02-09-2020, 12:16 PM
2eme ANNÉE avant Pâques : (51 / 150) (Afrique) (Le retour de Kinou)
La vie au dispensaire a repris ses habitudes, les personnes de la Croix Rouge sont reparties et le père Antoine retrouve son petit monde entouré des sœurs, son visage reposé et marquant l’immense plaisir qu’il éprouve à reprendre son sacerdoce.
Dans le village d’Okoumé, il en va de même et la tribu tout entière s’est rassemblée pour écouter Taha conter son voyage chez les hommes blancs.
Une offrande aux dieux ainsi qu’une nuit entière de danses et de prières a eu lieu au retour du chef et de ses trois fils quand Aomé leur est apparu guéri de cette balafre qui défigurait le jeune homme.
La joie des retrouvailles, la guérison d’Aomé ainsi que la réconciliation des deux frères marqua beaucoup la petite tribu pendant les premiers jours de leur retour, Okoumé ne quitte plus ses fils du regard et sourit à longueur de journée à leurs incessantes plaisanteries.
Plusieurs jeunes filles de la tribu se rapprochent visiblement de son fils aîné pour retenter leur chance auprès de lui et cette fois-ci a la joie de ne plus avoir droit à ses rebuffades qui jusqu’alors les renvoyaient dans leur case en pleurs.
Elles s’intéressent à lui pas parce qu’il est le fils du chef mais bien pour son physique et sa force tranquille qui les attirent comme toutes femmes devant un garçon au meilleur de sa forme et pouvant leur donner de beaux enfants sains et vigoureux.
Bien sûr le jeune homme se retrouve très vite avec un problème insoluble pour lui, celui du choix de celle qu’il souhaitera épouser.
Tout donc va pour le mieux dans le meilleur des mondes pour tous ces gens simples pour qui la vie ne consiste qu’à chasser manger dormir et faire l’amour.
Un bruit de moteur alerte les hommes encore au village et ils s’empressent de prendre leurs armes et d’aller voir de quoi il s’agit, le camion avance avec peine sur la piste, gêné par les ramifications des énormes arbres la bordant ainsi que par l’état défoncé de celle-ci.
Akim voit le premier le père Antoine à la place passager et crie de joie en courant à sa rencontre, l’arrière du camion étant occupé par une grande cage où une magnifique panthère noire regarde autour d’elle en ronronnant.
- (Akim fou de joie) Père !! C’est « Kinou » qui revient !!
Okoumé sourit et s’avance au-devant de l’énorme engin qui s’arrête à quelques mètres de lui, le père Antoine en descend lestement pour son âge et les deux hommes se prennent dans les bras l’un de l’autre comme à chaque fois qu’ils se retrouvent.
Taha et Aomé arrivent en courant, ils ne se quittent quasiment plus depuis le retour du plus jeune des deux frères et tentent de rattraper les années perdues à cause de cet accident pourtant involontaire.
- (Okoumé) Heureux de vous voir père Antoine.
- Moi également mon fils.
Okoumé montre la cage.
- Quelles sont vos intentions pour « Kinou » ?
- Il faut le ramener à la clairière pour que son hôte retrouve les siens.
- Qu’en deviendra-t-il de lui ensuite mon père ?
Le père Antoine soupire tristement.
- Je le savais !! Il ira sans doute retrouver ses congénères.
- Pourra-t-il survivre dans la jungle ? Il n’y a jamais vécu.
- Ce sera une chose à surveiller de près Okoumé, je compte sur toi pour cela.
- Je ferai de mon mieux je vous en donne ma parole.
- Akim et Taha s’y sont-ils rendus depuis ?
- Non mon père !! Ils n’ont pas ressenti l’appel de nos dieux.
- Ils sont donc toujours en eux ?
- Oui mon père !!
- Peut-être serait-il bon qu’ils se rendent tous les trois dans la clairière, Taha doit rapporter les pierres qu’il détient toujours également tu le sais.
- Nous attendions l’appel mon père.
Le père Antoine lève la tête et observe le soleil.
- Il est encore tôt, peut-être ne devrions-nous pas attendre plus longtemps.
- (Okoumé étonné) Nous mon père ?
- Tu n’es pas curieux de savoir ce qu’il se passera ? Eh bien moi si figure toi !
Le père Antoine sent quelque chose de chaud et de doux contre sa cuisse, il baisse la tête et sourit en voyant l’animal se frotter contre lui.
- Ah te voilà toi !! Heureux de retrouver ton pays ?
- Rrrrr !!!!
2eme ANNÉE avant Pâques : (52 / 150) (Afrique) (Le retour de Kinou) (fin)
La petite troupe se met rapidement en route pendant que le camion repart vers la ville avec sa cage, vide cette fois. "Kinou" ne lâche pas d’une semelle le père Antoine comme s’il savait qu’ils allaient devoir se quitter pour toujours, Okoumé et ses trois fils avançant devant eux tout en se retournant souvent pour vérifier que le brave homme ne fatigue pas trop.
Pourtant Antoine se sent bien et respire à pleins poumons cet air vivifiant aux senteurs rares, il sait très bien à qui il doit cette santé retrouvée et prie pour que pour ces êtres aussi, tout finit par s’arranger pour qu’un jour qu’il sait fort lointain, ils communient enfin avec tous les leurs.
La clairière est toute proche maintenant et un regain de force les pousse à accélérer l’allure, ils découvrent les changements dus ils le savent maintenant aux « guérisons » de Florian et c’est Okoumé qui montre le premier du doigt l’arbre balafré à son fils aîné.
- Cet arbre est le tien Aomé !! Regarde comme il a pris ta blessure du visage !!
- C’est étrange père !
- Nous sommes tous liés à ce lieu mon fils, rappelle-toi s’en quand je ne serai plus là et protège-le de la folie des hommes.
- Je t’en fais la promesse père.
Akim et Taha passent devant eux et s’arrêtent à l’orée des arbres torturés, Akim devient grave et son visage perd son aspect juvénile le temps des mots qu’il prononce.
- Vous devez attendre ici !! Seuls Taha, « Kinou » et moi ressentons l’appel !!
- (Okoumé) Alors allez-y mes fils, nous attendrons un signe pour vous y rejoindre.
Le petit garçon acquiesce gravement et entre dans la trouée végétale suivit de son frère et de la jeune panthère qui se retourne un instant pour fixer le père Antoine avant de repartir d’un bond souple rejoindre les deux frères qui comme à l’accoutumée se dirigent directement vers cette souche qui toujours les attire.
- (Akim) Le nouveau gardien arrive !!
- (Taha) Je sens sa présence !!
- Que va-t-il nous arriver ensuite ?
- Comment le saurais-je ? Sans doute les dieux en nous retrouveront leurs pierres et seront replacés près des leurs.
- Nous ne pourrons plus nous parler dans nos têtes tu crois ?
- Notre mission est terminée, nous redeviendrons comme avant.
Un bruit de branches qui craquent les fait se retourner brusquement.
- (Akim) Le voilà !!
L’être simiesque apparaît et se dirige lentement vers eux, ses petits yeux intelligents dirigés vers l’endroit où se trouve le reste de la troupe.
Il s’approche ensuite des deux jeunes Massaï et doucement prend le plus jeune par la manche et l’oblige à se lever pendant que son autre main lui indique l’endroit par où ils sont arrivés, des petits cris s’échappent alors de sa gorge.
- Hoou ! Hoou !
- (Akim croit comprendre) Je dois les appeler ?
- Hoou ! Hoou !
- (Taha) Je crois qu’il vient de te répondre.
- (Akim d’une voix forte) Père !!! Venez !!!
Bien entendu il n’a pas à réitérer l’appel que déjà Okoumé et ses deux compagnons apparaissent dans la clairière, ils restent un moment figés devant cet énorme gorille mâle à la peau bleue qui les impressionne énormément.
De voir les deux jeunes garçons souriant tout près de lui les rassurent très vite et ils les rejoignent au centre de la trouée en jetant un coup d’œil sur l’empennage et la carlingue encore visible de l’avion malgré l’énorme végétation qui les recouvre.
Le grand singe va ramasser avec précaution deux petites pierres posées au milieu des autres et s’approche des deux garçons en leur appliquant chacun une sur le front, un léger flou apparaît un bref instant autour des cailloux.
Akim et Taha ressentent la perte de quelque chose d’indéfinissable et comprennent que les dieux les ont quittés en essayant vainement de communiquer par la pensée.
Le gorille revient vers eux et tend une nouvelle fois ses deux mains, vides cette fois-ci, attendant manifestement quelque chose de leur part.
Taha comprend et sort de la petite bourse de peau nouée autour de son cou qui ne l’a pas quitté depuis sa précédente visite, les deux pierres qui lui avaient été confiées et les dépose dans les énormes mains velues de l’animal qui aussitôt se redirige vers l’amas de pierre pour en déposer précautionneusement l’une d’entre elles.
L’être ayant pris possession du grand singe se retourne vers « Kinou » qui s’approche de lui lentement, presque à regret et les hommes le voit la lui appliquer sur le front comme il vient juste de le faire pour les garçons.
Étrangement, ils ne détectent pas le flou qui pour Akim et Taha les a libérés et le gorille reste un long moment sans bouger, se contentant de rester les yeux dans ceux de la panthère figée elle aussi.
Le père Antoine chuchote à l’oreille de Taha :
- Qu’est-ce qu’il se passe ?
- Comment le saurais-je mon père ? Il semblerait que tout ne se passe pas comme pour nous.
- C’est ce que j’ai cru comprendre !!
C’est « Kinou » qui reprend « vie » le premier et vient s’allonger au centre des pierres, le grand singe à son tour réagit et dépose le caillou qu’il tient toujours dans sa main au milieu de ses congénères, un halo tremblotant recouvre alors la jeune panthère qui semble soudainement grandir.
Le père Antoine tressaille en disant tout haut ce que tous pensent en observant le phénomène surnaturel qui se déroule sous leurs yeux ébahis.
- Dieu du ciel !! On dirait qu’il devient subitement adulte !!
2eme ANNÉE avant Pâques : (53 / 150) (Nantes) (Le deux janvier au soir)
Le véhicule arrive rapidement et ses pneus crissent dans l’allée quand il se gare près du manoir, aussitôt deux hommes d’âges mûrs vêtus de blouses blanches en sortent et sont accueillis par un homme vêtu d’un costume sombre qui accourt vers eux le visage grave.
- Monsieur est dans le grand salon !! Veuillez me suivre !!
Le coffre du véhicule est ouvert rapidement, les deux infirmiers en sortent un brancard et une mallette contenant le matériel de première urgence.
Ils suivent le majordome dans la grande bâtisse jusqu’à une pièce immense où un homme en robe de chambre est étendu sur un canapé.
Un des deux infirmiers s’approche rapidement de lui et prend aussitôt sa tension, l’inquiétude se lit très rapidement sur son visage quand il se tourne vers son collègue.
- Prépare l’oxygène !!
- Tout de suite !!
Il soulève une paupière et l’iris fortement dilaté du patient le conforte dans son diagnostic.
- C’est sans doute un AVC !! On l’emmène, vite !!
Anne Laure De Lamarlière pousse un cri d’angoisse et s’effondre à son tour sur l’épais tapis de laine.
- Nonnn !!!
- (L’infirmier) Manquait plus que ça !!
Pendant que son collègue aidé par Jean dépose Jean Philippe sur le brancard, il s’occupe de son épouse qui lentement revient à elle.
- Cela va aller madame ?
- Mon mari ???
- Nous allons le transporter aux urgences ne vous en faites pas, c’est la première fois que ça lui arrive ?
- Oui !! Il lisait son journal quand il s’est plaint d’une forte douleur à la poitrine ainsi qu’à la tête et s’est écroulé aussitôt après.
- Cela fait-il longtemps ?
- Quelques minutes avant que mon majordome vous appelle.
- (Jean) Il y a vingt-huit minutes exactement, j’ai fait un massage cardiaque sur monsieur et son cœur est reparti, il n’a pas repris conscience depuis.
- (L’infirmier note l’heure) Vous avez très bien réagi sinon il serait mort sans aucun doute.
Le brancard est vite transporté jusqu’à l’ambulance et Jean la regarde repartir sirène hurlante, il rebrousse ensuite rapidement son chemin jusqu’à aller retrouver sa patronne morte d’inquiétude.
- Madame désire-t-elle que je la conduise auprès de monsieur ?
- S’il vous plaît Jean, je vous en saurai gré.
- Je sors la voiture pendant que madame se prépare.
***/***
« Le trois janvier au matin, avant la reprise des cours »
Marc entend son téléphone sonner et regarde aussitôt de qui peut bien provenir l’appel, le numéro lui est inconnu mais quelque chose le pousse à décrocher bien que ce ne soit pas dans ses habitudes.
Il préfère en effet attendre un éventuel message vocal pour décider si oui ou non il devra rappeler.
- Allô !!!
-…
- Jean !!! Mais tu appelles d’où ?
-…
- De quoi !!!!
-…
- C’est arrivé quand ?
-…
- C’est grave ?
-…
Marc devient pâle.
- Il va s’en remettre ?
-…
Marc sort son calepin et un stylo.
- Tu peux me donner l’adresse de l’hôpital où il est ?
-…
Il note les indications d’une main tremblante.
- Tu me préviens si tu as des nouvelles ?
-…
- Merci de m’avoir appelé !!
-…
- Je ne sais pas si je pourrai, je ferai mon possible !! Bisous et tu en feras un gros de ma part à nounou !!
2eme ANNÉE avant Pâques : (54 / 150) (Reims) (Chez les Viala)
« Retour en arrière, le deux janvier »
La famille Viala n’est rentré que du matin même et depuis c’est la courette pour faire les courses et préparer la reprise du lendemain, Frédéric a quand même appelé l’université pour valider ses horaires de cours et prévenu ensuite le CHU de ses disponibilités.
Il apprend seulement alors la nouvelle pour André et ça a le don de lui plomber le reste de sa journée qu’il passe seul enfermé dans son bureau.
Sa femme et ses enfants se doutent bien que quelque chose le préoccupe mais préfèrent attendre que ce soit lui qui leur en parle et du coup font en sorte de ne pas faire trop de bruit pour ne pas le déranger.
Dix-huit heures trente, une clé dans la serrure fait dresser la tête de la fratrie installée au salon.
Les deux siamois déjà assis devant la porte d’entrée leur amènent le sourire en sachant bien qui arrive.
Annie sort de sa cuisine en s’essuyant les mains encore pleines de farine de la quiche qu’elle prépare pour le repas du soir, le même sourire orne ses lèvres quand elle voit entrer Florian l’accompagnant d’un soupir de plaisir d’avoir toute la famille à la maison.
Guillaume aide rapidement son copain à ranger ses affaires dans leur chambre et arrive enfin le moment des embrassades, l’ambiance de l’appartement ayant remonté comme par enchantement de plusieurs crans.
Les discussions entre les quatre garçons deviennent vite une énorme partie de rigolade jusqu’au moment où la porte du bureau s’ouvre et que Frédéric le visage éclairé d’un pâle sourire apparaisse devant eux.
Florian et son sixième sens comprend aussitôt que quelque chose ne tourne pas rond et s’en inquiète sans tarder.
- Un problème p’pa ?
- On peut dire ça oui !!
- (Inquiet) Tu es malade ?
- Ce n’est pas moi « Flo », c’est André !! Je viens d’apprendre qu’il a été mis en arrêt maladie et qu’ils lui ont diagnostiqué un Alzheimer.
- (Pas vraiment surpris) J’aurais dû m’en apercevoir la dernière fois que je l’ai vu !! Il se comportait bizarrement pourtant, j’ai juste pris ça pour un coup de fatigue. Ils ont commencé un traitement ?
- D’après ce que j’ai compris, ils attendent que tu l’auscultes avant de lui prescrire quoi que ce soit. Pour l’instant il n’opère plus et tu sais combien son travail est important pour lui.
- Et bien !! On dirait que le boulot me rattrape à peine rentré !!
- Désolé mon garçon !!
- Tu n’as pas l’être, André est un ami et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour lui venir en aide, tu le sais bien !! (Je réfléchis quelques secondes) Y a-t-il un laboratoire de recherche sur cette maladie pas loin d’ici ?
- A Chalons je crois !! Une annexe de l’institut Pasteur qui travaille là-dessus depuis quelques années.
- (Je me lève) Et bien !! Qu’est-ce qu’on attend alors ?
- (Frédéric surpris) Quoi !! Maintenant ?
- J’ai ma rentrée de fac demain et je ne voudrais pas la rater.
- Mais enfin « Flo » !! On est dimanche !! Ça doit être fermé !!
Annie sort de sa cuisine.
- Ma quiche est prête alors ça attendra bien à après le repas, tu ne vas quand même pas déjà repartir et le ventre vide en plus !!
- (Frédéric) Annie a raison, je vais passer quelques coups de fil et nous verrons après manger si c’est possible ou non !!
- (Annie intransigeante) Tu ne sortiras pas avant d’avoir dîné, il n’y a quand même pas le feu !!
Je comprends à son ton qu’il ne me sert à rien d’insister.
- D’accord !! Je me rends Hi ! Hi !
Frédéric hoche la tête d’assentiment et repart s’enfermer dans son bureau duquel il ne ressort qu’une grosse demi-heure plus tard alors que tous commençaient à se mettre à table, il s’assoit à sa place et me regarde avec un léger sourire en coin.
- Quoi ??
- Ton nom fait des miracles fiston, il suffit de le prononcer pour que toutes les portes s’ouvrent.
Je suis stupéfié par ses paroles.
- À ce point-là ???
- Tu verras ça par toi-même tout à l’heure, mangeons avant que les troupes arrivent Hi ! Hi !
- Comment ça les troupes ?
- J’ai comme l’impression que ta première semaine à Begin a marqué fortement les esprits de certaines personnes, paraîtrait même que tu as beaucoup aidé à certaines avancées significatives et au moment où je te parle, il y a comme qui dirait une poussée de fièvre du côté des chercheurs de l’institut à ce que j’ai cru comprendre et je ne serais pas étonné qu’ils soient tous là à t’attendre ce soir.
La vie au dispensaire a repris ses habitudes, les personnes de la Croix Rouge sont reparties et le père Antoine retrouve son petit monde entouré des sœurs, son visage reposé et marquant l’immense plaisir qu’il éprouve à reprendre son sacerdoce.
Dans le village d’Okoumé, il en va de même et la tribu tout entière s’est rassemblée pour écouter Taha conter son voyage chez les hommes blancs.
Une offrande aux dieux ainsi qu’une nuit entière de danses et de prières a eu lieu au retour du chef et de ses trois fils quand Aomé leur est apparu guéri de cette balafre qui défigurait le jeune homme.
La joie des retrouvailles, la guérison d’Aomé ainsi que la réconciliation des deux frères marqua beaucoup la petite tribu pendant les premiers jours de leur retour, Okoumé ne quitte plus ses fils du regard et sourit à longueur de journée à leurs incessantes plaisanteries.
Plusieurs jeunes filles de la tribu se rapprochent visiblement de son fils aîné pour retenter leur chance auprès de lui et cette fois-ci a la joie de ne plus avoir droit à ses rebuffades qui jusqu’alors les renvoyaient dans leur case en pleurs.
Elles s’intéressent à lui pas parce qu’il est le fils du chef mais bien pour son physique et sa force tranquille qui les attirent comme toutes femmes devant un garçon au meilleur de sa forme et pouvant leur donner de beaux enfants sains et vigoureux.
Bien sûr le jeune homme se retrouve très vite avec un problème insoluble pour lui, celui du choix de celle qu’il souhaitera épouser.
Tout donc va pour le mieux dans le meilleur des mondes pour tous ces gens simples pour qui la vie ne consiste qu’à chasser manger dormir et faire l’amour.
Un bruit de moteur alerte les hommes encore au village et ils s’empressent de prendre leurs armes et d’aller voir de quoi il s’agit, le camion avance avec peine sur la piste, gêné par les ramifications des énormes arbres la bordant ainsi que par l’état défoncé de celle-ci.
Akim voit le premier le père Antoine à la place passager et crie de joie en courant à sa rencontre, l’arrière du camion étant occupé par une grande cage où une magnifique panthère noire regarde autour d’elle en ronronnant.
- (Akim fou de joie) Père !! C’est « Kinou » qui revient !!
Okoumé sourit et s’avance au-devant de l’énorme engin qui s’arrête à quelques mètres de lui, le père Antoine en descend lestement pour son âge et les deux hommes se prennent dans les bras l’un de l’autre comme à chaque fois qu’ils se retrouvent.
Taha et Aomé arrivent en courant, ils ne se quittent quasiment plus depuis le retour du plus jeune des deux frères et tentent de rattraper les années perdues à cause de cet accident pourtant involontaire.
- (Okoumé) Heureux de vous voir père Antoine.
- Moi également mon fils.
Okoumé montre la cage.
- Quelles sont vos intentions pour « Kinou » ?
- Il faut le ramener à la clairière pour que son hôte retrouve les siens.
- Qu’en deviendra-t-il de lui ensuite mon père ?
Le père Antoine soupire tristement.
- Je le savais !! Il ira sans doute retrouver ses congénères.
- Pourra-t-il survivre dans la jungle ? Il n’y a jamais vécu.
- Ce sera une chose à surveiller de près Okoumé, je compte sur toi pour cela.
- Je ferai de mon mieux je vous en donne ma parole.
- Akim et Taha s’y sont-ils rendus depuis ?
- Non mon père !! Ils n’ont pas ressenti l’appel de nos dieux.
- Ils sont donc toujours en eux ?
- Oui mon père !!
- Peut-être serait-il bon qu’ils se rendent tous les trois dans la clairière, Taha doit rapporter les pierres qu’il détient toujours également tu le sais.
- Nous attendions l’appel mon père.
Le père Antoine lève la tête et observe le soleil.
- Il est encore tôt, peut-être ne devrions-nous pas attendre plus longtemps.
- (Okoumé étonné) Nous mon père ?
- Tu n’es pas curieux de savoir ce qu’il se passera ? Eh bien moi si figure toi !
Le père Antoine sent quelque chose de chaud et de doux contre sa cuisse, il baisse la tête et sourit en voyant l’animal se frotter contre lui.
- Ah te voilà toi !! Heureux de retrouver ton pays ?
- Rrrrr !!!!
2eme ANNÉE avant Pâques : (52 / 150) (Afrique) (Le retour de Kinou) (fin)
La petite troupe se met rapidement en route pendant que le camion repart vers la ville avec sa cage, vide cette fois. "Kinou" ne lâche pas d’une semelle le père Antoine comme s’il savait qu’ils allaient devoir se quitter pour toujours, Okoumé et ses trois fils avançant devant eux tout en se retournant souvent pour vérifier que le brave homme ne fatigue pas trop.
Pourtant Antoine se sent bien et respire à pleins poumons cet air vivifiant aux senteurs rares, il sait très bien à qui il doit cette santé retrouvée et prie pour que pour ces êtres aussi, tout finit par s’arranger pour qu’un jour qu’il sait fort lointain, ils communient enfin avec tous les leurs.
La clairière est toute proche maintenant et un regain de force les pousse à accélérer l’allure, ils découvrent les changements dus ils le savent maintenant aux « guérisons » de Florian et c’est Okoumé qui montre le premier du doigt l’arbre balafré à son fils aîné.
- Cet arbre est le tien Aomé !! Regarde comme il a pris ta blessure du visage !!
- C’est étrange père !
- Nous sommes tous liés à ce lieu mon fils, rappelle-toi s’en quand je ne serai plus là et protège-le de la folie des hommes.
- Je t’en fais la promesse père.
Akim et Taha passent devant eux et s’arrêtent à l’orée des arbres torturés, Akim devient grave et son visage perd son aspect juvénile le temps des mots qu’il prononce.
- Vous devez attendre ici !! Seuls Taha, « Kinou » et moi ressentons l’appel !!
- (Okoumé) Alors allez-y mes fils, nous attendrons un signe pour vous y rejoindre.
Le petit garçon acquiesce gravement et entre dans la trouée végétale suivit de son frère et de la jeune panthère qui se retourne un instant pour fixer le père Antoine avant de repartir d’un bond souple rejoindre les deux frères qui comme à l’accoutumée se dirigent directement vers cette souche qui toujours les attire.
- (Akim) Le nouveau gardien arrive !!
- (Taha) Je sens sa présence !!
- Que va-t-il nous arriver ensuite ?
- Comment le saurais-je ? Sans doute les dieux en nous retrouveront leurs pierres et seront replacés près des leurs.
- Nous ne pourrons plus nous parler dans nos têtes tu crois ?
- Notre mission est terminée, nous redeviendrons comme avant.
Un bruit de branches qui craquent les fait se retourner brusquement.
- (Akim) Le voilà !!
L’être simiesque apparaît et se dirige lentement vers eux, ses petits yeux intelligents dirigés vers l’endroit où se trouve le reste de la troupe.
Il s’approche ensuite des deux jeunes Massaï et doucement prend le plus jeune par la manche et l’oblige à se lever pendant que son autre main lui indique l’endroit par où ils sont arrivés, des petits cris s’échappent alors de sa gorge.
- Hoou ! Hoou !
- (Akim croit comprendre) Je dois les appeler ?
- Hoou ! Hoou !
- (Taha) Je crois qu’il vient de te répondre.
- (Akim d’une voix forte) Père !!! Venez !!!
Bien entendu il n’a pas à réitérer l’appel que déjà Okoumé et ses deux compagnons apparaissent dans la clairière, ils restent un moment figés devant cet énorme gorille mâle à la peau bleue qui les impressionne énormément.
De voir les deux jeunes garçons souriant tout près de lui les rassurent très vite et ils les rejoignent au centre de la trouée en jetant un coup d’œil sur l’empennage et la carlingue encore visible de l’avion malgré l’énorme végétation qui les recouvre.
Le grand singe va ramasser avec précaution deux petites pierres posées au milieu des autres et s’approche des deux garçons en leur appliquant chacun une sur le front, un léger flou apparaît un bref instant autour des cailloux.
Akim et Taha ressentent la perte de quelque chose d’indéfinissable et comprennent que les dieux les ont quittés en essayant vainement de communiquer par la pensée.
Le gorille revient vers eux et tend une nouvelle fois ses deux mains, vides cette fois-ci, attendant manifestement quelque chose de leur part.
Taha comprend et sort de la petite bourse de peau nouée autour de son cou qui ne l’a pas quitté depuis sa précédente visite, les deux pierres qui lui avaient été confiées et les dépose dans les énormes mains velues de l’animal qui aussitôt se redirige vers l’amas de pierre pour en déposer précautionneusement l’une d’entre elles.
L’être ayant pris possession du grand singe se retourne vers « Kinou » qui s’approche de lui lentement, presque à regret et les hommes le voit la lui appliquer sur le front comme il vient juste de le faire pour les garçons.
Étrangement, ils ne détectent pas le flou qui pour Akim et Taha les a libérés et le gorille reste un long moment sans bouger, se contentant de rester les yeux dans ceux de la panthère figée elle aussi.
Le père Antoine chuchote à l’oreille de Taha :
- Qu’est-ce qu’il se passe ?
- Comment le saurais-je mon père ? Il semblerait que tout ne se passe pas comme pour nous.
- C’est ce que j’ai cru comprendre !!
C’est « Kinou » qui reprend « vie » le premier et vient s’allonger au centre des pierres, le grand singe à son tour réagit et dépose le caillou qu’il tient toujours dans sa main au milieu de ses congénères, un halo tremblotant recouvre alors la jeune panthère qui semble soudainement grandir.
Le père Antoine tressaille en disant tout haut ce que tous pensent en observant le phénomène surnaturel qui se déroule sous leurs yeux ébahis.
- Dieu du ciel !! On dirait qu’il devient subitement adulte !!
2eme ANNÉE avant Pâques : (53 / 150) (Nantes) (Le deux janvier au soir)
Le véhicule arrive rapidement et ses pneus crissent dans l’allée quand il se gare près du manoir, aussitôt deux hommes d’âges mûrs vêtus de blouses blanches en sortent et sont accueillis par un homme vêtu d’un costume sombre qui accourt vers eux le visage grave.
- Monsieur est dans le grand salon !! Veuillez me suivre !!
Le coffre du véhicule est ouvert rapidement, les deux infirmiers en sortent un brancard et une mallette contenant le matériel de première urgence.
Ils suivent le majordome dans la grande bâtisse jusqu’à une pièce immense où un homme en robe de chambre est étendu sur un canapé.
Un des deux infirmiers s’approche rapidement de lui et prend aussitôt sa tension, l’inquiétude se lit très rapidement sur son visage quand il se tourne vers son collègue.
- Prépare l’oxygène !!
- Tout de suite !!
Il soulève une paupière et l’iris fortement dilaté du patient le conforte dans son diagnostic.
- C’est sans doute un AVC !! On l’emmène, vite !!
Anne Laure De Lamarlière pousse un cri d’angoisse et s’effondre à son tour sur l’épais tapis de laine.
- Nonnn !!!
- (L’infirmier) Manquait plus que ça !!
Pendant que son collègue aidé par Jean dépose Jean Philippe sur le brancard, il s’occupe de son épouse qui lentement revient à elle.
- Cela va aller madame ?
- Mon mari ???
- Nous allons le transporter aux urgences ne vous en faites pas, c’est la première fois que ça lui arrive ?
- Oui !! Il lisait son journal quand il s’est plaint d’une forte douleur à la poitrine ainsi qu’à la tête et s’est écroulé aussitôt après.
- Cela fait-il longtemps ?
- Quelques minutes avant que mon majordome vous appelle.
- (Jean) Il y a vingt-huit minutes exactement, j’ai fait un massage cardiaque sur monsieur et son cœur est reparti, il n’a pas repris conscience depuis.
- (L’infirmier note l’heure) Vous avez très bien réagi sinon il serait mort sans aucun doute.
Le brancard est vite transporté jusqu’à l’ambulance et Jean la regarde repartir sirène hurlante, il rebrousse ensuite rapidement son chemin jusqu’à aller retrouver sa patronne morte d’inquiétude.
- Madame désire-t-elle que je la conduise auprès de monsieur ?
- S’il vous plaît Jean, je vous en saurai gré.
- Je sors la voiture pendant que madame se prépare.
***/***
« Le trois janvier au matin, avant la reprise des cours »
Marc entend son téléphone sonner et regarde aussitôt de qui peut bien provenir l’appel, le numéro lui est inconnu mais quelque chose le pousse à décrocher bien que ce ne soit pas dans ses habitudes.
Il préfère en effet attendre un éventuel message vocal pour décider si oui ou non il devra rappeler.
- Allô !!!
-…
- Jean !!! Mais tu appelles d’où ?
-…
- De quoi !!!!
-…
- C’est arrivé quand ?
-…
- C’est grave ?
-…
Marc devient pâle.
- Il va s’en remettre ?
-…
Marc sort son calepin et un stylo.
- Tu peux me donner l’adresse de l’hôpital où il est ?
-…
Il note les indications d’une main tremblante.
- Tu me préviens si tu as des nouvelles ?
-…
- Merci de m’avoir appelé !!
-…
- Je ne sais pas si je pourrai, je ferai mon possible !! Bisous et tu en feras un gros de ma part à nounou !!
2eme ANNÉE avant Pâques : (54 / 150) (Reims) (Chez les Viala)
« Retour en arrière, le deux janvier »
La famille Viala n’est rentré que du matin même et depuis c’est la courette pour faire les courses et préparer la reprise du lendemain, Frédéric a quand même appelé l’université pour valider ses horaires de cours et prévenu ensuite le CHU de ses disponibilités.
Il apprend seulement alors la nouvelle pour André et ça a le don de lui plomber le reste de sa journée qu’il passe seul enfermé dans son bureau.
Sa femme et ses enfants se doutent bien que quelque chose le préoccupe mais préfèrent attendre que ce soit lui qui leur en parle et du coup font en sorte de ne pas faire trop de bruit pour ne pas le déranger.
Dix-huit heures trente, une clé dans la serrure fait dresser la tête de la fratrie installée au salon.
Les deux siamois déjà assis devant la porte d’entrée leur amènent le sourire en sachant bien qui arrive.
Annie sort de sa cuisine en s’essuyant les mains encore pleines de farine de la quiche qu’elle prépare pour le repas du soir, le même sourire orne ses lèvres quand elle voit entrer Florian l’accompagnant d’un soupir de plaisir d’avoir toute la famille à la maison.
Guillaume aide rapidement son copain à ranger ses affaires dans leur chambre et arrive enfin le moment des embrassades, l’ambiance de l’appartement ayant remonté comme par enchantement de plusieurs crans.
Les discussions entre les quatre garçons deviennent vite une énorme partie de rigolade jusqu’au moment où la porte du bureau s’ouvre et que Frédéric le visage éclairé d’un pâle sourire apparaisse devant eux.
Florian et son sixième sens comprend aussitôt que quelque chose ne tourne pas rond et s’en inquiète sans tarder.
- Un problème p’pa ?
- On peut dire ça oui !!
- (Inquiet) Tu es malade ?
- Ce n’est pas moi « Flo », c’est André !! Je viens d’apprendre qu’il a été mis en arrêt maladie et qu’ils lui ont diagnostiqué un Alzheimer.
- (Pas vraiment surpris) J’aurais dû m’en apercevoir la dernière fois que je l’ai vu !! Il se comportait bizarrement pourtant, j’ai juste pris ça pour un coup de fatigue. Ils ont commencé un traitement ?
- D’après ce que j’ai compris, ils attendent que tu l’auscultes avant de lui prescrire quoi que ce soit. Pour l’instant il n’opère plus et tu sais combien son travail est important pour lui.
- Et bien !! On dirait que le boulot me rattrape à peine rentré !!
- Désolé mon garçon !!
- Tu n’as pas l’être, André est un ami et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour lui venir en aide, tu le sais bien !! (Je réfléchis quelques secondes) Y a-t-il un laboratoire de recherche sur cette maladie pas loin d’ici ?
- A Chalons je crois !! Une annexe de l’institut Pasteur qui travaille là-dessus depuis quelques années.
- (Je me lève) Et bien !! Qu’est-ce qu’on attend alors ?
- (Frédéric surpris) Quoi !! Maintenant ?
- J’ai ma rentrée de fac demain et je ne voudrais pas la rater.
- Mais enfin « Flo » !! On est dimanche !! Ça doit être fermé !!
Annie sort de sa cuisine.
- Ma quiche est prête alors ça attendra bien à après le repas, tu ne vas quand même pas déjà repartir et le ventre vide en plus !!
- (Frédéric) Annie a raison, je vais passer quelques coups de fil et nous verrons après manger si c’est possible ou non !!
- (Annie intransigeante) Tu ne sortiras pas avant d’avoir dîné, il n’y a quand même pas le feu !!
Je comprends à son ton qu’il ne me sert à rien d’insister.
- D’accord !! Je me rends Hi ! Hi !
Frédéric hoche la tête d’assentiment et repart s’enfermer dans son bureau duquel il ne ressort qu’une grosse demi-heure plus tard alors que tous commençaient à se mettre à table, il s’assoit à sa place et me regarde avec un léger sourire en coin.
- Quoi ??
- Ton nom fait des miracles fiston, il suffit de le prononcer pour que toutes les portes s’ouvrent.
Je suis stupéfié par ses paroles.
- À ce point-là ???
- Tu verras ça par toi-même tout à l’heure, mangeons avant que les troupes arrivent Hi ! Hi !
- Comment ça les troupes ?
- J’ai comme l’impression que ta première semaine à Begin a marqué fortement les esprits de certaines personnes, paraîtrait même que tu as beaucoup aidé à certaines avancées significatives et au moment où je te parle, il y a comme qui dirait une poussée de fièvre du côté des chercheurs de l’institut à ce que j’ai cru comprendre et je ne serais pas étonné qu’ils soient tous là à t’attendre ce soir.
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