04-12-2021, 11:34 PM
Stephan : Frères de Sang
- Trois ? Ce ne sera pas un problème pour nous, à moins qu'ils soient très bons ?
Thomas n'a visiblement pas l'air de s'inquiéter. Je me bats avec une boucle récalcitrante et parviens enfin à attacher le dernier élément de mon armure. Le vétéran réfléchit un moment
- Surden et Jori combattent depuis aussi longtemps que vous, ils ne sont pas mauvais du tout. Mais c'est Jurani qui m'inquiète. C'est le poulain de Seznar, il l'a fait spécialement entraîner avant de le confier à l'arène.
- Un rude combat, donc...
- Oui. Et... Seznar n'est pas apprécié du public, qui désire le voir humilié. La mort de Jurani vous fera gagner un bonus de prestige.
Thomas grimace.
- La route vers le statut de champion est teintée du sang que nous avons versé pour ce maudit public. Il aura ce qu'il veut... comme toujours. Nous ne ferons pas de quartier. Comme d'habitude. Nous devons être fidèles à notre nom, n'est-ce pas ? Les Frères de Sang...
- Vous êtes prêts à tout pour devenir champions, tous les deux, n'est-ce pas ?
- Oui. Mais cela va plus loin que ça. Si nous pouvions montrer au public ce que nous pensons vraiment de lui...
- Mieux vaut qu'il ne le sache pas, ou vous resterez ici pour le restant de vos jours.
- C'est bien pour ça que nous nous plions à ses désirs et tuons tous ceux qu'il veut voir mourir... Le choix du champion va bientôt se faire, et d'Assnir va avoir une très mauvaise surprise.
- Vous comptez le défier ?
- Oui.
Le vétéran sourit.
- Sa surprise sera pire encore que vous ne le pensez. Il est votre maître et son statut a grandi grâce à vos victoires, mais le défier annulera tout le statut qu'il a gagné grâce à vous, et il ne lui en restera plus suffisamment pour pouvoir refuser. Il pourrait fuir, mais cela le mettrait dans une situation encore pire.
Un mauvais sourire s'affiche sur le visage de Thomas, reflet du mien.
- Mais vous ne deviendrez pas champions, j'en ai peur. Les Serpents d'acier ont vu S'Tedar, l'ancien grand champion, les rejoindre. Si vous persistez, vous allez connaître une mort rapide.
- Hors de question d'attendre une autre année. Je préfère la mort.
- Moi aussi, dis-je tout en étudiant le fil de mon épée.
Je sangle mon bouclier à mon bras gauche après avoir soigneusement étudié le motif intérieur que j'ai mis des semaines à graver après la mêlée sanglante, il y a six mois. Nous avions semé la terreur dans les rangs de nos adversaires en les défiant l'un après l'autre, utilisant les techniques et feintes de la Terre. Mon père a été un excellent professeur dans ce domaine. Mais nous avons vite compris que nous finirions un jour ou l'autre par tomber sur meilleur que nous. Aussi ai-je emprunté une pointe à la forge et me suis mis à graver finement un bouclier que j'ai demandé à garder après le combat. Jour après jour, suant sang et eau, j'ai retracé à l'intérieur le motif de Magnos. Bien que moins efficace que l'amulette, il me permet de nous donner un avantage avant le combat. Un avantage décisif.
Nos talents de combattant se sont aussi nettement améliorés au long de ces mois. Notre duo a conquis la foule, ravie de découvrir cette nouveauté, ces deux guerriers apparemment invincibles.
Nous vérifions notre équipement et nous dirigeons vers le couloir menant à l'arène. Avant de rejoindre la grille, nous nous arrêtons et je déploie mon pouvoir pour renforcer nos corps et augmenter notre vitesse. Voilà qui devrait offrir une belle humiliation à Seznar. Nous préparons rapidement notre stratégie puis reprenons notre marche et nous arrêtons devant la herse. L'annonce du combat se termine et la grille s'ouvre. Nous nous avançons alors, marchant sur le sol de terre, un sol qui a bu plus que son content de sang. Nos trois adversaires sont entrés face à nous. Je leur accorde à peine un regard, me tournant pour saluer le public, qui explose en acclamations et encouragements. Notre tour de piste terminé, nous reprenons notre place, attendant le signal, qui arrive bien plus tôt que prévu. Les trois face à nous semblaient s'y attendre et chargent aussitôt.
Nous nous séparons aussitôt, je file à droite et jette un regard derrière moi. L'homme le plus à droite m'a suivi, celui de gauche a suivi Thomas, et Jurani a hésité. Parfait. Me retournant brusquement, je fais face à mon poursuivant et l'affronte dès qu'il est à portée, virevoltant pour esquiver le coup qu'il me porte puis glissant ma lame vers son cou. Il n'est pas surpris par cette riposte rapide et esquive de justesse. Je ne lui laisse toutefois pas le temps de réagir, pressant mes attaques, d'autant que je vois que Jurani s'est décidé pour moi et court pour prêter main forte à son acolyte.
Ma lame virevolte, j'enchaîne feintes et attaques rapides, et finis par ouvrir une brèche dans sa défense, dans laquelle je m'engouffre, ma lame s'enfonce dans sa gorge, mettant un terme à sa vie au moment même où Jurani arrive sur moi.
Voyant son compagnon s'effondrer en gargouillant, il fait la grimace puis m'attaque à coups redoublés, craignant (à juste titre) que Thomas s'en tire aussi bien avec son adversaire.
Je pare ses coups, reculant sous le choc. Il tente de m'oppresser en ne me laissant aucun répit, aucune possibilité de contre-attaquer, mais je le laisse faire pour le moment. Il ne peut soutenir un tel rythme indéfiniment. Je recule encore puis, alors qu'il porte un coup vers ma tête, lui envoie un coup de pied bien senti dans le tibia. Il serre les dents, bien décidé à ne rien laisser passer, mais un peu plus tard, s'en prend un deuxième au même endroit. Rugissement de la foule. Il décide de changer de tactique, et m'entraîne dans un duel complexe, nos lames virevoltant, frappant, parant, feintant, nous confrontons nos techniques, et je le mystifie par une feinte dont il parvient toutefois à éviter le piège, ma lame ne fait que lui égratigner le nez.
Thomas s'est rapproché mais me laisse faire, désireux de m'offrir cette victoire. J'esquive un assaut de sa part, riposte mais vois ma lame écartée et son bouclier s'écraser sur mon visage. Je recule sous le choc, et sens une brûlante douleur à la cuisse lorsque sa lame s'y enfonce. Je lance mon épée en avant, serrant les dents, et lance une série d'assauts redoutable, enchaînement mortel appris auprès de mon père.
Il commence à fatiguer sérieusement après tous ces échanges, et sa réaction à mon attaque finale est légèrement trop tardive. Il ouvre de grands yeux lorsque mon épée s'enfonce dans sa poitrine, lâche son arme, et tombe au sol.
Je laisse ma lame glisser hors de son corps et la lève, encore ensanglantée, pour saluer le public avide qui se lève pour nous acclamer.
Je mets un point d'honneur à ne pas paraître blessé lors de ma marche vers le couloir, mais une fois à l'abri, m'effondre contre le mur en pressant mes mains contre ma cuisse.
Le flot de pouvoir qui irradie en moi referme suffisamment la plaie pour la faire paraître bénigne, et c'est nettement plus facilement que je rejoins la grande salle. Un soigneur examine ma blessure et la déclare mineure, puis applique un baume et un pansement.
- Bien joué, vous deux ! Le public a apprécié.
Le vétéran a l'air mi-réjoui, mi-soucieux.
- Vous ne comptez pas continuer ainsi, non ? Rien ne vous oblige à vous lancer dans le tournoi des champions.
- Nous ne reculerons pas.
- Vous avez été blessé par Jurani. S'Tedar est nettement plus fort.
- Eh bien, nous y mettrons un peu plus du nôtre.
- Je vois que vous êtes fermement décidés... Soit. Je ne tenterai plus de vous en dissuader. Autant vous y préparer... Vous êtes les seuls à tenter de devenir champions, à cause de S'Tedar. Ce qui fait que je vais vous apprendre quelques trucs. Dès demain matin...
- Pourquoi ne pas commencer maintenant ?
- J'aime les gars qui aiment apprendre, dit-il en riant.
Le soir venu, nous rejoignons notre salle. Nous avons une pièce commune maintenant, l'un des privilèges que nous ont permis tant nos succès que notre bonne tenue en tant que prisonniers.
- Qu'est-ce qui s'est passé, Stephan ? Tu n'aurais pas dû te faire avoir comme ça.
- Je l'ai laissé faire.
- Pardon ?
- Je suis certain que la présence de S'Tedar n'est pas un hasard. Il est là pour nous. Si nous paraissons trop forts, nous finirons par être frappés vicieusement, poison ou autre. Tout le monde m'a vu être touché, blessé, et cela va rassurer nos adversaires. Leur laisser croire que nous pouvons être vaincus, en fin de compte.
- Tu as raison. Très bonne idée, mais tu m'as fait peur.
- Ne t'en fais pas. Je ne laisserai personne me tuer.
- Thibault dit que tu as intérêt.
Je me rapproche de lui.
- Je t'aime, Thib. Tu me manques.
- Je t'aime. Je suis là. Un jour, nous serons réunis.
- Trois ? Ce ne sera pas un problème pour nous, à moins qu'ils soient très bons ?
Thomas n'a visiblement pas l'air de s'inquiéter. Je me bats avec une boucle récalcitrante et parviens enfin à attacher le dernier élément de mon armure. Le vétéran réfléchit un moment
- Surden et Jori combattent depuis aussi longtemps que vous, ils ne sont pas mauvais du tout. Mais c'est Jurani qui m'inquiète. C'est le poulain de Seznar, il l'a fait spécialement entraîner avant de le confier à l'arène.
- Un rude combat, donc...
- Oui. Et... Seznar n'est pas apprécié du public, qui désire le voir humilié. La mort de Jurani vous fera gagner un bonus de prestige.
Thomas grimace.
- La route vers le statut de champion est teintée du sang que nous avons versé pour ce maudit public. Il aura ce qu'il veut... comme toujours. Nous ne ferons pas de quartier. Comme d'habitude. Nous devons être fidèles à notre nom, n'est-ce pas ? Les Frères de Sang...
- Vous êtes prêts à tout pour devenir champions, tous les deux, n'est-ce pas ?
- Oui. Mais cela va plus loin que ça. Si nous pouvions montrer au public ce que nous pensons vraiment de lui...
- Mieux vaut qu'il ne le sache pas, ou vous resterez ici pour le restant de vos jours.
- C'est bien pour ça que nous nous plions à ses désirs et tuons tous ceux qu'il veut voir mourir... Le choix du champion va bientôt se faire, et d'Assnir va avoir une très mauvaise surprise.
- Vous comptez le défier ?
- Oui.
Le vétéran sourit.
- Sa surprise sera pire encore que vous ne le pensez. Il est votre maître et son statut a grandi grâce à vos victoires, mais le défier annulera tout le statut qu'il a gagné grâce à vous, et il ne lui en restera plus suffisamment pour pouvoir refuser. Il pourrait fuir, mais cela le mettrait dans une situation encore pire.
Un mauvais sourire s'affiche sur le visage de Thomas, reflet du mien.
- Mais vous ne deviendrez pas champions, j'en ai peur. Les Serpents d'acier ont vu S'Tedar, l'ancien grand champion, les rejoindre. Si vous persistez, vous allez connaître une mort rapide.
- Hors de question d'attendre une autre année. Je préfère la mort.
- Moi aussi, dis-je tout en étudiant le fil de mon épée.
Je sangle mon bouclier à mon bras gauche après avoir soigneusement étudié le motif intérieur que j'ai mis des semaines à graver après la mêlée sanglante, il y a six mois. Nous avions semé la terreur dans les rangs de nos adversaires en les défiant l'un après l'autre, utilisant les techniques et feintes de la Terre. Mon père a été un excellent professeur dans ce domaine. Mais nous avons vite compris que nous finirions un jour ou l'autre par tomber sur meilleur que nous. Aussi ai-je emprunté une pointe à la forge et me suis mis à graver finement un bouclier que j'ai demandé à garder après le combat. Jour après jour, suant sang et eau, j'ai retracé à l'intérieur le motif de Magnos. Bien que moins efficace que l'amulette, il me permet de nous donner un avantage avant le combat. Un avantage décisif.
Nos talents de combattant se sont aussi nettement améliorés au long de ces mois. Notre duo a conquis la foule, ravie de découvrir cette nouveauté, ces deux guerriers apparemment invincibles.
Nous vérifions notre équipement et nous dirigeons vers le couloir menant à l'arène. Avant de rejoindre la grille, nous nous arrêtons et je déploie mon pouvoir pour renforcer nos corps et augmenter notre vitesse. Voilà qui devrait offrir une belle humiliation à Seznar. Nous préparons rapidement notre stratégie puis reprenons notre marche et nous arrêtons devant la herse. L'annonce du combat se termine et la grille s'ouvre. Nous nous avançons alors, marchant sur le sol de terre, un sol qui a bu plus que son content de sang. Nos trois adversaires sont entrés face à nous. Je leur accorde à peine un regard, me tournant pour saluer le public, qui explose en acclamations et encouragements. Notre tour de piste terminé, nous reprenons notre place, attendant le signal, qui arrive bien plus tôt que prévu. Les trois face à nous semblaient s'y attendre et chargent aussitôt.
Nous nous séparons aussitôt, je file à droite et jette un regard derrière moi. L'homme le plus à droite m'a suivi, celui de gauche a suivi Thomas, et Jurani a hésité. Parfait. Me retournant brusquement, je fais face à mon poursuivant et l'affronte dès qu'il est à portée, virevoltant pour esquiver le coup qu'il me porte puis glissant ma lame vers son cou. Il n'est pas surpris par cette riposte rapide et esquive de justesse. Je ne lui laisse toutefois pas le temps de réagir, pressant mes attaques, d'autant que je vois que Jurani s'est décidé pour moi et court pour prêter main forte à son acolyte.
Ma lame virevolte, j'enchaîne feintes et attaques rapides, et finis par ouvrir une brèche dans sa défense, dans laquelle je m'engouffre, ma lame s'enfonce dans sa gorge, mettant un terme à sa vie au moment même où Jurani arrive sur moi.
Voyant son compagnon s'effondrer en gargouillant, il fait la grimace puis m'attaque à coups redoublés, craignant (à juste titre) que Thomas s'en tire aussi bien avec son adversaire.
Je pare ses coups, reculant sous le choc. Il tente de m'oppresser en ne me laissant aucun répit, aucune possibilité de contre-attaquer, mais je le laisse faire pour le moment. Il ne peut soutenir un tel rythme indéfiniment. Je recule encore puis, alors qu'il porte un coup vers ma tête, lui envoie un coup de pied bien senti dans le tibia. Il serre les dents, bien décidé à ne rien laisser passer, mais un peu plus tard, s'en prend un deuxième au même endroit. Rugissement de la foule. Il décide de changer de tactique, et m'entraîne dans un duel complexe, nos lames virevoltant, frappant, parant, feintant, nous confrontons nos techniques, et je le mystifie par une feinte dont il parvient toutefois à éviter le piège, ma lame ne fait que lui égratigner le nez.
Thomas s'est rapproché mais me laisse faire, désireux de m'offrir cette victoire. J'esquive un assaut de sa part, riposte mais vois ma lame écartée et son bouclier s'écraser sur mon visage. Je recule sous le choc, et sens une brûlante douleur à la cuisse lorsque sa lame s'y enfonce. Je lance mon épée en avant, serrant les dents, et lance une série d'assauts redoutable, enchaînement mortel appris auprès de mon père.
Il commence à fatiguer sérieusement après tous ces échanges, et sa réaction à mon attaque finale est légèrement trop tardive. Il ouvre de grands yeux lorsque mon épée s'enfonce dans sa poitrine, lâche son arme, et tombe au sol.
Je laisse ma lame glisser hors de son corps et la lève, encore ensanglantée, pour saluer le public avide qui se lève pour nous acclamer.
Je mets un point d'honneur à ne pas paraître blessé lors de ma marche vers le couloir, mais une fois à l'abri, m'effondre contre le mur en pressant mes mains contre ma cuisse.
Le flot de pouvoir qui irradie en moi referme suffisamment la plaie pour la faire paraître bénigne, et c'est nettement plus facilement que je rejoins la grande salle. Un soigneur examine ma blessure et la déclare mineure, puis applique un baume et un pansement.
- Bien joué, vous deux ! Le public a apprécié.
Le vétéran a l'air mi-réjoui, mi-soucieux.
- Vous ne comptez pas continuer ainsi, non ? Rien ne vous oblige à vous lancer dans le tournoi des champions.
- Nous ne reculerons pas.
- Vous avez été blessé par Jurani. S'Tedar est nettement plus fort.
- Eh bien, nous y mettrons un peu plus du nôtre.
- Je vois que vous êtes fermement décidés... Soit. Je ne tenterai plus de vous en dissuader. Autant vous y préparer... Vous êtes les seuls à tenter de devenir champions, à cause de S'Tedar. Ce qui fait que je vais vous apprendre quelques trucs. Dès demain matin...
- Pourquoi ne pas commencer maintenant ?
- J'aime les gars qui aiment apprendre, dit-il en riant.
Le soir venu, nous rejoignons notre salle. Nous avons une pièce commune maintenant, l'un des privilèges que nous ont permis tant nos succès que notre bonne tenue en tant que prisonniers.
- Qu'est-ce qui s'est passé, Stephan ? Tu n'aurais pas dû te faire avoir comme ça.
- Je l'ai laissé faire.
- Pardon ?
- Je suis certain que la présence de S'Tedar n'est pas un hasard. Il est là pour nous. Si nous paraissons trop forts, nous finirons par être frappés vicieusement, poison ou autre. Tout le monde m'a vu être touché, blessé, et cela va rassurer nos adversaires. Leur laisser croire que nous pouvons être vaincus, en fin de compte.
- Tu as raison. Très bonne idée, mais tu m'as fait peur.
- Ne t'en fais pas. Je ne laisserai personne me tuer.
- Thibault dit que tu as intérêt.
Je me rapproche de lui.
- Je t'aime, Thib. Tu me manques.
- Je t'aime. Je suis là. Un jour, nous serons réunis.
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