Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays, terminé)

[inny-2]

Stephan : Un choix essentiel

Je n'ai pas besoin de chercher quel est le problème, ayant moi-même longuement réfléchi sur le sujet... sans y trouver de réponse. Rendant Thibault à ses parents, je m'approche de Thomas, qui a baissé la tête. Je peux sentir sa souffrance. Pourquoi souffre-t-il ? Rien n'est décidé encore, je ne sais pas moi-même... à moins qu'il n'ait pris une décision ?
- Thib a besoin de toi, dit-il doucement. Reste avec lui et ne le lâche pas, surtout. Je ne veux pas le perdre à nouveau.
- Thomas...
- Je sais... mais c'est lui depuis le début, je n'ai fait que m'immiscer dans votre relation. Et il n'a jamais autant eu besoin de toi qu'en ce moment, alors retourne auprès de lui.
Des larmes coulent de ses yeux et il se détourne vivement avant de sortir de la pièce.
Mon premier réflexe est de le rattraper, mais il n'a que trop raison. Et pourtant... je l'aime, lui aussi, et je souffre de ce départ. N'y aurait-il pas eu moyen de faire autrement ? D'autant plus qu'il souffre lui-même de cette décision, alors pourquoi ?
Mais Thibault est là, et je ne peux le laisser, il a bien raison sur ce point. Je reviens alors auprès de lui et m'occupe de tisser un nid de bonheur autour de lui, afin de l'assurer que tout va bien, alors même que tout va mal pour moi...

Mais bientôt, c'est lui qui me fait oublier mes tourments, alors que je le serre dans mes bras.
- Comme tu m'as manqué Stephan... si tu savais comme je t'aime ! J'ai cru... mourir une deuxième fois quand tu t'es dressé devant mon sort.
- C'est du passé... tu avais ramené la flûte, c'est le principal.
- Non... ce... oh, Stephan, je suis devenu fou... ta mort ne m'a arrêté que quelques secondes... j'aurais tué tout le monde pour atteindre Philippe...
- Ced nous a expliqué que c'était ton était d'âme en peine qui t'avait rendu comme ça. Tu es de nouveau toi-même, bien vivant.
- Je ne te mérite pas...
- Oh que si.
- Non... va plutôt auprès de Thomas, j'ai bien vu à quel point il souffrait.
- Eh, vous n'allez pas me rejeter tous les deux, non ? Et puis c'est quoi ces histoires, j'ai peut-être mon mot à dire là-dessus, non ?

Choqué, Thibault pâlit. Je me rends compte que j'y ai été trop fort avec lui. Avant qu'il puisse dire quoi que ce soit, je l'embrasse sur la bouche, un petit baiser destiné à le faire taire, puis je lui dis :
- Ne dis plus rien. Je suis là, avec toi, même si je ne sais plus où j'en suis dans mes sentiments.
- Il t'a dit de venir vers moi ? Je... ça me touche énormément qu'il ait fait ça pour moi. Je sais qu'il t'aime énormément.
- Moi aussi...
Il me regarde avec un petit sourire, ému. Je me rends compte qu'il n'a pas compris dans quel sens j'avais été touché... mais, par la Lumière, qu'il est craquant avec cet air !
Mon amertume et mon désespoir fondent comme neige au soleil à le voir ainsi, et je m'empresse de couvrir son visage de tendres baisers.
- Je t'aime, Thib.
- Je t'aime, Stef. Tu es tout pour moi, tu es ce qui m'a rattaché à la vie, même si le prix en a été élevé, je ne regrette rien puisque je suis de nouveau dans tes bras.

Oui, le prix en est effectivement élevé... qu'ai-je fait ? En offrant mon amour à Thomas, je me suis mis dans une situation plus que délicate. Les habitants du coin diraient que je me suis assis au bord d'un chaudron de sorcière. L'expression très imagée résume bien les risques que cette situation peut apporter... Car j'aime toujours Thomas, et comment l'oublier ? Cela m'est impossible. Serais-je égoïste, à vouloir ainsi les deux ? Il faut que j'en parle à mes pères, peut-être sauront-ils me conseiller... ou, du moins, secouer la tête d'un air désespéré en se demandant comment j'ai pu en arriver là... Mais non. Mes parents sont des héros, s'ils ont pu sauver un monde, ils pourront résoudre mon petit problème, me dis-je, amusé. Les pauvres...
Mais sous les caresses de Thibault, je me détends de plus en plus. Je me rends alors compte que je n'ai jamais pu serrer son corps dans mes bras, et que c'est la première fois qu'il est vraiment là, à moi. Je m'étais trop concentré sur mes propres problèmes pour que cette évidence me vienne à l'esprit.

- Thib... j'ai autant besoin de toi que toi de moi, je m'en rends bien compte.
- Je ne te quitterai plus, Stef, je te le promets. Fini l'aventure.
- Oh, oui ! C'est juré, je ne mets plus un pied hors de la maison si ce n'est pour te voir.
- Moi de même.
Nous nous embrassons de nouveau, longuement, et j'éprouve le désir d'explorer son corps, de lui faire l'amour, et je comprends alors que...
La porte s'ouvre brusquement sur Marc.
- Désolé de vous interrompre, mais on a un gros problème. On a eu un message du dragon nous expliquant qu'avec la confusion causée par l'attaque de Thibault, l'empereur a utilisé une illusion et s'est esquivé, et nous nous sommes tous fait avoir... Ced l'a vraiment mauvaise, sur ce coup.
- Quoi ? Mais alors...
- Oui, nous sommes toujours maudits. Tout est à refaire. On doit retourner dans le monde d'Æstys.