16-09-2020, 09:01 AM
(Modification du message : 16-09-2020, 09:56 AM par laurentdu51100.)
CHAPITRE 159 (Aix en Provence) (Le lendemain matin) (fin)
***/***
Autant dire que les paroles de Michel font l’effet d’un envol de moineau aussi bien pour prendre la douche que pour s’habiller et descendre ensuite à la cuisine s’installer chacun l’air innocent devant son bol, croquant tous à pleines dents les tartines à la confiture qu’affectionne tant Florian.
***/***
Je surveille Antonin depuis que nous sommes descendus des chambres, trouvant qu’il fait une drôle de trombine.
- Quelque chose ne va pas « Tonin » ?
- Non !! C’est bon !!
- Ta ! Ta ! Ta ! Ta ! Je vois bien que tu n’es pas comme d’habitude !!
Antonin hésite à parler, il me regarde et voit que je m’inquiète pour lui, aussi c’est avec un sourire encore timide qu’il me répond.
- C’est Michel !! Il s’est mis dans la tête de m’emmener chez le coiffeur, après c’est chez le dentiste et que sais-je encore comme rendez-vous qu’il m’a pris pour ma santé qu’il m’a dit !!
- C’est qu’il se préoccupe des années que tu viens de vivre et qu’il veut s’assurer que tout va bien pour toi !! Je ne vois pas ce qu’il y a là à faire la tête que tu fais ??
- J’aime pas le dentiste !!
- Ah !! C’est donc ça Hi ! Hi ! Rassure-toi, il ne verra rien qui ait besoin de son intervention !!
- Comment tu peux le savoir ??
- Tout simplement parce que depuis qu’on est ensemble, ton corps a eu largement le temps de guérir tous les petits bobos que tu pouvais avoir, voilà pourquoi !! Tu verras que tout se passera bien, en fait ce qui m’inquiète le plus c’est le coiffeur !! Tu ne vas pas couper tes magnifiques cheveux quand même ??
Antonin sourit franchement cette fois, amusé de la moue que je fais à l’idée qu’il coupe ses longs cheveux blonds.
- Michel dit que c’est juste pour les égaliser afin qu’ils ne s’abîment pas et qu’ils soient plus faciles à coiffer !!
Je regarde mon grand-père qui vient d’entrer dans la cuisine.
- Tu sais papy !! Antonin n’a pas besoin de voir quelques toubibs que ce soit, tout comme toi, mamie et tous les autres, tu le sais bien en plus !!
Mon grand-père me fait un clin d’œil.
- Ça ne coûte pas grand-chose de s’en assurer !! De toute façon les rendez-vous sont pris et d’ailleurs il est grand temps d’y aller, tu es prêt Antonin ?
- Juste le temps de mettre un tee-shirt propre !!
Antonin se mordille la lèvre en repensant à un truc qui semble le contrarier.
- Je peux t’en emprunter un « Flo » ? Ceux que j’ai sont au lavage !!
- Bien sûr quelle question !!
J’attends qu’il soit hors de vue pour poser la question à mon grand-père.
- C’était quoi ce clin d’œil ??
- C’était le seul moyen que j’ai trouvé pour qu’il accepte de venir avec moi en ville sans le vexer, après le coiffeur nous irons faire les magasins pour le rhabiller et il sera bien obligé de me suivre, j’en ai marre qu’il n’ait que des affaires à toi à se mettre sur le dos !!
- Un conseil Papy !! Fais lui comprendre que ce n’est qu’un prêt en attendant qu’il gagne sa vie, j’ai déjà eu ce genre de problèmes avec lui et crois-moi, il est plutôt disons… Fier et émotif sur certains sujets et si tu ne veux pas te trimbaler toute la matinée avec une madeleine, tu ferais bien de suivre mes conseils Hi ! Hi !
- Et toi ?? Tu n’as besoin de rien ?? As-tu de l’argent au moins ??
- Je me suis arrangé avec « Yu » et Antoine qui me font crédit le temps que je me retourne, ne t’inquiète pas pour moi papy !! Vous avez eu assez à subir l’autre sangsue !!
- Comme tu voudras mon grand !! N’oublie pas que tout ce que nous avons te reviendra un jour de toute façon !!
Antonin redescend et je manque d’avaler de travers en voyant comment il s’est habillé, décidément mon grand-père a raison et mes goûts vestimentaires qui sur moi ne choquent personne voire même amènent le sourire, le font lui ressembler à un épouvantail à moineaux.
- (Yuan) Tu cherchais à te la jouer discret je parie ?
- (Antonin) Pourquoi tu dis ça ??
- Juste pour te prévenir que si c’est le cas et bien c’est raté Hi ! Hi !
CHAPITRE 160 (Aix en Provence) (Révélations)
Je préfère botter en touche devant le regard de cocker d’Antonin suite aux remarques de Yuan, je me lève donc avec le prétexte d’être moi aussi pressé et que je ne voudrais pas arriver en retard à mon rendez-vous matinal quotidien avec Philippe.
Je les quitte donc, curieux malgré tout d’être à midi pour savoir comment s’est passée la matinée d’Antonin et c’est en réfléchissant au moyen de nous faire rapidement gagner suffisamment d’argent pour préserver aussi bien ma fierté que celle de mon ami, que je fais le trajet menant jusqu’au cabinet de Philippe.
Quelle n’est pas ma surprise d’apercevoir Chloé dans la salle d’attente ce matin-là.
- Chloé ?? Qu’est-ce que tu fais ici ??
Elle se lève en souriant timidement pour venir m’embrasser.
- C’est Philippe qui m’a demandé de venir, il nous attend !!
- Tu sais pourquoi il t’a demandé çà ??
Son visage devient subitement triste, c’est à la limite des larmes qu’elle lève ses yeux brillants vers moi.
- Oui bien sûr !! Mais il ne préfère pas que ce soit moi qui t’en parle en premier.
- C’est encore quelque chose en rapport avec l’autre ??
Chloé hoche la tête, le visage cette fois complètement décomposé.
- C’est si grave ??
- Oui Florian !! Personne ne voulait t’en parler et tu comprendras pourquoi, seulement tu risques de l’apprendre sans y être préparé et Philippe a déjà assisté à tes réactions quand tu as su pour ton ami Erwan !!
- Quelqu’un d’autre est mort ?? C’est ça ??
Chloé cette fois éclate en sanglots, je n’ai pas le temps de lui poser de nouvelles questions que la porte s’ouvre et que Philippe sort de son bureau pour s’avancer vers nous, la prenant par la taille sans un mot en me faisant signe de les suivre.
J’avoue que je n’en mène pas large et qu’une boule commence à me nouer l’estomac, pour ne rien arranger je m’aperçois qu’il y a déjà quelqu’un dans la pièce et la présence de cette personne me crispe encore plus si cela était possible, c’est donc en m’attendant maintenant vraiment au pire que je referme la porte derrière moi.
- Bonjour Maurice !!
- Bonjour Florian !!
***/***
Philippe fait asseoir Chloé sur le canapé, il se tourne ensuite vers le petit rouquin qui semble bouleversé et il se demande ce qu’a bien pu déjà lui apprendre son amie pour qu’il soit dans cet état.
Il se tourne alors vers elle pour lui poser la question.
- Il est au courant ?
Chloé le visage couvert de larmes lui fait non de la tête.
***/***
- Au courant de quoi ?? C’est Thomas ?? Il lui est arrivé quelque chose ??
Maurice s’approche de moi pour me guider jusque près de mon amie, des tremblements nerveux incontrôlables me prennent alors quand je repose ma question d’une voix hystérique.
- C’est mon Thomas ?? Il est mort ??
- (Philippe) Reprends toi Florian, il ne s’agit pas de Thomas !! Nous n’avons toujours pas de nouvelles à son sujet.
- (Maurice) J’ai ouvert une enquête pour le retrouver, pour l’instant nous n’avons toujours rien de concret.
- (Philippe) J’ai fait venir Chloé pour qu’elle puisse témoigner de certains faits que tu ignores encore et qui se sont passés le jour où elle a eu cet accident à la jambe.
- Tu parles d’un accident !!
- (Philippe) Nous l’appellerons ainsi parce que nous tous savons que tu n’en as aucun souvenir et que tu n’y es pour rien, quoique tu en dises !! Maintenant il faut que tu connaisses la vérité !! Tu risques de rencontrer des personnes qui ont appris ta présence chez tes grands-parents, c’est moi qui ai été les voir sans connaître le malheur qui les affligeaient mais dans l’intention de prendre des renseignements pour justement retrouver Thomas. Je suis donc allé rendre visite à la seule famille Louvain qui habite ou plutôt qui habitait le quartier où vivent tes grands-parents.
- Tu as vu André et Nathalie ?? Tu as leur adresse ?? Tu sais combien comptaient Mathis et Léa dans ce que je suis bien obligé d’appeler mes précédentes vies ?? Après Éric et Raphaël, ils sont sur ma liste mais je ne sais même pas s’ils se souviennent d’un Florian et s’ils sont impliqués eux aussi comme ça semble l’être dans les malversations de l’autre, je sens que je n’ai encore pas fini de ramer pour changer leur état d’esprit envers moi.
- (Philippe) Et c’est justement la raison qui m’a fait demander à Maurice et Chloé d’être là ce matin, d’autres personnes devraient arriver d’ici une petite heure et je n’ai que le temps de t’apprendre les circonstances exactes qui ont fait de cette journée il y a sept ans déjà, le malheur de plusieurs familles et que personne n’a encore osé te raconter.
***/***
« Un moment plus tard »
Je ne saurais décrire toutes les affres émotionnelles par lesquelles je suis passé pendant toutes ses longues minutes où j’ai appris que ce qui déjà me semblait un acte horrible envers Chloé perpétré par ce Florian que je ne peux que définir que comme démoniaque, n’était en fait que la face visible de l’iceberg et que des événements plus terribles encore s’étaient déroulés autour de cette piscine, le pire en étant les dommages collatéraux comme le suicide de Mathis.
Je sens une piqûre dans mon bras, me tournant encore hébété vers Philippe qui tient la seringue vide encore en main.
- Ce n’est qu’un tranquillisant mon grand, ça t’aidera à passer ce moment de trop forte émotion.
Mes larmes me brûlent le visage, j’ai l’impression que mon estomac se retourne dans mon ventre et je ne peux retenir ce qu’il contient qui sort de ma bouche par jet d’une puanteur indescriptible et se répand en flaques sur le sol, juste avant que je ne sente ma tête tourner et que je perde connaissance.
***/***
Philippe aidé de Chloé enlève les vêtements souillés de Florian pour ensuite nettoyer au mieux les dégâts, pendant que Maurice se dirige vers le bureau du psychiatre et stoppe l’enregistrement de la conversation sur son PC portable, il se dirige ensuite avec lui jusqu’à la salle d’attente où trois personnes sont déjà installées depuis quelques minutes.
- Vous êtes bien la famille Louvain ? Je me présente !! Maurice Désmaré directeur du département de la sécurité du territoire, ou la DST si vous préférez !! J’ai quelque chose d’important à vous montrer avant que le professeur Espinach ne vous fasse entrer dans son bureau.
CHAPITRE 161 (Bordeaux) (Benjamin)
« Bordeaux, centre d’internement pour déficients mentaux »
Le bureau du directeur du centre est occupé ce matin-là par un petit groupe de responsables de différents services et d’un homme que certainement personne d’entre eux ne se serait attendu à voir un jour dans les locaux.
Cet homme s’est présenté comme Alain Durieux le directeur adjoint de la DST, mandaté par son chef direct pour prendre tous renseignements qu’il jugera bon sur un de leurs patients.
Lui-même n’étant pas le moins étonné de s’être vu confier cette mission qui sort et c’est peu de le dire, des tâches habituelles rattachées à sa fonction.
- (Le directeur) Le seul Benjamin qui correspond à votre recherche et faisant partie de nos résidents, n’est absolument pas en état de subir un quelconque interrogatoire de quelque sorte que ce soit !! Il est depuis sept ans en état végétatif, n’ayant absolument aucunement conscience de la réalité qui l’entoure.
- (Alain) Là n’est pas le but de ma présence aujourd’hui, je dois juste venir constater son état de santé général et vérifier de visu s’il peut être envisageable de le déplacer dans une autre unité de soins.
- (Un chef de service) Pourquoi vouloir le déplacer ? Benjamin nous connaît, le déplacer risquerait de le perturber et anéantir tout le travail de notre équipe depuis qu’il est parmi nous.
- (Alain) Vous le donniez il n’y a pas deux minutes comme n’ayant aucune conscience ? Je ne comprends pas comment il pourrait dans ce cas être perturbé ?
- (Le directeur) Le terme employé n’était pas le bon, il suffit habituellement pour faire comprendre ce que sont nos patients. Le terme qui le définit le mieux peut heurter certaines âmes sensibles, en fait l’état végétatif en terme strictement médical est un non-sens et il faudrait plutôt employer celui d’animal, reconnaissez que le premier est plus facile à accepter par leurs proches qui sont suffisamment atteints par le malheur qui les touche.
- (Alain) Je comprends bien !! Mais alors ça signifierait qu’ils gardent une certaine conscience de leur environnement ?
- (Le directeur) C’est un peu plus compliqué, mais on peut dire ça en effet !! Pour ce qui est du cas qui vous intéresse, nous pourrions le comparer à un animal domestique qui reconnaît celui qui le nourrit et obéit à quelques ordres simples.
- (Alain) Une sorte de dressage en somme ??
- (Le directeur) Je vous avais prévenu que ça heurterait votre sensibilité !! C’est pour cette raison que le terme de végétatif est employé pour ce genre de cas pathologiques.
- (Alain) Admettons !! Il me faut une copie complète de son dossier, aussi bien médical que comportemental ainsi que tout ce qui pourrait le concerner durant son séjour dans votre centre. Je mettrai ce dossier dans les mains de spécialistes qui pourront ainsi avaliser ou non la possibilité de lui faire changer de contexte sans le perturber outre mesure.
Alain depuis le début de l’entretien observe attentivement les personnes qui y assistent et quelque chose qu’il n’arrive pas encore à définir le gêne dans leur expression comportementale, commence alors une batterie de questions débitées à un rythme rapide pour ne pas leur laisser le temps de réfléchir où tout y passe de façon pouvant sembler décousu.
Que ce soit sur ce qu’il aime manger, comment il est physiquement, sa façon d’être, calme ou agité et d’autres encore jusqu’à ce que cela lui amène une conviction qui si elle se révèle exacte, ne restera pas sans que certains en répondront devant qui de droit.
- Pendant que vous me sortez son dossier pour m’en faire une copie, j’aimerais que vous me meniez jusqu’à Benjamin !!
- (Le directeur) Julie !! Voulez-vous conduire monsieur Durieux s’il vous plaît ?
- (Alain) Je préférerais que ce soit ces messieurs qui m’y emmènent !! Mademoiselle ?? Auriez-vous l’amabilité de faire entrer les deux hommes qui attendent dans le couloir ??
La jeune femme s’exécute non sans avoir jeté un regard inquiet vers son patron qui lui fait un signe d’accord de la tête, reportant ensuite son attention vers son visiteur.
Alain se conforte encore plus dans sa conviction qu’il va découvrir quelque chose d’anormal voire de malsain, les regards fuyants qui se détournent dès qu’il tente de les fixer lui faisant craindre hélas le pire et c’est d’une voix ayant perdu toute amabilité qu’il s’adresse à ses hommes dès que ceux-ci entrent dans la pièce.
- Vous accompagnez cette demoiselle ainsi que monsieur le directeur jusqu’au secrétariat, ils vous remettront les copies d’un dossier sur un résident du nom de Benjamin Charlier. Assurez-vous que rien ne soit oublié et qu’aucune communication téléphonique ou autre ne soit donnée pendant que je serai absent.
- Bien patron !!
- (Le directeur) Mais enfin !! Pouvez-vous me dire ce qu’il se passe ??
- (Alain) J’espère pour vous tous qu’il ne se passe rien justement et c’est pourquoi je prends ces mesures afin de m’en assurer !
- (Un chef de service) De quel droit nous traitez-vous de la sorte ?? Nous ne sommes pas des criminels que je sache ??
- (Alain) Je n’ai jamais employé ce terme ?? Pourquoi pensez-vous une chose pareille ?? Votre conscience vous pèse dirait-on ??
- (L’homme) Bien sûr que non !!
- (Alain) Il n’y a donc pas à s’en faire, conduisez-moi au jeune Benjamin et nous verrons quel comportement « animal » il aura en vous voyant !!
Alain revient un instant vers ses hommes, il donne quelques instructions au plus âgé des deux.
- Fais venir la cavalerie du cru, j’ai un mauvais pressentiment !! Il y a quelque chose de pas clair dans toute cette histoire, j’ai comme l’impression que nous avons mis les pieds dans un nid de scorpions !!
- On dirait qu’ils ne sont pas très à l’aise patron !!
- J’avais remarqué aussi figure toi !!
Alain regarde les trois hommes qui doivent l’accompagner.
- Allons-y messieurs !! Après vous !! Et veuillez rester à moins d’un mètre l’un de l’autre je vous prie!!
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Autant dire que les paroles de Michel font l’effet d’un envol de moineau aussi bien pour prendre la douche que pour s’habiller et descendre ensuite à la cuisine s’installer chacun l’air innocent devant son bol, croquant tous à pleines dents les tartines à la confiture qu’affectionne tant Florian.
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Je surveille Antonin depuis que nous sommes descendus des chambres, trouvant qu’il fait une drôle de trombine.
- Quelque chose ne va pas « Tonin » ?
- Non !! C’est bon !!
- Ta ! Ta ! Ta ! Ta ! Je vois bien que tu n’es pas comme d’habitude !!
Antonin hésite à parler, il me regarde et voit que je m’inquiète pour lui, aussi c’est avec un sourire encore timide qu’il me répond.
- C’est Michel !! Il s’est mis dans la tête de m’emmener chez le coiffeur, après c’est chez le dentiste et que sais-je encore comme rendez-vous qu’il m’a pris pour ma santé qu’il m’a dit !!
- C’est qu’il se préoccupe des années que tu viens de vivre et qu’il veut s’assurer que tout va bien pour toi !! Je ne vois pas ce qu’il y a là à faire la tête que tu fais ??
- J’aime pas le dentiste !!
- Ah !! C’est donc ça Hi ! Hi ! Rassure-toi, il ne verra rien qui ait besoin de son intervention !!
- Comment tu peux le savoir ??
- Tout simplement parce que depuis qu’on est ensemble, ton corps a eu largement le temps de guérir tous les petits bobos que tu pouvais avoir, voilà pourquoi !! Tu verras que tout se passera bien, en fait ce qui m’inquiète le plus c’est le coiffeur !! Tu ne vas pas couper tes magnifiques cheveux quand même ??
Antonin sourit franchement cette fois, amusé de la moue que je fais à l’idée qu’il coupe ses longs cheveux blonds.
- Michel dit que c’est juste pour les égaliser afin qu’ils ne s’abîment pas et qu’ils soient plus faciles à coiffer !!
Je regarde mon grand-père qui vient d’entrer dans la cuisine.
- Tu sais papy !! Antonin n’a pas besoin de voir quelques toubibs que ce soit, tout comme toi, mamie et tous les autres, tu le sais bien en plus !!
Mon grand-père me fait un clin d’œil.
- Ça ne coûte pas grand-chose de s’en assurer !! De toute façon les rendez-vous sont pris et d’ailleurs il est grand temps d’y aller, tu es prêt Antonin ?
- Juste le temps de mettre un tee-shirt propre !!
Antonin se mordille la lèvre en repensant à un truc qui semble le contrarier.
- Je peux t’en emprunter un « Flo » ? Ceux que j’ai sont au lavage !!
- Bien sûr quelle question !!
J’attends qu’il soit hors de vue pour poser la question à mon grand-père.
- C’était quoi ce clin d’œil ??
- C’était le seul moyen que j’ai trouvé pour qu’il accepte de venir avec moi en ville sans le vexer, après le coiffeur nous irons faire les magasins pour le rhabiller et il sera bien obligé de me suivre, j’en ai marre qu’il n’ait que des affaires à toi à se mettre sur le dos !!
- Un conseil Papy !! Fais lui comprendre que ce n’est qu’un prêt en attendant qu’il gagne sa vie, j’ai déjà eu ce genre de problèmes avec lui et crois-moi, il est plutôt disons… Fier et émotif sur certains sujets et si tu ne veux pas te trimbaler toute la matinée avec une madeleine, tu ferais bien de suivre mes conseils Hi ! Hi !
- Et toi ?? Tu n’as besoin de rien ?? As-tu de l’argent au moins ??
- Je me suis arrangé avec « Yu » et Antoine qui me font crédit le temps que je me retourne, ne t’inquiète pas pour moi papy !! Vous avez eu assez à subir l’autre sangsue !!
- Comme tu voudras mon grand !! N’oublie pas que tout ce que nous avons te reviendra un jour de toute façon !!
Antonin redescend et je manque d’avaler de travers en voyant comment il s’est habillé, décidément mon grand-père a raison et mes goûts vestimentaires qui sur moi ne choquent personne voire même amènent le sourire, le font lui ressembler à un épouvantail à moineaux.
- (Yuan) Tu cherchais à te la jouer discret je parie ?
- (Antonin) Pourquoi tu dis ça ??
- Juste pour te prévenir que si c’est le cas et bien c’est raté Hi ! Hi !
CHAPITRE 160 (Aix en Provence) (Révélations)
Je préfère botter en touche devant le regard de cocker d’Antonin suite aux remarques de Yuan, je me lève donc avec le prétexte d’être moi aussi pressé et que je ne voudrais pas arriver en retard à mon rendez-vous matinal quotidien avec Philippe.
Je les quitte donc, curieux malgré tout d’être à midi pour savoir comment s’est passée la matinée d’Antonin et c’est en réfléchissant au moyen de nous faire rapidement gagner suffisamment d’argent pour préserver aussi bien ma fierté que celle de mon ami, que je fais le trajet menant jusqu’au cabinet de Philippe.
Quelle n’est pas ma surprise d’apercevoir Chloé dans la salle d’attente ce matin-là.
- Chloé ?? Qu’est-ce que tu fais ici ??
Elle se lève en souriant timidement pour venir m’embrasser.
- C’est Philippe qui m’a demandé de venir, il nous attend !!
- Tu sais pourquoi il t’a demandé çà ??
Son visage devient subitement triste, c’est à la limite des larmes qu’elle lève ses yeux brillants vers moi.
- Oui bien sûr !! Mais il ne préfère pas que ce soit moi qui t’en parle en premier.
- C’est encore quelque chose en rapport avec l’autre ??
Chloé hoche la tête, le visage cette fois complètement décomposé.
- C’est si grave ??
- Oui Florian !! Personne ne voulait t’en parler et tu comprendras pourquoi, seulement tu risques de l’apprendre sans y être préparé et Philippe a déjà assisté à tes réactions quand tu as su pour ton ami Erwan !!
- Quelqu’un d’autre est mort ?? C’est ça ??
Chloé cette fois éclate en sanglots, je n’ai pas le temps de lui poser de nouvelles questions que la porte s’ouvre et que Philippe sort de son bureau pour s’avancer vers nous, la prenant par la taille sans un mot en me faisant signe de les suivre.
J’avoue que je n’en mène pas large et qu’une boule commence à me nouer l’estomac, pour ne rien arranger je m’aperçois qu’il y a déjà quelqu’un dans la pièce et la présence de cette personne me crispe encore plus si cela était possible, c’est donc en m’attendant maintenant vraiment au pire que je referme la porte derrière moi.
- Bonjour Maurice !!
- Bonjour Florian !!
***/***
Philippe fait asseoir Chloé sur le canapé, il se tourne ensuite vers le petit rouquin qui semble bouleversé et il se demande ce qu’a bien pu déjà lui apprendre son amie pour qu’il soit dans cet état.
Il se tourne alors vers elle pour lui poser la question.
- Il est au courant ?
Chloé le visage couvert de larmes lui fait non de la tête.
***/***
- Au courant de quoi ?? C’est Thomas ?? Il lui est arrivé quelque chose ??
Maurice s’approche de moi pour me guider jusque près de mon amie, des tremblements nerveux incontrôlables me prennent alors quand je repose ma question d’une voix hystérique.
- C’est mon Thomas ?? Il est mort ??
- (Philippe) Reprends toi Florian, il ne s’agit pas de Thomas !! Nous n’avons toujours pas de nouvelles à son sujet.
- (Maurice) J’ai ouvert une enquête pour le retrouver, pour l’instant nous n’avons toujours rien de concret.
- (Philippe) J’ai fait venir Chloé pour qu’elle puisse témoigner de certains faits que tu ignores encore et qui se sont passés le jour où elle a eu cet accident à la jambe.
- Tu parles d’un accident !!
- (Philippe) Nous l’appellerons ainsi parce que nous tous savons que tu n’en as aucun souvenir et que tu n’y es pour rien, quoique tu en dises !! Maintenant il faut que tu connaisses la vérité !! Tu risques de rencontrer des personnes qui ont appris ta présence chez tes grands-parents, c’est moi qui ai été les voir sans connaître le malheur qui les affligeaient mais dans l’intention de prendre des renseignements pour justement retrouver Thomas. Je suis donc allé rendre visite à la seule famille Louvain qui habite ou plutôt qui habitait le quartier où vivent tes grands-parents.
- Tu as vu André et Nathalie ?? Tu as leur adresse ?? Tu sais combien comptaient Mathis et Léa dans ce que je suis bien obligé d’appeler mes précédentes vies ?? Après Éric et Raphaël, ils sont sur ma liste mais je ne sais même pas s’ils se souviennent d’un Florian et s’ils sont impliqués eux aussi comme ça semble l’être dans les malversations de l’autre, je sens que je n’ai encore pas fini de ramer pour changer leur état d’esprit envers moi.
- (Philippe) Et c’est justement la raison qui m’a fait demander à Maurice et Chloé d’être là ce matin, d’autres personnes devraient arriver d’ici une petite heure et je n’ai que le temps de t’apprendre les circonstances exactes qui ont fait de cette journée il y a sept ans déjà, le malheur de plusieurs familles et que personne n’a encore osé te raconter.
***/***
« Un moment plus tard »
Je ne saurais décrire toutes les affres émotionnelles par lesquelles je suis passé pendant toutes ses longues minutes où j’ai appris que ce qui déjà me semblait un acte horrible envers Chloé perpétré par ce Florian que je ne peux que définir que comme démoniaque, n’était en fait que la face visible de l’iceberg et que des événements plus terribles encore s’étaient déroulés autour de cette piscine, le pire en étant les dommages collatéraux comme le suicide de Mathis.
Je sens une piqûre dans mon bras, me tournant encore hébété vers Philippe qui tient la seringue vide encore en main.
- Ce n’est qu’un tranquillisant mon grand, ça t’aidera à passer ce moment de trop forte émotion.
Mes larmes me brûlent le visage, j’ai l’impression que mon estomac se retourne dans mon ventre et je ne peux retenir ce qu’il contient qui sort de ma bouche par jet d’une puanteur indescriptible et se répand en flaques sur le sol, juste avant que je ne sente ma tête tourner et que je perde connaissance.
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Philippe aidé de Chloé enlève les vêtements souillés de Florian pour ensuite nettoyer au mieux les dégâts, pendant que Maurice se dirige vers le bureau du psychiatre et stoppe l’enregistrement de la conversation sur son PC portable, il se dirige ensuite avec lui jusqu’à la salle d’attente où trois personnes sont déjà installées depuis quelques minutes.
- Vous êtes bien la famille Louvain ? Je me présente !! Maurice Désmaré directeur du département de la sécurité du territoire, ou la DST si vous préférez !! J’ai quelque chose d’important à vous montrer avant que le professeur Espinach ne vous fasse entrer dans son bureau.
CHAPITRE 161 (Bordeaux) (Benjamin)
« Bordeaux, centre d’internement pour déficients mentaux »
Le bureau du directeur du centre est occupé ce matin-là par un petit groupe de responsables de différents services et d’un homme que certainement personne d’entre eux ne se serait attendu à voir un jour dans les locaux.
Cet homme s’est présenté comme Alain Durieux le directeur adjoint de la DST, mandaté par son chef direct pour prendre tous renseignements qu’il jugera bon sur un de leurs patients.
Lui-même n’étant pas le moins étonné de s’être vu confier cette mission qui sort et c’est peu de le dire, des tâches habituelles rattachées à sa fonction.
- (Le directeur) Le seul Benjamin qui correspond à votre recherche et faisant partie de nos résidents, n’est absolument pas en état de subir un quelconque interrogatoire de quelque sorte que ce soit !! Il est depuis sept ans en état végétatif, n’ayant absolument aucunement conscience de la réalité qui l’entoure.
- (Alain) Là n’est pas le but de ma présence aujourd’hui, je dois juste venir constater son état de santé général et vérifier de visu s’il peut être envisageable de le déplacer dans une autre unité de soins.
- (Un chef de service) Pourquoi vouloir le déplacer ? Benjamin nous connaît, le déplacer risquerait de le perturber et anéantir tout le travail de notre équipe depuis qu’il est parmi nous.
- (Alain) Vous le donniez il n’y a pas deux minutes comme n’ayant aucune conscience ? Je ne comprends pas comment il pourrait dans ce cas être perturbé ?
- (Le directeur) Le terme employé n’était pas le bon, il suffit habituellement pour faire comprendre ce que sont nos patients. Le terme qui le définit le mieux peut heurter certaines âmes sensibles, en fait l’état végétatif en terme strictement médical est un non-sens et il faudrait plutôt employer celui d’animal, reconnaissez que le premier est plus facile à accepter par leurs proches qui sont suffisamment atteints par le malheur qui les touche.
- (Alain) Je comprends bien !! Mais alors ça signifierait qu’ils gardent une certaine conscience de leur environnement ?
- (Le directeur) C’est un peu plus compliqué, mais on peut dire ça en effet !! Pour ce qui est du cas qui vous intéresse, nous pourrions le comparer à un animal domestique qui reconnaît celui qui le nourrit et obéit à quelques ordres simples.
- (Alain) Une sorte de dressage en somme ??
- (Le directeur) Je vous avais prévenu que ça heurterait votre sensibilité !! C’est pour cette raison que le terme de végétatif est employé pour ce genre de cas pathologiques.
- (Alain) Admettons !! Il me faut une copie complète de son dossier, aussi bien médical que comportemental ainsi que tout ce qui pourrait le concerner durant son séjour dans votre centre. Je mettrai ce dossier dans les mains de spécialistes qui pourront ainsi avaliser ou non la possibilité de lui faire changer de contexte sans le perturber outre mesure.
Alain depuis le début de l’entretien observe attentivement les personnes qui y assistent et quelque chose qu’il n’arrive pas encore à définir le gêne dans leur expression comportementale, commence alors une batterie de questions débitées à un rythme rapide pour ne pas leur laisser le temps de réfléchir où tout y passe de façon pouvant sembler décousu.
Que ce soit sur ce qu’il aime manger, comment il est physiquement, sa façon d’être, calme ou agité et d’autres encore jusqu’à ce que cela lui amène une conviction qui si elle se révèle exacte, ne restera pas sans que certains en répondront devant qui de droit.
- Pendant que vous me sortez son dossier pour m’en faire une copie, j’aimerais que vous me meniez jusqu’à Benjamin !!
- (Le directeur) Julie !! Voulez-vous conduire monsieur Durieux s’il vous plaît ?
- (Alain) Je préférerais que ce soit ces messieurs qui m’y emmènent !! Mademoiselle ?? Auriez-vous l’amabilité de faire entrer les deux hommes qui attendent dans le couloir ??
La jeune femme s’exécute non sans avoir jeté un regard inquiet vers son patron qui lui fait un signe d’accord de la tête, reportant ensuite son attention vers son visiteur.
Alain se conforte encore plus dans sa conviction qu’il va découvrir quelque chose d’anormal voire de malsain, les regards fuyants qui se détournent dès qu’il tente de les fixer lui faisant craindre hélas le pire et c’est d’une voix ayant perdu toute amabilité qu’il s’adresse à ses hommes dès que ceux-ci entrent dans la pièce.
- Vous accompagnez cette demoiselle ainsi que monsieur le directeur jusqu’au secrétariat, ils vous remettront les copies d’un dossier sur un résident du nom de Benjamin Charlier. Assurez-vous que rien ne soit oublié et qu’aucune communication téléphonique ou autre ne soit donnée pendant que je serai absent.
- Bien patron !!
- (Le directeur) Mais enfin !! Pouvez-vous me dire ce qu’il se passe ??
- (Alain) J’espère pour vous tous qu’il ne se passe rien justement et c’est pourquoi je prends ces mesures afin de m’en assurer !
- (Un chef de service) De quel droit nous traitez-vous de la sorte ?? Nous ne sommes pas des criminels que je sache ??
- (Alain) Je n’ai jamais employé ce terme ?? Pourquoi pensez-vous une chose pareille ?? Votre conscience vous pèse dirait-on ??
- (L’homme) Bien sûr que non !!
- (Alain) Il n’y a donc pas à s’en faire, conduisez-moi au jeune Benjamin et nous verrons quel comportement « animal » il aura en vous voyant !!
Alain revient un instant vers ses hommes, il donne quelques instructions au plus âgé des deux.
- Fais venir la cavalerie du cru, j’ai un mauvais pressentiment !! Il y a quelque chose de pas clair dans toute cette histoire, j’ai comme l’impression que nous avons mis les pieds dans un nid de scorpions !!
- On dirait qu’ils ne sont pas très à l’aise patron !!
- J’avais remarqué aussi figure toi !!
Alain regarde les trois hommes qui doivent l’accompagner.
- Allons-y messieurs !! Après vous !! Et veuillez rester à moins d’un mètre l’un de l’autre je vous prie!!
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