Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays, terminé)

[inny-2]

Thibault : Départs

Nous nous rassemblons tous et écoutons Erynia raconter ce qui s'est passé.
- Mais c'est terrible ça ! Il nous reste moins de quatre jours, et la Lumière sait où il a bien pu passer !
- À sa place, dit Erynia, je me serais retirée dans l'une des forteresses de l'empire, et il a l'embarras du choix... Fa'Sider, la forteresse volante, est un choix évident, trop peut-être ?
- Nous n'avons pas le temps de procéder à une divination...
- Le dragon ne vous a rien dit ?
- Non, rien du tout... il se plaît à jouer avec nos nerfs.
- J'avais remarqué ça la première fois... pour lui, nous ne sommes que des insectes.
Je remarque Thomas à l'opposé de notre groupe, l'air sombre. Quand je pense à ce qu'il a fait pour moi, j'en suis bouleversé. Le reste me paraîtrait plus que secondaire si mon amour et Thomas n'étaient pas condamnés à périr dans quelques jours...
- Le Phœnix ne peut-il pas lever la malédiction ?
- Ça vaut le coup d'essayer... et s'il peut le faire, je vous jure que c'en sera fini de cette histoire.
- Je vous en prie, dit Erynia. Aidez-moi à venger la mort de mon père. Aidez-moi à abattre cet usurpateur.

Lud, qui avait sorti sa flûte, s'immobilise et réfléchit.
- J'aspire à la tranquilité, je voudrais tant que tout se termine, mais, oui, nous vous aiderons. Par contre, les enfants, vous resterez là cette fois... vous en avez assez fait. Et quand je dis que vous restez ici, ça veut dire ici, compris ?
- Compris...
Ludvik n'est visiblement pas d'humeur à repartir une nouvelle fois après nous, et je le comprends...
- Ced ?
- Compris.
Nous revenons tous dans la caverne où j'ai été ramené à la vie. Je vais enfin voir le fameux Askash, le fabuleux oiseau de feu...
La musique que joue Lud me prend au cœur, ses échos surnaturels vont bien au-delà de ce monde, appelant une nouvelle fois le Phœnix.
Sauvera-t-il tous ceux que j'aime, ou les verrai-je mourir ? Je ne pourrai le supporter. Si cela devait advenir...
L'attente est longue, à nouveau, puis une vague de lumière fait irruption, émanant de... ouah ! Il est magnifique !

Une communication silencieuse et fort longue s'établit entre Lud et le Phœnix, et se termine par le départ de l'oiseau. Ludvik secoue la tête.
- Ça va être plus compliqué que je ne le pensais...
- Raconte...
- Le dragon nous a bien maudits... mais il ne s'est en aucune manière donné la peine de mettre un moyen de lever cette malédiction.
- Quoi ?!
- Lui seul peut l'annuler, s'il le veut bien ainsi... sa volonté seule est maîtresse du sortilège. Nos vies dépendent donc de son bon vouloir.
- Nous devons donc tuer l'empereur...
- Et ? S'il décide qu'il n'a aucune raison de se fatiguer, ou de se montrer redevable envers nous ? La mort de l'empereur n'est pas le déclencheur de la levée de la malédiction, il nous faudra encore retrouver le dragon.

- C'est lui qui nous trouvera, je pense, il surveille cette affaire de près.
- Nous le saurons bien assez tôt... nous partirons donc pour Æstys.
- Comment pourrons-nous le localiser à temps ?
- J'ai demandé à Askash de renforcer les pouvoirs de ton diapason doré... s'il ne parvient pas à le trouver, nous serons dans le pétrin. Ced, renvoie les jeunes à la maison, s'il te plaît... et si jamais vous mettez ne serait-ce que le nez dehors, je laisserai Finnadan s'occuper de vous trois.
- Pas de problème, dis-je, on a eu assez d'aventures pour le restant de nos jours.
Cédric se prépare à nous téléporter, s'excluant du sort comme il l'avait fait à l'occasion dans la salle de l'Harmonique. Bien. Je vais profiter de cette période tranquille pour parler de notre relation avec Thomas et Stephan. Nous devons parler franchement. Je... je suis prêt à partager mon amour avec mon frère, si tel est son désir. Ne l'ai-je pas déjà fait quand je vivais dans le corps de Thomas ? Mais alors, j'étais mort, je n'avais pas mon propre corps, et je me détachais lentement de certaines choses... je déprimais, en fait.
Mais, lorsque nous apparaissons dans notre salon, je regrette que Ced ne soit pas avec nous, car il y a du monde, ici... et, passée la surprise de notre apparition soudaine, ils usent d'un puissant sortilège qui brise mes défenses et me plonge dans l'inconscience. Ma dernière sensation, en tombant au sol, est de sentir Stephan et Thomas me tomber dessus.

Fin du livre V