12-11-2021, 07:57 PM
Je publie cette histoire moi-même car c’est impossible de ne pas deviner que je l’ai écrite. Je la dédie à Fab en espérant qu’il puisse revenir le plus vite possible.
Dernier sushis ou première brasserie
Je suis devenu le héros d’un roman.
Ceci n’est pas un roman me direz-vous, c’est vrai, ce n’est que le récit de quelques heures de ma vie. Je vais vous expliquer, j’espère que vous comprendrez mieux à la fin. Je suis Japonais, mon prénom est Fumihiko, 郁彦, ce qui signifie vif et bel homme. Sans fausse modestie, on peut dire je suis un bel homme, pas très vif puisqu’à 18 ans je suis encore puceau.
Je vis depuis plusieurs années en France et je suis tombé amoureux de ce pays et de sa langue. J’y compte y rester, faire des études de lettres, même si mes parents envisagent un retour au pays natal. Un des hommes qui m’a fait aimer le français est le jeune romancier sexy Daniel L’Ange, vous avez certainement entendu parler de lui. J’ai lu tous les romans qu’il a publiés jusqu’à présent, cinq, et il m’a surtout fait découvrir mon homosexualité par l’intermédiaire de ses personnages.
Il y a quelques mois, je suis tombé sur une interview où il parlait de ses habitudes, en particulier les déjeuners qu’il prend dans une brasserie parisienne, Le Petit Oiseau, en référence aux nombreux tableaux accrochés à ses mur. Prétextant la visite d’une exposition consacrée aux estampes japonaises, j’ai pris le TGV un samedi matin pour passer le week-end à Paris, trois heures de voyage depuis ma lointaine province. Arrivé vers 11 heures, j’ai déposé ma valise à l’hôtel près de la gare et je me suis immédiatement rendu à la brasserie où j’avais réservé une table.
Il n’était pas là. J’ai commandé un steak frites et attendu. Je me disais que j’étais ridicule et que cela me servirait de leçon. Pourtant, vers 12h30, il est arrivé dans l’indifférence générale, il ne devait pas encore être connu ou les gens respectaient sa vie privée. Mon cœur battait très fort, je l’observais discrètement. Il ne m’a pas remarqué, il avait les yeux fixés sur son smartphone. Il a pris le plat du jour et un pichet de vin rouge.
Lorsqu’il a eu fini de manger, j’ai sorti son dernier opus de mon sac à dos et je me suis approché de sa table, je tremblais.
— Bonjour monsieur, je suis confus de vous déranger. Êtes-vous bien Daniel L’Ange ?
— Oui, c’est bien moi, et un de mes lecteurs ne me dérange jamais.
— Voudriez-vous me dédicacer mon livre ?
— Avec plaisir. Comment vous appelez-vous ?
— Fumihiko.
J’ai épelé mon prénom. Il m’a rendu le livre et j’ai lu la dédicace :
Paris, 22 mai 20xx.
À Fumihiko, au hasard d’une rencontre au Petit Oiseau. Était-ce bien un hasard ? Amitiés. Daniel L’Ange.
Je suis resté debout devant lui, ne pouvant pas me résoudre à retourner à ma place.
— Elle vous plaît ma dédicace ?
— Oui, beaucoup, vous avez raison, ce n’était pas un hasard. Pourrions-nous discuter quelques instants ? Je désire aussi devenir écrivain.
— Je n’ai malheureusement pas le temps, d’autres dédicaces m’attendent dans une librairie. Je vous invite chez moi ce soir si vous êtes libre.
Il m’a tendu une carte de visite et m’a dit de venir à 18 heures. J’ai balbutié quelques remerciements et je l’ai quitté.
L’après-midi m’a paru interminable, j’ai visité l’exposition distraitement, m’arrêtant devant les estampes sans les regarder. J’ai passé à mon hôtel, pris une douche. J’ai réfléchi longuement au sous-vêtement que je devais mettre : un fundoshi traditionnel ou un slip blanc ? Je me suis à nouveau dit que j’étais ridicule, j’étais invité pour parler littérature, pas pour… J’ai choisi un fundoshi rouge.
À 18 heures, j’ai sonné à sa porte, il m’a ouvert. Il avait une tenue décontractée : tee-shirt blanc et pantalons d’intérieur. Son appartement était plus petit que je me l’étais imaginé, on ne devient pas riche en écrivant. La décoration était simple, quelques reproductions de statues antiques d’éphèbes à la petite bite et des copies de peintures homoérotiques aux murs. Nous nous sommes assis, lui sur le sofa et moi dans un fauteuil. Il a ouvert une bouteille de Crémant de Savoie et un paquet de chips, s’excusant de ne pas avoir de saké. Nous avons trinqué et décidé de nous tutoyer.
Nous avons parlé littérature pendant une bonne heure, je lui ai montré quelques-uns de mes textes, il m’a donné quelques conseils. Il m’a ensuite dit :
— J’ai commandé des sushis pour le dîner en pensant à toi, j’aime bien, et surtout ils ont un livreur charmant.
Celui-ci a sonné quelques minutes plus tard. Il a déposé le carton directement sur la table basse devant moi.
— Je vois que tu es en charmante compagnie ce soir, dommage.
— Relation professionnelle. Tu n’as de toute façon jamais le temps.
— C’est exact, la fièvre du samedi soir, ce sera un autre jour. Sushi Haïku toujours à votre service.
Daniel s’est excusé de ne pas mettre les sushis sur un plat, il ne savait pas recevoir. Il a pris une boîte oblongue dans un tiroir.
— Je préfère les baguettes chinoises laquées aux japonaises. Fais comme tu veux.
— Je trouve les japonaises plus hygiéniques.
Nous avons dégusté les sushis directement dans la barquette en plastique noir tout en buvant du Crémant. Ils étaient délicieux, c’est du moins le souvenir que j’en ai mais j’étais dans un état second. Après avoir terminé le repas, Daniel m’a soudain demandé :
— Tu es circoncis ?
— Non, ai-je fait, très étonné. Pourquoi cette question ?
— J’aimerais savoir s’il est possible de décalotter un gland avec des baguettes. Une idée pour mon prochain roman. Tu as déjà essayé ?
— Non.
— Montre-moi. Je n’ai plus de prépuce, moi.
Il a pris des baguettes propres dans la boîte.
— Te montrer ? Mon…
— Seulement si tu le désires, je ne veux pas que te sentes contraint.
Je n’ai pas hésité, j’ai ouvert ma braguette et sorti mon pénis, c’était difficile avec le fundoshi. Je l’ai rejoint sur le sofa, il a fait quelques essais puis il y est arrivé très facilement en positionnant les baguettes à la hauteur de la couronne et en tirant le prépuce en arrière. J’avais légèrement durci, ce qui lui a facilité la tâche.
— Ça marche ! J’ai triché, j’avais regardé une vidéo. Désolé de t’avoir pris comme cobaye, je vois que je t’ai fait bander. Je suis surpris, tu as une très longue bite, je croyais que les Japonais en avaient une toute petite.
— Il ne faut pas se fier aux préjugés. Je n’ai jamais pu comparer avec d’autres hommes.
— Puceau ? Voudrais-tu devenir le héros de mon prochain roman, sous un autre nom ? Il sera lui aussi puceau et se fera déniaiser par un écrivain.
— J’en serais flatté. Il faut faire quoi ?
— Coucher avec moi. N’est-ce pas cela que tu désirais en venant déjeuner dans cette brasserie ?
— Je n’osais pas y croire.
Daniel m’a d’abord demandé de poser, il a fait de nombreuses photos avec son smartphone, d’abord de face, puis de dos, il a ensuite essayé de m’enlever le fundoshi sans y arriver, je l’ai aidé. Il a immortalisé mes fesses, ma longue queue bandée avec mes petites couilles collées au corps.
Daniel m’a conduit dans sa chambre et m’a dépucelé, il a été très doux et prévenant. La plus belle nuit de ma vie. Il m’avait cependant prévenu que cette liaison n’aurait pas de suite, que je devrais plutôt chercher un ami de mon âge dans la région où j’habitais, il avait dix ans de plus que moi. C’était également la trame du roman qu’il projetait. Il me réinviterait une fois celui-ci écrit pour en parler et voir si mon destin avait été le même que celui de son personnage ou pas.
J’ai donc quitté son appartement après le petit déjeuner car il avait un repas de famille. Après avoir passé à l’hôtel pour rendre la clef, j’ai erré sans but toute la journée dans Paris, réfléchissant à ce qui m’était arrivé. Je suis retourné déjeuner dans la même brasserie.
Je n’ai pas suivi son conseil, au moment où j’écris ces lignes je n’ai toujours pas de petit ami. Le facteur a déposé un colis dans ma boîte ce matin, l’expéditeur est un éditeur parisien. Le titre du livre de Daniel l’Ange est Le Petit oiseau, sur la couverture une photo de mon corps nu vu de dos devant la reproduction de La Mort d’Hyacinthe de Jean Broc. Pas de dédicace manuscrite, mais une imprimée :
À F., son petit oiseau qui n’était pas si petit que ça m’a envoûté par son doux piaillement.
Je tourne la page et je débute la lecture.
Je suis le héros d’un roman.
Je vais vous expliquer, j’espère que vous comprendrez mieux à la fin. Mon prénom est Fumihiko, 郁彦, ce qui signifie vif et bel homme. Sans fausse modestie, on peut dire je suis un bel homme, pas très vif puisque à 18 ans je suis encore puceau.
Perpetuum mobile…
Dernier sushis ou première brasserie
Je suis devenu le héros d’un roman.
Ceci n’est pas un roman me direz-vous, c’est vrai, ce n’est que le récit de quelques heures de ma vie. Je vais vous expliquer, j’espère que vous comprendrez mieux à la fin. Je suis Japonais, mon prénom est Fumihiko, 郁彦, ce qui signifie vif et bel homme. Sans fausse modestie, on peut dire je suis un bel homme, pas très vif puisqu’à 18 ans je suis encore puceau.
Je vis depuis plusieurs années en France et je suis tombé amoureux de ce pays et de sa langue. J’y compte y rester, faire des études de lettres, même si mes parents envisagent un retour au pays natal. Un des hommes qui m’a fait aimer le français est le jeune romancier sexy Daniel L’Ange, vous avez certainement entendu parler de lui. J’ai lu tous les romans qu’il a publiés jusqu’à présent, cinq, et il m’a surtout fait découvrir mon homosexualité par l’intermédiaire de ses personnages.
Il y a quelques mois, je suis tombé sur une interview où il parlait de ses habitudes, en particulier les déjeuners qu’il prend dans une brasserie parisienne, Le Petit Oiseau, en référence aux nombreux tableaux accrochés à ses mur. Prétextant la visite d’une exposition consacrée aux estampes japonaises, j’ai pris le TGV un samedi matin pour passer le week-end à Paris, trois heures de voyage depuis ma lointaine province. Arrivé vers 11 heures, j’ai déposé ma valise à l’hôtel près de la gare et je me suis immédiatement rendu à la brasserie où j’avais réservé une table.
Il n’était pas là. J’ai commandé un steak frites et attendu. Je me disais que j’étais ridicule et que cela me servirait de leçon. Pourtant, vers 12h30, il est arrivé dans l’indifférence générale, il ne devait pas encore être connu ou les gens respectaient sa vie privée. Mon cœur battait très fort, je l’observais discrètement. Il ne m’a pas remarqué, il avait les yeux fixés sur son smartphone. Il a pris le plat du jour et un pichet de vin rouge.
Lorsqu’il a eu fini de manger, j’ai sorti son dernier opus de mon sac à dos et je me suis approché de sa table, je tremblais.
— Bonjour monsieur, je suis confus de vous déranger. Êtes-vous bien Daniel L’Ange ?
— Oui, c’est bien moi, et un de mes lecteurs ne me dérange jamais.
— Voudriez-vous me dédicacer mon livre ?
— Avec plaisir. Comment vous appelez-vous ?
— Fumihiko.
J’ai épelé mon prénom. Il m’a rendu le livre et j’ai lu la dédicace :
Paris, 22 mai 20xx.
À Fumihiko, au hasard d’une rencontre au Petit Oiseau. Était-ce bien un hasard ? Amitiés. Daniel L’Ange.
Je suis resté debout devant lui, ne pouvant pas me résoudre à retourner à ma place.
— Elle vous plaît ma dédicace ?
— Oui, beaucoup, vous avez raison, ce n’était pas un hasard. Pourrions-nous discuter quelques instants ? Je désire aussi devenir écrivain.
— Je n’ai malheureusement pas le temps, d’autres dédicaces m’attendent dans une librairie. Je vous invite chez moi ce soir si vous êtes libre.
Il m’a tendu une carte de visite et m’a dit de venir à 18 heures. J’ai balbutié quelques remerciements et je l’ai quitté.
L’après-midi m’a paru interminable, j’ai visité l’exposition distraitement, m’arrêtant devant les estampes sans les regarder. J’ai passé à mon hôtel, pris une douche. J’ai réfléchi longuement au sous-vêtement que je devais mettre : un fundoshi traditionnel ou un slip blanc ? Je me suis à nouveau dit que j’étais ridicule, j’étais invité pour parler littérature, pas pour… J’ai choisi un fundoshi rouge.
À 18 heures, j’ai sonné à sa porte, il m’a ouvert. Il avait une tenue décontractée : tee-shirt blanc et pantalons d’intérieur. Son appartement était plus petit que je me l’étais imaginé, on ne devient pas riche en écrivant. La décoration était simple, quelques reproductions de statues antiques d’éphèbes à la petite bite et des copies de peintures homoérotiques aux murs. Nous nous sommes assis, lui sur le sofa et moi dans un fauteuil. Il a ouvert une bouteille de Crémant de Savoie et un paquet de chips, s’excusant de ne pas avoir de saké. Nous avons trinqué et décidé de nous tutoyer.
Nous avons parlé littérature pendant une bonne heure, je lui ai montré quelques-uns de mes textes, il m’a donné quelques conseils. Il m’a ensuite dit :
— J’ai commandé des sushis pour le dîner en pensant à toi, j’aime bien, et surtout ils ont un livreur charmant.
Celui-ci a sonné quelques minutes plus tard. Il a déposé le carton directement sur la table basse devant moi.
— Je vois que tu es en charmante compagnie ce soir, dommage.
— Relation professionnelle. Tu n’as de toute façon jamais le temps.
— C’est exact, la fièvre du samedi soir, ce sera un autre jour. Sushi Haïku toujours à votre service.
Daniel s’est excusé de ne pas mettre les sushis sur un plat, il ne savait pas recevoir. Il a pris une boîte oblongue dans un tiroir.
— Je préfère les baguettes chinoises laquées aux japonaises. Fais comme tu veux.
— Je trouve les japonaises plus hygiéniques.
Nous avons dégusté les sushis directement dans la barquette en plastique noir tout en buvant du Crémant. Ils étaient délicieux, c’est du moins le souvenir que j’en ai mais j’étais dans un état second. Après avoir terminé le repas, Daniel m’a soudain demandé :
— Tu es circoncis ?
— Non, ai-je fait, très étonné. Pourquoi cette question ?
— J’aimerais savoir s’il est possible de décalotter un gland avec des baguettes. Une idée pour mon prochain roman. Tu as déjà essayé ?
— Non.
— Montre-moi. Je n’ai plus de prépuce, moi.
Il a pris des baguettes propres dans la boîte.
— Te montrer ? Mon…
— Seulement si tu le désires, je ne veux pas que te sentes contraint.
Je n’ai pas hésité, j’ai ouvert ma braguette et sorti mon pénis, c’était difficile avec le fundoshi. Je l’ai rejoint sur le sofa, il a fait quelques essais puis il y est arrivé très facilement en positionnant les baguettes à la hauteur de la couronne et en tirant le prépuce en arrière. J’avais légèrement durci, ce qui lui a facilité la tâche.
— Ça marche ! J’ai triché, j’avais regardé une vidéo. Désolé de t’avoir pris comme cobaye, je vois que je t’ai fait bander. Je suis surpris, tu as une très longue bite, je croyais que les Japonais en avaient une toute petite.
— Il ne faut pas se fier aux préjugés. Je n’ai jamais pu comparer avec d’autres hommes.
— Puceau ? Voudrais-tu devenir le héros de mon prochain roman, sous un autre nom ? Il sera lui aussi puceau et se fera déniaiser par un écrivain.
— J’en serais flatté. Il faut faire quoi ?
— Coucher avec moi. N’est-ce pas cela que tu désirais en venant déjeuner dans cette brasserie ?
— Je n’osais pas y croire.
Daniel m’a d’abord demandé de poser, il a fait de nombreuses photos avec son smartphone, d’abord de face, puis de dos, il a ensuite essayé de m’enlever le fundoshi sans y arriver, je l’ai aidé. Il a immortalisé mes fesses, ma longue queue bandée avec mes petites couilles collées au corps.
Daniel m’a conduit dans sa chambre et m’a dépucelé, il a été très doux et prévenant. La plus belle nuit de ma vie. Il m’avait cependant prévenu que cette liaison n’aurait pas de suite, que je devrais plutôt chercher un ami de mon âge dans la région où j’habitais, il avait dix ans de plus que moi. C’était également la trame du roman qu’il projetait. Il me réinviterait une fois celui-ci écrit pour en parler et voir si mon destin avait été le même que celui de son personnage ou pas.
J’ai donc quitté son appartement après le petit déjeuner car il avait un repas de famille. Après avoir passé à l’hôtel pour rendre la clef, j’ai erré sans but toute la journée dans Paris, réfléchissant à ce qui m’était arrivé. Je suis retourné déjeuner dans la même brasserie.
Je n’ai pas suivi son conseil, au moment où j’écris ces lignes je n’ai toujours pas de petit ami. Le facteur a déposé un colis dans ma boîte ce matin, l’expéditeur est un éditeur parisien. Le titre du livre de Daniel l’Ange est Le Petit oiseau, sur la couverture une photo de mon corps nu vu de dos devant la reproduction de La Mort d’Hyacinthe de Jean Broc. Pas de dédicace manuscrite, mais une imprimée :
À F., son petit oiseau qui n’était pas si petit que ça m’a envoûté par son doux piaillement.
Je tourne la page et je débute la lecture.
Je suis le héros d’un roman.
Je vais vous expliquer, j’espère que vous comprendrez mieux à la fin. Mon prénom est Fumihiko, 郁彦, ce qui signifie vif et bel homme. Sans fausse modestie, on peut dire je suis un bel homme, pas très vif puisque à 18 ans je suis encore puceau.
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