16-09-2020, 08:43 AM
(Modification du message : 16-09-2020, 10:49 AM par laurentdu51100.)
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CHAPITRE 114 (Aix en Provence) (Maurice) (fin)
***/***
Tous profitent pour se présenter, discuter un peu et faire connaissance avec Maurice pendant que j’aide ma grand-mère à mettre la table, ils donnent leurs versions du Florian d’avant et de celui qu’ils ont redécouvert depuis ces quelques mois, Maurice visiblement intéressé les écoute en leur demandant de temps en temps quelques précisions dans le but évident de les faire se couper.
Philippe n’en est pas dupe et s’amuse dans son coin à analyser les expressions du visage de Maurice qui finit par s’en apercevoir.
- (Maurice) Toute cette histoire est délirante reconnais-le ?
- Je n’ai jamais prétendu le contraire !!
- Pourtant tu y crois ? Pourquoi ?
- Parce que j’en ai eu des preuves qui pour moi sont irréfutables et encore ce soir !!
- Ce que j’ai vu ou entendu je dois bien le reconnaître pose des questions, mais de là à prétendre que toutes ces choses puissent se produire ?
- Qu’est-ce qu’il te faut de plus ?
- Il se dit mon ami depuis toujours ? Qu’il m’en donne une preuve !!
Philippe devient soudainement plus grave quand il tend la feuille roulée par ses soins et qu’il gardait près de lui en attendant justement ce moment précis où Maurice émettrait à haute voix un doute sur la véracité de ce que lui croit maintenant dur comme fer.
- Peut-être que ceci te fera changer d’avis !! Je te conseille vivement d’aller t’isoler un moment pour découvrir ce que contient cette feuille, tu m’en seras reconnaissant à ton retour à table crois-moi sur parole et ensuite nous pourrons revenir sur tout ça avec j’en suis convaincu une autre façon de voir les choses venant de ta part. Nous prendrons néanmoins le temps de faire honneur au plat de notre hôtesse afin que tu aies le temps de réfléchir.
Maurice a comme un pincement au cœur en prenant ce que lui tend Philippe avec gravité et il le voit bien également, une tristesse dans le regard qui ne présage rien de bon.
Il s’éloigne donc jusque sur la terrasse pour dérouler d’une main tremblant légèrement d’appréhension, la feuille cartonnée qui lui révèle alors quelque chose qui malgré son tempérament endurci lui amène une peine qu’il n’aurait jamais cru revivre un jour.
Le garçon d’une vingtaine d’années que son regard ne lâche plus tellement il en est obnubilé est sans conteste ce que serait son fils s’il avait vécu jusqu’à cet âge-là.
Maurice sent ses jambes se dérober sous lui et il n’a que le temps de s’asseoir sur le banc près duquel il se tenait, un immense chagrin le cloue alors qui lui fait couler des yeux un flot de larmes.
Cet homme rompu aux pires situations dangereuses, n’est plus qu’un corps tremblant et hoquetant d’une tristesse et d’un désespoir sans nom, emporté par des émotions qui le brisent en le laissant pantelant noyé dans son chagrin.
***/***
Philippe explique en quelques mots le pourquoi de ces paroles à l’encontre de Maurice, un vent glacé semble prendre d’un coup ceux qui l’écoutent et ils en ressentent le long frisson qui leur parcourt le dos.
Le silence dans le salon est devenu si impressionnant qu’il en fait sortir Maryse et Florian de la cuisine en se demandant ce qui peut bien l’avoir occasionné, ne comprenant bien sûr pas la raison d’un tel silence aussi soudain.
Philippe regarde Florian avec dans les yeux une telle tristesse que celui-ci en perd son sourire, à sa question muette il lui révèle alors la sinistre vérité de ce que lui a appris Maurice quelques heures plus tôt et tous restent figés devant la réaction du jeune rouquin, qui pousse alors une exclamation d’un tel désespoir qu’elle en donne le frisson à tous ceux qui l’entendent.
- Nonnnnn !!! Pas mon « Wanou » !!!! Pas luiiii !!!!
Personne n’a le temps d’un mouvement que Florian s’effondre au sol, secoué de spasmes d’une douleur émotionnelle peu commune et c’est Maurice les yeux rougis d’avoir trop versé de larmes, revenu dans la pièce quelques secondes plus tôt et ayant suivi le cœur brisé les réactions du petit rouquin qui à l’évidence vient d’apprendre à l’instant le drame de toute une vie, qui le prend dans ses bras et le relève avec une douceur dont personne ne l’aurait cru capable.
CHAPITRE 115 (Aix en Provence)
« Le lendemain matin »
Je me redresse brusquement en cherchant où je suis, la lumière inonde la pièce et c’est avec étonnement que je percute enfin être dans mon lit, je me lève d’un bond en jetant un coup d’œil curieux sur le réveil.
- Putainnn !!! Onze heures !!! Qu’est-ce que je fous encore au lit à une heure pareille ??
C’est à moitié dans le vase que je descends l’escalier et que me revient alors en mémoire les derniers souvenirs de la soirée, cette fois encore la forte émotion qui me prend m’oblige à m’asseoir sur une marche pour tenter de contrôler au mieux mon bouleversement affectif.
Il fallait bien que ça arrive et j’aurais d’ailleurs dû m’y attendre, les différences entre mes souvenirs et cette réalité ne concordant pas parfaitement et de loin s’en faut, un accident tel que celui d’Erwan fait partie du destin et des aléas de la vie, même si mon cœur en souffre comme en ce moment d’apprendre la disparition d’un de mes amis.
Le plus dur a dû être pour ses parents, mon dessin a très certainement fait remonter des sentiments qu’il aurait mieux valu laisser au passé et j’en veux un peu à Philippe de s’être servi de moi à ces fins, même si c’était pour ce qui lui semblait la bonne cause.
J’en suis là dans mes pensées quand une autre accentue fortement l’émotivité à fleur de peau qui m’enserre actuellement l’estomac comme une chape de plomb, combien de mes amis retrouverais-je mais surtout y en a-t-il d’autres qui tout comme Erwan auraient… disparu ?
Bien sûr la réponse de Philippe à ma question de savoir s’il avait retrouvé Thomas me transperce le cœur comme une flèche, l’idée que lui aussi n’existerait pas ou plus me devenant insupportable et me mettant dans un état d’angoisse qui me fait repartir aussi sec dans les limbes de l’évanouissement.
***/***
« Quelques heures plus tard »
Des sons de voix résonnent dans ma tête.
- On dirait qu’il se réveille ?
- Nous aurions dû faire venir un médecin hier soir !!
- Philippe ne voulait pas rappelle-toi !!
- Je le sais bien mais quand même !! Je me demande bien ce qu’il lui a pris ce matin dans l’escalier ?
- Nous n’aurons qu’à lui demander quand il se réveillera, de toute façon cette fois-ci on ne le quitte pas !!
***/***
J’ouvre les yeux en souriant à Yuan et Antoine penchés au-dessus de moi à m’observer avec attention, leurs visages graves visiblement marqués par l’inquiétude.
- Ça va les gars ??
- (Yuan) N’inverse pas les rôles tu veux bien ?
- (Antoine) Tu nous dirais bien ce qu’il t’est arrivé ce matin, nous t’avons retrouvé inanimé en plein milieu de l’escalier ?
Je me sens devenir livide.
- Je n’ai pas supporté d’apprendre pour Erwan et ensuite j’ai pensé que c’était peut-être pareil pour Thomas !!
- (Yuan affolé) Hé !! Tu ne vas pas remettre ça ??
- (Antoine) Pense à ceux qui sont là et qui t’aiment !!
J’éclate en sanglots, je sens malgré tout que c’est ce qu’il me fallait pour reprendre sur moi et mes amis semblent en être conscients quand ils viennent s’allonger contre moi sans ne plus rien dire, leurs présences me réconfortent malgré tout et la chaleur tant physique qu’humaine qui émane d’eux me fait un bien fou, effaçant pour un temps mes pensées lugubres du moment.
***/***
« Dix minutes plus tard »
Un ricanement moqueur d’abord presque imperceptible mais prenant très vite une forte remontée de décibels, me fait rouvrir les yeux et regarder sans comprendre ce qui met mes deux copains dans un tel état d’amusement soudain.
- Vous avez fumé un joint en douce ou quoi ?
- (Yuan) Pas vraiment, non Hi ! Hi !
- (Antoine) Pourtant il a l’air d’être gros Hi ! Hi ! Seulement j’ai peur d’avoir la tête qui tourne à vouloir le fumer Hi ! Hi !
- (Yuan) Quoiqu’à deux ça devrait pouvoir le faire Hi ! Hi !
Il me faut un certain temps pour percuter à leurs paroles, le temps de ressentir une « raideur » au niveau de mon bas-ventre et de comprendre enfin les paroles tout comme les rires grivois qu’ils ne cessent d’envoyer en s’en étant aperçu.
- Ha !! Ok d’ac !! Vous avez peut-être besoin d’une allumette ? Je pense que vous devez bien avoir ça au même endroit que moi le fameux « joint » Hi ! Hi !
- (Antoine) Dis « Yu » ? J’ai comme ressenti un air de moquerie dans les paroles venant du rouquemoutte, pas toi ?
- (Yuan) J’avoue que je me posais justement la question, peut être devrions nous le laisser seul avec son « mégot » des fois qu’un clodo le ramasse Hi ! Hi !
CHAPITRE 116 (Aix en Provence) (fin)
Je les vois se relever et faire mine de quitter la chambre.
- Hé !! Déconnez pas les gars !! Vous allez où ?
- (Antoine) Faire une partie de mikado avec nos allumettes Hi ! Hi !
- (Yuan) Ça ne va pas être de la tarte d’en attraper une sans faire bouger l’autre Hi ! Hi !
- Mon Dieu !!! Pourquoi faut-il que les deux premiers potes que je récupère soient les plus comiques du lot ? Allez !! Je pète la forme là !! On pourrait se faire un petit truc sympa ?
- (Yuan) Si tu enlèves le « petit », je suis prêt à revoir la question.
- Ok !! Ok !! Un truc sympa alors ?
- (Yuan) Tu en penses quoi « Toinou » ?
- (Antoine) J’avoue que ça me tente bien !!
- Alors allez fermer la porte à clé et mettez-vous à l’aise Hi ! Hi !
En même temps que je leur parle, je soulève mon bassin pour virer aussi sec mon short et mon slip, mettant à leur vue ma queue toute raide d’envie.
Une fois la chambre « sécurisée », ils en font de même et se retrouvent nus plus vite qu’il faut pour le dire, ce qui me fait sourire en ne pouvant m’empêcher d’en rajouter une couche.
- Wouah !! Ils n’ont pas lésiné sur le soufre à l’usine Hi ! Hi !
Yuan et Antoine se regardent avec une flamme dans l’œil qui ne me dit rien qui vaille, mon impression est très vite suivie d’effet quand ils me sautent dessus pour se venger de mes dernières paroles se moquant une fois de plus de leurs virilités et je commence à me tordre sous les chatouilles.
- Non !! Pitié les gars Hi ! Hi ! Pitiiiéééé !!! Pas çaaaa !!! Noonnn !!! Hi ! Hi !
Bien sûr je hurlerais à l’oreille de deux sourds que ça aurait le même effet que sur eux et ce n’est que quand j’en suis à en pisser presque sur moi qu’ils s’arrêtent enfin, couverts tout comme je le suis d’une bonne couche de sueur et que leurs regards se remettent à briller mais cette fois d’une lueur qui me va beaucoup mieux, me redonnant aussitôt l’état de tension extrême que j’avais perdu lors de cette joute.
Yuan ne perd pas de temps et s’en empare d’une main avide pour commencer à la caresser sur toute sa longueur, Antoine lui me fixe dans les yeux ne sachant pas s’il doit participer ou non et je me doute bien des pensées ambiguës qui lui traversent l’esprit, pensées que je n’éprouve bizarrement pas alors que je me rappelle bien les avoir eues dans un autre temps.
Ma main part alors doucement vers son bas-ventre tendu à mort qui me prouve bien qu’il en a tout autant envie que moi, le frisson qui lui traverse le corps quand elle lui recouvre doucement la hampe tout comme le sourire qu’il m’envoie à ce moment précis libère ses tabous et son corps vient alors rejoindre sur moi celui de Yuan, nos trois visages se retrouvant à quelques centimètres les uns des autres.
Après un sourire de complicité, nos lèvres se soudent en un long baiser passionné qui déclenche nos libidos respectives et le bonheur de ne faire plus qu’un avec mes deux amis me libère à mon tour, déclenchant pour la première fois depuis bien longtemps ces sons qui nous emportent loin dans les plaisirs de la chair.
Une certaine retenue due peut être du fait de notre filiation, fait qu’inconsciemment un certain point bien précis de notre corps n’est pas mis à contribution et ce ne sont que nos caresses manuelles et buccales qui nous amènent plusieurs fois à l’orgasme avant que nous nous étalions l’un près de l’autre après le dernier rush particulièrement jouissif, complètement exténués de cet après-midi de découverte ou plus exactement pour Yuan de redécouverte de nos corps.
***/***
« Quelque temps plus tôt au rez-de-chaussée »
Maurice et Philippe sont dans le salon avec les grands-parents de Florian, Maurice est resté couché chez son nouvel ami ayant reporté tous ses rendez-vous et ne voulant absolument pas quitter Aix en Provence avant d’avoir discuté avec le psychiatre de toutes ces informations qu’il a appris lors de la soirée, mais aussi pas sans avoir eu des nouvelles rassurantes sur l’état du jeune rouquin après le choc émotionnel qu’il a subi en apprenant le décès de son fils.
Ils boivent tranquillement le thé tous les quatre en papotant comme de vieilles connaissances, leurs discussions s’interrompant de temps en temps à cause des bruits sans équivoque venant de l’étage qui les amusent tout en leur faisant ressentir un certain malaise à se regarder.
- (Philippe) Et bien !! Ils ne s’ennuient pas là-haut on dirait !!
Voyant que personne ne répond, il poursuit.
- Ils sont jeunes et pleins de vie, nous n’avons pas à juger leur façon d’être !! En tout cas ça ne me choque pas plus que ça, bien au contraire et rappelez-vous qu’ils n’ont jamais cherché à nous cacher leurs différences.
- (Michel amusé) Oui mais là ils ont mis la radio à fond Hi ! Hi !
- (Maryse) Dans le temps nous écoutions « sur le banc* » et maintenant ce serait plus « sur le lit » Hi ! Hi !
- (Maurice troublé) Je pense que mon fils était comme eux vous savez ?
Philippe redevient sérieux en le fixant dans les yeux.
- C’est le dessin qui te fait dire ça ?
- Ce garçon n’y serait pas apparu dessus s’il n’avait pas une grande importance pour notre famille.
- (Philippe) Tu as entièrement raison, ils étaient bien ensemble et s’aimaient vraiment très fort !!
- (Maurice) C’est Florian qui te l’a dit ?
- (Philippe) Bien sûr, qui d’autres autrement ? Je sais que tu vas chercher à le rencontrer, je ne pense pas que ce soit une bonne chose car pour ce garçon nous sommes tous de parfaits inconnus et nous ne ferions qu’au mieux de le troubler, par contre il n’est peut-être pas trop tard pour Coralie.
- (Maurice ahuri) Coralie ???
- (Philippe) Sa petite princesse comme l’appelle Florian, vous l’aviez sortie d’un orphelinat et vous l’aviez adoptée, Florian en était tombé raide dingue de sa gentillesse tout comme de sa beauté et de sa fragilité.
Maurice le visage marqué par toute cette peine qu’il a depuis hier de repenser à son fils disparu, fouille dans sa veste pour en sortir le dessin de Florian et y plonge son regard encore une fois, ne se lassant pas de l’image de son fils presque adulte.
Cette fois c’est d’une tout autre personne représentée sur la feuille que ses yeux n’arrivent plus à se détacher, un sourire d’abord presque une esquisse commence à transformer son visage qui d’une sévérité apparente devient maintenant plus doux jusqu’à s’épanouir vraiment en relevant les yeux vers ses amis.
- Peut-être n’est-il pas trop tard ?? Florian t’a-t-il donné son nom ?
Une série de sons sans équivoque encore cette fois quoique beaucoup plus forts que les autres, leur font lever les yeux vers l’étage.
- (Philippe) Je ne m’en souviens pas, mais tu vas bientôt pouvoir le lui demander Hi ! Hi ! J’ai l’impression que le feuilleton radio vient de se terminer Hi ! Hi ! Et je pense qu’ils vont nous faire « sur les genoux », mais cette fois en téléréalité.
* Feuilleton radio de fin des années trente que mes grands-parents écoutaient avec plaisir), avec Jane Sourza et Raymond Souplex.
CHAPITRE 114 (Aix en Provence) (Maurice) (fin)
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Tous profitent pour se présenter, discuter un peu et faire connaissance avec Maurice pendant que j’aide ma grand-mère à mettre la table, ils donnent leurs versions du Florian d’avant et de celui qu’ils ont redécouvert depuis ces quelques mois, Maurice visiblement intéressé les écoute en leur demandant de temps en temps quelques précisions dans le but évident de les faire se couper.
Philippe n’en est pas dupe et s’amuse dans son coin à analyser les expressions du visage de Maurice qui finit par s’en apercevoir.
- (Maurice) Toute cette histoire est délirante reconnais-le ?
- Je n’ai jamais prétendu le contraire !!
- Pourtant tu y crois ? Pourquoi ?
- Parce que j’en ai eu des preuves qui pour moi sont irréfutables et encore ce soir !!
- Ce que j’ai vu ou entendu je dois bien le reconnaître pose des questions, mais de là à prétendre que toutes ces choses puissent se produire ?
- Qu’est-ce qu’il te faut de plus ?
- Il se dit mon ami depuis toujours ? Qu’il m’en donne une preuve !!
Philippe devient soudainement plus grave quand il tend la feuille roulée par ses soins et qu’il gardait près de lui en attendant justement ce moment précis où Maurice émettrait à haute voix un doute sur la véracité de ce que lui croit maintenant dur comme fer.
- Peut-être que ceci te fera changer d’avis !! Je te conseille vivement d’aller t’isoler un moment pour découvrir ce que contient cette feuille, tu m’en seras reconnaissant à ton retour à table crois-moi sur parole et ensuite nous pourrons revenir sur tout ça avec j’en suis convaincu une autre façon de voir les choses venant de ta part. Nous prendrons néanmoins le temps de faire honneur au plat de notre hôtesse afin que tu aies le temps de réfléchir.
Maurice a comme un pincement au cœur en prenant ce que lui tend Philippe avec gravité et il le voit bien également, une tristesse dans le regard qui ne présage rien de bon.
Il s’éloigne donc jusque sur la terrasse pour dérouler d’une main tremblant légèrement d’appréhension, la feuille cartonnée qui lui révèle alors quelque chose qui malgré son tempérament endurci lui amène une peine qu’il n’aurait jamais cru revivre un jour.
Le garçon d’une vingtaine d’années que son regard ne lâche plus tellement il en est obnubilé est sans conteste ce que serait son fils s’il avait vécu jusqu’à cet âge-là.
Maurice sent ses jambes se dérober sous lui et il n’a que le temps de s’asseoir sur le banc près duquel il se tenait, un immense chagrin le cloue alors qui lui fait couler des yeux un flot de larmes.
Cet homme rompu aux pires situations dangereuses, n’est plus qu’un corps tremblant et hoquetant d’une tristesse et d’un désespoir sans nom, emporté par des émotions qui le brisent en le laissant pantelant noyé dans son chagrin.
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Philippe explique en quelques mots le pourquoi de ces paroles à l’encontre de Maurice, un vent glacé semble prendre d’un coup ceux qui l’écoutent et ils en ressentent le long frisson qui leur parcourt le dos.
Le silence dans le salon est devenu si impressionnant qu’il en fait sortir Maryse et Florian de la cuisine en se demandant ce qui peut bien l’avoir occasionné, ne comprenant bien sûr pas la raison d’un tel silence aussi soudain.
Philippe regarde Florian avec dans les yeux une telle tristesse que celui-ci en perd son sourire, à sa question muette il lui révèle alors la sinistre vérité de ce que lui a appris Maurice quelques heures plus tôt et tous restent figés devant la réaction du jeune rouquin, qui pousse alors une exclamation d’un tel désespoir qu’elle en donne le frisson à tous ceux qui l’entendent.
- Nonnnnn !!! Pas mon « Wanou » !!!! Pas luiiii !!!!
Personne n’a le temps d’un mouvement que Florian s’effondre au sol, secoué de spasmes d’une douleur émotionnelle peu commune et c’est Maurice les yeux rougis d’avoir trop versé de larmes, revenu dans la pièce quelques secondes plus tôt et ayant suivi le cœur brisé les réactions du petit rouquin qui à l’évidence vient d’apprendre à l’instant le drame de toute une vie, qui le prend dans ses bras et le relève avec une douceur dont personne ne l’aurait cru capable.
CHAPITRE 115 (Aix en Provence)
« Le lendemain matin »
Je me redresse brusquement en cherchant où je suis, la lumière inonde la pièce et c’est avec étonnement que je percute enfin être dans mon lit, je me lève d’un bond en jetant un coup d’œil curieux sur le réveil.
- Putainnn !!! Onze heures !!! Qu’est-ce que je fous encore au lit à une heure pareille ??
C’est à moitié dans le vase que je descends l’escalier et que me revient alors en mémoire les derniers souvenirs de la soirée, cette fois encore la forte émotion qui me prend m’oblige à m’asseoir sur une marche pour tenter de contrôler au mieux mon bouleversement affectif.
Il fallait bien que ça arrive et j’aurais d’ailleurs dû m’y attendre, les différences entre mes souvenirs et cette réalité ne concordant pas parfaitement et de loin s’en faut, un accident tel que celui d’Erwan fait partie du destin et des aléas de la vie, même si mon cœur en souffre comme en ce moment d’apprendre la disparition d’un de mes amis.
Le plus dur a dû être pour ses parents, mon dessin a très certainement fait remonter des sentiments qu’il aurait mieux valu laisser au passé et j’en veux un peu à Philippe de s’être servi de moi à ces fins, même si c’était pour ce qui lui semblait la bonne cause.
J’en suis là dans mes pensées quand une autre accentue fortement l’émotivité à fleur de peau qui m’enserre actuellement l’estomac comme une chape de plomb, combien de mes amis retrouverais-je mais surtout y en a-t-il d’autres qui tout comme Erwan auraient… disparu ?
Bien sûr la réponse de Philippe à ma question de savoir s’il avait retrouvé Thomas me transperce le cœur comme une flèche, l’idée que lui aussi n’existerait pas ou plus me devenant insupportable et me mettant dans un état d’angoisse qui me fait repartir aussi sec dans les limbes de l’évanouissement.
***/***
« Quelques heures plus tard »
Des sons de voix résonnent dans ma tête.
- On dirait qu’il se réveille ?
- Nous aurions dû faire venir un médecin hier soir !!
- Philippe ne voulait pas rappelle-toi !!
- Je le sais bien mais quand même !! Je me demande bien ce qu’il lui a pris ce matin dans l’escalier ?
- Nous n’aurons qu’à lui demander quand il se réveillera, de toute façon cette fois-ci on ne le quitte pas !!
***/***
J’ouvre les yeux en souriant à Yuan et Antoine penchés au-dessus de moi à m’observer avec attention, leurs visages graves visiblement marqués par l’inquiétude.
- Ça va les gars ??
- (Yuan) N’inverse pas les rôles tu veux bien ?
- (Antoine) Tu nous dirais bien ce qu’il t’est arrivé ce matin, nous t’avons retrouvé inanimé en plein milieu de l’escalier ?
Je me sens devenir livide.
- Je n’ai pas supporté d’apprendre pour Erwan et ensuite j’ai pensé que c’était peut-être pareil pour Thomas !!
- (Yuan affolé) Hé !! Tu ne vas pas remettre ça ??
- (Antoine) Pense à ceux qui sont là et qui t’aiment !!
J’éclate en sanglots, je sens malgré tout que c’est ce qu’il me fallait pour reprendre sur moi et mes amis semblent en être conscients quand ils viennent s’allonger contre moi sans ne plus rien dire, leurs présences me réconfortent malgré tout et la chaleur tant physique qu’humaine qui émane d’eux me fait un bien fou, effaçant pour un temps mes pensées lugubres du moment.
***/***
« Dix minutes plus tard »
Un ricanement moqueur d’abord presque imperceptible mais prenant très vite une forte remontée de décibels, me fait rouvrir les yeux et regarder sans comprendre ce qui met mes deux copains dans un tel état d’amusement soudain.
- Vous avez fumé un joint en douce ou quoi ?
- (Yuan) Pas vraiment, non Hi ! Hi !
- (Antoine) Pourtant il a l’air d’être gros Hi ! Hi ! Seulement j’ai peur d’avoir la tête qui tourne à vouloir le fumer Hi ! Hi !
- (Yuan) Quoiqu’à deux ça devrait pouvoir le faire Hi ! Hi !
Il me faut un certain temps pour percuter à leurs paroles, le temps de ressentir une « raideur » au niveau de mon bas-ventre et de comprendre enfin les paroles tout comme les rires grivois qu’ils ne cessent d’envoyer en s’en étant aperçu.
- Ha !! Ok d’ac !! Vous avez peut-être besoin d’une allumette ? Je pense que vous devez bien avoir ça au même endroit que moi le fameux « joint » Hi ! Hi !
- (Antoine) Dis « Yu » ? J’ai comme ressenti un air de moquerie dans les paroles venant du rouquemoutte, pas toi ?
- (Yuan) J’avoue que je me posais justement la question, peut être devrions nous le laisser seul avec son « mégot » des fois qu’un clodo le ramasse Hi ! Hi !
CHAPITRE 116 (Aix en Provence) (fin)
Je les vois se relever et faire mine de quitter la chambre.
- Hé !! Déconnez pas les gars !! Vous allez où ?
- (Antoine) Faire une partie de mikado avec nos allumettes Hi ! Hi !
- (Yuan) Ça ne va pas être de la tarte d’en attraper une sans faire bouger l’autre Hi ! Hi !
- Mon Dieu !!! Pourquoi faut-il que les deux premiers potes que je récupère soient les plus comiques du lot ? Allez !! Je pète la forme là !! On pourrait se faire un petit truc sympa ?
- (Yuan) Si tu enlèves le « petit », je suis prêt à revoir la question.
- Ok !! Ok !! Un truc sympa alors ?
- (Yuan) Tu en penses quoi « Toinou » ?
- (Antoine) J’avoue que ça me tente bien !!
- Alors allez fermer la porte à clé et mettez-vous à l’aise Hi ! Hi !
En même temps que je leur parle, je soulève mon bassin pour virer aussi sec mon short et mon slip, mettant à leur vue ma queue toute raide d’envie.
Une fois la chambre « sécurisée », ils en font de même et se retrouvent nus plus vite qu’il faut pour le dire, ce qui me fait sourire en ne pouvant m’empêcher d’en rajouter une couche.
- Wouah !! Ils n’ont pas lésiné sur le soufre à l’usine Hi ! Hi !
Yuan et Antoine se regardent avec une flamme dans l’œil qui ne me dit rien qui vaille, mon impression est très vite suivie d’effet quand ils me sautent dessus pour se venger de mes dernières paroles se moquant une fois de plus de leurs virilités et je commence à me tordre sous les chatouilles.
- Non !! Pitié les gars Hi ! Hi ! Pitiiiéééé !!! Pas çaaaa !!! Noonnn !!! Hi ! Hi !
Bien sûr je hurlerais à l’oreille de deux sourds que ça aurait le même effet que sur eux et ce n’est que quand j’en suis à en pisser presque sur moi qu’ils s’arrêtent enfin, couverts tout comme je le suis d’une bonne couche de sueur et que leurs regards se remettent à briller mais cette fois d’une lueur qui me va beaucoup mieux, me redonnant aussitôt l’état de tension extrême que j’avais perdu lors de cette joute.
Yuan ne perd pas de temps et s’en empare d’une main avide pour commencer à la caresser sur toute sa longueur, Antoine lui me fixe dans les yeux ne sachant pas s’il doit participer ou non et je me doute bien des pensées ambiguës qui lui traversent l’esprit, pensées que je n’éprouve bizarrement pas alors que je me rappelle bien les avoir eues dans un autre temps.
Ma main part alors doucement vers son bas-ventre tendu à mort qui me prouve bien qu’il en a tout autant envie que moi, le frisson qui lui traverse le corps quand elle lui recouvre doucement la hampe tout comme le sourire qu’il m’envoie à ce moment précis libère ses tabous et son corps vient alors rejoindre sur moi celui de Yuan, nos trois visages se retrouvant à quelques centimètres les uns des autres.
Après un sourire de complicité, nos lèvres se soudent en un long baiser passionné qui déclenche nos libidos respectives et le bonheur de ne faire plus qu’un avec mes deux amis me libère à mon tour, déclenchant pour la première fois depuis bien longtemps ces sons qui nous emportent loin dans les plaisirs de la chair.
Une certaine retenue due peut être du fait de notre filiation, fait qu’inconsciemment un certain point bien précis de notre corps n’est pas mis à contribution et ce ne sont que nos caresses manuelles et buccales qui nous amènent plusieurs fois à l’orgasme avant que nous nous étalions l’un près de l’autre après le dernier rush particulièrement jouissif, complètement exténués de cet après-midi de découverte ou plus exactement pour Yuan de redécouverte de nos corps.
***/***
« Quelque temps plus tôt au rez-de-chaussée »
Maurice et Philippe sont dans le salon avec les grands-parents de Florian, Maurice est resté couché chez son nouvel ami ayant reporté tous ses rendez-vous et ne voulant absolument pas quitter Aix en Provence avant d’avoir discuté avec le psychiatre de toutes ces informations qu’il a appris lors de la soirée, mais aussi pas sans avoir eu des nouvelles rassurantes sur l’état du jeune rouquin après le choc émotionnel qu’il a subi en apprenant le décès de son fils.
Ils boivent tranquillement le thé tous les quatre en papotant comme de vieilles connaissances, leurs discussions s’interrompant de temps en temps à cause des bruits sans équivoque venant de l’étage qui les amusent tout en leur faisant ressentir un certain malaise à se regarder.
- (Philippe) Et bien !! Ils ne s’ennuient pas là-haut on dirait !!
Voyant que personne ne répond, il poursuit.
- Ils sont jeunes et pleins de vie, nous n’avons pas à juger leur façon d’être !! En tout cas ça ne me choque pas plus que ça, bien au contraire et rappelez-vous qu’ils n’ont jamais cherché à nous cacher leurs différences.
- (Michel amusé) Oui mais là ils ont mis la radio à fond Hi ! Hi !
- (Maryse) Dans le temps nous écoutions « sur le banc* » et maintenant ce serait plus « sur le lit » Hi ! Hi !
- (Maurice troublé) Je pense que mon fils était comme eux vous savez ?
Philippe redevient sérieux en le fixant dans les yeux.
- C’est le dessin qui te fait dire ça ?
- Ce garçon n’y serait pas apparu dessus s’il n’avait pas une grande importance pour notre famille.
- (Philippe) Tu as entièrement raison, ils étaient bien ensemble et s’aimaient vraiment très fort !!
- (Maurice) C’est Florian qui te l’a dit ?
- (Philippe) Bien sûr, qui d’autres autrement ? Je sais que tu vas chercher à le rencontrer, je ne pense pas que ce soit une bonne chose car pour ce garçon nous sommes tous de parfaits inconnus et nous ne ferions qu’au mieux de le troubler, par contre il n’est peut-être pas trop tard pour Coralie.
- (Maurice ahuri) Coralie ???
- (Philippe) Sa petite princesse comme l’appelle Florian, vous l’aviez sortie d’un orphelinat et vous l’aviez adoptée, Florian en était tombé raide dingue de sa gentillesse tout comme de sa beauté et de sa fragilité.
Maurice le visage marqué par toute cette peine qu’il a depuis hier de repenser à son fils disparu, fouille dans sa veste pour en sortir le dessin de Florian et y plonge son regard encore une fois, ne se lassant pas de l’image de son fils presque adulte.
Cette fois c’est d’une tout autre personne représentée sur la feuille que ses yeux n’arrivent plus à se détacher, un sourire d’abord presque une esquisse commence à transformer son visage qui d’une sévérité apparente devient maintenant plus doux jusqu’à s’épanouir vraiment en relevant les yeux vers ses amis.
- Peut-être n’est-il pas trop tard ?? Florian t’a-t-il donné son nom ?
Une série de sons sans équivoque encore cette fois quoique beaucoup plus forts que les autres, leur font lever les yeux vers l’étage.
- (Philippe) Je ne m’en souviens pas, mais tu vas bientôt pouvoir le lui demander Hi ! Hi ! J’ai l’impression que le feuilleton radio vient de se terminer Hi ! Hi ! Et je pense qu’ils vont nous faire « sur les genoux », mais cette fois en téléréalité.
* Feuilleton radio de fin des années trente que mes grands-parents écoutaient avec plaisir), avec Jane Sourza et Raymond Souplex.
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