18-03-2023, 08:24 AM
tiens , Olivier dit " je le connais meme tres bien "..... y aurait il anguille sous roche? seraient ils eux aussi " de la fanfare"??
18-03-2023, 08:24 AM
tiens , Olivier dit " je le connais meme tres bien "..... y aurait il anguille sous roche? seraient ils eux aussi " de la fanfare"??
18-03-2023, 09:23 AM
(18-03-2023, 08:24 AM)stuka132 a écrit : tiens , Olivier dit " je le connais meme tres bien "..... y aurait il anguille sous roche? seraient ils eux aussi " de la fanfare"?? Merci @stuka132 pour ton commentaire. J’essaie de terminer chaque épisode avec une incitation à lire le suivant, ce n’est pas toujours possible. Olivier et Tiago seront des personnages secondaires et je ne sais pas encore dans quelle mesure ils influenceront les personnages principaux. Je n'ai pas choisi leurs prénoms au hasard, ce sont ceux de deux directeurs du festival d'Avignon.
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19-03-2023, 06:32 PM
(Modification du message : 19-03-2023, 06:33 PM par Philou0033.)
Bonjour mon cher ami Daniel, @Lange128
Lors d'une conversation Camille parle de la vie sentimentale de Florian, ne sachant finalement pas où il es était. Florian parvient à se confier un peu plus à Camille, l'entent entre les deux hommes est très bonne. Florian est semble-t-il moins loquasse avec sa mère à ce sujet. Florian parle de ce qu'il a vécu avec cinq de ses camarades de gymnase lorsqu'ils étaient à Rome en voyage d'étude, c'est la masturbation en groupe à laquelle il a participé. Ce sera une sorte de porte d'entrée pour une nouvelle approche entre Camille et le jeune Florian. Merci Daniel pour cette suite. Je t'embrasse! Philou (19-03-2023, 06:32 PM)Philou0033 a écrit : Bonjour mon cher ami Daniel, @Lange128 Bonsoir mon cher ami @Philou0033 et merci pour ton commentaire. C’est exact, ces conversations sont une porte d’entrée pour la suite de leur relation. Florian n’est pas réticent à parler de sexe avec Camille mais il n’est pas prêt non plus à tout dire. C’est pour cela qu’il parle de la masturbation sans raconter comment elle s’est déroulée (j’espère que ce n’est pas frustrant, mais c’est le genre de scène qu’on trouve à profusion dans mes autres histoires). Mon récit va peut-être donner l’impression que ce sera leur seul sujet de conversation, ils doivent en avoir d’autres lorsqu’ils courent ensemble le samedi. Je verrai par la suite si je rapporte l’une ou l’autre de ces conversations. Je t’embrasse. Daniel
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20-03-2023, 03:15 AM
La branlette de groupe, avec ou sans biscotte pour le perdant, ne voudrait objectivement pas dire grand chose en soi. Mais une forme d'expérience me dit que certains 'donneurs' s'avèrent être moins hétéros qu'ils le prétendent :o
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NDA Les modifications en bleu ont été faites après la première publication et après les premiers commentaires.
5 Une ouvreuse interrompit notre discussion et nous pria de nous asseoir car la représentation allait débuter. Après le spectacle, nous rentrâmes à notre hôtel et nous nous assîmes autour d’une table du bar pour discuter à chaud de nos impressions, malgré l’heure tardive. Tiago commanda une bouteille de vin rouge de la région. — Qu’avez-vous pensé de la pièce ? demanda Olivier. — J’ai bien aimé, dis-je, c’était impressionnant malgré la nudité de la scène ; ces quelques éléments de décor très simples, amenés à vue depuis les coulisses, suffisaient. La lumière et les fumées prenaient plus d’importance pour suggérer l’ambiance. Mais j’ai trouvé les costumes trop simples et trop sombres. — Les nôtres seront beaucoup plus colorés et historiques, dit Olivier, une concession que je fais volontiers à notre costumière et à ses aides qui consacrent leur temps libre à les confectionner. — Le jeu de l’acteur incarnant Richard III m’a impressionné, ajouta Florian, il était de plus en plus entravé dans ses appareils orthopédiques. Je ne serais pas capable d’avoir une telle endurance. — Nous avons encore quelques mois pour nous entrainer, dis-je en riant. — Ce qui m’a dérangé est l’utilisation d’armes modernes, comme le pistolet, fit Anaïs, et évidemment l’hémoglobine ; cela me semble une constante dans toutes les mises en scène modernes. — Il n’y aura pas de sang dans notre pièce, dit Olivier, on en restera aux sabres pour le duel et aux estafilades imaginaires. Le réceptionniste de l’hôtel nous apporta le vin, nous trinquâmes avant de poursuivre nos échanges. — La scène du bain m’a gêné, dit Florian. — Pourquoi ? demanda Olivier. Parce que l’acteur était à poil dans la baignoire et qu’il en est sorti dans cette tenue ? Tu laisses un caleçon sous la douche, toi ? — Non, ce n’est pas pour cela. Je n’ai pas compris ce que cette scène signifiait, mais elle fait peut-être partie du texte original. — Je ne sais plus, je ne l’ai pas relu. — Ça te dérangerait d’être nu sur une scène ? demandai-je à Florian. — Il faudrait que la nudité soit justifiée, me répondit-il, qu’elle ait une signification et que cela ne soit pas seulement pour émoustiller les dames aux premiers rangs. — Pense aussi aux pé…, pardon aux gays qui viennent voir le spectacle, fit Olivier. Angélica Liddell a dit récemment qu’elle en avait marre de jouer rien que pour des femmes et des pédés, je cite de mémoire. — Et elle se coupait les genoux et le dos de la main avec une lame de rasoir, ajouta Tiago, ce n’était pas du sang artificiel… Nous discutâmes encore de notre propre spectacle, en particulier de l’absence de sorties, tous les acteurs resteraient assis au bord du plateau, à cour et à jardin, pendant qu’ils ne joueraient pas. Cela rappellerait au public qu’il s’agit de théâtre, ce ne serait pas évidemment conforme aux didascalies de Shakespeare, mais on peut prendre quelques libertés. Tiago voulut remplir les verres pour terminer la bouteille, mais Anaïs refusa, elle était fatiguée et désirait se coucher. Florian en profita pour l’imiter, les deux jeunes gens prirent congé et se dirigèrent vers l’ascenseur. J’aurais aussi aimé rejoindre ma chambre, mais j’appréciais la compagnie de mes compagnons et je voulais en profiter. J’étais trop souvent seul dans mon appartement. — Ah, la jeunesse… fit Tiago, de mon temps on passait des nuits blanches à faire la fête. — Ils passent des nuits blanches sur leur smartphone, dis-je. — Ou ils vont passer la nuit dans la même chambre, fit Olivier. — Tu penses qu’ils sont amoureux ? demandai-je. — Tu es jaloux ? Elle est trop jeune pour toi, Anaïs, pour elle tu es déjà un vieux con. — Ce n’est pas ce que je voulais dire. Excuse-moi, c’était juste de la curiosité. — Un vilain défaut… Allons, ne fais pas cette tête, je plaisante, ce n’est plus l’heure d’être politiquement correct. Encore une bouteille ? — Ce n’est pas de refus. J’avais, pour une fois, envie de me laisser aller, de m’enivrer. — Je ne sais pas s’ils sont ensemble, dit Olivier, Anaïs s’intéresse vraiment à la mise en scène et pas seulement à Florian. Ils se connaissaient avant et ils n’avaient pas besoin de ma bénédiction pour coucher ensemble. — Il y a cependant souvent des rencontres dans les troupes, dit Tiago. — J’en sais quelque chose, dis-je, j’ai rencontré ma femme, enfin mon ex, comme cela. — Et moi mon ami, dit Tiago en faisant la bise à Olivier. — Vous êtes… gays ? — Tu ne l’avais pas encore deviné ? — Je m’en doutais, mais je n’osais pas vous le demander. — Tu n’oserais donc pas demander non plus à ton Hamlet qui est son Ophélie. — J’ai… j’ai osé, mais il ne m’a pas parlé d’Anaïs. Je ne vais pas en dire plus, je respecte la confidentialité de notre discussion. — Tu aurais dû faire curé, tu saurais garder le secret de la confession, dit Olivier, mais si tu as posé la question au sujet d’Anaïs c’est qu’il n’a pas de petite amie, ou n’en avait pas jusqu’à cette nuit… — Ah, la jeunesse… fit Tiago, de mon temps on se dépucelait à 15 ans. — Avec une fille ou un garçon ? demandai-je, désinhibé par l’alcool. — Un garçon, bien sûr, je n’ai jamais baisé de fille. Je dis ensuite à Olivier : — J’aurais encore une question au sujet de Florian, aimerais-tu qu’il soit nu dans notre pièce ? — Bien sûr, j’aimerais déshabiller tous mes acteurs, toi aussi d’ailleurs. — Tu lui as demandé ? — Pas encore, et c’est lui qui décidera. Je pense à la célèbre tirade : Être ou n’être pas ! C’est la question…, la nudité accentuerait la fragilité d’Hamlet face à sa condition humaine. — C’est la fameuse scène avec le crâne ? demanda Tiago. — Tu devrais revoir tes classiques, non le crâne est à l’acte V, scène I : Hélas ! pauvre Yorick ! La tirade est à l’acte III, scène I. — Et moi, je serais aussi nu ? demandai-je. — Peut-être torse nu pour le duel, pas plus. Déçu ? Non, j’étais quelque peu rassuré, je n’avais pas envie de m’exhiber, surtout que mes parents m’avaient déjà dit qu’ils descendraient de leurs montagnes pour la première. — Mais si tu veux nous montrer ta bite, fit Tiago, tu peux passer la nuit avec nous, nous acceptons mêmes les hétéros dans notre lit. Bizarrement, cette demande incongrue, que j’attribuai à l’abus d’alcool, ne me dérangea pas, j’eus presque l’intention d’accepter, mais je n’étais pas prêt et je refusai poliment. — Encore une question, fis-je, Florian serait-il entièrement nu ou avec un sous-vêtement ? La nudité intégrale pourrait choquer les villageois. — Ils en ont vu d’autres, fit Olivier en riant, ils ont aussi accès à internet dans ces contrées reculées et peuvent mater des pornos. Être en sous-vêtement est sexy, on peut estimer le contenu d’après la grosseur de la bosse. Comme je te l’ai indiqué, je n’en ai pas encore parlé à notre cher Hamlet, ne lui dis rien pour le moment. — Je saurai me taire. Et le crâne, as-tu déjà pensé au crâne ? — Que veux-tu dire ? — Ce sera un vrai crâne ou un faux ? — On fera les répétitions avec un ballon. Florian m’a dit qu’il fournira lui-même cet accessoire. Je ne sais pas où il se le procurera, tu lui poseras la question. — Il a peut-être un franc-maçon dans sa famille, dis-je. — Quel rapport avec les francs-maçons ? demanda Tiago. — Ils ont un cabinet de réflexion ou cabinet de méditation où se déroule une partie de l’initiation et il y a un crâne à l’intérieur de ce cabinet pour évoquer la condition humaine. — Tu fais partie de cette société secrète ? — Non, dis-je en riant, plus rien n’est secret, il n’y a qu’à googler pour trouver des informations. Nous palabrâmes encore pendant une demi-heure avant de monter nous coucher, j’étais bien trop bourré pour me branler. NDA Les traductions des extraits sont d'Yves Bonnefoy, Folio Classique Angélica Liddell, Liebestod. L’odeur du sang ne me quitte pas des yeux. Juan Belmonte, Les Solitaires Intempestifs, 2023, je cite aussi de mémoire.
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28-03-2023, 09:46 PM
De mémoire, c'est Ophélie qui se retrouve dans l'eau, pas Hamlet, mais quitte à affubler Richard III d'orthèses anachroniques, pourquoi pas ? Licence artistique, on dira.
Par contre, le discours trèèès désinhibé du couple Tiago/Olivier est bien plus classique pour beaucoup de mecs de leur âge supposé et de leur 'milieu social' (puis, p-ê à plus forte raison, professionnel, je ne sais pas). Sinon, je n'ai pas capté le truc du vrai/faux ballon et ce que les francs-maçons font dans l'histoire
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28-03-2023, 09:58 PM
(Modification du message : 28-03-2023, 09:59 PM par Philou0033.)
Bonjour mon cher Daniel, @Lange128
Belle discussion concernant la pièce entre les quatre. Puis c'est une discussion sur la nudité sur scène. Elle n'est pas évidente d'une part pour les acteurs et d'autre part pour certains publics. Il est a noter qu'on voit de plus en plus d'acteurs nus ou presque nus dans les pièces de théâtre. Camille apprend aussi que Tiago et Olivier sont gays. Camille ne sait pas si Florian est lui aussi gay. Merci Daniel pour cette suite. Je t'embrasse! Philou (28-03-2023, 09:46 PM)lelivredejeremie a écrit : De mémoire, c'est Ophélie qui se retrouve dans l'eau, pas Hamlet, mais quitte à affubler Richard III d'orthèses anachroniques, pourquoi pas ? Licence artistique, on dira. Merci @lelivredejeremie pour ton commentaire. Je n’ai pas relu récemment Hamlet, mais je vais revoir cette pièce jouée sur une scène le week-end prochain, cela me permettra, je l’espère, de ne pas écrire trop de bêtises. Ophélie devait être la future femme d’Hamlet, je voulais donc suggérer qu’Anaïs pourrait être la future compagne de Florian. Il y a une scène avec un crâne dans Hamlet, je me suis posé la question si l’on jouait avec un vrai crâne ou un faux. Si l’on joue avec un vrai, je pense qu’il serait préférable d’utiliser autre chose pendant les répétitions, par exemple un ballon. J’en reparlerai plus tard. Cela pose la question de ce qu’est le théâtre : réalité ou illusion ? J’ai cité l’exemple du sang, vrai sang ou liquide rouge ? Vraiment uriner sur une scène ou seulement avec de l’eau cachée dans un réservoir ? Avoir une relation sexuelle non simulée ou faire semblant ? Dans la franc-maçonnerie, il y a un cabinet de réflexion ou cabinet de méditation où se déroule une partie de l’initiation et il y a un crâne à l’intérieur de ce cabinet pour évoquer la condition humaine. Je vais corriger l’épisode précédent pour ajouter cette explication et regarder je n’ai pas été assez clair sur les autres points.
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29-03-2023, 08:07 AM
(28-03-2023, 09:58 PM)Philou0033 a écrit : Bonjour mon cher Daniel, @Lange128 Bonjour mon cher @Philou et merci pour ton commentaire. La nudité est effectivement très présente au théâtre à l’heure actuelle et ce sont presque toujours les hommes qui se déshabillent, ce qui n’est pas pour me déplaire. Cette saison 2022/2023, j’ai déjà vu six spectacles avec une scène de nudité masculine intégrale et je ne compte pas les autres où les acteurs étaient en sous-vêtements. Camille devra encore patienter longtemps avant de savoir si Florian est gay, suspense un peu artificiel compte tenu de la catégorie du récit. Je t’embrasse Daniel
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05-04-2023, 05:35 PM
Pour vous faire patienter, je vous donne le lien d’une vidéo et de photos de la représentation d’Hamlet que j’ai vue le week-end passé. Je vais m’inspirer de Phillip Henry Brehl pour mon personnage de Florian qui joue le rôle d’Hamlet :
https://www.landestheater.at/produktion/hamlet/ Je ne pense pas que des comédiens amateurs pourraient avoir un jeu aussi physique. Et, puisque j’ai évoqué la nudité dans l’épisode précédent, Hamlet a baissé son pantalon et son boxer noir pour nous montrer sa « flûte ». Il y a effectivement une scène avec une flûte (ou un flageolet) à l’acte III scène II, mais ce jeu de mot avec le pénis doit être une invention de la metteuse en scène…
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07-04-2023, 09:40 PM
J'ai googlé ton Philip... Brun (naturellement, il semble) et barbu, il est très cute, mais à moins que mon gaydar doive être reparamétré, également très hétéro 0.0 Tu me diras que c'est un encore plus beau défi ¬‿¬
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07-04-2023, 10:00 PM
(07-04-2023, 09:40 PM)lelivredejeremie a écrit : J'ai googlé ton Philip... Brun (naturellement, il semble) et barbu, il est très cute, mais à moins que mon gaydar doive être reparamétré, également très hétéro 0.0 Tu me diras que c'est un encore plus beau défi ¬‿¬ Je ne me suis pas posé la question de son orientation sexuelle, c’est plutôt son interprétation qui m’a impressionné. L’homosexualité n’était pas un thème mis en avant dans cette mise en scène, bien qu’on puisse penser que Shakespeare et Hamlet étaient bisexuels, comme je vais l’expliquer dans l’épisode suivant. Horatio, l’ami d’Hamlet, était joué par une femme, ce qui excluait à priori une relation homosexuelle entre les deux.
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NDA Dans cet épisode, je vais donner la liste de toutes les personnes participant à cette production théâtrale, elles ne seront évidemment pas toutes impliquées dans le récit. Ces noms sont imaginaires, toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé ne serait qu’une pure coïncidence.
Je vous souhaite de passer un très bon week-end pascal. 6 Le réveil fut pénible le lendemain matin, j’avais la tête lourde et l’impression d’exhaler l’alcool bu la veille par tous les pores de ma peau. Après une douche régénérante, je descendis vers 8 heures prendre le petit déjeuner. Anaïs et Florian avaient déjà presque terminé, ils avaient l’air frais et dispos, rien n’indiquait qu’ils auraient passé la nuit ensemble, aucun geste complice qui aurait pu le suggérer. Comme Olivier et Tiago ne venaient pas, nous décidâmes de parcourir à pied la voie verte qui relie Annemasse à Genève, construite sur la nouvelle ligne de chemin de fer. Nous arrivâmes au bâtiment moderne de la Comédie de Genève, aux Eaux-Vives, où nous retournâmes l’après-midi pour un spectacle en matinée, Mes frères, mis en scène par Arthur Nauzyciel, sur un texte de Pascal Rambert. Nous pûmes de nouveau observer les anatomies de quatre comédiens, la conversation de la veille au sujet de la nudité éventuelle de Florian n’avait donc rien eu d’incongru, mais je ne lui en parlai pas, comme convenu. Les répétions continuaient, semaine après semaine. J’avais été chargé de préparer le programme de salle avec les annonces des commerçants de la région qui soutenaient ainsi la troupe. Je devais pondre un texte original pour présenter la pièce. En faisant des recherches, je découvris que Shakespeare aurait pu être homosexuel, ou plutôt bisexuel. Hamlet pouvait aussi l’être car, dans la scène II de l’acte II, il disait : « L’homme n’a pas de charme pour moi, non, et la femme non plus, bien que votre sourire semble insinuer le contraire. » En apparence du moins, Florian semblait aussi indifférent aux hommes comme aux femmes, un rôle idéal pour lui. Je me dis qu’il pourrait être asexuel. J’établis aussi la distribution : Hamlet Florian Decker Laërte, comédien Camille Jeanneret Gertrude Lucie Vittoz Claudius André Vittoz Ophélie Anaïs Besson Polonius Sébastien Liard Horatio Arnaud Macherel Rosencrantz, comédienne Nadège Lachat Guildenstern, comédienne Cindy Liard Premier fossoyeur Olivier Gay Second fossoyeur Tiago Tavares Spectre, musique Dylan Gill Mise en scène Olivier Gay Assistante mise en scène Anaïs Besson Éclairages Tiago Tavares Costumes Laurence Macherel Scénographie Romano Sordi Chorégraphie du combat Cyril Le Roux Souffleuse Estelle Rochat Inès, qui aurait dû jouer le rôle d’Ophélie, attendait un heureux évènement comme on écrit dans les gazettes et avait dû renoncer. C’était donc Anaïs qui avait repris son rôle, encouragée par Olivier, elle incarnait le versant féminin des relations d’Hamlet, Horatio incarnant le versant masculin. Arnaud était cependant beaucoup plus âgé que Florian, il aurait été difficile d’imaginer une idylle entre les deux. Je renonçai à mettre ces réflexions oiseuses dans le programme de salle. Les rôles de Rosencrantz et Guildenstern étaient tenus par des femmes, l’inverse de l’époque de Shakespeare où les rôles féminins étaient joués par des hommes. Le metteur en scène Olivier avec son ami seraient les fossoyeurs, ils ne manquaient pas d’auto-ironie puisqu’ils feraient un duo comique de folles. Nous eûmes les premières leçons d’escrime avec Cyril. Nous avions décidé de combattre avec une chemise ouverte pour l’effet visuel. Je ne pouvais pas m’empêcher de regarder Florian lorsque nous nous changions avant, enlevant nos pulls et mettant des chemises, mais gardant nos pantalons et souliers pour être comme dans les futurs costumes. Torse nu, il me semblait fragile, mais en même temps il avait beaucoup d’autorité lorsqu’il jouait, malgré sa voix douce. Les débuts furent difficiles, nous devions coordonner nos mouvements, en donnant l’impression que le combat était intense, alors que les coups que nous portions avec les fleurets étaient totalement inoffensifs, beaucoup de bruit pour rien. Lors d’une passe, je me retrouvai soudain contre le corps de mon adversaire, comme si je l’avais pris dans mes bras ; ce contact de nos torses en sueur me troubla, puis nous en rîmes et terminâmes par la suite toujours l’entraînement par ce même contact, comme pour nous réconcilier. Dans la pièce, ce ne serait pas la même chose puisque nous allions mourir les deux, empoisonnés. Pour répéter ses tirades, Florian s’isolait avec Olivier dans une autre pièce, alors que nous restions avec Anaïs pour nos propres scènes. Je m’imaginais le jeune homme nu, ou en boxer, sous le regard concupiscent du metteur en scène, ce qui était certainement inexact. Je me posais de plus en plus de questions, ma relation avec Florian devenait ambigüe, ce n’était pas seulement une amitié virile, son corps m’attirait sexuellement, comme j’avais pu l’être autrefois par ma femme. Je me mis à repenser à ma jeunesse, je me souvins que j’aimais bien mater les autres étudiants sous la douche, mais que je n’aurais jamais envisagé être un « pédé », l’image que j’en avais était beaucoup trop négative, alimentée par les remarques homophobes. J’avais découvert qu’Olivier et Tiago vivaient leur orientation sexuelle très sereinement, sans la cacher. Je n’osais cependant pas franchir le pas, me rendre par exemple dans un sauna gay, pas pour avoir tout de suite des relations sexuelles avec un autre homme, simplement pour me mettre dans l’ambiance. J’aurais pu être déçu, les hommes qui les fréquentent ne sont pas tous jeunes et beaux comme Florian. Je mis ces envies en veilleuse et je me concentrai uniquement sur les répétitions, le temps passait et je craignais de ne pas être prêt, même si Olivier nous répétait que nous suivions le programme qu’il avait prévu. La période des fêtes de fin d’année me permit de me reposer, je retrouvai avec plaisir ma ville natale et les rencontres chaleureuses avec mes parents et ma famille. Au mois de janvier, ce fut Florian qui proposa à son tour d’aller voir une pièce, à Fribourg, il eut moins de succès puisque je fus le seul à accepter. Cela me rassura car Anaïs ne serait pas du voyage, j’étais jaloux de la proximité qu’elle pouvait avoir avec lui. Il me dit qu’il réserverait les billets et les chambres d’hôtel, je n’osai pas lui proposer de ne réserver qu’une seule chambre pour les deux.
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08-04-2023, 08:45 AM
(07-04-2023, 10:00 PM)Lange128 a écrit :(07-04-2023, 09:40 PM)lelivredejeremie a écrit : J'ai googlé ton Philip... Brun (naturellement, il semble) et barbu, il est très cute, mais à moins que mon gaydar doive être reparamétré, également très hétéro 0.0 Tu me diras que c'est un encore plus beau défi ¬‿¬ Moi non plus : Je ne me suis pas posé la question... Mais je me suis dit que j'irais bien visiter les coulisses en sa compagnie Coté cour et coté jardin ! Joyeuses Pâques à tous
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