24-02-2022, 10:40 PM
24 - Résolutions
- Alors, vous revoilà. Ne comptez pas sur moi. Mon temps est terminé. Votre champion est mort, et il ne se préoccupe plus que des Protecteurs.
- Si les ténèbres gagnent, ce sera le cadet de vos soucis.
- Je n'entrerai plus dans votre jeu. Les ténèbres sont l'affaire des vivants.
- Et pas les Protecteurs ? Je pourrais vous en dire plus sur leur situation.
- Je ne veux rien savoir par votre entremise. Mes amis et moi avons suffisamment payé le prix de vos interventions.
- C'est Franck qui vous préoccupe ? Je pourrais vous dire ce qu'il en est de lui, pour qui il travaille et ce qu'il fait ici.
- Inutile. Vous venez de m'apprendre tout ce que j'avais besoin de savoir.
J'ai l'impulsion de me lancer après lui lorsque je réalise que cette entité a le pouvoir de me sauver. Mais bien sûr, ma réaction, pas suffisamment instinctive, a été bloquée par le sort de contrôle. Pourquoi n'a-t-il pas levé le sort en me voyant ?
Et si ça faisait partie de ses plans ? Et s'il manipulait Maadi ? Dans le récit de Thibault, il avait manipulé les Destructeurs pour les lancer sur Ludvik et déclencher toute une suite d'évènements. Si Maadi est influencé par lui, il m'a également à sa botte par le simple fait que je suis tenu en laisse. Et il a son champion... Cédric, bien sûr. Il est toujours vivant. Serait-il redevenu un vampire ? Peu probable ici, il aurait du souci pour se nourrir sans alerter quiconque. Une liche alors ? Hum... de toute façon, je ne peux rien faire tant que la situation n'évoluera pas.
Les cours reprennent, et nous apprenons à maîtriser la glace, à dresser des barrières spirituelles, à nous défendre et à attaquer, au fur et à mesure que passent les jours.
Les kappas ne semblent pas décidés à attaquer. L'hypothèse selon laquelle il s'agissait d'un individu égaré ou banni de son clan semble être la bonne. Au moins, cela nous aura alertés.
Le soir, je retrouve Fredrick dont la reconnaissance semble se transformer en sentiment. Je finis par tenter ma chance alors que nous discutons côte à côte, et amène doucement mon visage près de ses lèvres. Il ne bouge pas, hésite sur la conduite à tenir.
Mon esprit pense à Jacques, c'est lui que je voudrais voir ici, je maudis le sort qui nous a séparé, je maudis le contrôle de Maadi qui me pousse à manipuler les sentiments de Fredrick, qui ne mérite pas ça. Et je me maudis lorsque nos lèvres finissent par se rejoindre.
Plus tard, après avoir fait l'amour, il me dit alors que nous nous reposons, dans les bras l'un de l'autre et les yeux dans les yeux, que c'est la première fois qu'il éprouve des sentiments pour un homme. Moi qui avais toujours rêvé de convertir un hétéro, je trouve que cette réalisation a un goût bien amer. Mais je ne laisse rien paraître, et lui souffle que mon cœur est à lui.
Et c'est d'autant plus difficile pour moi qu'il me plait... et que je ne sais plus trop où j'en suis. Une partie de moi a envie de s'abandonner à cette relation qui m'est imposée, mais j'aspire tant à retrouver Jacques... s'il arrive à me pardonner. Il devrait, à force, il n'a pu que comprendre que je ne l'ai trahi que contre mon gré.
- Franck, tu me fais confiance ? Je veux dire, vraiment ?
- Oui, pourquoi ?
- Tu peux me le dire, maintenant.
- Euh, quoi ?
- La vérité. Que tu viens de la Terre.
Je le regarde un moment. Il était fatal que je finisse par me trahir, surtout auprès de quelqu'un aussi au fait du passé que lui.
Et de toute façon, si Cédric me surveille, il sait déjà que je viens de la Terre, par mon prénom, par le fait que j'ai sauvé la vie de Fredrick de cette façon si Terrienne...
- Oui, c'est vrai. Je... j'en ai vu de dures, là où je suis arrivé, surtout que j'étais complètement perdu. J'ai décidé qu'il valait mieux garder mon origine secrète.
- Tu as dû en baver, là-bas, dit-il. Comment ça s'est passé ?
- Je n'ai pas envie de gâcher cette soirée magnifique avec ces souvenirs, réponds-je en l'embrassant.
La menace des ténèbres se fait attendre, mais nous entendons les professeurs dire qu'ils ont passé le mot dans le monde entier. Je me demande s'il existe une carte d'Outremonde et décide de passer à la bibliothèque après le repas du soir. J'explique à Fredrick que j'ai encore beaucoup à apprendre sur ce monde, et il me répond simplement qu'il m'attendra dans notre chambre. Il n'a pas l'air passionné à l'idée de réapprendre ce qu'il sait déjà, ses sentiments ne vont pas jusque-là, me dis-je en souriant.
J'ai une surprise lorsqu'en interrogeant les esprits, ils me disent qu'il y a une grande carte dans le sous-sol de la bibliothèque. Ils m'indiquent le chemin à suivre et je descends vers une vaste cave, fortement éclairée, et ouvre la bouche de surprise. La carte constitue tout le sol de la cave. En fait, ce n'est pas une carte, mais une projection, comme si je surplombais le monde.
Je m'accroupis pour observer plus en détail cette merveille, et y vois des ville, des voiles de navires, de larges troupeaux qui foncent à travers une nature sauvage...
Je me redresse et parcours la cave, me retourne, commence à compter, poursuis mon chemin de plus en plus éberlué...
- 141, 142... 143... 144, 145, et 146. Cent quarante-six continents ! Mais ce monde est titanesque !
Je m'accroupis sur le bord, et vois des cataractes d'eau tombant dans un vide enténébré.
- Il est plat. Plus rien ne devrait m'étonner avec ce monde, il n'a rien à voir avec la Terre, ça c'est clair.
J'examine encore longuement la carte mais ne vois aucun moyen de déterminer où je suis. La carte ne répond pas à des ordres, apparemment.
- Sers-toi de la gemme dans ta paume, lance une voix.
Je me redresse, sursautant, et vois qui m'a interpelé. Le jeune homme (en apparence) ne m'est pas inconnu. C'est l'ancien archimage, Cédric, qui s'est décidé à me rendre visite.
Je dois avouer que je suis effrayé, bien que je savais cette confrontation inévitable.
Je ne trouve pas quoi dire. Ma gorge est serrée, et il fait monter la tension en m'observant en silence avant de prendre la parole.
- Je sais qui tu es.
- C'est réciproque.
- Alors allons au plus direct : donne-moi une raison de ne pas t'arrêter et t'emprisonner. Dis-moi tout sur toi. Toute la vérité.
- Tout ? Euh, c'est beaucoup de choses, à partir d'où ?
- Sur Terre. Comment es-tu venu ?
Pas de problème pour ça. Je lui raconte comment je suis venu en Outremonde, il se montre très intéressé et me pose plein de questions sur l'histoire de la Terre après son départ. Quand il est enfin rassasié d'informations sur notre monde natal, il reste songeur un long moment. Mais il ne m'a pas oublié.
- Et ensuite ?
Là, ça va se compliquer. Je commence à dire ce qui s'est passé, mais quand j'en viens aux Veilleurs, je suis bloqué par le contrôle, et je suis bloqué quand j'essaie de mentir !
- La vérité, Franck.
Une vague de pouvoir à l'état pur semble irradier de lui, m'empêchant de mentir, mais je ne peux pas dire la vérité pour autant !
- Je... je ne peux pas.
Il me lance un regard qui semble transpercer mon âme. Je tremble de peur devant lui, sentant dans chaque fibre de mon corps qu'il est plus dangereux que tout ce que je pourrais imaginer.
Il s'avance vers moi, jusqu'à ce qu'à force de reculer je heurte le mur du fond.
- Ce n'est pas une réponse que je suis disposé à accepter, dit Cédric d'une voix glaciale.
- Alors, vous revoilà. Ne comptez pas sur moi. Mon temps est terminé. Votre champion est mort, et il ne se préoccupe plus que des Protecteurs.
- Si les ténèbres gagnent, ce sera le cadet de vos soucis.
- Je n'entrerai plus dans votre jeu. Les ténèbres sont l'affaire des vivants.
- Et pas les Protecteurs ? Je pourrais vous en dire plus sur leur situation.
- Je ne veux rien savoir par votre entremise. Mes amis et moi avons suffisamment payé le prix de vos interventions.
- C'est Franck qui vous préoccupe ? Je pourrais vous dire ce qu'il en est de lui, pour qui il travaille et ce qu'il fait ici.
- Inutile. Vous venez de m'apprendre tout ce que j'avais besoin de savoir.
J'ai l'impulsion de me lancer après lui lorsque je réalise que cette entité a le pouvoir de me sauver. Mais bien sûr, ma réaction, pas suffisamment instinctive, a été bloquée par le sort de contrôle. Pourquoi n'a-t-il pas levé le sort en me voyant ?
Et si ça faisait partie de ses plans ? Et s'il manipulait Maadi ? Dans le récit de Thibault, il avait manipulé les Destructeurs pour les lancer sur Ludvik et déclencher toute une suite d'évènements. Si Maadi est influencé par lui, il m'a également à sa botte par le simple fait que je suis tenu en laisse. Et il a son champion... Cédric, bien sûr. Il est toujours vivant. Serait-il redevenu un vampire ? Peu probable ici, il aurait du souci pour se nourrir sans alerter quiconque. Une liche alors ? Hum... de toute façon, je ne peux rien faire tant que la situation n'évoluera pas.
Les cours reprennent, et nous apprenons à maîtriser la glace, à dresser des barrières spirituelles, à nous défendre et à attaquer, au fur et à mesure que passent les jours.
Les kappas ne semblent pas décidés à attaquer. L'hypothèse selon laquelle il s'agissait d'un individu égaré ou banni de son clan semble être la bonne. Au moins, cela nous aura alertés.
Le soir, je retrouve Fredrick dont la reconnaissance semble se transformer en sentiment. Je finis par tenter ma chance alors que nous discutons côte à côte, et amène doucement mon visage près de ses lèvres. Il ne bouge pas, hésite sur la conduite à tenir.
Mon esprit pense à Jacques, c'est lui que je voudrais voir ici, je maudis le sort qui nous a séparé, je maudis le contrôle de Maadi qui me pousse à manipuler les sentiments de Fredrick, qui ne mérite pas ça. Et je me maudis lorsque nos lèvres finissent par se rejoindre.
Plus tard, après avoir fait l'amour, il me dit alors que nous nous reposons, dans les bras l'un de l'autre et les yeux dans les yeux, que c'est la première fois qu'il éprouve des sentiments pour un homme. Moi qui avais toujours rêvé de convertir un hétéro, je trouve que cette réalisation a un goût bien amer. Mais je ne laisse rien paraître, et lui souffle que mon cœur est à lui.
Et c'est d'autant plus difficile pour moi qu'il me plait... et que je ne sais plus trop où j'en suis. Une partie de moi a envie de s'abandonner à cette relation qui m'est imposée, mais j'aspire tant à retrouver Jacques... s'il arrive à me pardonner. Il devrait, à force, il n'a pu que comprendre que je ne l'ai trahi que contre mon gré.
- Franck, tu me fais confiance ? Je veux dire, vraiment ?
- Oui, pourquoi ?
- Tu peux me le dire, maintenant.
- Euh, quoi ?
- La vérité. Que tu viens de la Terre.
Je le regarde un moment. Il était fatal que je finisse par me trahir, surtout auprès de quelqu'un aussi au fait du passé que lui.
Et de toute façon, si Cédric me surveille, il sait déjà que je viens de la Terre, par mon prénom, par le fait que j'ai sauvé la vie de Fredrick de cette façon si Terrienne...
- Oui, c'est vrai. Je... j'en ai vu de dures, là où je suis arrivé, surtout que j'étais complètement perdu. J'ai décidé qu'il valait mieux garder mon origine secrète.
- Tu as dû en baver, là-bas, dit-il. Comment ça s'est passé ?
- Je n'ai pas envie de gâcher cette soirée magnifique avec ces souvenirs, réponds-je en l'embrassant.
La menace des ténèbres se fait attendre, mais nous entendons les professeurs dire qu'ils ont passé le mot dans le monde entier. Je me demande s'il existe une carte d'Outremonde et décide de passer à la bibliothèque après le repas du soir. J'explique à Fredrick que j'ai encore beaucoup à apprendre sur ce monde, et il me répond simplement qu'il m'attendra dans notre chambre. Il n'a pas l'air passionné à l'idée de réapprendre ce qu'il sait déjà, ses sentiments ne vont pas jusque-là, me dis-je en souriant.
J'ai une surprise lorsqu'en interrogeant les esprits, ils me disent qu'il y a une grande carte dans le sous-sol de la bibliothèque. Ils m'indiquent le chemin à suivre et je descends vers une vaste cave, fortement éclairée, et ouvre la bouche de surprise. La carte constitue tout le sol de la cave. En fait, ce n'est pas une carte, mais une projection, comme si je surplombais le monde.
Je m'accroupis pour observer plus en détail cette merveille, et y vois des ville, des voiles de navires, de larges troupeaux qui foncent à travers une nature sauvage...
Je me redresse et parcours la cave, me retourne, commence à compter, poursuis mon chemin de plus en plus éberlué...
- 141, 142... 143... 144, 145, et 146. Cent quarante-six continents ! Mais ce monde est titanesque !
Je m'accroupis sur le bord, et vois des cataractes d'eau tombant dans un vide enténébré.
- Il est plat. Plus rien ne devrait m'étonner avec ce monde, il n'a rien à voir avec la Terre, ça c'est clair.
J'examine encore longuement la carte mais ne vois aucun moyen de déterminer où je suis. La carte ne répond pas à des ordres, apparemment.
- Sers-toi de la gemme dans ta paume, lance une voix.
Je me redresse, sursautant, et vois qui m'a interpelé. Le jeune homme (en apparence) ne m'est pas inconnu. C'est l'ancien archimage, Cédric, qui s'est décidé à me rendre visite.
Je dois avouer que je suis effrayé, bien que je savais cette confrontation inévitable.
Je ne trouve pas quoi dire. Ma gorge est serrée, et il fait monter la tension en m'observant en silence avant de prendre la parole.
- Je sais qui tu es.
- C'est réciproque.
- Alors allons au plus direct : donne-moi une raison de ne pas t'arrêter et t'emprisonner. Dis-moi tout sur toi. Toute la vérité.
- Tout ? Euh, c'est beaucoup de choses, à partir d'où ?
- Sur Terre. Comment es-tu venu ?
Pas de problème pour ça. Je lui raconte comment je suis venu en Outremonde, il se montre très intéressé et me pose plein de questions sur l'histoire de la Terre après son départ. Quand il est enfin rassasié d'informations sur notre monde natal, il reste songeur un long moment. Mais il ne m'a pas oublié.
- Et ensuite ?
Là, ça va se compliquer. Je commence à dire ce qui s'est passé, mais quand j'en viens aux Veilleurs, je suis bloqué par le contrôle, et je suis bloqué quand j'essaie de mentir !
- La vérité, Franck.
Une vague de pouvoir à l'état pur semble irradier de lui, m'empêchant de mentir, mais je ne peux pas dire la vérité pour autant !
- Je... je ne peux pas.
Il me lance un regard qui semble transpercer mon âme. Je tremble de peur devant lui, sentant dans chaque fibre de mon corps qu'il est plus dangereux que tout ce que je pourrais imaginer.
Il s'avance vers moi, jusqu'à ce qu'à force de reculer je heurte le mur du fond.
- Ce n'est pas une réponse que je suis disposé à accepter, dit Cédric d'une voix glaciale.
Les productions d'inny :
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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