13-11-2022, 12:00 AM
Victor garde tout
Victor et Antoine fréquentaient la même salle de gym depuis la rentrée dernière ; on était fin juin, et l'on avait bien copiné : ces deux beaux gars de vingt-cinq ans, de bonne famille et de boulots similaires s'entendaient bien, et une fois par semaine, on allait boire un coup après les exercices.
— Tu sais quoi ? demanda Victor après qu'on eut choqué les pintes de belge réglementaires, l'Anne-Solange insiste pour que je me fasse tatouer.
— Hein ? fit Antoine en souriant, elle l'est, elle ?
— Ben oui. Des p'tits trucs par-ci, par-là, sympas, d'ailleurs... mais elle fantasme sur les gros bras tatoués et musclés !
— Ho ! Et qu'est-ce que t'en penses ?
— Ben... ça m'emmerde plutôt. Paraît que c'est pas agréable à se faire faire... et pis je suis pas fanatique.
— Alors c'est réglé, non ?
— Ben... elle insiste... et comme j'y tiens... Elle m'a même fait des plans précis de ce qu'elle voudrait !
— Hein ? Eh ben j'voudrais voir ça ! fit Antoine, hilare.
— S'tu veux... reprit Victor, incertain, elle est de famille cette fin de semaine... J'pourrais te montrer.
— Ouais, super !
— Tu me laisses le temps de rentrer... Câlin, bisous... et elle se tire : j't'appelle aussitôt.
On termina sa pinte en papotant de choses et d'autres et au moment de partir, Antoine proposa qu'on allât pisser, ce que Victor refusa :
— T'as une vessie de concours, toi ! ironisa Antoine.
— Bof... J'te dirai.
On procéda donc comme prévu, et à huit heures, Victor, en boxer et débardeur moulants, ouvrait à un Antoine porteur d'un tonnelet de bière, belge évidemment.
— Ah ! Ah ! rigola Victor, j'ai prévu le même ! Ah ! Ah !
On se servit donc de vastes hanaps de Stella Artois, et après quelques rototos bien sentis, Antoine demanda :
— Bon ! Tu me montres les tags de ta Madame ?
Victor avait le dossier à portée de main, et étala un joli nombre de dessins faits au calque.
— Ouh ! C'est une artiste, la dame !
— Ouais, elle sait dessiner.
— Et ça va où, tout ça ?
— Ben...
— V'là ce qu'on peut faire : tu t'allonges sur le tapis, à poil, et tu te poses les dessins où ils devront être. Et même je te photographie, pour que tu puisses te faire une idée.
— C'est pas un peu exhib, tout ça ?
— On se voit à poil deux fois par semaine depuis des mois, alors... Et pis j'me déloque aussi, tiens ! Comme ça tu seras pas gêné... et tu pourras me photographier aussi avec les dessins, hop !
Sitôt dit, sitôt fait. Ces garçons étaient de même corpulence, grands, bien découplés et gentiment musclés. La différence résidait en leurs poilures : si Antoine ne disposait que quelques bosquets dispersés au-dessus d'une jolie touffe châtain, Victor était bien velu, lui ! Poitrine, nombril, ventre et bas-ventre, chacun de ces endroits disposait de sa superbe forêt. Sa touffe était large et s'étendait aussi sur ses aines et le haut de ses cuisses. Et ses jambes, comme ses fesses ne manquaient point de jolies et sombres soies !
Tout ça, Antoine le savait depuis le premier jour, évidemment. Mais il avait omis d'en parler à la brasserie... allez savoir pourquoi !
On fit comme indiqué, et la séance de photos, avec moult possibilités de placement des tatouages, dura un joli temps. Jusqu'à ce que Victor soufflât :
— Tu va finir par me foutre la gaule, à force de m'effleurer comme ça... — effectivement, une demi-dureté s'annonçait.
— On arrête, tu veux ?
— Non, non ! On est là pour bosser, gaule ou pas ! C'est juste que je me suis pas éclaté avec l'Anne-Solange, elle était pressée ! Mais va falloir que je dégaule, parce que je commence à avoir une belle envie de pisser !
— Ouais, moi aussi. Ah ! La bière belge ! Au fait ! Tu m'as pas dit pourquoi t'avais pas pissé, au troquet ?
— Ben... Tu te fous pas de moi, hein ?... En fait, avec l'Anne-Solange... on est dans un trip … arrosage.
— Ouaouh ! Super, ça ! Moi, j'ai jamais osé le demander... Est-ce que... si je te choque pas... tu me le ferais ?
— Antoine ? Tu veux que...
— Seulement si tu veux.
— Ben... si ça te fait plaisir... fit un Victor bien décontenancé.
On fut à la douche, où Antoine s'agenouilla pour recevoir le pâle liquide — des pintes et des pintes ! Mais là, il y eut un genre de coup de théâtre : ce fut que lorsque Victor eut fini de s'épancher, Antoine lui happa la bite, alors décalottée, et entreprit de la sucer, au grand sursaut du garçon.
— Ooooh ! Mais, Tonio !
Tonio n'étant pas en état de répondre, Victor dut bien subir ce qui lui fut vite l'opposé d'un supplice : comme on l'a vu, il restait sur sa faim après son dernier câlin... Et il triqua tout de suite comme un grand, sous les coups de langue de son pote, qui y allait de bon cœur !
— Oh p'tain ! Mais t'es fou, Tonio !
Antoine pompait avec une ardeur de désespéré... ce qu'il n'était nullement, notez. S'il l'avait imaginé, ce moment ! Et Victor qui commençait à gémir doucement !...
Mais Antoine finit par se calmer : il se releva et ouvrit les robinets de la douche. Sans regarder Victor, il l'aspergea de gel, comme lui-même, et le frictionna vigoureusement, avant de se laver lui-même. Il bandait aussi avec la plus extrême rigueur, et frotta même les deux queues tendues ensemble un petit temps.
Il arrêta l'eau et fit sortit Victor, qui chopa un drap de bain et les enveloppa tous deux... sans que jamais Antoine eût croisé son regard. On se frictionna en se frottant l'un contre l'autre, queue contre queue surtout. Enfin, Victor fit valser la serviette et se saisit vigoureusement d'Antoine.
— Tonio, Tonio ! Dis-moi !
— Je... Je... Oh ! Tu m'en veux ! hoqueta Antoine.
— M'enfin ! Jamais je pourrai t'en vouloir, tu dois le savoir ! Et surtout pour ça !... Viens !
Où Victor tira Antoine vers sa chambre, où il le jeta littéralement sur son lit, avant de venir s'étendre sur lui — ces jeunes seigneurs bandaient toujours bien, à ce moment.
— Maintenant, tu vas tout me dire, Tonio !
— Mais... Mais... bêla Antoine. Je...
— On se calme, susurra Victor... en appuyant son bassin contre celui d'Antoine — en réalité, il avait posé sa queue exactement sur celle de son pote., et il entama de lents frottements contre icelle. Ta pipe m'a filé une trique pas possible, et comme l'autre m'a laissé en rade... Caresse-moi, s'te plaît... et si tu veux.
Antoine posa les mains sur le dos de son pote... qui bien vite les déplaça sur ses fesses velues. Ceci parut rendre un semblant de vie au fin Antoine, qui malaxa vivement des deux jolis et musclés morceaux. Victor reprit :
— C'est ma bite qui t'a... incité, ou t'es tellement en manque que...?
— Je suis en manque de toi, c'est tout, souffla Antoine.
— Ah !... Alors j'avais rien vu venir du tout... Et je sais pas quoi te dire.
— Tu me dis de me barrer, et c'est fini.
— Non ! Je veux pas te jeter comme ça... ni d'aucune autre manière ! Parce que... c'est pas fini, entre nous. Et d'abord, on n'a pas fini ce que nous avons commencé, tu crois pas ?
— Nous ?
— Ouais... On a la trique tous les deux, non ? Alors...
Alors Victor se redressa et vint se mettre à quatre pattes sur Antoine, pour lui prendre la bite en bouche, posant la sienne sur le museau de son pote.
Ô le sublime instant, pour un Antoine qui pensait avoir fait la connerie de sa vie ! Jamais il n'eût imaginé, en ses fantasmes les plus échevelés, connaître telle situation !
On se pompa donc d'importance. Après un joli moment, Victor se retira promptement :
— Oh ! Arrête, j'vais jouir, là !
— Tu veux me prendre ?
— Oh ! Oh !... Je sais pas, ça... Oui !
Une bonne dose de salive, et en route ! Ce fut allongé sur le dos qu'Antoine voulut recevoir le beau vit de Victor. On se regardait dans les yeux, avec un sérieux tout pontifical. Quand Victor fut entier en Antoine, celui-ci souffla :
— Oh, c'est bon ! Maintenant, tu vas à ton rythme, et le plus longtemps possible, s'te plaît.
On se sourit délicatement, et Victor se mit à l'ouvrage. Lentement, d'abord, puis il accéléra, puis il varia les tempi, puis il suivit les indications de son bel enculé. Et cette séance dura plus de trois quarts d'heure : il était en nage, le rude Victor, quand il déborda, en barrissant, en l'intimité d'Antoine. Vautré sur lui, in fine, il lui offrit alors un patin bien bavouilleux...
Avant de le branler énergiquement... pour tout prendre enfin sur son joli minois. On soupira profondément... avant d'éclater de rire.
— Merci, dit enfin Antoine. Dire que j'ai rêvé ce moment dès la seconde où je t'ai vu !
— Oh ! Et dire que moi, j'avais rien compris ! Si, une fois ou deux, je me suis demandé, mais... tu me parlais régulièrement de tes coups, et...
— Mais je t'ai jamais parlé de nana.
On alla se doucher, où l'instant fut tendre, voire complice.
— Faut qu'on cause tatouages, maintenant, dit Victor en se posant sur le canapé.
— D'abord, une remarque : poilu comme t'es, faudra que tu te rases tout le temps, pour que ta dulcinée les voie !
— Ah oui... Déjà qu'elle voulait que je me rase...
— C'était donc un stratagème. Mais moi je pense...
— Vas-y !
— Que ce qui fait ta beauté, entre autres, c'est tes poils, justement, et pas d'ignobles gribouillages !
— Comme tu y vas ! fit Victor en un large sourire. Sûr ?
— T'es magnifique comme ça, Victor. Alors garde tout !
Victor resta coi, regardant un Antoine calme et souriant. Dieux ! Que celui-ci l'avait espéré, le moment de parler ainsi à son aimé ! Le moment où tout est enfin simple et normal !
— Tiens ! On a fait des photos avec dessins : et si on en faisait avec poils ?
Victor accepta aussitôt, et s'ensuivit une belle séance de poses sous tous les angles... après quoi Victor eut l'agréable surprise de constater que toutes ces prises le mettaient fichtrement en valeur, reflétant évidemment la vision du photographe.
Il convint qu'effectivement, il pouvait se débrouiller dans la vie sans barbouillages intempestifs... et dut avouer à Antoine qu'il n'avait jamais été aussi bien photographié.
— Montre ça à Anne-Solange... ça lui donnera un motif de rompre !
— Ah ! Ah ! Tu crois vraiment que...
— Je sais rien, Victor, sauf que... j'ai besoin de toi, c'est tout. Mais je veux pas du tout que ça te gêne, et si c'est le cas, je disparais.
— Non !
Il y eut un silence. On était l'un contre l'autre, allongé sur le lit de Victor, se tourna vers Antoine et lui posa le bras sur la poitrine. Après un temps, il murmura :
— Je suis tranquille jusqu'à lundi matin. Tu restes avec moi ? On pourra causer, si tu veux. Moi, j'aimerais bien.
— Victor ! soupira Antoine, les yeux fermés, ce serait une bêtise mais... bien sûr, que je reste !
— Viens, murmura Victor en attirant Antoine sur lui.
On ne parla guère, aux moments suivants... mais on soupira d'importance ! Victor caressa doucement le dos d'Antoine... sans oublier ses jolies fesses. Enfin, il murmura :
— Des bulles ! Y m'faut des bulles !
— Pour fêter quoi ?
— J'ai appris des choses, grâce à toi. Mais je sais pas tout.
— Et c'est pour ça que tu me séquestres ?
— T'es libre, mais... oui, j'te séquestre !
On se leva enfin. Antoine ne savait plus trop où il était, mais le calme de Victor le rassurait. On fit donc sauter un bouchon de crémant, et l'on trinqua... presque tendrement.
Étrange moment qu'iceluy ! D'évidence, on n'osait parler. Mais on n'était sur le sofa, l'un contre l'autre. Enfin, Victor se lança, doucement :
— Première fois qu'on aime mes poils, tu sais ? Quand j'étais ado, j'en avais déjà beaucoup, et on se foutait souvent de moi. Et toi... tu m'as fait des photos de moi que j'aurais jamais imaginées. Comme si j'étais un autre !
— Pas difficile de faire de belles photos d'un beau mec !
— T'es gentil. Antoine ? Et je t'en faisais, moi, des photos ? Si c'est facile de faire des photos d'un beau mec...
Les choses continuèrent sur ce ton. On fit donc des photos... se promettant d'en faire aussi en érection, ce qui n'était certes pas de saison à ce moment.
Antoine se croyait dans un rêve. Passer une soirée, nu, avec son aimé ! Qui, comme si c'était normal, lui proposa enfin de dormir près de lui... non sans avoir changé les draps ! Et qui déclara, dès la lumière éteinte.
— J'ai parfois pensé essayer quelque chose avec des mecs, sans trouver l'occasion... ou le culot. Mais jamais j'aurais pensé à toi, tu sais ? On se ressemble tant que je te voyais comme un bon baiseur de meufs, comme j'étais avant de rencontrer Anne-Solange
— Déçu ?
— Je sais pas. Pas encore. J'ai tant à apprendre de toi !
Victor posa la main sur la queue de son pote et... les choses allèrent doucement, mais sûrement. Derechef, après de longues caresses et les papouilles y afférentes, Victor encula Antoine. Tendrement, ô combien !
Et la chose se renouvela jusqu'au dimanche soir. Non ! Là, Victor demanda à Antoine de l'initier. Moment d'intense émotion, à l'issue duquel Victor murmura :
— Je voudrais recommencer. Avec toi... si tu veux.
La suite fut un peu… confuse. Victor commença par refuser tout rasage, et tout tatouage. Et peu à peu, les choses se défirent... selon les conseils d'un Antoine plus machiavélique qu'il ne l'eût cru ! Ce fut Anne-Solange qui céda... sans rien savoir du reste.
Et le reste fut chaud, sans gribouillages, et plein de poils...
1. XI. 2022
Victor et Antoine fréquentaient la même salle de gym depuis la rentrée dernière ; on était fin juin, et l'on avait bien copiné : ces deux beaux gars de vingt-cinq ans, de bonne famille et de boulots similaires s'entendaient bien, et une fois par semaine, on allait boire un coup après les exercices.
— Tu sais quoi ? demanda Victor après qu'on eut choqué les pintes de belge réglementaires, l'Anne-Solange insiste pour que je me fasse tatouer.
— Hein ? fit Antoine en souriant, elle l'est, elle ?
— Ben oui. Des p'tits trucs par-ci, par-là, sympas, d'ailleurs... mais elle fantasme sur les gros bras tatoués et musclés !
— Ho ! Et qu'est-ce que t'en penses ?
— Ben... ça m'emmerde plutôt. Paraît que c'est pas agréable à se faire faire... et pis je suis pas fanatique.
— Alors c'est réglé, non ?
— Ben... elle insiste... et comme j'y tiens... Elle m'a même fait des plans précis de ce qu'elle voudrait !
— Hein ? Eh ben j'voudrais voir ça ! fit Antoine, hilare.
— S'tu veux... reprit Victor, incertain, elle est de famille cette fin de semaine... J'pourrais te montrer.
— Ouais, super !
— Tu me laisses le temps de rentrer... Câlin, bisous... et elle se tire : j't'appelle aussitôt.
On termina sa pinte en papotant de choses et d'autres et au moment de partir, Antoine proposa qu'on allât pisser, ce que Victor refusa :
— T'as une vessie de concours, toi ! ironisa Antoine.
— Bof... J'te dirai.
On procéda donc comme prévu, et à huit heures, Victor, en boxer et débardeur moulants, ouvrait à un Antoine porteur d'un tonnelet de bière, belge évidemment.
— Ah ! Ah ! rigola Victor, j'ai prévu le même ! Ah ! Ah !
On se servit donc de vastes hanaps de Stella Artois, et après quelques rototos bien sentis, Antoine demanda :
— Bon ! Tu me montres les tags de ta Madame ?
Victor avait le dossier à portée de main, et étala un joli nombre de dessins faits au calque.
— Ouh ! C'est une artiste, la dame !
— Ouais, elle sait dessiner.
— Et ça va où, tout ça ?
— Ben...
— V'là ce qu'on peut faire : tu t'allonges sur le tapis, à poil, et tu te poses les dessins où ils devront être. Et même je te photographie, pour que tu puisses te faire une idée.
— C'est pas un peu exhib, tout ça ?
— On se voit à poil deux fois par semaine depuis des mois, alors... Et pis j'me déloque aussi, tiens ! Comme ça tu seras pas gêné... et tu pourras me photographier aussi avec les dessins, hop !
Sitôt dit, sitôt fait. Ces garçons étaient de même corpulence, grands, bien découplés et gentiment musclés. La différence résidait en leurs poilures : si Antoine ne disposait que quelques bosquets dispersés au-dessus d'une jolie touffe châtain, Victor était bien velu, lui ! Poitrine, nombril, ventre et bas-ventre, chacun de ces endroits disposait de sa superbe forêt. Sa touffe était large et s'étendait aussi sur ses aines et le haut de ses cuisses. Et ses jambes, comme ses fesses ne manquaient point de jolies et sombres soies !
Tout ça, Antoine le savait depuis le premier jour, évidemment. Mais il avait omis d'en parler à la brasserie... allez savoir pourquoi !
On fit comme indiqué, et la séance de photos, avec moult possibilités de placement des tatouages, dura un joli temps. Jusqu'à ce que Victor soufflât :
— Tu va finir par me foutre la gaule, à force de m'effleurer comme ça... — effectivement, une demi-dureté s'annonçait.
— On arrête, tu veux ?
— Non, non ! On est là pour bosser, gaule ou pas ! C'est juste que je me suis pas éclaté avec l'Anne-Solange, elle était pressée ! Mais va falloir que je dégaule, parce que je commence à avoir une belle envie de pisser !
— Ouais, moi aussi. Ah ! La bière belge ! Au fait ! Tu m'as pas dit pourquoi t'avais pas pissé, au troquet ?
— Ben... Tu te fous pas de moi, hein ?... En fait, avec l'Anne-Solange... on est dans un trip … arrosage.
— Ouaouh ! Super, ça ! Moi, j'ai jamais osé le demander... Est-ce que... si je te choque pas... tu me le ferais ?
— Antoine ? Tu veux que...
— Seulement si tu veux.
— Ben... si ça te fait plaisir... fit un Victor bien décontenancé.
On fut à la douche, où Antoine s'agenouilla pour recevoir le pâle liquide — des pintes et des pintes ! Mais là, il y eut un genre de coup de théâtre : ce fut que lorsque Victor eut fini de s'épancher, Antoine lui happa la bite, alors décalottée, et entreprit de la sucer, au grand sursaut du garçon.
— Ooooh ! Mais, Tonio !
Tonio n'étant pas en état de répondre, Victor dut bien subir ce qui lui fut vite l'opposé d'un supplice : comme on l'a vu, il restait sur sa faim après son dernier câlin... Et il triqua tout de suite comme un grand, sous les coups de langue de son pote, qui y allait de bon cœur !
— Oh p'tain ! Mais t'es fou, Tonio !
Antoine pompait avec une ardeur de désespéré... ce qu'il n'était nullement, notez. S'il l'avait imaginé, ce moment ! Et Victor qui commençait à gémir doucement !...
Mais Antoine finit par se calmer : il se releva et ouvrit les robinets de la douche. Sans regarder Victor, il l'aspergea de gel, comme lui-même, et le frictionna vigoureusement, avant de se laver lui-même. Il bandait aussi avec la plus extrême rigueur, et frotta même les deux queues tendues ensemble un petit temps.
Il arrêta l'eau et fit sortit Victor, qui chopa un drap de bain et les enveloppa tous deux... sans que jamais Antoine eût croisé son regard. On se frictionna en se frottant l'un contre l'autre, queue contre queue surtout. Enfin, Victor fit valser la serviette et se saisit vigoureusement d'Antoine.
— Tonio, Tonio ! Dis-moi !
— Je... Je... Oh ! Tu m'en veux ! hoqueta Antoine.
— M'enfin ! Jamais je pourrai t'en vouloir, tu dois le savoir ! Et surtout pour ça !... Viens !
Où Victor tira Antoine vers sa chambre, où il le jeta littéralement sur son lit, avant de venir s'étendre sur lui — ces jeunes seigneurs bandaient toujours bien, à ce moment.
— Maintenant, tu vas tout me dire, Tonio !
— Mais... Mais... bêla Antoine. Je...
— On se calme, susurra Victor... en appuyant son bassin contre celui d'Antoine — en réalité, il avait posé sa queue exactement sur celle de son pote., et il entama de lents frottements contre icelle. Ta pipe m'a filé une trique pas possible, et comme l'autre m'a laissé en rade... Caresse-moi, s'te plaît... et si tu veux.
Antoine posa les mains sur le dos de son pote... qui bien vite les déplaça sur ses fesses velues. Ceci parut rendre un semblant de vie au fin Antoine, qui malaxa vivement des deux jolis et musclés morceaux. Victor reprit :
— C'est ma bite qui t'a... incité, ou t'es tellement en manque que...?
— Je suis en manque de toi, c'est tout, souffla Antoine.
— Ah !... Alors j'avais rien vu venir du tout... Et je sais pas quoi te dire.
— Tu me dis de me barrer, et c'est fini.
— Non ! Je veux pas te jeter comme ça... ni d'aucune autre manière ! Parce que... c'est pas fini, entre nous. Et d'abord, on n'a pas fini ce que nous avons commencé, tu crois pas ?
— Nous ?
— Ouais... On a la trique tous les deux, non ? Alors...
Alors Victor se redressa et vint se mettre à quatre pattes sur Antoine, pour lui prendre la bite en bouche, posant la sienne sur le museau de son pote.
Ô le sublime instant, pour un Antoine qui pensait avoir fait la connerie de sa vie ! Jamais il n'eût imaginé, en ses fantasmes les plus échevelés, connaître telle situation !
On se pompa donc d'importance. Après un joli moment, Victor se retira promptement :
— Oh ! Arrête, j'vais jouir, là !
— Tu veux me prendre ?
— Oh ! Oh !... Je sais pas, ça... Oui !
Une bonne dose de salive, et en route ! Ce fut allongé sur le dos qu'Antoine voulut recevoir le beau vit de Victor. On se regardait dans les yeux, avec un sérieux tout pontifical. Quand Victor fut entier en Antoine, celui-ci souffla :
— Oh, c'est bon ! Maintenant, tu vas à ton rythme, et le plus longtemps possible, s'te plaît.
On se sourit délicatement, et Victor se mit à l'ouvrage. Lentement, d'abord, puis il accéléra, puis il varia les tempi, puis il suivit les indications de son bel enculé. Et cette séance dura plus de trois quarts d'heure : il était en nage, le rude Victor, quand il déborda, en barrissant, en l'intimité d'Antoine. Vautré sur lui, in fine, il lui offrit alors un patin bien bavouilleux...
Avant de le branler énergiquement... pour tout prendre enfin sur son joli minois. On soupira profondément... avant d'éclater de rire.
— Merci, dit enfin Antoine. Dire que j'ai rêvé ce moment dès la seconde où je t'ai vu !
— Oh ! Et dire que moi, j'avais rien compris ! Si, une fois ou deux, je me suis demandé, mais... tu me parlais régulièrement de tes coups, et...
— Mais je t'ai jamais parlé de nana.
On alla se doucher, où l'instant fut tendre, voire complice.
— Faut qu'on cause tatouages, maintenant, dit Victor en se posant sur le canapé.
— D'abord, une remarque : poilu comme t'es, faudra que tu te rases tout le temps, pour que ta dulcinée les voie !
— Ah oui... Déjà qu'elle voulait que je me rase...
— C'était donc un stratagème. Mais moi je pense...
— Vas-y !
— Que ce qui fait ta beauté, entre autres, c'est tes poils, justement, et pas d'ignobles gribouillages !
— Comme tu y vas ! fit Victor en un large sourire. Sûr ?
— T'es magnifique comme ça, Victor. Alors garde tout !
Victor resta coi, regardant un Antoine calme et souriant. Dieux ! Que celui-ci l'avait espéré, le moment de parler ainsi à son aimé ! Le moment où tout est enfin simple et normal !
— Tiens ! On a fait des photos avec dessins : et si on en faisait avec poils ?
Victor accepta aussitôt, et s'ensuivit une belle séance de poses sous tous les angles... après quoi Victor eut l'agréable surprise de constater que toutes ces prises le mettaient fichtrement en valeur, reflétant évidemment la vision du photographe.
Il convint qu'effectivement, il pouvait se débrouiller dans la vie sans barbouillages intempestifs... et dut avouer à Antoine qu'il n'avait jamais été aussi bien photographié.
— Montre ça à Anne-Solange... ça lui donnera un motif de rompre !
— Ah ! Ah ! Tu crois vraiment que...
— Je sais rien, Victor, sauf que... j'ai besoin de toi, c'est tout. Mais je veux pas du tout que ça te gêne, et si c'est le cas, je disparais.
— Non !
Il y eut un silence. On était l'un contre l'autre, allongé sur le lit de Victor, se tourna vers Antoine et lui posa le bras sur la poitrine. Après un temps, il murmura :
— Je suis tranquille jusqu'à lundi matin. Tu restes avec moi ? On pourra causer, si tu veux. Moi, j'aimerais bien.
— Victor ! soupira Antoine, les yeux fermés, ce serait une bêtise mais... bien sûr, que je reste !
— Viens, murmura Victor en attirant Antoine sur lui.
On ne parla guère, aux moments suivants... mais on soupira d'importance ! Victor caressa doucement le dos d'Antoine... sans oublier ses jolies fesses. Enfin, il murmura :
— Des bulles ! Y m'faut des bulles !
— Pour fêter quoi ?
— J'ai appris des choses, grâce à toi. Mais je sais pas tout.
— Et c'est pour ça que tu me séquestres ?
— T'es libre, mais... oui, j'te séquestre !
On se leva enfin. Antoine ne savait plus trop où il était, mais le calme de Victor le rassurait. On fit donc sauter un bouchon de crémant, et l'on trinqua... presque tendrement.
Étrange moment qu'iceluy ! D'évidence, on n'osait parler. Mais on n'était sur le sofa, l'un contre l'autre. Enfin, Victor se lança, doucement :
— Première fois qu'on aime mes poils, tu sais ? Quand j'étais ado, j'en avais déjà beaucoup, et on se foutait souvent de moi. Et toi... tu m'as fait des photos de moi que j'aurais jamais imaginées. Comme si j'étais un autre !
— Pas difficile de faire de belles photos d'un beau mec !
— T'es gentil. Antoine ? Et je t'en faisais, moi, des photos ? Si c'est facile de faire des photos d'un beau mec...
Les choses continuèrent sur ce ton. On fit donc des photos... se promettant d'en faire aussi en érection, ce qui n'était certes pas de saison à ce moment.
Antoine se croyait dans un rêve. Passer une soirée, nu, avec son aimé ! Qui, comme si c'était normal, lui proposa enfin de dormir près de lui... non sans avoir changé les draps ! Et qui déclara, dès la lumière éteinte.
— J'ai parfois pensé essayer quelque chose avec des mecs, sans trouver l'occasion... ou le culot. Mais jamais j'aurais pensé à toi, tu sais ? On se ressemble tant que je te voyais comme un bon baiseur de meufs, comme j'étais avant de rencontrer Anne-Solange
— Déçu ?
— Je sais pas. Pas encore. J'ai tant à apprendre de toi !
Victor posa la main sur la queue de son pote et... les choses allèrent doucement, mais sûrement. Derechef, après de longues caresses et les papouilles y afférentes, Victor encula Antoine. Tendrement, ô combien !
Et la chose se renouvela jusqu'au dimanche soir. Non ! Là, Victor demanda à Antoine de l'initier. Moment d'intense émotion, à l'issue duquel Victor murmura :
— Je voudrais recommencer. Avec toi... si tu veux.
La suite fut un peu… confuse. Victor commença par refuser tout rasage, et tout tatouage. Et peu à peu, les choses se défirent... selon les conseils d'un Antoine plus machiavélique qu'il ne l'eût cru ! Ce fut Anne-Solange qui céda... sans rien savoir du reste.
Et le reste fut chaud, sans gribouillages, et plein de poils...
1. XI. 2022
Amitiés de Louklouk !