Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays, terminé)

[inny-2]

Thomas : Le goût de la vengeance

Il y a du mouvement dans la loge des privilégiés. d'Assnir est visiblement le centre de cette agitation, qui finit par se calmer. L'homme qui nous a plongé dans six mois d'horreur et de sang descend lentement vers un accès reliant les gradins au tunnel conduisant à son destin. Les maîtres de l'arène ouvrent la grille depuis leur loge. d'Assnir entre, et nous attendons qu'il arrive en bas. Tous nos préparatifs ont tendu vers ce moment. Nous savions qu'il ne refuserait pas, et qu'il ne fuirait pas, car, grâce à sa magie, il ne nous craint pas, nous pensant inoffensifs. Nous allons lui faire regretter cet aveuglement. Lui faire payer ce que nous avons vécu.
Les nobles semblent très agités, auraient-ils joué gros sur S'Tedar ? Dans ce cas, je comprends qu'ils se soient réjouis de notre défi. Ils en veulent à mort à d'Assnir qui, décidément, sait se faire détester.
Il entre enfin, à notre merci. Je fais l'effort de me calmer, nous n'avons pas droit à l'erreur. La grille se referme derrière lui, et il tire de sa poche une baguette qui se met à étinceler, se transformant pour devenir une étoile du matin à l'allure inquiétante. Voilà qui n'était pas prévu...

Mais peu importe. Il mourra de toute façon, quoi qu'il puisse tenter contre nous.
Alors qu'il se met en place, face à nous, je porte mes mains à mon cou et tire de toutes mes forces, brisant le collier affaibli. Je le vois ouvrir de grands yeux, voilà une autre mauvaise surprise pour lui...
- Nous allons enfin pouvoir nous venger, mon frère.
- Oui, Thibault, ou mourir en essayant.
L'annonceur lance le signal, et nous nous ruons sur lui. Il fait tournoyer son arme, dont je me méfie au plus haut point, tandis que Thibault se déchaîne sur le plan magique.
< Esprit : Disruption > < Esprit : Brûlure de mana >
Je dévie le coup que me porte d'Assnir, mais vois avec horreur mon bouclier voler en éclats sous le choc. Son arme est puissamment enchantée ! Un seul coup me tuera. Stephan contourne le sorcier à distance prudente, tandis que nos armes virevoltent et que nos magies s'affrontent. Sur ce dernier point, il commence à avoir de graves soucis, car je suis totalement concentré sur le combat, alors que son attention se divise sur les deux fronts.
< Ténèbres : Drain > < Ténèbres : Malédiction > < Ténèbres  : Lame fatale >
Je ne prête plus attention à ce que fait Thibault, tant je suis en phase avec les mouvements de l'étoile du matin, que je dois éviter à tout pris.

Mais il a l'air de s'épuiser rapidement, ralentissant de plus en plus, comme si son arme était bien plus pesante qu'elle n'en a l'air. Il est maintenant effrayé, recule, mais Stephan le prend de vitesse, parvenant enfin à glisser sa lame à travers le réseau de défense qu'il a dressé autour de lui. Toutefois, le fléau réagit comme doué de vie propre, s'enroulant vivement autour de la lame et la brisant. Mon amour recule, stupéfait et inquiet. Je dois porter un coup décisif, mais comment ?
- Épuise-le.
- D'accord.
Je recule, et d'Assnir semble reprendre confiance, savourant son invincibilité, il se lance à ma poursuite, et je le fais courir à travers l'arène, au bout d'un tour, je vois Stephan me tendre son bouclier, que j'attrape au passage. J'entends le sorcier haleter de plus en plus, puis Stephan me fait signe, je me retourne et constate qu'il s'est arrêté, plié en deux et crachant ses poumons à force d'avoir couru. Le public le hue avec délectation.
Ajustant mon bouclier, je reviens à l'attaque.

< Esprit : Blessure >
d'Assnir bronche, touché par le sort qui a partiellement traversé ses défenses.
- Pourquoi ne lance-t-il pas de sorts ?
- Parce que ça le tuerait, avec les sorts que je lui ai lancé. Et il le sait.
- Reste son arme...
- Plus longtemps un problème... il va la lâcher sous peu.
En fait de la lâcher, il s'effondre en tas, respirant de plus en plus difficilement.
- Que lui arrive-t-il ?
- Je l'ai maudit... Il meurt à petit feu. Frappe-le dès que tu le pourras, s'il lâche son arme, ou s'il meurt sous tes yeux.
Il porte ses mains à sa gorge, laissant son arme à terre, ce qui me permet d'enfoncer mon arme dans son ventre. Il crie de douleur, et je le regarde agoniser longuement, le visage de marbre.
Lorsqu'il pousse son dernier soupir, Thibault me demande le contrôle, que je lui donne. Je suis las, de toute façon. Je devrais me réjouir, mais il n'en est rien, je me sens juste vide.

Je me penche sur l'arme, passant ma paume au-dessus. Elle est maintenant inerte, attendant un nouveau propriétaire. Je m'en empare alors, et lui fait retrouver sa forme pratique de baguette, que je glisse dans ma ceinture.
Le public est ravi de voir un puissant mourir de façon si peu glorieuse. Tant mieux pour lui. Nous le saluons pour la forme, lançant un dernier regard, douloureux, à nos parents, puis retournons dans nos quartiers.
Encore six mois avant le combat qui fera de nous des grands champions, nous donnant notre liberté.
Mais maintenant que nous sommes vengés, trouverons-nous encore la force et la rage de continuer à tuer ?
Notre équipe nous accueille et nous acclame, nous traitant en héros. Puis le vétéran vient nous voir.
- Félicitations ! Je n'en crois pas mes yeux. Je suis heureux de m'être trompé sur votre compte... j'ai une nouvelle pour vous. Le seigneur Ulnarim est descendu dès votre victoire. En gagnant, vous lui avez assuré un gain considérable, vraiment considérable, et il tient à vous en remercier.
- Grand bien lui fasse...
- Soyez plus respectueux envers votre nouveau maître. Il vous propose de vous recruter pour entraîner sa garde. Si vous acceptez, vos crimes, quels qu'ils soient, seront effacés, et vous serez libres de quitter l'arène, pour vous mettre à son service.