Le don de guérir (Florian 18 ans surdoué) Livre 4 Tome 2

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« Livre quatre tome deux »

CHAPITRE 01 : « Shanpaï » « Hoshio »


Le reste du cours se passe à noter les diverses idées émises par les étudiants, que l’enseignant retranscrit sur la feuille qui lui a été remise à cet effet.

Malgré tout, chacun semble reconnaître que la version de Toshio est et de loin la plus crédible, si on excepte l’idée d’une erreur venant de ceux qui ont retenté l’expérience.

Florian s’est bien gardé d’amener sa pierre à l’édifice, en sachant très bien pourquoi ce test a été organisé et ne voulant pas trop entrer dans le jeu en les laissant se découvrir, fier déjà que son fils ait trouvé la réponse exacte du premier coup.

Le cours suivant se passe sans plus personne pour y interférer et ce n’est qu’au premier cours de l’après-midi qu’ils sont tous amenés à la salle informatique, la curiosité étant bien entendu la réaction première de la classe.

***/***

« Pendant la pause de midi, salle des professeurs. »

- Vous êtes certain que ce n’est pas le jeune Fukuda-Kun, mais bien Yamashita-Kun qui vous a donné cette réflexion ??
- Certain monsieur !! J’en ai ressenti moi-même une extrême surprise de l’entendre participer par cette réponse non dénuée de bon sens je dois bien l’avouer, celles de ses camarades étant de nature complètement hors sujet !! Du moins c’est ce qu’il me semble, à part peut-être ceux qui ont émis l’idée d’une erreur de reformulation.

L’enseignant voit bien le trouble de l’homme qui l’a convoqué sitôt son cours terminé.

- Quelque chose qui vous étonne ?
- Hum !! Il semblerait que vos élèves n’aient pas tous donné d’avis sur le sujet ?
- Ah oui ??
- Le jeune Fukuda-Kun entre autres !!
- Ça fait déjà deux fois que vous m’en parlez, pourquoi cet étudiant vous intéresse-t-il en particulier ?

L’enseignant voit bien le visage de l’homme en face de lui se fermer soudainement, comprenant qu’il n’aura aucune réponse à sa question et du coup il s’en pose une pour de bon cette fois, est-ce exact que ce test a été généralisé à toutes les classes universitaires du pays comme il le lui avait été signifié.

- Vous m’avez menti n’est-ce pas ? Quelque chose me dit qu’il n’y a eu que ma classe pour passer ce test !!
- Oui et non !! Cette question a bien été posée il y a quelque temps à des cursus scientifiques de dernière année.
- Pourquoi nous alors ? À moins que vous ayez découvert quelque chose sur celui qui semble particulièrement vous intéresser !! Est-ce en lien avec la rumeur du moment suite au sauvetage de notre directeur par ce même garçon ?
- De quelle rumeur parlez-vous ?
- Son éventuelle filiation avec Florian De Bierne ?

L’homme hésite de toute évidence à avaliser ou nier l’objet de la question, une lueur brille dans son regard alors qu’il vient de trouver de quoi sûrement satisfaire la curiosité de l’enseignant sans en révéler plus que nécessaire.

- C’est justement le but de ce test figurez-vous !! Si cette rumeur s’avérait réelle, qui de mieux que lui pourrait avoir le même esprit créatif que son père ?
- C’était donc ça la raison ? Pas étonnant qu’il ne soit pas tombé dans le panneau !!
- Comment ça ? Expliquez-vous ?
- S’il est aussi malin que son père et qu’il est bien celui que vous croyez qu’il est, pensez-vous réellement qu’il n’a pas déjà compris où vous voulez en venir ? En plus reconnaissez que l’idée de ce soi-disant test n’était pas aussi géniale que ça.
- Pourtant vous allez le continuer à votre prochain cours !! Voilà ce que j’attends de vous cette fois, il va…

***/***

Une fois qu’ils ont tous pris place devant un terminal d’ordinateur, l’enseignant leur donne un lien qui les amène directement sur la fameuse formule telle qu’elle a été enregistrée sur la clé USB offerte généreusement par Florian De Bierne lors d’une de ses conférences quelque temps avant sa disparition.

Bien entendu les algorithmes complexes défilent sous les yeux des élèves qui sont forcément plus que dépassés par eux, n’ayant pas la formation requise et tant s’en faut, pour pouvoir la déchiffrer.

C’est donc très rapidement que tous ou presque se désintéressent de l’écran pour commencer à chuchoter entre eux, cherchant à comprendre ce qu’on attend exactement d’eux.

Florian, mine de rien, suit son fils du regard, à la fois curieux et surpris qu’il puisse comprendre ce que ses doigts maniant la souris laissent défiler à une vitesse qu’il trouve respectable pour un néophyte en la matière.

Il peut suivre l’avancée de sa lecture sur l’écran et ses yeux se plissent d’intérêt quand il le voit marquer l’arrêt à l’endroit exact où il a mis en place volontairement un blocage pour que sa formule ne soit pas utilisée à la place d’une meilleure éducation écologique.

Un doute lui vient alors sur sa décision de séparer les deux frères afin que chacun retrouve une autonomie de corps et d’esprit, Hoshio étant pour lui l’équivalent de son propre jumeau Eldarian.

Soit un garçon intelligent avec une véritable force aussi physique que de caractère, mais n’ayant pas cette capacité intellectuelle hors norme qui fait la différence avec lui ou Toshio.

Il le voit alors effacer la ligne de symboles servant de protection à l’utilisation unique de la formule, sa surprise est telle qu’il ne peut s’empêcher de se lever pour l’arrêter.

Sa main se pose sur l’épaule d’Hoshio qui lève les yeux sur lui et surprend son mouvement de tête indiquant qu’il ne doit pas continuer dans ce qu’il voulait faire.

- Pourquoi ?
- Parce que ce n’était pas la volonté de celui qui a créé cette formule !!
- Tu en parles comme si tu le connaissais !!
- Pas nécessairement, je sais juste que s’il a mis en place cette ligne de code interdisant qu’on se resserve de sa formule, c’est qu’il avait une bonne raison. N’est-ce pas toi ce matin qui en a donné l’explication ?

La main tenant la souris revient sur le sigle permettant de revenir en arrière sur sa dernière décision, faisant réapparaître la ligne de texte qu’il avait sciemment effacée.

Son regard se reporte alors sur cet étrange rouquin jouant les bigleux qui l’interpelle décidément de plus en plus, ne serait-ce déjà sur tout ce qu’il a fait pour lui mais également sur son intervention du moment qui prouve que lui aussi a su déchiffrer cette formule, ou tout du moins cette partie précise.

- Il va falloir qu’on ait une discussion sérieuse toi et moi ?

Florian lui sourit en retournant s’asseoir à sa place avant que l’enseignant ne lui en fasse la réprimande.

- Pas de souci, en plus c’est justement ce que je venais te demander.

***/***

« Salle de l’ordinateur central du campus. »

L’homme a un sourire de contentement en faisant une sauvegarde sur le seul terminal ayant eu une intervention humaine dans la salle de cours, il l’envoie à qui de droit en surlignant en rouge la partie qui avait été un temps effacée par l’étudiant en se faisant la remarque qu’il ne lui reste plus qu’à en découvrir l’identité.




CHAPITRE 02 : « Première rencontre » « Raphaël »


« Pendant ce temps-là sur « PENN ». »

Maintenant qu’il ne reste plus que des questions pour l’instant insoluble à résoudre, ils décident de reprendre là où ils étaient arrêtés dans les souvenirs de Florian.

C’est donc vers l’arbre millénaire où se sont passés les deux premiers visionnages, qu’ils se dirigent tous pour s’y asseoir en cercle et remettre sur leur front le bandeau relié au mémo-cube, un sourire venant de Damien amenant une petite pique en retour venant de Lorgan.

- Il ne faut pas se demander à quoi tu penses ! Hi ! Hi !

Damien tourne la tête vers lui en faisant l’innocent.

- Je ne vois pas à quoi tu fais allusion ?
- Si mes souvenirs sont bons, nous nous étions arrêtés au moment où Raphaël disait un truc du genre « je suis désolé mais là je n’en peux plus » et il était prêt à embrasser Florian, nous laissant imaginer la suite de la nuit !!
- À quoi tu as vu que je pensais à ça d’abord ?
- Au petit sourire qui t’est venu juste au moment où tu as mis le bandeau.
- Hum !! Oui… bon !! Pas vous peut-être ?

Thomas lui pose une main amicale sur l’épaule.

- Pour ma part c’est surtout de la curiosité du fait que j’ai toujours pensé être le premier pour Florian, mais cette idée ne tient pas debout en y réfléchissant un tant soit peu.

C’est cette fois Lorgan qui approuve de la tête les paroles de Thomas.

- Ma présence à elle seule te le prouve !! En plus à ce que j’en ai retenu de la longue vie de Florian avant cet épisode qu’il nous retrace, c’est qu’il en a dû en connaître d’autres ne serait-ce déjà que durant toutes ses vies qu’il passait de planète en planète avant votre rencontre.
- C’est exactement ce que je voulais dire par là !! Pourtant je suis quasiment certain que c’est sa rencontre avec moi qui a redonné à Florian la mémoire ou tout du moins une partie de ce qu’il était en réalité, je pense qu’inconsciemment j’ai toujours refusé de prendre en compte tout ce qui s’est passé avant.

Thomas sourit à Lorgan qui comprend qu’il n’est pas mis dans le lot.

- Jusqu’à ce que Lorgan arrive dans nos vies !!

Ce dernier lui renvoie son sourire en montrant à tous le mémo-cube.

- Nous aurons très certainement l’occasion de reparler de ça, pour l’instant reprenons où nous étions arrêtés si vous voulez bien !! Peut-être que ça répondra à la curiosité de Damien ! Hi ! Hi !

Il n’en dit pas plus en actionnant le dispositif qui les renvoie alors quelques millénaires en arrière.

***/***

« Le matin au réveil. »

Raphaël ouvre les yeux le premier, sa vue se porte directement sur le visage de Florian toujours endormi et il repense alors à cette première nuit passée ensemble dans le même lit.

Un début de rictus de déception quand Florian a détourné la tête au moment où il voulait l’embrasser, vite réprimé par le petit plaisir qu’ils se sont octroyé ensuite, chacun les yeux rivés dans ceux de l’autre.

Il a compris alors qu’il ne fallait pas brûler les étapes et le laisser venir à son propre rythme, sa fougue amoureuse n’ayant pas été des mieux perçue.

Raphaël se penche lentement pour embrasser chastement celui qui fait battre son cœur à tout rompre, l’effleurant juste du bout des lèvres pour qu’il ne se réveille pas en prenant son geste d’affection avec ambiguïté.

Il se lève ensuite après avoir regardé l’heure, rejoignant Damien dans la cuisine pour se servir un bon café tout juste préparé.

Damien ne dit rien, il a parfaitement suivi depuis sa chambre la petite discussion de mise au point entre son meilleur ami et ce magnifique rouquin qu’il apprend à apprécier de jour en jour davantage.

- Tu as passé une bonne nuit ?
- On peut dire ça, oui !!
- Si tu veux bien d’un conseil d’ami, prends le temps avec « Flo », ce n’est pas un garçon ordinaire comme nous le sommes nous autres.
- Comment ça ?
- Tu connais je pense la vie qui a été la sienne jusqu’au moment où une expédition l’a récupéré, ces six années l’ont marqué d’une certaine façon et ce qu’il a enduré ensuite encore plus, rends-toi compte qu’il lui a fallu tout apprendre de la vie civilisée.
- Quel est le rapport avec le fait que j’ai passé une bonne nuit ?
- Tu sais très bien de quoi je parle, ne fais pas celui qui ne comprend pas !!
- Je n’ai rien fait de mal non plus, quel garçon normalement constitué à notre âge n’aurait pas eu envie de faire l’amour avec la personne qui vient juste de lui avouer qu’elle aussi a des sentiments envers toi ?
- Florian !!
- Explique-toi parce que là je suis en plein brouillard !!
- Comment dire… voyons voir… imagine les onze années qui viennent de se passer pour lui, on l’a éduqué sur quasiment tout sauf sur un point qui n’a pas paru important pour ceux qui l’ont pris en charge.
- Et c’est quoi ?
- Les sentiments amoureux et le sexe qui en découle normalement. Comme tu l’as si bien dit juste avant, ce serait n’importe qui d’autre ou presque aurait réagi comme toi tu l’as fait !!

Damien sourit devant l’air contrit du grand rouquin.

- Moi le premier si ça peut te mettre à l‘aise !! Quoique je sois un peu comme lui en me réservant pour la bonne personne, mais c’est sans doute parce que je l’ai déjà trouvé et que je n’ai plus que lui en tête, tu comprends.
- Alors que moi non !! C’est ce que tu veux me faire entendre !!
- Je n’ai pas dit ça comme ça, je me doute bien que pour toi c’est « Flo » qui pour l’instant t’obnubile.
- Tu me dis ça comme si c’était mal.

Damien repense à la conversation de la veille à la cafétéria.

- Pas du tout, juste que ça pourrait changer.
- Pffttt !! N’importe quoi.

Damien revoit le visage d’Éric et reste un petit moment songeur, avant de lâcher d’une voix à peine perceptible.

- On verra qui de nous deux a raison ou tort, quelque chose me dit qu’il va y avoir très vite du changement dans nos vies.

- Ce sont les trois gars que tu as rencontrés hier qui te font penser ça ?

Damien se secoue en reprenant le visage serein qu’il est habitué à avoir, remplaçant celui pensif qu’il tenait depuis la conversation qu’il a avec Raphaël.

- Bah !! C’est peut-être juste mon imagination qui me joue des tours, pourtant ces trois gars sont quand même assez spéciaux pour que ça me traverse l’esprit.
- Qu’est-ce qu’ils ont de si spécial ?
- Ils sont de la même trempe que toi et « Flo ».

Raphaël pense se moquer amicalement de son nouveau copain.

- Ils sont aussi beaux que nous ?…. Enfin que moi et Florian je m’entends !!
- C’est exactement ça !!

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CHAPITRE 02 bis : « Première rencontre » « Raphaël »


« Dans la chambre pendant ce temps-là. »

Florian s’étire à son tour en tapotant l’autre partie du lit, surpris qu’il n’y ait personne alors qu’il se rappelle bien s’être endormi auprès de Raphaël.

Du coup ça le réveille complètement, il se redresse alors en tendant l’oreille sur les murmures de conversation qu’il entend venant d’une autre pièce de l’appartement.

Le son lui arrive plus clair alors qu’il se concentre dessus, il écoute donc la discussion de ses deux copains principalement portée sur les liens plus qu’amicaux qu’ils aimeraient avoir.

Une chose qu’il doit bien reconnaître en donnant entièrement raison à Damien, c’est le fait que ses professeurs tout comme son psy et ses grands-parents, se sont principalement inquiétés de lui inculquer une éducation sur tout ce qui pourrait lui être utile en zappant complètement l’aspect affectif et sexuel, qu’il n’a eu l’occasion d’en expérimenter les bases que bien plus tard en compagnie de la fratrie Viala.

Florian connaît autant ses lacunes sur le sujet, que ses réticences à vouloir trop vite tenter toutes les expériences au risque d’y perdre une partie de son âme.

Un ricanement lui vient d’avoir une telle pensée pour le moins désuète, c’est d’ailleurs ce qui le décide à se lever pour rejoindre les autres.

C’est donc encore à moitié endormi, qu’il entre dans la cuisine sous les regards égrillards de Damien et de Raphaël, qui ne peuvent s’empêcher d’admirer et surtout d’envier, le sexe impressionnant de largeur et pointant haut au-dessus du nombril de leur ami.

Damien plus habitué que Raphaël est le premier à détourner son regard, pour servir la bolée de café qui seule réveillera suffisamment son meilleur ami pour qu’il émerge de son état semi-comateux.

Il pose le bol entre les deux leurs.

- Tiens !! Assieds-toi et prends ton petit-déjeuner, je vais me préparer et quand « Raphi » aura terminé de te mater la queue, il pourra peut-être en faire autant.
- Oh !!

Florian baisse les yeux en suivant le regard du grand rouquin qui en effet semble obnubilé par sa nudité, le « Oh » entendu venant de lui quand il a compris qu’il s’était fait capter.

- Tu ne l’as pas assez vue hier soir donc ??
- J’avoue que j’ai du mal à m’en rassasier, Wouah !!
- J’aimerais pouvoir en dire autant alors va falloir qu’on se la joue naturiste ! Hi ! Hi !

Damien curieux d’entendre rire, réapparaît devant eux.

- T’as dit quoi ?
- Juste qu’on va devoir vivre à poils quand on sera que tous les trois dans l’appart ! Hi ! Hi !

Damien marque la surprise, étant assez pudique en dehors des moments de forte excitation.

- C’est vrai ??
- Pourquoi y aurait-il que vous à vous rincer l’œil ?
- Si c’est juste pour ça tu n’as qu’à t’habiller alors !!

Il s’adresse à Raphaël.

- C’est toi qui lui as mis cette idée en tête ?
- Bien sûr que non… enfin… je ne pense pas !!
- Ouaih ben en attendant vous feriez mieux de vous magner le cul les gars, il est déjà presque neuf heures !!
- Oups !!

Le cri venant de Florian qui se lève d’un coup en avalant sa dernière gorgée de café.

- Faut que j’y go les gars !!
- Pourquoi tu as déjà un cours de prévu aussi tôt ?
- Non pas aujourd’hui, je dois me rendre à l’hôpital pour me présenter comme nouveau stagiaire.

Raphaël fait la grimace.

- On ne va pas te voir aujourd’hui alors ?
- Non désolé !!

Ils le voient détaler direction la douche en grillant de ce fait Raphaël censé être le premier, Damien s’en amuse en comprenant son désarroi.

- Tu n’as qu’à venir avec moi prendre ta douche, il vaut mieux que tu lene mettes pas encore plus à la bourre en le rejoignant.
- Pourquoi donc ?
- Parce que je le connais trop bien et que ça finirait immanquablement par une petite séance de branlette qui le mettra encore plus en retard.

Raphaël amusé par le prétexte.

- Alors que nous deux ??

- Il nous reste quasiment une heure pour nous préparer ! Hi ! Hi ! En plus le campus est à deux pas d’ici.
- Serait-ce une proposition pour une petite séance du même genre que celle que je devais à tout prix éviter ?
- Pourquoi pas si ça te dit ! Hi ! Hi !

Les deux compères terminent à une vitesse éclair de ranger les couverts, se dirigeant ensuite vers la chambre de Damien pour entrer dans la salle de bains privative.

Un sourire aussi complice qu’excité et voilà que les quelques vêtements de nuit qu’ils portaient se retrouvent aux quatre coins de la pièce, les laissant nus et déjà dans un état de raideur manifeste, à se diriger vers la grande douche italienne prenant la moitié de la salle de bains.

Raphaël peut admirer alors la plastique avantageuse de son nouveau copain alors que ce dernier ne se prive pas pour le détailler des pieds à la tête, sans plus de gêne maintenant qu’il sait comment va se terminer le prochain quart d’heure.

Raphaël malgré tout reste visiblement le moins hésitant des deux en prenant le premier sa hampe distendue pour lui donner les premières secousses, bientôt suivi par Damien qui l’étonne en venant tout contre lui pour avoir un minimum de contact.

C’est donc debout côte à côte qu’ils prennent du bon temps, la main de Damien venant enserrer amicalement la taille de Raphaël qui bizarrement semble trouver ça normal, puisqu’il n’a pas même un sursaut de surprise à ce contact pouvant être vu comme assez intime dans un moment pareil.

Visiblement le fait de toucher son ami amène Damien très rapidement au point de non-retour, avertissant Raphaël par les petits ahanements de plus en plus rapides qui sortent de sa gorge en même temps que monte l’orgasme de la délivrance.

Ces sons ont le don de mettre le grand rouquin dans le même état, son sexe pulsant à son tour de son envie de jouir et c’est dans un ensemble parfait qu’ils expulsent leur gourme sur la faïence de la douche, les fesses crispées par la tension des muscles tout au long de la délivrance.

Un petit coup à la porte suivit d’un rire bien connu les font rapidement revenir sur terre.

- Gardez-en pour ce soir les gars ! Hi ! Hi !



CHAPITRE 03 : « Première rencontre » « Florian »


Ils vont pour répliquer quand ils entendent la porte d’entrée claquer, ce qui du coup les arrête car il serait vain de parler dans le vide.

Une fois en bas de l’immeuble et le temps de s’orienter, prenant ensuite d’un bon pas le chemin menant à sa destination, Florian sourit comme un enfant tellement il se sent bien dans sa peau, enfin libéré du cocon familial mais surtout de pouvoir rester avec ses deux meilleurs amis.

La veille s’étant bien passée à faire connaissance avec les enseignants qui partageront leurs cours avec lui, sur les sujets où ils ont reconnu ne pas les tenir aussi bien que lui semble le faire.

Son tuteur ce jour-là lui a également fait découvrir les deux lieux principaux, où il devra dans un premier temps faire en sorte d’attirer une attention suffisante pour valider sa fonction de consultant.

Florian sait très bien qu’étant facultatifs, ses cours ne seront suivis après la fin de l’effet nouveauté lié à son jeune âge, que par ceux qu’il aura réussi à intéresser dans ces spécialisations où la recherche prend bien souvent le pas sur la pratique beaucoup plus rémunératrice.

Il stresse un peu de devoir se mettre en première ligne, surtout face à des étudiants qui pour la plupart sont largement plus âgés que lui.

C’est donc ce genre de pensées, qui l’emmène jusque devant la porte principale de l’hôpital sans qu’il ne se rende vraiment compte du trajet.

La vitre lui renvoie son reflet qui comme à chaque fois le fait sourire, sachant très bien quelle est la première pensée venant à l’esprit de ceux qui le voient pour la première fois.

Il n’en a cure et en joue même sans vergogne, ayant depuis longtemps remarqué qu’il s’en sortait toujours au mieux de situations pouvant pour d’autres être délicates et ce justement grâce à son physique de poulbot.

Un œil assuré lancé vers le bureau d’accueil lui amène une grimace des plus comique, les deux femmes se tenant assises derrière n’ayant pas dû aller aux toilettes depuis plusieurs jours à voir les traits loin d’être accueillant de leur visage.

Il s’avance donc après un soupir d’exaspération, d’avoir encore à devoir convaincre ces deux cerbères de la raison pour laquelle il se présente à elles.

La plus jeune le repère la première, son œil s’allume d’un éclat d’intérêt amusé devant le loustic qui s’approche ingénument de son comptoir.

- Bonjour !
- Bonjour madame !
- Puis-je vous aider ?
- S’il vous plaît oui, je suis convoqué pour prendre mon poste d’assistant chirurgien.

L’autre femme en l’entendant se tourne vers lui en ouvrant grand les yeux tout d’abord de surprise, pour rapidement devenir comme deux mitrailleuses devant ce gamin ne manquant assurément pas de culot.

Elle s’adresse à sa collègue plus jeune d’une voix d’adjudant, visiblement mécontente que cette dernière ne l’ait pas déjà renvoyé dans les jupes de sa mère mais pensant plutôt qu’elle s’est laissé prendre par son physique.

- Un problème avec ce garçon ?

Puis s’adressant à Florian.

- Tu n’as donc rien de mieux à faire que de venir plaisanter ? Aller oust gamin !! J’appelle le service de sécurité sinon !!
- Mais enfin qu’est-ce que j’ai dit de mal pour que vous vous énerviez comme ça après moi ?
- J’ai bien entendu ce que tu as dit à ma collègue, crois-tu réellement que ce genre de poste soit donné à des gamins encore mineurs ?
- Pourtant c’est bien le cas, alors si vous vouliez bien appeler un responsable au lieu de me fusiller du regard ?

C’est une main de la plus jeune posée sur l’épaule de la plus âgée en lui parlant d’une voix tranquille, qui calme quelque peu les choses.

- C’est facile à vérifier, j’appelle René !

Elle se tourne ensuite vers le jeune rouquin qui la fixe de ses grands yeux verts qui lui dévorent le visage, ne pouvant réprimer les battements de son cœur qui déjà l’incitent à plus de gentillesse envers lui.

- Tu peux aller t’asseoir en attendant qu’il arrive, je pense que ce ne sera pas long.
- Entendu, merci !

Florian va pour le faire quand un mouvement de foule accroche son attention, plusieurs hommes en blouses blanches soutiennent un couple de personnes âgées.

La curiosité étant ce qu’elle est, il se dirige vers eux alors que les deux vieillards sont maintenant assis dans la salle d’attente, encadrés par deux des infirmiers alors qu’il entend les deux autres dire qu’ils retournent attendre dans les ambulances.

Le couple d’octogénaires s’aperçoit de sa présence et c’est la femme qui la première lui envoie un sourire tout en douceur qui rappelle à Florian celui de sa grand-mère.

Il se sent alors attiré par eux et c’est avec son naturel qui est et sera toujours sa marque de fabrique, qu’il s’en approche encore plus, tout en cherchant les signes qui lui donneront la cause de leur présence ici.

Son oreille perçoit le décalage dans les battements de cœur de l’homme, un rapide coup d’œil sur ses ongles, ses yeux et déjà un premier diagnostic lui vient.

Florian fronce le front soudainement devenu soucieux, son attention part ensuite vers la femme qui montre les mêmes symptômes et qui cette fois ne lui laisse plus aucun doute sur la cause qui les a amenés ici.

Les deux infirmiers le voient s’agenouiller devant les deux vieillards en leur parlant d’une voix amicale.

- Vous les avez amenés pourquoi, si je puis me permettre de poser la question ?
- Un coup de téléphone de leur médecin traitant, nous n’en savons pas plus à part qu’il fallait faire le plus rapidement possible.

Le second infirmier prend la parole à son tour.

- Il pense que ce serait un empoisonnement alimentaire.

Florian sort son petit et inséparable carnet, laissant quelques notes sur une page qu’il déchire ensuite pour la tendre au dernier des deux hommes qui lui a parlé.

- Tenez !! Vous donnerez ça au médecin qui va les prendre en charge, ça l’aidera à ne pas perdre de temps !!

Il se tourne ensuite vers le couple qui ne le quitte pas des yeux.

- Évitez d’aller en forêt pour ramasser des champignons, ou alors faites vérifier votre vue !! Ne vous inquiétez pas, vous allez vite vous remettre.

Florian après un dernier sourire pour les rassurer tous les deux, retourne s’asseoir à la place qui lui avait été indiquée, entendant avec un sourire amusé la réflexion du grand-père s’adressant aussi bien à son épouse qu’aux deux hommes qui les accompagnent.

- Comment ce jeune homme pouvait-il savoir que j’étais parti aux champignons toute la journée d’hier ?
- En tout cas depuis le temps que je te dis que ta vue n’est plus ce qu’elle a été !!

Les deux infirmiers se regardent en se retournant quasi simultanément vers le petit rouquin qui attend maintenant sagement assis sur sa chaise.

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CHAPITRE 04 : « Première rencontre » « Florian »


Celui qui tient la page de carnet ne peut s’empêcher de lire ce qui y est écrit, la mettant ensuite sous le nez de son collègue qui après l’avoir lu à son tour, lui jette un regard incrédule.

Ils reviennent rapidement à la réalité quand ils entendent le nom du couple avec le numéro de la salle où ils doivent les emmener, s’empressant de les y conduire sans perdre plus de temps.

***/***

« Quelques minutes plus tard. »

Florian est toujours sur sa chaise à attendre patiemment que quelqu’un s’occupe de lui, quand il voit réapparaître les deux infirmiers accompagnés cette fois d’une autre personne également en blouse blanche.

Les regards se portent tout de suite sur lui alors qu’un des deux hommes le montre du doigt au troisième, ce dernier tenant en main la page du carnet en s’avançant vers lui avec curiosité.

- Cette note vient de vous d’après ces deux infirmiers, est-ce exact ?
- Oui pourquoi ?
- Avant puis-je vous poser une question ?
- Vous pouvez, j’ai le temps en plus ! Hi ! Hi !
- Comment avez-vous su pour ces deux personnes âgées ?
- Il suffisait de bien regarder, ce n’était pas bien difficile à deviner.
- Si vous le dites…

Il tend la note écrite par le jeune rouquin.

- Pour cet antidote à ce poison spécifique, c’était aussi facile à deviner ??
- Une fois connue la cause, ça me paraît évident !! …Pas à vous ??

Le médecin va pour poser encore d’autres questions, quand il fixe avec plus d’attention le jeune rouquin qui ne se dépare pas de son sourire depuis qu’il lui a adressé la parole.

Ne voulant pas dire de bêtises, il s’excuse un instant pour aller interroger les deux secrétaires à l’accueil et revient ensuite avec à son tour le sourire aux lèvres, faisant signe ensuite à Florian de se lever pour le suivre.

- Pourquoi attendiez-vous depuis aussi longtemps ?
- Je pense que les filles à l’accueil ont pensé à une plaisanterie venant de ma part !!
- Vous êtes bien Florian De Bierne ?
- Oui en effet !!
- Vous auriez pu commencer par là en vous présentant !!

Le médecin surprend la moue amusée du jeune rouquin.

- C’était plus amusant comme ça pas vrai ?
- Oui ! Hi ! Hi !

***/***

« Faculté de médecine. »

Yuan surveille la porte d’entrée depuis que cette dernière est ouverte, attendant de revoir le petit rouquin dans le but de lui remonter les bretelles pour le lapin qu’il lui a posé hier midi.

Un petit attroupement de groupies se fait comme la veille, autour du mannequin bien connu d’elles d’une certaine marque de luxe, le faisant sourire en repensant à la conversation où il a appris que ce même mannequin était le kif secret d’Éric.

D’ailleurs il aperçoit ce dernier s’approcher de son nouveau pote Damien en lui montrant Raphaël du doigt, visiblement satisfait du mouvement de tête lui confirmant son accord sur ce qu’il était venu lui demander.

La sonnerie retentit, faisant se diriger les étudiants vers leurs différents cours et ce faisant, permettre à Yuan de satisfaire sa curiosité auprès d’Éric.

- On les voit à midi ? J’ai vu que Damien te faisait signe que oui !!
- Pour Raphaël ça ne pose pas de problème apparemment, sauf que Florian ne sera pas là aujourd’hui.
- Pourquoi donc ?
- Il ne serait là qu’à mi-temps d’après ce que j’en ai compris.

Yuan a alors une grimace qui suffit à elle-même pour qu’Éric comprenne que sa brève rencontre avec Florian l’avait marqué plus qu’il le pensait en en entendant parler la veille.

Il va pour lui en faire la remarque quand il aperçoit Thomas qui sitôt qu’il les a repérés, vient vers eux visiblement troublé par quelque chose.

Il ne laisse pas le temps à son copain lui de poser la question qu’il aborde de suite le sujet.

- C’est bien le Raphaël dont vous me parliez hier, le grand rouquin dehors ?
- Oui pourquoi ?
- Je viens de le voir de près et je comprends mieux pourquoi tu le kiffes !!
- Eh… toi !! Ne va pas me le souffler, je l’ai vu le premier !!
- Hum !! Qui sait !! Maintenant il y a déjà une sacrée file d’attente qui souhaite sans doute la même chose que nous.

Yuan les regarde, visiblement amusé.

- C’est donc bien les mecs qui vous intéressent, ne me dites pas le contraire après ce que je viens d’entendre à l’instant ! Hi ! Hi !

Thomas le fixe quelques secondes, son visage souriant malgré tout, marque bien l’effet de surprise des paroles de son copain.

- Tu dois avoir des problèmes de mémoire ma parole, comme si nous te l’avions caché ??

Éric pose la main sur l’épaule de Yuan qui reste figé les yeux dans ceux de Thomas, comprenant depuis la rentrée ce que son ami trouvait au jeune asiatique qui ne l’avait pas marqué plus que ça l’année passée.

Il comprend alors l’attirance qu’ont les deux garçons l’un envers l’autre, sentant une pointe de jalousie lui transpercer le cœur le temps d’un bref instant.

Sa bonne humeur revient très vite avec l’image de Raphaël lui venant à l’esprit.

- Ne va pas nous dire que tu n’avais pas écouté ce jour-là, ou encore pire que tu n’avais pas remarqué que Thomas te kiffait grave ??
- C’est vrai ??
- Tu as qu’à lui poser la question !! J’avoue que je me suis longtemps demandé ce qu’il te trouvait, je viens juste d’en avoir la réponse depuis que ton eczéma n’est plus apparent.

Un regard courroucé de Thomas le fait taire immédiatement, en comprenant ce que ses paroles peuvent être blessantes sans pourtant que ce soit son intention.

- Excuse-moi, ce n’est pas ce que je voulais dire.
- T’inquiète !! Je sais bien que tu as raison, c’est pour cette raison que je n’espère rien de personne et que je suis déjà reconnaissant à vous deux d’être devenus des amis, je ne demande rien de plus.
- Pourquoi tu dis ça ?
- Parce que ce qui n’est pas apparent aujourd’hui le sera demain et que partout ailleurs c’est pareil, voire pire à certains endroits !! Alors comment imaginer avoir quelqu’un pour une relation sentimentale, la seule vue de certaines parties de mon corps le ou la ferait fuir immédiatement.

Thomas sent son estomac se serrer, comprenant bien le trouble de son copain.

- Tu exagères !! Je ne te vois pas du tout comme ça et puis les avancées de la médecine vont très vite trouver ce qui cloche, il ne reste plus tant que ça de découvertes à faire pour éradiquer définitivement les quelques maladies orphelines restant encore sans traitements.

CHAPITRE 05 : « Première rencontre » « Raphaël »


L’image une fois encore se brouille le temps de mettre en avant une nouvelle scène, les trois garçons se retrouvant à une table de la cafétéria durant le déjeuner.

Éric est celui des trois qui a une vue directe sur le carrousel de l’entrée, où la file d’attente commence à être des plus conséquentes.

Il aperçoit donc le premier la chevelure rousse de Raphaël, facilement reconnaissable et suivie de près par celle de Damien, les deux garçons discutant joyeusement en avançant au pas avec leur plateau à la main.

- Les voilà !!

Thomas tourne la tête dans la direction indiquée, suivit de Yuan qui pousse un soupir appréciateur.

- Pffttt !! C’est vrai qu’il attire l’attention le rouquin !!
- Je veux, oui !!

Éric voit bien le sourire en mode foutage de gueule de ses deux copains.

- Quoi ?? Vous savez que je le kiffe, alors n’essayez même pas de me le souffler ! C’est bien compris ?
- Cinq sur cinq, de toute façon j’en ai déjà un autre en vue de rouquin alors je te le laisse celui-là ! Hi ! Hi ! Sauf si bien sûr c’est lui qui me fait du rentre-dedans ??

Éric observe Yuan qui vient de parler, une pointe de jalousie le prend en comprenant que lui aussi a tous les atouts pour plaire.

- Tu n’en as pas assez avec « Thom » ?
- Comment ça pas assez ?

Éric passe d’un visage de ses amis à l’autre, en voyant bien la surprise que ces dernières paroles leur ont amené et c’est Thomas qui le premier le reprend, voulant dissiper le malentendu.

- Yuan est un ami, je ne dis pas qu’il ne me plaît pas mais pour l’instant nous ne sommes que des amis !!
- Pour l’instant ?
- Oui et rien ne dit que ça changera, même si rien ne dit le contraire non plus !! Pour être honnête j’avoue y avoir pensé mais quelque chose en moi me dit d’attendre !!

Yuan opine de la tête, les explications de Thomas correspondant étrangement à son propre ressenti et ce sentiment lui est venu depuis la rentrée, depuis sa rencontre avec le petit rouquin en convient-il honnêtement.

- C’est drôle je ressens la même chose !!

***/***

Pendant ce temps-là, Damien et Raphaël passent le service des cuisines et vont badger le coût du repas, Damien cherchant du regard les Aixois qui normalement doivent les attendre.

Il reconnaît Éric, Yuan et Thomas, bugant une fois de plus sur le grand blond qui ressemble tant à celui qu’il aimerait tellement compter parmi ses amis proches.

Un sourire vers lui pour lui montrer qu’il l’a vu, suivi d’un coup de coude à Raphaël pour qu’il le suive.

- Ils sont là-bas, viens !!

Le grand rouquin prend un air contrarié, pas vraiment partant pour déjeuner avec des inconnus qui de plus le sont quasiment autant pour Damien.

Il suit son copain en traînant manifestement les pieds, jusqu’à ce que son regard accroche la table vers laquelle ils se dirigent.

Les trois visages tournés vers eux lui amenant une subite vague de chaleur aux joues, ses yeux se fixant au départ sur un grand blond magnifique avant de dévier sur un grand brun qui le fixe avec une intensité peu commune.

Raphaël n’est pas un garçon qui se considère comme timide, pourtant ce regard braqué sur lui, lui amène cette sensation qui lui crispe l’estomac en l’arrêtant presque dans sa marche.

Éric se lève d’un bond pour amener une chaise à Damien en s’arrangeant pour que ce dernier s’asseye du côté de Thomas, en prenant ensuite une autre qu’il place près de lui en faisant signe à Raphaël de venir s’y asseoir.

Thomas et Yuan observent son petit manège avec un sourire en coin qui veut tout dire sur ce qu’ils en pensent, la précipitation de leur copain n’étant pas et de loin des plus discrètes sur ses intentions.

C’est donc Thomas avec son sourire à faire fondre les glaciers, qui accueille les deux arrivants.

- Du coup vous n’avez pas trop le choix des places ! Hi ! Hi !

Damien sourit en jetant un œil sur son ami qui semble hypnotisé dans le regard d’Éric.

- Mon avis que de toute façon il se serait assis là ! Hi ! Hi !

Yuan passe sa main entre les deux visages qui ne cillent même pas.

- Ça aurait été dommage de ne pas les faire se rencontrer ces deux-là, regardez-les !!

Éric tout comme le rouquin se rendent compte du foutage de gueule les concernant, ils sortent de leur semi-torpeur pour ne pas leur donner plus de grain à moudre sur leur dos.

Les présentations sont alors faites, chacun donnant en quelques mots quelques renseignements sur où ils habitent et ce qui les a fait se rencontrer, plus le pourquoi de ce rendez-vous.

C’est Raphaël qui étonne tout le monde en se tournant de nouveau vers Éric.

- C’était donc toi le gars à la fenêtre en face de chez « Flo » ?
- Que… Comment… Tu… !!
- J’éprouvais cette sensation d’être observé et j’avais repéré une ombre derrière les rideaux de la maison d’en face, pourquoi ne pas être plutôt venu nous voir ?
- En fait je ne suis pas ce qu’on peut appeler intime avec le fils De Bierne, ça ne l’aurait pas fait tu comprends ?
- Je comprends surtout que le destin voulait qu’on se rencontre, sinon comment expliques-tu qu’on soit là à discuter si loin de chez nous.

Damien les écoute d’une oreille en observant Thomas du coin de l’œil, la ressemblance bluffante avec son cousin Mathis lui rappelle le deal qu’ils ont tous les deux.

- Du coup c’est à toi de tenir ta promesse, je vous ai ramené « Raphi » et toi tu m’as promis de me faire rencontrer ton cousin.
- Pas de soucis !! Je vais lui en parler et je pense que lui aussi sera content de te voir la prochaine fois que tu viens à Aix, surtout maintenant qu’il saura ce que tu penses de lui.

Damien sent ses joues prendre feu, faisant sourire Thomas qui comprend bien la gêne que ses dernières paroles lui ont amenée.

- T’inquiète, je prendrais des gants pour lui en parler, à vous de voir ensuite comment vous voyez l’avenir !!

Yuan du coup amène sa contribution dans la conversation en prenant ses envies en compte.

- Florian vous a dit quand il revient ?

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CHAPITRE 06 : « Première rencontre » « Florian »


« Salle d’attente des urgences, au même moment. »

René est debout à observer la grande salle qui, pour une fois, semble quasiment vide, le personnel en ressentant l’effet par une tranquillité d’esprit malheureusement trop rare.

Il repense à cette matinée passée avec ce garçon peu commun, la présentation avec le directeur du centre hospitalier qui semblait pour sa part en connaître suffisamment sur son compte pour ne pas marquer l’étonnement quand il lui a narré cette histoire d’empoisonnement.

La conversation lui revient alors à l’esprit.

- Pourquoi croyez-vous que nous ayons autant insisté pour qu’il partage son temps entre nous et la faculté ?
- Ah !! Parce que la demande vient de nous ? Première nouvelle !
- Vous comprendrez vite les raisons qui nous ont motivés, surtout après avoir passé quelque temps avec cet énergumène à l’intelligence hors norme.
- Vous allez l’affecter dans mon service ?
- Hum !! J’y pense… mais je ne suis pas sûr que cela satisfasse tout le monde après quelque temps passé parmi nous. En attendant gardez-le avec vous aujourd’hui, n’hésitez pas à le tester en lui présentant les cas les plus désespérés qui séjournent chez nous en ce moment.
- Qu’attendez-vous de lui exactement ?

Le directeur réfléchit un moment avant de soupirer en donnant sa réponse.

- J’ai entendu et lu sur ce garçon des choses qui demandent à être vérifiées, ce matin il a révélé une facette de lui qui démontre ses connaissances mais aussi un formidable sens de l’observation, continuons dans ce sens aujourd’hui pour avaliser l’idée que nous nous en faisons déjà.
- Bien monsieur !!

Un mouvement qu’il capte du coin de l’œil le renvoie au présent, reconnaissant le petit rouquin revenant de déjeuner se dirigeant vers lui.

- Comment as-tu trouvé le service de la cafétéria ?

La grimace des plus explicites le fait sourire.

- Tu comprends maintenant pourquoi j’amène mes sandwichs ! Hi ! Hi !
- Le cuistot doit avoir des actions avec la morgue de la région, comment requinquer un malade avec ce qu’il leur sert !!

René préfère botter en touche d’une discussion qu’il a trop de fois eue et qui de toute façon n’aide en rien à l’amélioration des choses.

- Bien !! J’aimerais que tu m’assistes pour l’après-midi à ma visite aux malades, tu me donneras discrètement tes observations si quelque chose te surprend par rapport aux traitements ou aux diagnostics rendus.

René n’attend pas de réponse qu’il part déjà d’un bon pas en direction des chambres, retrouvant son staff d’infirmiers et d’internes, qui l’attendaient dans le couloir là où il commence toujours habituellement ses visites.

Un petit signe de bienvenue suivi d’une présentation rapide du petit rouquin, qui sans même s’en rendre compte amène déjà le sourire sur les lèvres de l’équipe devant son look pour le moins inhabituel pour ce genre de lieu.

La première porte s’ouvre sur une chambre à deux lits, où deux hommes d’âges mûrs cessent leur conversation pour tourner leur regard vers les nouveaux arrivants.

L’après-midi passe ainsi de chambre en chambre sans de véritables problèmes rencontrés, jusqu’à ce qu’ils arrivent dans une énième chambre double où deux jeunes filles étrangement calmes sont allongées.

Florian suit le staff qui s’approche d’un des deux lits, quand un son lui parvient de l’autre lit qui l’amène aussitôt au chevet de la malade à tendre l’oreille et à lui prendre le pouls.

René s’aperçoit enfin de l’intérêt du jeune rouquin pour la deuxième patiente, alors que jusqu’à maintenant il suivait le reste de l’équipe.

- Quelque chose à dire sur cette jeune fille ?
- Je crois qu’elle va faire une fausse couche, le pouls du bébé est haché, inégal et beaucoup trop faible.

René s’empresse de prendre la fiche de la patiente, celle-ci n’étant pas hospitalisée du fait de sa grossesse mais d’une bactérie affaiblissant sa respiration.

- Comment ça enceinte ?? Ce n’est pas indiqué sur sa fiche !!
- Pourtant elle l’est bien.
- Tu en es arrivé à cette conclusion comment ??
- Son pouls indique clairement deux pulsations différentes, mais…

Il lui prend des mains la fiche pour vérifier la posologie du traitement, il fronce alors les sourcils en tapotant sur un médicament prescrit.

-… Il faut absolument cesser ce traitement, il a des particularités abortives reconnues !!
- Comment une telle erreur a-t-elle pu arriver.
- Ce problème peut attendre, il faut contrecarrer l’effet de cette médication rapidement !! C’est déjà limite pour le fœtus !!

Ils le voient tous sortir un petit carnet avec un crayon, notant dessus rapidement quelques mots puis le tendant à l’un des deux internes en le détachant de la souche d’un geste sec.

- Il lui faut un lavage d’estomac et lui nettoyer le sang avec ce produit ajouté à son « goutte à goutte » !!

L’interne prend le papier en le tendant à son chef de service, qui y jette un bref coup d’œil en lui faisant signe ensuite qu’il a son accord pour qu’il suive les instructions.

Il s’approche à son tour de la jeune fille pour lui prendre le pouls, n’y trouvant rien que ce qu’il est habitué à percevoir et cette histoire de double pulsation le fait se tourner vers le petit rouquin, qui termine d’ausculter la patiente.

- C’est quoi cette histoire de double pouls ?
- Hein !! Ah ça !! Vous autres occidentaux ne pratiquez pas la médecine en tenant compte des expériences du passé, vous vous servez exclusivement des dernières découvertes que ce soit médicamenteuses ou électroniques, ce qui fait que certaines méthodes éprouvées ne sont plus connues et donc que la sensibilité nécessaire à les pratiquer, n’est plus inscrit dans les critères principaux pour l’obtention d’un doctorat. Pourtant il fut une époque où les médecins qu’on appelait alors apothicaires, n’avaient que ces perceptions pour donner un diagnostic fiable sur l’état de santé de leurs patients.

Voyant qu’il captive son auditoire par ses explications, Florian sourit en remerciement de l’intérêt qu’ils lui portent et qui du coup l’invite à continuer jusqu’au retour de l’interne.

- Saviez-vous que les médecins royaux du temps des empereurs orientaux, étaient capables à la simple mesure du pouls de diagnostiquer tout un tas de maladies et d’infections, allant jusqu’à prédire le temps de vie qu’il restait au patient. Ils étaient au sein du palais aussi précieux que la famille impériale, du fait de la rareté de trouver des personnes aussi douées.

René hoche la tête en se rappelant vaguement avoir eu cette information à une époque où il s’intéressait à la médecine asiatique.

- Et donc tu aurais cette sensibilité à ressentir de telles choses ?
- Il semblerait en effet, pourquoi ?
- Avoue que nous pouvons en être fortement étonnés, nous allons faire des examens plus conventionnels sur cette jeune fille pour avaliser ton diagnostic. J’ai validé ta prescription parce qu’elle n’a aucun impact sur la maladie en traitement et que le médicament de substitution est l’un de ceux que nous prescrivons également.
- La personne qui lui a fait prendre ce traitement aurait dû ne prendre aucun risque, pourquoi lui avoir donné cette molécule alors que d’autres moins agressives existent.

René se retrouve gêné de répondre à cette question qu’il a également posée en son temps et dont la réponse purement financière, l’avait à l’époque mis dans un état de forte colère sur les lobbyings et leur mainmise au détriment des finances publiques, mais aussi parfois de l’intérêt du malade.

CHAPITRE 07 : « Première rencontre » « Raphaël »


Comme cela arrive à chaque changement de scène, un léger flou vient gommer celle qu’ils visionnent pour les amener dans l’appartement de Florian un peu plus tard dans la soirée.

Le dîner est vite avalé, vaisselle faite et rangée, quand ils se retrouvent tous les trois sur le canapé du salon pour se raconter chacun sa journée.

Les papotages vont bon train jusqu’à ce que Raphaël aborde le sujet d’Éric qu’il a rencontré pour de bon au déjeuner, faisant bien sourire Florian qui maintenant comprend mieux les œillades en douce de son copain vers la maison des voisins de ses grands-parents.

- En fait tu l’avais déjà dans le collimateur depuis quelque temps, pas vrai ?
- J’avoue que… mais le pire c’est que lui faisait pareil ! Hi ! Hi !

Damien montre aux mouvements de sa tête, qu’il avait lui aussi remarqué à l’occasion des mouvements venant d’une des chambres d’en face.

- C’est vrai, je suis témoin qu’il nous épiait pour avoir vu plus d’une fois les rideaux bouger !! Maintenant c’est quand même un sacré coup du sort que vous ayez déjà l’envie d’aller plus loin, comme moi avec Mathis en fait !!

Il tourne la tête vers le petit rouquin qui les écoute en se marrant tout seul.

- Rigole tant que tu veux, en attendant c’est bien ce qu’il s’est produit !!! Manquerait plus que toi aussi tu te fasses avoir… je ne sais pas moi… avec le beau Thomas peut-être.

Raphaël en entendant parler de Thomas y va à son tour de son commentaire, l’image du grand blond lui restant dans la tête depuis sa rencontre.

- En plus j’ai rarement vu un mec aussi canon que ce gars !! Wouah !! Une vraie bombe !! Remarque que ton Yuan n’est pas mal non plus dans le genre !!
- Mon Yuan ??

Damien observe son meilleur ami, trouvant bizarre sa réaction montrant l’incrédulité aux paroles de Raphaël.

- À l’entendre c’est ce que j’en avais retenu pourtant, ou alors il se fait un film !!
- Je reconnais qu’il me plaît beaucoup mais de là à dire « mon Yuan », il y a encore de l’eau à passer sous le pont !! Vous allez vite en besogne les gars, je ne l’ai vu qu’une fois en plus !!
- Je note quand même que tu n’as pas tout nié en bloc !! Pour en revenir à Thomas, je ne peux qu’être d’accord avec « Raphi » puisque Mathis lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Tu dois bien te rappeler de lui quand même, apparemment il est toujours fourré chez Éric, alors ça serait bien le diable que tu ne l’aies jamais remarqué, surtout avec l’aura qu’il dégage au naturel.
- Je me rappelle de lui mais pas de l’avoir croisé récemment, l’occasion ne s’est juste pas présentée et c’est normal, puisqu’il a quelques années de plus que moi il me semble.

Florian se lève d’un bond pour prendre chacun de ses deux copains par le lobe d’une oreille en tirant vers le bas.

- Aïe !!
- Au fait vous deux !! Pourquoi j’ai la nette impression que vous voulez que je me mette avec un mec plutôt qu’avec une fille ? Ce n’est pas parce que mes deux meilleurs potes sont « pd » comme des phoques que je dois l’être également !!
- Hum !!

Il lâche leur oreille en faisant un pas en arrière, posant ses deux poings sur les hanches en les fixant avec intensité.

- C’est quoi ce « hum » ?
- Hum !!
- C’est par la queue que je vais vous prendre pour vous faire parler !!

Raphaël se lève à son tour pour venir se coller contre son petit rouquin qui le fait décidément craquer quelles que soient ses postures, surtout celle comme en ce moment où la moue faussement outragée le rend encore plus désirable.

Il ressent le frémissement qu’occasionne son contact volontaire d'avec son copain, accentuant son geste sans qu’il y ait mouvement de retrait quelconque venant de Florian.

- Vas-y si tu veux, je suis sûr que ça répondra au « hum » de doute sur ta préférence du sexe opposé !!
- Voyons voir ça alors !!

Florian joint le geste à la parole, sa main entrant en contact avec la braguette de Raphaël et découvrant le barreau déjà bien raide se tenant à l’intérieur.

Bien sûr de sentir la bandaison de son ami lui amène la sienne qui se remarque de suite, amenant un rictus amusé sur le visage des deux autres compères qui n’ont rien raté du spectacle.

Damien est quand même un peu surpris du geste de Raphaël avec en réplique celui de Florian que lui-même ne se serait jamais permis de faire, du moins pas dans cette situation où il comprend bien que ce n’était pas fortuit de sa part mais bien avec la pensée de faire évoluer un peu plus vite les choses, au risque de se faire renvoyer dans ses quinze mètres.

Heureusement il n’en est rien, quoique Damien connaissant bien Florian peut y lire l’hésitation de se laisser entraîner à aller plus loin ou d’arrêter là ce qui manifestement entraînerait un changement radical dans leur relation à tous les deux.

Il connaît aussi l’importance de Raphaël pour Florian, tout comme son insistance pour qu’il vienne vivre avec eux et partage son lit avec lui.

Damien pense tout de suite à Yuan qui perturberait suffisamment son ami pour qu’il hésite entre les deux, remettant en cause ses pensées précédentes.

Pourtant il a bien cru à un moment que Yuan et Thomas, avaient une façon des plus expressives à se regarder, tout comme il doit bien le reconnaître cette alchimie qu’il a perçue entre Raphaël et Éric, craignant du coup que Florian s’en retrouve le dindon de la farce.

Alors qu’il en est à chercher les appétences entre les garçons formant la petite bande qu’il commence à voir se dessiner, Raphaël quant à lui ne reste pas inactif et sa main qui tout d’abord n’était là que pour montrer l’intérêt de Florian pour les garçons, se fait maintenant beaucoup plus cajoleuse au point où celle de Florian vient la lui bloquer avec douceur mais fermeté.

- Ne brûle pas les étapes tu veux bien ?
- Excuse-moi « Flo », je…
- Ne prends pas mal mes paroles surtout et ne va pas croire que je te rejette non plus, juste que c’est comme je viens de te dire !! J’ai besoin de temps avant de faire des choses qui ne seront plus vues comme un jeu entre ados en soif de découvertes.
- C’est moi qui veux aller trop vite, en plus tu as raison !! Je viens juste de te faire des aveux sur Éric et me voilà à te faire du rentre-dedans, je ne sais pas ce que tu vas finir par penser de moi après ça !!

Florian hésite visiblement, ne sachant que répondre alors qu’il connaît parfaitement l’envie qu’il a de ce garçon qui le fait craquer dès qu’il est près de lui.

Pourtant quelque chose lui dit que ce n’est pas encore le bon moment, une sorte d’instinct qui le pousse à attendre il ne sait trop quoi mais qui le bloque dans ses envies d’exprimer ses sentiments, du moins pour l’instant.

- Ne te fais pas de mouron pour ça, les choses se feront quand il sera temps et puis ce n’est pas non plus comme si nous nous comportions comme des moines, quoique je me demande bien ce qu’ils peuvent bien faire quand ils sont entre eux ! Hi ! Hi !

Damien s’excite à son tour, en comprenant qu’il ne va plus se passer bien longtemps avant que pantalons et boxers, ne tombent pour un astiquage en règle avec finition crémeuse.

- On se mate juste ou on met un film de boule pour motiver encore plus ?

[laurentdu51100]

CHAPITRE 08 : « Première rencontre » « Thomas »


Un bruit de gorge marquant la déception se fait alors entendre juste au moment où une nouvelle fois la scène se floute pour marquer le changement. Ils se retrouvent alors dans le studio partagé par Thomas et Éric, ces derniers tranquillement installés à faire également le point de la journée.

C’est le grand blond qui le premier aborde le sujet qui semble le préoccuper, celui des sentiments qui commencent à se former entre eux et qui quelque part lui laisse un étrange goût amer en bouche, cherchant ce qui peut bien le troubler à ce point alors qu’il n’y a encore rien de figé.

- Cette rentrée va amener son lot de changement, tu ne crois pas ?
- De quoi tu parles ?
- Des rapports que nous aurons avec nos nouvelles connaissances !!
- Pas si nouvelles que ça pourtant, sauf que jusque-là nous ne nous y intéressions pas plus que ça et puis Yuan était déjà là l’année passée, alors je parlerais plutôt de concours de circonstances ou d’un drôle de destin qui semble nous rapprocher tout d’un coup.

Éric dévisage son copain en cherchant ce qui lui a fait commencer cette conversation.

- Pourquoi ? Raphaël te plaît aussi ou alors c’est Damien ?
- Oui et non en fait !!
- Comment ça, explique-toi ?
- J’avoue que Raphaël ne me laisse pas indifférent… tout comme Yuan d’ailleurs, en plus tu as vu comment il est canon quand il a la peau saine !!
- Hum !! J’avoue que… mais à t’entendre on dirait bien qu’il y a autre chose : je suis ton meilleur ami alors tu peux tout me dire, tu sais bien que ça restera entre nous !

Thomas cherche visiblement à le comprendre lui-même sans pour autant trouver la réponse, ce qui a le don de l’énerver et que voit bien Éric qui le connaît comme sa poche.

- C’est Damien alors ?
- Bien sûr que non voyons !!
- Comment ça ?? Il n’y a rien à jeter non plus avec lui il me semble, même s’il fait un peu plus gamin que les autres.
- Ce n’est pas ce que je voulais dire, il est déjà obnubilé par mon cousin et je respecte ses sentiments, de plus je ne ressens pas d’attirance, physique je m’entends, avec lui mais c’est vrai qu’il fait jeune alors ce serait plus un petit frère qu’autre chose, tu comprends ?
- Je pense pareil c’est marrant ! Hi ! Hi ! Du coup il ne t’en reste plus qu’un mais au souvenir que j’en ai, celui-là fait aussi gamin que Damien, voire pire !!

Un silence s’instaure qui dure quelques longues minutes, avant qu’Éric ne le rompe en fixant son copain avec sérieux.

- Il ne devrait pas pourtant !!

Thomas complètement à l’ouest, lève les yeux sur son pote avec toute l’incompréhension qu’il ressent marquant ses traits.

- Pardon ?
- Je pensais à Florian, peut-être que je fais erreur en le traitant de gamin. Après tout il est consultant à la fac et en plus à ce que j’en ai compris il a déjà ses entrées à l’hôpital, il ne doit donc plus être aussi gamin que ça au final.
- Hum, oui !! Peut-être !!

Éric voit le sourire resplendir sur le visage du grand blond.

- J’aimerais savoir à quoi tu penses pour sourire comme ça !
- Je viens juste de me remémorer mes dernières rencontres avec Florian, enfin rencontre il faut le dire vite, plutôt les dernières fois où j’ai pu l’apercevoir suffisamment longtemps pour m’en souvenir.
- Et donc ?

Thomas cherche la phrase qui pourra le mieux faire comprendre son ressenti.

- Comment dire… j’étais comme hypnotisé, enfin pas vraiment… mais un peu quand même !!
- Houla !! Qu’est-ce que tu nous fais là camarade !!
- Mais rien !! C’est juste la seule réponse qui m’est venue.

Éric fronce les sourcils, cette histoire le surprend assez pour qu’il s’y intéresse et cherche à en savoir davantage, sentant bien que son copain même s’il n’en est pas conscient, ressent quelque chose qui pourrait facilement s’expliquer par un gros coup de cœur sur son petit rouquin de voisin.

- Je suis curieux d’être à demain maintenant ! Hi ! Hi !

Devant l’air d’incompréhension que prend Thomas, il poursuit son idée.

- Quand nous allons rencontrer Florian pour de bon, pas juste un bonjour de la main en se croisant rapidement devant chez nous.
- Et c’est ça qui te fait rire ?
- C’est surtout que mon petit doigt me dit qu’il va très certainement se passer quelque chose d’intéressant.
- Du genre ?
- Du genre qui va vite te faire comprendre pourquoi tu as eu toutes ces hésitations devant la drague à peine cachée de Yuan l’année passée et maintenant toutes tes réserves envers Raphaël et Damien.
- Je te l’ai pourtant expliqué il me semble !!
- Dans ce cas nous verrons ça demain, ce n’est pas grave de toute façon tant que nous deux ça ne change pas.

Les paroles d’Éric amènent un sourire complice à Thomas qui baisse les yeux vers le caleçon échancré de son pote, laissant apparaître une partie de sa toison pubienne et la chair rose de son sexe encore au repos.

Sa main passe alors entre le tissu et la cuisse aux poils bruns, allant saisir directement la hampe molle pour le simple plaisir de la sentir durcir entre ses doigts.

Éric en fait de même de son côté, montrant bien combien les deux copains n’éprouvent aucune espèce de gêne l’un envers l’autre et prennent plaisir à ces attouchements qui ne s’arrêteront pas là.

Il ne faut que quelques secondes pour que les deux bandaisons soient à leur paroxysme, les glands décalottés déjà suintants en attente d’une prise en main ou en bouche plus énergique pour se libérer de leur production de la journée.

Les deux amis ont déjà exploré quasiment toutes les possibilités qu’offre l’amour entre garçons, à part la sodomie tant active que passive qu’ils se réservent sans en avoir jamais parlé, pour la personne avec qui ils envisageront une liaison durable.

Si un sexe n’est jamais entré, ce n’est pas le cas pour les doigts ou d’autres objets qui leur font découvrir les prémices de ce plaisir qu’ils ne s’autorisent pas.

C’est donc en lâchant à regret la hampe de Thomas après un petit passage en mode caresse bien réceptif de ladite zone interdite, qu’Éric va chercher au fond du tiroir le dernier sex-toy qu’ils ont commandé sur internet.

Il agite sous le nez de Thomas avec un sourire carnassier le gode souple muni d’une tête à chaque extrémité.

- C’est le bon moment pour tester ce truc ! Hi ! Hi ! De parler de mecs ça m’a chauffé grave.

Les joues rouges de Thomas montrent bien à la fois son excitation, mais aussi un reste de pudeur alors qu’il descend à son tour son boxer.

***/***

- Ah non alors !! Il ne va pas nous faire le coup à chaque fois quand même !!

Lorgan sourit devant la déception visible venant de Damien à l’arrêt soudain du mémo-cube, il remarque néanmoins qu’il n’est pas le seul à avoir espéré en voir plus et il fixe maintenant Thomas avec amusement.

- Eh bien mon cochon !! Tu ne t’en es jamais vanté de celle-là !!



CHAPITRE 09 : « Première rencontre » « Thomas »


Thomas fait un clin d’œil à Lorgan en guise de réponse, alors que ses propres souvenirs commencent lentement à revenir à la surface de sa conscience.

Une larme perle d’un de ses yeux, le fait de revivre ses premiers moments lui amène une nostalgie de cette jeunesse réelle pleine de découvertes.

Bien sûr depuis il en a vécu encore et encore, tout en gardant cette jeunesse resplendissante que tous lui reconnaissent sans contestation possible.

Il voit bien les regards de ses amis portés sur lui, ceux-ci comprenant visiblement ce qu’il ressent du fait qu’il est parmi eux le seul à avoir réellement vécu toutes ces aventures.

- Excusez-moi mais tout ça me remonte des souvenirs que j’avais complètement oubliés.

Damien le prend par les épaules en le tournant de façon à lui faire face, un sourire de compréhension aux lèvres.

- Je suis sûr que ça doit te remuer de revivre tout ça !! En plus tu découvres ce que faisaient les autres, alors qu’à l’époque tu ne pouvais évidemment pas le savoir.

Thomas lui rend son sourire en s’essuyant sous les yeux avec sa manche de chemise.

- C’est si loin tout ça !!
- Vous sembliez beaucoup plus complices Éric et toi, qu’à notre époque ?
- C’est sûrement parce que j’ai rencontré Florian plus tard alors que l’histoire que tu as vécue nous liait déjà depuis notre plus jeune âge, même si nous ne sommes restés longtemps que des amis.

Lorgan avec son frère préfèrent s’éloigner en ne voulant pas jouer les curieux, alors qu’Eldarian au contraire se rapproche encore plus de ses nouveaux amis, trop content de connaître une petite part de toutes ces vies que son frère a vécues.

Sa ressemblance suffisamment frappante avec Florian trouble profondément Thomas, il comprend alors mieux les sentiments continuellement réprimés de son chéri pour Mathis.

Un soupir lui fait détacher les yeux du petit brun, sous le regard de Damien qui saisit la scène avec tout d’abord une certaine surprise pour très vite comprendre de quoi il retourne au final.

Il fait faire demi-tour à Thomas en le tenant cette fois par un bras autour de son cou et c’est d’une voix de conspirateur qu’il lui parle, en l’entraînant avec lui vers leur chambre.

- Tu ne le connaissais donc pas avant qu’on arrive ??
- Qui ça ?
- Eldarian !! Qui veux-tu d’autre ?
- C’est la première fois que je mets les pieds sur « PENN », alors non… je connaissais juste son existence. Pourquoi cette question ?
- J’ai bien vu comment tu le fixes à la moindre occasion.
- Pour être franc je pensais surtout à Florian qui a toujours eu des sentiments pour mon cousin, je comprends mieux maintenant que j’ai Eldarian en face de moi.
- Pourtant même si physiquement à part les cheveux il n’y a pas photo, pour le reste ils sont complètement différents. J’aime bien Eldarian remarque !! Je ne disais pas ça contre lui, juste qu’il est trop sérieux, sa vie doit être très rigide !!
- À ce que j’en sais c’est un maître guerrier, il a dû connaître une éducation spartiate depuis son plus jeune âge pour pouvoir atteindre un tel niveau de perfection dans les arts martiaux.

Ils continuent à discuter jusqu’à atteindre l’habitation mise à leur disposition, c’est Damien qui bloque Thomas d’une main alors que l’autre tend un doigt vers une silhouette assise près de la porte d’entrée.

- On dirait bien qu’on a de la visite, tu connais ce gars ?

Thomas laisse un instant ses yeux s’habituer à l’obscurité qui commence à étendre son ombre, un léger sursaut lui vient quand il croit reconnaître le personnage.

- Se pourrait-il qu’il fût revenu ??
- Qui ça ??
- Le gardien des âmes !!

Damien maintenant qu’ils ont repris leur marche, commence à mieux percevoir l’individu qui lui semble particulièrement jeune.

Le visage du garçon lui parle alors qu’il cherche dans sa mémoire où il aurait bien pu déjà le rencontrer, c’est à son tour de marquer la surprise quand il le voit cette fois assez nettement pour le reconnaître.

- Toshio ?

Thomas fixe Damien un bref instant avant de s’avancer jusqu’à n’être plus qu’à quelques centimètres du jeune gars, celui-ci levant à son tour son visage vers eux.

- Tu es bien celui qui vient déjà par deux fois de nous visiter ?
- C’est bien moi, mais la première fois j’ai été aussi surpris que toi.
- Comment ça surpris ?? Quelqu’un t’aurait transporté jusqu’à mon lit sans que tu en sois conscient ? Si oui pour quelles raisons ?

Le garçon sourit.

- Je ne pense pas que ce soit si simple !!
- Tu es bien le gardien des âmes ?
- Jusqu’à ce que ma mémoire me revienne, c’était en effet mon rôle sur « PENN ».

Damien quant à lui reste dans son idée que le gars avec qui Thomas parle n’est personne d’autre que Toshio, pourtant beaucoup de questions restent à régler avant qu’il en soit convaincu sans erreur possible.

- Pourquoi parais-tu si jeune si c’est bien le cas ? Tu devrais au moins avoir l’air d’un vieillard !!

Thomas ne comprend pas les raisons qui ont amené ces paroles à son ami.

- Pourquoi ? J’ai l’air d’un vieillard ?

Devant le mutisme inhabituel de Damien, le grand blond reporte son attention vers lui.

- Dis-moi plutôt à quoi tu penses, je t’ai encore entendu l’appeler Toshio tout à l’heure… tu penses réellement qu'il pourrait être le fils de Florian sur terre ??
- C’est bien le prénom qui était le mien il y a de ça bien longtemps avant que je sois séparé de mon frère, voilà seulement que ma mémoire revient en partie sur cette courte période de ma vie. C’est sans doute la raison de ma présence dans ton lit, quelque chose se prépare qui me ou plutôt « nous » concerne directement.

Thomas s’assoit près de celui qui dit se nommer Toshio, il reste silencieux à entrer toutes les données qu’il connaît sur toute cette affaire.

Ajouter à ça sa connaissance parfaite de ce qu’est Florian et la présence de Lorgan dans l’empire impérial, le jour commence alors à se faire dans les intentions de son petit rouquin.

- Je ne vois pas trente-six raisons à notre présence tout comme à notre rencontre si ce n’est la volonté de Florian de nous faire te connaître.
- Il aurait pu faire plus simple le « rouquemoute » ! Hi ! Hi !
- Hum !!

Fixant une nouvelle fois Toshio.

- Quelle était ta tâche exacte sur l’île des âmes ?
- Guider ceux qui atteignent l’ascension finale et devenir en quelque sorte la mémoire de ce qu’ils ont été.
- Je comprends, c’était donc pour ça qu’il t’a envoyé là si longtemps.
- Explique-toi !!
- Tu devais être quelqu’un qui ne se prenait pas pour n’importe qui et qui manquait d’empathie, ce que tu as vécu t'a aidé à mûrir pour maintenant mieux accepter ce que tu es en t’imprégnant de l’essence de la sagesse du peuple Elfe.
- Ce que je suis ? Qu’entends-tu par-là ? Le sais-tu seulement ?

[laurentdu51100]

CHAPITRE 10 : « Shanpaï » « Hoshio »


« Fin de journée quelque part dans le parc du campus. »

Hoshio est déjà là depuis un petit moment, à attendre ce garçon étrange qui pourtant inexplicablement lui amène une certaine sérénité en sa présence.

Depuis la fin du cours d’informatique, il retourne en boucle la brève conversation qu’ils ont eue et qui l’a suffisamment intrigué pour qu’il se retrouve là à l’attendre.

Des pas derrière son dos lui font tourner la tête dans leur direction, il aperçoit alors celui qui depuis de longues années était l’amour secret de son jumeau.

Hoshio ressent bien le coup de cœur inévitable que sa vue seule suffit à déclencher, celui-ci quoique bref montre combien la beauté du jeune Tomoya n’est pas quelque chose d’exagéré.

Une fois suffisamment proche l’un de l’autre, il sent ses poils des bras se dresser devant un sourire amical qui en rajoute une couche sur un ressenti déjà peu commun envers un garçon, parfait inconnu pour lui qui plus est.

Tomoya s’en rend bien compte devant la façon qu’à celui qu’il prend toujours pour Toshio à le fixer comme un moustique hypnotisé par les phares d’une voiture.

- T’écrase pas sur moi, je n’ai pas d’essuie-glaces ! Hi ! Hi !
- Hein !!
- Laisse tomber, c’était juste un trait d’humour !
- Ah !!
- Toujours aussi bavard à ce que je vois !!
- Oui… Euh… non !! C’est juste que tu m’as surpris alors que j’étais perdu dans mes pensées.
- J’ai entendu dire que j’étais justement celui qui y était présent depuis pas mal de temps, je me trompe peut-être remarque !! C’est juste une rumeur venant de quelques-uns de mes nouveaux amis.
- Takuma en fait partie je parie ? Il a vu la photo que je garde dans mon tiroir et en a tiré très vite les conclusions, trop vite sans doute.
- Me voilà rassuré alors !! Je t’avouerai que j’étais quelque part un peu ennuyé avec cette histoire…

Tomoya voit bien ce qu’il prend pour de la déception, semblant soudainement figer les traits du petit gars en face de lui et il s’empresse de reprendre la conversation avant que ses paroles ne le blessent inutilement dans son amour-propre.

-… Ce n’est pas que tu aies quoi que ce soit qui pourrait me rebuter, c’est juste que je n’envisageais très certainement pas une relation quelconque avec un garçon aussi bien foutu soit-il.
- Oh le menteur ! Hi ! Hi !

Hoshio tout comme Tomoya sursautent de surprise en entendant cette phrase dite avec amusement, suivie d’un rire moqueur des plus explicites.

Ils se retrouvent alors face au petit rouquin qui commence à défrayer tous les potins du campus, depuis qu’une certaine rumeur commence à se faire entendre sur sa possible filiation secrète.

Tomoya est le premier à se ressaisir du fait peut-être que c’est lui qui vient d’être traité de menteur.

- Comment ça le menteur ??

Florian prend le temps d’avancer jusqu’à eux pour n’être bientôt plus qu’à quelques centimètres du grand blond, le visage curieux de ce dernier baissé vers lui à attendre qu’il s’explique.

- Pourquoi prends-tu cet air surpris alors que tu sais parfaitement que j’ai raison en plus !!
- Ah oui !! Je t’écoute alors !! Je suis curieux d’apprendre à quel garçon je pourrais m’intéresser, de façon sentimentale je m’entends.
- Eh bien… il y a moi par exemple ! Hi ! Hi !

Tomoya en perd la parole tellement il est estomaqué par le culot du petit rouquin.

- Ça te la coupe pas vraie ?? La parole je m’entends, parce qu’il serait réellement dommage que ce soit autre chose !!

Hoshio voit bien à la stupeur du grand blond mais surtout à son manque flagrant de répondant, qu’il y a certainement du vrai dans les paroles du zigoto qui n’en est plus à ça près dans le culot qui semble faire partie de sa façon d’être.

Florian grimace intérieurement tout en continuant à fixer dans les yeux le fils de son chéri, il se dit qu’un deuxième Mathis va lui ravager le cœur durant un temps qu’il pressent incalculable.

Il n’est pas dupe lui non plus de l’attrait certain qu’il éprouve pour le jeune Tomoya et que seule la barrière filiale avec son Thomas, fera que pour lui aussi comme ça a été et c’est toujours depuis toutes ces décennies pour Mathis, il n’y aura jamais plus qu’une envie très forte qu’il lui faudra refréner au plus profond de son cœur.

- Dommage pour toi que j’ai déjà quelqu’un ! Hi ! Hi !

Tomoya en entendant ses dernières paroles, retrouve le sens de la repartie qui durant un court moment lui avait manqué.

- À mince alors, il va me falloir trouver quelqu’un d’autre dans ce cas !! Je vous laisse, ce n’est pas que la conversation ne soit pas intéressante mais c’est juste que je passais dans le coin pour rejoindre mon club de musique.

Il s’en va alors après un petit salut les deux mains jointes sous son menton, laissant les deux garçons en hochant la tête d'amusement en souvenir de la conversation pour la moins sortant de l’ordinaire qu’il vient d’avoir avec eux.

Hoshio est le premier à détacher son regard du beau Tomoya, pour s’adresser au rouquin binoclard qui maintenant montre une mine sérieuse des plus inattendues.

- On dirait que quelque chose te contrarie, c’est quand il t’a répondu qu’il allait devoir chercher quelqu’un d’autre ? C’est ça ?
- Bien sûr que non voyons !! Je plaisantais avec lui, rien de plus !!
- Pourtant j’avoue qu’il n’y aurait pas Xiao, j’aurais sûrement été comme mon frère devant Tomoya !!
- Toi tu as Xiao et moi j’ai aussi quelqu’un de cher, plusieurs même !! De toute façon ça aurait été impossible, autant prendre ça à la plaisanterie que de s’en pourrir la vie, tu ne crois pas ?
- Si tu le dis !! Tu es quand même un type bizarre, me diras-tu qui tu es réellement ?
- Qu’est-ce qui te fais croire que je ne suis pas celui que je prétends ??
- Pas mal de trucs en fait !! Déjà l’apparence que tu te donnes, ensuite ton adresse physique qui égale la mienne a minima et enfin cet après-midi en salle informatique où tu as été le seul avec moi à comprendre la formule mais surtout à trouver la ligne de code mise en place pour qu’une molécule traitée ne puisse plus l’être une seconde fois.
- Hum !! Je vois que non seulement tu l’as trouvée toi aussi mais qu’en plus tu en as compris la fonction exacte, pourtant j’avais cru comprendre que c’était ton jumeau le cerveau de vous deux.

Hoshio se tapote le front en souriant.

- Oui c’est un fait, seulement ce qui est entré là-dedans reste en mémoire aussi bien pour moi maintenant que l’esprit de mon frère n’est plus là. J’aurais juste plus de difficultés que lui à en rajouter à l’intérieur ! Hi ! Hi ! Mais il y a déjà de quoi avec toutes ces années qu’il a passées dans ses bouquins. Du coup tu vas peut-être m’en dire plus sur toi que je comprenne comment tu en es venu à en savoir autant sur cette formule.
- Pourtant il n’y a rien de bien compliqué, il t’aurait suffi de réfléchir cinq minutes à l’endroit d’où je viens et comprendre que tout ce qui vient du jeune De Bierne n’a plus de secret au sein du groupe de ses amis et de leurs enfants dont je fais partie.
- C’est drôle mais ton histoire ne colle pas, tout du moins sur un point qui me semble pourtant suffisamment important. J’ai revisité tous les souvenirs que nous avions sur l’histoire du jeune De Bierne et à aucun moment il n’est cité une personne du nom de Fukuda, je cherche donc à comprendre le lien qui te lie avec tous ces gens proches de Florian et de leurs enfants.
- Tu le sauras en temps et en heure, je te le promets mais ce n’est pas pour ça que je voulais te parler ce soir, je voulais juste te demander de faire plus attention à ne pas montrer tes trop grandes connaissances dans différents domaines.
- Et pourquoi donc ?
- Pour toi tout simplement !! C’est juste un conseil d’ami mais crois-moi, si tu veux continuer à vivre ta vie tranquille surtout maintenant qu’elle t’est propre, reste dans les limites de l’acceptable sans chercher l’excellence qui finirait inexorablement par t’éloigner de Xiao.
- Comment ça qui m’éloignerait de lui ? Explique-toi s’il te plaît !! Tu m’en as trop dit maintenant pour t’arrêter là !!
- Je préfère que tu cogites là-dessus, je suis sûr que tu comprendras très vite où je voulais en venir en te donnant cet avertissement amical.



CHAPITRE 11 : « Shanpaï » « Keisuke »


Alors que Tomoya se dirige vers le club de musique et que Florian quitte Hoshio avec un petit sourire en coin de son air ahuri qu’il a pris suite à ses recommandations, Keisuke entre dans sa chambre pour se préparer à son tour à rejoindre son meilleur ami au club de musique.

Il pose ses affaires de classe sur son bureau, pour ensuite commencer à se dévêtir dans le but de prendre une douche vite fait.

Il termine d’enlever son boxer, quand la porte de la salle de bains s’ouvre sans bruit et qu’Hiroki en sort en se séchant les cheveux d’une serviette de bain grand format qui lui cache son colocataire des yeux.

Le regard des deux amis se croise au même moment quand l’un se retourne et que l’autre envoie sa serviette sur son épaule, les laissant tous deux entièrement nus à la vue de l’autre.

Quelqu’un qui serait là à les observer, trouverait sans aucun doute possible qu’ils mettent décidément beaucoup de temps à inter-réagir devant cet état de fait et il trouverait même assez ambiguë cette façon qu’ils ont de se regarder, montrant par là un certain intérêt pour ne pas dire un intérêt certain à la plastique de l’autre.

Un petit sourire narquois de Keisuke au regard porté nettement au-dessous de sa ceinture, fait enfin réagir Hiroki qui met rapidement sa serviette en écran devant le début d’érection qui vient de le prendre et que n’a pas manqué de remarquer son coloc.

Pourtant ses yeux se plissent à son tour d’étonnement quand le même phénomène se produit sur Keisuke, montrant à son tour des prémices de bandaison flagrante dont il n’a que ses mains pour tenter de la cacher au mieux, chose qu’il s’empresse de faire dès qu’il s’en rend compte à son tour.

Hiroki le voit alors se précipiter vers la salle de bains en lui montrant un postérieur qui n’a rien à démériter de la face avant, ce n’est qu’une fois porte close qu’il retrouve suffisamment de contrôle sur lui-même pour s’asseoir sur son lit en se remémorant ce trop bref instant d’intimité avec celui qu’il aime en secret depuis l’année passée.

C’est avec la gorge sèche qu’il s’adresse à Keisuke en tentant d’y mettre un accent de plaisanterie, alors qu’il connaît très bien le trouble profond qui vient d’être le sien.

- Tu sais qu’avec ce que je viens de voir, tu pourrais me demander en mariage que je ne refuserais pas ??

Hiroki termine à peine sa phrase qu’il se rend compte qu’elle a dépassé de beaucoup ce qu’il voulait dire, le « je ne refuserais pas » étant des plus implicites sur son ressenti.

Keisuke l’entend bien alors qu’il se remet à peine de la honte de s’être dévoilé devant son coloc, étant des plus pudiques envers tout le monde à part peut-être Tomoya qui a dû le voir nu en de rares occasions.

Il répond donc du tac au tac sans lui non plus prendre le temps de réfléchir à ses paroles, paroles qui de ce fait font entendre un fond de vérité qui lui apparaît à peine celles-ci prononcées.

- Je devrais te présenter à mes parents avant ! Hi ! Hi !
- C’est quand tu veux alors !!

Keisuke remarque de suite le changement de ton employé pour lui répondre, ce dernier dénotant une sincérité troublante.

Il oublie complètement sa nudité pour revenir dans la chambre en se plantant devant Hiroki toujours assis sur son lit, ce dernier le voit débouler avec son membre maintenant au beau fixe et qui s’arrête suffisamment proche de son visage pour qu’il s’en trouble au point de sentir le feu lui monter aux joues.

Il arrive néanmoins à trouver une réponse qu’il lui donne d’une voix vacillante.

- Je parlais de me présenter à tes parents !

Keisuke surpris.

- Pourquoi tu dis ça ?

C’est en voyant les yeux fixés sur sa virilité en plein émoi à quelques centimètres de son visage, qu’il comprend le sens de la réponse et s’en amuse suffisamment pour en oublier sa pudeur, se trouvant au contraire étrangement à l’aise comme il est.

- Ah, je vois !! Pour ça aussi c’est quand tu veux ! Hi ! Hi ! Si tu as envie ne te gêne surtout pas.

Le regard noir que lui jette soudainement son coloc le refroidit tout de suite, comprenant qu’il a sans doute été trop loin dans ce qu’il doit bien reconnaître comme une semi-plaisanterie.

- Ce n’était pas drôle ?
- Pas vraiment, non !
- Excuse-moi, j’ai dit ça sans réfléchir mais je ne le pensais pas réellement.

C’est encore une fois avec surprise qu’il voit son ami se lever d’un bond pour aller s’enfermer dans la salle de bains, il va pour le rejoindre quand un son l’interpelle suffisamment pour qu’il reste derrière la porte à écouter ce qui manifestement ressemble fort à une crise de larmes.

Son cœur se serre, cherchant à comprendre ce qui dans ce qui vient de se passer a amené à Hiroki une tristesse aussi forte mais surtout aussi soudaine.

Keisuke décide donc de lui poser franchement la question, dans le but de régler ça au plus vite et oublier ce moment qui n’est certes pas à marquer dans les annales.

- Je peux entrer « Hiro » ?? Quelque chose que je t’ai dit et qui t’a blessé ?
- Laisse-moi tu veux bien ??
- Mais enfin qu’est-ce qu’il y a ??
- Tu es vraiment lourd des fois… (reniflement)… laisse-moi seul quelques minutes, tu veux bien ?
- Explique-moi ce qui ne va pas au moins ? Je plaisantais tout à l’heure, je ne voulais pas vraiment que tu me suces ! Hi ! Hi ! Enfin si mais pas comme ça, pas tout de suite !! Oups !!

Keisuke se mord les lèvres en se rendant compte de ce qu’il vient de dire mais en même temps il prend conscience des sentiments envers son coloc qu’il ne pensait pas avoir et qui vont beaucoup plus loin que ses paroles pourraient le laisser croire, comprenant alors seulement que ce sont justement ces mêmes paroles qui ont blessé son ami.

Un élan le pousse à ouvrir la porte pour entrer dans la pièce et venir prendre Hiroki dans ses bras, alors que ce dernier a les yeux rougis par les larmes qui ne cessent de s’écouler.

La surprise de son geste le fait sursauter en le repoussant dans un réflexe purement instinctif, son regard capte alors celui de Keisuke et le message passe sans qu’il y ait besoin d’explications détaillées, venant cette fois se resserrer contre lui en tremblant d’une joie si forte qu’elle lui coupe les jambes.

Keisuke au contact du corps dénudé contre le sien également nu, en ressent à son tour la douceur mais aussi l’émotion forte qui au final le trouble tout autant qu’Hiroki.

Il a alors un geste qu’il n’aurait jamais pensé avoir pour personne d’autre que Tomoya, quand ses lèvres se rapprochent avec une lenteur suffisante pour que son ami puisse prendre la décision d’éviter ce qu’il a l’intention de faire et c’est avec passion en comprenant que finalement leurs sentiments sont communs, qu’elles se soudent à celles de son coloc en officialisant une relation qui ne demandait qu’à l’être depuis un certain temps.

Ne voulant pas brûler les étapes alors qu’il vient juste de le faire pleurer, Keisuke préfère se détacher d’Hiroki en le laissant seul dans la salle de bains.

Il se retourne quand même vers lui juste au moment où il va pour franchir la porte.

- Dépêche-toi de te laver, je meurs d’envie de poursuivre cette petite « discussion ».

Hiroki se remet à peine de ses émotions, pourtant un immense sourire de pur bonheur illumine toujours son visage.

- Je pense que ce sera la plus rapide que j’aurai jamais prise ! Hi ! Hi !

[laurentdu51100]

CHAPITRE 12 : « Shanpaï » « Tomoya »


« Début de soirée à la sortie du club de musique. »

- Tu fais quoi maintenant ?

La question vient de Keisuke une fois à l’extérieur du bâtiment et fait se tourner vers lui Tomoya, qui l’observe un instant avant de lui répondre.

- On peut se promener un peu si tu veux, profitons que le temps est encore suffisamment doux pour ça. Il sera bien temps cet hiver de rester enfermé, tu ne crois pas ?
- OK, faisons comme ça.

C’est avec un sourire de connivence qu’ils prennent alors le chemin menant à l’immense parc du campus, marchant côte à côte dénotant d’une habitude venant de l’enfance.

Ce n’est qu’une fois devant le premier abri, qu’ils se tournent l’un vers l’autre en prenant en même temps la parole.

- J’ai à te parler !!

Le fait d’avoir dit la même chose au même moment les fait rire avant que le sérieux ne revienne sur leur visage, dénotant bien que quelque chose les perturbe suffisamment pour qu’ils éprouvent le besoin de se confier à celui qui est sans conteste son meilleur ami.

C’est Tomoya qui le premier interroge Keisuke.

- Vas-y !! À toi l’honneur !!

Keisuke le fixe dans les yeux avant de pousser un soupir montrant qu’il se jette à l’eau.

- Je pensais être amoureux de quelqu’un… mais je viens juste de me rendre compte qu’en fait ce n’était pas le bon.

- Tu as donc trouvé la bonne personne ?
- Rien n’est encore fait, juste que nous nous sommes dévoilés l’un à l’autre sur une situation plutôt comique.
- Puisqu’il n’y a pas de filles ici, je présume donc que c’est un garçon et mon petit doigt me dit qu’il était déjà proche de toi depuis un certain temps, je peux bien t’avouer que je m’étais déjà rendu compte des sentiments « d’Hiro » envers toi !!
- Ah oui ?? Depuis quand ? Pourquoi ne m’en as-tu pas parlé avant que je me retrouve comme un imbécile à lui dire des conneries qui l’ont fait pleurer !!
- Je le sentais depuis le jour où il est venu te dire qu’il redevenait ton coloc, ses yeux brillaient d’une façon qui ne trompe pas. Maintenant ce n’était qu’une impression et j’ai préféré garder ça pour moi en attendant d’en avoir la confirmation. Que lui as-tu donc dit pour qu’il pleure ? Ce n’est pourtant pas ton genre de blesser les gens !

Keisuke explique alors en quelques phrases l’aventure qui lui est arrivée juste avant de venir le rejoindre au club, Tomoya l’écoute comme seul un véritable ami sait le faire et ce n’est qu’une fois les explications données, qu’il s’autorise à reprendre la parole.

- C’était un peu hard tu en conviendras, qu’avais-tu aussi à lui mettre ton sexe sous le nez ?
- Ah parce que tu crois que je l’ai fait exprès !! En fait j’étais tellement troublé que je ne me souvenais même plus que j’étais à poil, avec la queue raide qui plus est ! Hi ! Hi !

Tomoya lui fait un clin d’œil.

- C’est donc un aveu que tu me fais d’aimer un mec plutôt qu’une gonzesse !
- Euh… oui !!
- Donc la personne dont tu pensais être amoureux ? Qu’en est-il à présent de tes sentiments envers elle ?
- J’ai le droit à un joker ?
- Pas besoin va !! Je sais très bien de qui tu parles et je suis heureux que tu ne la voies plus que comme elle t’a toujours vu, un véritable frère !!

Keisuke ouvre grand les yeux d’ébahissement en entendant les paroles de son copain.

- Tu… tu… le savais ?? Depuis quand ??
- Hum !! Depuis suffisamment longtemps, je dirais depuis le collège... voire avant !!
- Pou… pourquoi tu ne m’en as jamais rien dit ??
- Pour quoi faire ? Je ne tenais pas dans l’absolu à avoir ce type de conversations au risque qu’on s’embrouille, j’ai toujours fait en sorte d’éviter de nous retrouver dans des situations qui auraient pu nous mettre mal à l’aise voilà tout.

Tomoya voit bien la blancheur subite envahir le visage de son meilleur ami, il s’empresse alors de le rassurer sur ce que ses paroles auraient pu l’avoir blessé.

- Je dois t’avouer que quelque part j’étais aussi fier que mon meilleur ami m’aime à ce point, je suis désolé si ça t’a fait de la peine depuis toutes ces années.
- Non !! T’inquiète !! De toute façon je ne me faisais pas d’espoir là-dessus, j’ai toujours pensé que tu étais hétéro.

Le silence de Tomoya fait se poser la question à son ami.

- Tu es bien hétéro ??
- Eh bien comment dire… c’était de ça que je voulais te parler ce soir en fait.
- Non !! Toi aussi tu t’es trouvé quelqu’un ici ?

Tomoya lui répond par la négative d’un geste de la main.

- Je n’irai pas jusqu’à dire ça, disons que je me pose des questions que je ne m’étais encore jamais réellement posées jusque-là !!
- Du genre ?
- Comment ça du genre ?? Je ne sais pas moi, du genre de l’affectif qu’on peut réellement éprouver avec un gars, de ce que l’on peut bien faire, des sentiments, du sexe… enfin tout un tas dans le même genre quoi !!
- Ça ne doit pourtant pas être bien différent d’avec une fille.
- Je ne suis jamais resté suffisamment longtemps avec pour avoir des réponses satisfaisantes à ce sujet, au contraire.

Le tour que prend la discussion intéresse au plus haut point Keisuke, qui se les pose également dans une certaine mesure.

- Comment ça au contraire ?
- Pour être franc, il y avait plus de sexe que de sentiments et encore moins d’affectif, si tu vois de quoi je parle !! En plus ce n’était pas de mon fait mais je n’ai jusque-là jamais eu la chance de ressentir d’elles autre chose qu’une énorme envie de moi, ou plutôt de mon physique et ce sans prendre en compte ce que je suis vraiment.
- C’est pour ça que ça ne tenait jamais longtemps ? Moi qui pensais que tu étais encore puceau ! Hi ! Hi ! C’est la première conversation sérieuse de ce genre que nous avons ensemble. Et donc tu voulais me parler de quoi ce soir, maintenant que nous en sommes aux confidences intimes, il n’y a plus à se sentir gêné l’un envers l’autre !! Je t’avouerais même que j’éprouve un immense plaisir à cette conversation qui prouve une fois de plus que nous nous considérons comme deux frères.
- J’ai eu une discussion tout à l’heure avec Toshio, il s’est ensuivi une petite mise au point sur l’histoire de la photo et voilà qu’il m’a donné une excuse à deux balles, juste parce qu’il est tombé entre-temps amoureux de Xiao. Le truc c’est que j’ai trouvé quelque chose de bizarre chez ce mec, comme s’il n’était pas celui dont on nous a bassiné depuis notre arrivée.
- Marrant ce que tu dis, ça m’a fait la même chose !! Comment tu expliques ça ?
- Pour l’instant je ne l’explique pas, si ce n’est que nous avons pu mettre les choses au point jusqu’à ce que Takumi ne vienne y mettre son grain de sel.
- Takumi ? Encore lui ? Décidément il est toujours dans nos pattes celui-là !! Il vous voulait quoi au juste ?

Tomoya à son tour explique en détail le moment passé avec Takumi et Toshio, c’est le rire amusé de Keisuke qui l’arrête alors qu’il en était à la fin du récit de cette aventure pittoresque à entendre son ami.

- Qu’est-ce que tu trouves de si drôle ?
- Il ne manque pas d’air le binoclard, comment peut-il imaginer qu’un gars comme toi puisse s’intéresser à lui ?

La tête de Tomoya lui amène le doute.

- Non !! Ne me dis pas que… toi et Takumi… non, tu déconnes là !



CHAPITRE 13 : « Shanpaï » « Keisuke »


« Milieu de la nuit. »

Keisuke est allongé sur le dos dans le noir de la chambre à chercher en vain le sommeil, trop de choses en très peu de temps se sont passées pour qu’il puisse espérer dormir.

Tomoya n’a pas avoué franchement son attirance sur le petit rouquin, mais il ne l’a pas désavoué non plus et Keisuke le connaît mieux que personne, prenant pour une affirmation ce qui pour d’autres ne serait que de l’hésitation.

L’image de Takumi lui arrive en surimpression à l’esprit, cherchant à y trouver ce qui aurait pu plaire à son meilleur ami alors que tous les plus beaux spécimens de l’espèce humaine qui l’ont croisé, qu’ils soient filles ou surtout garçons, n’ont jamais attiré son attention.

Un sourire lui vient néanmoins en se disant qu’il n’y a pas forcément que le physique qui compte et que pour le reste le rouquin ne manque ni d’humour, ni de culot et qu’il doit bien lui reconnaître un fort capital sympathie, son physique à bien y regarder n’étant pas au demeurant si catastrophique que ça.

En y réfléchissant de plus près, il serait même des plus plaisants sans tous ces artifices qui le font ressembler à ce qui se fait de pire et c’est peu de le dire pense-t-il en ricanant tout seul.

- Tu ne dors pas encore ? Il est plus de minuit !!

Keisuke tourne la tête vers le placard qui le sépare de son coloc.

- Excuse-moi si je t’ai réveillé, je pensais à un truc et je n’ai pas pu me retenir.

Un bruit de froissement de tissu, puis une ombre s’approchant vers son lit.

- Pousse-toi un peu, tu veux bien !!

Keisuke se recule machinalement, sentant sa couette se soulever et le corps de son ami venir prendre place à ses côtés, la couette se refermant sur eux deux.

Hiroki s’allonge sur le côté face à lui et après un petit temps d’adaptation, son regard parvient à discerner son visage qui visiblement marque une grande curiosité.

- Raconte !!

Ce n’est pas qu’il n’en ait pas l’envie, seulement le contact du corps quasiment nu de son copain contre le sien également dépourvu de tout vêtement excepté son caleçon de nuit, lui ôte toute velléité de parole pour lui assécher la gorge.

Hiroki ne s’aperçoit visiblement pas du trouble de son coloc, quand sa main passe sur ses abdos en le secouant gentiment.

- Allez quoi !! Raconte !!
- Euh… je…
- Tu quoi ??
- Je…

Keisuke ne tient plus alors que le contact chaud sur son abdomen lui déclenche une remontée fulgurante de libido, lui coupant toute envie de paroles pour reprendre là où ils en étaient restés quelques heures plus tôt.

- Chut !! Embrasse-moi, j’en ai trop envie !!
- Hep !! Mais qu’est-ce que tu…

Hiroki serait bien incapable de terminer sa phrase maintenant que ses lèvres se retrouvent soudées à celles de son ami, qui déjà pousse avec sa langue avec la ferme intention d’explorer de nouveaux horizons.

Hiroki se sent attirer pour venir basculer sur le corps de celui qui maintenant n’est rien de moins que son amant, cherchant à son tour à ressentir le plus grand contact possible avec le corps qui maintenant lui apporte une joie qu’il ne pensait pas connaître cette année encore.

Il sent sa bandaison rouler contre celle de son partenaire, cherchant l’une comme l’autre le contact viril qui devient de plus en plus indispensable aux deux garçons qui maintenant ne sont plus que deux boules de nerfs cherchant le contact pour arriver à la jouissance finale.

Étrangement celle-ci arrive bien avant qu’ils ne pensent même à ôter les deux sous-vêtements, remplissant pour l’un le caleçon de nuit et pour l’autre le boxer moulant alors que deux mains crispées sont plaquées dessus pour un ressenti encore plus fort.

Keisuke est le premier à se sentir poisseux alors qu’Hiroki lui picore un dernier baiser sur les lèvres, encore tout frémissant des sensations de plaisir qu’ils viennent de ressentir.

Il repousse avec une extrême douceur son amant en se redressant et en l’entraînant ensuite sous la douche qu’ils sont obligés de prendre séparément étant donné l’exiguïté de cette dernière.

Hiroki sort le dernier en souriant au beau brun resté là à l’attendre, il s’accroche alors à lui pour quémander un petit baiser et se retrouve soulevé dans les bras puissants de Keisuke, puis l’emmener tambour battant vers le lit qu’ils viennent juste de quitter.

Les deux garçons reprennent alors la même position qu’avant la petite joute sexuelle, la main d’Hiroki reprenant sa place sur l’abdomen dessiné de son ami.

Il se penche pour embrasser une énième fois celui qui lui ressemble en beaucoup de points, lui envoyant après coup un petit sourire malicieux.

- Raconte !!

Il voit le regard du grand brun se fixer là où ni l’un ni l’autre n’ont trouvé bon de remettre un nouveau sous-vêtement et dévoilant de ce fait leur partie intime sans plus aucun voile.

- N’y pense même pas ! Hi ! Hi !
- Ah bon ?? Tu es sûr ??
- Du moins pas tant que tu n’auras pas satisfait ma curiosité sur ce qui te faisait ricaner tout seul en pleine nuit.
- Ça veut dire qu’après on pourra ?
- Pourquoi tu as encore envie ?
- Pas toi peut-être ??
- Hum !!

La façon dont ils se collent alors l’un à l’autre montre bien à quel point l’envie est bien là, deux petits coups de reins d’Hiroki frottant son sexe contre la fesse de Keisuke en est une preuve de plus s’il en fallait.

- Toi non plus tu ne dormais pas, y avait-il une raison en particulier ?
- Je pensais à toi, ou plutôt à nous.
- Et donc ?

Hiroki se resserre encore plus amoureusement contre son compagnon pour répondre.

- Mes vœux ont été exaucés cette nuit, je me demandais juste quand ça arriverait et voilà que c’est fait, tout du moins en partie. Toi ? Tu pensais à quoi ?
- A Takumi et à Tomoya !!
- En voilà une drôle d’idée, je croyais que tu pensais à nous deux.
- Aussi oui, c’est d’ailleurs suite à ça que j’ai commencé à penser à eux. Tu ne trouves pas que le petit rouquin pourrait être un très beau mec s’il s’affublait autrement ? En tout cas il semblerait que « Tom » s’en soit déjà fait la remarque.
- Comment ça la remarque ? Ne me dis pas qu’il ressent des trucs pour Takumi !!
- Ça te paraît bizarre aussi pas vrai ?
- Hum !! Pas tant que ça en fait, c’est peut-être justement ce genre de gars qui seul pouvait intéresser un gars comme « Tom ».
- Non !! Tu crois ??

[laurentdu51100]

CHAPITRE 14 : « Shanpaï » « Xiao »


« À peu près au même moment, dans la chambre où vivent Hoshio et Xiao. »

- Non !! Il a fait ça ??
- Oui et figure toi que j’ai été au moins aussi étonné que tu l’es en ce moment, quel culot tu m’avoueras !!
- C’est bien de lui ça ! Hi ! Hi !
- Comment ça, explique-toi !!
- C’est juste parce que tu ne le connais encore pas suffisamment, pour ma part plus rien ne m’étonne venant de lui. Mais là quand même, il a attrapé le pompon !! Et du coup il l’a pris comment Tomoya ??
- À la rigolade je dirais…

Xiao le voit hésiter, il l’encourage alors à poursuivre son idée.

- Mais ??
- J’ai eu la nette impression qu’il se forçait et que ses vrais sentiments étaient plus proches de ce que lui disait Takumi qu’il voulait bien le laisser paraître.
- C’est sans doute qu’il ne s’est pas laissé prendre à son jeu de rôle et qu’il a vu en lui ce qu’il est réellement, j’en mettrais ma main à couper que notre jeune prince a le béguin pour notre petit rouquin !!
- Notre ?? Comment ça notre ??
- Hum !! Mon, si tu préfères !! En fait je parlais de ceux du centre en disant ça.
- Il est donc si apprécié que ça là-bas ?
- Pour ça oui, crois-moi sur parole !!
- Pourquoi alors veut-il se montrer aussi ringard ? En plus il a tout faux puisque à chaque fois qu’il s’essaie à un truc c’est la folie autour de lui.
- Tu parles de la façon qu’il a eue de sauver le directeur ?
- Oui, ça aussi !! Mais pas que, rappelle-toi le club de basket !!
- C‘est vrai qu’il nous a tous scotchés… toi aussi d’ailleurs !! Tu nous as bien eus en douce avec ta « baballe » ! Hi ! Hi !
- J’ai aussi entendu ce que disent ceux du club de musique qui étaient là quand il leur a fait un véritable festival, tu avoueras quand même qu’on fait mieux pour se faire passer pour un « looser » !!
- Hum !! Vu comme ça, j’avoue que…

Hoshio se souvient alors d’une question que son jumeau se posait juste après qu’il ait rencontré leur grand frère, sa tête balance d’avant en arrière avec l’air rêveur jusqu’à ce qu’il redevienne attentif devant Xiao qui commençait à le regarder bizarrement.

- Ça me fait penser à un truc qui obnubilait mon frère un peu avant qu’il sorte de ma tête !!

Xiao curieux rien que par le changement de direction soudaine que prend la conversation.

- Étonnant que quelque chose ait pu échapper à la compréhension de Toshio.
- C’était justement au sujet de Takumi, je…

Il lui explique en quelques phrases la discussion et termine par la réponse de son grand frère à la question posée, alors qu’il l’avait repoussé dans ses derniers retranchements en jouant de l’affection qu’il savait qu’il lui portait.

Xiao le voit bien venir avec ses gros sabots, il décide d’en rester à ce qui a été décidé quitte à demander pardon plus tard quand Hoshio apprendra la vérité.

- Et tu te demandes ce qu’il voulait dire par là ?
- C’est exact !!
- Tu me poses la question à moi, pourquoi ne pas la lui poser à lui ?
- Parce qu’il va encore m’embrouiller davantage s’il n’est pas décidé à me dire la vérité, je commence à le connaître et à me poser tout un tas de questions sur son véritable but quant à être venu dans ce campus en particulier.
- Et tu te dis que j’ai forcément les réponses puisque nous avons vécu dans le même complexe ?
- Toujours exact !! Du coup tu dis quoi ?
- Je veux bien comprendre que ton grand frère le connaisse, il a dû le rencontrer je ne sais où pour remarquer aussi vite qu’il joue un rôle depuis qu’il est ici.
- Tu tournes autour du pot là, tu vas me le dire ou pas ??

Un sourire mi-amusé, mi-allumé, apparaît sur le visage de Xiao qui vu l’heure tardive compte bien monnayer ces informations.

- J’y gagne quoi si je te le dis ?

Hoshio qui n’est pas sorti de la dernière pluie malgré sa très récente autonomie physique, lit comme dans un livre ouvert dans ce regard des plus expressifs.

- Ça dépend à quoi tu penses en disant ça !
- Alors disons que si je te dis ce que je sais sur Takumi, tu devras… hum… être à ma disposition pour le reste de la nuit !!
- Oups !! Et je dors quand ?

Xiao fait mine d’aller se recoucher en cachant du mieux possible le sourire en coin dont il n’arrive pas à se défaire, tellement il est certain qu'Hoshio n’attendait que ça.

- Eh !! Où vas-tu ??

Xiao se tourne vers lui en prenant l’air étonné.

- Ce n’est pas toi qui viens de me parler de dormir ?
- Je posais juste la question, ça ne voulait pas dire que j’avais sommeil.

Xiao le dévore des yeux alors qu'Hoshio se tient debout à quelques pas, mignon comme tout dans son pyjama et montrant des signes d’intérêt manifeste pour sa vision à lui de terminer la nuit.

Il lui tend alors la main en lui faisant signe de le rejoindre dans son lit, il tapote ensuite de façon à ne laisser aucun doute sur ses intentions à son égard.

- Alors viens t’allonger près de moi !!
- Tu ne brûlerais pas un peu vite les étapes ? Hum !! Il me semble bien que si pourtant, alors tu dois déjà me répondre avant et après ça ce sera suivant si je suis satisfait ou pas !!

Xiao s’allonge en s’étirant de façon à ce que son ventre apparaisse à la vue du petit gars, qui en a les yeux qui brillent à l’avance de l’envie de venir caresser cette peau si appétissante.

Il n’est pas dupe et en rajoute une couche en montrant bien cette fois une forme en plein développement se tenant juste en dessous de la ceinture.

- Viens t’allonger si tu veux que je te dise ce que je sais.
- Ce n’est pas juste, tu sais très bien que je ne vais pas pouvoir résister à te caresser si je fais ce que tu demandes !!
- Et alors ?? Je ne vois pas le problème, ça ne m’empêchera pas de parler !! Juste qu’il se fait tard et que je voudrais prendre un peu d’avance sur le câlin, aller… arrête de te faire prier alors que tu en meurs d’envie.

Hoshio se mordille les lèvres, signe qui chez lui montre une excitation déjà bien trop forte pour qu’il puisse y résister encore bien longtemps et c’est donc après un petit soupir montrant qu’il a perdu contre sa propre volonté, qu’il rejoint son chéri en se pelotonnant aussitôt contre lui.

Une douce chaleur prend alors Xiao qui resserre ses bras autour du corps fin et musclé abandonné contre le sien, une main baladeuse le fait frissonner quand l’échancrure de son pantalon de pyjama est franchie et que des petits doigts fureteurs viennent se perdre dans sa toison noire, terminant de le mettre dans un état d’esprit où la conversation évoquée juste avant paraît bien loin de la priorité du moment.

Hoshio pour sa part réussit l’exploit de garder la tête suffisamment claire, pour à la fois continuer à agacer son chéri tout en lui reposant la question qui l’a amené à se retrouver à deux dans un lit d’une personne.

- Tu peux me le dire maintenant.


CHAPITRE 15 : « Shanpaï » « Hoshio »


Quelques secondes passent sans qu’un seul son ne sorte de la bouche de Xiao, Hoshio qui maintenant a les deux mains occupées à l’intérieur du pantalon de pyjama de son chéri finit par relever la tête et sourire tendrement devant le visage aux yeux clos montrant combien ce dernier apprécie ses caresses qui prennent maintenant une allure des plus érotiques, voire pornographique.

Une de ses mains s’est glissée sous le fessier de Xiao et titille d’un doigt l’anneau palpitant, qui s’humidifie déjà dans l’attente d’une intromission plus poussée.

L’autre s’active toujours sur le pubis aux poils soyeux alors que la hampe maintenant au paroxysme de sa raideur, se frotte dessus au rythme de ses caresses.

Comprenant qu’il ne répondra pas, trop pris qu’il est par les sensations qu’il lui donne et n’ayant d’ailleurs plus l’oreille à entendre des confidences qui de toute façon lui seront révélées avant le matin, Hoshio se laisse à son tour prendre dans les envies qu’il a du corps sans défaut de son amant.

Xiao ressent les palpations suffisamment précises sur son corps comme des prémices aux envies de son chéri qui sont de prendre le rôle actif pour cette nuit qui s’annonce particulièrement intéressante en soi.

N’étant absolument pas contre alors que jusqu’à présent il jouait ce rôle, Xiao soulève ses genoux jusqu’à toucher son ventre en ôtant son pantalon dans la foulée.

Il reste dans cette position tout en prenant la main d’Hoshio qui était descendu plus bas pour s’occuper des deux orphelines et la lui fait aller encore plus loin en arrière en poussant un petit gémissement quand son majeur effleure sa rosette.

Hoshio n’a pas besoin de lire la notice pour comprendre ce qui motive son ami, aussi c’est en l’embrassant avec passion qu’à son tour il se débarrasse de son vêtement devenu maintenant plus gênant qu’érotique et c’est toujours les lèvres soudées à celles de Xiao, qu’il se place de façon à cibler l’objectif offert pour venir frapper dessus à petits coups nerveux de son gland turgescent.

C’est la main de Xiao qui le guide pour s’introduire de façon lente afin d’éviter une douleur qui sinon aurait gâché l’instant, reconnaissant à son ami d’une telle prévenance.

Le gland d’Hoshio est comme aspiré quand les muscles du rectum se referment, la main de Xiao se pose alors sur son ventre pour stopper la progression le temps qu’il se fasse à l’objet dont les proportions ne sont pas négligeables loin de là.

Sa seconde main palpe la hampe en se donnant une idée de ce qu’il reste à passer, donnant un bref moment de panique à Xiao pour qui c’est la première fois et qui d’un réflexe bien compréhensible se crispe avec un mouvement de rejet ressenti comme tel par son partenaire, qui du coup le fixe avec la crainte de lui infliger une douleur là où lui ne ressent pourtant que du plaisir.

- Tu veux que j’arrête ??
- Non !! Attends un peu, c’est juste que je n’ai pas l’habitude et en plus tu as un « zguègue » de ouf pour ta taille !!
- Un « zguègue » ??
- Une bite si tu préfères !!
- Ha !! OK !!

Hoshio observe le visage de Xiao qui semble perdre ses crispations, redevenant souriant en se plongeant dans ses yeux.

- Ça va mieux ?
- Oui !! Continue mais va doucement !!

Hoshio donne de petits coups de reins qui centimètre par centimètre permettent d’avancer jusqu’à ce qu’à nouveau la main de Xiao sur son ventre ne l’arrête.

Il se retire lentement jusqu’à mi-hampe, puis reprend sa progression toujours avec la même lenteur en ne lâchant pas de vue les traits de son amant pour stopper au moindre signe de douleur.

Hoshio répète la manœuvre pendant de très longues minutes, sentant bien qu’à chaque aller-retour la progression se fait avec de plus en plus de facilité.

Son pubis vient maintenant se plaquer régulièrement contre le corps de Xiao, signe qu’il le pénètre maintenant en entier et c’est un râle de plaisir venant de lui qui lui donne le feu vert pour passer à la vitesse supérieure, son chéri ayant à l’évidence passé l’étape de la douleur pour celle de sensations beaucoup plus plaisantes.

La main de Xiao cette fois quitte son ventre pour rejoindre l’autre sur ses fesses, lui donnant le rythme à prendre et qui cette fois déchaîne Hoshio pour qui également c’est la première fois de tenir le rôle actif.

Xiao sent s’estomper la douleur des débuts, remplacée petit à petit par des sensations qu’il découvre pour la première fois et qui lui amènent un plaisir jusque-là inconnu, sentant bien le fourmillement annonciateur de l’orgasme qui ne va pas tarder à le prendre.

Une lueur brève d’étonnement d’en arriver déjà quasiment au point de non-retour, alors que son sexe ballote librement à chaque coup de reins de son chéri sans qu’il ait à le prendre en main pour libérer la sève qui lui monte de plus en plus impérieuse d’une jouissance dépassant de loin ce qu’il avait déjà connu jusqu’alors.

Il tente de se retenir, sachant bien qu’il ne supportera plus la saillie virile de son homme une fois qu’il aura joui et c’est en comprenant que ses efforts sont vains tellement la fulgurance qui monte en lui rend toute tentative d’y résister dérisoire, qu’il trouve le moyen de faire venir son chéri en même temps que lui en lui mettant deux doigts dans le fondement sans prévenir.

Hoshio surpris s’arc-boute au plus profond de Xiao en poussant une longue plainte de délivrance, libérant sa gourme en longs traits qui le fait trembler de tout son corps sous la puissance imprévue de l’orgasme qui semble ne pas pouvoir s’arrêter.

Xiao sent bien que quelque chose d’inhabituel arrive à son homme qui reste toujours planté en lui en cherchant à aller encore plus loin tout en poussant ses petits geignements montrant bien qu’il est toujours pris dans un orgasme peu commun.

Tout s’arrête brusquement quand le corps d’Hoshio se relâche d’un coup et se laisse retomber sur celui de Xiao qui le reçoit en douceur alors qu’ils restent toujours l’un dans l’autre, le membre d’Hoshio restant d’une raideur peu commune après une éjaculation aussi puissante.

Un sourire apparaît bientôt sur son visage, une fois remis de ses émotions et avoir repris ses esprits.

- Merci !!

Xiao le regarde avec étonnement, cherchant à comprendre pourquoi il le remercie.

- De quoi donc ?
- D’être avec moi, mais surtout de me donner autant de plaisirs.
- C’est pareil pour moi tu sais !!
- Tu n’as pas eu trop de mal ?
- Au début c’était limite mais après ce n’était que du bonheur !! D’ailleurs je vois que tu te trouves bien où tu es puisque tu n’es pas encore ressorti ! Hi ! Hi !
- Je suis prêt à remettre ça quand tu veux !!
- C’est le fait d’être resté si longtemps sans pouvoir disposer de ton corps qui t’a rendu aussi chaud niveau sexe ?
- Je ne sais pas, j’aime ça avec toi c’est tout !! Pourquoi ? C’est mal ?
- Non pas du tout, ce n’était pas un reproche. Je me disais juste que tu étais différent de ton frère, parce que si j’ai bien compris il est… enfin il était encore puceau, non ?
- Oui mais pas parce qu’il était bloqué à ce niveau, j’ai assisté à suffisamment de branlettes venant de lui pour le savoir !! C’est juste qu’il est tombé amoureux d’un gars alors qu’il était tout jeune et qu’il ne concevait pas d’avoir des rapports intimes avec quelqu’un d’autre.

Hoshio réfléchi quelques secondes avant de poursuivre son idée.

- Quoique avec toi je pense qu’il aurait fini par accepter et pas seulement pour me faire plaisir crois-moi !!
- Comment peux-tu le savoir ?
- N’oublie pas que j’étais dans sa tête et je voyais bien la façon dont il te regardait alors que tu ne pouvais pas le voir.

- Mmmmm !! J’en aurais eu deux dans un seul corps ! Hi ! Hi !

[laurentdu51100]

CHAPITRE 16 : « Shanpaï » « Takumi »


« Le matin, une heure avant la reprise des cours. »

Naoki remonte les escaliers quatre à quatre pour traverser ensuite en trombe le couloir qui mène à sa chambre, il entre toujours avec cette impression d’urgence qu’il a donnée à tous ceux qui ont croisé son chemin depuis sa sortie de la cafétéria.

Son premier regard va pour le lit de son compagnon de chambre, suivi d’un soupir rassuré quand il aperçoit la touffe de cheveux roux sortant de sous la couette.

- Debout Takumi !!
- Muuuuuhhh !! Pourquoi tout ce tapage si tôt ?
- Si tôt ?? Tu l’as bonne toi !! Tu as vu l’heure au moins ?

Il voit la moitié d’un visage apparaître qui fixe le réveil avant de s’en retourner d’où il venait.

- Il n’y a pas le feu !!
- Si tu le dis !! De toute façon je ne venais pas pour ça, mais plutôt pour les types qui te cherchent partout depuis plus d’une heure !!
- C’est qu’ils ne sont pas très futés alors, puisque je suis dans ma chambre !!
- Sérieux Takumi, je ne les sens pas !!

La tête réapparaît entièrement cette fois, le regard vert émeraude plongeant dans celui de son coloc qui du coup en ressent le contrecoup en s’y laissant prendre de façon quasi hypnotique.

- Tu as peut-être le nez bouché ou encore c’est qu’ils se sont lavés ! Hi ! Hi !

Naoki déglutit avec difficulté, tentant par ce biais de se détacher du regard si spécial qui lui traverse l’âme.

- Tu ne devrais pas plaisanter avec ça, je te jure qu’ils sont flippants.
- Bah ! C’est sans doute encore pour cette enquête qu’ils mènent sur moi, suite à l’accident cardiaque du directeur.
- Hum !!
- Dis-moi plutôt à quoi tu penses ?

Le visage du grand costaud marque l’hésitation qu’il a à poser la question qui le turlupine, Florian l’encourage de la tête à poursuivre.

- Je… enfin… ce ne serait pas plutôt à cause du rôle que tu joues depuis ton arrivée.
- Tu crois que je suis quoi ? Un criminel en fuite ? Un violeur ? Enfin un truc chelou du même genre ?
- Chelou ??
- Pftt !! En plus il faut tout vous apprendre !! Chelou… « louche » si tu préfères !!
- Ah… ça… mais non !! Qu’est-ce que tu vas chercher encore !! C’est juste tout ce qu’on entend sur ta véritable identité.
- Ah, nous y voilà !! Ils me chercheraient donc pour cette raison ?
- Ça en a l’air en tout cas, vu les questions qu’ils posent.
- Ils me cherchent ou ils posent des questions ? Faudrait savoir !!
- Holà camarade !! T’emballe pas après moi comme ça, je suis juste venu t’avertir.
- Désolé, je sais que ce n’est pas ta faute mais venir taper la discute le matin au lever avant même que j’aie avalé quelque chose de chaud, ce n’est pas le mieux pour que je sois de bonne humeur alors en plus avec des types qui ne me lâchent plus depuis plusieurs jours !!

Naoki va pour lui répondre, quand un coup bref se fait entendre à la porte de la chambre et qu’elle s’ouvre ensuite sans attendre l’accord de ceux à l’intérieur.

Naoki qui était resté debout tout près de cette dernière, la referme d’un geste d’énervement et un bruit sourd suit de peu le claquement de la porte contre l’huisserie.

L’homme qui ne s’attendait pas à son geste, l’ayant pris en pleine figure et s’en retrouve assommé pour le compte en plein milieu du couloir.

Naoki entrouvre de nouveau la porte pour jeter un œil dans le couloir, il voit le gars allongé par terre avec un autre homme qui se jette à genoux pour tenter de le relever.

Un bref coup d’œil ensuite sur son coloc qui pour sa part semble trouver le moment particulièrement croustillant, son visage visiblement amusé pouvant difficilement faire admettre le contraire.

Une voix à l’extérieur de la pièce se fait entendre, sans chercher cette fois à pénétrer dans le lieu privé qu’est la chambre des deux étudiants.

- Nous venions juste parler avec l’étudiant Takumi Fukuda !! Ce n’était pas la peine d’être si violent avec mon collègue !!

Naoki blanc comme un linge fixe le petit rouquin en attendant de lui qu’il trouve une solution, son geste risquant fort de lui attirer des ennuis.

Il le voit s’habiller rapidement pour venir ensuite vers lui en lui parlant suffisamment bas pour que lui seul l’entende, alors que dans le couloir l’homme continue à vociférer contre le geste violent à l’encontre de son collègue qui apparemment est encore inconscient.

Naoki quand il entend les paroles du petit rouquin en a les yeux qui en sortent de la tête en le croyant devenu fou, quand soudainement ce qu’il se proposait de faire se produit et qu’ils se retrouvent tous deux dans l’escalier juste derrière l’angle du mur donnant sur le couloir.

Alors que le grand costaud reste hébété sans comprendre réellement ce qui lui arrive, il reçoit une poussée dans le dos qui l’oblige à faire le premier pas nécessaire pour montrer sa présence.

Florian lui passe sous le nez en courant et en riant, s’arrêtant net devant l’homme étendu au sol près duquel un autre individu tente de le réveiller en invectivant avec colère des personnes se trouvant hors de sa vue.

- Vous pourriez répondre espèce de vauriens !!

C’est à ce moment-là qu’il s’aperçoit de la présence d’un jeune rouquin souriant suivi bientôt par un autre garçon semblant faire deux fois sa taille et qui tourne régulièrement la tête en arrière avec une expression d’incrédulité manifeste.

- Je peux vous aider monsieur ?
- Hein !! Ah oui !! Pourriez-vous aller chercher des secours jeune homme, mon collègue ne reprend pas connaissance et je crains que le coup qu’il a pris ait été trop violent.
- Vous l’avez frappé ?
- Bien sûr que non, allons !! C’est le gars dans cette chambre qui lui a fait ça !!

Florian joue la surprise à la perfection, quand il fixe la porte de sa chambre en la montrant du doigt.

- Vous parlez de cette chambre monsieur ? Mais… c’est impossible ou alors c’est qu’il y a un intrus à l’intérieur !!
- Un intrus ? Comment ça ?
- Parce que c’est notre chambre à moi et à mon camarade derrière moi… permettez ?

Florian se dirige alors vers la porte, il l’ouvre en faisant l’étonné qu’elle ne soit pas fermée à clé et jette un œil à l’intérieur en appelant son coloc, le tout accompagné d’un geste de la main.

- Naoki !! Entre le premier tu veux bien ? Après tout de nous deux c’est toi le costaud !!

Florian retient avec peine l’envie qu’il a d’éclater de rire depuis qu’ils sont apparus à l’autre bout du couloir et ce en voyant la tête de son coloc qui n’a visiblement pas encore percuté sur ce qu’il lui arrive, cherchant toujours à en comprendre la raison d’une manière logique.

L’homme qui maintient toujours son collègue à terre, semble lui aussi complètement perdu quand il voit les deux garçons pénétrer dans la chambre en y cherchant le fameux intrus qui apparemment ne s’y trouve pas ou plus, ce qui pour lui est une impossibilité flagrante à la manière qu’il a vu et entendu la porte claquer sur le visage de son équipier.


CHAPITRE 17 : « Shanpaï » « Kaito »


Le boucan dans le couloir fait sortir les derniers étudiants encore dans leur chambre, curieux de connaître les raisons qui ont amené la chute brutale d’un des deux adultes.

Kaito est l’un d’entre eux qui reste un moment à évaluer la situation, jusqu’à ce qu’il rentre dans sa chambre prévenir son coloc et maintenant ami, qui s’apprêtait lui aussi à partir en cours.

- Il y a du ramdam dans le couloir, on dirait que Naoki a mis un flic hors service !!
- Hein !! Comment ça un flic ?
- Je n’en sais pas plus, le type est allongé par terre sans bouger !!

Takuya sort à son tour pour visualiser en quelques secondes la scène qu’il a devant les yeux, il voit bien le regard hébété de Naoki mais qui semble plus obnubilé par la cage d’escalier que par le gars toujours inanimé.

Il aperçoit alors Takumi qui se penche à son tour sur l’homme dont le collègue tient la tête entre ses bras, quelques sons de voix se font entendre qu’il ne peut comprendre et le second homme le laisse s’occuper de son équipier, alors que lui entre dans la chambre pour en ressortir quelques secondes plus tard avec une expression de pure incrédulité lui marquant le visage.

C’est en se rapprochant suffisamment d’eux, que les voix deviennent plus distinctes et qu’il peut alors suivre une conversation qui pour beaucoup d’autres que lui semblerait complètement décousue de sens, mais qui pour lui en pose d’autres dont il aimerait connaître les réponses.

- Pourtant la porte s’est refermée sur mon collègue !! Comment sinon aurait-il pu se retrouver assommé comme il l’est ??
- Pourtant vous avez bien vu monsieur que nous n’y étions pas, c’est en entendant un cri que nous avons fait demi-tour pour vous voir vous et votre collègue, ce dernier étendu par terre.

Naoki qui depuis que son coloc a repris la main sur l’interrogatoire, commence à son tour à revenir sur ce qui lui est arrivé et se fait la réflexion qu’il devrait en être plus étonné qu’il ne l’est au final, Takumi ayant recommencé tout simplement le coup de la couette en le faisant cette fois participer.

C’est donc en mettant inconsciemment de côté l’aspect surnaturel de ce qu’il a vécu, qu’il retrouve le sourire à prendre la chose comme une blague de potaches qu’ils ont faite aux deux fonctionnaires.

Kaito sans y prendre garde, s’approche par curiosité de son coloc en le prenant par la hanche d’une main à la fois douce et possessive, alors que ce dernier ne s’y attend pas et qui pourtant bizarrement n’en paraît pas surpris, comme si c’était tout naturel pour lui d’être l’objet d’une telle attention venant du grand rouquin.

- Ils parlent de quoi au juste ?

Takuya lève la tête vers celle de son grand copain en souriant.

- Il doit y avoir un fantôme dans la chambre de Takumi ! Hi ! Hi !
- Comment ça un fantôme ?
- Le gars aurait été assommé par la porte qui lui est revenue dans la tête quand il l’a ouverte, c’est tout du moins ce que j’ai cru comprendre !!
- Bah !! Laisse tomber, nous interrogerons « Tak » quand tout se sera calmé !! Grouille plutôt sinon nous allons être à la bourre pour notre premier cours de la journée et nos potes vont nous attendre.

Takuya se laisse guider vers l’escalier par la main toujours possessive restée sur sa hanche, se demandant quand même si ce n’est qu’une marque purement amicale comme deux amis peuvent se le permettre sans porter à colporter des rumeurs ou alors si ce ne serait pas une volonté inconsciente venant de Kaito à vouloir lui montrer un intérêt tout autre qui cette fois n’aurait plus grand-chose à voir avec la simple camaraderie.

Son appartenance au clan lui fait soudainement peur, peur qu’un éventuel rapprochement avec Kaito ne soit mal vu au sein de l’organisation, qui il doit bien se l’avouer, est encore à cheval sur des principes d’un autre âge.


Pourtant cette main sur sa hanche lui fait un bien tellement fou, qu’il ne demande qu’à ce qu’elle y reste le plus longtemps possible et son cœur rate un battement quand il la sent se détacher en glissant lentement sur son corps, comme à regret pour venir lui prendre la main au moment de descendre l’escalier.

Kaito quant à lui est heureux de voir que son audace porte ses fruits et qu’il n’a pas été rejeté comme il le craignait, son ami semblant au contraire apprécier le contact.

Il le stoppe alors qu’il est encore une marche au-dessus de la sienne et que leurs visages sont à la même hauteur, son regard entrant alors en contact avec le sien qui marque comme il se doit l’étonnement que lui apporte cette situation.

- Tu penses qu’il se passe quoi entre Xiao et Toshio ?
- Pourquoi tu me demandes ça en plein milieu de l’escalier ?
- Contente-toi de me répondre et tu comprendras après !!
- Que veux-tu que je te réponde ? Depuis qu’il connaît Xiao, Toshio n’est plus du tout le même apparemment !! C’est du moins ce que j’ai cru comprendre par rapport à l’année dernière.
- Je ne te parlais pas de ça, tu le fais exprès ou quoi ?

Takuya sourit devant le visage aux taches de rousseur qui le fixe en cherchant désespérément à lui faire comprendre quelque chose, chose que lui a bien comprise depuis quelques jours à le voir tenter par tous les moyens de se rapprocher de lui sans avoir l’air de rien.

Il doit bien s’avouer qu’au début il en a été perturbé jusqu’à comprendre qu’il s’était mis à apprécier cette drague qui en est une sans l’être vraiment, mais qui est sans doute la seule façon qu’a trouvée Kaito pour le pousser pas à pas jusqu’à ce que les choses soient dites entre eux.

- Tu parles de quoi alors ? Du fait qu’ils ressemblent de plus en plus à un couple ?
- Exactement !!
- Et tu veux savoir ce que j’en pense parce que tu te dis que tu aimerais qu’on en soit au même point tous les deux, mais que tu ne sais toujours pas à quoi je pense à ton sujet !! C’est bien ça ??
- Wouah !! Je… enfin, non… si… je ne sais plus… Arrh !!

Takuya n’arrive plus à détacher son regard de ce visage si craquant et encore plus particulièrement en cet instant où la stupeur remplace le sourire que lui avait amené la conversation.

Il sait pourtant l’effet qu’il a ressenti la première fois que Kaito lui est apparu, quand le premier jour de son arrivée il s’est présenté à lui avec le visage resplendissant de sa joie de vivre.

Il a ensuite le souvenir de toutes ses petites touches qui lui étaient envoyées par ce coloc qui cherchait déjà visiblement à connaître ses pensées sur ce sujet sensible, suffisamment en tout cas pour qu’il n’ose l’aborder que par des petites phrases dites en plaisanterie pour jauger ses réactions.

Le toucher physique n’étant venu que ces derniers jours, pour en arriver à cette main lui tenant la sienne à la moindre occasion comme c’est encore le cas en ce moment.

Il décide alors qu’il est temps pour lui de montrer à son tour l’intérêt qu’il porte à son coloc qui est devenu rouge comme une pivoine, à en bégayer de timidité alors que d’habitude il est le premier à aller au-devant des autres.

- Tu aimerais le savoir ou pas ??
- De… de… quoi ??
- Ce que je pense de l’idée qu’on se mette en couple pardi !!
- Je… je… et tu dis quoi !!

Takuya plisse les yeux à la fois d’amusement mais aussi du fort élan de tendresse devant ce grand gaillard roux, qui en tremble d’émotion d’avoir été pris à son propre jeu beaucoup plus vite qu’il ne s’y attendait.

- Je dis que… voyons voir… que dis-je ou encore que devrais-je dire ?

Il n’a pas le temps de poursuivre sa petite mise en boîte qu’il se sent happer en avant et que ses lèvres viennent au contact de celles de Kaito qui maintenant a bien compris qu’il se moquait de lui alors qu’il en est au même point sentimentalement.

- Mouaouaahhouahouh…

Kaito lui libère les lèvres un bref instant.

- Tu dis quoi ?
- Tu as vraiment besoin d’une réponse derrière ça ?

[laurentdu51100]

CHAPITRE 18 : « Penn » « Damien »


« Ce matin-là dans la chambre que partage Damien avec Thomas. »

Une chatouille légère à la plante des pieds réveille Damien en sursaut, n’appréciant pas vraiment cette plaisanterie qui n’en est pas à sa première et c’est en poussant un grognement qu’il envoie un bon coup de pied pour se débarrasser de celui qui semble prendre un réel plaisir à s’en prendre à lui.

- Rahhh !! Mais ça suffit !!

Le bruit réveille à son tour Thomas qui tourne la tête vers son ami en se demandant bien quelle mouche le pique, un tour d’horizon rapide de la chambre lui montrant bien que cette dernière à part eux deux est vide.

- Un cauchemar ??

Damien se tourne à son tour vers le grand blond avec en premier lieu un œil suspicieux à se demander si ce n’est pas lui qui s’amuse de la sorte, mais il en comprend très vite l’impossibilité rien que du fait de l’éloignement des deux lits.

- Quelqu’un ou quelque chose me chatouille la plante des pieds et ce n’est pas la première fois que ça arrive !!
- Allons Damien !! Tu vois bien que nous ne sommes que tous les deux !!

Damien à son tour fait un rapide tour d’inspection de la pièce sans y voir quoi que ce soit d’inhabituel.

- Pourtant je te jure que… Arrhhh !!

Thomas s’assoit sur son lit surpris.

- Quoi encore ??
- Ça vient juste de recommencer !!
- Tu es sûr que tu vas bien ??
- Vas-y !! Dis que je deviens fou !!
- Non mais ce n’est peut-être qu’une allergie ou une impression due par tes sens qui ont du mal à s’adapter à cette planète.

Damien commence par un froncement de sourcils en réponse à son ami quand il éclate de rire soudainement en repliant les jambes.

- Hi ! Hi ! Ça recommence !!

Thomas se lève cette fois pour en avoir le cœur net, il va jusqu’à regarder sous le lit si quelqu’un ne s’y cache pas pour leur faire une plaisanterie.

- Hum !! Bizarre, bizarre !! Nous devrions en parler à Lorgan, il a peut-être une explication toute simple à nous donner.

Damien se lève à son tour, il enfile son pantalon, sa première chaussure et son autre pied tâtonnent à la recherche de la deuxième en ne la trouvant pas.

Il se baisse alors pour regarder jusqu’à sous le lit et se relève la mine perplexe.

- Ma deuxième chaussure a disparu !!

Thomas commence à se dire qu’en effet quelque chose de pas normal se passe, quand un bruit sourd venant du placard attire leur attention et les interpelle.

Thomas est le premier à ouvrir la porte, son regard tombe de suite sur la deuxième chaussure de Damien qui s’avance à son tour pour se baisser en la prenant en main.

- Tu vois bien que quelque chose n’est pas normal !! Tu penses que c’est le « rouquemoutte » qui nous joue des tours ?
- Hum !! Je ne sais trop qu’en penser, surtout si tu me dis que ce n’est pas la première fois !!

Damien réfléchit un instant en comptant sur ses doigts.

- C’est le lendemain de l’arrivée d’Eldarian que ça me l’a fait pour la première fois.
- Tu es sûr de toi ?
- Bien sûr qu’est-ce que tu crois !!
- Alors pourquoi tu n’en as pas parlé à ce moment-là ?
- J’ai pensé que c’était un rêve si tu veux tout savoir, mais plus maintenant.

Thomas termine de s’habiller en jetant de temps à autre un œil furtif dans la pièce, cherchant l’intrus si intrus il y a ou toute chose ayant pu être la cause de cette farce.

- Aïe !!
- Quoi encore ?
- On vient de me tirer un poil du nez !!
- Sortons d’ici et allons voir Lorgan, je suis quasiment sûr qu’il saura nous dire d’où ça vient !!

Sitôt dit, sitôt fait et c’est avec un soupir commun de contentement qu’ils se retrouvent dehors, loin pensent-ils de ce qui tourmente l’un d’entre eux.

Pourtant cette fois ce n’est plus Damien mais Thomas qui ressent à son tour quelque chose lui tirer l’oreille assez fortement pour qu’il y plaque la main en poussant un petit cri.

- Aïe !!

Damien comprend que ce qui jusque-là ne s’en prenait qu’à lui a changé de cible, il va pour en faire la réflexion à Thomas quand il sent quelque chose entrer dans sa poche de pantalon.

Encore vif pour son âge il y plaque sa main et attrape celle de celui qui s’amuse depuis le réveil à leurs dépens.

- Je l’ai !!

Alors que Thomas voit bien qu’il tient quelque chose en main, ses yeux pourtant ne lui montrent rien de plus et c’est un nouveau cri de Damien qui cette fois se tient la jambe en ayant visiblement lâché sa proie sous la douleur.

- Aie !! Putain mais qu’est-ce que c’est à la fin !!

***/***

Kazbo s’amuse comme un fou en ayant trouvé dans les deux étrangers de quoi faire ses farces, le plus âgé étant à l’évidence celui qu’il a pris pour cible du fait qu’il est le plus réceptif à ses plaisanteries.

Il va pour s’éloigner en se promettant de recommencer le lendemain matin, quand il se sent pris par le col et se retrouve face à Eldarian qui a suivi de loin la fin du pugilat avec ses nouveaux amis.

- Viens un peu avec moi mon gaillard !! Je vais t’apprendre à te moquer de nos invités !! Tu connais la punition pourtant !!
- Non maître... pas ça !!
- Il fallait y penser avant, allez !!
- Maître… non !!

***/***

Thomas fait un signe de tête à Damien pour qu’il se retourne et voit comme lui Eldarian faire des gestes bizarres en parlant une drôle de langue que même lui ne connaît pas.

- J’ai idée que nous allons vite connaître notre fauteur de troubles, apparemment il n’est pas invisible pour tout le monde ! Hi ! Hi !



CHAPITRE 19 : « Penn » « Thomas »


Il se tourne vers Eldarian qui semble tenir fermement quelque chose de vivant, qui se débat pour s’échapper de son étreinte.

- Qu’est-ce que c’est ?

Eldarian sourit devant la tête que font ses deux nouveaux amis.

- La bonne question serait plutôt de savoir "qui" c’est !! En fait il est devenu mon serviteur quand mon jumeau a quitté « PENN » pour son périple à travers l’espace, il m’est très utile pour mes déplacements et c’est devenu un ami incontournable malgré sa propension à la plaisanterie.

C’est ce moment précis que choisit Lorgan pour apparaître devant ses amis, le jeune Elfe reste un instant à comprendre la situation qui semble éveiller la curiosité des deux invités.

Il est tellement habitué à voir Kazbo qu’il lui arrive d’oublier qu’il est invisible pour la quasi-totalité du monde.

- Ah !! Je vois que vous venez de faire la connaissance de « Kaz » !!

Thomas voit le geste de Lorgan pour souhaiter la bienvenue au fameux « Kaz ».

- Il n’y a que pour nous qu’il est invisible ?

Lorgan percute seulement alors ce qu’il trouvait bizarre dans le comportement de ses amis en arrivant.

- Non en fait nous ne sommes que quelques-uns, il y a ceux qui ont le don de la haute magie et ceux comme moi qui à une époque étaient avec Loup. C’est lui qui a incanté pour que nous puissions voir son serviteur gnome.

Damien en entendant les paroles du jeune prince Elfe, repense à ses lectures d’enfant où gnomes et autres farfadets hantaient ses rêves.

- S’il ressemble à nos contes, il ne doit pas être beau le gaillard ! Hi ! Hi !

Heureusement pour Damien qu’il ne peut entendre la réponse du « jeune » Gnome, qui se lâche verbalement en s’entendant traiter de la sorte.

Du coup il poursuit son monologue, alors que ses deux amis en entendent des vertes et des pas mûres sur son compte.

- Donc on ne pourra jamais le voir si j’ai bien compris ?

C’est Eldarian qui lui répond.

- Je dirais oui dans l’absolu mais il y a des solutions qu’il n’apprécie pas vraiment, mais qui lui servent de punitions quand il profite de son invisibilité pour taquiner les gens.
- Ah oui et qu’est-ce que c’est ?
- Rien de plus simple !! Lorgan tu veux bien préparer le bac ? J’ai toujours sur moi cette teinte dont je me suis servi pour ressembler à mon frère, comme vous voyez ça peut toujours être utile ! Hi ! Hi ! En plus elle a la particularité de ne pas se fondre avec Kazbo comme le font ses vêtements.
- « Non maître, pitié »
- Il fallait y penser avant !!

Une fois de plus Thomas et Damien entendent cette étrange langue qui comme de bien entendu ne veut absolument rien dire pour eux.

Eldarian profite que Lorgan est parti préparer ce qu’il lui a demandé pour faire un bref résumé de ses connaissances sur le peuple Gnome, sachant très bien que sinon il n’en finira jamais de répondre aux questions de ses deux amis.

***/***

« Une heure plus tard. »

- J’avais bien raison ! Hi ! Hi ! Mon Dieu !! Qu’est-ce qu’il est laid !!
- Tu ne devrais pas porter ce genre de jugements sur quelqu’un qui n’appartient pas à ton espèce, l’univers connu contient un nombre incalculable d’espèces pensantes qui te trouveraient elles aussi des plus repoussants à voir. D’ailleurs il en va de même sans doute pour Kazbo quand il nous regarde, quoiqu’il soit habitué à cohabiter avec les humains et les autres peuples qui vivent ici.

Damien hoche la tête en signe qu’il comprend les paroles de Thomas, alors que Kazbo vocifère en paroles et en grimaces.

Eldarian voit bien le temps qui passe, il décide donc de renvoyer son serviteur qui sinon va occuper tout l’espace tant que ses deux amis n’en seront pas sevrés.

- Va donc nous chercher « Tank » !! Il sera sûrement content d’avoir des nouvelles de son frère de lait et de connaître celui avec qui il partage sa vie en plus de Lorgan.
- Oui maître !!

Le maître du temple n’attend pas la question qui inévitablement va lui être posée pour en donner la réponse.

- Il est parti chercher Tancrède le frère de lait de Loup… enfin de Florian si vous préférez !! Ça va nous laisser quelques jours de répit, le temps qu’il fasse l’aller-retour et ce même en utilisant les portes.

Lorgan reprend alors les choses en main, en sortant le mémo-cube de sa besace et en l’agitant sous leurs yeux redevenant soudainement aussi joyeux que curieux de découvrir la suite coupée si brusquement la veille.

Damien prend Thomas par le cou en lui parlant à l’oreille.

- Tu crois qu’il va nous montrer comment vous avez utilisé le sex-toy avec Éric ? Je me demande si vous avez réussi à tout rentrer ! Hi ! Hi ! C’est qu’il paraissait particulièrement long l’engin je trouve !!

Eldarian et Lorgan se font un clin d’œil complice, Damien ne connaissant pas suffisamment leurs particularités physiques différentes des siennes pour soupçonner qu’ils l’entendent aussi nettement que s’il avait parlé à leurs propres oreilles.

Le maître guerrier sourit en observant Damien, comprenant bien la raison qui a fait de lui le meilleur ami de son frère et qui déjà l’amène à une pensée similaire à son égard.

Ce n’est qu’une fois retrouvé l’arbre centenaire qu’ils semblent affectionner particulièrement puisqu’ils s’y retrouvent dessous à chaque mémo-visionnage, qu’ils posent leurs fesses au sol en mettant en place le dispositif de transmission autour de leur tête.

Lorgan attend que tout le monde soit prêt et active l’appareil, en souriant au soupir commun de contentement poussé à peine son geste terminé.

***/***

« Matin tôt au studio où logent Éric et Thomas. »

Les deux garçons sont encore endormis couchés l’un près de l’autre, Thomas serré en chien de fusil derrière son copain et l’enlaçant d’un bras plaqué contre sa poitrine.

***/***

- Pffttt !! Je le savais !!

Les trois autres s’amusent du visage dépité de Damien qui devant la scène comprend que rien ne sera révélé de la soirée et que donc il n’aura pas sa réponse sur les possibilités « d’absorption » des deux colocs jouant avec leur nouveau sex-toy.

[laurentdu51100]

CHAPITRE 20 : « Première rencontre » « Éric »


Lorgan lui fait signe de se taire d’un geste de la main, accompagné d’un froncement de sourcils suffisamment expressif pour que Damien se fasse tout petit dans son coin.

***/***

C’est la sonnerie du réveil qui commence à les faire bouger, Éric en se retournant se retrouve nez à nez avec son meilleur ami et l’embrasse sur le front avec un sourire qui en dit long sur les sentiments très forts qu’il éprouve.

Thomas encore à moitié endormi sourit néanmoins dans son demi-sommeil, heureux lui aussi d’être de retour dans ce petit studio où ils se retrouvent tous les deux pour vivre une certaine liberté, sans tabou ni fausse pudeur.

Il s’étend comme un chat en se resserrant contre le corps du grand brun qui ne demandait pas mieux et qui d’une main caresse la chevelure aux boucles blondes, faisant ronronner Thomas de bien-être.

Un coup d’œil rapide sur le réveil décide Éric à s’activer, comprenant le besoin qu'à Thomas de quelques minutes de plus avant qu’il n’émerge réellement à son tour.

Ce n’est qu’une fois le petit-déjeuner installé sur la table, sa tasse de café aux lèvres, qu’Éric se sent enserré par la taille en recevant à son tour le petit baiser du matin.

- Bien dormi mon grand ?
- Comme un loir !! Merci d’avoir tout préparé ce matin, je ne me sentais pas le courage.

Le silence s’instaure le temps que chacun termine ses tartines, pourtant Thomas remarque les fréquents coups d’œil de son copain vers la pendule et cherche à en comprendre la raison, cela n’étant pas dans ses habitudes d’être aussi pointilleux sur l’heure.

C’est quand il va pour lui poser la question, que la réponse lui arrive naturellement en se rappelant les conversations de la veille.

- Il ne va pas s’envoler tu sais ?
- Qui donc ??
- Ton beau rouquin ! Hi ! Hi !

Éric jette de nouveaux un coup d’œil sur l’horloge en se levant pour débarrasser la table, ce qui bien sûr amène un rictus d’amusement du grand blond.

- Remarque je ne devrais pas m’en plaindre ! Hi ! Hi ! Pense à lui tous les matins, que le petit déj soit prêt quand je me lève !!
- Pffttt !! N’importe quoi !! Tu ferais mieux de te taire et de venir avec moi prendre la douche, au lieu de dire des conneries !!
- Ah oui vraiment ! Hum !! Dans ce cas tu ne verras pas d’inconvénient à ce que je tente ma chance avec lui, je t’avoue que j’y ai pensé cette nuit et qu’il n’y avait que l’intérêt que tu semblais lui porter qui me retenait en fait ! Maintenant que je suis rassuré, il n’y a plus aucune raison pour que je ne me mette pas en lice.

Comme il était derrière Éric pendant qu’il parlait, Thomas pouvait suivre la décomposition de son visage au fur et à mesure qu’il comprenait la portée de ses paroles.

C’est dans un silence quasi total qu’ils se déshabillent pour entrer en se serrant sous la douche, le grand brun tournant le dos au grand blond et qui de ce fait, ne voit pas le sourire moqueur dessiné sur ses lèvres.

Thomas devant le mutisme de son copain décide de l’embêter encore un peu plus, connaissant son tempérament impétueux qui ne devrait plus tarder à s’extérioriser.

- En fait je crois que je l’ai kiffé grave du premier instant où je l’ai vu !!

Le dos d’Éric se raidit encore plus alors qu’il se douche en gestes nerveux et saccadés, pourtant au lieu d’entendre une voix à deux doigts d’exploser, c’est un son tremblant presque suppliant qu’entend Thomas et qui cette fois lui amène un frisson, comprenant qu’il a sans doute été un peu trop loin dans ce qui n’était pour lui qu’une énième blague de l’ordre de celles qu’ils ne manquent jamais de se faire.

- Tu le veux vraiment pour toi ?


Le sourire de Thomas s’efface aussi soudainement qu’il lui était venu quand il se plaque le dos à la paroi pour pouvoir le faire se retourner, lui prenant le menton d’une main en le relevant pour que ses yeux se fixent dans les siens.

- Écoute-moi bien tu veux ? Je… plai… san… tais !! Tu comprends ?? Je le trouve super-craquant et tout et tout, mais ce ne sera pas celui avec lequel je perdrai ma virginité !!

Éric le fixe longuement, avant de ressasser ces dernières paroles et d’émettre un petit son de gorge montrant bien la moquerie qui va s'en suivre.

- Tsiiii !!!! De quelle virginité tu parles !! Le truc d’hier soir n’était donc pas assez long ni assez gros pour te la faire perdre ??
- Je parlais d’une vraie, en chair et… sans os ! Hi ! Hi !

Éric a à l’évidence retrouvé le sourire, faisant soupirer de soulagement Thomas qui pourtant connaît suffisamment son ami pour savoir qu’il ne peut pas lui en vouloir plus de quelques minutes et ce ne sont pas le souvenir de disputes qu’ils ont eues depuis leur plus jeune âge qui dira le contraire.

- Tu le kiffes vraiment alors ??
- Comme si tu ne le savais pas !!

Thomas met du gel douche dans le creux de sa main pour venir ensuite savonner en douceur le service trois pièces de son copain en passant largement sur les zones frontalières, ce qui comme de bien entendu ne tarde pas à mettre le beau brun dans un état que la morale réprouve.

- Tu vas me laisser tomber alors ? Pourtant il me semble que je te fais toujours autant d’effet ?
- Qui parle de ça ??
- Pourtant si vous deux Raphaël, vous…
- Nous quoi ?? Arrête de te faire de mauvais films, ça ne changera rien entre nous tu peux me croire et je vais finir par te le prouver si tu continues… Arrh !!

Le petit cri vient au moment précis où Thomas passe sa seconde main à l’intérieur du sillon poilu pour y savonner la rosette d’une façon virile qui ne le laisse pas de bois.

- Je ne peux même plus te savonner sans que tu prennes ça pour du sexe ??
- Arhhh !!! Arrête… arrête… Arhhh !! Tu appelles ça savonner toi ??

Thomas avec une fausse expression de surprise au visage, lève ses deux mains toutes mousseuses en les lui mettant sous le nez un bref instant avant de reprendre ses manipulations pour ne pas laisser retomber le « soufflé » et frictionner avec encore plus d’ardeur le côté pile et le côté face, de celui qui maintenant n’est plus que frisson devant la montée imminente du plaisir.

Le tremblement des cuisses d’Éric suivi de la remontée rapide sous ses doigts de ses deux testicules, amènent une moue triomphante au beau blond qui fixe dans les yeux ceux d’Éric pour ne rien rater des éclairs d’orgasme qui les illuminent, alors qu’il reçoit sur le torse les giclées drues, fruits de ses manipulations sensuelles ou plutôt devrait-il penser, sexuelles.

Alors que le grand brun commence juste à réémerger et qu’il s’apprête à lui rendre la politesse, Thomas le stoppe d’un geste en lui offrant un de ses plus beaux sourires.

- Ce soir !! Là on va être vraiment à la bourre, je ne voudrais pas que tu rates l’arrivée du beau mannequin devant ses groupies ! Hi ! HI !

Il voit bien son ami faire grise mine malgré tout de ne pas pouvoir lui rendre la pareille, une pulsion incontrôlée le prend alors de venir poser ses lèvres sur celles d’Éric pour un baiser comme encore jamais ils ne se sont autorisés à se donner.

Éric en reste comme deux ronds de flan, tandis que Thomas se sépare enfin de lui en sortant de la douche.

- Wouaouhhh !!! C’était quoi ce baiser ?
- Peut-être une preuve de mon attachement, va savoir !! Ou peut-être la peur de ne plus un jour pouvoir partager nos moments intimes !!
- C’est à cause de Raphaël que tu dis des conneries pareilles ??



CHAPITRE 21 : « Première rencontre » « Raphaël »


« Appartement où vivent les trois amis, ce matin-là. »

Ils sont encore tous les trois dans la cuisine à terminer le petit-déjeuner dans un silence tout relatif, quand Raphaël pousse un petit rire qui amène de suite la curiosité des deux autres sur lui.

- Hi ! Hi !
- Tu nous fais quoi là ?
- Je pensais qu’on pourrait se faire des tunes facilement vu comment on s’est réveillé ce matin !!
- Développe s’il te plaît ?
- Je pensais à trouver un coloc pour la deuxième chambre ! Hi ! Hi !

Damien est le premier à jeter un œil sur Florian en secouant la tête, montrant bien par là ce qu’il en pense.

- Parce que tu crois qu’on va dormir tous les trois tous les jours comme cette nuit, serrés comme des sardines en plus !!
- De toute façon pourquoi s’embêter alors qu’on n’a pas de problèmes financiers ?
- Ou alors il pense à quelqu’un de précis, tu ne crois pas ??
- Hum !!

Les deux amis fixent alors Raphaël qui se sent soudainement mis à nu dans l’idée qu’il a eue d’inclure Éric, voire même Thomas et pourquoi pas Yuan, dans leur nid douillet.

En comptant les intervenants possibles, il se rend bien compte de l’incongruité de ses pensées et fait un signe d’apaisement à ses deux potes, reprenant la parole tout en sachant bien l’irréalisme de la situation.

- Déjà pour les sardines il suffit d’acheter un lit plus large genre « king size », ensuite j’avais en effet pensé à quelqu’un en particulier mais en y réfléchissant un tant soit peu, je me rends compte que ça ne peut pas se faire étant donné qu’il partage déjà une coloc avec son pote Thomas.

Damien qui avec Éric est le seul à connaître la bande des trois auquel il se réfère, se remémore ses nouveaux amis avec un brin quand même de déception.

- De toute façon ce serait beaucoup trop petit ici et en plus je te vois venir, il ne s’agit pas non plus de faire de cet appartement un lupanar !!
- Tout de suite les grands mots !!

La conversation semblant close, Florian se lève pour terminer de se préparer et laisse ses deux compères débarrasser la table.

Il entend néanmoins le reproche de Damien envers le grand rouquin, reproche qu’il n’avait pas osé faire en sa présence.

- Tu nous as fait quoi là !!
- Comment ça ? Qu’est-ce que j’ai dit de mal ?
- Tu n’as pensé qu’à toi, comme si j’étais prêt à aller plus loin avec vous deux alors que pour moi « Flo » est comme un frère !!
- Et donc ? Je ne vois pas trop où tu veux en venir !!
- À moins de ne se contenter que de ce que nous faisons déjà pendant le reste de l’année scolaire, sinon je pense que tu auras saisi le souci de dormir à trois !! En plus c’est sans compter sur l’autre voire les autres colocs, j’aurais vite fait de me sentir mal à l’aise tu ne crois pas ?

Un silence qui stoppe Florian à mi-chemin de la salle de bains en tendant l’oreille, pour quelques secondes plus tard entendre la réponse de Raphaël, visiblement gêné.

- Tu as raison, je n’avais pas tout pris en compte et c’est déjà bon que tu aies accepté que je me joigne à vous deux.
- Alors n’en parlons plus et laissons les choses avancer à leur rythme sans vouloir mettre la charrue avant les bœufs, d’autant plus que tu ne connais pas la réaction qu’aura « Flo » quand ils seront mis en présence.
- Pourquoi tu dis ça ? Il les connaît puisqu’ils habitent dans le même quartier et pour Yuan c’est « Flo » qui lui avait donné rendez-vous !!
- OK pour lui, mais pose-toi la question pour les autres !!
- Je ne vois pas où tu veux en venir par-là ?
- Je ne sais pas moi, par exemple de savoir pourquoi habitant aussi près ils n’ont jamais eu de contacts amicaux avec « Flo » ? Éric n’a vu que toi et Mathis apparemment n’a vu que moi, il n’a jamais été fait mention de « Flo » dans ce que nous avons appris sur eux.

Raphaël sourit malgré tout, n'y voyant là rien de rédhibitoire.

- Sans doute à cause de l’âge de Florian, à l’adolescence deux années d’écart sont beaucoup alors qu’ensuite ils ne se remarquent plus.
- Hum !! Oui, peut-être !!

Florian comprend que l’affaire est pour le moment close, il reprend alors le chemin vers la salle de bains pour en sortir un bon quart d’heure plus tard et retrouver ses deux amis qui décidément semblent avoir pris l’habitude de la prendre ensemble dans l’autre chambre.

Une fois dans l’entrée prêt à quitter l’appart, Damien se tourne vers lui pour valider ce qu’ils ont mis au point la veille et ne pas encore une fois poser un lapin à Yuan qui des trois est celui qui semble le plus concerné pour revoir « Flo ».

- On se voit toujours à la cafétéria sur le coup de midi ?
- Pas de soucis, j’y serai !!
- Tu fais quoi ce matin ?
- Normalement il doit y avoir une note de service affichée, indiquant les horaires aux étudiants des différents cursus pour se rendre dans l’amphithéâtre afin que j’y fasse ma présentation ainsi ce que je vais enseigner. Ensuite libre à eux de venir s’inscrire ou pas étant donné que cette année mes cours ne sont que facultatifs, dans le seul but de permettre une meilleure compréhension de ce qu’ils ont pour certains du mal à suivre.
- Des cours de rattrapages en somme ?
- Oui et non !! Je dirais plutôt des cours différents pour aborder les mêmes sujets en faisant en sorte de les intéresser.

Raphaël hoche la tête en signe d’accord.

- C’est un peu ce que j’ai entendu dire aussi, que les profs de bio sont soporifiques à mourir.
- Quand ils vont voir bille de clown, je prédis sans trop de risques qu’il va y avoir du monde même si ses cours ne sont que facultatifs ! Hi ! Hi !

Florian se regarde dans la glace de l’ascenseur, cherchant où son ami trouve qu’il ressemble à un clown alors qu’il s’est justement mis sur son trente et un pour faire bonne impression.

Raphaël sourit en mettant un léger coup de coude à Damien, lui montrant Florian s’observer dans la glace et a droit en retour à une mimique des plus expressive du foutage de gueule de le voir justement vêtu comme il l’est et qui est loin de son look habituel, suffisamment en tout cas pour qu’il pouffe sans pouvoir se retenir plus longtemps, emmenant le grand rouquin avec lui dans son fou rire.

Le regard noir que leur jette Florian, loin de les calmer en rajoute une couche et amène la surprise aux locataires attendant l’ascenseur, quand les portes de ce dernier s’ouvrent devant le trio pour le moins pas banal.

Heureusement la petite centaine de mètres qu’ils ont à parcourir pour arriver devant les portes de l’université, leur permet de retrouver un calme suffisant.

Damien et Raphaël, quittent alors Florian qui pour sa part va rejoindre le bureau des profs, tandis qu’eux cherchent leurs nouveaux amis dans la cour.

Ils les trouvent devant le panneau d’affichage indiquant qu’un expert consultant en biologie moléculaire donnera une réunion le matin même pour se présenter et pour inciter à s’inscrire ceux qui seraient intéressés pour approfondir leurs connaissances, ou encore en acquérir d’autres qui de toute façon leur seront toujours un grand plus pour une fois démarrer la vie active.

Les différents horaires sont affichés que Yuan note sur un carnet, Damien s’approche de lui alors qu’Éric est déjà à fixer Raphaël avec la passion dévorante qu’il éprouve pour lui.

- Tu comptes t’y inscrire ?
- Je ne sais pas, j’irai déjà pour voir ce qui est proposé de plus que dans le cursus officiel.
- Hum !! Mon petit doigt me dit que tu ne rateras aucun cours, surtout une fois que tu auras vu le prof ! HI ! Hi !

[laurentdu51100]

CHAPITRE 22 : « Première rencontre » « Yuan »


Yuan se retourne vers Damien en cherchant à comprendre sa dernière phrase, celui-ci s’en rend compte en lui faisant un clin d’œil.

- Il me semble que tu le connais déjà en plus !!

Yuan cherche de qui il peut bien s’agir quand un éclair de compréhension lui remet en tête l’image du petit rouquin suivant l'enseignant le jour de la rentrée.

- Florian ??
- Tout juste Auguste !!
- Ce n’était donc pas que de simples rumeurs ??
- Si cela en était, ça ne le restera plus très longtemps !!
- Et toi ? Tu vas y aller ?
- Manquerait plus que je rate ça ! Hi ! Hi !

Thomas qui les a entendus alors qu’Éric et Raphaël, semblent quant à eux plongés dans un autre monde à se fixer dans les yeux sans oser prononcer une parole, s’approche pour serrer la main à Damien tout en s’immisçant dans la conversation.

- J’avoue que je suis perplexe de le savoir là avec cet emploi de consultant expert !! C’est loin du gamin de mes souvenirs et même s’ils datent quand même de quelques années.
- Tu vas assister à son cours de présentation ?
- Bien sûr !! Déjà par curiosité du fait qu’il habite mon quartier et ensuite par intérêt, je ne pense pas que les dirigeants de l’université auraient investi dans ses cours s’ils ne les avaient pas jugés utiles.

Damien opine de la tête, lui-même s’étant également fait la même remarque.

- Je le pense également !! Vous y êtes conviés à quelle heure ?
- D’après le tableau d’affichage, notre section doit s’y rendre pour onze heures et toi ?
- Dix heures !! Du coup on se voit tous à table pour midi, cette fois « Flo » sera là, il me l’a promis !!

Yuan sourit en pensant à un truc.

- On va passer pour de gros fayots derrière ça, parce que c’est sûr que tout le monde va n’avoir que lui comme sujet de discussions à la cafétéria.

Damien se contente de répondre à son sourire par un autre en retour, c’est Thomas qui clôt le moment en jetant un rapide coup d’œil à sa montre.

- On fait comme ça alors, tant pis pour lui si les autres l’accusent de ne vouloir copiner qu’avec des beaux gosses ! Hi ! Hi !

Il fait signe à Yuan en tapant d’un doigt sur sa montre, prenant Éric par la manche en tirant un grand coup qui manque presque de le faire chuter tellement le grand brun était pris dans un tout autre contexte.

***/***

Comme les fois précédentes, l’image se brouille indiquant un changement dans le déroulement des souvenirs et c’est à l’intercours de mi-matinée qu’elle se refait bien nette, avec les trois amis écoutant d’une oreille attentive le ressenti des classes ayant déjà assisté à la présentation faite dans le grand amphithéâtre.

- Tu vas t’inscrire à ses cours toi ?
- Bien sûr qu’est-ce que tu crois !! Pour une fois qu’il y a quelque chose qui me plaît dans l’enseignement qu’ils apportent ici !!
- En plus le prof n’est pas banal ! Hi ! Hi !
- Pour ça tu peux le dire ! Hi ! Hi !
- Remarque j’avais déjà entendu mes parents parler de ce gars, j’avoue que je ne l’imaginais pas du tout comme ça !!
- Je suis certain qu’il va faire salle comble à ses cours, déjà les filles se sont toutes pâmées en le voyant !!
- Pas qu’elles, je t’assure, j’ai capté un tas de mecs qui le reluquaient également.
- On n’a pas fini d’en entendre parler, je vais prévenir mon père ce midi et j’imagine par avance la surprise que ça va lui faire.
- Pourquoi donc ?
- Mon père est chirurgien, il suit l’histoire de « Nong Yo » depuis qu’elle est apparue dans les médias.
- « Nong Yo » ?
- C’est l’ancien nom de l’expert de ce matin, tu ne te rappelles pas l’histoire de l’enfant sauvage qu’ils sont allés rechercher dans la jungle ?
- Non… tu veux dire que… non… c’est ce type ?

Comme le petit groupe s’éloigne d’eux, Thomas se tourne vers ses deux amis et voit bien que comme lui ils sont troublés par ce qu’ils viennent d’entendre.

Chacun pourtant par un côté bien différent de la conversation qu’ils ont suivie dans sa plus grande partie, Yuan pour sa part étant en complet accord avec la partie s’intéressant particulièrement à son aspect physique et le ressenti qui s’est ensuivi auprès des étudiants des deux sexes confondus, Éric en apprenant l’intérêt envers son voisin que semblent avoir de lui les adultes et enfin à voir la tête de Thomas, qui se demande bien pourquoi il n’y a pas fait attention avant ça alors qu’il vit à deux pas de chez lui.

C’est Yuan qui le premier donne son ressenti à voix haute de façon à avoir l’avis de ses amis.

- C’est vrai qu’il est super-craquant, je n’ai pas été surpris d’entendre ces gars en parler comme ça et j’ai hâte d’assister à ce qui a semblé au demeurant assez amusant, vu comment ça les a fait rire.

Éric semble d’accord avec lui alors que Thomas reste dans ses propres réflexions à chercher la réponse à sa question sur son indifférence toute relative envers ce garçon qui semble pourtant être des plus populaires.

C’est la sonnerie de fin de l’intercours qui remet les trois amis en mouvement, Éric voyant le monde qui se dirige dans la même direction qu’eux, prenant ses deux copains par la manche en pressant le pas.

- Venez les gars !! On a plutôt intérêt à faire fissa si on veut une place où on voit quelque chose.

***/***

« Nouveau brouillage avant que les souvenirs les amènent cette fois au cœur de l’amphithéâtre.  »

Les trois amis se regardent, visiblement perplexes de tant de monde arrivant encore et encore, au point de saturer la vaste salle pourtant prévue pour.

Le fait qu’Éric les ait pressés fait qu’ils sont dans les dix premiers rangs, ayant une vision quasi parfaite de l’estrade de l’enseignant.

Cette dernière est encore vide du fameux consultant. Le bouche-à-oreille depuis ce matin a décidé les plus récalcitrants à s’y rendre fait que ce cours se voit aussi bondé.

Un brouhaha de voix emplit la salle, nos trois amis n’étant pas les derniers à y participer et y amener allègrement leurs contributions, quand soudainement venant d’un coin de la salle, le calme se fait et se répercute tel une onde jusqu’à obtenir un silence pouvant sembler au débotté impressionnant.

C’est l’apparition d’un jeune rouquin tout sourire qui sans se démonter plus que ça s’avance vers la chaire professorale, pour venir se positionner juste devant en tapotant sur le micro posé sur le bureau devant lui.

Éric n’a d’yeux que pour le visage d’ange de son petit voisin, se maudissant de tant d’indifférence de sa part à son égard alors qu’il a maintenant devant lui l’image presque parfaite de ses fantasmes les plus fous.

Il en est là dans ses pensées, quand un solide coup de coude venant de Yuan l’y arrache et qu’il se tourne surpris vers lui, captant le geste de la tête lui demandant de regarder du côté de Thomas.

La curiosité lui fait faire le mouvement nécessaire pour capter le visage de son meilleur ami, ce dernier étant comme figé dans une contemplation dépassant et de loin, ce qu’il n’avait jamais pu y lire durant toutes ces années passées ensemble.

- Houhou Thomas ?? Ça va ?? Dis quelque chose mon vieux !! On croirait que tu as vu le loup là !!



CHAPITRE 23 : « Première rencontre » « Florian »


« Nouveau passage rapide, les amenant cette fois à la fin du cours de présentation. »

Éric secoue Thomas qui est resté immobile sans réaction durant toute l’heure, alors qu’il en a été tout autre de l’ensemble des étudiants qui n’ont eu de cesse d’être interpellés dans leurs émotions.

Passant du rire à l’attention, au rythme frénétique du fameux expert consultant qui réussit là l’exploit d’avoir pu garder l’intérêt d’une assemblée aussi importante et ce sur un sujet qui au demeurant n’était pas leur tasse de thé.

- Eh !! Tu te bouges !! La présentation est finie depuis presque cinq minutes !!

Yuan pose son regard alternativement sur ses deux amis avant de prendre la parole, surpris lui aussi de l’état semi hors du temps du grand blond.

- Qu’est-ce qu’il a ?
- Qu’est-ce que j’en sais !!
- Depuis quand il a l’air dans le potage comme ça ?

Éric fait une moue en faisant semblant de réfléchir.

- Hum !! Je dirais… depuis que Florian est apparu !!

Yuan reporte son attention sur Thomas qui semble revenir petit à petit à ce qui se passe autour de lui.

- Wouah !! C’est le rouquin qui te met dans tous tes états comme ça ??

Éric sourit de plus belle, étant celui connaissant le mieux Thomas pour ne pas avoir à chercher très loin la raison qui l’a mis dans cet état de léthargie.

- Je ne pense pas dire de conneries en donnant mon opinion là-dessus ! Hi ! Hi ! En fait ce qui m’étonne le plus, c’est qu’il ne s’en aperçoit que maintenant !!
- Comment ça que maintenant ??
- Tu oublies que Florian est mon voisin.
- Non je ne l’oublie pas, mais je ne vois pas le rapport.
- Même si nous n’étions pas ce qu’on peut appeler des amis, il nous arrivait quand même de l’apercevoir et « Thom » n’avait jamais eu la tête qu’il a depuis le début du cours, voilà pourquoi je m’étonne quand même un peu !!

Yuan observe Thomas qui maintenant est passé devant eux en direction de la cafétéria, marchant de façon visiblement distraite à très certainement ressasser ce qui le trouble autant.

- Nous le saurons très vite puisque normalement il déjeune avec nous ce midi.

Les deux amis ne peuvent manquer la réaction du grand blond qui en entendant les paroles de son ami asiatique, a relevé la tête en accélérant ensuite le pas.

Éric le rejoint en l‘attrapant par le bras.

- Ne me dis pas que tu avais oublié qu’on cassait la croûte ensemble avec Damien et Raphaël ?
- Heu…

Le grand brun stoppe brusquement en faisant retourner son meilleur ami vers lui.

- Dis-moi... qu’est-ce qu’il t’arrive « Thom » ? À voir ta réaction on pourrait penser que tu n’avais jamais vu Florian avant ce matin, pourtant ce n’est pas le cas !!

Une idée germe soudainement dans l’esprit d’Éric, idée qui expliquerait certaines réticences qu’avaient Thomas à vouloir s’engager avec quelqu’un.

- Ça expliquerait bien des choses en fait !!

Thomas qui en était encore à chercher quoi répondre à la question précédente, regarde son ami avec étonnement.

- Voilà que tu fais les questions et les réponses maintenant ? J’aimerais bien comprendre comment tu vois ça à ma place ?
- Je préfère te laisser trouver tout seul, je ne voudrais pas t’influencer en te donnant mon opinion. Juste sache quand même qu’il doit y avoir cause à effet avec tes réticences pour pousser plus loin les choses que ce soit entre nous ou avec « Yu ».
- Comment ça avec moi ?

Éric pose sa main sur l’épaule de Yuan en signe d’apaisement.

- Je t’expliquerais quand il aura déjà trouvé ses réponses.

Mine de rien toute cette conversation aussi décousue soit-elle, les amène à la porte de la cafétéria, c’est donc chacun avec son motif propre qu’ils y entrent en cherchant des yeux si leurs nouveaux amis sont déjà arrivés.

***/***

« Nouveau floutage semblant cette fois faire un retour en arrière jusqu’à la fin du cours, mais cette fois vu côté Florian. »

C’est avec le sourire satisfait de celui qui a été au bout de son objectif, que Florian range ses notes et redescend l’estrade pour retourner un bref instant au bureau des enseignants dans le but d’y ranger ses affaires.

Il cherche à analyser ce pincement au cœur qu’il a ressenti tout du long de ce cours, alors qu’il n’en avait pas ressenti lors des deux premiers de la matinée.

Son esprit d’analyse a vite fait de lui remettre en mémoire un lieu bien précis dans les premiers rangs, son cœur alors s’accélère un bref instant jusqu’à ce qu’il comprenne enfin la cause de son trouble.

Bien qu’il reconnaisse Yuan près de son voisin de lotissement et comme de bien entendu ce dernier qui le fixe visiblement surpris de le voir là, pourtant ce n’est pas vers eux que son esprit s’accroche mais vers ce magnifique garçon blond assis près d’Éric.

La ressemblance avec son copain Mathis est si flagrante qu’il ne se pose même pas la question de qui il peut être, connaissant en plus sa présence à l’université par Damien et Raphaël qui l’ont déjà rencontré.

En fait ce qui le trouble serait plutôt de l’ordre sentimental, l’idée même lui fait hocher la tête alors qu’à peine cette pensée émise il en comprend l’impossibilité qu’elle puisse l’avoir pris sans crier gare et surtout avec autant de force.

Florian entre dans la salle, y dépose ses affaires et reprend le chemin de la cafétéria, en se rappelant que justement il doit les rencontrer ce midi.

L’idée le fait hésiter, trop d’émotivité encore venant de cette rencontre, il le sent bien, est encore ancrée en lui pour qu’il se comporte normalement sans montrer le trouble que lui amènent ses pensées.

Il est prêt à faire demi-tour quand il se voit entouré par ses deux copains, qui chacun le prenant par un bras l’entraînent avec eux.

Damien qui de loin a compris ses hésitations, s’étant vite soulagé de ses craintes à Raphaël qu’il ne leur fasse encore une fois faux bond.

- Eh les gars… à quoi vous jouez !!
- J’ai bien vu que tu allais encore te débiner !!

Raphaël voit bien l’air perdu de Florian, s’arrêtant soudainement à deux pas de la porte de la cafétéria.

- Dis-nous ce qu’il se passe à la fin, je vois bien que tu n’es plus le même que pendant l’intercours !! Quelque chose s’est mal passé durant la dernière heure ?

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CHAPITRE 24 : « Première rencontre » « Florian »


Damien attend tout comme le fait Raphaël, une réponse qui semble bien longue à venir et c’est sa parfaite connaissance de ce qu’a vécu son meilleur ami qui lui amène un début de compréhension, ce dernier ayant pris une expression qui ne le trompe pas.

- Laisse-le, tu vois bien qu’il est perturbé.
- Je le vois bien et c’est d’ailleurs pour ça que je lui pose la question !!
- Hum !! Entrons plutôt et laissons le tranquille, il nous dira tout quand ce sera le bon moment pour lui de le faire.

C’est donc dans cette ambiance plutôt tendue que les trois amis prennent la file d’attente avec un plateau à la main, plusieurs choses pourtant les aident à retrouver un certain moral.

La première et pas la moindre vient de l’assistance qui l’un après l’autre se tourne vers eux en amplifiant les murmures ambiants d’une curiosité manifeste envers celui qu’ils découvrent maintenant qu’ils ont assisté pour la plupart à sa présentation, comme quelqu’un de non seulement pas banal mais avec ce petit plus de mystère lié à son enfance et qui fait toute la différence d'avec un garçon lambda certes surdoué, mais avec une enfance sans secrets cachés.

La seconde vient de ceux qui les attendaient et qui en les voyant faire la queue se sont levés pour leur signaler leur présence, faisant sourire Raphaël et Damien devant leurs exubérances amicales, amenant également un début de sourire au petit rouquin qui prend sur lui de ne plus montrer son trouble.

Ce n’est qu’une fois les plateaux badgés en paiement, qu’ils les rejoignent en prenant chacun la place laissée libre et ne laissant pas d’autre choix à Florian que de s’asseoir à celle qui reste une fois ses deux amis installés et qui bizarrement est celle juste en face du grand blond, comme s’il avait besoin de ça pour se sentir à l’aise.

Les serrages de mains, bises et présentations se font sur un air bon enfant, le petit rouquin étant comme de bien entendu celui qui en est le destinataire et c’est à cette occasion qu’autant Damien que Raphaël, se rendent compte soudainement que quelque chose se passe entre leur copain et les trois nouveaux, déjà dans la façon qu’ils ont de fixer Florian et celle que ce dernier a de le faire en retour, terminant en bug sur Thomas qui en est au même point.

Quelques longues secondes passent avant que Damien qui est de la bande celui le moins concerné par cette attirance hormonale qui manifestement a pris ses amis, ne rompe le « charme » qui commençait à attirer l’attention sur eux.

- Vous nous faites quoi là les gars !! Parole on pourrait allumer un feu rien qu’avec vos regards !!

Yuan est le deuxième à réagir, une pointe de déception marquant ses traits en s’étant bien rendu compte de l’alchimie se produisant entre Thomas et celui qui l’avait marqué dès la première rencontre, comprenant bien ce que cela pourrait signifier pour lui.

- J’ai cru comprendre que vous vous connaissiez de longue date !! Pourquoi alors faites-vous cette tête comme si vous vous rencontriez pour la première fois ?

Il se tourne vers Éric.

- Vous êtes bien voisins ??
- Euh… oui… mais…

C’est au tour de Raphaël, qui ne laisse pas le temps à Éric de finir son semblant hésitant d’explication.

- Je ne sais pas si c’est mon fait ou quoi, mais j’ai l’impression que la température a soudainement grimpé de plusieurs degrés ?

Damien d’un mouvement de tête, indique Florian et Thomas, qui sont toujours à se fixer dans les yeux.

- J’ai l’impression que ce sont eux le brasier principal ! Hi ! Hi !
- En attendant à ce rythme le brasier va finir par manger froid.


Raphaël secoue Florian qui sursaute.


- Hein… oui… quoi ??
- Arrête de mater le blondinet et déjeune !! Vous aurez le temps de vous revoir autant que vous le voudrez, ce n’est pas la peine de vous dévorer du regard comme vous le faites.
- Comment ça ??

Thomas proteste à son tour, sa voix pourtant n’étant pas des plus convaincantes.

- Mais non enfin !!
- Ah oui !! C’était quoi alors ??
- Juste que je me demandais pourquoi c’est seulement maintenant que nous nous voyons vraiment, alors qu’il y a eu tant d’occasions.
- C’est sans doute de ma faute !!

Les cinq garçons se tournent tous vers le petit rouquin qui vient de prendre la parole, Damien est le premier à lui en demander la raison.

- Pourquoi ce serait de ta faute plus que de la leur ?
- Déjà parce que je n’étais pas souvent à la maison ces dix dernières années et ensuite quand j’y étais, je restais enfermé dans mes livres. Même Mathis et sa sœur qui au début venaient souvent me voir, ont fini par le faire moins souvent à force de s’entendre répéter que je n’étais pas là par mes grands-parents.
- Il y a d’autres raisons ?
- Il y a toi et « Raphi » !!
- ?? Explique, tu veux bien ?
- Avec vous deux et les études, je trouvais ça suffisant.

Thomas rebondit sur la réponse du petit rouquin.

- C’est un peu pareil avec nous deux Éric, j’avoue n’avoir jamais réellement prêté attention au voisinage et en plus sachant la différence d’âge vu que tu fréquentais « Math », je n’éprouvais pas plus que ça le besoin de te connaître.
- Alors que maintenant ??

Thomas se tourne vers Yuan qui vient de poser la question, il lui répond avec un sourire entendu.

- Eh bien j’avoue qu’il y a matière à revoir mon idée sur le sujet, mais je prêche un convaincu pas vrai ?
- Tu parles pour qui ? Moi ou Florian ?
- Hum… peut-être pour les deux, va savoir.

Éric sent bien qu’il est temps de changer de sujet, la rencontre entre son copain et Florian, étant encore trop récente pour ce genre d’allusions de moins en moins cachées.

- Mangeons pendant que c’est encore tiède !! Nous aurons bien le temps d’approfondir ce qui vient de se passer, nous formons une drôle de tablée et niveau discrétion ce n’est pas le top non plus, d’ici à ce qu’ils nous prennent tous pour une bande de gros "pd" il n’y a pas loin si vous continuez à vous chauffer comme des meufs en chaleur.
- Wouah !! L’autre… écoutez-le les gars, il nous balance ça alors qu’il est bandé comme un âne depuis que « Raphi » est assis à côté de lui.

Les paroles de Damien produisent leur petit effet sur ses compagnons qui maintenant sont tous penchés dans la direction d’Éric, à mater sa braguette qui comme il l’a plus que suggéré montre bien l’ampleur de la chose à l’intérieur du pantalon.

Raphaël se mordille la lèvre en laissant échapper sa pensée, alors que juste avant Damien faisait remarquer que leur conversation n’avait rien de privé et qu’il serait judicieux d’en rester là.

- Dommage qu’on ne soit pas dans un endroit tranquille, elle doit être malheureuse confinée là-dedans alors qu’il y en a qui ne demanderait pas mieux de s’en occuper.

Éric bien entendu ne rate rien de cette réflexion dite à voix suffisamment forte pour que toute la tablée l’entende.

- Si ce n’est que ça qui te retient, on pourra le chercher ensemble si tu veux !!

Explosion de rires de tous quand le visage du grand rouquin prend feu, en comprenant que sa pensée s’est exprimée aux vues ou plutôt aux ouïes de tous.

- Pffttt !! J’ai l’air de quoi maintenant… c’est ça, foutez-vous bien de ma gueule alors que vous en êtes quasiment tous au même point !!



CHAPITRE 25 : « Première rencontre » « Damien »


« L’image saute encore une fois pour les amener plus tard dans la soirée, alors que Damien aidé de ses deux copains termine de ranger la vaisselle du dîner. »

Raphaël est des trois, le premier à aller s’installer sur le canapé après avoir mis en route l’écran plat.

- On se mate quoi ce soir ?

La réponse n’arrivant pas aussi rapidement que d’habitude, il se penche vers la cuisine pour réitérer sa question.

- Oh les gars !! Je vous parle !!
- Oui… Tu disais ??
- Je demandais si quelqu’un voulait regarder un truc particulier dans les programmes, ou sinon on télécharge un film !!

Ses deux amis viennent s’asseoir à ses côtés en se regardant, pour ensuite hocher les épaules en signe qu’ils n’ont rien de précis en tête.

- Mets ce que tu veux, pour ma part j’aurais bien aimé discuter de ce midi avec vous !!

Raphaël et Florian se tournent vers Damien après s’être jeté un coup d’œil entendu, c’est donc le sourire aux lèvres qu’ils se positionnent de façon à pouvoir avoir cette fameuse discussion sans être sans arrêt à se tourner l’un vers l’autre au risque de choper un bon torticolis.

Le grand rouquin éteint l’écran plat et repose ensuite la télécommande, observant Damien en cherchant ce qui le pousse à vouloir en parler.

- C’est parce que tu t’es senti un peu laissé pour compte que tu veux en parler ?
- Mais non pas du tout !!
- Explique alors ?
- Juste que j’ai trouvé ça un peu bizarre, pas vous ?

Florian approuve du menton les paroles de son meilleur ami, alors qu’il pensait lui aussi plus ou moins la même chose.

- En fait moi aussi !! C’était… comment l’expliquer ?? Comme si j’avais attendu ce moment-là depuis longtemps.
- Tu veux parler de toi et Thomas ?

Raphaël ne laisse pas Florian répondre, qu’il donne son opinion sur ce que lui en a pensé.

- C’est sans doute ce qui te bloquait pour aller plus loin avec moi ?

Florian reste un assez long moment perdu dans ses pensées avant de répondre.

- Je me demande si tu n’as pas raison !! Oui… peut-être en fin de compte… sûrement même !! Pourtant je n’ai jamais consciemment fait attention à lui avant aujourd’hui, ni à Éric d’ailleurs !! En plus je n’arrive pas à trouver une raison valable pour ça, alors qu’ils ont tout ce qu’il faut pour attirer l’attention.

Damien sourit.

- Rappelle-toi qu’à une époque encore pas si lointaine, ce n’était pas ton centre d’intérêt et que ça ne fait pas si longtemps que les choses du sexe t’attirent, sans moi et mes frères, tu en serais encore à croire que le tuyau entre tes jambes ne sert qu’à uriner.

- Hum !!

Raphaël sourit à son tour pour ce « hum » qui venant de Florian équivaut à un aveu.

- Remarque que depuis tu t’es rattrapé, pas vrai ? Hi ! Hi ! Du coup pour en revenir à Thomas et à Éric, je dirais qu’une part de ton esprit les avait déjà dans le collimateur sans que ton conscient ne le réalise, du coup ce midi tout ça t’a pété à la gueule et tu comprends enfin tout le temps que tu as perdu dans tes livres.
- Je veux bien que tu aies vu juste, mais explique-moi pourquoi j’ai eu l’impression que pour Thomas ça a fait pareil que pour « Flo » ?
- Qu’est-ce que j’en sais moi !! L’important c’est de savoir quelle suite donner à tout ça, surtout après les paroles qui ont été dites ce midi et qui ne prêtaient guère à confusion sur le sens à leur donner.

Florian fronce les sourcils avant de prendre à son tour la parole.

- Je ne suis pas certain dans ce qui a été dit, que les plus concernés soient Thomas et moi, mais plutôt Raphaël qui non seulement avait les joues en feu à mater son beau brun mais qui en plus s’est mis à bander devant nous comme un âne.
- Tiens oui c’est vrai au fait ?? Je croyais que c’était toi son kif ??
- Comme quoi je m’étais bien trompé sur ses sentiments à mon égard.
- Ne dis pas n’importe quoi tu veux bien ??

Damien en voyant l’air sérieux de Raphaël, ne comprend soudainement plus ce qu’il se passe et c’est donc d’une voix marquant bien la surprise qu’il ressent, qu’il s’adresse au grand rouquin.

- Mais alors… et pour Éric ?? À moins de devenir bigame sinon il va bien te falloir faire un choix.

Damien devant le visage marquant combien ses dernières paroles le déconcertent, va pour prendre Florian à témoin tout en remarquant que pour lui aussi ça n’a pas l’air aussi simple.

Il ne lui faut pas bien longtemps pour faire les comptes et soupirer de désabusement, en comprenant que pour son ami ce n’est non pas deux mais au moins mauvais, trois garçons qui l’attirent.

- Houlà les gars !! J’ai la nette impression que vous êtes en train de vous mettre dans une situation pour le moins compliquée, heureusement que je n’ai pas le même dilemme et que je n’ai qu’un seul gars en vue, juste un avertissement amical si vous l’acceptez… ne confondez pas sentiments et plaisirs, sinon vous n’en tirerez rien de bon au final.
- Oui papa !!

Damien fusille Florian du regard.

- C’est ça moque-toi bien !! En attendant je sais de quoi je parle, avant-hier c’était Raphaël celui que tu kiffais, hier c’était Yuan et aujourd’hui c’est Thomas, où est-ce que ça va s’arrêter ?
- Tu oublies Éric ?

C’est Raphaël cette fois qui sursaute en entendant le prénom de celui qui depuis qu’il le connaît, n’a de cesse de lui mettre la libido dans tous ses états.

- Ah… parce que lui aussi… tu…

La moue mi-amusée mi-sérieuse du petit rouquin est pour ses deux amis plus qu’une réponse, ceux-ci se regardant les yeux ronds en comprenant les intentions à peine voilées de celui qui quelques mois plus tôt découvrait seulement les joies de la masturbation et qui à l’instant leur fait plus ou moins comprendre qu’il serait prêt à avoir une relation avec des partenaires multiples.

Damien est le premier à réagir, alors que Raphaël en est encore à s’imaginer Éric partageant le lit avec Florian.

- Très peu pour moi en tout cas !! Je ne veux pas vous juger mais juste faites attention où vous mettez les pieds, il y en a plus d’un qui s’y est perdu en s’essayant à ce jeu-là.
- Ce n’est qu’une discussion, rien ne dit que ça ira plus loin !! Tu te montes le bourrichon tout seul on dirait !! Où tu as entendu que…

Damien le coupe.

- C’est parce que je te connais, j’ai bien vu comment tu kiffes « Raphi » et ton regard sur Yuan, Éric et pire Thomas, n’est pas celui qu’on porte à de simples amis.

[laurentdu51100]

CHAPITRE 26 : « Première rencontre » « Éric »


« L’image change à nouveau, pour cette fois se retrouver dans le studio que partagent Éric avec Thomas. »

Le repas du soir n’est qu’en préparation, alors qu’Éric prend son tour au fourneau et que Thomas est descendu rapidement jusqu’à la boulangerie acheter le pain.

Rien de compliqué au demeurant puisque les deux amis restent simples dans leurs goûts, faisant en plus attention aux calories pour éviter de prendre du poids du fait que durant les mois scolaires ils pratiquent moins de sport que durant les congés.

L’odeur pourtant commence à arriver à la bouche du grand brun qui en salive d’avance de ce qui n’est pourtant qu’un simple plat d’omelette aux courgettes, le claquement caractéristique de la porte d’entrée lui donnant le top pour y ajouter les œufs.

- C’est prêt dans quelques minutes, pose le pain sur la table s’il te plaît !!

Quand Éric se retourne enfin vers son copain avec en main sa poêle remplie à ras bord, quelle n’est pas sa surprise en apercevant Yuan qui termine de se déchausser.

Thomas sort des couverts supplémentaires qu’il dépose sur la table, visiblement amusé de la tête de son coloc.

- Je savais bien que tu en ferais encore une tonne ! Hi ! Hi ! Du coup j’amène un invité surprise.
- Je ne te dérange pas au moins ?

Éric se tourne vers Yuan en tenant toujours sa poêle, lui renvoyant son sourire.

- Pas du tout, au contraire !! Comme tu vois, il y en a largement pour trois.
- J’ai croisé « Yu » à la boulangerie et c’est là que j’ai appris qu’il vivait dans le quartier, il aura fallu attendre notre deuxième année d’université pour l’apprendre ! Hi ! Hi !

Pendant qu’Éric partage le plat en trois, il ne peut s’empêcher de questionner Yuan à son tour.

- C’est vrai ça !! Tu aurais pu nous le dire, ça aurait été sympa de s’organiser quelques soirées de temps en temps.
- En fait je n’habite pas si près que ça, c’est juste que c’est la seule boulangerie d’ouverte dans le coin ce jour-là.
- Ah, d’accord !!

La conversation se poursuit durant le dîner, chacun appréciant la présence de l’autre à sa juste valeur et ce qui était déjà une forte amitié entre Yuan et le tandem d’amis, se renforce encore plus, rien que par cette soirée improvisée où chacun se découvre dans un contexte moins scolaire.

Éric qui était l’année passée moins attiré par le jeune asiatique que Thomas, qui dès les premiers jours en a fait un de ses rares copains sur le campus, reconnaît que c’était en grande partie lié à cet eczéma qui infectait son visage et qu’il avait fait abstraction de la gentillesse de ce garçon en lui préférant d’autres camarades, laissant Thomas faire ce qu’à l’époque il nommait « sa bonne action » en évitant qu’il ne se retrouve seul sans personne avec qui parler.

Aujourd’hui il en est presque à vouloir s’excuser d’avoir été aussi salaud, alors que manifestement Yuan ne lui en tient pas le moins du monde rigueur.

Thomas connaît son meilleur ami aussi bien qu’il se connaît lui-même, les œillades portées vers leur invité avec en prime cet air de remords qui lui plisse la lèvre supérieure ne prête pas à l’erreur sur ce à quoi il pense.

- Au fait « Yu », tu as trouvé un nouveau traitement pour ta maladie ?
- Euh… non !! C’est juste une période comme il en arrive parfois où le mal me laisse à peu près tranquille, en général ça ne dure que quelques semaines.
- Tu devrais en parler à Florian !!

Les paroles d’Éric font se tourner le visage surpris de ses amis vers lui, Thomas tout comme Yuan ne voyant pas ce que vient faire Florian dans cette histoire.

Yuan croit comprendre la raison, aussi c’est lui qui répond.

- J’en avais l’intention, je ne pourrais pas m’engager dans quoi que ce soit sans être honnête sur ma situation.

Éric est visiblement décontenancé par la réponse qui n’a rien à voir avec ce à quoi il pensait.

- Mais de quoi tu parles ?? Ah, je vois !! Je ne pensais pas à ça, mais heureux d’apprendre que tu as des vues sur le « rouquemoutte » toi aussi.
- Pourquoi il y en a d’autres qui en ont ?

C’est cette fois Thomas qui vient dans la conversation, la tête qu’il fait amène le sourire amusé des deux autres.

- Tu sais que je les kiffe à fond et je dois bien reconnaître que j’ai été agréablement surpris en rencontrant Florian aujourd’hui, l’image que j’en avais a bien changé, reconnais-le toi aussi !!

C’est Yuan qui remet le sujet abordé juste avant par Éric.

- Tu voulais dire quoi alors si ce n’était pas sur mon attirance sur Florian ?

- Heureusement que je suis plus curieux que vous et que depuis cette semaine j’ai fait quelques recherches sur notre zigoto, surtout sur ce qui a amené les autorités à lui donner un poste d’expert consultant.
- Et donc ??
- Rien en fait… du moins rien pour quelqu’un lambda qui ne l’a pas comme voisin et pour qui un plus un ça fait deux !!
- Pourquoi ça ne fait pas deux ??

Éric secoue la tête d’exaspération devant le manque de compréhension de ses potes.

- Pas forcément !! Sur le coup chez nous je n’y ai pas prêté attention, les bribes de paroles qui m’arrivaient aux oreilles alors que « Flo » était sur sa terrasse avec ce qui devait être à l’époque son psy mais maintenant j’arrive à mettre un peu plus le puzzle en ordre.
- Qu’est-ce que ça a à voir avec l’eczéma de Yuan ?
- Si vous voulez tout savoir, je pense que Florian pourrait l’en débarrasser facilement.
- Hein !!
- Déjà la spécialité dans laquelle il enseigne, ajouter à ça ce que j’ai ent… enfin bref !! Je dis juste que nous devrions lui en parler, nous verrons bien ce que ça donne et de toute façon ça ne coûte rien, pas vrai ?

Thomas se lève en venant derrière son ami pour lui prendre soudainement le cou entre ses deux mains et en faisant mine de serrer très fort en le secouant.

- Mais tu vas parler, oui !!!
- Arrhhh !! Au secours !! On m’assassine !! Ok!! C’est bon, lâche-moi !!

Éric fait semblant de se masser la gorge sous le regard amusé de Yuan.

- Tu vas devoir me le payer et tu sais comment, pas besoin de te faire un dessin ?
- Non, j'imagine bien à quoi tu penses !! Entendu, tu l’auras ta gâterie !! Comme si tu en étais privé en plus !!

Éric voit bien à la rougeur soudaine de ses joues, que Yuan a bien compris de quel genre de gâterie il s’agit.

- Et puis non en fait, comme c’est Yuan le premier intéressé, c’est lui qui devra me la faire !!
- Tu ne manques pas d’air de lui proposer la botte comme ça !!
- Bien !! Dans ce cas il n’aura qu’à poser la question au petit rouquin.
- D'accord !!

Thomas tout comme Éric marque bien la stupeur d’entendre l’accord de Yuan, ce dernier ayant maintenant le visage en feu d’avoir accepté le deal.

Le culot du grand brun du coup ne s’arrête pas là et ils le voient dégrafer son pantalon pour en sortir une bite mi-molle, qu’il secoue tranquillement en faisant bien en sorte que ses deux amis la voient bien.

- Qu’est-ce que tu attends pour t’en occuper ? Pendant que vous y êtes, vous pouvez vous y mettre tous les deux, ça ne me dérange pas, bien au contraire ! Hi ! Hi !

Thomas fixe le visage de Yuan en lui faisant signe que non, ce dernier cherchant à comprendre ensuite les mimiques de son ami jusqu’à ce qu’enfin il comprenne ses intentions et sourit cette fois visiblement rassuré en donnant son accord d’un mouvement de tête.



CHAPITRE 27 : « Première rencontre » « Thomas »


Une fois chose faite, Thomas commence à mettre son petit plan en action, il se lève en indiquant le canapé à Éric avec un sourire qui ferait craquer le plus endurci des homophobes.

- On serait mieux là-bas tu ne crois pas ?
- Hum !! Si vous voulez les gars, dès l’instant que j’y trouve mon compte ! Hi ! Hi !

Il se lève à son tour pour aller s’y asseoir quand Thomas lui attrape la ceinture du pantalon pour la lui enlever, faisant signe à Yuan d’en faire de même avec son sweat-shirt.

Éric sourit jusqu’aux oreilles en comprenant que ce qu’il avait lancé sans trop y croire, allait se révéler payant au final et qu’en plus, ils allaient avoir un partenaire pour leurs jeux de sexe.

- C’est bien les gars, je vois que vous allez bien me faire kiffer !! Eh !! Mais qu’est-ce que… Bordel… vous faites quoi là ??

Une fois le pantalon avec le caleçon aux chevilles et le sweat-shirt à moitié enlevé en emprisonnant la tête avec les bras du grand brun, ce dernier se retrouve coincé sans quasiment ne plus pouvoir bouger et il est allongé manu militari sur le canapé, maintenu fermement par les deux autres gaillards qui s’amusent de toute évidence comme des fous.

Thomas resserre la ceinture aux chevilles alors que Yuan bloque fermement les deux bras et la tête, faisant quand même attention à ce que son copain ne s’étouffe pas avec le vêtement lui couvrant le visage.

Le grand blond s’assoit à califourchon sur les jambes d’Éric avec la vue sur son corps nu des genoux aux aisselles, le laissant quelques instants mariner à se demander ce qu’ils vont lui faire.

- À quoi vous jouez ? Vous feriez mieux de me sucer la queue si vous voulez que je parle ! Hi ! Hi !
- Il y a d’autres façons pour te faire dire ce que nous voulons entendre sans que tu obliges Yuan à faire ce genre de truc, alors que rien ne dit qu’il en a envie en plus !!

Éric s’arc-boute en mettant bien son bas-ventre en évidence, montrant son sexe qui malgré ses déboires reste quand même en semi-bandaison.

- Ça serait étonnant !! Pas vrai « Yu » ?? En plus t’as vu le matos !!
- Au lieu de dire tes conneries, tu ferais mieux de raconter ce que tu sais sur Florian.
- Après ma gâterie !!

Thomas sourit en voyant bien que son ami y croit encore, pour preuve la « chose » prenant des proportions qui finissent quand même par lui mettre l’eau à la bouche.

Un coup d’œil vers son copain asiatique, lui montre qu’il en est au même point que lui et qu’il retient tout comme lui le fait de ne pas y mettre les mains, ne serait-ce déjà que pour sentir la douceur veloutée et la chaleur bouillonnante de cette hampe qui se décolle maintenant régulièrement de son ventre aux abdos contractés.

Éric quant à lui reste dans son trip en donnant des mouvements lascifs de hanches pour les exciter encore plus, ce n’est que quand les premiers frôlements le crispent nerveusement qu’il comprend enfin les véritables intentions qu’ils ont pour le faire parler.

- Non !! Pas ça les gars… pas les chatouilles ! Hi ! Hi ! Non…

Thomas s’arrête dans l’instant, alors que Yuan continue quelques secondes de plus à lui effleurer les poils des aisselles.

- Parle dans ce cas, sinon…

Ses doigts effleurent les abdominaux en les faisant se crisper, tandis qu’il voit bien le sexe de son ami perdre de sa glorieuse raideur.

- Non arrête !!
- Alors tu parles ??
- Oui… oui, promis mais libérez-moi, en plus j’étouffe là-dessous !!
- Tu parles d’abord !!

Thomas voit le geste de Yuan lui demandant d’inverser les rôles, ils relâchent alors quelques secondes Éric le temps de prendre chacun la place de l’autre alors que ce dernier pensait s’en sortir en ne sentant plus leurs poids sur lui.

Thomas se penche à son oreille pour lui parler à voix basse.

- C’est « Yu » qui a voulu changer de place, si tu parles maintenant, tu as peut-être une chance pour tu vois quoi !!
- Tu lui dis quoi ?

Le grand blond fait un grand sourire à son ami asiatique.

- Qu’il a intérêt à parler, pourquoi ?

Yuan attrape le sexe d’Éric d’une main en l’amenant vers lui.

- Parce qu’il s’est remis à bander comme un âne d’un seul coup, tiens regarde-moi ça !!

Thomas n’en croit pas ses yeux devant le manque total de honte venant de Yuan à manipuler le sexe de son copain, décalottant et recalottant tranquillement la peau du prépuce, tout en soulevant le sac de boules de son autre main.

Une crispation des bras, suivie d’une contraction abdominale alerte Thomas qui connaît particulièrement bien les signes annonçant la jouissance de son meilleur pote.

- Tu vas le faire partir si tu continues tes manipulations, si c’était pour en arriver là ce n’était pas la peine de l’immobiliser tu ne crois pas ?
- Hum !! Oui mais bon !! Il l’a bien cherché aussi et…

Yuan est soudainement interrompu par deux choses arrivant quasiment en même temps, la première de voir une des mains du grand brun fourrager tranquillement dans l’entrejambe du grand blond qui fait comme si de rien n’était et la deuxième par la giclée de sperme qui s’échappe avec violence du sexe d’Éric pour venir s’écraser sur le sweat-shirt lui recouvrant toujours les bras et le visage.

- Arrhhh !!

Thomas ne rate rien du plaisir que prend Éric qui envoie plusieurs jets puissants à la cantonade, surpris malgré tout qu’il soit parti si vite alors que Yuan ne lui avait quasiment rien fait.

Ça plus la main de son ami lui triturant le sexe, amène l’envie à Thomas de se libérer à son tour mais n’osant pas être aussi direct qu’Éric devant Yuan qui le fixait des yeux à ce moment-là et qui comprend son envie tout comme ce qui le retient.

- Ça ne me gêne pas tu sais Thomas ?? En plus j’imagine que ce doit être un vrai plaisir des yeux à te regarder.
- Le regarder ?? Et pourquoi donc ?? Tu peux lui faire la même chose qu’à moi et je te garantis « Thom » que tu ne vas pas tenir longtemps ! Hi ! Hi ! Ce mec a des mains de fée, j’en ai encore la chair de poule alors imagine l’effet qu’il m’a fait !!

Thomas capte le sourire embarrassé de Yuan et pousse un long soupir, en se sachant vaincu d’avance de l’envie qu’il a de faire comme son copain vient de lui dire.

- Tu veux bien ??

Yuan a déjà le regard fixé sur la bosse imposante, un mouvement d’Éric s’étant libéré de l’emprise de son copain et qui en profite pour lui baisser pantalon et boxer, laissant cette fois Yuan médusé devant la beauté de ce sexe tendu à outrance cerné de sa toison blonde.

Éric ne manque pas de s’en apercevoir, n’étant pas surpris puisque lui aussi ressent à chaque fois l’effet de cette vision des plus érotiques.

- Puisque tu as la bouche ouverte, profites-en pour t’en servir ! Hi ! Hi ! En plus « Thom » adore ça ! Hi ! Hi ! Bande de cochons, vous avez cru m’avoir en jouant les prudes mais vous n’avez pas pu résister vous non plus !!

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CHAPITRE 28 : « PENN » « Thomas »


Cette fois encore l’image s’arrête, en n’en laissant plus d’un avec un arrière-goût de déception dans le ventre, Thomas ne manque pas de ressentir tous les regards de ses amis portés maintenant sur lui et c’est donc en comprenant que le mémo cube en avait terminé pour ce jour-là, qu’il est le premier à reprendre la parole.

- Quoi encore ?

C’est alors qu’il remarque un état quasi général venant des autres intervenants.

- Je vois que ça vous a plu ! Hi ! Hi ! Ne me dites pas le contraire ou alors ayez au moins le réflexe de cacher votre excitation.

Voyant les regards toujours braqués sur lui, il prend un air faussement étonné en pointant un doigt dans sa direction.

- C’est moi qui vous mets dans tous vos états ? Tout du moins le moi de ce temps-là !!
- Wouah !! Je dois bien reconnaître que tu es vraiment spécial !!

Eldarian qui vient de parler change de position afin déjà de mieux cacher ce que Thomas a pourtant remarqué tout de suite.

- Mon frère a vraiment de la chance de t’avoir comme petit copain, j’aimerais rencontrer le troisième et voir s’il est aussi bien fait physiquement que Lorgan et toi.

Thomas sourit jusqu’aux oreilles en pensant à Antonin.

- Je confirme qu’il est lui aussi du genre à ne pas laisser indifférent !!

Damien se mêle à la conversation avec la question qui le turlupine encore cette fois.

- Je confirme également ! Maintenant je suis quand même surpris de ce que j’apprends sur votre première rencontre, vous étiez réellement comme ça à cette époque ?? J’avoue que c’est assez éloigné de ce que j’ai vécu avec vous pour poser la question !!
- Du peu qui m’en revient à l’esprit au fur et à mesure, je dirais que oui !! Pourtant je ne comprends pas trop où tu veux en venir ?
- Où je veux en venir tu dis ? Elle est bonne celle-là !! Vous vous sautez dessus quasiment à peine que vous vous connaissez et tu me demandes ce que je trouve de bizarre là-dedans ?

Thomas voit bien à la tête que font les autres, que pour eux aussi la question se pose.

- Qu’est-ce que j’en sais en fait !! Peut-être est-ce dû tout simplement à l’époque où nous vivions, les mœurs étaient plus libérales que sur Terre voilà tout !! Maintenant on ne se jetait pas dessus non plus, tu ou plutôt vous remarquerez que nous n’allions pas si loin que ça.

Eldarian maintenant que le remue-ménage dans son pantalon s’est quelque peu calmé, se relève avec le sourire.

- Eh bien c’était quand même chaud ! Hi ! Hi ! Je me demande si nous en verrons plus quand les choses vont vraiment se décanter, j’avoue pour ma part qu’autant ton ami Éric que Yuan, sont eux aussi de très beaux spécimens humains et je comprends qu’il a été difficile de leur résister.

Lorgan s’est relevé à son tour, il récupère les résilles frontales en donnant son ressenti avant de repartir à d’autres occupations.

- Pourtant si j’ai bien compris, il n’y a actuellement plus rien entre vous !! De sexuel je m’entends !!
- Euh… de la faute à qui ??
- Pas que de la mienne, il me semble que c’était déjà le cas avant que j’arrive parmi vous.

Thomas acquiesce de la tête, en soupirant malgré tout de ce qu’il est en train de revivre et qui lui laisse un arrière-goût d’amertume dans la bouche.

- Pourquoi sommes-nous tombés amoureux de deux mecs complètement monogames, je me demande un peu !! pffttt !!

Lorgan arrête son geste qui consistait à partir, pour se tourner vers Thomas avec une lueur de curiosité dans les yeux.

- Nous ?? Comment ça nous ??
- Il te faut peut-être un dessin ?
- Tu veux dire que… moi aussi… tu…
- Même si ce n’est pas réciproque, je ne peux pas m’en empêcher. Mais normalement tu n’aurais pas dû l’apprendre, c’est juste une erreur de ma part d’avoir eu la langue trop longue.

Lorgan fixe attentivement celui qui avec Antonin partage son chéri, il connaît l’énorme empathie qu’il y a entre Thomas et Florian, aussi n’est-il pas vraiment étonné de ses paroles.

Damien peut lire la gêne d’avoir été découvert sur le visage de Thomas, connaissant suffisamment le lien qu’il a avec Florian pour comprendre le drame émotionnel qu’il peut vivre depuis l’apparition de Lorgan.

Du coup beaucoup de questions trouvent leurs réponses et petit à petit la compréhension commence à se mettre en place dans son esprit.

Il se tourne donc vers le jeune prince Elfe en s’avançant vers lui pour le prendre par le bras, l’emmenant ensuite avec lui vers la cité.

Lorgan comprend au visage sérieux de cet homme qu’il considère étrangement de plus en plus comme un oncle, qu’il a quelque chose à lui révéler et que ce quelque chose le concerne directement mais surtout sa relation avec celui qui sera toujours pour lui Loup mais qui pour les autres n’est connu que comme Florian.

- As-tu quelque chose à me dire concernant cette conversation ?
- C’est bien le cas en effet !!

En donnant sa réponse, Damien a stoppé sa marche pour faire face au jeune Elfe.

- Sais-tu que depuis que tu as retrouvé celui que tu aimes, tu as changé fondamentalement la vie sentimentale de Thomas et peut-être à moindre conséquence celle d’Antonin ?

Au mutisme de Lorgan, Damien entre dans les précisions que nécessitent ses dernières paroles.

- Thomas et Florian ne font qu’un depuis un temps incommensurable, moi-même je n’ai jamais connu un amour aussi profond.
- Ça, je le sais, sans comprendre où tu veux en venir ?
- Ils ont eu tous les deux comme tu l’as certainement appris, plusieurs amants que sont Éric, Raphaël, Yuan et bien sûr Antonin.
- Et pas moi ?
- Pas pour Thomas, non !! Tu n’y es pour rien mais je mettrais ma main à couper que l’amour que te porte Florian n’a d’égal que celui de Thomas que tu rejettes sans vouloir à mal, mais que tu rejettes quand même.

Damien voit bien que Lorgan va prendre la parole, il l’arrête d’un geste de la main.

- Tu as brisé le lien étroit qu’ils avaient entre eux et qui leur permettait de tout partager, je trouvais étrange que Florian ne soit plus tout à fait le même depuis quelques années et j’en comprends enfin la raison, si rien n’est fait rapidement je prédis que beaucoup perdront ce qui les liait depuis si longtemps ensemble. J’espère juste que les choses n’iront pas trop loin car le risque vois-tu, serait que ce lien qu’ils ont depuis si longtemps vienne à se briser.
- À cause de moi ?
- Réfléchis à ce que t'a dit Thomas, sans le vouloir très certainement mais cela ne montre-t-il pas à quel point ça le trouble ?
- Il m’aimerait autant que m’aime Lou… enfin… Florian ? C’est ce que tu cherches à me faire comprendre ?
- C’est exact !!
- Qui te dit que ce n’est pas réciproque ?
- De quoi !!
- Comment pourrait-il en être autrement puisque comme tu l’as dit toi-même ils ne font qu’un ?
- Pourquoi ne pas le lui avoir dit dans ce cas ?…. Antonin !! C’est à cause d’Antonin pas vrai ? Sache dans ce cas que tu as tout faux !! Antonin comme l’a si bien dit Thomas est monogame, alors tu dois aussi comprendre comment il voit le lien entre Florian et Thomas !! Pour lui ils ne sont qu’un ensemble inséparable, il s’en est rendu compte bien plus rapidement que toi et c’est d’ailleurs ça qui a créé le conflit qui nous a permis déjà d’exister mais aussi de devenir tous amis.



CHAPITRE 29 : « PENN » « Damien »


Damien reste un moment à observer les expressions du visage du jeune prince Elfe, il espère réellement que cette conversation sera salutaire et permettra de mettre les choses à plat une bonne fois pour toutes, y voyant là assurément une troisième raison à leur présence sur « PENN ».

Que Florian soit amant avec Lorgan sans la participation active de Thomas a été pour lui une véritable révélation, ayant comme beaucoup pris pour acquis que le jeune Elfe en était au même point qu’Antonin vis-à-vis de ses relations intimes avec ce couple qui pour lui n’a toujours formé qu’un.

Les paroles de sa mère lui reviennent alors à l’esprit, ses inquiétudes au sujet de Florian et d’une éventuelle dépression, prennent là toutes leurs valeurs.

Lorgan comprend bien le silence de cet homme qui le fixe avec intensité, prenant à son tour pleinement conscience de ce que son attitude envers Thomas et ce même si elle n’était pas volontaire, a amené comme déchirement aux deux garçons.

- Tu dois me trouver sans cœur !!
- Mais non, pourquoi tu dis ça ? C’est juste que je n’arrive pas à te situer, tu viens de reconnaître tes sentiments envers Thomas et pourtant tu l’as évité jusqu’à maintenant, j’avoue ne pas comprendre.
- Je pensais juste qu’il avait Antonin et que…
- Que toi tu avais Florian ?

Un hochement de tête de Lorgan amène un soupir d’exaspération de Damien.

- Pffttt !!! C’est pire que je ne le pensais, en fait tu voulais t’approprier Florian pour toi tout seul ?

Nouveau hochement de tête du jeune Elfe, qui maintenant fait visiblement grise mine en se rendant compte des conséquences de sa bêtise.

Du coup il cherche l’excuse qui lui permettra de rebondir sans passer pour ce qu’il n’est vraiment pas.

- Comprends-moi aussi !! Je retrouve le garçon que j’aime après quasiment dix « doubles lunes » sans nouvelle, mon cœur lui appartient depuis le premier jour où nous nous sommes rencontrés.
- Peut-être alors que c’est la faute de Florian, il aurait dû mettre les choses à plat dès le premier jour.
- Il l’a fait… seulement sur le coup je n’en ai pas pris toute la signification.

Damien qui n’avait pas quitté un seul instant des yeux le visage de Lorgan, comprend que ce dernier est honnête dans ses propos.

- Du coup quelles sont tes intentions maintenant ?
- Comment ça mes intentions ?
- Avec Thomas… quel genre de relations vas-tu avoir avec lui ?
- N’est-il pas trop tard pour revenir en arrière ?
- En arrière de quoi ? De ton indifférence apparente envers lui ?
- Oui !!
- Il n’est jamais trop tard pour réparer une erreur, Thomas t’aime autant que t’aime Florian, il vient de te l’avouer en plus !! Maintenant il ne te reste plus qu’à reconnaître tes propres sentiments à son égard, s’ils sont similaires alors où est le problème ?
- Et tu crois que Lou… Florian l’acceptera ?
- Tu n’as donc toujours rien compris on dirait, « Flo » n’a ou plutôt devrais-je dire, n’avait jamais eu de rapports sentimentaux sans Thomas et s’il l’a fait avec toi, cela explique son humeur actuelle qui le fait chercher d’autres sources d’occupations en s’éloignant involontairement de ceux qu’il aime.
- Je devrais lui en parler avant tu ne crois pas ?

Damien lève les yeux au ciel en se tenant la tête des deux mains.

- Rhalala !! Décidément tu es indécrottable !!
- ?
- As-tu déjà oublié ce qu’est Florian ? Crois-tu sincèrement qu’à l’heure actuelle il ne soit pas déjà au courant de ce qu’il se passe ici alors qu’il nous y a envoyés pour de multiples raisons, dont je viens encore d’en découvrir une nouvelle.
- Pourquoi tu t’énerves comme ça après moi alors que je ne te demande qu’un conseil ?

Damien lui envoie un sourire amusé avant de reprendre la parole.

- Je ne m’énerve pas, c’est juste que je commence à en avoir ma claque à jouer les entremetteurs ! Hi ! Hi ! Déjà pour commencer tu vas devoir me trouver un autre endroit pour passer la nuit.
- Pourquoi donc ? Je pensais que vous étiez heureux de partager la même chambre pourtant ?
- Oui mais là tu vois, je ne pense pas que j’arriverai à dormir avec un couple en pleines galipettes à quelques pas de moi.

Damien accentue son sourire en voyant la perplexité relever les sourcils de Lorgan, celui-ci cherchant à l’évidence de qui il pourrait s’agir.

- Le gardien des âmes n’est pas comme ça, il n’a aucunement l’intention d’avoir ce genre de rapports avec Thomas !!
- Je parlais de toi andouille !!
- Andouille ? Que signifie ce mot ?
- Abruti si tu préfères !!

La compréhension semble enfin avoir traversé l’esprit du jeune prince Elfe.

- Tu voudrais que je rejoigne Thomas dans son lit ?
- Oui, pourquoi ? N’est-ce pas ce que je retiens de cette conversation ? Vous en éprouvez l’envie l’un comme l’autre avec en plus la bénédiction de « l’unique » ! Hi ! Hi ! Je pense que derrière ça il va très vite aller beaucoup mieux le « rouquemoutte » ! Hi ! Hi !

La teinte rubiconde qui apparaît soudainement sur les joues du jeune prince, fait plisser d’amusement les yeux de Damien.

- Peut-être que je devrais garder mon lit en fait, il ne me sera pas donné tous les jours de voir de si beaux gars faire l’amour !! Quoique mon chéri soit le sosie parfait de Thomas, pourtant te voir nu…

Damien s’approche de Lorgan qui rougit encore davantage.

-… doit être un spectacle inoubliable !!

Lorgan voit bien la lueur mutine dans le regard de Damien et il prend donc comme lui la chose à la plaisanterie, connaissant l’intérêt que ce dernier semble porter pour un certain personnage vivant également sur « PENN ».

- Pourquoi pas après tout !! Dans ce cas je vais te trouver de la compagnie pour que tu ne te sentes pas trop seul, j’ai bien vu que le gardien des âmes ne t’était pas indifférent et lui aussi doit manquer singulièrement d’affection, alors peut-être acceptera-t-il d’en partager un peu avec toi ! Hi ! Hi !

Damien rougit à son tour, il n’aurait jamais pensé que quelqu’un aurait remarqué son trouble face à la présence du fils de Florian.

Pourtant ce dernier lui a amené tout de suite cette bouffée de chaleur caractéristique, sans doute à cause de sa ressemblance d’avec son géniteur pour qui il y a toujours eu une petite place particulière dans son cœur bien qu’il se soit toujours refusé de le reconnaître.

- Je te laisse nous organiser ça alors !!

Un clin d’œil entendu vers Lorgan qui ne s’y attendait visiblement pas.

- Je m’occupe d’amener « Thom », de ton côté tu vois ça avec Toshio !!
- Toshio ?
- Le gardien des âmes si tu préfères !!

La stupeur de Lorgan fait une nouvelle fois sourire Damien, content de lui avoir retourné sa plaisanterie avec suffisamment de sérieux.

- Tu… tu… parles sérieusement là ?