CHAPITRE 16
****
Retour avec Nicolas …
Déjà le matin, nous sommes lundi et l’école recommence. Je ne suis pas d’humeur très gaie pour être sincère. Qu’est-ce qui m’attend aujourd’hui ? Et mon Antoine a-t’il passé une bonne nuit ? J’ai trop envie de le voir, de le toucher, de passer du temps avec lui…
Je me lève et m’habille avant de sortir de la chambre, je rejoins la cuisine et… Je vois Marc-Antoine en sous-vêtement qui prend son petit-déjeuner.
Je sens que je rougis…
-M-A : Bon matin ! Passé une bonne nuit ?
-Moi : Oui une très bonne nuit, mais euh… est-ce que tu pourrais te mettre quelque chose pour cacher ton boxer stp ?
-M-A : Quoi t’aimes pas ?
-Moi : Pas que j’aime pas mais ça me gêne un peu.
-M-A : Ah ? pourquoi ça te gêne ? t’as déjà vu un gars en boxer quand même ?
-Moi : ouais mais là c’est différent.
-M-A : je comprends pas ce qui se passe. Où est le malaise ?
-Moi : Il n’y a pas de malaise mais on se connait pas vraiment et tu te ballades quasiment à poil devant moi et…
-M-A : Ça te fait quoi de me voir comme ça ? Ne me dis pas que ça t’excite quand même ! Tu peux faire comme moi tu sais si tu veux…
-Moi : Mais non, c’est quoi ce délire ?
-M-A : aucun délire, je te dis que je me sens plus à l’aise le matin dans cette tenue pendant mon petit-déj… ne me dis pas que ça te fait de l’effet de me voir en boxer…
-Moi : N’importe quoi ! Je trouve simplement que ça se fait pas devant un étranger.
-M-A : « Monsieur » a reçu une éducation stricte si je comprends bien ? Alors je vais faire plaisir à « Monsieur » et je vais m’habiller… Mais pourtant j’aime beaucoup cette tenue quand il fait chaud, je me sens trop bien. Et tu devrais m’imiter pour voir comme on se sent bien !
-Moi : désolé de te dire ce que je pense… Mais après tout tu es chez toi donc je m’adapterai s’il le faut.
-M-A : Non, non surtout pas je ne vais pas te forcer à m’accepter dans cette tenue, je vais me mettre un pantalon et un tee shirt… je ne veux pas te déplaire et tu es mon invité donc c’est moi qui vais m’adapter… mais je t’assure que si tu faisais comme moi tu te sentirais tellement bien et tu ne serais pas mal à l’aise. Allez je vais mieux m’habiller, je reviens tout de suite mais commence à manger parce qu’on est un peu en retard.
Ouf … Je ne m’attendais pas du tout à le voir en sous-vêtement ce matin ! Je sais que je suis chez lui et que dois m’adapter mais là, quand même ! C’est vrai qu’il est pas trop mal pourtant et que le spectacle hum…!
Stop Nicolas, pense pas à ça…Tu as Antoine, attention ! Le pauvre il est à l’hôpital pendant que toi tu vas bien et que tu es hébergé dans d’excellentes conditions. Ne fantasme pas sur quelqu’un d’autre… Ce gars te dépanne pendant quelques jours et c’est tout. Après tu l’oublieras et avec Antoine tu reprendras ta vie d’avant.
Je m’assois autour de la table pour prendre mon petit déjeuner… M-Antoine a préparé ce qu’il faut pour que je choisisse ce que j’aime…Il est vraiment très attentionné pour moi ! il a disposé sur la table céréales, pain, beurre, confiture, miel… Largement de quoi me permettre de bien commencer ma journée.
Mais très vite je commence à gamberger dans ma tête… Je ne sais pas comment ça va se passer à l’école… Alexandre va sans doute être là… comment il va se comporter en me voyant ? Qu’est-ce qu’il va faire ?
Mais au moins la présence de mon frère va me rassurer. Il a promis de veiller sur moi et ça m’aide beaucoup de penser à ce qu’il m’a dit.
Marc-Antoine revient, habillé dans une tenue très sympa et je ne peux pas m’empêcher de lui dire. Je regrette presque ce que je viens de dire quand je vois le regard prolongé qu’il me lance. Je vais devoir me surveiller pour ne pas faire trop de compliment parce que je suis assez spontané et que ça peut me jouer des tours si je me fais mal comprendre.
On n’a plus trop le temps de discuter et j’espère que je ne l’ai pas trop contrarié en disant ce que je pensais de sa tenue de tout à l’heure. J’essayerai de me rattraper ce soir et je m’excuserai d’avoir été aussi direct. Je ne veux surtout pas me retrouver à la rue s’il juge mon comportement trop « autoritaire »… Je ne suis que son invité après tout… mais quand même, un inconnu plutôt bg, en boxer, là, devant moi, c’est pas simple pour moi ! Je ne peux pas faire celui qui ne voit pas, ça me fait un peu bander, faut l’avouer !
Il est l’heure de partir, et comme il me l’a proposé hier, M-Antoine m’accompagne pour ce premier jour. Le trajet est assez court et nous n’échangeons pas grand-chose dans la voiture. Je suis absorbé par mes pensées et n’ai pas trop envie d’entretenir la conversation. Et d’ailleurs il respecte mon silence et ne me pose pas de questions.
Il me dépose devant l’école et me souhaite une bonne journée. Je lui réponds que j’espère que la sienne sera bonne aussi et on se donne rendez-vous à ce soir…
Arrivé à l’école je me sens un peu bizarre.
Antoine n’est pas avec moi et je suis tellement habitué à sa présence qu’il me manque trop aujourd’hui.
J’ai l’impression que plusieurs personnes que je rencontre me regardent avec un drôle d’air… Peut-être qu’ils savent déjà pour Antoine ? Ou alors ils savent pour mon homosexualité ? Mais ça c’est pas trop possible parce que très peu le savent dans mon entourage et ce sont des personnes en qui j’ai confiance, même si elles n’ont pas toutes accepté ce que je leur ai révélé. Et ça m’étonnerait que Noémie ait dit à d’autres personnes que je suis gay… elle n’est pas comme ça.
Je me dirige vers mon casier et je prends mon cartable pour les cours du matin. Et là je vois mon frère qui vient à ma rencontre.
-Olivier : Hey Nico faut se parler à la pause ok ?
-Moi : Comme tu veux mais pourquoi pas tout de suite ?
-Olivier : Pas le temps, là il faut que je prépare mon cartable pour les cours. A tantôt.
-Moi : Ok alors ! A tantôt…
Je quitte mon frère et monte les escaliers pour aller attendre devant la salle de cours qui se trouve à l’étage. Je vois quelqu’un de ma classe qui se dirige vers moi.
- ? : Heee… Nicolas est-ce que c’est vrai pour Antoine ?
-Moi : pour Antoine ?
- ? : eh ben, qu’il s’est fait tabasser par le gang à Alexandre ?
-Moi : oui, c’est vrai…Mais comment tu le sais ?
- ? : Tout le monde pratiquement le sait. Mais il vient à l’école aujourd’hui ?
-Moi : non ; il est à l’hôpital pour au moins une semaine.
- ? : ah oui ! Donc c’est grâve ?
-Moi : commotion cérébrale, bras cassé, etc… donc oui c’est grâve.
- ? : ok merci.
Et il repart sans me dire autre chose… donc ça me confirme que j’ai raison en sentant le regard des autres sur moi… Tout le monde ou presque sait ce qui s’est passé.
La cloche sonne enfin et nous rentrons en classe pour le premier cours. Avant de commencer le professeur me demande des nouvelles d’Antoine. Je lui réponds en quelques mots, je ne veux pas donner de détails, d’autant plus qu’Alexandre est là. Finalement il se comporte bien pour l’instant et j’espère qu’il va bien se tenir avec moi maintenant.
Sérieux, l’école sans Antoine c’est tellement différent. Je me rends compte de plus en plus qu’il me manque. On est toujours ensemble habituellement et depuis ce matin je me sens trop seul. Mais je me console en me répétant que ce soir je vais le voir à l’hôpital et cette pensée m’aide à tenir le coup.
DRING….
C’est le moment de la pause ; je rejoins mon frère devant son casier et il me propose de le suivre pour parler dehors car ce sera mieux. Je me demande vraiment ce qu’il veut me dire. Ca doit être vraiment important parce que je le sens très stressé. J’ai peur qu’il se soit passé quelque chose de grave à la maison… mais non c’est pas possible parce qu’il m’en aurait déjà parlé quand on s’est rencontré ce matin.
Rendus dehors il prend la parole
-Oli : je ne sais pas trop comment te le dire mais…c’est pas facile …
-Moi : mais vas-y ! Dis moi enfin ce qui se passe ! Tu me fais peur, c’est grave ?
-Oli : c’est pas ça … mais je pense que j’ai fait quelque chose que j’aurais pas dû faire…
-Moi : Quoi ? tu as fais quoi, vas-y dis moi !
-Oli : j’ai parlé de l’homosexualité avec les parents.
-Moi : Tu as fait quoi ? J’ai bien compris ?
-Oli : Laisse moi terminer avant de te fâcher… J’ai commencé par leur parler de l’homosexualité en général, et puis je leur ai demandé ce qu’ils feraient si j’invitais un ami gay à la maison…
-Moi : ok ! et puis ?
-Oli : dans les deux cas ils ont bien réagis.
-Moi : alors pourquoi tu me prends la tête si tout s’est bien passé ?
-Oli : ben, c’est que j’ai voulu aller un peu plus loin et je leur ai posé la question de savoir ce qu’il feraient s’ils apprenaient que je suis gay.
-Moi : Je comprends pas bien pourquoi tu as posé cette question puisque tu n’es pas gay.
-Oli : attends j’ai pas fini…
-Moi : bon d’accord, tu as posé la question et il t’a répondu quoi ?
-Oli : Il a mal réagit immédiatement et tout de suite j’ai dit que je n’étais pas gay mais que si ça avait été le cas qu’est-ce qu’il aurait fait ?
-Moi : alors ?
-Oli : il a tout de suite dit qu’avec les filles qu’il voyait avec moi il savait que je n’étais pas gay. Mais très vite il a réfléchit et dit que toi, par contre, il te voyait jamais amener des filles à la maison.
-Moi : Oli ! Qu’est ce qui t’a pris de parler de ce sujet ?
-Oli : Il a aussi pensé que c’était bizarre que tu ailles habiter chez un garçon inconnu. Il s’est souvenu aussi que tu avais invité Antoine à la maison et que tu n’as même pas demandé un lit pour lui donc…
-Moi : donc il a conclu qu’on a partagé le même lit, c’est ça ?
-Oli : Papa veut te parler dès que tu reviendras à la maison. Maman ,elle, m’a surpris parce qu’elle a mieux réagit…
-Moi : Putain Oli pourquoi tu as fais ça ? Tu aurais pu au moins m’en parler avant. Ce que tu viens de faire c’est vraiment pas bien. Je voulais pas revenir chez nous mais maintenant j’en ai encore moins envie. Tu viens de gâcher ma vie. C’était à moi de parler de ce sujet, qu’est-ce qui t’a pris ?
Et je sens les larmes qui commencent à couler, j’ai l’impression que le monde s’écroule autour de moi, je me sens très mal et je me dis que je ne vais pas pouvoir affronter la colère de mon père si je reviens. J’ai plus envie de revenir à la fin de la semaine.
Mon frère s’avance vers moi pour me serrer dans ses bras, je le repousse sèchement :
-Moi : pars je veux pas te voir plus longtemps.
-Oli : je m’excuse Nicolas…
-Moi : c’est trop tard ! pars !!!
Olivier s’exécute sans prononcer un mot de plus.
Moi je me sens trop mal pour revenir en cours mais où aller ?
Je n’ai même pas les clés de l’appart de M-Antoine …
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Retour avec Nicolas …
Déjà le matin, nous sommes lundi et l’école recommence. Je ne suis pas d’humeur très gaie pour être sincère. Qu’est-ce qui m’attend aujourd’hui ? Et mon Antoine a-t’il passé une bonne nuit ? J’ai trop envie de le voir, de le toucher, de passer du temps avec lui…
Je me lève et m’habille avant de sortir de la chambre, je rejoins la cuisine et… Je vois Marc-Antoine en sous-vêtement qui prend son petit-déjeuner.
Je sens que je rougis…
-M-A : Bon matin ! Passé une bonne nuit ?
-Moi : Oui une très bonne nuit, mais euh… est-ce que tu pourrais te mettre quelque chose pour cacher ton boxer stp ?
-M-A : Quoi t’aimes pas ?
-Moi : Pas que j’aime pas mais ça me gêne un peu.
-M-A : Ah ? pourquoi ça te gêne ? t’as déjà vu un gars en boxer quand même ?
-Moi : ouais mais là c’est différent.
-M-A : je comprends pas ce qui se passe. Où est le malaise ?
-Moi : Il n’y a pas de malaise mais on se connait pas vraiment et tu te ballades quasiment à poil devant moi et…
-M-A : Ça te fait quoi de me voir comme ça ? Ne me dis pas que ça t’excite quand même ! Tu peux faire comme moi tu sais si tu veux…
-Moi : Mais non, c’est quoi ce délire ?
-M-A : aucun délire, je te dis que je me sens plus à l’aise le matin dans cette tenue pendant mon petit-déj… ne me dis pas que ça te fait de l’effet de me voir en boxer…
-Moi : N’importe quoi ! Je trouve simplement que ça se fait pas devant un étranger.
-M-A : « Monsieur » a reçu une éducation stricte si je comprends bien ? Alors je vais faire plaisir à « Monsieur » et je vais m’habiller… Mais pourtant j’aime beaucoup cette tenue quand il fait chaud, je me sens trop bien. Et tu devrais m’imiter pour voir comme on se sent bien !
-Moi : désolé de te dire ce que je pense… Mais après tout tu es chez toi donc je m’adapterai s’il le faut.
-M-A : Non, non surtout pas je ne vais pas te forcer à m’accepter dans cette tenue, je vais me mettre un pantalon et un tee shirt… je ne veux pas te déplaire et tu es mon invité donc c’est moi qui vais m’adapter… mais je t’assure que si tu faisais comme moi tu te sentirais tellement bien et tu ne serais pas mal à l’aise. Allez je vais mieux m’habiller, je reviens tout de suite mais commence à manger parce qu’on est un peu en retard.
Ouf … Je ne m’attendais pas du tout à le voir en sous-vêtement ce matin ! Je sais que je suis chez lui et que dois m’adapter mais là, quand même ! C’est vrai qu’il est pas trop mal pourtant et que le spectacle hum…!
Stop Nicolas, pense pas à ça…Tu as Antoine, attention ! Le pauvre il est à l’hôpital pendant que toi tu vas bien et que tu es hébergé dans d’excellentes conditions. Ne fantasme pas sur quelqu’un d’autre… Ce gars te dépanne pendant quelques jours et c’est tout. Après tu l’oublieras et avec Antoine tu reprendras ta vie d’avant.
Je m’assois autour de la table pour prendre mon petit déjeuner… M-Antoine a préparé ce qu’il faut pour que je choisisse ce que j’aime…Il est vraiment très attentionné pour moi ! il a disposé sur la table céréales, pain, beurre, confiture, miel… Largement de quoi me permettre de bien commencer ma journée.
Mais très vite je commence à gamberger dans ma tête… Je ne sais pas comment ça va se passer à l’école… Alexandre va sans doute être là… comment il va se comporter en me voyant ? Qu’est-ce qu’il va faire ?
Mais au moins la présence de mon frère va me rassurer. Il a promis de veiller sur moi et ça m’aide beaucoup de penser à ce qu’il m’a dit.
Marc-Antoine revient, habillé dans une tenue très sympa et je ne peux pas m’empêcher de lui dire. Je regrette presque ce que je viens de dire quand je vois le regard prolongé qu’il me lance. Je vais devoir me surveiller pour ne pas faire trop de compliment parce que je suis assez spontané et que ça peut me jouer des tours si je me fais mal comprendre.
On n’a plus trop le temps de discuter et j’espère que je ne l’ai pas trop contrarié en disant ce que je pensais de sa tenue de tout à l’heure. J’essayerai de me rattraper ce soir et je m’excuserai d’avoir été aussi direct. Je ne veux surtout pas me retrouver à la rue s’il juge mon comportement trop « autoritaire »… Je ne suis que son invité après tout… mais quand même, un inconnu plutôt bg, en boxer, là, devant moi, c’est pas simple pour moi ! Je ne peux pas faire celui qui ne voit pas, ça me fait un peu bander, faut l’avouer !
Il est l’heure de partir, et comme il me l’a proposé hier, M-Antoine m’accompagne pour ce premier jour. Le trajet est assez court et nous n’échangeons pas grand-chose dans la voiture. Je suis absorbé par mes pensées et n’ai pas trop envie d’entretenir la conversation. Et d’ailleurs il respecte mon silence et ne me pose pas de questions.
Il me dépose devant l’école et me souhaite une bonne journée. Je lui réponds que j’espère que la sienne sera bonne aussi et on se donne rendez-vous à ce soir…
Arrivé à l’école je me sens un peu bizarre.
Antoine n’est pas avec moi et je suis tellement habitué à sa présence qu’il me manque trop aujourd’hui.
J’ai l’impression que plusieurs personnes que je rencontre me regardent avec un drôle d’air… Peut-être qu’ils savent déjà pour Antoine ? Ou alors ils savent pour mon homosexualité ? Mais ça c’est pas trop possible parce que très peu le savent dans mon entourage et ce sont des personnes en qui j’ai confiance, même si elles n’ont pas toutes accepté ce que je leur ai révélé. Et ça m’étonnerait que Noémie ait dit à d’autres personnes que je suis gay… elle n’est pas comme ça.
Je me dirige vers mon casier et je prends mon cartable pour les cours du matin. Et là je vois mon frère qui vient à ma rencontre.
-Olivier : Hey Nico faut se parler à la pause ok ?
-Moi : Comme tu veux mais pourquoi pas tout de suite ?
-Olivier : Pas le temps, là il faut que je prépare mon cartable pour les cours. A tantôt.
-Moi : Ok alors ! A tantôt…
Je quitte mon frère et monte les escaliers pour aller attendre devant la salle de cours qui se trouve à l’étage. Je vois quelqu’un de ma classe qui se dirige vers moi.
- ? : Heee… Nicolas est-ce que c’est vrai pour Antoine ?
-Moi : pour Antoine ?
- ? : eh ben, qu’il s’est fait tabasser par le gang à Alexandre ?
-Moi : oui, c’est vrai…Mais comment tu le sais ?
- ? : Tout le monde pratiquement le sait. Mais il vient à l’école aujourd’hui ?
-Moi : non ; il est à l’hôpital pour au moins une semaine.
- ? : ah oui ! Donc c’est grâve ?
-Moi : commotion cérébrale, bras cassé, etc… donc oui c’est grâve.
- ? : ok merci.
Et il repart sans me dire autre chose… donc ça me confirme que j’ai raison en sentant le regard des autres sur moi… Tout le monde ou presque sait ce qui s’est passé.
La cloche sonne enfin et nous rentrons en classe pour le premier cours. Avant de commencer le professeur me demande des nouvelles d’Antoine. Je lui réponds en quelques mots, je ne veux pas donner de détails, d’autant plus qu’Alexandre est là. Finalement il se comporte bien pour l’instant et j’espère qu’il va bien se tenir avec moi maintenant.
Sérieux, l’école sans Antoine c’est tellement différent. Je me rends compte de plus en plus qu’il me manque. On est toujours ensemble habituellement et depuis ce matin je me sens trop seul. Mais je me console en me répétant que ce soir je vais le voir à l’hôpital et cette pensée m’aide à tenir le coup.
DRING….
C’est le moment de la pause ; je rejoins mon frère devant son casier et il me propose de le suivre pour parler dehors car ce sera mieux. Je me demande vraiment ce qu’il veut me dire. Ca doit être vraiment important parce que je le sens très stressé. J’ai peur qu’il se soit passé quelque chose de grave à la maison… mais non c’est pas possible parce qu’il m’en aurait déjà parlé quand on s’est rencontré ce matin.
Rendus dehors il prend la parole
-Oli : je ne sais pas trop comment te le dire mais…c’est pas facile …
-Moi : mais vas-y ! Dis moi enfin ce qui se passe ! Tu me fais peur, c’est grave ?
-Oli : c’est pas ça … mais je pense que j’ai fait quelque chose que j’aurais pas dû faire…
-Moi : Quoi ? tu as fais quoi, vas-y dis moi !
-Oli : j’ai parlé de l’homosexualité avec les parents.
-Moi : Tu as fait quoi ? J’ai bien compris ?
-Oli : Laisse moi terminer avant de te fâcher… J’ai commencé par leur parler de l’homosexualité en général, et puis je leur ai demandé ce qu’ils feraient si j’invitais un ami gay à la maison…
-Moi : ok ! et puis ?
-Oli : dans les deux cas ils ont bien réagis.
-Moi : alors pourquoi tu me prends la tête si tout s’est bien passé ?
-Oli : ben, c’est que j’ai voulu aller un peu plus loin et je leur ai posé la question de savoir ce qu’il feraient s’ils apprenaient que je suis gay.
-Moi : Je comprends pas bien pourquoi tu as posé cette question puisque tu n’es pas gay.
-Oli : attends j’ai pas fini…
-Moi : bon d’accord, tu as posé la question et il t’a répondu quoi ?
-Oli : Il a mal réagit immédiatement et tout de suite j’ai dit que je n’étais pas gay mais que si ça avait été le cas qu’est-ce qu’il aurait fait ?
-Moi : alors ?
-Oli : il a tout de suite dit qu’avec les filles qu’il voyait avec moi il savait que je n’étais pas gay. Mais très vite il a réfléchit et dit que toi, par contre, il te voyait jamais amener des filles à la maison.
-Moi : Oli ! Qu’est ce qui t’a pris de parler de ce sujet ?
-Oli : Il a aussi pensé que c’était bizarre que tu ailles habiter chez un garçon inconnu. Il s’est souvenu aussi que tu avais invité Antoine à la maison et que tu n’as même pas demandé un lit pour lui donc…
-Moi : donc il a conclu qu’on a partagé le même lit, c’est ça ?
-Oli : Papa veut te parler dès que tu reviendras à la maison. Maman ,elle, m’a surpris parce qu’elle a mieux réagit…
-Moi : Putain Oli pourquoi tu as fais ça ? Tu aurais pu au moins m’en parler avant. Ce que tu viens de faire c’est vraiment pas bien. Je voulais pas revenir chez nous mais maintenant j’en ai encore moins envie. Tu viens de gâcher ma vie. C’était à moi de parler de ce sujet, qu’est-ce qui t’a pris ?
Et je sens les larmes qui commencent à couler, j’ai l’impression que le monde s’écroule autour de moi, je me sens très mal et je me dis que je ne vais pas pouvoir affronter la colère de mon père si je reviens. J’ai plus envie de revenir à la fin de la semaine.
Mon frère s’avance vers moi pour me serrer dans ses bras, je le repousse sèchement :
-Moi : pars je veux pas te voir plus longtemps.
-Oli : je m’excuse Nicolas…
-Moi : c’est trop tard ! pars !!!
Olivier s’exécute sans prononcer un mot de plus.
Moi je me sens trop mal pour revenir en cours mais où aller ?
Je n’ai même pas les clés de l’appart de M-Antoine …