31 - Trop vite
Je m'installe dans mon lit, fatigué par les préparatifs. Tout se bouleverse dans ma tête. Tout va trop vite.
Je suis libre. Le sort qui me contrôlait s'est effondré d'un coup, et j'ai a peine eu le temps de réagir que j'étais convoqué, avec un Fredrick qui a failli en faire une attaque, par les anciens héros revenus d'entre les morts. Je n'ai pas eu le temps de réfléchir à toutes les implications de ce qui s'est passé.
Je regarde Fredrick, qui a l'air lui aussi assez perdu. Spontanément, je me lève pour le réconforter.
C'est vraiment paradoxal au vu de la façon dont je l'ai séduit, contraint et forcé par le sortilège de Maadi, et ce que j'ai appris sur mes sentiments envers Jacques, mais je me rends compte que j'éprouve de véritables sentiments pour lui... mais une certaine peur me retient, peur que le serviteur me joue un nouveau tour. Si je ne peux même plus faire confiance en mon cœur, que puis-je faire ?
Mais quand je le prends dans mes bras, je ressens une chaleur en moi qui n'a rien d'artificiel.
Il se blottit contre moi, cherchant la même chaleur à partager, celle du réconfort qu'apporte la présence de l'être aimé à ses côtés, et je ne peux que fermer les yeux et savourer ce moment, reportant mes propres interrogations à plus tard.
Ça aurait été bien si Uria n'avait pas déboulé dans notre chambre sans frapper.
- Uria ? Mais qu'est-ce que ?
La porte n'était pas censée s'ouvrir sans notre permission. Et Uria n'est pas censée avoir les yeux étinceler d'une lumière blanche.
Le voyage annoncé va commencer. Pars ce soir, ou ta mission est vouée à l'échec.
La voix a résonné directement dans ma tête, et ce n'est pas celle de notre amie.
- Quoi ? Qui êtes-vous ? Que voulez-vous dire ?
Mortels, vous avez le don pour poser des questions inutiles ! Mais si cela doit vous convaincre de progresser dans la bonne direction... Nous sommes les esprits des terres du nord. Nous en sommes les gardiens. Uria est notre émissaire, en vertu des anciens pactes passés par son peuple. Sache que les mondes ont été bouleversés par l'acte ignoble de la Terre. Les calculs de Cédric ne sont plus bons ! Nous qui existons dans ce monde et en dehors, nous les voyons dévier de leur route. Vous devez vous rassembler et partir cette nuit pour Aliantiel, ou tout sera perdu!
- Pourquoi nous aidez-vous ainsi ?
Les anciens pactes nous contraignent à assister les peuples du Nord, de même qu'ils sont contraints de respecter les terres qui les hébergent. Nous ne voulons pas que les ténèbres s'emparent de ce monde.
- Je vois. D'accord, on y va ! Euh, mais, notre groupe doit se séparer et aller vers la Terre et Tenerba, ce sera encore possible ?
Tenerba croisera Aliantiel plusieurs fois. Pour la Terre, vous devrez passer par Æstys. Vous reviendrez sur vos traces au retour, aussi veillez à ce qu'elles restent propres.
- Pardon ?
- Que... quoi ? Désolée, j'ai perdu le contact, dit Uria.
- Oh, ça, c'est la meilleure. Bon, on doit se dépêcher, dis-je.
Nous courons vers la crypte des archimages, retrouvant Cédric et les autres. Je remarque qu'Uria nous a suivi. Bon, autant qu'elle soit là.
- Cédric, on a un problème !
Je raconte ce qui s'est passé, pendant que Fredrick, resté silencieux, s'appuie contre le mur du fond.
Les autres sont très intéressés, et Cédric lance une série de malédictions que j'espère inoffensives. Il fait convoquer les deux Sorcelames qu'il avait prévu d'utiliser et se lance dans une courte séance de divination en attendant qu'ils arrivent. Il en émerge peu de temps après.
- Les esprits avaient raison ! Uria, remercie-les du fond du cœur, ils nous ont tous sauvés !
- Pas de problème, répond-elle. Les esprits demandent que je vous accompagne. Ce n'est pas négociable. Vous avez pu constater à quel point mon aide peut être précieuse.
Ludvik intervient :
- Nous n'avons pas le temps ni l'envie de discuter à ce sujet. Qu'elle vienne, si elle le veut.
- Eh ! Et nous ?
Falan et Ysmar nous avaient suivi, les bougres !
- Euh, les gars, ce n'est pas un jeu, vous savez ! Dis-je.
- Franck, dit Cédric, qu'est-ce que tu n'as pas compris dans : « Ce laboratoire doit rester secret, fais attention de ne pas être suivi » ?
- Euh... désolé ! J'ai foncé quand j'ai appris la nouvelle...
Ma voix s'étiole sous le regard du sorcier. Mais quand les deux Sorcelames arrivent à leur tour, il pousse un long soupir et hausse les épaules.
- Bon, préparez-vous tous, nous partons dans une heure ! La conjonction ne durera qu'une demi-heure, alors tous ceux qui ne seront pas prêts resteront sur place !
Je jette un regard aux deux amoureux, qui se dressent fièrement devant moi.
- Nous devions rejoindre la Garde Bleue, tu te souviens ? Eh bien, l'aventure nous tend déjà les bras, non ?
- Attendez d'y avoir goûté, on en reparlera, commente Jean.
- Au fait, on va où ?
Finnadan s'approche d'eux et leur lance un regard froid comme elle seule sait les faire.
- Nous allons au bout de l'horreur, dans les royaumes du cauchemar où même la mort n'est pas une délivrance. Nous allons marcher dans les terres des ténèbres. Nous laisserons nos compagnons morts derrière nous, sans même avoir le temps de les pleurer, dans la guerre qui s'annonce.
Elle se penche vers eux, son regard semblant être une promesse de mort.
- Vous tenez à nous accompagner ?
- J'ai l'impression que tu perds la main, dit Jean un peu plus tard en voyant les deux jeunes s'équiper.
- Il y a plus en eux qu'il n'y paraît au premier abord. Et ils ne pourront pas se plaindre quand les choses tourneront mal : je les ai prévenus.
- J'espère qu'on n'en arrivera pas là...
- Moi aussi, mais nous nous dirigeons vers une nouvelle guerre des ténèbres, et ça, rien ne pourra l'empêcher. Et ce ne sera pas beau à voir. Ils feront bien de s'endurcir, et vite.
Jean vérifie son épée, et soupire.
- Il faudra bien. Tu vas t'occuper d'eux ?
- Tu peux compter sur moi.
- Les pauvres, sourit Marc.
Narimi, continent sud d'Outremonde
- Maadi n'a toujours pas repris connaissance. Et je crains que l'état de votre fils ne soit permanent. J'ai trouvé cette amulette de lien sur lui. Il semblerait qu'il se soit pris un énorme choc en retour lorsqu'il a été ramené à la vie, les sorts de contrôle ayant été brisés par sa mort.
- Maadi... à quel jeu jouais-tu ? Oh, non, le Protecteur ! Je dois... je dois absolument faire quelque chose. Faites préparer la salle du rituel, je vais lancer une conjuration sur lui. Advienne que pourra, nous ne pouvons faire autrement. Que doit-il penser de nous en ce moment ?
Un homme d'une quarantaine d'années entra soudain dans la pièce.
- Qui êtes-vous ? Que faites-vous ici ?
- Je sers la Lumière, et vous vous mettez en travers de mon œuvre. Vous ne m'êtes plus utiles, vous êtes même gênants désormais.
Le Serviteur fit un geste, et les deux hommes s'effondrèrent, foudroyés.
Il les regarda agoniser jusqu'à ce qu'ils ne bougent plus.
- Être si près du but, et à la fois si loin... Ô Lumière, donne-moi la force d'aller jusqu'au bout !
Je m'installe dans mon lit, fatigué par les préparatifs. Tout se bouleverse dans ma tête. Tout va trop vite.
Je suis libre. Le sort qui me contrôlait s'est effondré d'un coup, et j'ai a peine eu le temps de réagir que j'étais convoqué, avec un Fredrick qui a failli en faire une attaque, par les anciens héros revenus d'entre les morts. Je n'ai pas eu le temps de réfléchir à toutes les implications de ce qui s'est passé.
Je regarde Fredrick, qui a l'air lui aussi assez perdu. Spontanément, je me lève pour le réconforter.
C'est vraiment paradoxal au vu de la façon dont je l'ai séduit, contraint et forcé par le sortilège de Maadi, et ce que j'ai appris sur mes sentiments envers Jacques, mais je me rends compte que j'éprouve de véritables sentiments pour lui... mais une certaine peur me retient, peur que le serviteur me joue un nouveau tour. Si je ne peux même plus faire confiance en mon cœur, que puis-je faire ?
Mais quand je le prends dans mes bras, je ressens une chaleur en moi qui n'a rien d'artificiel.
Il se blottit contre moi, cherchant la même chaleur à partager, celle du réconfort qu'apporte la présence de l'être aimé à ses côtés, et je ne peux que fermer les yeux et savourer ce moment, reportant mes propres interrogations à plus tard.
Ça aurait été bien si Uria n'avait pas déboulé dans notre chambre sans frapper.
- Uria ? Mais qu'est-ce que ?
La porte n'était pas censée s'ouvrir sans notre permission. Et Uria n'est pas censée avoir les yeux étinceler d'une lumière blanche.
Le voyage annoncé va commencer. Pars ce soir, ou ta mission est vouée à l'échec.
La voix a résonné directement dans ma tête, et ce n'est pas celle de notre amie.
- Quoi ? Qui êtes-vous ? Que voulez-vous dire ?
Mortels, vous avez le don pour poser des questions inutiles ! Mais si cela doit vous convaincre de progresser dans la bonne direction... Nous sommes les esprits des terres du nord. Nous en sommes les gardiens. Uria est notre émissaire, en vertu des anciens pactes passés par son peuple. Sache que les mondes ont été bouleversés par l'acte ignoble de la Terre. Les calculs de Cédric ne sont plus bons ! Nous qui existons dans ce monde et en dehors, nous les voyons dévier de leur route. Vous devez vous rassembler et partir cette nuit pour Aliantiel, ou tout sera perdu!
- Pourquoi nous aidez-vous ainsi ?
Les anciens pactes nous contraignent à assister les peuples du Nord, de même qu'ils sont contraints de respecter les terres qui les hébergent. Nous ne voulons pas que les ténèbres s'emparent de ce monde.
- Je vois. D'accord, on y va ! Euh, mais, notre groupe doit se séparer et aller vers la Terre et Tenerba, ce sera encore possible ?
Tenerba croisera Aliantiel plusieurs fois. Pour la Terre, vous devrez passer par Æstys. Vous reviendrez sur vos traces au retour, aussi veillez à ce qu'elles restent propres.
- Pardon ?
- Que... quoi ? Désolée, j'ai perdu le contact, dit Uria.
- Oh, ça, c'est la meilleure. Bon, on doit se dépêcher, dis-je.
Nous courons vers la crypte des archimages, retrouvant Cédric et les autres. Je remarque qu'Uria nous a suivi. Bon, autant qu'elle soit là.
- Cédric, on a un problème !
Je raconte ce qui s'est passé, pendant que Fredrick, resté silencieux, s'appuie contre le mur du fond.
Les autres sont très intéressés, et Cédric lance une série de malédictions que j'espère inoffensives. Il fait convoquer les deux Sorcelames qu'il avait prévu d'utiliser et se lance dans une courte séance de divination en attendant qu'ils arrivent. Il en émerge peu de temps après.
- Les esprits avaient raison ! Uria, remercie-les du fond du cœur, ils nous ont tous sauvés !
- Pas de problème, répond-elle. Les esprits demandent que je vous accompagne. Ce n'est pas négociable. Vous avez pu constater à quel point mon aide peut être précieuse.
Ludvik intervient :
- Nous n'avons pas le temps ni l'envie de discuter à ce sujet. Qu'elle vienne, si elle le veut.
- Eh ! Et nous ?
Falan et Ysmar nous avaient suivi, les bougres !
- Euh, les gars, ce n'est pas un jeu, vous savez ! Dis-je.
- Franck, dit Cédric, qu'est-ce que tu n'as pas compris dans : « Ce laboratoire doit rester secret, fais attention de ne pas être suivi » ?
- Euh... désolé ! J'ai foncé quand j'ai appris la nouvelle...
Ma voix s'étiole sous le regard du sorcier. Mais quand les deux Sorcelames arrivent à leur tour, il pousse un long soupir et hausse les épaules.
- Bon, préparez-vous tous, nous partons dans une heure ! La conjonction ne durera qu'une demi-heure, alors tous ceux qui ne seront pas prêts resteront sur place !
Je jette un regard aux deux amoureux, qui se dressent fièrement devant moi.
- Nous devions rejoindre la Garde Bleue, tu te souviens ? Eh bien, l'aventure nous tend déjà les bras, non ?
- Attendez d'y avoir goûté, on en reparlera, commente Jean.
- Au fait, on va où ?
Finnadan s'approche d'eux et leur lance un regard froid comme elle seule sait les faire.
- Nous allons au bout de l'horreur, dans les royaumes du cauchemar où même la mort n'est pas une délivrance. Nous allons marcher dans les terres des ténèbres. Nous laisserons nos compagnons morts derrière nous, sans même avoir le temps de les pleurer, dans la guerre qui s'annonce.
Elle se penche vers eux, son regard semblant être une promesse de mort.
- Vous tenez à nous accompagner ?
- J'ai l'impression que tu perds la main, dit Jean un peu plus tard en voyant les deux jeunes s'équiper.
- Il y a plus en eux qu'il n'y paraît au premier abord. Et ils ne pourront pas se plaindre quand les choses tourneront mal : je les ai prévenus.
- J'espère qu'on n'en arrivera pas là...
- Moi aussi, mais nous nous dirigeons vers une nouvelle guerre des ténèbres, et ça, rien ne pourra l'empêcher. Et ce ne sera pas beau à voir. Ils feront bien de s'endurcir, et vite.
Jean vérifie son épée, et soupire.
- Il faudra bien. Tu vas t'occuper d'eux ?
- Tu peux compter sur moi.
- Les pauvres, sourit Marc.
Narimi, continent sud d'Outremonde
- Maadi n'a toujours pas repris connaissance. Et je crains que l'état de votre fils ne soit permanent. J'ai trouvé cette amulette de lien sur lui. Il semblerait qu'il se soit pris un énorme choc en retour lorsqu'il a été ramené à la vie, les sorts de contrôle ayant été brisés par sa mort.
- Maadi... à quel jeu jouais-tu ? Oh, non, le Protecteur ! Je dois... je dois absolument faire quelque chose. Faites préparer la salle du rituel, je vais lancer une conjuration sur lui. Advienne que pourra, nous ne pouvons faire autrement. Que doit-il penser de nous en ce moment ?
Un homme d'une quarantaine d'années entra soudain dans la pièce.
- Qui êtes-vous ? Que faites-vous ici ?
- Je sers la Lumière, et vous vous mettez en travers de mon œuvre. Vous ne m'êtes plus utiles, vous êtes même gênants désormais.
Le Serviteur fit un geste, et les deux hommes s'effondrèrent, foudroyés.
Il les regarda agoniser jusqu'à ce qu'ils ne bougent plus.
- Être si près du but, et à la fois si loin... Ô Lumière, donne-moi la force d'aller jusqu'au bout !
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