03-12-2021, 11:27 PM
Livre III : Entre deux cieux
Alcur, capitale du Royaume de Chernim, en Outremonde.
- Installez-vous donc, Seznar.
- Merci, d'Assnir. Eh bien, quelle ascension, dites-moi ! Vous qui vous étiez reclus il y a tant d'années, en six mois, vous avez fait une remontée spectaculaire en statut !
- Merci, merci. Les Frères de Sang m'ont beaucoup apporté, je dois dire.
- Certes, certes. Ce duo terrible, Thomas et Stephan, a bouleversé quelque peu les habitudes, mais le public a adoré ce changement, et le public est roi, dans cette arène.
- Ce qui les distrait de leurs préoccupations quotidiennes.
- Admirablement. Ah... il commence à se murmurer que l'un d'eux pourrait accéder au rang de champion...
- J'ai bien peur que non. S'Tedar a rejoint les Serpents d'acier, voyez-vous.
- Le grand champion de l'année dernière ? Pourquoi donc, par l'Ordre !
- Il en garde la raison pour lui, ce qui est son droit. Mais je ne parierai pas une couronne sur eux.
- À propos de pari, mon propre poulain va affronter les vôtres avec deux de ses camarades.
- Trois contre deux ? Comment est-ce possible ?
- Un handicap destiné à rééquilibrer les chances et les paris, d'après ce que j'ai compris.
- Je vous soupçonne fort d'être derrière tout ça...
- Moi ? Vous n'y pensez pas, tout de même ? L'arène est indépendante, et ne rend des comptes qu'à elle-même.
- Ce n'est que trop vrai, hélas...
Grande Bibliothèque d'Opale, en Æstys
Erynia repose le lourd volume et ferme les yeux un instant.
- Dame Erynia de Cysale ?
- Qui la demande ?
- L'humble Thorilde III d'Escanon, modeste empereur des contrées du même nom.
- Oh, père ! Dit-elle en se retournant, allez-vous donc cesser de contrefaire ainsi votre voix à chaque fois que vous m'approchez ?
- Cela me ravit de te prendre ainsi au piège.
- Et quelle idée de vous considérer comme humble ? Si on vous entendait ?!
- Allons, allons, la bibliothèque a été vidée pendant que vous lisiez, sans que vous vous aperceviez de quoi que ce soit.
- Pfff.... Bon, je crains fort de ne plus rien avoir à apprendre, et je n'ai que trop perdu de temps.
- Pourquoi n'es-tu pas passée par moi ? J'aurais pu satisfaire ta requête aisément.
- Je tenais à tout faire par moi-même, merci bien.
- Et tu as lamentablement échoué, étant donné que tu es la dix-huitième de mes filles, ce qui veut dire que, pour tout haut responsable, les paysans passent devant toi en termes de rang.
- Je rêve d'avoir l'occasion de leur faire payer leur arrogance !
- Aucun sang ne sera versé par un membre de ma famille, Erynia, est-ce clair ?
- Oh, père, combien d'hommes avez-vous tué ?
- Aucun, voyons.
- Et... indirectement ?
- Plusieurs milliers, je le crains.
- On s'est bien compris.
- Je suis fier de toi, ma fille. Tu as un esprit vif, de la répartie, mais aussi de la diplomatie. Tu sais t'effacer quand il le faut, à en devenir presque invisible. Un don précieux. Que je te demande d'utiliser encore cette fois-ci avant de paralyser l'empire en massacrant tous mes fonctionnaires.
- Ça lui ferait le plus grand bien.
- Peut-être, mais je ne suis pas disposé à cautionner cela. Quoi qu'il en soit, je suis venu t'informer que je mets à disposition les ressources qu'il te faut.
- Père ! Vos fils vont vous faire assassiner s'ils apprennent cela ! Je dois me débrouiller seule, cette affaire ne concerne que moi et mon honneur.
- Mais ton honneur sera traîné dans la boue si ton retard s'accroît encore.
- Certes... Merci père.
- Mais de rien, ma fille.
Il regarde autour de lui.
- Tais-toi, ne sois plus que silence. Je te remets l'Orbe d'Or. Non, ne dis rien ! Ce n'est pas que je pense que tu en aurais besoin, mais pour qu'elle ne soit plus ici pendant un moment. Je pense que quelqu'un veut s'en emparer, aussi l'ai-je remplacé par une copie. Que l'original quitte ce monde, et sois discrète ! Si cela venait à se savoir, des assassins te traqueraient dans tous les mondes (même en Tenerba) pour mettre la main dessus. De toute façon, quoi qu'il arrive, mes jours sont comptés. Lorsque le vol sera découvert, je périrai dans les heures qui suivront.
- Père !
- Cela est inévitable, si les voleurs s'emparaient de l'Orbe, je mourrai de toute façon.
- Qui ?! Qui veut vous tuer, père ?
- Si je le savais, il ne serait déjà plus de ce monde, et je ne vais pas frapper au hasard en espérant tomber juste, ce serait indigne. Maintenant, mets ton masque de diplomate, laisse croire au monde extérieur que ta journée est la plus ennuyeuse de ta vie mais que tu ne te doutes de rien, et sors d'ici.
- Père...
- Je te l'ordonne, fille.
- Soit... mais... tu me manqueras !
- Je m'en rends compte, vu que pour la première et dernière fois dans ta vie, tu t'es enfin mise à me tutoyer...
Alcur, capitale du Royaume de Chernim, en Outremonde.
- Installez-vous donc, Seznar.
- Merci, d'Assnir. Eh bien, quelle ascension, dites-moi ! Vous qui vous étiez reclus il y a tant d'années, en six mois, vous avez fait une remontée spectaculaire en statut !
- Merci, merci. Les Frères de Sang m'ont beaucoup apporté, je dois dire.
- Certes, certes. Ce duo terrible, Thomas et Stephan, a bouleversé quelque peu les habitudes, mais le public a adoré ce changement, et le public est roi, dans cette arène.
- Ce qui les distrait de leurs préoccupations quotidiennes.
- Admirablement. Ah... il commence à se murmurer que l'un d'eux pourrait accéder au rang de champion...
- J'ai bien peur que non. S'Tedar a rejoint les Serpents d'acier, voyez-vous.
- Le grand champion de l'année dernière ? Pourquoi donc, par l'Ordre !
- Il en garde la raison pour lui, ce qui est son droit. Mais je ne parierai pas une couronne sur eux.
- À propos de pari, mon propre poulain va affronter les vôtres avec deux de ses camarades.
- Trois contre deux ? Comment est-ce possible ?
- Un handicap destiné à rééquilibrer les chances et les paris, d'après ce que j'ai compris.
- Je vous soupçonne fort d'être derrière tout ça...
- Moi ? Vous n'y pensez pas, tout de même ? L'arène est indépendante, et ne rend des comptes qu'à elle-même.
- Ce n'est que trop vrai, hélas...
Grande Bibliothèque d'Opale, en Æstys
Erynia repose le lourd volume et ferme les yeux un instant.
- Dame Erynia de Cysale ?
- Qui la demande ?
- L'humble Thorilde III d'Escanon, modeste empereur des contrées du même nom.
- Oh, père ! Dit-elle en se retournant, allez-vous donc cesser de contrefaire ainsi votre voix à chaque fois que vous m'approchez ?
- Cela me ravit de te prendre ainsi au piège.
- Et quelle idée de vous considérer comme humble ? Si on vous entendait ?!
- Allons, allons, la bibliothèque a été vidée pendant que vous lisiez, sans que vous vous aperceviez de quoi que ce soit.
- Pfff.... Bon, je crains fort de ne plus rien avoir à apprendre, et je n'ai que trop perdu de temps.
- Pourquoi n'es-tu pas passée par moi ? J'aurais pu satisfaire ta requête aisément.
- Je tenais à tout faire par moi-même, merci bien.
- Et tu as lamentablement échoué, étant donné que tu es la dix-huitième de mes filles, ce qui veut dire que, pour tout haut responsable, les paysans passent devant toi en termes de rang.
- Je rêve d'avoir l'occasion de leur faire payer leur arrogance !
- Aucun sang ne sera versé par un membre de ma famille, Erynia, est-ce clair ?
- Oh, père, combien d'hommes avez-vous tué ?
- Aucun, voyons.
- Et... indirectement ?
- Plusieurs milliers, je le crains.
- On s'est bien compris.
- Je suis fier de toi, ma fille. Tu as un esprit vif, de la répartie, mais aussi de la diplomatie. Tu sais t'effacer quand il le faut, à en devenir presque invisible. Un don précieux. Que je te demande d'utiliser encore cette fois-ci avant de paralyser l'empire en massacrant tous mes fonctionnaires.
- Ça lui ferait le plus grand bien.
- Peut-être, mais je ne suis pas disposé à cautionner cela. Quoi qu'il en soit, je suis venu t'informer que je mets à disposition les ressources qu'il te faut.
- Père ! Vos fils vont vous faire assassiner s'ils apprennent cela ! Je dois me débrouiller seule, cette affaire ne concerne que moi et mon honneur.
- Mais ton honneur sera traîné dans la boue si ton retard s'accroît encore.
- Certes... Merci père.
- Mais de rien, ma fille.
Il regarde autour de lui.
- Tais-toi, ne sois plus que silence. Je te remets l'Orbe d'Or. Non, ne dis rien ! Ce n'est pas que je pense que tu en aurais besoin, mais pour qu'elle ne soit plus ici pendant un moment. Je pense que quelqu'un veut s'en emparer, aussi l'ai-je remplacé par une copie. Que l'original quitte ce monde, et sois discrète ! Si cela venait à se savoir, des assassins te traqueraient dans tous les mondes (même en Tenerba) pour mettre la main dessus. De toute façon, quoi qu'il arrive, mes jours sont comptés. Lorsque le vol sera découvert, je périrai dans les heures qui suivront.
- Père !
- Cela est inévitable, si les voleurs s'emparaient de l'Orbe, je mourrai de toute façon.
- Qui ?! Qui veut vous tuer, père ?
- Si je le savais, il ne serait déjà plus de ce monde, et je ne vais pas frapper au hasard en espérant tomber juste, ce serait indigne. Maintenant, mets ton masque de diplomate, laisse croire au monde extérieur que ta journée est la plus ennuyeuse de ta vie mais que tu ne te doutes de rien, et sors d'ici.
- Père...
- Je te l'ordonne, fille.
- Soit... mais... tu me manqueras !
- Je m'en rends compte, vu que pour la première et dernière fois dans ta vie, tu t'es enfin mise à me tutoyer...
Les productions d'inny :
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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