Hier, 10:30 AM
Le Mec en nage
Il transpirait vraiment beaucoup, ce grand musclé et velu garçon que Jérémie voyait à la salle de gym de son quartier, depuis plusieurs semaines, deux ou trois fois par semaine.
Jérémie se disait aussi qu'il ne l'avait jamais croisé dans le quartier, à la supérette ou ailleurs.
Ce mec était dans les critères de Jérémie, qui le disaient beau. Parfaitement dessiné, joliment velu sans excès, châtain à l'œil bleu clair... il ne lui manquait plus que de sourire, ce qu'il ne faisait jamais.
Jérémie, lui, était une fine chose châtain et velue aussi, mais moins que l'autre. Il s'était mis à fréquenter la salle pour acquérir au moins le dessin de ces muscles qui lui manquaient notablement...
Ayant remarqué l'autre mec, il s'arrangeait pour être toujours là en même temps que lui... et à la douche aussi. Désormais stagiaire dans une boîte d'informatique, ce garçon de vingt-trois ans avait donc flashé sur l'autre, selon toute évidence. Mais n'avait osé l'aborder, encore qu'on se saluât civilement.
Et ce vendredi soir là...
— Oh, putain ! lâcha le mec dans la douche, s'apercevant que son flacon de gel était vide.
— Hello ! fit Jérémie sans réfléchir, j'en ai, moi !
Et de brandir son propre flacon. Pris d'on ne sait quelle inspiration, il se versa une belle dose de gel dans la main et demanda :
— Tu veux ?
— Euh... Oui, c'est sympa.
Et là, toujours sans réfléchir, il alla étaler ladite dose sur la poitrine du mec... qui lui tendait la main !
— Voilà ! T'as eu super chaud, toi !
— Ouais... Je transpire pas mal, et je me donne toujours à fond...
Or donc on se savonna de concert, et au moment de se sécher, l'autre enfin sourit — oh, quel joli sourire ! — :
— Merci ! Moi, c'est Corentin. J'te revaudrai ça !
— Jérémie. Tu me dois rien : une dose de gel, tu penses !
— Si, parce que...
À ce moment, son portable émit un zinzinulement et il répondit.
— Ah ! Bon... Tant pis... Oui.
Devant le regard interrogateur de Jérémie, Corentin se crut obligé de donner une explication :
— Je viens de me faire débarquer... T'aurais pu économiser ton gel !
— Euh... Tu m'expliques ?
— Ben... Oui, mais pas ici : t'es libre là ?
On se retrouva dans une brasserie au coin de l'avenue, et ayant commandé deux pintes de Stella, Corentin attaqua :
— J'avais rencard avec une meuf... et comme je transpire beaucoup, faut bien que je me lave !
— Mais... est-ce que t'en fais pas un peu trop, à la gym ? Balancé comme t'es, t'as juste besoin d'un peu d'entretien, non ?
— Pourquoi tu dis ça ?
— Ben... Tout le monde a déjà dû te dire que t'étais superbe, non ?
— Hein ?... Mais... non !
— Ta... ou tes meufs, non ? Tes copains ?
— Non.
— T'es entouré d'aveugles, ou quoi ?
Corentin sourit, un peu tristement :
— Ben non, j'crois pas... Ou ils ont pas envie de le dire.
— Eh ben moi si ! On se voit la salle depuis des semaines, et dès le premier jour, je me suis demandé pourquoi tu te donnais tant de mal !
Corentin sourit derechef :
— T'es gentil mais... Tout le monde est pas de ton avis.
— Tu veux dire que t'as... une ou plusieurs copines qui te trouvent pas assez beau ?
— Je te dis ce que je crois avoir compris, c'est tout.
— Ah ! Ben... si je peux te donner un avis... c'est de changer de fréquentations... et de public !
— J'me vois pas aller faire le gogo dancer dans les bars gays ! répliqua Corentin, hilare.
— C'est là que tu aurais ton meilleur public, cependant.
— Ho !... Est-ce que... tu es... gay ?
— Oui. Si ça te chiffonne, tu me le dis tout de suite, hein ?
— Non, non... Enfin, je sais pas trop... J'ai eu des potes gay... mais ils ne m'ont jamais dragué.
— C'est que t'es impressionnant, tu sais ?
— Moi ?
— Non par tes muscles, mais par ta beauté.
— Moi, beau ? Ah ! Ah !
— Pourtant...
Corentin resta un instant songeur, prit une gorgée, et respira un grand coup avant de reprendre :
— Mais... toi, là ?
— Je sais que j'ai aucune chance, alors... Et puis... le peu qu'on a échangé me donne confiance en toi : je sais que t'es pas une brute. On se reverra à la salle... On peut peut-être devenir potes ?
Corentin sourit derechef. Où Jérémie se demanda pourquoi ce mec ne souriait jamais à la salle, ni à lui, ni aux autres.
— La salle, où je me demande encore pourquoi tu viens !
— Eh ! Si j'y viens plus, on se verra plus !
Saisi, Jérémie ne sut que dire, et il bafouilla :
— C'est... C'est gentil, ça... oui... gentil !
On avait vidé les pintes, et Corentin proposa d'en offrir encore.
— Non ! J'ai déjà trop envie de pisser et...
— Eh ben ! Tu vas aux toilettes montrer ton bel engin !
— Mon quoi ?
— Me dis pas que personne t'a jamais dit que ton morceau...
— Oh ! Mais...
— C'est un hétéro qui te le dit ! Ou si tu te sens de venir pisser chez moi ? Mais je suis à six stations de tram.
— Et moi... dans l'immeuble d'à côté.
Le transfert fut immédiat. Dans le petit mais douillet appartement de Jérémie, ce garçon eut une surprise de plus :
— Tu me pisses dessus ? demanda Corentin ex abrupto.
— Hein ?
— Aucune meuf a jamais voulu me le faire, et comme là t'es bien plein...
Baba, Jérémie s'exécuta dans la petite douche... avant de bander comme un grand... à l'imitation de Corentin, dont le chibre n'égalait pas le sien.
— Tu vois, que t'as un bel engin ! affirma Corentin.
Jérémie dut sourire : en effet, il était superbement équipé, et la jolie bite de Corentin ne lui faisait cependant pas de concurrence.
— Et... qu'est-e qu'on fait maintenant ?
— Ben... pourquoi pas une branlette-partie ? Ça nous rappellerait le lycée, non ? Tiens, t'as pas un coup à boire ?
Jérémie alla quérir deux grandes bouteilles de Jeanlain, qu'il avait par chance achetées la veille, et l'on trinqua d'une main... Et l'on se palucha donc en se matant du coin de l'œil, tout en sirotant. Jérémie n'y alla pas de main morte, l'œil rivé sur le beau Corentin, dont la poilure l'excitait grandement.
Celui-ci vit tout de suite qu'il intéressait Jérémie :
— Ça t'excite, de me mater, je crois...
— Ben... t'es trop beau, oui ! Et là... c'est toi qui me donnes l'ocasion...
— Alors... fais-toi plaisir... Tu veux la toucher ? proposa Corentin en brandissant sa bite.
Jérémie ne se le fit pas répéter, et comme on se touchait sur son petit canapé, il n'eut à qu'à tendre la main... ému.
Corentin poussa un grand soupir, susurrant :
— Première fois qu'un mec me prend la bite !
— Tu me dis quand t'as mal...
— Avec toi, je risque pas, y m'semble !
De fait, le moment lui parut plaisant... jusqu'à ce que Jérémie osât enfin se pencher pour le sucer. Là, Corentin, lâcha presque un cri :
— Oh oui, oui !
Gentille séquence, encore. Jérémie fit jouir ce garçon, et vint lui lécher les poils enfoutrés, à l'amusement du garçon.
— Sont tous aussi gentils que toi, les gays ?
— Pas sûr... mais devant un joli garçon...
— C'était super... mais je me sens pas de t'en faire autant... désolé.
— Un p'tit coup de main devrait aller...
Corentin sourit et empoigna le beau vit de Jérémie, aux fins de le mener à la crue. Jérémie trouva alors opportun d'en faire un peu beaucoup, rapport à la bande-son, pour motiver son branleur... et ça marcha.
— J'avais jamais branlé... ni été branlé, au bahut, dans nos séances chaudes... Et là, je suis servi ! conclut Corentin, ravi.
On termina la bière, et Corentin déclara, fort sérieux :
— J'ai souvent des coups... mais au premier moment de libre... si ça te branche... j'ai trouvé ça trop mignon, alors... si tu veux... Et pis on se revoit à la salle ?
Bien songeur, le Jérémie, en refermant sa porte sur cet étrange moment ! Il fit de jolis rêves, en tout cas.
Il passa son samedi dans le même état d'esprit ; or voici que vers midi, ce dimanche, il fut appelé par Corentin.
— Ciao ! T'es libre, aujourd'hui ? Pour moi, c'est pourri, deuxième débarquement en deux jours ! Si on se soulait gentiment la gueule, tous les deux ? Euh... je t'ai pas demandé si t'avais pas un p'tit gars, sous la couette...
— Non, rien...
— Alors tu viens !
Où Jérémie eut la surprise de l'année : Corentin lui ouvrit nu, et couvert de sueur.
— Je me suis un peu entraîné en t'attendant, pisque c'est ma sueur qui nous fait connaître !
— Oh ! fit Jérémie, sidéré.
— Tu te sens d'en profiter ?
Coincé, Jérémie se déloqua, et Corentin l'attira contre lui... au grand frisson du garçon. Car le grand corps musclé et humide de Corentin lui fit un tel effet qu'il banda aussitôt.
— Lâche-toi, s'te plaît ! souffla Corentin qui commençait bander aussi.
Alors Jérémie se lança dans d'étranges trémoussement autour du sublime corps à lui offert... Il s'y frotta d'abord en tous sens, avant de le humer, de le lécher, d'y frotter son visage comme un dément...
Il finit par lécher soigneusement les aisselles du garçon, au grand étonnement dudit. Puis il exécuta un double saut périlleux arrière pour mettre sa langue en contact avec le petit trou d'un Corentin qui ne s'y attendait pas !
— Oh ! Mais t'es fou comme tout, toi, fou, fou, fou ! gémit-il alors qu'il était complètement sec.
— Tu m'avais pas dit de...
— Si ! T'es génial, c'est tout ! Allez, on picole... et j'te fais jouir, s'tu veux.
Jérémie sourit, bien incertain. Quelques gorgées de Leffe plus tard, il eut des réponses à ses questions : car sans préavis, Corentin vint s'installer entre ses jambes pour lui prendre la quéquette en bouche.
Et il fit ça bien, le loupiot ! Là, Jérémie commença à se dire que sa vie pourrait peut-être prendre un virage inattendu.
Or donc, il jouit sur la jolie gueule de Corentin, qu'il vint évidemment lécher.
Et la suite fut un long et doux entretien où l'on parla de tout sans parler de rien... comprend qui peut. Et Jérémie fut prié de demeurer céans pour la suite du jour, et la nuit, subséquemment.
— T'avais pas un coup de rechange ? fit enfin Jérémie.
— Ben si... Toi.
— Mais...
— T'embête pas à chercher des raisons ! Tu m'as juste montré que la vie, c'est pas seulement les meufs, et voilà tout.
Et Corentin ne manqua pas de se faire relécher... Jérémie ne disait mot, mais profitait de l'instant comme si ç'avait été le dernier de sa vie. Jamais il n'aurait imaginé posséder tant de salive !
Le lundi matin, on se quitta sur de nouvelles léchouilles et Jérémie s'en fut en songeant à des avenirs meilleurs... Mais il n'eut pour tout potage, cette semaine-là, qu'un silence affligeant... qui lui ravagea le moral.
Arriva le vendredi, à la salle. Il trouva Corentin au vestiaire, qui le chopa dès son arrivée et le serra vivement en ses bras musclés.
— Faut que je te parle ! souffla Corentin avant de le lâcher.
On s'escrima donc sur les instruments ad hoc, avant de se retrouver chez Jérémie. Par précaution, celui-ci avait fait une vaste provision de bières de garde franco-belges...
Mais il n'en eut pas besoin pour pousser son beau poilu aux aveux, car Corentin se lâcha tout de suite :
— T'as dû te demander pourquoi je t'appelais pas, cette semaine... En fait, c'està ause de toi.
— Moi ? Mais qu'est-ce que j'ai fait ?
— Juste ça : du bien, c'est ça, que tu m'as fait. J'ai tiré quatre meufs, et j'ai tenté d'avoir d'elles autant de... gentillesses que tu m'en as données... et niet !
Coi, Jérémie se demanda si... Il fut troublé par la tête que fit alors le beau Corentin : celle d'un petit garçon désemparé.
— Tu crois que parce que j'ai fait voir des trucs à un beau mec en nage, je pourrais t'aider , sérieusement. ?
— Ben... fit, Corentin, l'air penaud. Je sais maintenant que les mecs... toi !... font ça différemment... et tellement mieux !
— T'aimes les mecs, maintenant ?
— Les mecs... je sais pas. Mais toi... c'est sûr.
Encore que Corentin ne fût présentement pas en nage, on s'amusa gaiement, et la séance dura plus que de raison, d'où vint que Corentin dormit céans.
Au matin, la vie avait changé.
Il fallut s'apprendre, évidemment, et l'on y parvint sans trop de difficultés. Et maintenant, c'est Jérémie qui transpire,sous la houlette de Corentin ! Qui lèche, aussi... et bien.
23. III. 2025
Amitiés de Louklouk !