23-12-2021, 10:32 PM
Eldan : Les bas-fonds
Je fouille rapidement les vêtements de ma victime, retirant ses bottes, cherchant partout, et range mon maigre butin dans le sac que je conserve sous ma veste déchirée. Il n'y a pas de petit profit.
Lo'adar ne volera plus personne. Paraître insignifiant ne veut pas dire que l'on est inoffensif, une leçon qu'il n'a apprise que trop tard. Je me dépêche de partir avant que les goules ne sortent des égouts, attirées par l'odeur de la mort.
Les rues étroites du quartier des abymes sont plongées dans une ombre perpétuelle par le haut-palais qui flotte au-dessus. Personne ne voudrait vivre ici de son plein gré, mais quand on n'a rien pour vivre que soi-même...
Ce qui n'est pas mon cas. Je vais et viens discrètement entre les niveaux de la ville, pour régler des affaires qui ne seraient pas du tout du goût de la garde, ça non. Mais nul ne connaît comme moi la Ville, dans toute sa complexité, nul ne connaît tous les passages, tous les secrets, ni les personnes qu'il faut connaître, et ce qu'il faut éviter de voir.
C'est pourquoi l'on fait appel à moi, et je mets un point d'honneur à exécuter mes missions, ce qui me rapporte une récompense substantielle. Je compte mentalement, encore un an et j'aurai rassemblé suffisamment de fonds pour... mais je ne dois pas penser à ce but, pas encore.
Je traverse le quartier rapidement, ombre parmi les ombres, et finis par atteindre la limite, je descends alors une rampe dans une impasse, tourne à gauche, marche rapidement dans les tunnels obscurs mais libres de goules, mon sens vital m'en informerait dans le cas contraire.
Le seigneur Markan sera content : j'ai récupéré l'objet qu'il recherchait. Un livre... étonnant qu'il n'ait pas été brûlé ou mangé. Mais ça m'arrange tout à fait.
J'arrive à une lourde porte métallique et me concentre.
< Esprit : Déverrouillage >
Je passe rapidement et la referme derrière moi.
< Esprit : Verrou >
Me voici dans une zone lourdement patrouillée... en surface, du moins.
Mais les tunnels oubliés me font traverser sans encombre jusqu'à une zone effondrée. Je ressors dans une petit jardin abandonné et retourné à l'état sauvage. Me glissant au travers des buissons, je pousse la grille et me glisse dans la rue.
Tout s'est bien passé, il ne me reste plus qu'à changer de vêtements, rejoindre la ville haute et...
Mais mes pensées sont brusquement interrompues par un événement inattendu et effrayant : une conscience étrangère à la mienne fait irruption en moi et me repousse au fin fond de... je ne sais pas trop quoi, au juste. Je me débats pour lutter contre cette volonté mais elle a une présence et un pouvoir qui m'écrasent littéralement.
- Qui est là ?! Sortez d'ici !
- La ferme.
- Aaaah ! Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que vous me voulez ?
- Ton corps.
- C'est le mien ! Prenez-en un autre !
- Tu as accès à tout, et des connaissances dont j'aurai le plus grand usage. Et j'ai beaucoup de mal à me maintenir par moments, hors d'un corps. Ici je suis en sécurité.
- Mais qui êtes-vous ?
- Quelle importance ? Tu peux m'appeler Thibault si ça te chante, mais ça ne t'avance à rien, pas vrai ? Maintenant laisse-moi tranquille.
Je réfléchis furieusement pour tenter de trouver une solution, mais en vain. Prisonnier de mon propre corps, que puis-je faire ? Quelque chose me vient à l'esprit qui commence à m'inquiéter furieusement.
- Vous... vous êtes mort, c'est ça ?
- Oui. Silence, j'ai dit, ou je plonge ton esprit dans un abîme de souffrances. Si tu veux que ton corps vive, et reste entier, je te conseille de coopérer. Alors, à moins que tu aies quelque chose de constructif à dire, tais-toi.
Mes craintes sont confirmées. J'ai lu bien des histoires sur les âmes en peine, comme tous les citoyens érudits, mais jamais je n'aurais imaginé que l'une d'elles s'empare de moi.
- Je n'ai pas le choix on dirait... si je dois coopérer, autant le faire maintenant, pour notre intérêt mutuel. Quel est votre but ?
- Patience, pour le moment, je fouille ton esprit. Tais-toi pour le moment.
Misère... il fallait que ça tombe sur moi...
- Intéressant... bien, termine ta mission pour le moment, je n'y vois pas d'objections.
- Merci...
Retrouvant le contrôle de mon corps, je m'adosse à un mur pour tenter de remettre mes idées en ordre, puis secoue la tête. Je ne peux rien changer à mon sort, autant faire en sorte que tout se passe pour le mieux.
- Tout à fait.
Pfff...
Je me remets en marche, d'humeur désormais bien sombre, espérant que cette âme perdue finisse par accomplir rapidement sa mission, sans me mettre en danger, et trouve enfin le repos.
- Ce n'est pas mon but.
- Ah ? Que voulez-vous, alors ?
- Tu sembles avoir un don pour mettre la main sur diverses choses, dis donc, et beaucoup de relations... tu me conviens de mieux en mieux. Quand tu auras fini ta mission, je t'en confierai une.
- Que cherchez-vous ?
- Un objet qui a été amené sur ce monde, en provenance d'un autre. Une flûte très particulière.
Je fouille rapidement les vêtements de ma victime, retirant ses bottes, cherchant partout, et range mon maigre butin dans le sac que je conserve sous ma veste déchirée. Il n'y a pas de petit profit.
Lo'adar ne volera plus personne. Paraître insignifiant ne veut pas dire que l'on est inoffensif, une leçon qu'il n'a apprise que trop tard. Je me dépêche de partir avant que les goules ne sortent des égouts, attirées par l'odeur de la mort.
Les rues étroites du quartier des abymes sont plongées dans une ombre perpétuelle par le haut-palais qui flotte au-dessus. Personne ne voudrait vivre ici de son plein gré, mais quand on n'a rien pour vivre que soi-même...
Ce qui n'est pas mon cas. Je vais et viens discrètement entre les niveaux de la ville, pour régler des affaires qui ne seraient pas du tout du goût de la garde, ça non. Mais nul ne connaît comme moi la Ville, dans toute sa complexité, nul ne connaît tous les passages, tous les secrets, ni les personnes qu'il faut connaître, et ce qu'il faut éviter de voir.
C'est pourquoi l'on fait appel à moi, et je mets un point d'honneur à exécuter mes missions, ce qui me rapporte une récompense substantielle. Je compte mentalement, encore un an et j'aurai rassemblé suffisamment de fonds pour... mais je ne dois pas penser à ce but, pas encore.
Je traverse le quartier rapidement, ombre parmi les ombres, et finis par atteindre la limite, je descends alors une rampe dans une impasse, tourne à gauche, marche rapidement dans les tunnels obscurs mais libres de goules, mon sens vital m'en informerait dans le cas contraire.
Le seigneur Markan sera content : j'ai récupéré l'objet qu'il recherchait. Un livre... étonnant qu'il n'ait pas été brûlé ou mangé. Mais ça m'arrange tout à fait.
J'arrive à une lourde porte métallique et me concentre.
< Esprit : Déverrouillage >
Je passe rapidement et la referme derrière moi.
< Esprit : Verrou >
Me voici dans une zone lourdement patrouillée... en surface, du moins.
Mais les tunnels oubliés me font traverser sans encombre jusqu'à une zone effondrée. Je ressors dans une petit jardin abandonné et retourné à l'état sauvage. Me glissant au travers des buissons, je pousse la grille et me glisse dans la rue.
Tout s'est bien passé, il ne me reste plus qu'à changer de vêtements, rejoindre la ville haute et...
Mais mes pensées sont brusquement interrompues par un événement inattendu et effrayant : une conscience étrangère à la mienne fait irruption en moi et me repousse au fin fond de... je ne sais pas trop quoi, au juste. Je me débats pour lutter contre cette volonté mais elle a une présence et un pouvoir qui m'écrasent littéralement.
- Qui est là ?! Sortez d'ici !
- La ferme.
- Aaaah ! Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que vous me voulez ?
- Ton corps.
- C'est le mien ! Prenez-en un autre !
- Tu as accès à tout, et des connaissances dont j'aurai le plus grand usage. Et j'ai beaucoup de mal à me maintenir par moments, hors d'un corps. Ici je suis en sécurité.
- Mais qui êtes-vous ?
- Quelle importance ? Tu peux m'appeler Thibault si ça te chante, mais ça ne t'avance à rien, pas vrai ? Maintenant laisse-moi tranquille.
Je réfléchis furieusement pour tenter de trouver une solution, mais en vain. Prisonnier de mon propre corps, que puis-je faire ? Quelque chose me vient à l'esprit qui commence à m'inquiéter furieusement.
- Vous... vous êtes mort, c'est ça ?
- Oui. Silence, j'ai dit, ou je plonge ton esprit dans un abîme de souffrances. Si tu veux que ton corps vive, et reste entier, je te conseille de coopérer. Alors, à moins que tu aies quelque chose de constructif à dire, tais-toi.
Mes craintes sont confirmées. J'ai lu bien des histoires sur les âmes en peine, comme tous les citoyens érudits, mais jamais je n'aurais imaginé que l'une d'elles s'empare de moi.
- Je n'ai pas le choix on dirait... si je dois coopérer, autant le faire maintenant, pour notre intérêt mutuel. Quel est votre but ?
- Patience, pour le moment, je fouille ton esprit. Tais-toi pour le moment.
Misère... il fallait que ça tombe sur moi...
- Intéressant... bien, termine ta mission pour le moment, je n'y vois pas d'objections.
- Merci...
Retrouvant le contrôle de mon corps, je m'adosse à un mur pour tenter de remettre mes idées en ordre, puis secoue la tête. Je ne peux rien changer à mon sort, autant faire en sorte que tout se passe pour le mieux.
- Tout à fait.
Pfff...
Je me remets en marche, d'humeur désormais bien sombre, espérant que cette âme perdue finisse par accomplir rapidement sa mission, sans me mettre en danger, et trouve enfin le repos.
- Ce n'est pas mon but.
- Ah ? Que voulez-vous, alors ?
- Tu sembles avoir un don pour mettre la main sur diverses choses, dis donc, et beaucoup de relations... tu me conviens de mieux en mieux. Quand tu auras fini ta mission, je t'en confierai une.
- Que cherchez-vous ?
- Un objet qui a été amené sur ce monde, en provenance d'un autre. Une flûte très particulière.
Les productions d'inny :
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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