04-11-2021, 11:22 PM
Stephan : En terre étrangère
Lorsque la lumière devient supportable, je regarde au-delà de la porte et découvre qu'elle donne sur une sorte de cuvette, ouverte devant nous. Le sol couvert d'herbe haute dévale jusqu'à un rebord au-delà duquel je ne vois rien. Les parois s'élèvent à droite et à gauche, m'empêchant là aussi de découvrir ce qui se trouve de l'autre côté.
Nous avançons vers le bord, mais ralentissons à son approche, comprenant qu'il s'agit là d'un précipice vertigineux... vraiment vertigineux, d'ailleurs, car nous ne voyons toujours rien au-delà du bord ! Je finis par m'allonger à terre pour ne passer que la tête - une tête prise de vertige, d'ailleurs, car je ne vois en-dessous de nous que des nuages.
Aussi loin que porte mon regard, à droite comme à gauche, je ne vois pas de possibilité de descente.
- Ouah ! On est terriblement haut. On ne descendra pas par là.
Les autres jettent un œil et se retire vite fait.
Nous nous retournons vers la cuvette et commençons à monter le long de la pente, nous accrochant aux rares arbustes sur notre chemin.
Arrivé au sommet, je découvre un terrain plus plat mais une forêt s'étend non loin. Aucun signe indiquant que quelqu'un vit par ici.
- Bon, dis-je à Thibault. Ici, il ne devrait pas y avoir de perturbation non ? On est détectables.
- Je vais vérifier ça.
Je le vois prendre un cheveu à Thomas et s'éloigner pour se concentrer. Il revient vers nous avec une mine dépitée.
- Le plus gros champ anti-détection que j'aie jamais ressenti couvre toute cette région. Et... le mana parcourt ce pays de manière extrêmement intense. J'ai l'impression que des sortilèges extrêmement puissants ont été lancés ici.
- On doit bouger d'ici alors. À ton avis, on soit s'éloigner de combien ?
Il réfléchit un moment.
- Plusieurs jours de marche.
- Quoi ?!
- On est mal. On n'a ni eau, ni nourriture, ni de quoi conserver l'un et l'autre.
- Thibault, tu peux conjurer de l'eau, non ?
- Pas du genre buvable. C'est difficile à expliquer, mes sorts conjurent l'idée de l'eau plutôt que de l'eau en elle-même. Ce n'est pas vraiment ça mais c'est l'explication la plus simple. Par contre, je pourrai la purifier sans problème.
- Alors on se met au travail tout de suite. Trouver de l'eau, traquer quelques animaux et se fabriquer un équipement de fortune doit être notre priorité si on veut survivre.
Loué soit notre goût pour l'aventure... nous avons appris à survivre ailleurs que dans les villes. Chercher de l'eau, poser des pièges, chasser, fabriquer divers outils et objets, nous avons tout appris. Laissant sur place Thibault se reposer et continuer à récupérer sa magie, je pars avec Thomas et nous commençons à chercher eau ou bête à même de nous permettre de survivre. Tout en évitant de tomber sur une créature à même de nous dévorer...
Je me concentre, utilisant les pouvoirs que m'ont offert mes parents pour étendre mes perceptions alentour. Je finis par repérer un petit point d'eau. Nous nous y dirigeons pour découvrir un vaste bassin boueux qui me fait grimacer. Mais les considérations sur la possibilité d'y récupérer tout de même de l'eau sont reléguées au second plan quand je vois une jeune femme prise au piège au beau milieu de la mare, déjà enfoncée à moitié dans la vase.
- Asdeno ! Crie-t-elle en nous voyant. Felmuir itaname !
Je ne comprends pas un mot de ce qu'elle me dit, mais je doute qu'elle veuille qu'on la laisse tranquille pour son bain de boue. Enfin, on verra bien.
- Ne bougez pas, on va vous sortir de là !
Elle secoue la tête tout en tendant les bras vers nous. Je regarde autour de moi mais conclus rapidement que rien ne nous permettra de la tirer de là. Il va falloir se déplacer tout en tâchant de ne pas être pris au piège à notre tour...
- Reste là, me dit Thomas. Prends une branche au cas où j'aurais besoin d'aide pour le retour, mais je devrais y parvenir sans problème.
- Tu es sûr ?
- Oui. Inutile de s'y risquer à deux. Je serai très prudent.
- D'accord.
Je pars à la recherche d'une longue branche, et trouve mon bonheur pas très loin. En revenant, je peux voir que Thomas a déjà bien progressé, laissant une profonde traînée dans la boue.
Une minute... comment cette femme est-elle arrivée là ? Elle n'a laissé aucune trace dans cette boue !
- Thomas ! Arrête !
- Quoi ?
- Regarde la traînée que tu as laissé derrière toi ! Il n'y en a aucune autre dans le bassin ! Elle sort d'où cette femme ?
- C'est...
Thomas commence à reculer, mais la... femme... se rend compte de ce qui se passe et se met à crier, puis quatre robustes tentacules jaillissent de la vase et se jettent sur mon ami, l'emprisonnant avant qu'il ait pu tirer son épée. La créature s'élève hors de la boue, portée par un corps épais et qui n'a rien d'humain. Elle est énorme, le torse de la femme pointant à son sommet, leurre fort efficace dont Thomas risque de faire les frais... Je contourne mon ami pour avoir vue sur la créature qui ouvre une gueule armée de crocs énormes. Plus qu'assez grande pour avaler d'un coup un homme...
Je réalise que le feu n'aura que peu d'influence sur une créature de cette taille, couverte de boue humide qui plus est. La foudre serait parfaite, mais elle frapperait aussi Thomas qui est pris dans les tentacules. Je commence à me concentrer, drainant toute chaleur du corps de la bête qui commence à ralentir ses mouvements. Ses tentacules se figent, mais je sens mon énergie filer à toute vitesse. Je me concentre alors sur les parties qui maintiennent mon ami et les gèle à mort. Thomas, qui n'a cessé de se débattre, parvient à briser l'emprise de la créature et retombe dans la boue, qui, fort malmenée par son émersion, est devenue plus qu'instable. Il patauge désespérément pour s'éloigner et réussit tant bien que mal à arriver suffisamment près pour que je puisse le sortir de là.
La bête hurle de douleur et de frustration tandis que nous nous éloignons. Tout aussi frustrés, d'ailleurs. Ni eau, ni nourriture, et plein de boue. Tomas se sent visiblement misérable. Je serre brièvement son bras.
- On s'en est tirés, lui dis-je, c'est le principal.
- Pfff... quelle horreur.
- Tu peux le dire.
Nous rejoignons Thibault et lui racontons ce qui nous est arrivé.
- Ça commence mal... Reposez-vous. On partira ensemble la prochaine fois.
Il se lève et utilise des sorts mineurs pour nous nettoyer. Thomas se répand en remerciements et son frère lui retourne un sourire complice.
Le mien, de sourire, est un peu forcé.
Toutes ces émotions m'ont donné soif...
Lorsque la lumière devient supportable, je regarde au-delà de la porte et découvre qu'elle donne sur une sorte de cuvette, ouverte devant nous. Le sol couvert d'herbe haute dévale jusqu'à un rebord au-delà duquel je ne vois rien. Les parois s'élèvent à droite et à gauche, m'empêchant là aussi de découvrir ce qui se trouve de l'autre côté.
Nous avançons vers le bord, mais ralentissons à son approche, comprenant qu'il s'agit là d'un précipice vertigineux... vraiment vertigineux, d'ailleurs, car nous ne voyons toujours rien au-delà du bord ! Je finis par m'allonger à terre pour ne passer que la tête - une tête prise de vertige, d'ailleurs, car je ne vois en-dessous de nous que des nuages.
Aussi loin que porte mon regard, à droite comme à gauche, je ne vois pas de possibilité de descente.
- Ouah ! On est terriblement haut. On ne descendra pas par là.
Les autres jettent un œil et se retire vite fait.
Nous nous retournons vers la cuvette et commençons à monter le long de la pente, nous accrochant aux rares arbustes sur notre chemin.
Arrivé au sommet, je découvre un terrain plus plat mais une forêt s'étend non loin. Aucun signe indiquant que quelqu'un vit par ici.
- Bon, dis-je à Thibault. Ici, il ne devrait pas y avoir de perturbation non ? On est détectables.
- Je vais vérifier ça.
Je le vois prendre un cheveu à Thomas et s'éloigner pour se concentrer. Il revient vers nous avec une mine dépitée.
- Le plus gros champ anti-détection que j'aie jamais ressenti couvre toute cette région. Et... le mana parcourt ce pays de manière extrêmement intense. J'ai l'impression que des sortilèges extrêmement puissants ont été lancés ici.
- On doit bouger d'ici alors. À ton avis, on soit s'éloigner de combien ?
Il réfléchit un moment.
- Plusieurs jours de marche.
- Quoi ?!
- On est mal. On n'a ni eau, ni nourriture, ni de quoi conserver l'un et l'autre.
- Thibault, tu peux conjurer de l'eau, non ?
- Pas du genre buvable. C'est difficile à expliquer, mes sorts conjurent l'idée de l'eau plutôt que de l'eau en elle-même. Ce n'est pas vraiment ça mais c'est l'explication la plus simple. Par contre, je pourrai la purifier sans problème.
- Alors on se met au travail tout de suite. Trouver de l'eau, traquer quelques animaux et se fabriquer un équipement de fortune doit être notre priorité si on veut survivre.
Loué soit notre goût pour l'aventure... nous avons appris à survivre ailleurs que dans les villes. Chercher de l'eau, poser des pièges, chasser, fabriquer divers outils et objets, nous avons tout appris. Laissant sur place Thibault se reposer et continuer à récupérer sa magie, je pars avec Thomas et nous commençons à chercher eau ou bête à même de nous permettre de survivre. Tout en évitant de tomber sur une créature à même de nous dévorer...
Je me concentre, utilisant les pouvoirs que m'ont offert mes parents pour étendre mes perceptions alentour. Je finis par repérer un petit point d'eau. Nous nous y dirigeons pour découvrir un vaste bassin boueux qui me fait grimacer. Mais les considérations sur la possibilité d'y récupérer tout de même de l'eau sont reléguées au second plan quand je vois une jeune femme prise au piège au beau milieu de la mare, déjà enfoncée à moitié dans la vase.
- Asdeno ! Crie-t-elle en nous voyant. Felmuir itaname !
Je ne comprends pas un mot de ce qu'elle me dit, mais je doute qu'elle veuille qu'on la laisse tranquille pour son bain de boue. Enfin, on verra bien.
- Ne bougez pas, on va vous sortir de là !
Elle secoue la tête tout en tendant les bras vers nous. Je regarde autour de moi mais conclus rapidement que rien ne nous permettra de la tirer de là. Il va falloir se déplacer tout en tâchant de ne pas être pris au piège à notre tour...
- Reste là, me dit Thomas. Prends une branche au cas où j'aurais besoin d'aide pour le retour, mais je devrais y parvenir sans problème.
- Tu es sûr ?
- Oui. Inutile de s'y risquer à deux. Je serai très prudent.
- D'accord.
Je pars à la recherche d'une longue branche, et trouve mon bonheur pas très loin. En revenant, je peux voir que Thomas a déjà bien progressé, laissant une profonde traînée dans la boue.
Une minute... comment cette femme est-elle arrivée là ? Elle n'a laissé aucune trace dans cette boue !
- Thomas ! Arrête !
- Quoi ?
- Regarde la traînée que tu as laissé derrière toi ! Il n'y en a aucune autre dans le bassin ! Elle sort d'où cette femme ?
- C'est...
Thomas commence à reculer, mais la... femme... se rend compte de ce qui se passe et se met à crier, puis quatre robustes tentacules jaillissent de la vase et se jettent sur mon ami, l'emprisonnant avant qu'il ait pu tirer son épée. La créature s'élève hors de la boue, portée par un corps épais et qui n'a rien d'humain. Elle est énorme, le torse de la femme pointant à son sommet, leurre fort efficace dont Thomas risque de faire les frais... Je contourne mon ami pour avoir vue sur la créature qui ouvre une gueule armée de crocs énormes. Plus qu'assez grande pour avaler d'un coup un homme...
Je réalise que le feu n'aura que peu d'influence sur une créature de cette taille, couverte de boue humide qui plus est. La foudre serait parfaite, mais elle frapperait aussi Thomas qui est pris dans les tentacules. Je commence à me concentrer, drainant toute chaleur du corps de la bête qui commence à ralentir ses mouvements. Ses tentacules se figent, mais je sens mon énergie filer à toute vitesse. Je me concentre alors sur les parties qui maintiennent mon ami et les gèle à mort. Thomas, qui n'a cessé de se débattre, parvient à briser l'emprise de la créature et retombe dans la boue, qui, fort malmenée par son émersion, est devenue plus qu'instable. Il patauge désespérément pour s'éloigner et réussit tant bien que mal à arriver suffisamment près pour que je puisse le sortir de là.
La bête hurle de douleur et de frustration tandis que nous nous éloignons. Tout aussi frustrés, d'ailleurs. Ni eau, ni nourriture, et plein de boue. Tomas se sent visiblement misérable. Je serre brièvement son bras.
- On s'en est tirés, lui dis-je, c'est le principal.
- Pfff... quelle horreur.
- Tu peux le dire.
Nous rejoignons Thibault et lui racontons ce qui nous est arrivé.
- Ça commence mal... Reposez-vous. On partira ensemble la prochaine fois.
Il se lève et utilise des sorts mineurs pour nous nettoyer. Thomas se répand en remerciements et son frère lui retourne un sourire complice.
Le mien, de sourire, est un peu forcé.
Toutes ces émotions m'ont donné soif...
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