01-02-2022, 11:22 PM
Livre I - L'autre Côté
1 - Le Voyage
Si quelqu'un lit jamais mon journal, il saura comment toute cette histoire a commencé, mais il sera bien en peine d'imaginer ce qui s'est passé ensuite, et moi-même, j'ai toujours du mal à réaliser...
Je n'en reviens pas des risques que j'ai pu prendre par amour... ou par folie.
Lieu inconnu, date inconnue
Une lumière bleue émane de l'appareil, mes collègues me regardent, étonnés par cette activation non prévue, et crient lorsque je me mets devant elle, ils se ruent vers la machine mais ne peuvent rien pour l'arrêter une fois qu'elle est lancée, on n'a pas encore trouvé le bouton d'arrêt, s'il y en a un. Un sifflement de plus en plus aigu se fait entendre, les autres me regardent, m'appellent, mais je ne les écoute pas, et ils n'osent pas s'avancer dans le champ pour me sortir de là. Heureusement qu'elle est trop lourde pour être déplacée.
La lumière s'intensifie, m'enveloppe entièrement, et le labo s'efface, je me mets à chuter, puis soudain c'est l'obscurité totale.
Et le silence, un silence absolu qui m'environne. Je n'appelle pas Jacques, je me doute bien qu'en trois ans, il n'est pas resté sur place, je pense bien qu'il aurait laissé un signe, mais je compte bien le retrouver.
Je fouille dans ma sacoche, qui ne contient plus mon ordinateur portable mais tout ce que j'ai pu rassembler discrètement pour mon voyage.
J'en sors une lampe de poche, éclaire autour de moi, puis m'éloigne rapidement en voyant une unique sortie à cette pièce emplie de débris en tout genre. Je ne dois pas rester sur place, au cas où les autres activeraient la procédure de rappel. Je resterai de ce côté tant que je n'aurai pas retrouvé Jacques.
Le faisceau éclaire un couloir tout aussi obscur, dénué de fenêtre. Je pense être toujours en sous-sol, mais l'air est respirable quoique très sec.
Je ne peux m'empêcher de m'émerveiller une nouvelle fois qu'une technologie pareille ait pu être développée il y a un siècle alors qu'elle est encore inconnue de nos jours. Les Protecteurs étaient peut-être de sacrés fumiers, mais ils avaient de véritables génies avec eux.
Je regarde les traces sur le sol, il n'y a pas trace d'hésitation, mon homme devait avoir lui aussi un moyen d'éclairage, ou de vision nocturne.
Les traces de pas se croisent à chaque intersection. Je suis la plus récente, celle qui écrase les autres, pour trouver le bon chemin, celui qui me mènera à lui, pourvu qu'il aille bien ! Trois ans, mon dieu, trois ans ici, j'espère bien qu'il y a une sortie, je le pense même, car à sa place, je serais revenu là où je suis apparu.
Il est parfois difficile d'interpréter les traces, je ne suis pas un spécialiste, loin de là, et je me fourvoie de temps en temps dans des cul-de-sac qui me font perdre du temps. J'ai peur de tomber en revenant sur mes pas sur une équipe lancée à ma recherche, mais le silence règne toujours sur les lieux. Je me demande ce qu'ils doivent penser, là-bas. Mais ce n'est pas mon problème.
Je constate de plus en plus de dégradations dans l'état des murs et du plafond, et je dois franchir des débris de plus en plus importants. Je finis par arriver dans une vaste salle, non, un large couloir en pente, et je peux voir les traces de Jacques dans la poussière, qui, logiquement, a choisi de monter. Et je ne vois pas de traces qui reviennent. Très excité, je progresse plus rapidement. Je suis sûr qu'il y a une sortie là-haut, et que je pourrai alors... quoi ? Je n'ai aucune idée de ce qu'il y a là-dehors, aucune idée de l'endroit où je suis, tout ce que je sais, c'est que Jacques n'a pas donné signe de vie en trois ans. Peut-être est-ce une île perdue du Pacifique. Mais dans ce cas, son téléphone aurait quand même pu capter le signal satellite et on l'aurait récupéré. Non, quelque chose est arrivé, mais quoi ?
Le couloir monte toujours, mais j'approche d'un nouveau tas de débris, plus important. Eh, une minute... ce ne sont pas des débris, mais des squelettes humains ! Que s'est-il passé ici ?
La lueur de ma lampe donne un aspect inquiétant aux os répandus sur le sol, aux crânes ricanants, aux... armures ? Oui, ce sont bien des cottes de mailles, des casques, des épées que je vois ici. Ces morts doivent dater de bien longtemps, mais que font-ils ici, dans une base des Protecteurs ? Tout ça n'a aucun sens. Pourquoi les Protecteurs n'ont-ils pas dégagé tout ça quand ils se sont installés ? Non, ces corps sont venus là après l'abandon de la base, mais dans ce cas, ils ne sont pas si anciens que ça. Mais alors, que viennent faire là des corps en armure ? Deviens-je fou ou...
Mais non ! J'ai compris maintenant où je suis, ou plutôt, quand ! Ce n'est pas qu'un téléporteur, j'ai également voyagé dans le temps ! Mais alors, ça veut dire que dehors, ce ne sera pas une partie de plaisir... je crains fort d'avoir fait une grave erreur en utilisant la machine.
Soupirant, je réfléchis à ce que je vais faire. Continuer, en quête de Jacques, me semble en fin de compte la seule option possible, car si je reviens en arrière, je passerai en cour martiale pour ce que j'ai fait. J'ai vraiment agi sans réfléchir, comme possédé, obsédé par l'idée de retrouver mon amour, et maintenant que je fais face à la réalité, je me rends compte à quel point j'ai été aveugle.
Trop tard, trop tard pour reculer.
Soupirant, je reprends mon chemin, rencontrant d'autres squelettes. Un rude combat a dû avoir lieu ici, je vois des crânes défoncés, des boucliers brisés, des armures trouées... Hésitant, je m'empare d'une grande épée, mais la repose rapidement : elle est lourde ! J'ai pourtant fait du sport régulièrement, mais ces soldats ont pratiqué l'escrime pendant des années, et je ne ferais pas le poids contre eux... je finis par trouver une arme d'une taille plus raisonnable, et, frissonnant, dégage son fourreau d'un des morts. Je me sens un peu plus tranquille maintenant. Un peu, car je n'ai jamais manié d'épée et je sais bien que face à un soldat, ma meilleure solution serait la suite.
Je répugne à dépouiller les corps plus avant, mais je m'empare d'une bourse, puis vide quelques autres dans la mienne. Étrange que Jacques n'en ait pas fait autant, était-il pressé de sortir ? Ça semble être le cas, car en examinant les traces, je constate qu'il s'est mis à courir. A-t-il eu peur des squelettes ? L'idée que mon beau militaire soit si sensible est amusante, enfin, elle le serait si je n'étais pas coincé ici, en un lieu et une époque inconnue...
Je reprends ma route, inutile de courir pour ma part, et continue à remonter la pente. De nombreux autres couloirs secondaires sont visibles de part et d'autres, mais les traces continuent tout droit. J'arrive à un endroit qui semble avoir été dévasté par une énorme explosion, une explosion qui me semble très reconnaissable. Je touche du doigt la pierre lisse, souffle en découvrant la vaste zone qui a été affectée. Je ne trouve aucune trace de la machine (dommage) mais je suis certain qu'un autre de ces appareils a été utilisé ici.
Enfin ! Enfin, la lumière du soleil qui filtre à travers une ouverture !
La lutte semble avoir été terrible ici, mais je ne m'y attarde pas trop, savourant le souffle d'air frais sur mon visage, courant pour arriver dehors plus rapidement, tombant enfin à genoux là même où Jacques a dû le faire. Mais il n'en reste plus trace, ici le vent et le temps ont fait leur œuvre.
Plus de traces. Je vais devoir jouer de chance, espérer qu'il a pris les même décisions que je prendrai. Je me relève, explore les environs, ne trouve que des ruines perdues au milieu de collines dénudées. Le soleil devient rapidement accablant, m'étouffant et me fait jeter mon pull. Je le reprends toutefois, me souvenant que dans ces régions, les nuits sont fraîches...
- Jacques, où es-tu ? As-tu survécu ? Et survivrai-je assez longtemps pour te retrouver ?
1 - Le Voyage
Si quelqu'un lit jamais mon journal, il saura comment toute cette histoire a commencé, mais il sera bien en peine d'imaginer ce qui s'est passé ensuite, et moi-même, j'ai toujours du mal à réaliser...
Je n'en reviens pas des risques que j'ai pu prendre par amour... ou par folie.
Lieu inconnu, date inconnue
Une lumière bleue émane de l'appareil, mes collègues me regardent, étonnés par cette activation non prévue, et crient lorsque je me mets devant elle, ils se ruent vers la machine mais ne peuvent rien pour l'arrêter une fois qu'elle est lancée, on n'a pas encore trouvé le bouton d'arrêt, s'il y en a un. Un sifflement de plus en plus aigu se fait entendre, les autres me regardent, m'appellent, mais je ne les écoute pas, et ils n'osent pas s'avancer dans le champ pour me sortir de là. Heureusement qu'elle est trop lourde pour être déplacée.
La lumière s'intensifie, m'enveloppe entièrement, et le labo s'efface, je me mets à chuter, puis soudain c'est l'obscurité totale.
Et le silence, un silence absolu qui m'environne. Je n'appelle pas Jacques, je me doute bien qu'en trois ans, il n'est pas resté sur place, je pense bien qu'il aurait laissé un signe, mais je compte bien le retrouver.
Je fouille dans ma sacoche, qui ne contient plus mon ordinateur portable mais tout ce que j'ai pu rassembler discrètement pour mon voyage.
J'en sors une lampe de poche, éclaire autour de moi, puis m'éloigne rapidement en voyant une unique sortie à cette pièce emplie de débris en tout genre. Je ne dois pas rester sur place, au cas où les autres activeraient la procédure de rappel. Je resterai de ce côté tant que je n'aurai pas retrouvé Jacques.
Le faisceau éclaire un couloir tout aussi obscur, dénué de fenêtre. Je pense être toujours en sous-sol, mais l'air est respirable quoique très sec.
Je ne peux m'empêcher de m'émerveiller une nouvelle fois qu'une technologie pareille ait pu être développée il y a un siècle alors qu'elle est encore inconnue de nos jours. Les Protecteurs étaient peut-être de sacrés fumiers, mais ils avaient de véritables génies avec eux.
Je regarde les traces sur le sol, il n'y a pas trace d'hésitation, mon homme devait avoir lui aussi un moyen d'éclairage, ou de vision nocturne.
Les traces de pas se croisent à chaque intersection. Je suis la plus récente, celle qui écrase les autres, pour trouver le bon chemin, celui qui me mènera à lui, pourvu qu'il aille bien ! Trois ans, mon dieu, trois ans ici, j'espère bien qu'il y a une sortie, je le pense même, car à sa place, je serais revenu là où je suis apparu.
Il est parfois difficile d'interpréter les traces, je ne suis pas un spécialiste, loin de là, et je me fourvoie de temps en temps dans des cul-de-sac qui me font perdre du temps. J'ai peur de tomber en revenant sur mes pas sur une équipe lancée à ma recherche, mais le silence règne toujours sur les lieux. Je me demande ce qu'ils doivent penser, là-bas. Mais ce n'est pas mon problème.
Je constate de plus en plus de dégradations dans l'état des murs et du plafond, et je dois franchir des débris de plus en plus importants. Je finis par arriver dans une vaste salle, non, un large couloir en pente, et je peux voir les traces de Jacques dans la poussière, qui, logiquement, a choisi de monter. Et je ne vois pas de traces qui reviennent. Très excité, je progresse plus rapidement. Je suis sûr qu'il y a une sortie là-haut, et que je pourrai alors... quoi ? Je n'ai aucune idée de ce qu'il y a là-dehors, aucune idée de l'endroit où je suis, tout ce que je sais, c'est que Jacques n'a pas donné signe de vie en trois ans. Peut-être est-ce une île perdue du Pacifique. Mais dans ce cas, son téléphone aurait quand même pu capter le signal satellite et on l'aurait récupéré. Non, quelque chose est arrivé, mais quoi ?
Le couloir monte toujours, mais j'approche d'un nouveau tas de débris, plus important. Eh, une minute... ce ne sont pas des débris, mais des squelettes humains ! Que s'est-il passé ici ?
La lueur de ma lampe donne un aspect inquiétant aux os répandus sur le sol, aux crânes ricanants, aux... armures ? Oui, ce sont bien des cottes de mailles, des casques, des épées que je vois ici. Ces morts doivent dater de bien longtemps, mais que font-ils ici, dans une base des Protecteurs ? Tout ça n'a aucun sens. Pourquoi les Protecteurs n'ont-ils pas dégagé tout ça quand ils se sont installés ? Non, ces corps sont venus là après l'abandon de la base, mais dans ce cas, ils ne sont pas si anciens que ça. Mais alors, que viennent faire là des corps en armure ? Deviens-je fou ou...
Mais non ! J'ai compris maintenant où je suis, ou plutôt, quand ! Ce n'est pas qu'un téléporteur, j'ai également voyagé dans le temps ! Mais alors, ça veut dire que dehors, ce ne sera pas une partie de plaisir... je crains fort d'avoir fait une grave erreur en utilisant la machine.
Soupirant, je réfléchis à ce que je vais faire. Continuer, en quête de Jacques, me semble en fin de compte la seule option possible, car si je reviens en arrière, je passerai en cour martiale pour ce que j'ai fait. J'ai vraiment agi sans réfléchir, comme possédé, obsédé par l'idée de retrouver mon amour, et maintenant que je fais face à la réalité, je me rends compte à quel point j'ai été aveugle.
Trop tard, trop tard pour reculer.
Soupirant, je reprends mon chemin, rencontrant d'autres squelettes. Un rude combat a dû avoir lieu ici, je vois des crânes défoncés, des boucliers brisés, des armures trouées... Hésitant, je m'empare d'une grande épée, mais la repose rapidement : elle est lourde ! J'ai pourtant fait du sport régulièrement, mais ces soldats ont pratiqué l'escrime pendant des années, et je ne ferais pas le poids contre eux... je finis par trouver une arme d'une taille plus raisonnable, et, frissonnant, dégage son fourreau d'un des morts. Je me sens un peu plus tranquille maintenant. Un peu, car je n'ai jamais manié d'épée et je sais bien que face à un soldat, ma meilleure solution serait la suite.
Je répugne à dépouiller les corps plus avant, mais je m'empare d'une bourse, puis vide quelques autres dans la mienne. Étrange que Jacques n'en ait pas fait autant, était-il pressé de sortir ? Ça semble être le cas, car en examinant les traces, je constate qu'il s'est mis à courir. A-t-il eu peur des squelettes ? L'idée que mon beau militaire soit si sensible est amusante, enfin, elle le serait si je n'étais pas coincé ici, en un lieu et une époque inconnue...
Je reprends ma route, inutile de courir pour ma part, et continue à remonter la pente. De nombreux autres couloirs secondaires sont visibles de part et d'autres, mais les traces continuent tout droit. J'arrive à un endroit qui semble avoir été dévasté par une énorme explosion, une explosion qui me semble très reconnaissable. Je touche du doigt la pierre lisse, souffle en découvrant la vaste zone qui a été affectée. Je ne trouve aucune trace de la machine (dommage) mais je suis certain qu'un autre de ces appareils a été utilisé ici.
Enfin ! Enfin, la lumière du soleil qui filtre à travers une ouverture !
La lutte semble avoir été terrible ici, mais je ne m'y attarde pas trop, savourant le souffle d'air frais sur mon visage, courant pour arriver dehors plus rapidement, tombant enfin à genoux là même où Jacques a dû le faire. Mais il n'en reste plus trace, ici le vent et le temps ont fait leur œuvre.
Plus de traces. Je vais devoir jouer de chance, espérer qu'il a pris les même décisions que je prendrai. Je me relève, explore les environs, ne trouve que des ruines perdues au milieu de collines dénudées. Le soleil devient rapidement accablant, m'étouffant et me fait jeter mon pull. Je le reprends toutefois, me souvenant que dans ces régions, les nuits sont fraîches...
- Jacques, où es-tu ? As-tu survécu ? Et survivrai-je assez longtemps pour te retrouver ?
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