19-10-2021, 11:12 PM
11 - Une vie rêvée
Je rouvre soudain les yeux, reprenant un souffle que je n'ai pas pris depuis... combien de temps ? Impossible de le dire. Je me relève et vois mes amis en faire autant. Que s'est-il passé ? Le sorcier a disparu, à sa place, le sol est noirci. Hum.
Askash est posé près de nous, nous regardant d'un air qui aurait été indéchiffrable si nos esprits ne comprenaient pas ce qu'il nous dit d'une manière subtile. Le mode de communication étrange du Phœnix est un peu dérangeant, mais on s'y fait à la longue. Pas de paroles, pas de pensées, juste une transmission de connaissances.
Tout est fini. Il est venu, a vaincu le sorcier, et a étudié le nexus. Il peut le détruire, c'est pour cette raison que les anciens l'ont piégé dans une urne. Pour qu'il n'interfère pas avec leurs desseins. Sans la guerre contre Magnos et ses disciples, les guerre des ténèbres, et les dissensions internes, la Terre serait morte depuis longtemps.
- Je... c'est impossible...
Je me tourne vers Cédric, qui regarde le Phœnix avec stupéfaction.
- Je suis vivant ! Je me suis senti mourir, je suis tombé en cendres, je le sais... Mais là, je vis, mon cœur bat, je ne suis plus... je ne suis plus un vampire !
Askash a exaucé le vœu de Ced, revenir à la vie lorsque tout serait terminé. Il a aussi annulé la dette de vie qu'il avait envers le prince ifrit.
- Merci, noble Phœnix, merci infiniment !
Je regarde autour de moi.
- Où est le baron ?
Mort. Il comptait nous trahir, à la toute fin, obtenir pour lui le pouvoir du Nexus, mais n'avait pas prévu un tel affrontement.
- La Terre a-t-elle souffert du drain d'énergie qu'avait commencé le sorcier ?
Pas de manière sensible, le drain était infime par rapport à la quantité d'énergie vitale d'un monde.
Je me rends compte que le Phœnix nous comprend, alors que je n'utilise pas la flûte.
Tu as mis ton âme dans ta musique, et à travers toi, désormais, je peux entendre vos mots. Nous sommes liés à jamais, enfant du feu.
Je remets à plus tard la signification de ceci.
- Avons-nous la possibilité de revenir sur Terre ?
Oui. Mais nous devons le désirer de tout votre cœur, de toute votre âme. Il n'y aura pas de retour en arrière, une fois les mondes séparés, aussi devons-nous bien choisir.
Nous nous regardons. Le moment est venu de faire notre choix.
La Terre ou Outremonde ?
Mes parents, mon petit frère, mes potes...
Anna et Torden, à l'auberge de Valsein...
Je suis mort sur Terre. Revenir n'ira pas sans poser bien des problèmes.
La vie morne et insipide d'un étudiant ? La vie mouvementée d'un aventurier ?
Je ferme les yeux, mais ne vois que rivages, forêts, duels à l'épée, savoureux repas et...
Ma place est ici. C'est ici que j'ai vraiment vécu, vraiment été moi-même. Ludvik est celui que Ludovic a toujours rêvé d'être. Mais Ludvik ne saurait vivre sur Terre. Trop de pression, trop de monde, trop de stabilité. Des murs, partout, ceux de la société, des codes, d'une vie encadrée et coûteuse.
- Que décides-tu, Lud ?
- Ma place est ici. Ma vie est ici. Mais toi ?
- Ma place est à tes côtés, quel que soit le monde dans lequel nous vivons.
- Mais ta famille ?
- Je sais... mais je pourrais te retourner la question.
- L'idée de ne pas la revoir me fait mal, tu sais... y compris mon petit frère que j'adore. Mais je sais que je regretterais Outremonde pour le restant de mes jours. C'est ici que je suis moi.
Marc sourit.
- Je me disais la même chose. Nous vivrons ensemble, en Outremonde, là où nous pouvons être nous-mêmes.
Je me tourne vers Finnadan.
- Et toi ?
Elle secoue la tête.
- Je ne sais pas encore. Cédric ?
Il penche la tête un moment, puis la relève.
- Je n'ai rien qui me lie à la Terre, j'ai brisé ces liens pour devenir un vampire. Mes parents, mes amis de la Terre, cela n'a aucune signification pour moi. Tout ceux que j'apprécie sont ici. Puisque vous restez, je reste.
- Jean, visiblement, tu es le seul qui va rentrer chez toi...
Il reste silencieux.
- Je vous comprends, vous savez. Je voulais du changement dans ma vie, j'ai été servi au-delà de tout ce que j'aurais pu désirer... mais je me suis senti vivre, comme je ne l'avais jamais fait. J'ai vécu une aventure merveilleuse, et jamais personne ne me croirait si je la racontais. On me prendrait pour un fou.
- Bon voyage, alors.
- Vous allez me manquer.
Il nous serre l'un après l'autre dans ses bras, pour terminer avec Finnadan, qui lui dit simplement :
- Ne fais pas quelque chose que tu pourrais regretter.
Jean se fige.
- Tu l'as en toi, pas vrai ? Tu ne te serais pas battu comme ça, sinon. Tu as une fibre en toi qui a vibré dans cette aventure. Il ne tient qu'à toi qu'elle continue à le faire.
- J'ai une vie, sur Terre. Je...
- Tu appelles ça vivre ? Tu vas faire quoi pour retrouver ce que tu as vécu, lorsque ça te manquera ? Faire un peu de moto ? Tu devras d'abord en racheter une...
Aie, quel coup bas. Elle a une idée derrière la tête, celle-là. Et je crois bien deviner laquelle... Elle a couvé Jean depuis son arrivée parmi nous.
Il fait la grimace.
- Tu as raison... Outremonde est un rêve, un cauchemar aussi, parfois, mais c'est surtout un rêve.
Ce n'est peut-être pas pour rien que nous passions d'un monde à l'autre par le biais de nos rêves. Pour vivre une vie dont nous rêvions. Peut-être est-ce ainsi que le sortilège sélectionnait les futurs Rêveurs.
- Je reste.
- Moi aussi, dit Finnadan.
Quelle surprise...
Jean lui adresse un sourire. Il s'est rendu compte de l'intérêt qu'elle lui porte, on dirait.
- Nous restons tous, on dirait. Je suis content, je dois bien l'avouer. Vous m'auriez beaucoup manqué.
Je reçois leurs sourires en réponse, et me tourne vers le Phœnix.
- Que se termine ce cauchemar. Ô, Askash, libère les deux mondes du fléau qui les menace.
Le Phœnix étend ses aimes et plonge dans le nexus, qui explose en une pluie d'étincelles. Voilà. Tout est fini.
Pas très spectaculaire, mais bon, on n'est pas dans un James Bond...
- Merci, Askash ! Merci pour les milliards de gens que tu as sauvé !
L'oiseau de feu fait un cercle autour de nous, majestueux, avant de disparaître.
- Ils ne sauront jamais à quoi ils ont échappé, et à qui ils le doivent...
- Ouais... Mais il est temps pour nous de ressortir et de rentrer chez nous.
- Félicitations ! Vous avez réussi au-delà de toutes mes espérances !
- Hein ? Qui... Non ! Pas lui !
- Quoi ? Demande Cédric, étonné par notre réaction face à l'apparition de l'homme.
- C'est lui qui nous a tué sur Terre !
- C'était nécessaire. Je devais être certain que vous iriez jusqu'au bout. Avoir encore des liens avec la Terre pouvait vous faire hésiter, ce qui aurait été fatal.
- Espèce de pourriture !
- Il n'y a jamais d'honneur, dans une guerre. Juste des victimes.
- Quelle guerre ?
- La seule qui comptait. Celle que je mène depuis l'aube des temps pour empêcher les ténèbres de dominer ce monde. Les dernières guerres des ténèbres ont vu tomber tous mes frères. Je suis le dernier des serviteurs de la Lumière, et j'avais face à moi sept princes des ténèbres déterminés. La guerre suivante m'aurait été fatale, et ma chute était aussi celle de tous les mondes. Il m'a fallu prendre des mesures drastiques. Utiliser la ruse plutôt que la force. J'ai manipulé des mortels pour suggérer aux ténèbres d'utiliser les Rêveurs comme relais pour envahir la Terre, un monde certes privé de magie, mais aussi de défenseurs. Dans leur soif de pouvoir, ils n'ont pas hésité un seul instant, et bientôt, sept Rêveurs noirs ont arpenté la Terre, préparant l'ouverture d'une faille permanente vers Outremonde, et la domination de ce fruit mûr. Sept relais, à travers lesquels les âmes des princes pouvaient agir sur Terre... à condition qu'elles soient pleinement là-bas ! L'étape suivante était d'amener d'autres mortels à détruire le nexus. Implanter l'idée que tu étais un Rêveur dans l'esprit de Johann fut facile. Il n'y a plus eu besoin que d'ajustements mineurs de temps en temps. Je n'étais jamais loin de vous. Lorsque vous avez attaqué les destructeurs près de la faille de Shorein, j'ai guidé Jean vers vous en influençant ses pensées. Tout était prévu, et l'imprévu, j'avais assez de pouvoir pour le gérer.
- Je n'en reviens pas... Vous êtes aussi pourri que les ténèbres.
- Peu m'importe le destin d'une poignée de mortels, quand il s'agit de sauver des milliards... de mondes. En brisant net le lien, vous avez tué d'un coup les sept princes, et mis un terme brutal à la nouvelle guerre des ténèbres. Sans leurs leaders, les créatures surnaturelles qu'ils ont conçues ont perdu toute force et toute volonté. Elles vont mourir. Outremonde va devenir nettement plus vivable.
- La belle affaire... Venez, on s'en va.
Le serviteur de la Lumière nous regarde partir, puis réfléchit à haute voix une fois que nous sommes sortis de la salle.
- En ai-je trop fait en leur révélant tout et en gâchant leur victoire ? Non, je le sens. J'ai semé une graine qui va mûrir lentement. Espérons qu'elle éclora à temps, ou Outremonde sera perdu. J'ai fait ce qu'il fallait. Il n'y a plus qu'à attendre.
Deux semaines plus tard.
Valsein, royaume Valnari
- Anna ! Je suis de retour, et pour un bon moment, cette fois.
- La Lumière soit louée !
- Ouais, on peut le dire... Tu vas bien ?
- Mais toujours, quand mon fils est là. Tu es revenu pour de bon ?
- Oui. Mais j'ai un projet...
- Un nouveau voyage ? Demande-t-elle en fronçant les sourcils.
- Non. Un avenir.
FIN
Je rouvre soudain les yeux, reprenant un souffle que je n'ai pas pris depuis... combien de temps ? Impossible de le dire. Je me relève et vois mes amis en faire autant. Que s'est-il passé ? Le sorcier a disparu, à sa place, le sol est noirci. Hum.
Askash est posé près de nous, nous regardant d'un air qui aurait été indéchiffrable si nos esprits ne comprenaient pas ce qu'il nous dit d'une manière subtile. Le mode de communication étrange du Phœnix est un peu dérangeant, mais on s'y fait à la longue. Pas de paroles, pas de pensées, juste une transmission de connaissances.
Tout est fini. Il est venu, a vaincu le sorcier, et a étudié le nexus. Il peut le détruire, c'est pour cette raison que les anciens l'ont piégé dans une urne. Pour qu'il n'interfère pas avec leurs desseins. Sans la guerre contre Magnos et ses disciples, les guerre des ténèbres, et les dissensions internes, la Terre serait morte depuis longtemps.
- Je... c'est impossible...
Je me tourne vers Cédric, qui regarde le Phœnix avec stupéfaction.
- Je suis vivant ! Je me suis senti mourir, je suis tombé en cendres, je le sais... Mais là, je vis, mon cœur bat, je ne suis plus... je ne suis plus un vampire !
Askash a exaucé le vœu de Ced, revenir à la vie lorsque tout serait terminé. Il a aussi annulé la dette de vie qu'il avait envers le prince ifrit.
- Merci, noble Phœnix, merci infiniment !
Je regarde autour de moi.
- Où est le baron ?
Mort. Il comptait nous trahir, à la toute fin, obtenir pour lui le pouvoir du Nexus, mais n'avait pas prévu un tel affrontement.
- La Terre a-t-elle souffert du drain d'énergie qu'avait commencé le sorcier ?
Pas de manière sensible, le drain était infime par rapport à la quantité d'énergie vitale d'un monde.
Je me rends compte que le Phœnix nous comprend, alors que je n'utilise pas la flûte.
Tu as mis ton âme dans ta musique, et à travers toi, désormais, je peux entendre vos mots. Nous sommes liés à jamais, enfant du feu.
Je remets à plus tard la signification de ceci.
- Avons-nous la possibilité de revenir sur Terre ?
Oui. Mais nous devons le désirer de tout votre cœur, de toute votre âme. Il n'y aura pas de retour en arrière, une fois les mondes séparés, aussi devons-nous bien choisir.
Nous nous regardons. Le moment est venu de faire notre choix.
La Terre ou Outremonde ?
Mes parents, mon petit frère, mes potes...
Anna et Torden, à l'auberge de Valsein...
Je suis mort sur Terre. Revenir n'ira pas sans poser bien des problèmes.
La vie morne et insipide d'un étudiant ? La vie mouvementée d'un aventurier ?
Je ferme les yeux, mais ne vois que rivages, forêts, duels à l'épée, savoureux repas et...
Ma place est ici. C'est ici que j'ai vraiment vécu, vraiment été moi-même. Ludvik est celui que Ludovic a toujours rêvé d'être. Mais Ludvik ne saurait vivre sur Terre. Trop de pression, trop de monde, trop de stabilité. Des murs, partout, ceux de la société, des codes, d'une vie encadrée et coûteuse.
- Que décides-tu, Lud ?
- Ma place est ici. Ma vie est ici. Mais toi ?
- Ma place est à tes côtés, quel que soit le monde dans lequel nous vivons.
- Mais ta famille ?
- Je sais... mais je pourrais te retourner la question.
- L'idée de ne pas la revoir me fait mal, tu sais... y compris mon petit frère que j'adore. Mais je sais que je regretterais Outremonde pour le restant de mes jours. C'est ici que je suis moi.
Marc sourit.
- Je me disais la même chose. Nous vivrons ensemble, en Outremonde, là où nous pouvons être nous-mêmes.
Je me tourne vers Finnadan.
- Et toi ?
Elle secoue la tête.
- Je ne sais pas encore. Cédric ?
Il penche la tête un moment, puis la relève.
- Je n'ai rien qui me lie à la Terre, j'ai brisé ces liens pour devenir un vampire. Mes parents, mes amis de la Terre, cela n'a aucune signification pour moi. Tout ceux que j'apprécie sont ici. Puisque vous restez, je reste.
- Jean, visiblement, tu es le seul qui va rentrer chez toi...
Il reste silencieux.
- Je vous comprends, vous savez. Je voulais du changement dans ma vie, j'ai été servi au-delà de tout ce que j'aurais pu désirer... mais je me suis senti vivre, comme je ne l'avais jamais fait. J'ai vécu une aventure merveilleuse, et jamais personne ne me croirait si je la racontais. On me prendrait pour un fou.
- Bon voyage, alors.
- Vous allez me manquer.
Il nous serre l'un après l'autre dans ses bras, pour terminer avec Finnadan, qui lui dit simplement :
- Ne fais pas quelque chose que tu pourrais regretter.
Jean se fige.
- Tu l'as en toi, pas vrai ? Tu ne te serais pas battu comme ça, sinon. Tu as une fibre en toi qui a vibré dans cette aventure. Il ne tient qu'à toi qu'elle continue à le faire.
- J'ai une vie, sur Terre. Je...
- Tu appelles ça vivre ? Tu vas faire quoi pour retrouver ce que tu as vécu, lorsque ça te manquera ? Faire un peu de moto ? Tu devras d'abord en racheter une...
Aie, quel coup bas. Elle a une idée derrière la tête, celle-là. Et je crois bien deviner laquelle... Elle a couvé Jean depuis son arrivée parmi nous.
Il fait la grimace.
- Tu as raison... Outremonde est un rêve, un cauchemar aussi, parfois, mais c'est surtout un rêve.
Ce n'est peut-être pas pour rien que nous passions d'un monde à l'autre par le biais de nos rêves. Pour vivre une vie dont nous rêvions. Peut-être est-ce ainsi que le sortilège sélectionnait les futurs Rêveurs.
- Je reste.
- Moi aussi, dit Finnadan.
Quelle surprise...
Jean lui adresse un sourire. Il s'est rendu compte de l'intérêt qu'elle lui porte, on dirait.
- Nous restons tous, on dirait. Je suis content, je dois bien l'avouer. Vous m'auriez beaucoup manqué.
Je reçois leurs sourires en réponse, et me tourne vers le Phœnix.
- Que se termine ce cauchemar. Ô, Askash, libère les deux mondes du fléau qui les menace.
Le Phœnix étend ses aimes et plonge dans le nexus, qui explose en une pluie d'étincelles. Voilà. Tout est fini.
Pas très spectaculaire, mais bon, on n'est pas dans un James Bond...
- Merci, Askash ! Merci pour les milliards de gens que tu as sauvé !
L'oiseau de feu fait un cercle autour de nous, majestueux, avant de disparaître.
- Ils ne sauront jamais à quoi ils ont échappé, et à qui ils le doivent...
- Ouais... Mais il est temps pour nous de ressortir et de rentrer chez nous.
- Félicitations ! Vous avez réussi au-delà de toutes mes espérances !
- Hein ? Qui... Non ! Pas lui !
- Quoi ? Demande Cédric, étonné par notre réaction face à l'apparition de l'homme.
- C'est lui qui nous a tué sur Terre !
- C'était nécessaire. Je devais être certain que vous iriez jusqu'au bout. Avoir encore des liens avec la Terre pouvait vous faire hésiter, ce qui aurait été fatal.
- Espèce de pourriture !
- Il n'y a jamais d'honneur, dans une guerre. Juste des victimes.
- Quelle guerre ?
- La seule qui comptait. Celle que je mène depuis l'aube des temps pour empêcher les ténèbres de dominer ce monde. Les dernières guerres des ténèbres ont vu tomber tous mes frères. Je suis le dernier des serviteurs de la Lumière, et j'avais face à moi sept princes des ténèbres déterminés. La guerre suivante m'aurait été fatale, et ma chute était aussi celle de tous les mondes. Il m'a fallu prendre des mesures drastiques. Utiliser la ruse plutôt que la force. J'ai manipulé des mortels pour suggérer aux ténèbres d'utiliser les Rêveurs comme relais pour envahir la Terre, un monde certes privé de magie, mais aussi de défenseurs. Dans leur soif de pouvoir, ils n'ont pas hésité un seul instant, et bientôt, sept Rêveurs noirs ont arpenté la Terre, préparant l'ouverture d'une faille permanente vers Outremonde, et la domination de ce fruit mûr. Sept relais, à travers lesquels les âmes des princes pouvaient agir sur Terre... à condition qu'elles soient pleinement là-bas ! L'étape suivante était d'amener d'autres mortels à détruire le nexus. Implanter l'idée que tu étais un Rêveur dans l'esprit de Johann fut facile. Il n'y a plus eu besoin que d'ajustements mineurs de temps en temps. Je n'étais jamais loin de vous. Lorsque vous avez attaqué les destructeurs près de la faille de Shorein, j'ai guidé Jean vers vous en influençant ses pensées. Tout était prévu, et l'imprévu, j'avais assez de pouvoir pour le gérer.
- Je n'en reviens pas... Vous êtes aussi pourri que les ténèbres.
- Peu m'importe le destin d'une poignée de mortels, quand il s'agit de sauver des milliards... de mondes. En brisant net le lien, vous avez tué d'un coup les sept princes, et mis un terme brutal à la nouvelle guerre des ténèbres. Sans leurs leaders, les créatures surnaturelles qu'ils ont conçues ont perdu toute force et toute volonté. Elles vont mourir. Outremonde va devenir nettement plus vivable.
- La belle affaire... Venez, on s'en va.
Le serviteur de la Lumière nous regarde partir, puis réfléchit à haute voix une fois que nous sommes sortis de la salle.
- En ai-je trop fait en leur révélant tout et en gâchant leur victoire ? Non, je le sens. J'ai semé une graine qui va mûrir lentement. Espérons qu'elle éclora à temps, ou Outremonde sera perdu. J'ai fait ce qu'il fallait. Il n'y a plus qu'à attendre.
Deux semaines plus tard.
Valsein, royaume Valnari
- Anna ! Je suis de retour, et pour un bon moment, cette fois.
- La Lumière soit louée !
- Ouais, on peut le dire... Tu vas bien ?
- Mais toujours, quand mon fils est là. Tu es revenu pour de bon ?
- Oui. Mais j'ai un projet...
- Un nouveau voyage ? Demande-t-elle en fronçant les sourcils.
- Non. Un avenir.
FIN
Les productions d'inny :
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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