23-11-2021, 12:08 AM
Thibault : Problèmes inédits
J'ai bien du mal avec ce corps. D'abord parce que son propriétaire n'apprécie pas du tout mon intrusion, mais surtout parce qu'il n'a rien à voir avec le mien. Mais peu importe. Ce que je lis dans les souvenirs de l'inquisitrice m'horrifie.
Thomas me regarde, extrêmement confus.
- Thibault ?
- Oui. Je suis coincé dans ce monde, je ne peux pas trouver le repos, ce qui me convient tout à fait, car je veux rester pour veiller sur vous !
- Ça alors... Thib...
- Pas le temps de discuter, écoute moi bien : tu vas faire comme si ta volonté avait été anéantie. Tu me suivras, complètement indifférent à tout sauf à mes ordres.
- Compris.
Je fais couler un petit filet de mana dans la serrure de ses chaînes et le libère. Il me regarde, encore étonné par la situation, puis baisse la tête.
- Suis-moi.
J'ouvre la porte et avance dans le couloir de la cave, arrivant à une salle de garde. Aussitôt entré, j'apostrophe les gardes dans l'ancienne langue et les envoie chercher Stephan. Ils partent en courant, peu désireux de me contrarier. Pas étonnant, au vu du terrible caractère de l'inquisitrice...
Nous montons l'escalier et arrivons au rez-de-chaussée. Les regards se portent sur moi, puis sur Thomas, qui reste impassible, les ignorant totalement. Bien.
Nous sortons sur la place principale, où nous retrouvons Stephan encadré par deux gardes. L'état dans lequel il est me déchire le cœur.
Pendant toute la semaine, je les ai suivi, j'ai écouté les discussions de Thomas, j'ai compris à quel point Stephan m'aimait, à quel point il avait souffert tout ce temps, à quel point il avait été brisé en découvrant ma mort.
Encore et toujours. Je ne sais que faire du mal à ceux que j'aime.
Je fais signe aux gardes de me suivre, et nous sortons du village et marchons sur une bonne distance. Je finis par m'arrêter et m'écarte du chemin pour rejoindre un bosquet.
- Ici, ce sera parfait pour notre petit jeu. Le muet va-t-il le rester longtemps quand mon nouvel esclave s'occupera de lui ? Hum...
Je me tourne vers les soldats.
- Vous pouvez disposer. Filez.
Ils ne demandent pas leur reste. Je les regarde disparaître au loin.
- Bon... une bonne chose de faite.
Thomas détache Stephan, qui reste indifférent à tout ce qui se passe autour de lui.
- Stephan... C'est moi, Thibault. J'ai pris possession du corps de cette femme pour vous sauver.
Il lève la tête, incrédule. Me regarde. Puis baisse la tête à nouveau.
- Stephan ?
Aucune réaction.
- Stephan, qu'y a-t-il ?
- Il a trop souffert, dit Thomas.
- Je suis désolé, vraiment ! Les pièges qui protégeaient le grimoire des ombres étaient meurtriers, jamais nous n'aurions pu les passer, même avec tous nos talents réunis. Il fallait... il fallait que je fasse quelque chose, ou nous aurions été tous condamnés ! Je l'ai fait pour vous !
- Je sais, mais ça nous a fait terriblement souffrir. D'autant que tu t'étais bien gardé de nous prévenir, tu peux imaginer notre surprise ?
- Je suis désolé, vraiment ! J'ai tenté d'ouvrir un portail pour vous ramener, mais je suis arrivé à court d'énergie.
- On partira ensemble. Tous les trois.
- Je suis mort, Thomas.
- Pas pour le moment.
- Je... c'est pas vraiment un corps que je veux garder !
- Il ira très bien. Il va nous permettre de traverser ce maudit pays et de le quitter.
- D'accord... Bon, pendant qu'on y est, j'ai... absorbé les connaissances de la bibliothèque du sorcier, et celles de l'inquisitrice. Et il y a quelque chose qui devrait nous intéresser. Un ancien portail, qui était utilisé par les anciens sorciers pour rejoindre l'université des arcanes, qui avait été récemment créée. Le portail est tombé en désuétude lorsque les habitants du pays se sont repliés sur eux-mêmes, après la guerre.
- Où est ce portail ?
- Dans une région appelée Destenia.
- Alors allons-y. De là-bas, nous serons facilement en mesure de contacter Cédric.
- Et mon père te sauvera, dit Stephan en sortant enfin de sa torpeur.
- Comment le pourrait-il ?
- Il peut parler à Askash, le Phœnix, symbole de la vie et de la résurrection. Il peut te sauver, Thibault.
- Je n'avais pas pensé à ça... Mais c'est vrai ! Il faut absolument qu'on retrouve nos parents.
- Thib...
- Je suis content de voir que tu vas mieux.
- J'irai mieux quand tu seras de nouveau toi-même. Parce que...
- Je sais. Parce que tu m'aimes, et que je n'ai pas su le voir quand j'aurais dû, tu as souffert comme tu n'aurais jamais dû souffrir. J'en suis vraiment désolé. Je... je ressens quelque chose pour toi que je ne comprenais pas jusque tout récemment. Je crois bien que je t'aime... non, j'en suis même certain, Stephan, et je te jure que je resterai auprès de toi. Comme tu le vois, même la mort n'a pas su nous séparer.
Il me serre dans ses bras, très fort, posant sa tête sur mon épaule, et je l'enlace moi aussi, ressentant comme une onde d'un bonheur inédit traverser mon corps.
Il se sépare enfin de moi pour me regarder.
- J'ai vraiment hâte que tu retrouves ton corps !
- Et moi donc... Oh, bon sang !
- Qu'y a-t-il ?
Je rougis fortement.
Oh, non, je n'avais pas pensé à ça !
- Faut... faut que... que je m'isole...
- Qu'est-ce qu'il y a ? Me demandent-ils tous les deux, franchement inquiets.
- Rien de grave, juste...
Je rougis encore plus furieusement. Je suis mort de honte.
- Juste un problème de vessie ! Dis-je avant de foncer vers un buisson, tandis que Thomas et Stephan se regardent, n'en croyant pas leurs oreilles, avant d'éclater de rire.
Je voudrais bien les y voir ! Ce n'est pas mon corps !
J'ai bien du mal avec ce corps. D'abord parce que son propriétaire n'apprécie pas du tout mon intrusion, mais surtout parce qu'il n'a rien à voir avec le mien. Mais peu importe. Ce que je lis dans les souvenirs de l'inquisitrice m'horrifie.
Thomas me regarde, extrêmement confus.
- Thibault ?
- Oui. Je suis coincé dans ce monde, je ne peux pas trouver le repos, ce qui me convient tout à fait, car je veux rester pour veiller sur vous !
- Ça alors... Thib...
- Pas le temps de discuter, écoute moi bien : tu vas faire comme si ta volonté avait été anéantie. Tu me suivras, complètement indifférent à tout sauf à mes ordres.
- Compris.
Je fais couler un petit filet de mana dans la serrure de ses chaînes et le libère. Il me regarde, encore étonné par la situation, puis baisse la tête.
- Suis-moi.
J'ouvre la porte et avance dans le couloir de la cave, arrivant à une salle de garde. Aussitôt entré, j'apostrophe les gardes dans l'ancienne langue et les envoie chercher Stephan. Ils partent en courant, peu désireux de me contrarier. Pas étonnant, au vu du terrible caractère de l'inquisitrice...
Nous montons l'escalier et arrivons au rez-de-chaussée. Les regards se portent sur moi, puis sur Thomas, qui reste impassible, les ignorant totalement. Bien.
Nous sortons sur la place principale, où nous retrouvons Stephan encadré par deux gardes. L'état dans lequel il est me déchire le cœur.
Pendant toute la semaine, je les ai suivi, j'ai écouté les discussions de Thomas, j'ai compris à quel point Stephan m'aimait, à quel point il avait souffert tout ce temps, à quel point il avait été brisé en découvrant ma mort.
Encore et toujours. Je ne sais que faire du mal à ceux que j'aime.
Je fais signe aux gardes de me suivre, et nous sortons du village et marchons sur une bonne distance. Je finis par m'arrêter et m'écarte du chemin pour rejoindre un bosquet.
- Ici, ce sera parfait pour notre petit jeu. Le muet va-t-il le rester longtemps quand mon nouvel esclave s'occupera de lui ? Hum...
Je me tourne vers les soldats.
- Vous pouvez disposer. Filez.
Ils ne demandent pas leur reste. Je les regarde disparaître au loin.
- Bon... une bonne chose de faite.
Thomas détache Stephan, qui reste indifférent à tout ce qui se passe autour de lui.
- Stephan... C'est moi, Thibault. J'ai pris possession du corps de cette femme pour vous sauver.
Il lève la tête, incrédule. Me regarde. Puis baisse la tête à nouveau.
- Stephan ?
Aucune réaction.
- Stephan, qu'y a-t-il ?
- Il a trop souffert, dit Thomas.
- Je suis désolé, vraiment ! Les pièges qui protégeaient le grimoire des ombres étaient meurtriers, jamais nous n'aurions pu les passer, même avec tous nos talents réunis. Il fallait... il fallait que je fasse quelque chose, ou nous aurions été tous condamnés ! Je l'ai fait pour vous !
- Je sais, mais ça nous a fait terriblement souffrir. D'autant que tu t'étais bien gardé de nous prévenir, tu peux imaginer notre surprise ?
- Je suis désolé, vraiment ! J'ai tenté d'ouvrir un portail pour vous ramener, mais je suis arrivé à court d'énergie.
- On partira ensemble. Tous les trois.
- Je suis mort, Thomas.
- Pas pour le moment.
- Je... c'est pas vraiment un corps que je veux garder !
- Il ira très bien. Il va nous permettre de traverser ce maudit pays et de le quitter.
- D'accord... Bon, pendant qu'on y est, j'ai... absorbé les connaissances de la bibliothèque du sorcier, et celles de l'inquisitrice. Et il y a quelque chose qui devrait nous intéresser. Un ancien portail, qui était utilisé par les anciens sorciers pour rejoindre l'université des arcanes, qui avait été récemment créée. Le portail est tombé en désuétude lorsque les habitants du pays se sont repliés sur eux-mêmes, après la guerre.
- Où est ce portail ?
- Dans une région appelée Destenia.
- Alors allons-y. De là-bas, nous serons facilement en mesure de contacter Cédric.
- Et mon père te sauvera, dit Stephan en sortant enfin de sa torpeur.
- Comment le pourrait-il ?
- Il peut parler à Askash, le Phœnix, symbole de la vie et de la résurrection. Il peut te sauver, Thibault.
- Je n'avais pas pensé à ça... Mais c'est vrai ! Il faut absolument qu'on retrouve nos parents.
- Thib...
- Je suis content de voir que tu vas mieux.
- J'irai mieux quand tu seras de nouveau toi-même. Parce que...
- Je sais. Parce que tu m'aimes, et que je n'ai pas su le voir quand j'aurais dû, tu as souffert comme tu n'aurais jamais dû souffrir. J'en suis vraiment désolé. Je... je ressens quelque chose pour toi que je ne comprenais pas jusque tout récemment. Je crois bien que je t'aime... non, j'en suis même certain, Stephan, et je te jure que je resterai auprès de toi. Comme tu le vois, même la mort n'a pas su nous séparer.
Il me serre dans ses bras, très fort, posant sa tête sur mon épaule, et je l'enlace moi aussi, ressentant comme une onde d'un bonheur inédit traverser mon corps.
Il se sépare enfin de moi pour me regarder.
- J'ai vraiment hâte que tu retrouves ton corps !
- Et moi donc... Oh, bon sang !
- Qu'y a-t-il ?
Je rougis fortement.
Oh, non, je n'avais pas pensé à ça !
- Faut... faut que... que je m'isole...
- Qu'est-ce qu'il y a ? Me demandent-ils tous les deux, franchement inquiets.
- Rien de grave, juste...
Je rougis encore plus furieusement. Je suis mort de honte.
- Juste un problème de vessie ! Dis-je avant de foncer vers un buisson, tandis que Thomas et Stephan se regardent, n'en croyant pas leurs oreilles, avant d'éclater de rire.
Je voudrais bien les y voir ! Ce n'est pas mon corps !
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