intercepté par Alan qui jusque-là s’est contenté de suivre la conversation sans prendre la parole.

- Attends !! Ce n’est pas du tout ce à quoi tu penses, mon copain se croit drôle à faire ce genre de plaisanterie. Je t’assure que Raphaël ne nous a rien dit sur toi, s’il y a quelqu’un à blâmer d’avoir raconté tes aventures avec « Flo », ce n’est pas lui.
- Et c’est qui alors ??
- Calme-toi et viens tout d’abord te rasseoir, je vais tout te raconter mais encore une fois ne prends pas les paroles de mon débile de copain au premier degré.
- Débile ?? C’est de moi que tu parles là ??

Alan fixe un bref instant Mickaël sans ciller avant de reprendre.

- De qui d’autre veux-tu !! On n’a pas idée de proposer un plan cul à un parfait inconnu !!
- Je plaisantais.
- Je le sais, Raphaël le sait sans doute, mais lui comment veux-tu qu’il le sache ?

Mickaël se lève pour tendre la main à Alexandre qui finit par sourire en la lui serrant.

- Moi c’est Mickaël et toi Alexandre, maintenant on n’est plus des inconnus pas vrai ?
- Non, je m’excuse pour avoir fait ma crise.
- Ce n’est rien, en fait c’est normal… mais maintenant qu’on est pote, tu me montres la pièce où vous vous êtes éclatés avec « Flo » et comme ça si le cœur t’en dit, tu pourras comparer entre nous deux.



CHAPITRE 142 : « Centre hospitalier De Bierne » « Afrique » « Mickaël »


- Mais c’est pas vrai !!

Alan fusille littéralement son copain du regard, commençant même à s’énerver contre lui d’autant d’insistance et ce surtout après avoir été averti que le grand blond n’était pas vraiment au fait de ses plaisanteries bien souvent douteuses.

Mickaël garde un sourire désarmant en se tournant cette fois vers son compagnon.

- Pourquoi tu dis ça ? On est ami maintenant, donc il a bien compris que je plaisantais !! Pas vrai beau blond ?
- Si tu le dis !!

Raphaël comprend au ton de sa réponse que cette fois-ci Alexandre a compris le message et qu’il ne s’offusque plus des sous-entendus de Mickaël, il ne s’attend toutefois pas que ce dernier en rajoute une couche.

- Mais sérieux !! Si ça te dit n'hésite pas, je te kiffe trop ! Hi ! Hi !

Le sourire d’Alexandre donne un énorme frisson à Mickaël, en même temps qu’il répond à son message des plus explicites.

- Je vais y réfléchir mais je ne te promets rien !! J’ai déjà plus que ce qu’il me faut depuis ces derniers jours et s’il fallait que j’aie une relation avec tous ceux qui en ont envie, ça deviendrait un travail à plein temps et ce n’est pas du tout mon style vois-tu.

L’horloge sonne la reprise du travail, aussi Raphaël et Alexandre quittent les nouveaux arrivés, ces derniers restant encore quelques instants à table sans rien dire en se contentant de les regarder s’éloigner.

***/***

Raphaël se sépare de son petit ami une fois dans le couloir pour que chacun retourne dans sa salle propre, il lui glisse quand même à l’oreille ce qu’il en a retenu de tout ça.

- Mickaël est un gars super-sympa, il n’est pas aussi lourd d’habitude et je pense qu’il a un petit faible pour toi qu’il n’a su traduire que de cette façon pas des plus… diplomatique ?

Alexandre se penche pour lui faire un bisou sur le coin des lèvres.

- Tu sais combien je kiffe les rouquins ?? Il ne faudrait pas qu’il insiste trop ! Hi ! Hi !

***/***

Alan se lève enfin de sa chaise et va pour se diriger vers la sortie, quand il se retourne vers son copain avec le visage montrant bien ses pensées contrastées à son encontre.

- Tu ne vas pas me faire la gueule quand même ?
- Je devrais pourtant !! Qu’est-ce qui t’a pris de lui parler comme ça ?? Je sais que tu es lourd parfois, mais là tu as fait fort !! Si c’est de cette façon que tu te vois mener notre enquête sur lui, je pense que tu as tout faux.
- Bien au contraire !!

Cette fois ce sont bien des yeux ronds d’incompréhension que lui montre Alan.

- Explique-toi, parce que là je n’ai pas dû bien tout saisir !!
- Rappelle-toi juste les paroles de « Nico ».
- Lesquelles ?
- Celles concernant Alexandre et ses relations avec Raphaël et Florian.
- Oui et alors quoi ?
- Ce gars bande pour les beaux rouquins.
- Oui et ensuite ?
- Quoi ensuite ?? Ne suis-je pas rouquin ??
- Ah !! Parce que tu… d’accord !! Mais j’avoue que je n’avais pas fait le rapprochement avec toi ? Fallait juste dire qu’il kiffait les rouquins.
- Mais c’est ce que j’ai dit ?
- Non, pas du tout !! Tu as parlé de « beaux » rouquins, alors je ne comprenais plus !!

Alan n’a pas le temps de s’échapper qu’il reçoit le coup de pied au cul qui arrive plus rapidement qu’il ne l’avait prévu, détalant ensuite comme un lapin sous les cris de menaces de son chéri.

- Attends que je t’attrape mon cochon, on va parler du pays tous les deux et d’abord tu peux t’apprêter à faire ceinture pendant un long moment.

Alan stoppe juste le temps de lui répondre, avant de repartir en courant de plus belle pour lui échapper et ce sous les regards de plus en plus nombreux de ceux comme eux qui se trouvent à l’extérieur du complexe.

- Prends ton temps, Tom sera content de m’avoir plus à lui ! Hi ! Hi !

***/***

Deux étages plus haut, deux visages amusés assistent à l’incartade des deux élus depuis la fenêtre de leur bureau.

- De vrais gosses ! Hi ! Hi ! Combien de temps tu crois qu’il va leur falloir pour qu’ils mûrissent un peu ??
- Quelques milliers d’années à ce rythme-là ! Hi ! Hi !
- Il n’y a pas à dire, notre « Flo » a le chic pour se dégoter des potes atypiques.
- En fait, si j’ai bien tout compris, ce ne sont pas vraiment ce qu’on peut appeler des intimes de Florian mais plutôt ceux de « Math » et de « Dami », du moins de ceux de là-bas.
- Tiens oui au fait, comment ton frangin gère l’absence de son chéri ?
- Pas trop bien, je crois qu’il en veut à « Flo » de ne pas l’avoir envoyé avec lui.
- Bah !! Ce n’est pas non plus comme s’il n’allait jamais revenir.
- Sauf qu’ils n’ont jamais été séparés si longtemps depuis qu’ils sont ensemble, mon frère s’aperçoit qu’il est complètement perdu sans son Damien et ce n’est pas un sentiment qu’il apprécie particulièrement.
- Guillaume est un peu dans le même état alors « qu’Aurel » n’en paraît pas particulièrement affecté.
- C’est un cas celui-là, reconnais-le ! Hi ! Hi ! Je ne voudrais pas être à ta place, j’aime beaucoup mon beau-frère mais vivre avec lui tous les jours, non merci.

Chloé sourit à son amie Léa, comprenant bien qu’il n’y a pas qu’elle à se demander comment son couple peut tenir depuis si longtemps entre elle qui est toujours speed et Aurélien, bien connu pour fonctionner à très bas voltage.

Les deux amies suivent des yeux les deux extraterrestres qu’elles ont appris à apprécier et avec qui maintenant elles peuvent sans hésitation les compter parmi leurs amis, ce qui au tout début n’était pas aussi évident, sans doute due à l’humour assez cru du petit rouquin qui même si elles ne se considèrent pas comme des saintes-ni-touches, les a souvent choquées au tout début de leur relation.

Très vite elles se sont rendu compte de leur extrême gentillesse et que ce qu’elles prenaient de travers n’était en fait qu’une sorte de défouloir de se savoir devenus immortels et il fallait bien que le temps heureusement assez rapidement fasse son effet et qu’ils redeviennent eux-mêmes.

Une fois les deux garçons hors de vue, Léa reporte son attention vers sa meilleure amie avec le regard brillant d’amusement.

- J’en connais deux qui doivent être aux anges ! Hi ! Hi !
- Tu parles de « Nico » et Tom ??
- Depuis le temps qu’ils les mangeaient des yeux.
- Oh pas que !! La dernière fois il n’y a pas eu que les yeux, j’ai cru comprendre de Tom qu’ils avaient eu droit à un ou deux petits en-cas mais qu’ils les trouvaient encore trop jeunes pour pousser plus loin.
- Pousser ?? Le mot est bien choisi ! Hi ! Hi ! Tu crois que la nuit dernière ils ont…
- Poussé plus profond ?? À voir la tête des deux loustics la question ne se pose même pas !!

Chloé redevient soudainement sérieuse, ce qui n’échappe pas à son amie qui retrouve le sien en retour.

- Tu penses aussi à ça pas vrai ? Tu te dis que cette relation risque d’être la goutte d’eau de trop qui les décidera à accepter de partir ?
- « Nico » suivrait Xiao au bout de l’univers s’il le fallait, Mickael et Alan ne changent pas grand-chose dans la décision qu’il aura à prendre, pour Tom c’est pareil !! Observe-les bien et dès que tu en vois un paraître d’un coup soucieux, ce qui leur arrive plusieurs fois dans la journée, tu peux être certaine que leurs pensées sont alors tournées vers « Xi ».

[laurentdu51100]

CHAPITRE 143 : « Shanpaï » « Xiao »


La journée a semblé particulièrement longue pour Hoshio, n’ayant à l’esprit que les événements de la veille mais surtout cette discussion pour le moins ahurissante où il a découvert tout ou parties importantes sur les secrets rattachés à sa naissance.

Le fait que son grand-père n’ait rien nié l’oblige à reconsidérer ses propres opinions, finissant par accepter l’accroissement de sa famille avec ses deux nouveaux frères auxquels il n’aurait jamais pensé et à rajouter au tableau de se découvrir un père semblant avoir son âge, ce qui reste pour lui la pilule la plus dure à avaler.

Toutes ces pensées à rajouter à la nuit une fois de plus torride passée avec son chéri, le vide de toutes forces, aussi s’endort-il au beau milieu du dernier cours de la journée et ce, au plus grand amusement de la classe quand ses ronflements pour le moins sonores commencent à se faire entendre.

Comme de bien entendu le seul à ne pas prendre ça à la rigolade se lève de sa chaise, un livre à la main avec le visage rubicond de celui qui se retrouve vexé qu’un étudiant prenne son cours à la légère.

Le livre vient atterrir sur la table du dormeur avec un fort claquement, ce qui lui amène un sursaut tel qu’Hoshio s’en retrouve à basculer de sa chaise pour se retrouver affalé sur le sol, relevant la tête en cherchant à comprendre ce qui lui arrive.

La tête de têtard héritée de son illustre géniteur provoque encore plus un éclat de rire de la classe, faisant comprendre au Sensai la mauvaise idée qu’il a eue en pensant bien faire.

Le cours reprend, ou tout du moins tente de reprendre, car la bouille contrite d’Hoshio venant de se faire vertement morigéner vaut à elle seule le détour, pour témoins ceux qui n’arrêtent pas de le fixer en retenant difficilement l’explosion de rires qui leur noue les tripes.

***/***

Xiao pour sa part a quitté une heure avant, il se rend au lieu habituel pour retrouver ceux de ses amis qui ont également quitté plus tôt.

Il y trouve donc attablés les deuxièmes années d’ingénierie, avec Hayato qui maintenant que c’est officiel avec son chéri passe tout son temps libre avec la bande.

Kaito avec Takuya ayant gentiment refusé de le suivre, prétextant de ce fait une occupation suffisamment urgente pour qu’ils ne puissent l’annuler mais avec quand même la vague promesse de le rejoindre ensuite.

Nul doute pour Xiao en quoi consiste cette occupation, aussi les a-t-il quittés non sans leur envoyer un sourire ironique qui a mis le feu aux joues du grand rouquin.

L’accueil comme toujours venant de ses nouveaux amis est chaleureux, la bise étant devenue de rigueur et cela plusieurs fois par jour à chacune de leur rencontre.

Il se voit vite entouré par les deux « frangins », comprenant qu’il ne va pas s’en tirer à si bon compte de la dernière soirée et qu’il va encore être harcelé de questions sur son « oncle », regrettant d’avoir eu l’envie de les rejoindre.

Heureusement pour lui, Hayato qui de tous est le moins concerné et donc le moins à se poser des questions, s’aperçoit de son changement d’humeur et comme lui-même commence à en avoir assez de toujours parler de la même chose, il compatit avec son ami en prenant sa défense avant même qu’il ne soit attaqué.

- Dites les gars !! Vous ne voyez pas que vous commencez à saouler « Xi » ?? Je suis sûr qu’il regrette déjà d’être venu nous rejoindre !! On pourrait avoir d’autres sujets de discussions quand on est tous ensemble, je comprends que Tomoya, Shun et Toshio, vous soyez avides de réponses mais pensez un peu à nous.

Hiroki et Takuma hochent la tête en signe qu’ils sont assez d’accord alors que Keisuke hésite encore à donner son avis, seul le regard d’Hiroki marquant sa désapprobation à son manque de prise de position le décide à prendre la parole.

- Je pense qu’il serait bien en effet d’avoir d’autres sujets de conversations, vous…

Il fixe Tomoya et Shun en les montrant tour à tour du doigt, avant de terminer sa phrase.

-… ne voyez donc pas que vous saoulez Xiao et que vous allez finir par faire en sorte qu’il ne vienne plus se joindre à nous. Si vous voulez perdre un ami, bien vous en fasse si c’est votre souhait mais s’il vous plaît n’obligez pas les autres à vous suivre. Si « Xi » n’en dit pas plus c’est qu’il a ses raisons, comprenez-le aussi !!

Takuma fait signe aux deux frangins devenus inséparables.

- Revenez à votre place et laissez le tranquille, le reste de vos réponses viendra en son temps !! Profitez déjà de vous être trouvés, le mystère Takumi ou qui qu’il soit sera résolu en son heure également.

Takuya termine le discours de son ami pour clore l’affaire, du moins pour l’instant.

- Isanagi, Florian, Takumi ou quels autres noms qu’il se donne, je ne pense pas que Xiao sache réellement qui il est, alors menons chacun notre enquête et parlons d’autres choses, c’est vrai qu’à force ça devient saoulant.

***/***

Florian n’éprouve pas le besoin de les rejoindre à la fin de son cours, il rentre directement dans sa chambre pour réfléchir à ce qu’il a découvert la veille lors de son exploration sub-spatiale.

Après avoir traversé le vide absolu durant un temps à la limite du supportable, surtout pour lui qui ne se souvient que trop bien des affres dont il a souffert lors de son départ de « PENN », il aperçoit enfin ce qui ressemble au bout du tunnel.

Un univers ou une galaxie il ne sait pas trop encore mais qui incontestablement est beaucoup plus ancien que ce que lui a créé, les quelques rares étoiles encore scintillantes ayant incontestablement pour lui perdu leur éclat.

Son esprit se porte vers elles pour se conforter dans sa première impression, une visite rapide des quelques systèmes conservant encore de la vie organique le renforce dans son analyse.

La nouvelle trajectoire imposée de « PENN » l’amènera directement vers un amas stellaire où seul un astre brille encore pour réchauffer chichement les planètes qui lui gravitent autours.

L'une d'entre elle attire alors son regard, cette dernière semblant abriter de la vie pensante dans des proportions lui semblant délirantes, comme si toutes les vies carbonées de cette galaxie s’étaient regroupées ici pour pouvoir survivre.

Une rapide approche lui révèle toute la misère engendrée par cette surpopulation, n’en perdant pas pour autant le but de sa recherche.

Après avoir sondé la quasi-totalité de la planète, il remarque un endroit isolé où une sorte de champ de force tente de le lui camoufler sans réellement obtenir gain de cause, mais le rendant par là-même plus prudent dans son introspection.

Son esprit pénètre sans peine et en douceur l’écran censé le retenir de l’autre côté, pour se retrouver devant la vision dérangeante d’une ville ayant défié le temps mais dont la richesse apparente détonne singulièrement de la pauvreté générale du reste de ce monde.

Ici point n’est question de surpopulation, les quelques personnes arpentant les rues semblant vivre au contraire dans l’oisiveté et l’opulence.

Il les a suivis avec curiosité en remarquant qu’ils semblaient tous vouloir emprunter la même direction, cette dernière menant à une sorte de bâtisse, n’ayant encore rien de concret pour connaître sa véritable raison d’être.

Un réflexe qu’il ne saurait définir à part peut-être une aura de danger lui a fait alors fermer son esprit tandis que ce dernier passait à travers un énorme mur de roche pour se retrouver dans une salle étrange où cinq personnages encore plus étranges semblent y demeurer là, comme figés à jamais autour d’une stèle d’une matière inconnue pour lui mais d’où émane manifestement une puissance avec laquelle il évite pour le moment d’interférer.

Les cinq vieillards sans se concerter ont alors tourné la tête vers lui, tentant d’enfermer son esprit dans un champ mental pour le retenir.

Florian sourit alors à ce souvenir, mais surtout de la facilité avec laquelle il l’a traversé tout en restant un bref instant connecté à eux alors qu’à son tour il envoyait une sonde pour explorer leurs esprits, recueillant en un bref instant suffisamment de renseignements pour qu’il reste cette fin d’après-midi dans sa chambre à les étudier.



CHAPITRE 144 : « Shanpaï » « Takumi »


Plusieurs options s’offrent à lui à ce sujet, la première qu’il a eue en tête étant celle d’êtres issus de cet univers en fin de vie n’a pas vraiment résisté longtemps après cette brève excursion.

Pourquoi sinon toute cette détresse et cette pauvreté apparente, s’ils avaient les moyens de se créer d’autres espaces de vie.

Les défenses psychiques pour protéger ce qui ressemble à un temple, n’étant en plus pas à la hauteur surtout venant de cinq personnes qui ont et ça, il l’a bien ressenti, mis en commun toute la puissance de leur esprit pour tenter de le lier à eux.

Une fois cette certitude fortement ancrée en lui, Florian réfléchit à une autre possibilité et c’est comme à son habitude à voix haute qu’il la donne, cette façon de faire lui ouvrant plus particulièrement son esprit d’analyse.

- Si je ne viens pas de là-bas, alors peut-être avons-nous une origine commune encore plus ancienne ?

La chose étant présentée de cette façon, il ne lui reste plus qu’à pousser ses recherches dans ce sens et cette pensée lui donne une idée qui le fait sourire en sortant de l’espèce de léthargie dans laquelle il s’était plongé pour réfléchir.

L’idée simple voire simpliste que lui donnera l’occasion de donner l’idée à Xiao de le suivre en lui proposant de se joindre à lui pour mener l’enquête. Il se sent heureux par avance de ne l’avoir rien qu’à lui durant un temps encore non défini. Ce sera suffisant, pense-t-il, pour que la décision finale de Xiao aille dans le sens que lui souhaite de tout son cœur depuis le premier sourire reçu, à peine né, du fils de deux de ses meilleurs amis.

Bingo !!

Une pensée joyeuse qui du coup le fait cogiter sur son ressenti réel envers ses propres fils : pourquoi seule l’idée d’avoir Xiao à ses côtés lui est venue alors qu’il aurait pu tout aussi bien se faire la même remarque en emportant tout le monde ?

- Arrhhh !! Tu réfléchis trop !! Allez « Flo » !! Reprends plutôt l’analyse des possibilités qu’il te reste.

Il évoque encore quelques idées en les chassant de son esprit à peine y avait-il pensé, une pourtant le ramène involontairement à Alexandre et tout ce qu’il a déjà appris sur lui.

L’hypothèse d’abord rejetée avec un certain amusement, qu’il pourrait être comme lui et avoir tout simplement en quelque sorte été détourné hors de son propre univers personnel, reviens comme un leitmotiv jusqu’à ce qu’il en prenne conscience et s’arrête dessus pour y réfléchir.

Le mémo cube qu’il a confié à Lorgan pour satisfaire à la curiosité de Damien, lui rappelle alors combien il était inconscient à cette époque de sa véritable nature et que toutes ses vies passées avant cela, ne lui sont revenues qu’une fois que ses « dons » lui sont apparus quand l’idée même de perdre à jamais celui qu’il aime lui a été intolérable.

- Toi aussi tu serais à la recherche de ta véritable identité à te recréer des souvenirs et de l’empathie, en partageant des moments de vies avec des espèces semblables à la tienne ? Mais alors que viens-tu faire ici ? Pourquoi n’as-tu pas ton propre univers ?

Florian repense alors aux cinq vieillards et l’idée qu’ils en sont directement responsables le met dans une colère noire, colère qui pourtant se termine en sourire.

- Je ne t’aurais pas connu sinon, peut-être était-ce une bonne idée en fin de compte ! Hi ! Hi ! Mais alors dans ce cas, pour quel but ? Jouerait-il avec moi ? Non ! Impossible !! Je l’aurais ressenti immédiatement si cela avait été le cas, « Alex » est un pion qui n’a pas conscience d’en être un, j’en donnerais ma…

Il regarde sa braguette puis secoue la tête en signe de dénégation, avec un léger frisson d’angoisse soudaine avant de lever le bras devant ses yeux.

-… main à couper ! Hi ! Hi !
- Tu parles tout seul maintenant ? C’est qui cet « Alex » ?

Florian se redresse d’un bond, surpris dans ses pensées alors qu’il se croyait seul, son attention se porte alors sur son colosse de coloc qui reste planté devant la porte de la salle de bains.

- Il y a longtemps que tu m’espionnes ?
- Que je quoi ? C’est également ma chambre je te signale en passant et ce n’est pas de ma faute si tu as les oreilles bouchées, j’étais sous la douche et c’est en sortant que j’ai entendu une voix, en douce ça t’arrive souvent de parler tout seul ?
- Ça m’aide à réfléchir. Tu as entendu quoi au juste ?
- Juste un truc sur des origines communes et ensuite ton discours sur cet « Alex » qui jouerait avec toi ou pas !! Mais à ta façon d’en parler on dirait bien qu’il compte beaucoup pour toi, encore un que tu as pris dans tes filets ?
- Mais de quoi tu parles enfin !! De quels filets ?
- Toi aussi tu aimes les mecs, je vois bien comment tu es avec les beaux gosses du campus !!
- Je m’excuse si c’est l’impression que je te donne, mais je t’assure qu’ici il n’y a personne qui m’intéresse dans l’idée que tu as en tête.
- Alors cet « Alex », qui est-il ?
- Une énigme à résoudre, j’éprouve une attirance pour lui que je ne saurais pas expliquer.
- À ce point-là ?
- Hum !! Oui… on dirait bien.
- Waouh !! Tu es donc homo toi aussi ?
- Cela te dérange ? Je ne comprends pas tes incohérences qui te font te poser ce genre de questions, alors que tu en as eu la réponse depuis que tu connais ma véritable identité, peut-être devrais-tu consulter ?

Naoki fronce les sourcils en comprenant l’allusion sur sa santé mentale.

- C’est toi aussi qui me fais devenir chèvre !! Je suis venu ici comme l’an passé pour avancer dans mes études et me voilà maqué avec un hurluberlu qui à lui seul m’a fait remettre en question une grosse part de ce à quoi je croyais.
- Tu veux que je te montre comment il est ?
- Qui ça encore ?
- Comment ça, mais « Alex » bien sûr !! Comme ça, tu me diras ce qui te vient à l’esprit.
- Sors la photo, j’essayerais mais je ne te promets rien parce que moi les mecs, ce n’est pas ma tasse de thé.

Une scène vécue à la salle de repos du dispensaire lui apparaît à l’esprit comme lors du visionnage d’un film, laissant Naoki perplexe pour deux raisons.

La première est la méthode employée qui le surprend et c’est le moins qu’on puisse dire, alors que la deuxième mais il devrait plutôt penser le deuxième, étant de se prendre en pleine tronche le sourire d’Alexandre tel que ce dernier l’avait montré à Florian à sa dernière visite.

- Wouah !!
- Alors ?
- Comment dire…

Naoki cherche visiblement ses mots pour exprimer son ressenti, prenant des postures de tête pour le moins comiques à montrer son indécision.

- Allez !! Ne réfléchis pas trop !!
- Wouff ! S’il a une sœur jumelle je me marie de suite ! Hi ! Hi ! J’ai répondu à ta question ? Où est-ce que tu as trouvé un mec aussi… canon ??

Florian était en pleine contemplation des mimiques de son coloc, n’ayant pas vraiment fait attention à la question.

- Hein… comment ? Ah… oui !! En fait c’est en allant rejoindre au lit deux de mes amants, il était avec eux à s’éclater comme des fous et je les ai donc re…

La main de Naoki se plaçant devant son visage lui fait comprendre qu’il ne souhaite pas en apprendre davantage, conscient que sinon il risque d’entendre certaines choses qui comme il le dit si bien, n’est pas sa tasse de thé.

- N’en dis pas plus, je pense avoir saisi le contexte !!

[laurentdu51100]

CHAPITRE 145 : « Shanpaï » « Tomoya »


« Dortoir aile droite, troisième étage chambre trois cent six, ce soir-là. »

Takuma est resté silencieux depuis que lui et Tomoya ont regagné leur chambre, il voit bien que son coloc n’est pas comme d’habitude, aussi préfère-t-il attendre que les premières paroles viennent de lui.

Une bonne heure se passe avant qu’il ne se décide quand même à faire le premier pas, sentant bien que sinon « Tom » ne décrocherait pas un mot avant le lendemain.

Takuma se doute bien de ce qui perturbe le grand blond, son visage ayant changé du tout au tout lors de la réprimande, méritée il se doit de le reconnaître, que lui a faite son meilleur ami sur l’insistance à vouloir interroger Xiao alors qu’il est évident pour lui et quelques-uns du groupe, que leur copain lié sans doute par une promesse commençait à se sentir plus que mal à l’aise avec eux.

- « Kei » a eu raison, il vous a dit tout haut à toi, Toshio et Shun, ce que nous pensions tous tout bas. Je me doute que ça ne t’a pas forcément plu mais un meilleur ami c’est aussi ça, dire les choses même les plus désagréables à entendre.
- Je le sais bien !!
- Alors arrête de faire la gueule !! Tu voulais quoi au juste ? Que « Xi » n’ait plus envie d’être avec nous ? Qu’il nous évite pour pouvoir tenir une promesse ? D’ailleurs rien ne dit non plus qu’il en sache plus que nous !!

Tomoya observe le petit blond qui lui déballe ses quatre vérités ou du moins ce que lui en pense, retrouvant malgré tout le sourire d’avoir là aussi un ami qui ne tient pas compte de ce qu’il est, pour lui donner son avis tranché sur la question quand il estime qu’il va trop loin.

- C’est fini ? Oui ? J’ai bien saisi le message !!
- Alors tu devrais aller t’excuser, tu l’as réellement saoulé ce soir avec tes questions sur Takumi. Moi aussi j’en ai tu sais mais je ne te demande rien alors que tu en connais très certainement beaucoup plus que nous autres, à part sans doute « Nao » qui ne se rend même plus compte de la tête qu’il fait en présence de « Tak ».

Tomoya attrape son coloc gentiment par le cou en l’amenant sur son lit, la tête du petit blond l’éclate alors en comprenant que ce dernier semble se méprendre sur son geste.

- Hi ! Hi ! T’inquiète, je veux juste parler sérieusement !! Dis-moi ce que tu sais et ensuite j’en ferai autant de mon côté sans rien te cacher, peut-être de cette façon y aura-t-il un truc qui nous reviendra et qui nous aura échappé jusqu’à présent.

Takuma fait une moue déçue.

- Pas de câlins alors ?
- Non ! Hi ! Hi ! Pourquoi c’est ce que tu voudrais ? Hayato ne te suffit déjà plus ?
- Pffttt !! Je plaisantais… bon, alors je commence ?

***/***

« Une heure environ plus tard. »

Bien entendu celui qui en apprend le plus n’est certainement pas Tomoya déjà bien au fait des liens de parentés entre certains des intervenants, mais bien Takuma qui semble tomber des nues quand le grand blond cesse enfin de parler.

- Tu parles d’un scoop !! Ce n’est vraiment plus Toshio mais son jumeau qui discute avec nous depuis plusieurs jours ?
- Ça te la coupe, pas vrai ?
- Bah ça, tu peux le dire !! Tu dois être celui qui s’inquiète le plus, je me souviens maintenant que tu cherchais tellement à le retrouver.

Tomoya sent quelque chose se débloquer dans son esprit, lui faisant revenir en mémoire les vraies raisons de sa présence à Shanpaï.

Il ressent alors comme une forte oppression à la poitrine, d’avoir été si près de celui qu’il aime plus que tout et de l’avoir ignoré, alors qu’on lui apportait la preuve que c’était réciproque.

Il ne lui faut pas bien longtemps pour comprendre d’où vient cette amnésie, une seule personne à sa connaissance étant capable d’user de moyens aussi extrêmes que déplacer comme celui de lui faire oublier l’amour de sa vie.

Ses poings se serrent d’une fureur difficile à contenir, comme il n’a aucun souvenir d’en avoir ressentie de toute son existence.

- L’enfoiré !!

Sa sortie se fait tellement vite que son coloc reste figé sans comprendre quelle mouche le pique, le rapport avec ses dernières paroles lui donne un doute suffisant pour qu’il envoie un message à Toshio ou plutôt à Hoshio et ce pour l’avertir de l’arrivée plus que probable de Tomoya et de l’état de fureur qui l’habite, lui conseillant de réunir tous ceux de son étage pour faire bloc et ainsi éviter quelque chose qui serait de toute façon regrettée très peu de temps après.

***/***

« Dortoir aile gauche, quatrième étage chambre quatre cent dix, ce soir-là. »

Hoshio est déjà couché, serré contre son chéri quand le bip d’arrivée d’un message le fait se retourner pour attraper son téléphone, la lecture lui fait pousser un petit soupir de déconvenue qui alerte Xiao.

- Qu’est-ce que c’est ?
- Les emmerdes qui continuent, je pense !!

Xiao se redresse alors que son chéri lui tend l’appareil, un coup d’œil rapide le renseigne en le faisant se lever d’un bond pour sortir frapper à la porte de son « oncle » histoire de l’avertir.

Ce dernier lit le message et retourne à ses occupations sous le regard incrédule de Xiao.

- C’est tout ce que ça te fait ??
- Je savais à quoi m’attendre en lui rendant la mémoire.
- Pourquoi t’as fait ça ?
- Quoi donc la lui faire perdre ou bien la lui rendre ?
- Les deux !!
- Parce que son histoire était un peu trop semblable à la mienne avec Thomas et je voulais juste vérifier que ce n’était pas quelque chose qui revenait à l’identique, une sorte de destin irrémédiable… tu comprends ?
- OK mais alors pourquoi lui rendre ses souvenirs aujourd’hui ??
- Parce que Toshio ne l’a pas oublié après tout ce temps et qu’il est préférable autant pour lui que pour « Tom », de reprendre là où tous les deux étaient dans le cœur de l’autre.
- Il s’est donc passé quelque chose ?
- En quelque sorte oui, je dois bien avouer que je n’avais pas prévu que ça arriverait.
- J’imagine que tu parles de « Tosh » puisque côté « Tom » tu as décidé de lui faire revenir ses souvenirs.

Florian hésite le temps de vérifier de visu qu’il a vu juste dans les regards de son fils pour son meilleur ami, ainsi que les doutes qui assaillent Damien à se sentir de plus en plus attiré par celui qu’il nomme encore le gardien des âmes et qui le tiraille cruellement avec sa fidélité à son amour de toujours.

Florian a bien compris que Damien placera toujours Mathis comme sa priorité absolue, mais l’attrait de son fils rend cette résistance de plus en plus difficile à tenir, l’homme après tout n’étant justement qu’un homme, facilement tenté par les plaisirs de la chair surtout avec une telle promiscuité comme celle qu’il vit actuellement sur « PENN ».

Ce n’est qu’en notant l’impatience de Xiao à attendre une réponse, qu’il lui sourit en enfilant ses chaussures pour aller à la rencontre de Tomoya.

- Ce n’est pas tant « Tosh » que de ton « oncle » Damien qu’il s’agit, je ne voudrais pas qu’à vouloir tenter des expériences j’en rende mon meilleur ami à se sentir troublé au point d’accomplir un acte qui je le sais pertinemment lui apportera chagrin et regret pour le reste de sa vie.

Xiao croit comprendre de quoi parle Florian et il va pour lui poser la question quand l’air autour de lui se floute un bref instant et qu’apparaisse celui qu’il prend tout d’abord pour son chéri, très vite pourtant il comprend sa méprise à sa tenue vestimentaire.



CHAPITRE 146 : « Shanpaï » « Toshio »


Un moment de flottement est nécessaire à Toshio pour comprendre qu’il n’est plus à l’intérieur du vaisseau et que ce qu’il a pris au premier abord pour un rêve, s’avère être la réalité.

Pour lui aussi les souvenirs reviennent de cette brève partie de son existence qu’il a vécue sur Terre, reconnaissant les deux garçons en pouvant de suite remettre un nom sur leurs visages.

- Takumi ? Xiao ?

Le dernier à entendre son nom lui attrape alors le bras en le fixant dans les yeux, ayant du mal à croire qu’il a devant lui un Toshio en chair et en os.

Une pensée soudaine le fait se retourner vers son « oncle », celui-ci comprend son inquiétude en le rassurant avant même qu’il ne lui pose la question.

- Ne t’inquiète pas, ton chéri t’attend toujours dans votre chambre.
- Mais alors… comment ?
- Allons « Xi » !! Ce n’est pas comme si tu découvrais tout sur moi ?

Toshio profite de cette discussion pour remettre de l’ordre dans ses idées, il ressent une brève bouffée de chaleur à entendre parler du chéri de Xiao, ne faisant aucun doute pour lui de qui il peut être.

- Pourquoi me ramener ici aussi subitement ?

Florian jauge longuement son fils avant de lui répondre.

- Pour l’instant ce n’est que temporaire, tu retourneras sur « PENN » une fois qu’une certaine… disons… mise au point nécessaire, aura eu lieu. Mais sache que ton temps là-bas est dorénavant compté, sauf bien entendu si c’est ton choix d’y rester pour y vivre.
- Cela fait combien de temps que j’ai quitté le campus ?
- Ici ?? Quelques jours à peine !!

Xiao l’écoute en ne comprenant pas vraiment le sens de la question.

- Pourquoi tu le demandes ? Ce n’est pas comme si c’était différent pour toi ?

Toshio sourit à celui qui a été son ami durant un bref instant, mais pour qui il est prêt à renouer tellement l’empathie qu’il ressent pour ce garçon en particulier est forte.

- Pour moi il s’est passé des millions de « double lune ».

Florian doit alors en expliquer la signification, profitant pour résumer brièvement ce qui aurait encore échappé à la compréhension des deux garçons.

C’est Toshio qui repose alors sa question, quand il a compris que les choses sont enfin clarifiées.

- Et donc ? Pourquoi m’avoir ramené spécialement aujourd’hui ?
- Pour réparer une erreur de ma part et surtout éviter qu’il ne s’en commette une autre.
- En langage clair cela signifie ?

Des pas rapides venant de la cage d’escalier font sourire Florian, qui prend alors son fils par les épaules en le tournant lentement vers la silhouette qui apparaît.

- Voilà une première réponse qui arrive.

Toshio reconnaît celui qui depuis du plus loin qu’il s’en souvienne a été au plus profond de son cœur, mais pour qui à l’époque il n’osait se déclarer de peur d’être rejeté.

Tomoya de son côté n’est pas mieux loti avec sa poitrine qui le rappelle cruellement à l’ordre, croyant suffoquer de retrouver celui qui bizarrement ne lui amène aucun doute sur son identité réelle.

Le temps semble ralentir sous le regard de Xiao et de Florian, qui ne perdent rien de ces retrouvailles entre deux garçons dont ils ont bien compris depuis les premiers jours l’attirance.

- Tomoya !!
- To… Toshio ??

Le moment s’accélère alors quand les deux grands ados ou jeunes adultes amorcent un premier pas tout d’abord hésitant et timide, pour ensuite se jeter dans les bras l’un de l’autre avec le visage couvert de larmes de joie, la joie de comprendre la réciprocité de leur amour.

Xiao reste ému tout du long de cette démonstration d’affection, alors que Florian s’en veut toujours d’avoir été la cause de cette séparation.

Il est le premier à réagir en visualisant une situation qui n’est pas de celle à laisser perdurer au beau milieu du couloir des dortoirs, n’importe qui pour une raison quelconque pouvant sortir de sa chambre en tombant sur eux.

Aussi sort-il Xiao de sa béatitude devant la scène émouvante de ses deux amis enlacés.

- Allons dans ta chambre, il y en a un autre je pense qui sera content de revoir son frère.

***/***

De son côté depuis que son chéri l’a quitté, Hoshio ronge son frein en hésitant entre aller le retrouver et ne pas à avoir à prendre parti, dans ce qui pourrait bien écorner fortement l’amitié qui jusque-là était de mise dans cette bande de copains qui s’était naturellement créée depuis le premier jour.

Aussi est-il rassuré en voyant la porte s’ouvrir sur son chéri, accompagné de son « père » qui, lui, est tout sourire.

- Alors comment ça a été ? Cela s’est arrangé avec « Tom » ?

Il a sa réponse quand apparaît Tomoya qui montre des traits de visage visiblement apaisés.

- Je préfère ça, je commençais à me faire tout un cinéma autour de ça et à me monter la tête, je…

Le reste de la phrase se bloque dans sa gorge quand apparaît son double, souriant lui aussi en venant directement vers lui pour le prendre par la taille.

- Wouah !! Tu ne peux pas savoir comme ça me fait drôle de pouvoir te parler en te touchant ?
- A… ah… non… tu crois ça ?

Hoshio ravale sa salive pour tenter de reprendre sur lui et d’avoir des phrases moins hachées par le désarroi qu’il éprouve à retrouver son jumeau.

C’est le bras possessif de Tomoya venant enlacer son frère qui lui amène le sourire et par là même la maîtrise de ses propres émotions dont il avait bien besoin.

- Finalement nous avons résolu notre problème, chacun le sien.

Xiao qui comme ceux assistant à ces retrouvailles, ne rate pas une miette de tout ce qui se dit ou se fait, reporte son attention sur Tomoya qui s’en rend compte en un haussement de tête interrogateur.

- Ne t’attends pas à avoir une bête de sexe comme « Hosh », à moins qu’il ait vraiment changé. Sinon « Tosh » est beaucoup plus timide et cérébral que physique ! Hi ! Hi !
- Encore puceau à mon avis ! Hi ! Hi !

Tous se tournent vers Hoshio qui vient de donner le ton à la continuation de la soirée jusqu’à ce que Florian juge qu’il est temps de renvoyer son fils, non sans avoir omis de lui avoir donné la raison majeure de son bref retour mais surtout lui avoir bien fait comprendre que la cause principale ayant occasionné sa présence sur « PENN » n’aura bientôt plus lieu d’être.

[laurentdu51100]

CHAPITRE 147 : « PENN » « Damien »


Bien entendu la question ou plutôt la réponse, intéresse tout autant les autres intervenants et surtout Xiao qui pense à son « oncle » Damien.

- J’ai l’entier contrôle de la situation, ceux qui se sont autorisés à interférer dans mes affaires n’ont pas et de loin, les moyens nécessaires pour m’en ôter le contrôle.
- Pourquoi alors les laisser sans rien faire ?
- Tu parles sans avoir toutes les informations, j’espérais que ton temps passé sur « PENN » t’aurait rendu plus sage dans tes paroles. Rien n’est tout blanc ou tout noir, il y a toute une palette de nuance de gris entre les deux.

Xiao voit bien combien la réprimande fait mal à Toshio, il cherche un moyen de diversion qu’il trouve tout naturellement et qui lui amène le sourire, sachant que son « oncle » ne pourrait pas rester aussi intransigeant une fois la question posée.

- Alors pour « Alex » ?? C’est gris comment ? Plutôt noir ou plutôt blanc ?

Florian ne peut laisser échapper à son tour un sourire, comprenant bien la raison qui a poussé son « filleul » à la lui poser.

- Justement !! C’est l’un des paramètres auquel je faisais allusion.
- Il sera sûrement enchanté d’apprendre que pour toi il n’est qu’un « paramètre » ! Hi ! Hi !

Tomoya tout comme Hoshio ne sont pas sortis de la dernière pluie et comprennent la raison qui a poussé « Xi » à prendre la parole, le premier lui étant fortement reconnaissant pour Toshio alors que le deuxième se retrouve tout émoustillé par l’humour de son chéri.

Du coup personne ne s’aperçoit sur le moment de la disparition de Toshio.

***/***

« Sur « PENN » à bord du vaisseau. »

Toshio se retrouve soudainement dans le noir, néanmoins beaucoup moins surpris qu’à son retour imprévu sur Terre et il reconnaît les bruits mais aussi les odeurs qui règnent sur le vaisseau depuis la remise en route de certaines fonctions de maintenance.

Un geste de sa part réactive l’éclairage de la salle qu’ils ont choisie pour un bref repos, il se positionne ensuite sur les coudes pour faire un tour d’horizon afin d’apercevoir ses compagnons de voyage.

Damien est le plus proche de lui et s’éveille à son tour, en lui envoyant un sourire dès que leurs regards se croisent.

- Salut !! Bien dormi ??
- Pas vraiment, mais je ne suis pas d’une nature à avoir besoin de beaucoup de sommeil.

Alors que Damien se frotte les yeux, Toshio se souvient de la raison principale qui sans doute lui a valu cette escapade hors de « PENN ».

Bien qu’il ait revu Tomoya, son attirance pour Damien reste intacte avec quand même un gros bémol car il sent bien qu’elle devient beaucoup plus fraternelle que sexuelle.

De plus il a bien compris que pour lui aussi, quelqu’un d’important l’attend sur Terre et qu’il s’en voudrait d’avoir eu des attitudes qui forcément amèneraient son lot d’amertume.

Damien voit bien le regard insistant porté sur lui.

- Pourquoi me regardes-tu comme si c’était la première fois que tu me vois ?
- J’ai fait un rêve qui m’a fait revivre certains moments de ma vie sur Terre.
- Et donc ? Le rapport ?
- Je pensais jusque-là passer ma vie ici et j’avais mis mes sentiments de l’époque de côté, maintenant j’ai espoir de pouvoir reprendre là où j’avais quitté et ça me change entièrement les perspectives d’avenir, tu comprends ?
- Heu… oui, mais je ne vois toujours pas le rapport avec le fait de me dévisager ?
- Parce que je suis comme toi, j’ai maintenant espoir de retrouver celui que j’aime et qui m’attend sûrement encore.

Damien voit bien le changement d’expression qui va avec le semblant d’explication, il comprend alors le message que Toshio essaie de lui faire passer.

- Je comprends… moi aussi j’ai quelqu’un qui m’attend… merci !

Les bras de Damien se tendent vers Toshio qui sourit en venant s’y blottir, appréciant la chaleur de l’étreinte pour ce qu’elle vaut.

- Tu me présenteras ton Mathis ?
- Et toi ton Tomoya ?

Les bras se resserrent une nouvelle fois, chacun sensible à la compréhension de l’autre et conscient de l’amitié qu’il en reçoit en retour.

Thomas reste silencieux bien qu’il ait assisté à la petite mise au point entre ses deux amis, soulagé pour sa part que Damien ait pris conscience qu’il n’était plus seul depuis deux décennies.

Du coup c’est avec une tendresse encore plus forte qu’il enlace Lorgan, ce dernier lové contre lui poussant un petit gémissement de bien-être.

C’est Voldarian qui y met fin en se levant et en claquant ses mains, étant celui qui de tous a le plus hâte de découvrir les secrets du vaisseau.

Vu que la plupart étaient déjà réveillés, le petit-déjeuner se fait sans perte de temps et les voilà très vite sac à dos en bandoulière à reprendre leur chemin vers les parties fonctionnelles du vaisseau.

C’est Thomas qui comme il se doit prend toutes les décisions, du fait d’être le seul à connaître en théorie tout du moins l’architecture immense de l’appareil.

L’intelligence artificielle ayant communiqué avec lui n’étant qu’un sous-programme autonome responsable uniquement de la maintenance, lui ayant permis néanmoins d’avoir lancé le processus de remise en état de la partie endommagée du vaisseau.

Ils cherchent depuis lors à avoir accès à l’IA principale, en gardant l’espoir qu’elle n’ait pas été détruite ou gravement altérée par le choc qui a dû être terrible étant donné les dégâts qu’il a occasionnés sur la planète.

Ils suivent la signalisation menant à la deuxième partie du vaisseau depuis déjà plusieurs jours, croisant çà et là quelques robots occupés à réparer les dégâts de moins en moins visibles de la chute dans l’atmosphère de l’appareil, ceux liés à l’explosion étant loin derrière eux depuis longtemps.

- Là les gars !!!

Toshio montre un portail différent de ceux qu’ils ont pris l’habitude de croiser, Thomas le reconnaît immédiatement pour ce qu’il est.

- Nous avons enfin traversé la zone entre les deux coques !!

Il accélère pour passer devant, posant sa main sur la commande pour en actionner l’ouverture et refait le même geste plusieurs fois avant de se tourner vers ses amis, le visage visiblement déconfit.

- Fallait s’y attendre !! Nous arrivons dans les parties hautement sécurisées qui vont nécessiter des autorisations spécifiques.
- Comment on va faire alors ?
- Rien de plus simple !!

Tous se tournent vers Damien et en particulier Toshio qui venait de poser la question, le voyant s’avancer vers Thomas avec une barre de métal à la main.

- Pousse-toi, tu veux bien ? Laisse faire le pro de la serrure !



CHAPITRE 148 : « PENN » « Thomas »


Thomas s’interpose entre son ami et le boîtier scellé au mur, comprenant aisément l’intention de Damien quant à sa manière plutôt expéditive de venir à bout de la serrure.

- Réfléchis un peu avant de te lancer dans ce qui pourrait être vu comme un acte de sabotage !!
- Par qui ? On n’a encore rencontré personne depuis qu’on est à l’intérieur.
- Il existe des systèmes automatiques, je ne voudrais pas qu’un acte inconsidéré nous amène plus d’ennuis qu’autre chose.
- « Thom » a raison !! Essayons de trouver un autre moyen.

Voldarian incante alors un sort d’invisibilité, Toshio écartant doucement Thomas en faisant signe à Damien qu’il peut mettre son idée à exécution.

Le coup de barre violent fait exploser le boîtier encastré sans pour autant donner le moindre signe d’ouverture au sas, ils sont tous entraînés par le haut mage jusqu’à ne plus être en vue de la fameuse porte.

Il cesse alors son incantation pour jeter ensuite un œil dans l’angle du couloir, retenant toujours les plus jeunes à se rendre de nouveau sur place.

Lorgan attrape Damien par le bras en le secouant de façon à amener son regard sur lui.

- Ton idée a foiré, bravo !!
- Pourquoi donc ? Tu t’attendais à ce que la porte s’ouvre ?
- C’était le but ?
- Pas du tout !! Cela aurait été trop simple pour n’importe quel quidam d’entrer, si une simple barre de fer suffisait à passer toutes les sécurités.

Eldarian s’approche de Thomas en lui montrant Damien d’un geste du menton.

- Ton ami ne manque pas d’idées, nous n’avons plus qu’à attendre qu’un méca-robot vienne réparer pour passer. Voldarian n’aura qu’à incanter un autre sort d’invisibilité pour nous faire passer pendant l’essai du sas qui ne manquera pas d’être effectué par le méca.

Lorgan reporte son regard sur Damien après avoir entendu les explications.

- Tu avais vraiment pensé à ce genre de plan ?
- Heu… oui !! Enfin c’était une des possibilités, reste à voir si ça va marcher.

Ils se casent tous dans un couloir annexe jusqu’à ce qu’un bruit maintenant bien connu d’eux se fasse entendre, les faisant tous se relever pour apercevoir l’engin robotisé passer non loin d’eux.

Voldarian incante alors une nouvelle fois en leur faisant signe de le suivre, ils arrivent près du sas juste au moment où le méca termine de changer la pièce et active le dispositif d’ouverture, le dernier a à peine franchi le seuil que déjà les portes se referment dans un silence feutré.

Tous respirent alors à pleins poumons après s’être retenus de faire le moindre bruit, quelque chose pourtant n’est pas pour les rassurer.

- C’est le noir total ici !! Cela n’augure rien de bon pour la suite !!

Toshio fait jaillir une boule lumineuse qui éclaire assez loin pour qu’ils voient la continuité de ce qu’ils ont déjà traversé, soit un long couloir avec au sol les quatre mêmes repères que de l’autre côté, ce qui en soi paraît logique.

- Il va nous falloir trouver l’interrupteur ! Hi ! Hi !

Eldarian tout comme son père semblent visiblement ne pas comprendre de quoi il est question, Damien faisant alors le geste qui va avec.

- Clic… clac… jour… nuit !!
- Comment veux-tu qu’ils connaissent ça ici où ils en sont revenus depuis des siècles à la bougie ?

Thomas explique sommairement ce qu’ils doivent rechercher, prenant la tête du groupe en restant sur la même couleur qui déjà les a amenés au sas.

Le silence pesant de cette partie du vaisseau joue rapidement sur leurs nerfs, l’anxiété et la nervosité remplaçant très rapidement la bonne humeur qu’ils tenaient jusque-là.

La première pause leur apporte un constat qui ne va pas pour leur remettre du baume au cœur, c’est Thomas après maintes tentatives à chaque croisement avec un nouveau sas qui le fait à haute voix, plus pour lui que pour ses amis qui s’en sont rendus forcément compte.

- Nous sommes coincés dans ce couloir, je ne sais pas combien de temps encore nous allons le suivre avant qu’un sas nous bloque définitivement.
- Nous pourrons toujours refaire le coup de la barre de fer !!
- Je ne crois pas, non !! Cette partie semble complètement dépourvue d’énergie, j’ai bien peur qu’on se retrouve vite dans un cul-de-sac.

La tête qu’ils font ne nécessite aucune réponse en retour, pourtant c’est Toshio qui le premier amène ce qui à son sens pourrait être une solution pour se sortir de l’impasse où ils semblent être.

- Je pourrais me téléporter au hasard ? Je tomberais peut-être sur une salle où il subsiste de l’énergie, ensuite il n’y aura plus qu’à vous y amener.
- Hors de question !!

Toshio se tourne vers Thomas, surpris par le ton qu’il a pris pour lui répondre.

- Pourquoi donc ? Tu as une meilleure idée, si oui alors expose la devant tout le monde !!
- Ta solution est bien trop aléatoire et dangereuse… imagine que tu réapparaisses au cœur du réacteur où à n’importe quel endroit déjà occupé par quelque chose.

Voldarian prend parti pour Thomas.

- C’est la raison pour laquelle les portes sur « PENN » sont toutes situées à un endroit libre de toute construction ou végétation.
- Alors on fait quoi ?

Tous semblent pour le moment être à court d’idées, aussi décident-ils de stopper là leur marche pour aujourd’hui et prendre un repos mérité, c’est pendant le repas alors qu’ils parlaient de tout et de rien, que l’idée arrive par hasard en partant d’une chose entièrement différente.

Damien à un moment se plaignant du fait d’être enfermé depuis des jours dans des couloirs, il s’en prend à Toshio qui revient de l’extérieur avec les provisions de bouches.

- Tu pourrais nous emmener avec toi !! Cela nous ferait prendre l’air, il y en a marre d’être cloîtré dans ce maudit vaisseau fantôme !!
- Oui… Tiens !! C’est une idée, pourquoi n’y avons-nous pas pensé ??
- Vous voulez sortir ??

Thomas sourit, alors que lui se trouve plutôt bien avec Lorgan blotti contre lui.

- Je pense que ça nous rendrait plus optimiste pour poursuivre si nous avions un peu de soleil de temps en temps, mais ce n’est pas ce que je voulais dire !! Je crois avoir trouvé un moyen qui ne mettra en danger personne tout en se servant du pouvoir de Toshio à se télé-transporter. Nous pourrions envoyer un méca derrière chaque sas que nous croisons et profiter du moment où il rejoindra sa base pour passer les portes.
- Ça va être plutôt fastidieux ton histoire, on en a déjà croisé un nombre impressionnant depuis qu’on a passé de l’autre côté.
- En plus il faut retourner en arrière jusqu’à trouver un méca.
- Pour ça c’est facile !!

Toshio disparaît durant un instant et réapparaît aussi soudainement, mais cette fois accompagné d’un des méca-robots en question.

- Il n’y a aucun risque quand je retourne à un endroit où je suis déjà passé.

Tous pourtant retiennent leur souffle en observant le robot rester immobile, la déception commence à se lire sur leurs traits quand la partie haute fait un tour sur elle-même à trois-cent-soixante degrés.

[laurentdu51100]

CHAPITRE 149 : « PENN » « Eldarian »


Toshio l’envoie alors au hasard de l’autre côté du sas, plusieurs longues minutes se passent tandis qu’ils sont maintenant tous là à attendre de le voir réapparaître avec une certaine angoisse au ventre.

- Vous croyez que ça va marcher ? S’il n’y a réellement plus une once d’énergie, j’ai bien peur que le robot en soit pour ses frais et reste bloqué de l’autre côté.
- Hum ! Je ne pense pas, il a une source d’énergie propre qui doit pouvoir palier à ce genre de situations.

Eldarian va pour donner son opinion alors qu’il commence à trouver le temps bien trop long à son goût, quand un claquement suivi de l’ouverture partielle du sas se fait.

Le méca-robot apparaît en prenant tout l’espace libre, la double porte se refermant derrière lui sans qu’il y ait eu possibilité pour nos amis de passer de l’autre côté.

Eldarian tape sur l’épaule de Toshio.

- Tu vas pouvoir nous y amener maintenant ?

Le temps de finir que déjà ils se retrouvent avec la porte derrière eux alors qu’ils l’avaient sous les yeux, comprenant avec un certain dépit qu’il leur faudra répéter l’opération jusqu’à découvrir ce qu’ils recherchent.

Un coup d’œil les renseigne alors sur deux faits nouveaux, le premier étant la séparation des fléchages vers des directions différentes, leur indiquant en quelque sorte que ce sas avait son importance dans la configuration du vaisseau.

C’est Thomas qui une fois de plus prend les décisions sans que personne n’y trouve à redire.

- Nous avions prévu de nous arrêter ici pour nous reposer, je pense qu’il serait bien de nous y tenir plutôt que de vouloir assouvir une curiosité bien naturelle mais qui risque de nous mettre sur les genoux et de ne pas pouvoir réagir comme nous le devrions au cas où un danger se présenterait à nous.

Tous semblent être de son avis et s’installent le plus confortablement possible, le dîner est vite avalé suivi par l’assoupissement dû à la digestion mais aussi à la journée de marche.

Alors que Toshio descend au plus bas le halo de lumière, Eldarian avec ses sens aiguisés reste attentif au moindre bruit qui les environne.

Il ne lui faut pas bien longtemps avant d’assister au manège du jeune Elfe, qui semble pour sa part être beaucoup plus intéressé par le corps endormi de son Thomas que par l’idée de prendre du repos.

L’acuité de sa vision s’adapte à la faible luminosité pour suivre avec amusement mais aussi une pointe de curiosité, les moindres gestes de son petit beau-frère qui semble pour quelqu’un de son espèce se trouver particulièrement excité.

***/***

Lorgan s’allonge sur le côté face à Thomas qui pour sa part est déjà plongé dans le sommeil, allongé sur le dos avec une main le long du corps et l’autre faisant oreiller sous sa tête.

La chaleur étouffante de la région, plus le fait d’être confiné à l’intérieur d’une masse métallique importante sans système actif de ventilation, les a mis naturellement dans une tenue vestimentaire des plus minimalistes.

Le grand blond n’a donc gardé sur lui pour dormir qu’un léger maillot de corps largement échancré au niveau des bras ainsi qu’un caleçon tout aussi large de la même matière, laissant ses jambes, ses bras et le bas de son ventre dénudés à la vue perçante du petit prince.

Lorgan ne comprend pas pourquoi il a tant d’hésitation à porter sa main sur le corps de son chéri, sentant bien sa respiration s’accélérer comme s’il avait peur d’être pris en faute.

Pourtant c’est plus fort que lui, sa main hésitante s’approchant toute tremblante d’émotion vers la ligne d’abdos au fin duvet blond apparaissant par l’ouverture du maillot.

Le contact avec la peau douce et chaude lui envoie un long frisson dans tout le corps, Lorgan s’enhardit alors en glissant sa paume entière sur la musculature noueuse, lui donnant en l’effleurant à peine des petits mouvements le rapprochant petit à petit de l’élastique du caleçon.

Deux de ses doigts s’insèrent dessous, entrant en contact avec la toison duveteuse plus dense qu’il caresse un bref instant avant de revenir en arrière et remonter cette fois vers la poitrine à la respiration ample de celui qui dort à poings fermés.

Un passage sur le premier téton le dresse immédiatement alors que sa langue vient doucement lui butiner le nombril et remonte à son tour pour passer en douceur sur le deuxième téton qui s’érige à son tour alors que le corps de Thomas commence à réagir beaucoup plus bas sous l’effet des caresses.

Bien sûr le jeune Elfe ne s’en rend pas compte, tellement il est obnubilé par ses câlineries et les sensations que lui apporte sa langue tournant autour du mamelon, mamelon qu’il se met ensuite à suçoter avec de plus en plus de gourmandise.

Tout à son affaire linguale, il n’en oublie pas ses caresses et sa main lentement redescend jusqu’à retourner le long de cette frontière qu’il s’empêche volontairement de franchir trop vite, afin de profiter le plus longtemps possible de l’énorme excitation que le contexte particulier lui apporte d’être au milieu de ses amis à peloter son amant.

Le bout de son majeur, bute pourtant sur quelque chose qui n’était pas présent quelques minutes plus tôt, un petit sourire carnassier lui vient quand il en comprend la nature.

Sa langue redescend avec une lenteur calculée, aussi bien pour son plaisir propre que pour tester sa résistance à la tentation de plus en plus forte que lui envoie une libido exacerbée.

Les secondes passent alors que plusieurs frissons traversent le corps de Thomas qui se tend de plaisir dans son sommeil, un rêve érotique devant très certainement lui traduire ce que son corps ressent.

La petite langue du jeune Elfe arrive devant le magnifique gland à moitié décalotté sorti du caleçon, les effluves odorants venant du sexe tendu de son chéri commencent à lui faire perdre le contrôle, aussi c’est presque sans réfléchir qu’il lape le haut décalotté comme un jeune chat affamé sa coupelle de lait.

La bouche s’arrondit finalement pour venir le saisir et repousser la peau du prépuce afin de pouvoir le téter sans obstacle, ce qu’il s’empresse de faire sitôt le gland entièrement dégagé.

Sa main n’en perd pas pour autant son ardeur baladeuse, caressant le fin duvet blond de l’intérieur des cuisses en s’aventurant dans l’espace libre du short pour venir le caresser cette fois sur l’un des endroits le plus sensible situé entre les bourses et l’anus.

Un petit grognement de plaisir venant de Thomas lui fait stopper tout contact aussi bien manuel que buccal, son cœur jouant le tambour de peur de l’avoir réveillé alors qu’il aimerait tellement arriver à le faire jouir dans son sommeil.

***/***

Eldarian suit tout ça de près, son sexe raidi par l’énorme excitation qu’il éprouve à suivre les intentions sans équivoque de Lorgan et qui sont finalement arrivées à lui mettre la libido à l’envers, s’empoignant le sexe pour lui donner le mouvement de va-et-vient qui le soulage quelque peu en attendant l’explosion finale.

Le maître guerrier sait bien qu’il lui sera difficile de tenir encore bien longtemps, connaissant suffisamment la patience légendaire du peuple Elfe pour tout ce qu’il entreprend et Lorgan avec ses caresses lancinantes, lui en donne une fois encore une preuve irréfutable.

Il suit alors la reprise des « hostilités » quand Lorgan a l’assurance que Thomas dort toujours et que son gémissement n’est que le sommet de l’iceberg du rêve érotique que lui a déclenché son jeune amant.

« Putain je jouis » pense-t-il en ravalant de justesse le soupir de l’orgasme que lui déclenche son sexe qui pulse en se libérant.



CHAPITRE 150 : « PENN » « Lorgan »


Eldarian n’est pas le seul à suivre les attouchements du jeune Elfe sur le corps de ce grand blond magnifique et encore plus à le voir se tendre de plaisir et l’entendre dans ses gémissements érotiques, qui cumulés ne laissent personne indifférent mais surtout n’amène pas la tranquillité nécessaire à l’endormissement.

Damien sourit en comprenant qu’Eldarian vient de tout lâcher comme un gamin devant le spectacle qui pourtant semble n’en être qu’au tout début, faisant confiance à ses deux amis pour terminer en apothéose ce qui il n’en doute pas n’était au départ dans l’esprit de Lorgan qu’une caresse sans véritable but sexuel.

Voldarian se tourne pour ne plus les avoir en ligne de mire, n’étant plus de son âge à jouer les voyeurs et cela même si les protagonistes ont un corps de rêve, préférant quand même de beaucoup le sexe féminin à celui de ces deux mâles visiblement en manque de tendresse.

Toshio quant à lui observe sans sembler réellement les voir, trop pris une fois encore dans sa brève visite sur Terre et l’image du corps de Thomas se transforme petit à petit en celui presque identique qui lui a avoué sans ambiguïté qu’il l’aimait depuis au moins aussi longtemps que ses propres sentiments à lui.

Il lui revient alors à l’esprit la conversation qu’il a eue avec Damien depuis son retour et durant la longue marche parcourue dans les couloirs du vaisseau, lui expliquant dans un premier temps sa rencontre avec Tomoya et tout ce qui en a suivi comme aveu, pour en venir ensuite à la réflexion de son « père » sur ce qu’il en pense d’un éventuel rapprochement qu’il se crée entre eux deux beaucoup plus qu’amical dû à leur isolement sur « PENN ».

Damien s’en est tout d’abord offusqué en arguant qu’il n’était pas le plus approprié pour faire ce genre de remarque, revenant quelque temps plus tard sur son affirmation en avouant qu’il avait sans doute raison et qu’il finirait très certainement par regretter d’avoir mis le premier coup de couteau dans le contrat moral qui le lie depuis toutes ces années à son chéri resté sur Terre.

Alors que ses compagnons d’aventure assistent plus ou moins intéressés aux préliminaires de Lorgan sur le corps de Thomas, le jeune Elfe passe la vitesse supérieure en ne résistant plus à l’envie qui lui prend les reins.

Sa main malaxe de plus en plus fébrilement les deux belles prunes ovales tandis que ses lèvres repoussent l’élastique du caleçon pour aller plus loin dans ce qui ressemble de plus en plus à une fellation rondement menée.

Vient alors le moment du dilemme, à savoir d’amener Thomas au point de non-retour et par là même se priver de recevoir ce magnifique bâton de vie au plus profond de lui, alors que l’envie se fait de plus en plus ressentir.

Il va pourtant falloir qu’il prenne vite sa décision, les pulsations dudit « bâton » lui faisant craindre une explosion prochaine qui mettra fin à ses questions.

Pourtant ce ne sera pas lui qui prendra la décision finale, deux mains le prenant aux aisselles pour le faire revenir à la hauteur du visage de Thomas qui le fixe avec intensité de ses deux yeux couleur azur.

- Ne bouge pas, laisse-moi faire.

Cette voix lui susurrant à l’oreille éveille encore plus la libido du jeune Elfe, qui s’en retrouve le souffle court à chercher à comprendre ce qui l’attend.

Il n’a pas à attendre bien longtemps qu’il sent descendre son pantalon de toile accompagné de son sous-vêtement, jouant des genoux et des pieds de manière fébrile pour aider au mieux à les ôter en comprenant le cœur battant la chamade qu’il allait recevoir le paiement de ses caresses.

Le caleçon de Thomas suit rapidement le même chemin, alors que déjà le grand blond empoigne les petites fesses de Lorgan pour les amener face à son sexe toujours autant gorgé de désir.

Plusieurs légères tentatives de pénétration énervent un peu plus le jeune Elfe qui n’en pouvant plus d’attendre, prend la « chose » en main pour l’amener sans erreur devant la cible qui l’engloutit sans douleur ni coup férir mais à la pleine satisfaction des deux parties.

Un léger gémissement se fait néanmoins entendre, prouvant si le besoin était qu’il n’y a place à aucune souffrance mais à un plaisir trop longtemps attendu.

- Arrhhh !!

Thomas lui murmure à l’oreille, tandis qu’une de ses mains vient lui recouvrir la bouche avec douceur.

- Chut !! Nous ne sommes pas seuls.

Les yeux de Lorgan toujours plongés dans ceux de son amant lui font comprendre qu’il a compris le message, Thomas lui libère alors la bouche en lui donnant un petit coup de reins de façon à entrer les derniers centimètres restants.

- Hu…

La main revient aussitôt reprendre sa place, le visage de Thomas exprimant bien l’amusement devant ce à quoi il s’attendait pertinemment.

- Chut !!

Le grand blond attrape une nouvelle fois les petites fesses de son amant pour le faire aller et venir en le soulevant avec une facilité déconcertante pour le faire retomber sur sa hampe dressée, s’amusant des mimiques du jeune Elfe à garder le silence en se mordant la lèvre inférieure.

Thomas passe alors à la vitesse supérieure en accélérant ses coups de reins souples maintenant que son sexe est parfaitement en place dans cette gaine soyeuse faite pour lui, Lorgan en a les yeux qui sortent des orbites tout en plaquant ses deux mains sur sa propre bouche pour tenter tant que faire se peut d’étouffer les gémissements qui sortent de sa gorge de façon incontrôlable.

Son sexe fait balancier de haut en bas au rythme imposé par son amant, venant claquer de plus en plus fort sur son ventre en laissant entendre les clapotis dus à son extrême excitation.

Le moment devient si fort émotionnellement qu’ils perdent toute retenue, ne faisant plus cas de l’entourage et de ceux qui pour l’occasion assistent avec chacun ses sentiments propres, à l’échange explosif entre les deux amoureux nouvellement avoués.

Thomas est le premier à venir, doublant durant quelques secondes son rythme de pénétration jusqu’à venir se bloquer au fond en lâchant son jus par saccades explosives, le jeune Elfe lâchant tout à son tour devant la puissance de l’orgasme de son amant, son sperme partant au hasard au gré de son sexe toujours en mouvement.

Damien comme très certainement ses autres compagnons, bande comme un âne devant ce déchaînement sexuel auquel il vient d’assister.

Il soupire un grand coup avant de donner à voix haute ce qu’il en pense.

- Pffttt !! Vous êtes contents de vous maintenant ?
- Comment ça ?

Damien se tourne vers Toshio qui vient de lui poser la question.

- Ils vont pouvoir dormir maintenant tranquillement, alors que pour nous ce n’est pas gagné avec ce à quoi on vient d’assister sans l’avoir demandé en plus.

- Fallait faire comme moi ! Hi ! Hi !

Les deux amis se tournent vers Eldarian qui remonte une nouvelle fois ses hauts-de-chausses, Damien n’en revenant pas de ce qu’il croit comprendre.

- Non !! Ne me dis pas que tu as remis ça ??
- Hé !! Vous étiez tellement occupés cette fois à les mater que tu ne t’en es pas aperçu, fallait profiter parce que maintenant ça va être plus difficile surtout si tu veux rester discret ! Hi ! Hi !

Voldarian soupire à son tour, gardant malgré tout le sourire devant le constat de tous ces jeunes encore bourrés de testostérones.

- Bon les « enfants » !! Quand vous aurez fini de jouer ou encore de parler de vos méthodes pour vous soulager, on pourrait peut-être dormir !!

[laurentdu51100]

CHAPITRE 151 : « Shanpaï » « Hoshio »


« Dernière heure de cours de la semaine. »

La journée, si elle s’est passée relativement vite, amène quand même son lot de questions, voire de stress devant les dernières nouvelles datant de la veille ainsi que du fameux concours qui se déroulera dans la grande salle du campus le lendemain en début de soirée.

Le plus inquiet pour ce dernier reste sans conteste Xiao, Tomoya semblant pour sa part ne pas en faire cas et Hoshio ne montrant rien de son ressenti à ce sujet, encore trop plonger dans la surprise de sa rencontre avec son jumeau.

La sonnerie de fin de cours résonne enfin, libérant le petit millier d’étudiants qui pour une bonne part s’empressent de retourner dans leur chambre pour y déposer leurs affaires.

Hoshio fait partie de cette ruée vers les dortoirs, reconnaissant enfin l’utilité du cloisonnement par badges qui évite déjà ne serait-ce les embouteillages dans les escaliers et les couloirs.

Ce n’est qu’en ouvrant sa porte de chambre, qu’il a la surprise d’y voir deux hommes en uniforme discutant avec Xiao et qui se tournent vers lui dès qu’ils s’aperçoivent de sa présence.

L’un des deux policiers s’en approche alors en le saluant poliment avant de prendre la parole.

- Vous êtes bien Toshio Yamashita ?
- Heu !! Oui en effet… c’est pour quoi ??
- Nous avons ordre de vous emmener au commissariat où un inspecteur aura quelques questions à vous poser.
- Pourquoi ne me les pose-t-il pas ici ?
- Nous ne faisons qu’exécuter les ordres.

Hoshio fronce le front devant un tel manque de respect de sa vie privée, alors qu’il sait très bien n’avoir rien à se reprocher.

- Je dois prévenir mon grand-père avant de vous suivre, il attendait mon coup de téléphone et je ne voudrais pas qu’il s’inquiète pour moi à son âge.

- Mais faites donc, nous ne sommes quand même pas à la minute.

Xiao comprend bien les intentions de son chéri, qui apparemment ne veut prendre aucun risque surtout depuis qu’il sait exactement à quoi s’en tenir sur sa véritable identité.

Hoshio s’excuse donc une nouvelle fois en allant s’enfermer dans la salle de bains, de laquelle il ressort quelques minutes plus tard avec un sourire visiblement satisfait.

L’homme semblant avoir l’ascendant sur l’autre va pour réitérer sa demande de les suivre, quand son portable bip à son tour et qu’il prend la communication, celle-ci plus que brève se termine sans qu’il ait eu le temps d’en placer une.

Son regard se porte un instant sur son collègue, avant de revenir sur Hoshio avec des excuses.

- Je m’excuse pour vous avoir importuné de la sorte, il semblerait qu’il y ait eu erreur sur la personne. Nous allons donc vous laisser, veuillez encore accepter toutes nos excuses.

La porte est à peine refermée sur eux, que Xiao se lève pour prendre son petit copain par les hanches.

- Ton grand-père semble avoir conservé toute son influence, la tête du gars… parole c’était d’un comique ! Hi ! Hi !
- Je me demande bien ce qu’ils me voulaient ?
- Sans doute en rapport avec ce que nous avons appris dernièrement.
- Ma parenté d’avec Tak… je veux dire mon père ?
- N’oublie pas les résultats d’analyses suite aux prises de sang et d’ADN.
- Tu penses qu’ils me veulent quoi au juste ?
- Qu’est-ce que j’en sais ? Sûrement un rapport quelconque avec les découvertes de Florian en leur temps.

Xiao réfléchit quelques secondes avant de poursuivre, du fait qu’un autre éventuel motif lui soit venu à l’esprit.

- Ou encore cette histoire sur la formule dépolluante, ta réponse semblait avoir eu un impact sur le Sensai, rappelle-toi !!
- Possible !! D’autant plus que ce jour-là j’ai joué au con… ou plutôt c’est mon frère qui l’a fait.
- Comment ça, explique ?

Hoshio lui raconte alors le moment où son jumeau a trouvé et supprimé durant un bref instant la ligne de code qui bloquait la réplication à l’infini de ladite formule, Takumi l’ayant réintégré sans doute trop tard pour que personne ne s’en aperçoive.

Xiao l’écoute avec sérieux, trouvant bizarre qu’avec tous ces différents indices, personne n’ait encore réellement agi, à part peut-être justement quelques instants plus tôt par la convocation d’Hoshio au commissariat.

- Les autorités ne doivent plus savoir à quel saint se vouer avec toi ! Hi ! Hi !
- Comment ça ?
- Ils pensent avoir découvert le secret de ta naissance et voilà qu’ils se font tirer l’oreille par un des plus féroces clans maffieux qui soit !! Avoue qu’ils ont de quoi devenir chèvre !!

Hoshio qui hoche la tête en signe d’accord avec les dernières paroles de son chéri, reprend son portable pour lancer un nouvel appel.

- Tu rappelles ton grand-père pour le tenir au courant ?
- Non !! Mon père !!
- Lequel ?
- Le comique !!
- Ah…

Hoshio sourit devant les mimiques de son petit copain, qui semble à sa plus grande surprise ne plus s’étonner de rien et va pour le lui signaler quand un « mochi-mochi » retentit à l’autre bout du fil.

- Tu peux venir nous rejoindre dans notre chambre ?
-…
- D’acc !! Apporte les allumettes ! Hi ! Hi !

Hoshio raccroche avec un sourire amusé aux lèvres, conscient en plus des questions que se pose Xiao.

- Pourquoi des allumettes ?
- Juste parce qu’il m’a demandé si c’était pour tenir la chandelle ! Hi ! Hi !
- Pffttt !! Après ça je n’irai pas renier vos airs de famille !!

Il ne leur faut pas attendre bien longtemps avant qu’un bref coup à la porte ne les avertisse de l’arrivée de Florian, ce dernier l’ouvrant dans la foulée sans attendre qu’on l’y invite.

Il s’approche aussitôt d’eux en reniflant partout autour de lui, son visage grêlé se retrouvant bientôt à quelques centimètres des leurs.

- Snif ! Snif ! Bizarre que ça ne sente pas le cul, alors que vous êtes ensemble depuis plus de dix minutes ! Hi ! Hi !
- On t’attendait !!

Le visage de Florian se rapproche à les toucher, ses yeux capturant les leurs comme un serpent sa proie en les faisant soudainement frissonner sans qu’ils puissent se contrôler.

- Allons, allons !! À ce jeu vous pourriez vous brûler, mes sentiments pour vous deux même s’ils sont aussi forts que pour Thomas n’ont rien à voir avec le sexe.
- Je disais ça pour plaisanter !!

Florian observe son fils un moment avant de se reculer pour aller s’asseoir sur une des chaises.

- Je l’avais bien compris comme ça !! Donc à quoi me vaut cette invitation ?




FIN DU LIVRE 4 Tome 2 (à suivre livre 4 tome 3)



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