10-03-2022, 11:37 PM
38 - Nuit de douceur, nuit de douleur
Le soir venu, je m'effondre sur mon lit. J'avais bien raison, Finnadan m'a tué ! Fredrick arrive un peu plus tard, il a participé à l'élaboration des défenses et lui aussi est épuisé.
Il me regarde et fait un petit sourire.
- On est dans un triste état, hein ?
- Ouais, tu peux le dire. Je suis moulu.
- Bon, je peux au moins arranger ça, dit-il en se penchant sur moi.
Je sens une vague d'énergie me parcourir le corps.
- Oh, tu as appris le sort ! Je n'en ai pas encore eu le temps. Mais dis-moi, je ne suis plus fatigué du coup, comment je vais dormir, maintenant ?
- Oh, eh bien, dit-il ragaillardi, je pense bien connaître un moyen de te fatiguer à nouveau...
Il se penche sur moi et m'embrasse, et je l'enlace tendrement.
C'est étrange que cette relation, commencée par la contrainte d'un sort qui m'imposait d'utiliser Fredrick pour son savoir, ait débouché sur de réels sentiments, mais le fait est que je suis vraiment heureux dans ses bras.
Nous nous embrassons avec amour, oublieux du monde, de la douleur et des épreuves passées et à venir, ne vivant plus que l'un pour l'autre. Nos mains caressantes explorent nos corps, renouant avec l'autre après beaucoup de séparation et de stress, et nous défaisons les ultimes remparts de tissu qui encombrent notre vue. Qu'il est beau mon homme, me dis-je avant de le butiner de doux baisers.
Je prends mon temps, savourant ce moment, frémissant sous les baisers qu'il me rend, soupirant quand ses caresses deviennent plus précises, et nous passons petit à petit aux choses sérieuses, faisant tendrement l'amour, nous emmenant mutuellement au paradis, puis retombant côte à côte et échangeant de doux baisers, jusqu'à finir par nous endormir dans les bras l'un de l'autre.
J'ai juste le temps de penser à partir en rêve avant de m'endormir.
Je flotte au-dessus de nos corps, m'attendrissant de la vue qui m'est offerte, avant de partir faire un tour de la forteresse, puis de m'éloigner vers l'armée ennemie.
Et constate qu'elle avance toujours, sans se reposer, les soldats courent, même, je peux voir des étincelles de magie qui tournoient autour d'eux, les poussant à la frénésie. À ce rythme-là, ils seront là au milieu de la nuit ! Les ornithoptères ne volent pas la nuit, les pilotes ne disposant pas de vision nocturne, et la forteresse risque d'être prise par surprise. Je fais un bref passage près de la forteresse mobile, et repère toujours l'aura sinistre qui l'accompagne. Le Prince semble être sûr de lui... trop, je l'espère.
Je fonce vers notre forteresse mais réalise que si je retourne dans mon corps, je ne m'éveillerai pas. Je vais dans la chambre de Cédric mais il dort, et tourne partout dans la Forteresse en vain. J'ai envie de hurler de frustration, et pendant ce temps, l'ennemi avance toujours...
Je fonce au cœur de la forteresse, où des sorciers locaux font des expériences sur le Chrystal, et tente de leur faire prendre conscience de quelque chose. Je suis quasiment aveuglé par la lumière des cristaux, et ce n'est pas étonnant si je finis par heurter celui qui est au centre de l'expérimentation.
Heurter ?
Mais oui, il est solide, le bougre, même pour mon être onirique. Je me demande ce qu'ils font avec, mais ce n'est pas le moment de m'en soucier. Je frappe le cristal du poing, et il résonne, faisant sursauter les sorciers. Je frappe alors en rythme, et ils finissent par comprendre qu'il y a... quelque chose ici.
C'est le branle-bas de combat : ne connaissant pas la magie spirituelle, ils n'ont aucun moyen de savoir de quoi il s'agit, et après avoir beaucoup discuté, ils finissent par aller réveiller les sorciers étrangers, qui connaissent des magies inconnues, pour voir s'ils peuvent découvrir quelque chose.
Lorsque Cédric arrive, je suis soulagé. Je me mets à frapper un SOS en morse, très reconnaissable, et effectivement, il comprend très vite.
- Franck ? Frappe un coup pour oui, deux pour non.
Oui.
- Tu ne peux pas rentrer dans ton corps ?
Oui.
- Il y a un problème ici ? Tu es piégé ?
Non.
- Tu veux être réveillé.
Oui.
- Très bien, je cours vers ta chambre !
Je fonce vers mon corps et sombre dans le sommeil, pour être aussitôt réveillé.
Je suis d'abord un peu embrumé, puis reprend pied avec la réalité.
- Les ténèbres arrivent. Ils usent de magie pour avancer à une vitesse inhumaine, sous couvert de l'obscurité. Cette nuit, très bientôt, ils seront à la forteresse !
- D'accord !
Il sort de ma chambre, me laissant le soin de réveiller Fredrick, et sonne l'alarme dans la forteresse. Les hommes, entraînés, rejoignent leurs postes, et le général Karnik enjoint les officiers de les calmer et de ne lancer aucune attaque avant son signal. Il veut renverser la surprise, et frapper un grand coup.
Une attente éprouvante pour les nerf s'ensuit, chacun attendant l'arrivée de l'ennemi, sachant que sous peu, il se battra pour sa vie, mais aussi pour sa famille, son pays, son monde. Tous ces hommes et femmes sont déterminés, prêts à sacrifier leur vie pour protéger ce à quoi ils tiennent.
Et moi, que fais-je ici ? La question ne cesse de me hanter, insidieuse, depuis que j'ai quitté la Terre pour être embarqué dans des évènements incroyables, jusqu'à me retrouver prêt à me battre pour ma vie, pour sauver un monde. Mais je sais que si rien n'est fait, il n'y aura un jour plus aucun endroit où se cacher, sur aucun monde.
Je caresse de la main la poignée de mon arme, moi le jeune ingénieur, maintenant sorcier et guerrier, un sorcelame. Le destin joue des tours étranges à ceux qu'il prend dans ses filets.
Sort inconnu en ce monde, la vision nocturne fait des miracles chez les soldats. Tous les sorciers, moi excepté, sont mis à contribution pour le lancer sur le plus de monde possible avant l'arrivée de l'armée, pendant qu'on prépare les ornithoptères, et en particulier celui de Cédric.
Les pilotes sont visiblement très excités par cette opération nocturne, une première pour eux, et on leur rappelle par signes les consignes de silence.
Un garde aux remparts se retourne et agite à l'abri des regards adverses un petit Chrystal.
Tout le monde se tient prêt. Et alors que l'armée se masse dans la vallée, progressant péniblement dans le chaos qu'ont laissé les travaux, le général donne le signal, et les soldats ouvrent le feu. Les canons, à poussière et à Chrystal, sèment le chaos dans les rangs des lames, et les fusils, maniés par les meilleurs tireurs du royaume, font mouche presque à chaque coup. L'ennemi, comprenant qu'il est tombé dans un piège, fonce alors vers nous en une marée obscure, tandis que les hurleurs arrivent en grand nombre. Thibault, qui a scellé sa baguette dans la plus haute tour de la forteresse, l'active à distance, et les créatures sont fauchées en plein vol par des volées de tirs.
En bas, les forces des ténèbres profitent de la diversion pour progresser plus avant. C'est alors que des boules de flammes vertes, venues de très loin, arrivent vers la forteresse avant de s'écraser en plein ciel contre les murs de force dressés par Thibault, libérant une pluie de feu qui retombe sur les lames.
Je regarde les ornithoptères s'élancer vers le ciel, me disant que c'est maintenant que tout va se jouer. Une échelle se plaque alors contre le créneau que je garde, et je m'apprête à la repousser quand je la vois s'animer et planter profondément des crochets d'acier dans la pierre. J'entends déjà des bruits métalliques approcher... Mon épée est prête, mon cœur bat à tout rompre, et j'envoie, moi qui ai tout pour la détester, une prière à la Lumière.
Le soir venu, je m'effondre sur mon lit. J'avais bien raison, Finnadan m'a tué ! Fredrick arrive un peu plus tard, il a participé à l'élaboration des défenses et lui aussi est épuisé.
Il me regarde et fait un petit sourire.
- On est dans un triste état, hein ?
- Ouais, tu peux le dire. Je suis moulu.
- Bon, je peux au moins arranger ça, dit-il en se penchant sur moi.
Je sens une vague d'énergie me parcourir le corps.
- Oh, tu as appris le sort ! Je n'en ai pas encore eu le temps. Mais dis-moi, je ne suis plus fatigué du coup, comment je vais dormir, maintenant ?
- Oh, eh bien, dit-il ragaillardi, je pense bien connaître un moyen de te fatiguer à nouveau...
Il se penche sur moi et m'embrasse, et je l'enlace tendrement.
C'est étrange que cette relation, commencée par la contrainte d'un sort qui m'imposait d'utiliser Fredrick pour son savoir, ait débouché sur de réels sentiments, mais le fait est que je suis vraiment heureux dans ses bras.
Nous nous embrassons avec amour, oublieux du monde, de la douleur et des épreuves passées et à venir, ne vivant plus que l'un pour l'autre. Nos mains caressantes explorent nos corps, renouant avec l'autre après beaucoup de séparation et de stress, et nous défaisons les ultimes remparts de tissu qui encombrent notre vue. Qu'il est beau mon homme, me dis-je avant de le butiner de doux baisers.
Je prends mon temps, savourant ce moment, frémissant sous les baisers qu'il me rend, soupirant quand ses caresses deviennent plus précises, et nous passons petit à petit aux choses sérieuses, faisant tendrement l'amour, nous emmenant mutuellement au paradis, puis retombant côte à côte et échangeant de doux baisers, jusqu'à finir par nous endormir dans les bras l'un de l'autre.
J'ai juste le temps de penser à partir en rêve avant de m'endormir.
Je flotte au-dessus de nos corps, m'attendrissant de la vue qui m'est offerte, avant de partir faire un tour de la forteresse, puis de m'éloigner vers l'armée ennemie.
Et constate qu'elle avance toujours, sans se reposer, les soldats courent, même, je peux voir des étincelles de magie qui tournoient autour d'eux, les poussant à la frénésie. À ce rythme-là, ils seront là au milieu de la nuit ! Les ornithoptères ne volent pas la nuit, les pilotes ne disposant pas de vision nocturne, et la forteresse risque d'être prise par surprise. Je fais un bref passage près de la forteresse mobile, et repère toujours l'aura sinistre qui l'accompagne. Le Prince semble être sûr de lui... trop, je l'espère.
Je fonce vers notre forteresse mais réalise que si je retourne dans mon corps, je ne m'éveillerai pas. Je vais dans la chambre de Cédric mais il dort, et tourne partout dans la Forteresse en vain. J'ai envie de hurler de frustration, et pendant ce temps, l'ennemi avance toujours...
Je fonce au cœur de la forteresse, où des sorciers locaux font des expériences sur le Chrystal, et tente de leur faire prendre conscience de quelque chose. Je suis quasiment aveuglé par la lumière des cristaux, et ce n'est pas étonnant si je finis par heurter celui qui est au centre de l'expérimentation.
Heurter ?
Mais oui, il est solide, le bougre, même pour mon être onirique. Je me demande ce qu'ils font avec, mais ce n'est pas le moment de m'en soucier. Je frappe le cristal du poing, et il résonne, faisant sursauter les sorciers. Je frappe alors en rythme, et ils finissent par comprendre qu'il y a... quelque chose ici.
C'est le branle-bas de combat : ne connaissant pas la magie spirituelle, ils n'ont aucun moyen de savoir de quoi il s'agit, et après avoir beaucoup discuté, ils finissent par aller réveiller les sorciers étrangers, qui connaissent des magies inconnues, pour voir s'ils peuvent découvrir quelque chose.
Lorsque Cédric arrive, je suis soulagé. Je me mets à frapper un SOS en morse, très reconnaissable, et effectivement, il comprend très vite.
- Franck ? Frappe un coup pour oui, deux pour non.
Oui.
- Tu ne peux pas rentrer dans ton corps ?
Oui.
- Il y a un problème ici ? Tu es piégé ?
Non.
- Tu veux être réveillé.
Oui.
- Très bien, je cours vers ta chambre !
Je fonce vers mon corps et sombre dans le sommeil, pour être aussitôt réveillé.
Je suis d'abord un peu embrumé, puis reprend pied avec la réalité.
- Les ténèbres arrivent. Ils usent de magie pour avancer à une vitesse inhumaine, sous couvert de l'obscurité. Cette nuit, très bientôt, ils seront à la forteresse !
- D'accord !
Il sort de ma chambre, me laissant le soin de réveiller Fredrick, et sonne l'alarme dans la forteresse. Les hommes, entraînés, rejoignent leurs postes, et le général Karnik enjoint les officiers de les calmer et de ne lancer aucune attaque avant son signal. Il veut renverser la surprise, et frapper un grand coup.
Une attente éprouvante pour les nerf s'ensuit, chacun attendant l'arrivée de l'ennemi, sachant que sous peu, il se battra pour sa vie, mais aussi pour sa famille, son pays, son monde. Tous ces hommes et femmes sont déterminés, prêts à sacrifier leur vie pour protéger ce à quoi ils tiennent.
Et moi, que fais-je ici ? La question ne cesse de me hanter, insidieuse, depuis que j'ai quitté la Terre pour être embarqué dans des évènements incroyables, jusqu'à me retrouver prêt à me battre pour ma vie, pour sauver un monde. Mais je sais que si rien n'est fait, il n'y aura un jour plus aucun endroit où se cacher, sur aucun monde.
Je caresse de la main la poignée de mon arme, moi le jeune ingénieur, maintenant sorcier et guerrier, un sorcelame. Le destin joue des tours étranges à ceux qu'il prend dans ses filets.
Sort inconnu en ce monde, la vision nocturne fait des miracles chez les soldats. Tous les sorciers, moi excepté, sont mis à contribution pour le lancer sur le plus de monde possible avant l'arrivée de l'armée, pendant qu'on prépare les ornithoptères, et en particulier celui de Cédric.
Les pilotes sont visiblement très excités par cette opération nocturne, une première pour eux, et on leur rappelle par signes les consignes de silence.
Un garde aux remparts se retourne et agite à l'abri des regards adverses un petit Chrystal.
Tout le monde se tient prêt. Et alors que l'armée se masse dans la vallée, progressant péniblement dans le chaos qu'ont laissé les travaux, le général donne le signal, et les soldats ouvrent le feu. Les canons, à poussière et à Chrystal, sèment le chaos dans les rangs des lames, et les fusils, maniés par les meilleurs tireurs du royaume, font mouche presque à chaque coup. L'ennemi, comprenant qu'il est tombé dans un piège, fonce alors vers nous en une marée obscure, tandis que les hurleurs arrivent en grand nombre. Thibault, qui a scellé sa baguette dans la plus haute tour de la forteresse, l'active à distance, et les créatures sont fauchées en plein vol par des volées de tirs.
En bas, les forces des ténèbres profitent de la diversion pour progresser plus avant. C'est alors que des boules de flammes vertes, venues de très loin, arrivent vers la forteresse avant de s'écraser en plein ciel contre les murs de force dressés par Thibault, libérant une pluie de feu qui retombe sur les lames.
Je regarde les ornithoptères s'élancer vers le ciel, me disant que c'est maintenant que tout va se jouer. Une échelle se plaque alors contre le créneau que je garde, et je m'apprête à la repousser quand je la vois s'animer et planter profondément des crochets d'acier dans la pierre. J'entends déjà des bruits métalliques approcher... Mon épée est prête, mon cœur bat à tout rompre, et j'envoie, moi qui ai tout pour la détester, une prière à la Lumière.
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