14-03-2022, 10:23 PM
42 - Recrutement
Le Serviteur de la Lumière nous attend dans la maison commune à notre retour.
- Mes félicitations pour ce que vous avez fait en Aliantiel. Vous avez été au-delà de mes espérances.
- Ça nous a coûté cher. Vous êtes au courant pour l'état de Thibault ?
- Oui. Il est entre de bonnes mains. S'il y a quelqu'un qui soit capable de le sauver, c'est bien lui.
- Vous le connaissez ?
- De très longue date. Tout comme moi, il vient d'au-delà des six mondes.
- Qui est-il vraiment ?
- Ce n'est pas à moi d'en parler. Et il y a beaucoup à faire.
- Quelle est la situation dans les six mondes ?
- Aliantiel est en train de se remettre, les forces humaines traquent les restes des ténèbres partout sur la planète, et dans les mers, les nations tritons reprennent le pas sur les kappas. En Outremonde, la situation est stable, bien qu'on commence à revoir des hurleurs dans des lieux isolés. En Æstys, le culte des ténèbres a renversé l'empereur et étendu sa domination sur une partie du monde, mais la brusque chute du pouvoir des ténèbres a marqué un tournant dans sa guerre de domination. Ils sont en train de reculer, et avec un peu d'aide de ma part, la situation devrait rebasculer entièrement en l'espace de quelques mois. Les autres sont pour le moment peu affectés, et Aldania reste sous la domination des ténèbres, mais sur Terre...
- Quoi ?
- L'explosion de la bombe à antimatière. Je... je n'ai pas su prévenir ce cataclysme, j'ai été totalement pris par surprise, et maintenant les répercussions se font de plus en plus graves, et j'ai le sentiment de perdre le contrôle. Un Grand Dragon est arrivé sur Terre après l'explosion. Je ne peux rien faire contre lui, quoi qu'il puisse décider de faire. Je l'observe de loin. Il cherche quelque chose, mais j'ignore quoi.
- Oh misère, il ne manquait plus que ça ! Pfff... bon, chaque chose en son temps. Les ténèbres vont revenir, non ?
- Oui, cela prendra un moment, mais elles s'infiltreront de nouveau, c'est certain. Aldania restera une base importante pour la domination des autres mondes tant qu'elle sera sous leur contrôle.
- C'est sans fin, n'est-ce pas ?
- Nous ne pouvons que faire de notre mieux.
- Bon, comment est-ce qu'on peut atteindre cette forteresse de diamant ?
- Suivez le chemin le plus difficile. Systématiquement.
- J'y crois pas... punaise, mais vous vous êtes rendu compte du fait que vous pouviez en avoir besoin en urgence, de ces armes ?
- Je sais... Le Serviteur responsable de la citadelle est mort, et je ne peux plus rien faire.
- Et vous ne pouvez pas tout simplement nous les apporter, ces armes ?
- Je ne peux savoir lesquelles vous iront, et j'ai à faire dans les autres mondes. Je suis vraiment désolé, mais je ne peux vous aider plus. Bon courage.
- Ouais...
Une fois le Serviteur disparu, je secoue la tête.
- Il nous cache quelque chose.
- Ouais, c'est une habitude chez lui. Mais il n'y a rien que nous puissions faire pour le moment.
- Je pense que nous pourrions recruter un guide (un vrai) qui connaisse ce monde. Surtout si on doit passer par les endroits les plus tordus qu'on doit trouver.
- Hum, tu n'as pas tort, mais qui voudrait s'embarquer dans une telle aventure ?
Nous nous regardons, réfléchissant un moment. C'est vrai que la perspective d'une telle mission suicidaire n'attirerait personne, à part...
- Oh non...
- Il n'y a que lui, à priori, nous confirme Marc qui s'était éloigné pour parler au tenancier. Personne d'autre ne nous suivra.
- C'est à vous de décider, dis-je.
Je dois bien avouer que ça ne me plait pas du tout, après la leçon que j'ai donné au jeune homme. Mais je me sens encore plus mal à l'idée de l'embarquer dans cette histoire ! Je commence à me rendre compte de ce que décrivait Thibault, quand il racontait les décisions de Ludvik : c'est la guerre, et les enjeux sont des milliards de vies. Mais ce n'est pas facile pour autant, oh que non. Je me sens vraiment mal.
Que faire, à part se promettre de veiller sur lui ? Et je me rends compte que c'est ce que font mes compagnons à mon égard, en me prodiguant leurs conseils, leur entraînement, et qu'à mon tour je vais me sentir responsable d'un petit nouveau.
- Je comprends, maintenant, dis-je. Ça ne me plait pas pour autant, mais je comprends.
Nous retrouvons le jeune homme chez le forgeron, en train de se faire refaire une épée. Il observe le travail de l'artisan, fasciné, et ne remarque pas notre entrée. Lorsque la lame est terminée, Cédric s'avance vers lui.
- Vous permettez ? Dit-il en prenant l'arme. Hum, une lame de qualité, et j'en ai vu. Il fait tinter le métal. Notre futur guide le regarde avec anxiété, se demandant si on va lui casser celle-là aussi.
Cédric ferme les yeux, méditant sur la lame, et prononce des paroles rudes, rauques, qui surprennent, sortant d'une gorge si jeune. La lame se couvre de runes rouges, palpitantes, puis reprend son aspect habituel. Mais je peux voir une petite étincelle courir sur le fil de l'épée.
- Celle-ci ne se cassera pas aisément, et son fil restera toujours aiguisé. Si tu veux toujours nous accompagner, prends-la et montre-t-en digne.
Le jeune homme n'en revient pas. Il nous regarde l'un après l'autre, stupéfait.
- Mais... tout à l'heure...
- Disons que c'était un test. Allez, revêts une tunique robuste et équipe-toi, nous avons un dur voyage à faire.
- D'accord ! J'arrive !
- Ne te presse pas ! Je veux que tu penses soigneusement à ce que tu dois emporter, et à la route à faire.
- Compris.
Nous le regardons partir en soupirant. Il ne nous a même pas demandé quelle était notre quête, quelles difficultés nous allions affronter, ou quoi que ce soit d'autre. Tout ce qu'il voit, c'est partir à l'aventure. Je regarde Falan et Ismar. Il font la moue. Ils viennent tout juste de se revoir, quelques jours en arrière, juste avant leur départ.
Lorsqu'il finit par revenir, équipé de pied en cap, je lui ôte son sac à dos de ses épaules et le soupèse, avant de l'ouvrir. Je m'étonne de ces réflexes de baroudeur, mais j'ai l'impression que tous les films, romans et parties de jeu de rôle que j'ai pu voir, dévorer et jouer se sont incrustées en moi.
Je le débarrasse de plusieurs objets encombrants et à l'utilité relative, soupèse de nouveau le sac, et hoche la tête, satisfait.
- Il te faut une gourde, aussi, dis-je. À moins que tu ne veuilles traverser toutes les terres du Chaos sans une seule goutte d'eau ?
Il rougit et part en chercher une. Ludvik s'approche de moi et me glisse :
- Outremonde t'est rentré dans la peau, à ce que je vois. Ça m'a fait la même chose.
- Ah ? Je me demandais ce qui m'arrivais. C'est comme... comme si j'avais toujours vécu ça alors que je n'avais fait qu'en rêver.
- C'est l'esprit d'Outremonde. Je t'en parlerai un jour.
- Quelque chose dont je doive m'inquiéter ?
- Pas vraiment. Tu auras seulement une vie très intéressante.
Je me souviens d'une chose qui m'avait beaucoup amusé.
Il existe une ancienne malédiction chinoise qui dit : « Puissiez-vous avoir une vie intéressante. »
Maintenant, je ne trouve plus ça drôle du tout.
Le Serviteur de la Lumière nous attend dans la maison commune à notre retour.
- Mes félicitations pour ce que vous avez fait en Aliantiel. Vous avez été au-delà de mes espérances.
- Ça nous a coûté cher. Vous êtes au courant pour l'état de Thibault ?
- Oui. Il est entre de bonnes mains. S'il y a quelqu'un qui soit capable de le sauver, c'est bien lui.
- Vous le connaissez ?
- De très longue date. Tout comme moi, il vient d'au-delà des six mondes.
- Qui est-il vraiment ?
- Ce n'est pas à moi d'en parler. Et il y a beaucoup à faire.
- Quelle est la situation dans les six mondes ?
- Aliantiel est en train de se remettre, les forces humaines traquent les restes des ténèbres partout sur la planète, et dans les mers, les nations tritons reprennent le pas sur les kappas. En Outremonde, la situation est stable, bien qu'on commence à revoir des hurleurs dans des lieux isolés. En Æstys, le culte des ténèbres a renversé l'empereur et étendu sa domination sur une partie du monde, mais la brusque chute du pouvoir des ténèbres a marqué un tournant dans sa guerre de domination. Ils sont en train de reculer, et avec un peu d'aide de ma part, la situation devrait rebasculer entièrement en l'espace de quelques mois. Les autres sont pour le moment peu affectés, et Aldania reste sous la domination des ténèbres, mais sur Terre...
- Quoi ?
- L'explosion de la bombe à antimatière. Je... je n'ai pas su prévenir ce cataclysme, j'ai été totalement pris par surprise, et maintenant les répercussions se font de plus en plus graves, et j'ai le sentiment de perdre le contrôle. Un Grand Dragon est arrivé sur Terre après l'explosion. Je ne peux rien faire contre lui, quoi qu'il puisse décider de faire. Je l'observe de loin. Il cherche quelque chose, mais j'ignore quoi.
- Oh misère, il ne manquait plus que ça ! Pfff... bon, chaque chose en son temps. Les ténèbres vont revenir, non ?
- Oui, cela prendra un moment, mais elles s'infiltreront de nouveau, c'est certain. Aldania restera une base importante pour la domination des autres mondes tant qu'elle sera sous leur contrôle.
- C'est sans fin, n'est-ce pas ?
- Nous ne pouvons que faire de notre mieux.
- Bon, comment est-ce qu'on peut atteindre cette forteresse de diamant ?
- Suivez le chemin le plus difficile. Systématiquement.
- J'y crois pas... punaise, mais vous vous êtes rendu compte du fait que vous pouviez en avoir besoin en urgence, de ces armes ?
- Je sais... Le Serviteur responsable de la citadelle est mort, et je ne peux plus rien faire.
- Et vous ne pouvez pas tout simplement nous les apporter, ces armes ?
- Je ne peux savoir lesquelles vous iront, et j'ai à faire dans les autres mondes. Je suis vraiment désolé, mais je ne peux vous aider plus. Bon courage.
- Ouais...
Une fois le Serviteur disparu, je secoue la tête.
- Il nous cache quelque chose.
- Ouais, c'est une habitude chez lui. Mais il n'y a rien que nous puissions faire pour le moment.
- Je pense que nous pourrions recruter un guide (un vrai) qui connaisse ce monde. Surtout si on doit passer par les endroits les plus tordus qu'on doit trouver.
- Hum, tu n'as pas tort, mais qui voudrait s'embarquer dans une telle aventure ?
Nous nous regardons, réfléchissant un moment. C'est vrai que la perspective d'une telle mission suicidaire n'attirerait personne, à part...
- Oh non...
- Il n'y a que lui, à priori, nous confirme Marc qui s'était éloigné pour parler au tenancier. Personne d'autre ne nous suivra.
- C'est à vous de décider, dis-je.
Je dois bien avouer que ça ne me plait pas du tout, après la leçon que j'ai donné au jeune homme. Mais je me sens encore plus mal à l'idée de l'embarquer dans cette histoire ! Je commence à me rendre compte de ce que décrivait Thibault, quand il racontait les décisions de Ludvik : c'est la guerre, et les enjeux sont des milliards de vies. Mais ce n'est pas facile pour autant, oh que non. Je me sens vraiment mal.
Que faire, à part se promettre de veiller sur lui ? Et je me rends compte que c'est ce que font mes compagnons à mon égard, en me prodiguant leurs conseils, leur entraînement, et qu'à mon tour je vais me sentir responsable d'un petit nouveau.
- Je comprends, maintenant, dis-je. Ça ne me plait pas pour autant, mais je comprends.
Nous retrouvons le jeune homme chez le forgeron, en train de se faire refaire une épée. Il observe le travail de l'artisan, fasciné, et ne remarque pas notre entrée. Lorsque la lame est terminée, Cédric s'avance vers lui.
- Vous permettez ? Dit-il en prenant l'arme. Hum, une lame de qualité, et j'en ai vu. Il fait tinter le métal. Notre futur guide le regarde avec anxiété, se demandant si on va lui casser celle-là aussi.
Cédric ferme les yeux, méditant sur la lame, et prononce des paroles rudes, rauques, qui surprennent, sortant d'une gorge si jeune. La lame se couvre de runes rouges, palpitantes, puis reprend son aspect habituel. Mais je peux voir une petite étincelle courir sur le fil de l'épée.
- Celle-ci ne se cassera pas aisément, et son fil restera toujours aiguisé. Si tu veux toujours nous accompagner, prends-la et montre-t-en digne.
Le jeune homme n'en revient pas. Il nous regarde l'un après l'autre, stupéfait.
- Mais... tout à l'heure...
- Disons que c'était un test. Allez, revêts une tunique robuste et équipe-toi, nous avons un dur voyage à faire.
- D'accord ! J'arrive !
- Ne te presse pas ! Je veux que tu penses soigneusement à ce que tu dois emporter, et à la route à faire.
- Compris.
Nous le regardons partir en soupirant. Il ne nous a même pas demandé quelle était notre quête, quelles difficultés nous allions affronter, ou quoi que ce soit d'autre. Tout ce qu'il voit, c'est partir à l'aventure. Je regarde Falan et Ismar. Il font la moue. Ils viennent tout juste de se revoir, quelques jours en arrière, juste avant leur départ.
Lorsqu'il finit par revenir, équipé de pied en cap, je lui ôte son sac à dos de ses épaules et le soupèse, avant de l'ouvrir. Je m'étonne de ces réflexes de baroudeur, mais j'ai l'impression que tous les films, romans et parties de jeu de rôle que j'ai pu voir, dévorer et jouer se sont incrustées en moi.
Je le débarrasse de plusieurs objets encombrants et à l'utilité relative, soupèse de nouveau le sac, et hoche la tête, satisfait.
- Il te faut une gourde, aussi, dis-je. À moins que tu ne veuilles traverser toutes les terres du Chaos sans une seule goutte d'eau ?
Il rougit et part en chercher une. Ludvik s'approche de moi et me glisse :
- Outremonde t'est rentré dans la peau, à ce que je vois. Ça m'a fait la même chose.
- Ah ? Je me demandais ce qui m'arrivais. C'est comme... comme si j'avais toujours vécu ça alors que je n'avais fait qu'en rêver.
- C'est l'esprit d'Outremonde. Je t'en parlerai un jour.
- Quelque chose dont je doive m'inquiéter ?
- Pas vraiment. Tu auras seulement une vie très intéressante.
Je me souviens d'une chose qui m'avait beaucoup amusé.
Il existe une ancienne malédiction chinoise qui dit : « Puissiez-vous avoir une vie intéressante. »
Maintenant, je ne trouve plus ça drôle du tout.
Les productions d'inny :
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)