16-02-2022, 10:36 PM
16 - Repères
Je m'installe sur mon lit après cette longue journée de présentation. Frédrick, lui, s'est littéralement effondré dessus.
- Ouah ! C'était bien mais ça n'en finissait plus, j'ai les jambes en compote, dit-il.
- Repose-toi, je vais me laver.
Les fondateurs de l'université n'ont pas été avares de merveilles, et je remercie ceux qui ont mis en place des salles d'eau aussi bien faites, une pour chaque chambre d'étudiant. Je repense à la salle de bain commune, sur le palier de ma résidence étudiante, sur Terre, si loin... mais ça ne sert à rien de regretter, j'en ai déjà trop sur le cœur. Partir comme un fou à la recherche de mon amour, devenant un fugitif et un traître aux yeux des miens, puis tombant dans le piège de Maadi et trahissant mon homme avant de le perdre de nouveau... comme j'ai été fou ! Mais comme je ne peux pas revenir dans le temps, et que je ne peux pas lutter contre les chaînes magiques qui me lient, je ne peux qu'espérer qu'un incident quelconque me libèrera, tout en sachant que je m'y opposerai de toutes mes forces... Cette prison mentale est diabolique.
L'eau chaude qui coule sur mon corps me détend, et lorsque je ressors de la salle d'eau, Frédrick se lève à son tour, m'adressant un sourire en me croisant. Je me couche et ferme les yeux. J'ai décidé que, ne pouvant rien faire, je tâcherai de ne pas trop me faire de souci, de me laisser aller, sans toutefois perdre espoir. Lutter contre ma situation finirait par me rendre fou. Je me contenterai d'attendre.
Lorsque Frédrick ressort, il me dit qu'il est épuisé et propose qu'on dorme dès maintenant, si je le veux bien. J'approuve, je ne suis pas si fatigué mais je tiens à me faire des amis ici, et il me paraît plutôt sympathique, autant commencer par lui, d'autant que je le verrai souvent.
- Pas de souci, je vois bien que tu es épuisé. Bonne nuit !
- Merci, toi aussi ! Fait-il, reconnaissant.
Je m'endors rapidement, et fais un rêve étrange dans lequel je marche sur une plaine grise qui s'étend à perte de vue. Il n'y a personne, sauf derrière mon dos, mais je ne peux pas me retourner.
Je me réveille au matin, alerté par ma gemme, tiens, Aluun ne nous avait pas prévenu qu'elle faisait réveil.
Après un nettoyage rapide, nous sortons et nous nous rendons au réfectoire, guidés par un chemin lumineux que nous voyons dans notre esprit. Je suis épaté par cette gemme implantée dans ma main, c'est absolument incroyable. Comme tous les mystères de ce monde, d'ailleurs.
Les cours sont intéressants, bien que très intenses. Je n'ai eu droit qu'à un apprentissage accéléré de la magie, et je dois me concentrer à fond pour pouvoir suivre, d'autant qu'on m'en donne beaucoup à apprendre ! S'il est simple de jouer avec la lumière, pour faire jaillir des étincelles ou créer une boule de lumière, c'est autre chose quand on veut créer un effet plus concret. D'abord, faire de son corps une réserve de mana en attirant constamment en soi cette énergie qui baigne toute chose. C'est un travail constant, qui n'est pas contraignant mais il faut constamment penser à drainer cette énergie, ou on se retrouve avec de piètres réserves. La méditation permet de reconstituer ses réserves plus vite, heureusement. J'apprends donc à me changer en pile tout en m'efforçant de retenir ce qu'on m'apprend. Mes professeurs ont été surpris d'apprendre que je ne sais pas lire, et on m'a aussitôt rajouté cet apprentissage en plus de tous mes cours. Pitié !
Oui, pitié ! Car je trouve plus facile d'apprendre la magie que de comprendre la langue écrite de ce monde. Et quand on m'a expliqué que chaque phrase pouvait être interprétée de six façons différentes et qu'il est rarement indiqué le sens à utiliser, j'ai regretté d'être né.
Heureusement, je m'entends bien avec le groupe dans lequel je suis, ce ne doit pas être pour rien qu'ils créent ces petits groupes d'étudiants, et c'est vrai que c'est agréable d'avoir des potes pour souffler entre les cours, et retrouver la bonne humeur qui nous manquait. Nous allons sur l'une des plages de l'île, où tout le monde laisse tomber tous ses vêtements pour piquer une tête. Je fais comme eux et savoure cette sensation de liberté qu'on éprouve quand on peut se baigner nu alors qu'on en a pas l'habitude. Nous nous allongeons alors pour offrir nos corps au soleil, m'est avis que lorsque je reviendrai dans le sud, je ne ferai plus tâche par mon teint pâle.
Une ombre se porte sur moi, c'est Uria. Je trouve troublant d'être nu et examiné avec autant d'intensité par une fille, qui plus est toute aussi nue. Pas un trouble sexuel, comprenons-nous bien.
- Qu'y a-t-il, Uria ?
- Tes tatouages.
Elle s'accroupit, passe une main au-dessus d'eux, à deux centimètres de ma peau.
- Ils sont magiques. Je peux le sentir. Comment as-tu pu te faire tatouer ainsi ? Il y a un prix à payer, un prix de sang.
- Je sais... mais la voie que j'ai choisie est difficile, et...
- Certains prix sont trop lourds à payer, m'interrompt-elle.
Si tu savais...
- Oui, mais...
- J'en apprendrai beaucoup là-dessus en tant qu'enchanteresse. Si je peux t'aider, je le ferai.
- Euh, merci, Uria.
Elle se lève et retourne s'allonger. Étrange fille...
Remarquant que je suis devenu le centre de l'attention, je me retourne pour faire bronzer mon dos et cacher mes tatouage, avant de fermer les yeux.
Après nous être bien grillés au soleil, nous retournons à nos chambres et prenons une douche avant d'aller dîner. La routine de cette université est plus que supportable, et je sens que je vais me plaire ici. Je passe en revue mes camarades, Frédrick tout d'abord, dont le nom ne me semble pas très Outremondien... Ça me fait furieusement penser à Frédéric, viendrait-il de la Terre ? Serait-ce un Protecteur ou un Veilleur ? Difficile à dire, et poser les mauvaises questions me mettrait en danger. Je vais me contenter de le surveiller. Pour ce qui est des deux amoureux, Falan et Ysmar, ils sont vraiment mignons tous les deux, très tendres, plus que Jacques et moi, mais notre relation était assez différente, j'aimais le militaire en lui, l'homme viril...
Et pour finir, Uria, femme forte et mystérieuse. Et si l'incident libérateur venait d'elle ? Non, je n'espère pas que ce soit le cas, car je devrai alors la tuer avant qu'elle me libère, contraint par la magie.
Il est regrettable que les boucliers qui protègent l'université ne puissent rien contre les sorts déjà actifs, ainsi, s'il est impossible de lancer un sort, les enchantements et objets magiques sont toujours opérationnels.
Lorsque je rejoins les autres à la table, nous discutons de l'université en elle-même et j'apprends qu'elle a connu une véritable révolution il y a un siècle et demi, quand tout le conseil a mystérieusement disparu sans laisser de traces. Je manque de laisser tomber mon verre quand j'entends Fredrick raconter la passation de pouvoir entre l'ancien archimage, Cédric, et le nouveau, Thibault. Ces noms ! Je décide de le questionner prudemment.
- Ces noms ont une curieuse consonance, viendraient-ils comme toi de Valsein ?
- Oui, un de mes ancêtres était d'ailleurs un grand ami de ces deux-là. Il a laissé des chroniques familiales assez passionnantes.
- Vraiment ? Du genre ?
- Ils ont lutté à leur époque contre des groupes puissants qui menaçaient de s'emparer du monde, les Destructeurs et les Protecteurs. Ils ont mené de grandes batailles contre eux et leur ont flaqué une sacrée raclée !
- Arrête de te vanter, Fredrick ! Dit Ysmar en riant.
- Oh, mais c'est facile à prouver, tout doit être dans les archives de l'université.
- Ah, vraiment, dis-je. Je suis bien curieux de voir ça...
Je m'installe sur mon lit après cette longue journée de présentation. Frédrick, lui, s'est littéralement effondré dessus.
- Ouah ! C'était bien mais ça n'en finissait plus, j'ai les jambes en compote, dit-il.
- Repose-toi, je vais me laver.
Les fondateurs de l'université n'ont pas été avares de merveilles, et je remercie ceux qui ont mis en place des salles d'eau aussi bien faites, une pour chaque chambre d'étudiant. Je repense à la salle de bain commune, sur le palier de ma résidence étudiante, sur Terre, si loin... mais ça ne sert à rien de regretter, j'en ai déjà trop sur le cœur. Partir comme un fou à la recherche de mon amour, devenant un fugitif et un traître aux yeux des miens, puis tombant dans le piège de Maadi et trahissant mon homme avant de le perdre de nouveau... comme j'ai été fou ! Mais comme je ne peux pas revenir dans le temps, et que je ne peux pas lutter contre les chaînes magiques qui me lient, je ne peux qu'espérer qu'un incident quelconque me libèrera, tout en sachant que je m'y opposerai de toutes mes forces... Cette prison mentale est diabolique.
L'eau chaude qui coule sur mon corps me détend, et lorsque je ressors de la salle d'eau, Frédrick se lève à son tour, m'adressant un sourire en me croisant. Je me couche et ferme les yeux. J'ai décidé que, ne pouvant rien faire, je tâcherai de ne pas trop me faire de souci, de me laisser aller, sans toutefois perdre espoir. Lutter contre ma situation finirait par me rendre fou. Je me contenterai d'attendre.
Lorsque Frédrick ressort, il me dit qu'il est épuisé et propose qu'on dorme dès maintenant, si je le veux bien. J'approuve, je ne suis pas si fatigué mais je tiens à me faire des amis ici, et il me paraît plutôt sympathique, autant commencer par lui, d'autant que je le verrai souvent.
- Pas de souci, je vois bien que tu es épuisé. Bonne nuit !
- Merci, toi aussi ! Fait-il, reconnaissant.
Je m'endors rapidement, et fais un rêve étrange dans lequel je marche sur une plaine grise qui s'étend à perte de vue. Il n'y a personne, sauf derrière mon dos, mais je ne peux pas me retourner.
Je me réveille au matin, alerté par ma gemme, tiens, Aluun ne nous avait pas prévenu qu'elle faisait réveil.
Après un nettoyage rapide, nous sortons et nous nous rendons au réfectoire, guidés par un chemin lumineux que nous voyons dans notre esprit. Je suis épaté par cette gemme implantée dans ma main, c'est absolument incroyable. Comme tous les mystères de ce monde, d'ailleurs.
Les cours sont intéressants, bien que très intenses. Je n'ai eu droit qu'à un apprentissage accéléré de la magie, et je dois me concentrer à fond pour pouvoir suivre, d'autant qu'on m'en donne beaucoup à apprendre ! S'il est simple de jouer avec la lumière, pour faire jaillir des étincelles ou créer une boule de lumière, c'est autre chose quand on veut créer un effet plus concret. D'abord, faire de son corps une réserve de mana en attirant constamment en soi cette énergie qui baigne toute chose. C'est un travail constant, qui n'est pas contraignant mais il faut constamment penser à drainer cette énergie, ou on se retrouve avec de piètres réserves. La méditation permet de reconstituer ses réserves plus vite, heureusement. J'apprends donc à me changer en pile tout en m'efforçant de retenir ce qu'on m'apprend. Mes professeurs ont été surpris d'apprendre que je ne sais pas lire, et on m'a aussitôt rajouté cet apprentissage en plus de tous mes cours. Pitié !
Oui, pitié ! Car je trouve plus facile d'apprendre la magie que de comprendre la langue écrite de ce monde. Et quand on m'a expliqué que chaque phrase pouvait être interprétée de six façons différentes et qu'il est rarement indiqué le sens à utiliser, j'ai regretté d'être né.
Heureusement, je m'entends bien avec le groupe dans lequel je suis, ce ne doit pas être pour rien qu'ils créent ces petits groupes d'étudiants, et c'est vrai que c'est agréable d'avoir des potes pour souffler entre les cours, et retrouver la bonne humeur qui nous manquait. Nous allons sur l'une des plages de l'île, où tout le monde laisse tomber tous ses vêtements pour piquer une tête. Je fais comme eux et savoure cette sensation de liberté qu'on éprouve quand on peut se baigner nu alors qu'on en a pas l'habitude. Nous nous allongeons alors pour offrir nos corps au soleil, m'est avis que lorsque je reviendrai dans le sud, je ne ferai plus tâche par mon teint pâle.
Une ombre se porte sur moi, c'est Uria. Je trouve troublant d'être nu et examiné avec autant d'intensité par une fille, qui plus est toute aussi nue. Pas un trouble sexuel, comprenons-nous bien.
- Qu'y a-t-il, Uria ?
- Tes tatouages.
Elle s'accroupit, passe une main au-dessus d'eux, à deux centimètres de ma peau.
- Ils sont magiques. Je peux le sentir. Comment as-tu pu te faire tatouer ainsi ? Il y a un prix à payer, un prix de sang.
- Je sais... mais la voie que j'ai choisie est difficile, et...
- Certains prix sont trop lourds à payer, m'interrompt-elle.
Si tu savais...
- Oui, mais...
- J'en apprendrai beaucoup là-dessus en tant qu'enchanteresse. Si je peux t'aider, je le ferai.
- Euh, merci, Uria.
Elle se lève et retourne s'allonger. Étrange fille...
Remarquant que je suis devenu le centre de l'attention, je me retourne pour faire bronzer mon dos et cacher mes tatouage, avant de fermer les yeux.
Après nous être bien grillés au soleil, nous retournons à nos chambres et prenons une douche avant d'aller dîner. La routine de cette université est plus que supportable, et je sens que je vais me plaire ici. Je passe en revue mes camarades, Frédrick tout d'abord, dont le nom ne me semble pas très Outremondien... Ça me fait furieusement penser à Frédéric, viendrait-il de la Terre ? Serait-ce un Protecteur ou un Veilleur ? Difficile à dire, et poser les mauvaises questions me mettrait en danger. Je vais me contenter de le surveiller. Pour ce qui est des deux amoureux, Falan et Ysmar, ils sont vraiment mignons tous les deux, très tendres, plus que Jacques et moi, mais notre relation était assez différente, j'aimais le militaire en lui, l'homme viril...
Et pour finir, Uria, femme forte et mystérieuse. Et si l'incident libérateur venait d'elle ? Non, je n'espère pas que ce soit le cas, car je devrai alors la tuer avant qu'elle me libère, contraint par la magie.
Il est regrettable que les boucliers qui protègent l'université ne puissent rien contre les sorts déjà actifs, ainsi, s'il est impossible de lancer un sort, les enchantements et objets magiques sont toujours opérationnels.
Lorsque je rejoins les autres à la table, nous discutons de l'université en elle-même et j'apprends qu'elle a connu une véritable révolution il y a un siècle et demi, quand tout le conseil a mystérieusement disparu sans laisser de traces. Je manque de laisser tomber mon verre quand j'entends Fredrick raconter la passation de pouvoir entre l'ancien archimage, Cédric, et le nouveau, Thibault. Ces noms ! Je décide de le questionner prudemment.
- Ces noms ont une curieuse consonance, viendraient-ils comme toi de Valsein ?
- Oui, un de mes ancêtres était d'ailleurs un grand ami de ces deux-là. Il a laissé des chroniques familiales assez passionnantes.
- Vraiment ? Du genre ?
- Ils ont lutté à leur époque contre des groupes puissants qui menaçaient de s'emparer du monde, les Destructeurs et les Protecteurs. Ils ont mené de grandes batailles contre eux et leur ont flaqué une sacrée raclée !
- Arrête de te vanter, Fredrick ! Dit Ysmar en riant.
- Oh, mais c'est facile à prouver, tout doit être dans les archives de l'université.
- Ah, vraiment, dis-je. Je suis bien curieux de voir ça...
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