09-11-2021, 01:30 PM
Jean : De mon côté
Après une longue route, nous nous sommes installés dans la maison que se partagent les deux vo... non, je devrais cesser de les considérer comme ça. Alors qu'ils sont repartis pour nous acheter des vêtements, je me suis mis à survoler, comme ils me l'ont suggéré, le récit de Yann, Noirs Secrets, et je dois bien reconnaître qu'ils ont beaucoup souffert, tous les deux. Je ne sais pas trop quoi en penser - s'ils ont bien un passé criminel, ils sont autant victimes que coupables. Mais je ne suis pas là pour les juger.
J'ai bien d'autres choses à penser, à commencer par ce qui a bien pu arriver à mes fils, et à Stephan. Mais j'ai sur mes amis un avantage dont il est temps de tirer parti.
- Écoutez... de nous tous, je suis le seul à ne pas être mort sur Terre. J'ai juste disparu depuis cinq ans. Je peux me débrouiller pour aller en France de façon officielle, mais vous...
- Nous nous ferons aider par ces deux-là. Tu as raison, si pour une raison quelconque nous sommes bloqués ou retardés, nos enfants risquent d'en payer le prix.
- Oui, et une fois sur place, je préparerai votre arrivée. On va se donner un point de rendez-vous...
Nous nos organisons et accueillons le retour de Yann et Alex avec soulagement. Ça ne me plaît pas de les utiliser ainsi... je suis certain que, si les circonstances avaient été différentes, ils nous auraient proposé leur aide. Mais aller au-delà de leur peur de l'inconnu demanderait du temps, ce dont nous manquons cruellement.
Nous nous habillons, devenant enfin présentables dans ce monde moderne, et je quitte mes amis en leur souhaitant bonne chance. Nanti d'une somme d'argent conséquente fournie par Yann, je commence par aller dans un cybercafé.
Je bataille un bon moment pour retrouver mes marques, ne reconnaissant plus rien au système, puis reste à contempler le client msn, le regard vacant, tentant de retrouver mon identifiant et mon mot de passe après vingt-cinq années passées à ne plus y penser. Heureusement, mon identifiant était assez simple. Reste le mot de passe... Ah, je crois que c'était... motocross, comment ai-je pu oublier ?
Oui ! C'est bon, voilà la liste de mes contacts qui s'affiche. Je n'ai pas le temps d'en choisir un : une fenêtre s'ouvre aussitôt, suivi de deux puis quatre autres. C'était prévisible...
Je choisis de ne parler qu'à mon père, les amis peuvent attendre.
- Jean ? C'est toi ?
- Oui, papa. Je suis désolé d'être resté sans contacts, je suis parti sur un coup de tête, j'ai éprouvé le besoin irrésistible de changer d'air, de vie, de me couper de tout pour me ressourcer... C'est bon maintenant, ça va mieux, je me sens bien.
- Eh bien... Tu aurais quand même pu nous prévenir, non ? Nous nous sommes vraiment inquiétés, ta mère et moi.
- J'en suis vraiment désolé.
- Bon, je suis heureux de savoir que tu es en vie et que tu vas bien. Où es-tu ?
- À Camberra, en Australie.
- Eh bien, quand tu t'éloignes de tout, tu ne fais pas semblant !
- Oui... par contre, je veux rentrer en France, mais je n'ai plus aucun papier, tu peux m'aider ?
- Ne va pas perdre de temps à les refaire. Il se trouve que nous avons établi une filiale en Australie justement, si tu peux aller à Sydney, je te ferai rapatrier. Je vais les prévenir tout de suite.
- Merci, papa ! C'est super. J'y vais tout de suite.
Je passe ensuite un court moment à rassurer mes amis puis me déconnecte. Je fais une recherche sur les moyens de transport vers Sydney - une ligne de train relie les deux villes, la gare se trouvant dans le quartier sud de Kingston - imprime des plans puis quitte le cybercafé.
Un taxi me dépose à la gare, je m'achète un billet puis attends mon train - par chance, il arrive rapidement. Une fois installé, je regarde par la fenêtre en réfléchissant à ma vie si inédite. Après vingt-cinq années passées en Outremonde, le retour sur Terre est comme un choc terrible et oppressant. Le poids du passé et des souvenirs, mais aussi le retour dans un monde de bruit, de pollution et de stress.
Yann et Alex ont même pensé à nous prendre des montres, ils sont vraiment bien ces gars-là. J'espère qu'ils n'auront pas à souffrir de leur rencontre avec nous.
Arrivé à la gare de Sydney, je n'ai pas à hésiter longtemps. Quelqu'un m'attend avec une pancarte à mon nom. Sacré père. Il voit toujours les choses en grand, afin de toujours obtenir ce qu'il veut. Mais cette fois, j'en suis bien content. Je laisse échapper un petit rire. Moi qui m'étais éloigné de tout pour échapper à sa volonté de tout contrôler, pour avoir enfin du changement dans ma vie...
- Salut, c'est moi, Jean Fernaud.
Bonjour, dit l'homme en tendant une main que je serre. Suivez-moi, nous préparons un jet pour vous rapatrier en France.
- Ça ne m'étonne pas de papa. Toujours aussi efficace.
J'aurais mieux fait de me taire, car l'homme approuve et commence à m'expliquer à quel point la société s'est développée partout dans le monde, chiffres à l'appui. J'ai déjà envie d'étrangler mon père, qui est derrière ce résumé. Pourquoi, mais pourquoi suis-je fils unique, destiné à reprendre la société ? Je n'en veux pas, et avec la vie que je mène désormais en Outremonde, ça ne risque pas d'arriver. Ils n'avaient qu'à faire un autre enfant au lieu de se contenter de moi. Je suis peut-être dur avec lui, mais il m'a toujours viscéralement énervé, même si je ne le lui ai jamais montré, préférant m'éloigner plutôt que d'entrer en conflit avec lui, sachant très bien que j'en ressortirais perdant.
Une pensée surgit dans mon esprit... Séverine, ma petite amie de l'époque, a sûrement souffert de ma disparition. Mais elle a dû refaire sa vie, non ? Je l'espère en tout cas.
Après une longue route, nous nous sommes installés dans la maison que se partagent les deux vo... non, je devrais cesser de les considérer comme ça. Alors qu'ils sont repartis pour nous acheter des vêtements, je me suis mis à survoler, comme ils me l'ont suggéré, le récit de Yann, Noirs Secrets, et je dois bien reconnaître qu'ils ont beaucoup souffert, tous les deux. Je ne sais pas trop quoi en penser - s'ils ont bien un passé criminel, ils sont autant victimes que coupables. Mais je ne suis pas là pour les juger.
J'ai bien d'autres choses à penser, à commencer par ce qui a bien pu arriver à mes fils, et à Stephan. Mais j'ai sur mes amis un avantage dont il est temps de tirer parti.
- Écoutez... de nous tous, je suis le seul à ne pas être mort sur Terre. J'ai juste disparu depuis cinq ans. Je peux me débrouiller pour aller en France de façon officielle, mais vous...
- Nous nous ferons aider par ces deux-là. Tu as raison, si pour une raison quelconque nous sommes bloqués ou retardés, nos enfants risquent d'en payer le prix.
- Oui, et une fois sur place, je préparerai votre arrivée. On va se donner un point de rendez-vous...
Nous nos organisons et accueillons le retour de Yann et Alex avec soulagement. Ça ne me plaît pas de les utiliser ainsi... je suis certain que, si les circonstances avaient été différentes, ils nous auraient proposé leur aide. Mais aller au-delà de leur peur de l'inconnu demanderait du temps, ce dont nous manquons cruellement.
Nous nous habillons, devenant enfin présentables dans ce monde moderne, et je quitte mes amis en leur souhaitant bonne chance. Nanti d'une somme d'argent conséquente fournie par Yann, je commence par aller dans un cybercafé.
Je bataille un bon moment pour retrouver mes marques, ne reconnaissant plus rien au système, puis reste à contempler le client msn, le regard vacant, tentant de retrouver mon identifiant et mon mot de passe après vingt-cinq années passées à ne plus y penser. Heureusement, mon identifiant était assez simple. Reste le mot de passe... Ah, je crois que c'était... motocross, comment ai-je pu oublier ?
Oui ! C'est bon, voilà la liste de mes contacts qui s'affiche. Je n'ai pas le temps d'en choisir un : une fenêtre s'ouvre aussitôt, suivi de deux puis quatre autres. C'était prévisible...
Je choisis de ne parler qu'à mon père, les amis peuvent attendre.
- Jean ? C'est toi ?
- Oui, papa. Je suis désolé d'être resté sans contacts, je suis parti sur un coup de tête, j'ai éprouvé le besoin irrésistible de changer d'air, de vie, de me couper de tout pour me ressourcer... C'est bon maintenant, ça va mieux, je me sens bien.
- Eh bien... Tu aurais quand même pu nous prévenir, non ? Nous nous sommes vraiment inquiétés, ta mère et moi.
- J'en suis vraiment désolé.
- Bon, je suis heureux de savoir que tu es en vie et que tu vas bien. Où es-tu ?
- À Camberra, en Australie.
- Eh bien, quand tu t'éloignes de tout, tu ne fais pas semblant !
- Oui... par contre, je veux rentrer en France, mais je n'ai plus aucun papier, tu peux m'aider ?
- Ne va pas perdre de temps à les refaire. Il se trouve que nous avons établi une filiale en Australie justement, si tu peux aller à Sydney, je te ferai rapatrier. Je vais les prévenir tout de suite.
- Merci, papa ! C'est super. J'y vais tout de suite.
Je passe ensuite un court moment à rassurer mes amis puis me déconnecte. Je fais une recherche sur les moyens de transport vers Sydney - une ligne de train relie les deux villes, la gare se trouvant dans le quartier sud de Kingston - imprime des plans puis quitte le cybercafé.
Un taxi me dépose à la gare, je m'achète un billet puis attends mon train - par chance, il arrive rapidement. Une fois installé, je regarde par la fenêtre en réfléchissant à ma vie si inédite. Après vingt-cinq années passées en Outremonde, le retour sur Terre est comme un choc terrible et oppressant. Le poids du passé et des souvenirs, mais aussi le retour dans un monde de bruit, de pollution et de stress.
Yann et Alex ont même pensé à nous prendre des montres, ils sont vraiment bien ces gars-là. J'espère qu'ils n'auront pas à souffrir de leur rencontre avec nous.
Arrivé à la gare de Sydney, je n'ai pas à hésiter longtemps. Quelqu'un m'attend avec une pancarte à mon nom. Sacré père. Il voit toujours les choses en grand, afin de toujours obtenir ce qu'il veut. Mais cette fois, j'en suis bien content. Je laisse échapper un petit rire. Moi qui m'étais éloigné de tout pour échapper à sa volonté de tout contrôler, pour avoir enfin du changement dans ma vie...
- Salut, c'est moi, Jean Fernaud.
Bonjour, dit l'homme en tendant une main que je serre. Suivez-moi, nous préparons un jet pour vous rapatrier en France.
- Ça ne m'étonne pas de papa. Toujours aussi efficace.
J'aurais mieux fait de me taire, car l'homme approuve et commence à m'expliquer à quel point la société s'est développée partout dans le monde, chiffres à l'appui. J'ai déjà envie d'étrangler mon père, qui est derrière ce résumé. Pourquoi, mais pourquoi suis-je fils unique, destiné à reprendre la société ? Je n'en veux pas, et avec la vie que je mène désormais en Outremonde, ça ne risque pas d'arriver. Ils n'avaient qu'à faire un autre enfant au lieu de se contenter de moi. Je suis peut-être dur avec lui, mais il m'a toujours viscéralement énervé, même si je ne le lui ai jamais montré, préférant m'éloigner plutôt que d'entrer en conflit avec lui, sachant très bien que j'en ressortirais perdant.
Une pensée surgit dans mon esprit... Séverine, ma petite amie de l'époque, a sûrement souffert de ma disparition. Mais elle a dû refaire sa vie, non ? Je l'espère en tout cas.
Les productions d'inny :
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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