29-11-2021, 10:57 PM
Thibault : Étrange invitation
Mon cœur fait un bond dans ma poitrine, nous nous sommes figés tous les deux, effrayés, tendant l'oreille pour tenter de percevoir une quelconque réponse à ce bruit. Mais il n'y a que le silence, ce silence pesant qui nous accompagne depuis que nous sommes entrés dans cette demeure. N'y aurait-il vraiment personne ? Pas même un gardien ? Étrange... Ou peut-être que le propriétaire est mort récemment, et que personne n'a pu le découvrir vu qu'il s'est enfermé dans un solide réseau de défense ? Je ne saurais le dire.
Stephan murmure qu'il ne détecte rien de significatif, et nous finissons par reprendre ce que nous avions commencé. Nous décidons de ne pas traîner plus avant et, après avoir empaqueté tant bien que mal les vêtements que nous avons sélectionné, j'ouvre la porte... et pousse un cri de surprise en voyant qu'un homme se trouve derrière.
- Puis-je savoir ce que vous faites ici ? Demande-t-il dans l'ancienne langue.
Je recule, ne trouvant rien à lui répondre. Il jette un coup d'œil dans la chambre, puis claque des doigts, allumant d'un coup toutes les lumières de la salle. Stephan et moi grimaçons de douleur en fermant nos yeux, le sort de vision nocturne n'ayant pas eu le temps de s'annuler à temps. Aveuglé, je recule en cherchant désespérément un sort à même de m'aider mais me cogne contre le mur, attendant de recevoir un coup mortel qui ne vient pas.
Lentement, ma vision s'accoutume à la luminosité, et je peux de nouveau ouvrir les yeux, doucement. L'homme se tient toujours sur le seuil, il n'a pas bougé alors qu'il aurait pu facilement profiter de la situation.
- Eh bien ? Reprend-il en basse langue. Des voleurs, mais pas de simples voleurs, pour avoir pu franchir les défenses de ma demeure. Mais si vous êtes des sorciers votre statut vous permet de vivre aisément, alors pourquoi voler, et pourquoi porter ces... vêtements ?
Je réfléchis à la réponse à donner. Il n'est apparemment pas si antipathique que je n'aurais pu l'imaginer de la part des habitants de ce pays, mais est-ce parce qu'il nous pense d'un statut élevé ? Non, il n'est pas parvenu à déterminer le nôtre. Je soupire, tout ceci devient trop compliqué.
- C'est une histoire aussi longue que complexe, dis-je.
- Dans ce cas, allons là où nous pourrons l'écouter convenablement. Suivez-moi.
Je jette un coup d'œil à Stephan, puis hausse les épaules. L'homme est un puissant sorcier. Je ne connais pas son niveau réel, mais je n'ai pas envie de me lancer dans un duel avec lui. Inutile de tenter de fuir.
Nous le suivons donc au premier étage, où il nous installe dans un salon richement aménagé. Il nous fait signe de nous installer à une table, puis tire sur un cordon.
- Je suppose que vous n'avez rien mangé de convenable depuis longtemps, exact ?
- Oui, en effet.
- Eh bien, vous allez pouvoir vous restaurer pendant que j'écouterai votre histoire.
- Mais... pourquoi faites-vous ça ? Nous étions en train de vous voler...
- Je suis désireux d'entendre vos raisons... et assez puissant pour ne pas craindre vos réactions. Sachant que vous ne pouvez rien changer à votre situation actuelle, autant nous conduire en êtres civilisés. Racontez-moi ce qui vous a amené ici, et je déciderai ensuite de ce que je ferai de vous.
Que faire d'autre ? Je ne parviens pas à imaginer une histoire cohérente, en quelques secondes, qui pourrait tout expliquer. Aussi lui dis-je la vérité, occultant quelques détails comme le fait que nous étions trois au départ, et que je hante le corps de mon frère. Je lui cache aussi que je suis désormais le seul dépositaire du savoir du Grimoire des Ombres, ne mentionne même pas ce terrible livre, que ma lecture, lorsque j'étais sous l'effet du sceau vital, a totalement détruit.
Je termine par notre découverte de ce pays, notre désir de repartir, et d'utiliser pour ce faire le portail situé dans la capitale, dans laquelle nous ne pouvons pas entrer avec ces vêtements.
Un homme entre dans la pièce, apportant deux plateaux qu'il pose devant nous, et l'eau me vient à la bouche en voyant la viande, la sauce, les légumes, et en sentant l'odeur qui s'en dégage.
Un petit détail me chiffonne cependant, mais quoi, qu'est-ce qui ne va pas ? Hum... comment la maison a-t-elle pu être aussi silencieuse pendant que nous y étions, alors qu'au moins deux personnes s'y trouvaient ? Et comment le domestique a-t-il su qu'il fallait apporter deux plats ? La magie, encore une fois, elle doit courir à flots ici, et je ne me suis rendu compte de rien. Dégoûté, je rends le contrôle à Thomas, le laissant gérer la situation.
Encore une fois, je n'ai pas été à la hauteur.
Le repas était délectable, et nos estomacs en sont fort reconnaissants. Nous remercions l'homme, dont nous ignorons toujours le nom, je compte bien rectifier cela dès que possible. Thibault s'est réfugié au plus profond de moi, se repliant sur lui-même et broyant du noir. Je soupire intérieurement. Quand ce n'est pas l'un, c'est l'autre...
- Eh bien, dis-je, monsieur...
- Viken d'Assnir.
- Quelle est votre décision ?
- Votre histoire est proprement fascinante... Je comprends votre désir de quitter ce pays qui n'est pas le vôtre et de retrouver vos familles. Je vais vous y aider. Pour le moment, reposez-vous dans une de mes chambres, prenez donc celle que vous avez visité, et demain, je vous fournirai un accès rapide à la capitale.
- Merci, je ne m'attendais pas à une telle générosité de votre part !
- Je me suis... exclu de la société, vivant par choix loin de tout contact avec mes pairs. Je ne supporte pas le système imposé mais je ne peux rien y changer, aussi je ne m'y implique plus. Mais mon histoire est bien ennuyeuse et vous devez être fatigués. Bonne nuit à vous, jeunes gens.
- Bonne nuit à vous, Viken d'Assnir.
Le domestique nous attend hors du salon, nous conduisant dans notre chambre, que nous rangeons avant de nous déshabiller, de nous laver (une bassine d'eau chaude et le nécessaire a été mis pendant que nous mangions) et de nous coucher.
Je ne crois pas que nous pourrions fuir. Il y a trop de choses étranges ici, quelque chose ne va pas.
Mais je cesse d'y penser lorsque Stephan s'installe sur moi et m'embrasse à pleine bouche, pensant que je suis toujours Thibault.
Mon cœur fait un bond dans ma poitrine, nous nous sommes figés tous les deux, effrayés, tendant l'oreille pour tenter de percevoir une quelconque réponse à ce bruit. Mais il n'y a que le silence, ce silence pesant qui nous accompagne depuis que nous sommes entrés dans cette demeure. N'y aurait-il vraiment personne ? Pas même un gardien ? Étrange... Ou peut-être que le propriétaire est mort récemment, et que personne n'a pu le découvrir vu qu'il s'est enfermé dans un solide réseau de défense ? Je ne saurais le dire.
Stephan murmure qu'il ne détecte rien de significatif, et nous finissons par reprendre ce que nous avions commencé. Nous décidons de ne pas traîner plus avant et, après avoir empaqueté tant bien que mal les vêtements que nous avons sélectionné, j'ouvre la porte... et pousse un cri de surprise en voyant qu'un homme se trouve derrière.
- Puis-je savoir ce que vous faites ici ? Demande-t-il dans l'ancienne langue.
Je recule, ne trouvant rien à lui répondre. Il jette un coup d'œil dans la chambre, puis claque des doigts, allumant d'un coup toutes les lumières de la salle. Stephan et moi grimaçons de douleur en fermant nos yeux, le sort de vision nocturne n'ayant pas eu le temps de s'annuler à temps. Aveuglé, je recule en cherchant désespérément un sort à même de m'aider mais me cogne contre le mur, attendant de recevoir un coup mortel qui ne vient pas.
Lentement, ma vision s'accoutume à la luminosité, et je peux de nouveau ouvrir les yeux, doucement. L'homme se tient toujours sur le seuil, il n'a pas bougé alors qu'il aurait pu facilement profiter de la situation.
- Eh bien ? Reprend-il en basse langue. Des voleurs, mais pas de simples voleurs, pour avoir pu franchir les défenses de ma demeure. Mais si vous êtes des sorciers votre statut vous permet de vivre aisément, alors pourquoi voler, et pourquoi porter ces... vêtements ?
Je réfléchis à la réponse à donner. Il n'est apparemment pas si antipathique que je n'aurais pu l'imaginer de la part des habitants de ce pays, mais est-ce parce qu'il nous pense d'un statut élevé ? Non, il n'est pas parvenu à déterminer le nôtre. Je soupire, tout ceci devient trop compliqué.
- C'est une histoire aussi longue que complexe, dis-je.
- Dans ce cas, allons là où nous pourrons l'écouter convenablement. Suivez-moi.
Je jette un coup d'œil à Stephan, puis hausse les épaules. L'homme est un puissant sorcier. Je ne connais pas son niveau réel, mais je n'ai pas envie de me lancer dans un duel avec lui. Inutile de tenter de fuir.
Nous le suivons donc au premier étage, où il nous installe dans un salon richement aménagé. Il nous fait signe de nous installer à une table, puis tire sur un cordon.
- Je suppose que vous n'avez rien mangé de convenable depuis longtemps, exact ?
- Oui, en effet.
- Eh bien, vous allez pouvoir vous restaurer pendant que j'écouterai votre histoire.
- Mais... pourquoi faites-vous ça ? Nous étions en train de vous voler...
- Je suis désireux d'entendre vos raisons... et assez puissant pour ne pas craindre vos réactions. Sachant que vous ne pouvez rien changer à votre situation actuelle, autant nous conduire en êtres civilisés. Racontez-moi ce qui vous a amené ici, et je déciderai ensuite de ce que je ferai de vous.
Que faire d'autre ? Je ne parviens pas à imaginer une histoire cohérente, en quelques secondes, qui pourrait tout expliquer. Aussi lui dis-je la vérité, occultant quelques détails comme le fait que nous étions trois au départ, et que je hante le corps de mon frère. Je lui cache aussi que je suis désormais le seul dépositaire du savoir du Grimoire des Ombres, ne mentionne même pas ce terrible livre, que ma lecture, lorsque j'étais sous l'effet du sceau vital, a totalement détruit.
Je termine par notre découverte de ce pays, notre désir de repartir, et d'utiliser pour ce faire le portail situé dans la capitale, dans laquelle nous ne pouvons pas entrer avec ces vêtements.
Un homme entre dans la pièce, apportant deux plateaux qu'il pose devant nous, et l'eau me vient à la bouche en voyant la viande, la sauce, les légumes, et en sentant l'odeur qui s'en dégage.
Un petit détail me chiffonne cependant, mais quoi, qu'est-ce qui ne va pas ? Hum... comment la maison a-t-elle pu être aussi silencieuse pendant que nous y étions, alors qu'au moins deux personnes s'y trouvaient ? Et comment le domestique a-t-il su qu'il fallait apporter deux plats ? La magie, encore une fois, elle doit courir à flots ici, et je ne me suis rendu compte de rien. Dégoûté, je rends le contrôle à Thomas, le laissant gérer la situation.
Encore une fois, je n'ai pas été à la hauteur.
Le repas était délectable, et nos estomacs en sont fort reconnaissants. Nous remercions l'homme, dont nous ignorons toujours le nom, je compte bien rectifier cela dès que possible. Thibault s'est réfugié au plus profond de moi, se repliant sur lui-même et broyant du noir. Je soupire intérieurement. Quand ce n'est pas l'un, c'est l'autre...
- Eh bien, dis-je, monsieur...
- Viken d'Assnir.
- Quelle est votre décision ?
- Votre histoire est proprement fascinante... Je comprends votre désir de quitter ce pays qui n'est pas le vôtre et de retrouver vos familles. Je vais vous y aider. Pour le moment, reposez-vous dans une de mes chambres, prenez donc celle que vous avez visité, et demain, je vous fournirai un accès rapide à la capitale.
- Merci, je ne m'attendais pas à une telle générosité de votre part !
- Je me suis... exclu de la société, vivant par choix loin de tout contact avec mes pairs. Je ne supporte pas le système imposé mais je ne peux rien y changer, aussi je ne m'y implique plus. Mais mon histoire est bien ennuyeuse et vous devez être fatigués. Bonne nuit à vous, jeunes gens.
- Bonne nuit à vous, Viken d'Assnir.
Le domestique nous attend hors du salon, nous conduisant dans notre chambre, que nous rangeons avant de nous déshabiller, de nous laver (une bassine d'eau chaude et le nécessaire a été mis pendant que nous mangions) et de nous coucher.
Je ne crois pas que nous pourrions fuir. Il y a trop de choses étranges ici, quelque chose ne va pas.
Mais je cesse d'y penser lorsque Stephan s'installe sur moi et m'embrasse à pleine bouche, pensant que je suis toujours Thibault.
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Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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