25-12-2021, 12:03 AM
Erynia : Conscience
Je ferme les yeux, mais la scène qui s'impose à mon esprit ne me permet pas d'échapper à la réalité.
Tous morts, gisant au sol, tombés sous les coups des assassins. Ils n'étaient pas de taille face à ces maîtres dans l'art de tuer. Tout cela à cause de moi. Et pour rien, qui plus est, car ils n'auront qu'à attendre que je m'épuise pour que mon bouclier tombe.
Tout cela n'aura servi à rien. La présence des assassins signifie que mon père est mort. Si tôt... j'ai quitté mon monde juste à temps avant que la tempête ne se lève sur l'empire.
Père... que dois-je faire, maintenant ? Vous qui m'avez si souvent dit qu'il ne revenait pas à la famille de l'empereur de tuer de ses propres mains, qu'auriez-vous fait à ma place ? J'ai le sentiment que me servir de mes pouvoirs pour abattre mes ennemis serait vous trahir, mais ne pas le faire, est-ce trahir mes... mes amis ? Je crains que oui. Dans ce cas, que faire ? Il n'y a plus d'honneur nulle part devant moi, car périr reviendrait à laisser l'Orbe d'Or tomber aux mains de nos ennemis.
Non. Je ne peux laisser cela arriver. Pardonne-moi, père, mais je ne peux laisser tout cela advenir.
Rouvrant les yeux, je reviens au moment présent, quittant la vision d'un avenir que je ne peux accepter. Des larmes coulent le long de mes joues alors que j'abaisse mon bouclier et concentre le pouvoir en moi, en un point unique, avant de le relâcher en éventail, le laissant glisser, inoffensif, autour de mes alliés en train de se défendre désespérément puis lui intimant l'ordre de frapper mortellement mes ennemis.
Fauchés par une lame d'énergie aussi fine qu'impossible à esquiver, ils tombent en arrière, heurtant le sol, coupés en deux. Ils ne tueront plus jamais personne. Et surtout pas mes amis.
Un seul des hommes, resté prudemment en arrière, a échappé au carnage, qu'il contemple avec stupéfaction puis horreur. Il dresse son bouclier juste à temps pour bloquer la lance de pouvoir avec laquelle je tentais de l'empaler.
- Andarys... alors c'est toi qui est derrière tout ça ?
- C'est très flatteur, chère sœur, mais non.
- J'aurais dû m'en douter... tu n'as jamais été qu'un crapaud visqueux qu'on retrouve toujours dans le camp le plus à même de t'offrir quelque avantage...
- Le camp des vainqueurs, tout simplement. Mais en l'occurrence, c'est aussi une question de survie. Danaryn a fait du ménage dans la famille, c'est le moins qu'on puisse dire. Il ne reste que nous trois, j'en ai peur.
- Quoi ?! Ce maudit serpent ! Je lui ferai payer très cher pour ce qu'il a fait ! Et rien ne m'arrêtera, tu peux me croire !
- J'ai vu... tu as brisé le tabou, ce qui ne lasse pas de me surprendre.
- Les choses ont changé avec la mort de notre père. Danaryn va bientôt s'en rendre compte.
- J'ai bien peur que non... ignores-tu la raison même du tabou qui empêche tout membre de la famille impériale de tuer ?
- Cette légende ridicule ?
- Libre à toi de le croire, mais si elle a un fond de vérité, il ne te reste plus que sept jours à vivre. Tel était le prix à payer pour tout ce qui nous a été accordé par le grand dragon à la fondation de notre empire.
- Je ne me laisserai pas arrêter par de vieilles légendes ridicules. Les dragons n'existent pas, et aucun ne viendra donc me tuer pour ce que j'ai fait.
Je vois mes compagnons se regarder d'un air gêné.
- Qu'y a-t-il ?
- Le grand dragon existe, nous l'avons... croisé... il y a vingt-cinq ans.
- Pardon ?
- Désolé... hum... c'est vrai ce qu'il dit à propos des sept jours ?
- Je n'en sais absolument rien ! Qui peut savoir ce qui appartient à la légende ou à la vérité après tant de siècles ?
- Oui, on en sait quelque chose... Mais...
- Mais rien. Et puis, si jamais ce dragon arrive, on lui donnera une bonne leçon.
- Hum... vu sa puissance, je ne pense pas, non.
- Hein ?
Je suis de moins en moins rassurée, pour le coup.
- Nous verrons bien, le moment venu. Pour le moment, nous avons à faire.
- Oui, et ce serpent-là doit être écrasé à tout prix si nous voulons bénéficier d'un répit. Car sinon, il nous enverra des assassins jusqu'à ce que nous succombions.
- Il y en a beaucoup par chez vous ?
- Oh, oui... Sans parler de l'armée.
- Vu.
Je m'avance vers mon maudit frère, qui n'en mène pas large.
- Peu m'importe, en fait, de mourir, si je peux venger mon père avant le moment fatidique.
Je concentre mon pouvoir de façon plus intense que précédemment. J'ai un bouclier à pulvériser.
De toute notre famille, c'est moi qui ai le pouvoir le plus fort, mais mon père a tout fait pour que cela reste un secret, me sauvant ainsi la vie. Je libère un rayon qui frappe le bouclier en un point minuscule mais sur lequel se concentre une énergie prodigieuse. L'écran a beau être extrêmement efficace, il n'est pas fait pour résister à pareil assaut, et mon rayon perce rapidement avant de libérer son énergie dans l'espace confiné dans lequel Andarys se pensait à l'abri. Il est réduit en cendres en un instant.
Je soupire, et m'effondre au sol, épuisée et anéantie.
Tout. J'ai tout perdu. Mais il n'est pas temps de se laisser aller au désespoir. J'ai des choses à accomplir.
Ludvik, Cédric, Marc, Jean, tous, ils viennent tous me dire des paroles de réconfort et de soutien, et cela me touche plus que je ne l'aurais imaginé, venant de personnes dont j'ai ravagé l'existence par le simple fait que j'ai croisé leur chemin.
Mais ils savent ce que le mot deuil veut dire, à cause de mon portail, Thibault est mort... toutefois, ils ne me le reprochent pas, car ce n'était pas voulu, loin de là ! Dans mon propre empire, j'aurais subi un sort peu enviable...
Je leur dois de me battre pour eux, et, à un prix énorme, j'ai payé le prix. Mais je n'ai pas de regrets.
On verra bien, le moment venu, ce qu'il adviendra.
Je me relève, les remerciant, puis récupère le diapason des assassins. Sortant l'Orbe d'Or de ma sacoche, je me concentre sur elle.
- L'empire a été trahi, l'empereur est mort, et son assassin est assis sur le trône. Je suis prisonnière de la prison éternelle, et, ayant rompu le tabou, il ne me reste que sept jour à vivre. Par tout ce que j'ai de plus cher, je fais serment de ne pas laisser tomber tant qu'il restera une seule lueur d'espoir.
- Voilà qui est bien parlé, Erynia. Ton courage et ta détermination t'honorent.
- Que... qui me parle ?
- Tu ignores quelle est la véritable fonction de l'Orbe ? Avez-vous tant oublié ? Même si cela est dans votre nature, hélas... mais peu importe. Je vais offrir une parcelle de mon énergie à l'un de tes diapasons, ce qui te permettra de sortir de cette prison. Le portail te conduira là où tout a commencé.
- Et où est-ce ?
- Dans l'empire, bien sûr. Nous avons à parler, face à face.
La communication mentale est rompue, me laissant perplexe. Sortant mes diapasons de ma poche, je me rends compte que l'un d'eux a pris une teinte dorée.
Je résume rapidement la situation à mes compagnons.
- Erynia, tu as tout fait pour nous aider à retrouver tant nos enfants que mon frère. Je suis prêt à t'aider en retour.
- De même, dit Cédric.
Tous me font la même promesse, et c'est avec une énergie renouvelée que je lève mon diapason et ouvre un portail vers l'inconnu.
Je ferme les yeux, mais la scène qui s'impose à mon esprit ne me permet pas d'échapper à la réalité.
Tous morts, gisant au sol, tombés sous les coups des assassins. Ils n'étaient pas de taille face à ces maîtres dans l'art de tuer. Tout cela à cause de moi. Et pour rien, qui plus est, car ils n'auront qu'à attendre que je m'épuise pour que mon bouclier tombe.
Tout cela n'aura servi à rien. La présence des assassins signifie que mon père est mort. Si tôt... j'ai quitté mon monde juste à temps avant que la tempête ne se lève sur l'empire.
Père... que dois-je faire, maintenant ? Vous qui m'avez si souvent dit qu'il ne revenait pas à la famille de l'empereur de tuer de ses propres mains, qu'auriez-vous fait à ma place ? J'ai le sentiment que me servir de mes pouvoirs pour abattre mes ennemis serait vous trahir, mais ne pas le faire, est-ce trahir mes... mes amis ? Je crains que oui. Dans ce cas, que faire ? Il n'y a plus d'honneur nulle part devant moi, car périr reviendrait à laisser l'Orbe d'Or tomber aux mains de nos ennemis.
Non. Je ne peux laisser cela arriver. Pardonne-moi, père, mais je ne peux laisser tout cela advenir.
Rouvrant les yeux, je reviens au moment présent, quittant la vision d'un avenir que je ne peux accepter. Des larmes coulent le long de mes joues alors que j'abaisse mon bouclier et concentre le pouvoir en moi, en un point unique, avant de le relâcher en éventail, le laissant glisser, inoffensif, autour de mes alliés en train de se défendre désespérément puis lui intimant l'ordre de frapper mortellement mes ennemis.
Fauchés par une lame d'énergie aussi fine qu'impossible à esquiver, ils tombent en arrière, heurtant le sol, coupés en deux. Ils ne tueront plus jamais personne. Et surtout pas mes amis.
Un seul des hommes, resté prudemment en arrière, a échappé au carnage, qu'il contemple avec stupéfaction puis horreur. Il dresse son bouclier juste à temps pour bloquer la lance de pouvoir avec laquelle je tentais de l'empaler.
- Andarys... alors c'est toi qui est derrière tout ça ?
- C'est très flatteur, chère sœur, mais non.
- J'aurais dû m'en douter... tu n'as jamais été qu'un crapaud visqueux qu'on retrouve toujours dans le camp le plus à même de t'offrir quelque avantage...
- Le camp des vainqueurs, tout simplement. Mais en l'occurrence, c'est aussi une question de survie. Danaryn a fait du ménage dans la famille, c'est le moins qu'on puisse dire. Il ne reste que nous trois, j'en ai peur.
- Quoi ?! Ce maudit serpent ! Je lui ferai payer très cher pour ce qu'il a fait ! Et rien ne m'arrêtera, tu peux me croire !
- J'ai vu... tu as brisé le tabou, ce qui ne lasse pas de me surprendre.
- Les choses ont changé avec la mort de notre père. Danaryn va bientôt s'en rendre compte.
- J'ai bien peur que non... ignores-tu la raison même du tabou qui empêche tout membre de la famille impériale de tuer ?
- Cette légende ridicule ?
- Libre à toi de le croire, mais si elle a un fond de vérité, il ne te reste plus que sept jours à vivre. Tel était le prix à payer pour tout ce qui nous a été accordé par le grand dragon à la fondation de notre empire.
- Je ne me laisserai pas arrêter par de vieilles légendes ridicules. Les dragons n'existent pas, et aucun ne viendra donc me tuer pour ce que j'ai fait.
Je vois mes compagnons se regarder d'un air gêné.
- Qu'y a-t-il ?
- Le grand dragon existe, nous l'avons... croisé... il y a vingt-cinq ans.
- Pardon ?
- Désolé... hum... c'est vrai ce qu'il dit à propos des sept jours ?
- Je n'en sais absolument rien ! Qui peut savoir ce qui appartient à la légende ou à la vérité après tant de siècles ?
- Oui, on en sait quelque chose... Mais...
- Mais rien. Et puis, si jamais ce dragon arrive, on lui donnera une bonne leçon.
- Hum... vu sa puissance, je ne pense pas, non.
- Hein ?
Je suis de moins en moins rassurée, pour le coup.
- Nous verrons bien, le moment venu. Pour le moment, nous avons à faire.
- Oui, et ce serpent-là doit être écrasé à tout prix si nous voulons bénéficier d'un répit. Car sinon, il nous enverra des assassins jusqu'à ce que nous succombions.
- Il y en a beaucoup par chez vous ?
- Oh, oui... Sans parler de l'armée.
- Vu.
Je m'avance vers mon maudit frère, qui n'en mène pas large.
- Peu m'importe, en fait, de mourir, si je peux venger mon père avant le moment fatidique.
Je concentre mon pouvoir de façon plus intense que précédemment. J'ai un bouclier à pulvériser.
De toute notre famille, c'est moi qui ai le pouvoir le plus fort, mais mon père a tout fait pour que cela reste un secret, me sauvant ainsi la vie. Je libère un rayon qui frappe le bouclier en un point minuscule mais sur lequel se concentre une énergie prodigieuse. L'écran a beau être extrêmement efficace, il n'est pas fait pour résister à pareil assaut, et mon rayon perce rapidement avant de libérer son énergie dans l'espace confiné dans lequel Andarys se pensait à l'abri. Il est réduit en cendres en un instant.
Je soupire, et m'effondre au sol, épuisée et anéantie.
Tout. J'ai tout perdu. Mais il n'est pas temps de se laisser aller au désespoir. J'ai des choses à accomplir.
Ludvik, Cédric, Marc, Jean, tous, ils viennent tous me dire des paroles de réconfort et de soutien, et cela me touche plus que je ne l'aurais imaginé, venant de personnes dont j'ai ravagé l'existence par le simple fait que j'ai croisé leur chemin.
Mais ils savent ce que le mot deuil veut dire, à cause de mon portail, Thibault est mort... toutefois, ils ne me le reprochent pas, car ce n'était pas voulu, loin de là ! Dans mon propre empire, j'aurais subi un sort peu enviable...
Je leur dois de me battre pour eux, et, à un prix énorme, j'ai payé le prix. Mais je n'ai pas de regrets.
On verra bien, le moment venu, ce qu'il adviendra.
Je me relève, les remerciant, puis récupère le diapason des assassins. Sortant l'Orbe d'Or de ma sacoche, je me concentre sur elle.
- L'empire a été trahi, l'empereur est mort, et son assassin est assis sur le trône. Je suis prisonnière de la prison éternelle, et, ayant rompu le tabou, il ne me reste que sept jour à vivre. Par tout ce que j'ai de plus cher, je fais serment de ne pas laisser tomber tant qu'il restera une seule lueur d'espoir.
- Voilà qui est bien parlé, Erynia. Ton courage et ta détermination t'honorent.
- Que... qui me parle ?
- Tu ignores quelle est la véritable fonction de l'Orbe ? Avez-vous tant oublié ? Même si cela est dans votre nature, hélas... mais peu importe. Je vais offrir une parcelle de mon énergie à l'un de tes diapasons, ce qui te permettra de sortir de cette prison. Le portail te conduira là où tout a commencé.
- Et où est-ce ?
- Dans l'empire, bien sûr. Nous avons à parler, face à face.
La communication mentale est rompue, me laissant perplexe. Sortant mes diapasons de ma poche, je me rends compte que l'un d'eux a pris une teinte dorée.
Je résume rapidement la situation à mes compagnons.
- Erynia, tu as tout fait pour nous aider à retrouver tant nos enfants que mon frère. Je suis prêt à t'aider en retour.
- De même, dit Cédric.
Tous me font la même promesse, et c'est avec une énergie renouvelée que je lève mon diapason et ouvre un portail vers l'inconnu.
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