25-07-2020, 02:08 PM
(Modification du message : 25-07-2020, 02:51 PM par laurentdu51100.)
Le don de guérir (Florian 18 ans surdoué)
(Nouvelle génération)
DEBUT DU QUATRIEME LIVRE
« Tome 1 »
(L’histoire se passe environ dix-neuf ans après la fin du livre 3)
(Nouvelle génération)
DEBUT DU QUATRIEME LIVRE
« Tome 1 »
(L’histoire se passe environ dix-neuf ans après la fin du livre 3)
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CHAPITRE 1 : Prologue (Kotaishi Tom de Toshi ou « Tom » pour ses amis)
"Enfin la dernière étape avant l’arrivée au centre universitaire de « Shanpaï »", pense Tomoya en regardant défiler le paysage par la vitre du train.
Tandis que son visage se referme en marquant soudainement une tristesse mêlée d’espoir, alors qu’une larme perle de ses yeux effilés en amande étonnamment bleus.
Pourtant il devrait être heureux en ce jour où enfin il va retrouver le seul et unique amour qui n’a jamais existé pour lui, presque deux longues années sans nouvelle alors qu’il l’a cherché partout avec un acharnement jamais pris en défaut.
Tomoya ferme les yeux en se laissant bercer par le staccato lancinant des roues métalliques à chaque raccord de rails de cette ligne ferroviaire antédiluvienne datant d’avant les nouvelles normes anti-pollution, qui mène à cette université prestigieuse dont la réputation n’étant plus à faire où il va rester pensionnaire durant ces trois prochaines années.
Il lui remonte alors en mémoire le souvenir de la première rencontre, celle qui depuis lors ne cesse de hanter chaque instant ses pensées et qui pourtant ce jour-là a été un véritable éblouissement pour le garçon d’à peine onze ans qu’il était encore.
C’était durant la kermesse de fin d’année du collège qu’il fréquentait, alors qu’il venait juste de terminer sa parodie de boxe Thaï sous les applaudissements de tous ses amis et après quoi normalement il aurait dû regagner la cour pour profiter avec eux des stands de divertissements que les différents délégués de classe avaient fait installer sous la surveillance bienfaisante d’un aîné accompagné d’un parent.
Pourtant cette fois-là, un sentiment inhabituel l’a fait rester sous le chapiteau sans qu’il en comprenne véritablement la raison pour assister au spectacle suivant et prendre place sur un banc, le temps que la classe en question se prépare pour des parents déjà tout excités à chercher des yeux leur progéniture.
Il reconnaît quelques amis à lui qui lui font signe, surpris et heureux de constater sa présence, c’est donc une classe de grade sept comme la sienne qui s’avance sur l’estrade d’un air martial, vêtu du magnifique costume de la fanfare de l’école et qui entame bientôt quelques airs de musique sous l’œil ravi et concupiscent des familles venues à cette occasion pour les applaudir, sous le crépitement intensif des flashs immortalisant cet instant qui restera un bien précieux pour eux.
Tomoya se souvient particulièrement de ce moment, il en était resté à se demander pourquoi il s’était assis là quand il lui est apparu et que son cœur s’est soudainement emballé pour ne plus jamais s’arrêter comme à chaque rencontre qu’il a pu faire par la suite, ou encore à chaque fois qu’il y pense comme en ce moment.
Pourtant les trois années de collège qui ont suivi auraient pu passer comme un véritable calvaire pour quiconque autre que lui, qui jamais n’a osé faire le premier pas pour aller ne serait-ce seulement lui parler, restant transi d’une timidité maladive à chaque fois qu’il apparaissait tel un ange dans la cour de récréation.
De ces trois années de collège et des deux suivantes de lycée, il ne lui reste qu’une simple photo de groupe, rachetée à prix d’or à l’un des garçons de sa classe par le biais d’un de ses amis et où à l’arrière est noté le prénom de tous les élèves qui ont posé dessus.
Un simple prénom « Toshio » qu’il a prononcé tant de fois depuis, que c’en est devenu presque un toc de langage et bien entendu l’un des principaux sujets de moquerie de son meilleur ami, le seul à connaître cette passion dévorante qui ne l’a jamais plus quitté depuis tout ce temps et ce malgré la disparition soudaine de « Toshio », qui n’est jamais réapparu l’année suivante en terminale et qu’il recherche désespérément depuis maintenant deux ans, aidé en cela par son fidèle ami Keisuke.
C’est justement ce même Keisuke qui, il y a quelques mois, lui a envoyé un message du Japon, alors que lui poursuivait ses études en Europe dans une université privée Suisse depuis déjà une année qui lui a paru très longue.
Masako sa mère voulant absolument qu’il améliore significativement son français, ainsi qu’une autre façon de vivre que celle trop traditionaliste pour elle qu’il connaissait jusque-là du fait d’appartenir en lien de filiation direct à la famille impériale.
« Tu te feras des amis qui t’auront choisi pour toi et non pour ce que tu représentes », lui a-t-elle tant de fois répété jusqu’à ce qu’il lui cède et quitte son univers le cœur gros, sachant très bien qu’elle a raison mais lui ôtant aussi l’opportunité de poursuivre pour un temps ses recherches.
Heureusement que « Kei » est resté sur place, refusant par amitié pour lui l’occasion qui lui était offerte de le suivre alors que c’était son vœu le plus cher.
Tomoya sourit en se rappelant l’incompréhension autant de ses parents que de ceux de « Kei », quand ce dernier a décidé de poursuivre ses études dans son pays en ne se sentant pas l’envie de s’expatrier aussi loin de tous ses amis et qu’il reverrait « Tom » quand celui-ci reviendrait pour les vacances scolaires.
C’est donc seul au final qu’il entra à ses dix-huit ans dans cette université de haut prestige sise dans les montagnes suisses où il vient de passer une longue première année, se forgeant un mental de fer tout en continuant à former son corps aux sports de combat les plus extrêmes.
Tomoya ouvre les yeux pour contempler son reflet dans la vitre du train, il sourit en se rappelant certains regards portés sur lui en y montrant un certain intérêt pour ne pas dire un intérêt certain à son mètre quatre-vingt-cinq et sa taille tout en muscles souples portant bien ses soixante-quinze kilos.
Un visage rond aux cheveux châtain très clair presque blonds, coupés à l’occidentale et marqué par deux yeux en amande venant tout droit de sa mère, une peau blanche sans défauts, de longues jambes et des lèvres rouges qui couronnent le tout et lui donnent une beauté virile qui a dix-neuf ans maintenant, commence à faire des ravages dans la gent aussi bien féminine que masculine qu’il croise ou qu’il côtoie régulièrement.
CHAPITRE 2 : Prologue (Kobayachi Keisuke ou « Kei » pour ses amis)
« Pourquoi ne lui ai-je pas tout dit !! » Voilà la pensée qui tourne en boucle depuis que Keisuke s’est réveillé ce matin-là et qui comme de bien entendu le met dans une humeur de chien pour sa rentrée.
Il est arrivé la veille comme quelques autres, pour s’installer dans sa nouvelle chambre et s’assurer que tout va bien se passer comme prévu mais aussi pour reprendre ses marques après les deux mois de congé qui viennent de se terminer.
Keisuke vient de passer sa première année dans cette université étrangement éloignée de tout, à la réputation qui n’est pourtant plus à faire et qui n’accepte que les enfants mâles d’un haut niveau scolaire issus de familles aisées pour la plupart d’entre eux, quelques rares boursiers aux mérites reconnus en font toutefois exception et allez savoir pourquoi justement c’est parmi ces derniers que Keisuke s’est fait quelques amis, amis qui il n'en doute pas un instant seront très vite également ceux de « Tom ».
Il sourit malgré tout de cette chance inimaginable qu’il a eue alors qu’il faisait des recherches dans tout le pays, de tomber nez à nez avec celui-là même qu’il finissait par désespérer de trouver un jour.
Mais comment aurait-il pu sans un hasard extraordinaire, penser que ce garçon au comportement étrange que tout le monde semblait éviter n’était en fait que ce même Toshio que celui que son meilleur ami recherche depuis si longtemps.
Il lui a fallu presque un semestre entier pour faire le lien, grâce surtout au fait qu’il comptait Nishimura Takuma parmi ses nouveaux amis et qui était son colocataire l’année passée, puis ensuite que celui-ci l’intrigua suffisamment par ses paroles dénuées de toute amertume envers celui qui sinon défrayait toute l’école par son comportement solitaire, pour ne pas dire franchement asocial.
Keisuke se rappelle alors comment ça a commencé et comment ce jour-là, il a appris à « Tom » la nouvelle qu’il attendait depuis maintenant presque deux ans.
***/***
« Discussion entre Keisuke et Takuma. »
- Tu sembles l’apprécier, alors que pourtant tout le monde l’évite ??
- C’est un garçon remarquable qui ne mérite pas la réputation qui lui a été faite !!
- Parce que toi tu lui parles ?? Remarque, je trouve ça normal vu que vous partagez la même chambre !!
- Tant que je ne m’approche pas trop de lui ça va, il a…comment dire… une espèce de…phobie… oui, c’est ça !! Une phobie contre tous ceux qui veulent l’approcher de trop près, j’ai essayé de l’interroger là-dessus mais rien à faire !! Il se ferme comme une huître en me tournant le dos et après ça il n’y a plus qu’à attendre que ça passe, des fois il nous faut plusieurs jours avant de pouvoir de nouveau communiquer.
- Mais enfin !! C’est quoi cette phobie ?? Je n’ai jamais entendu parler d’un truc pareil !! Du moins pas à ce point-là !!
- À ce que j’imagine, il doit avoir subi un traumatisme qui l’aurait rendu craintif… non pas craintif, apeuré… atterré serait un qualificatif bien meilleur pour ce qu’il ressent quand quelqu’un s’approche de trop près et encore plus s’il s’avise de le toucher même sans le faire exprès.
- Pourquoi a-t-il atterri ici alors ?? Un internat n’est pas le meilleur endroit qui soit pour qu’il puisse se soigner de sa pathologie, ses parents devraient plutôt lui faire donner des cours privés, tu ne penses pas ?
- C’est peut-être le moyen qu’ils ont trouvé pour qu’il se soigne de lui-même, va savoir !! En tout cas Toshio ne mérite pas tout ce qui se dit sur lui, j’ai rencontré un gars un jour qui l’a connu avant qu’il ne soit comme ça et il n’a pas voulu me croire tellement ce que je lui racontais était à l’opposé de souvenir qu’il en avait.
- C’était quand ??
- Hein !! De quoi tu parles ??
- Du gars que tu as rencontré, il ne t’a pas dit quand il avait rencontré ton coloc ?
- Pfft !! D’après ce que je m’en souviens, au moins deux ou trois ans !! Il me semble qu’il me parlait du lycée mais je ne me souviens plus trop exactement, pourquoi donc toutes ces questions ? Il t’intéresse ??
- Comment ça ??
- Ben… je ne sais pas… « Tosh » est plutôt mignon quand on y regarde de plus près, d’ailleurs plusieurs aînés ne s’y sont pas trompés et certains ont même voulu tenter leur chance, sans succès je dois bien le dire !!
- Ah !! Je veux bien comprendre aussi !! Mais pour répondre à ta question, ce n’est juste que de la curiosité devant sa façon d’être et je ne porte envers lui aucun intérêt spécial, juste que je m’étonnais de son comportement.
***/***
Keisuke se souvient bien du serrement qu’il a ressenti dans sa poitrine ce jour-là et avec quel empressement il a sorti cette feuille et ce stylo pour noter le nom de famille de ce fameux Toshio, priant que ce soit bien le même que celui qu’il cherche désespérément depuis deux ans.
***/***
- Tu peux me donner son nom s’il te plaît ?? Il me semble que je connais justement quelqu’un, un spécialiste du cerveau qui pourrait peut-être l’aider s’il le souhaite.
- Ce n’est pas un secret non plus tu sais, il s’appelle Toshio Yamashita-Kun*.
- Merci et désolé si je t’ai paru curieux, je t’invite à manger pour la peine.
- …Sushi !!
***/***
Keisuke s’ébroue de ses pensées en revenant à la réalité et ce qu’il a appris depuis ce jour-là, pourquoi n’en a-t-il pas averti Tomoya il ne saurait le dire, sans doute pour ne pas l’inquiéter davantage alors qu’il poursuivait ses études en Europe.
Un coup d’œil rapide à sa montre et le voilà qui se lève pour aller au-devant de son ami, amusé déjà par l’effet qu’il va encore faire sur tous ceux qui vont le découvrir pour la première fois.
Une légère pointe de regret lui traverse le cœur comme à chaque fois qu’il pense à « Tom », sachant bien que son amour à sens unique n’a que très peu de chances d’aboutir et que le reste de l’année qu’il a passée à surveiller le jeune Yamashita-Kun ne laisse hélas aucun doute sur les raisons qui ont poussé son ami à vouloir le retrouver.
De sa démarche souple il rejoint rapidement la gare située à deux petits kilomètres à peine de là, s’asseyant ensuite sur un banc le long de la voie ferrée pour attendre tranquillement l’arrivée de Tomoya.
* « Kun à la fin du nom de famille signifie fils »
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