27-07-2020, 01:07 PM
CHAPITRE XXVI
''Ira furor brevis est''
Burydan pleura pendant des jours entiers. Il ne mangeait plus et dormait peu et mal. A chaque fois qu'il fermait les yeux, il refaisait le même cauchemar, celui de la mort de Darren auquel s'ajoutait, à présent celui de la mort de Martouf. Il voyait son petit minet recroquevillé, geignant, criant et pleurant sous les coups et l'appelant à l'aide. Burydan se réveillait en sueur, et se demandait s'il ne portait pas malheur, ses deux amours étant morts. Parce qu'il aimait Martouf. Différemment de Darren, qui était et resterait son grand amour, mais il l'aimait, son petit minet. Et il éclata de nouveau en sanglots.
Il échafauda plusieurs scenarii, plus invraisemblables les uns que les autres. Il était en colère. Non, pas de la colère, de la rage. Il voulait que Pergamond paye.
Puis soudain, une idée saugrenue lui vint. Il essaya de la chasser, mais elle revenait sans cesse, comme si on voulait lui dire que ça pourrait marcher.
Ni Burydan, ni Aragorn, ne pouvaient rien contre Pergamond. Il était le chef de la milice et était intouchable. Il ne craignait que deux personnes : le Duc et Liebov. Et c'est là dessus qu'il fallait jouer.
Le Duc se plaignait que de nombreuses marchandises de contrebande, qui, donc, ne s'acquittaient pas des taxes, envahissaient son duché. Et tout le monde savait que la plaque tournante de ce trafic était Menast'Hérit Et tout le monde savait que le patron de ce trafic était Liebov.
Liebov était le vrai dirigeant de la ville. Armateur et chef de la guilde des marins, c'était avec ses bateaux qui sillonnaient Genesia qu'arrivaient les marchandises et la contrebande. 90% du trafic était de son fait, les 10% qui restaient, il les laissaient à d'autres petits trafiquants. Mais quand l'un d'eux commençait à empiéter sur ses plates bandes, Liebov le dénonçait à la milice qui faisait une prise, petite, certes, mais qui faisait croire au Duc que la milice veillait.
Un jour, le précédent chef de la milice avait voulu mettre fin à la carrière de Liebov. Il avait fait plusieurs descentes dans des entrepôts et lui avait fait perdre de grosses sommes. Après une prise record d'épices, Liebov commença à ''s'agacer''. Une semaine plus tard, on retrouva le chef de la milice, attaché sur une chaise sur la place centrale de Menast'Hérit, la gorge tranchée. Tout le monde savait que c'était Liebov qui l'avait (ou l'avait fait) exécuté, mais il n'y avait aucun témoin ni aucune preuve. Le nouveau chef de la milice avait compris qu'il valait mieux ne pas mettre le nez dans ses affaires.
Burydan alla jusqu'au port tous les jours et attendit. Et enfin, au bout d'une semaine, il le vit. ''Le Callistère'', le bateau amiral de la flotte de Liebov, celui par lequel venait les plus grosses quantités de contrebande.
Burydan se lava, se rasa et, à huit heures, il était à son poste. Il éconduit plusieurs hommes, en attendant un en particulier. A neuf heures, il arriva.
- Salut petit.
- Salut Timothée
- C'est toujours le même tarif
- Oui
Timothée lui donna cinq sols et ils montèrent dans la chambre. C'était le second maître du Callistère. Timothée aimait baiser Burydan durement. Ça l'excitait de se taper un minet bien musclé et de le dominer en le traitant de tous les noms et en lui claquant les fesses. Burydan se montra encore plus soumis que d'habitude, gémissant autant qu'il pouvait, sans paraître trop simuler. Après avoir jouit, Timothée s’allongea sur le lit et, comme à son habitude, ordonna à sa ''petite pute lubrique'' de le caresser longuement en le complimentant sur son corps. Burydan s'y plia de bonne grâce, d'abord parce que Timothée était plutôt bien fait, et surtout parce qu'il était la pierre d'achoppement de son plan. Il fallait qu'il joue sur son ego.
- Quels beaux biceps tu as... durs et gonflés... tu as fait bon voyage ?
- Ouais, sauf que trois mois sans femme, c'était dur. Et sans minet non plus. T'as du remarquer, non ?
- Oh oui, tu m'as bien démonté... qu'est-ce que tu ramènes de beau cette fois ?
- Bof, des bricoles... caresses mes pecs...
- Oh, qu'ils sont fermes et musculeux... et que j'aime glisser mes doigts dans tes poils drus... de la contrebande ?
- Lèche moi les tétons... pourquoi tu veux savoir ça ?
- Hum, c'est bon... juste comme ça...
- Caresse mes abdos... ouais, une grosse cargaison, mais je n'ai pas le droit d'en parler...
- J'aime voir tes muscles se contracter sous mes caresses... tu n'as pas le droit ou tu ne sais pas ?
- Lèche mon nombril... bien sûr que je sais... je suis l'un des lieutenants de Liebov...
- Ça te plaît que je lèche ton pubis... si tu le dis...
- Lèche moi les couilles... tu ne me crois pas ?
- Si, si... dit Burydan d'un air de ne pas du tout le croire.
- Lèche ma bite... comment je saurais qu’une énorme cargaison de peaux qui ne passeront jamais par les droits de douane serait arrivée si Liebov ne me faisait pas confiance ?
Ça y était. Burydan avait l'information qu'il voulait.
- Baise moi encore, Timothée, gratuitement, j'ai trop envie d'être de nouveau ta petite chienne...
- Ah, t'en veux encore, petite salope, tu vas la sentir de nouveau, ma grosse bite...
Après tout, Burydan lui devait bien ça.
Il fit le pied de grue sur le port. Il fallait qu'il sache où se trouvait les peaux. Il savait que les marchandises ne restaient jamais très longtemps à Menast'Hérit Il vit enfin Timothée et trois autres hommes se diriger vers un entrepôt en jetant des coups d’œil à droite et à gauche. Il se faufila la nuit par une des fenêtres du-dit entrepôt, atterrit sur ses pieds comme un chat, évita les trois gardes qui jouaient aux cartes, et regarda dans une caisse ouverte. De sublimes peaux s'y trouvaient. Il ressortit et, le lendemain, attendit Aragorn à la sortie du poste de milice. Le milicien le dépassa et Burydan lui murmura :
- Chez moi, tout de suite.
Attablés devant un verre de picrate, ils mirent leur plan au point.
- Donc, je récapitule, dit Burydan. Tu écris une lettre au chef de la milice en imitant l'écriture et le style des lettres envoyés par Liebov. Ensuite, Pergamond demandera à ses adjoints, dont toi, de se renseigner si ce n'est pas une cargaison de Liebov. Personne ne parlera, évidemment, mais toi, un de tes informateurs, anonyme évidemment, te confirmera que c'était justement Liebov qui veut se débarrasser d'un concurrent un peu gourmand. Pergamond ne pourra pas s'empêcher de lancer l'assaut, pour faire d'une pierre deux coups : plaire à Liebov et plaire au Duc. Arrange toi pour te faire porter pâle le jour de l'assaut, on ne sait jamais. Et après, on laisse faire les choses...
Tout se passa comme Aragorn et Burydan l'avaient prévu. Lorsque l'un des gardes qui avait été capturé dans l'entrepôt révéla qu'il travaillait pour Liebov, le chef de la milice faillit s'évanouir. Il rentra chez lui, rassembla tous ses objets de valeur, laissa là sa femme et ses quatre enfants, vu que eux n'en avaient pas, de valeur, sauta sur son cheval et quitta Menast'Hérit à brides avalées, direction Ank'Arat pour se mettre sous la protection du Duc.
Cinq jours plus tard, au petit matin, un cri strident retentit sur la place principale de la ville.
- Salut Burydan
- Salut, Aragorn, entre.
Le milicien entra et montra une bouteille de vin bouchée en souriant.
- Ça a... ça a marché ?
- On l'a retrouvé ce matin, sur la place principale.
- C'était moche ?
- Atroce. Même le médecin qui l'a examiné, qui en a vu d'autre, à blêmi. Il a été torturé, on lui a brisé les os, on l'a émasculé, lacéré avec une lame de rasoir et crucifié.
- Bon débarras...
- Tu l'as dit...
Ils burent la bouteille, puis Burydan en sortit une autre, et c'est un peu éméché que Aragorn se leva. Il s'apprêtait à partir quand Burydan le retint par le bras. Il s'approcha de lui et dit :
- Baise moi...
- Quoi ??? dit le milicien.
- Baise moi. Fais moi tout oublié à grands coups de reins. Prends moi comme une bête...
Aragorn resta interdit puis sourit. Il embrassa Burydan à pleine bouche et, en à peine quelques minutes, ils se retrouvèrent nus sur le lit. Martouf avait dit vrai, il était très bien fait, avait une bite longue et épaisse, et savait très bien s'en servir. Et il alla même jusqu'à sucer Burydan jusqu'à l'orgasme.