14-10-2021, 09:41 PM
6 - La fin d'une existence
Provins, France
Je rouvre les yeux sur le visage de Johann, à mon grand déplaisir. Surtout qu'il braque un pistolet sur moi.
Et merde. Ils nous ont retrouvé.
Ils sont quatre en tout, tous armés et l'air mauvais. Et je suis menotté au lit, pour tout arranger. Marc est dans la même situation que moi, et je peux lire dans ses yeux la même inquiétude.
- Bienvenue sur Terre. On a à parler, tous les deux. Je suis sûr qu'on a plein de choses à se dire. Enfin, surtout toi, depuis ce qui s'est passé dans le bois de Shorein.
Ça devait bien arriver, ça.
- Alors, lorsqu'on a fini par percer le brouillage qui empêchait ta détection, on est venu te dire bonjour.
- Trop gentil.
- Tu t'es bien foutu de nous, dis donc. Mais c'est à notre tour, maintenant. Tu vas tout nous dire de ce que vous faites en Outremonde.
- N'y comptez pas.
- Oh, mais si, j'y compte.
Un de ses complices pointe son arme sur Marc.
- Où êtes-vous en ce moment, en Outremonde ?
Une lueur verte à mes côtés m'informe que Marc utilise ses pouvoirs de disciple de Magnos à leur pleine force. Les quatre hommes sont catapultés contre les murs, leurs armes arrachées de leurs mains, puis un violent éclair vient les frapper, les tuant sur le coup. Nos menottes se défont et je me redresse aussitôt.
- Il ne faut pas rester là ! Marc ?
Mon amour cille, bougeant faiblement.
- Je suis épuisé, murmure-t-il.
Il s'évanouit alors, me laissant seul.
- C'est pas le moment... ah, bordel !
Je m'habille rapidement, me demandant ce que nous allons bien pouvoir faire.
Que faire des morts ? Les laisser là, chez mon ami ? Quoi qu'il arrive, nous allons être traqués, il nous faut fuir, et vite, mais où ?
- T'y es allé un peu fort, là, mon amour. On est sur Terre, bordel.
Un bruit me fait pivoter et je me retrouve face à une homme d'une quarantaine d'années, aux traits plus que quelconques. Il regarde la scène et fait la grimace.
- J'espérais qu'ils vous tueraient, cela m'aurait épargné la peine de le faire moi-même.
Je n'attends pas la suite de ses explications et plonge au sol pour récupérer une arme, mais elle glisse loin de moi. Je me retourne, intrigué.
- Je suis vraiment désolé, mais dans une guerre, les victimes sont parfois innocentes...
- Mais qui êtes-vous ?! De quoi parlez-vous ?
- Je ne fais que ce qui doit être fait. Il est essentiel que vous mourriez tous les deux.
Il claque des doigts et une souffrance atroce frappe mon cœur. Je suffoque, horrifié. J'ai mille interrogations, mais elles passent à l'arrière-plan, car je suis en train de mourir, et...
Désert de Luunar, extrême ouest du continent de Sandros, en Outremonde
Je me réveille, sous les yeux étonnés de Marc.
- Eh, c'est pas le moment de dormir !
- Je ne dors pas, je suis mort, et toi aussi !
Je me répands en jurons furieux qui expriment tant ma colère que mon dégoût, et ça ne va pas en s'arrangeant, à mesure que je réalise la perte de tout un pan de mon existence.
- Que s'est-il passé ? Demande Cédric, tandis que Jean et Finnadan se rapprochent.
Je raconte brièvement les derniers évènements, et nous recevons la compassion de nos amis, ce qui nous fait une belle jambe.
- Bon, dit Cédric. Nous allons voir le serviteur de la Lumière dans son fameux sanctuaire, s'il a le pouvoir de passer d'un monde à l'autre à volonté, il peut très bien nous y emporter ! Ce type ne va pas s'en tirer comme ça.
- Tu veux dire que tu savais depuis le début qu'il y avait un moyen de me ramener chez moi, demande Jean ?
- Ça m'était sorti de l'esprit, j'ai vécu des trucs plutôt difficiles, ces derniers temps. J'ai rompu mes liens avec la Lumière, et il risque de ne pas trop apprécier.
- Ça vaut le coup d'essayer. Je vais d'abord ramener notre armée à son camp de base, puis nous partirons en Ordan.
Ordan, extrême sud-est du continent de Sandros, en Outremonde
À peine arrivés, nous comprenons qu'il y a un gros problème. Une terre ravagée, fumante, des corps humains et monstrueux partout, des cratères, des flammes, telle est la vision qui s'offre à nous.
Un groupe de dévoreuses nous remarque et se dirige en grognant vers nous, mais nous en venons rapidement à bout.
- La guerre des ténèbres a commencé, ici, on dirait. Ils visent le sanctuaire ?
- Ramène l'armée, nous allons sécuriser la zone.
- Tu veux vraiment les impliquer là-dedans ? On va tous les perdre, et ce n'est pas notre priorité. Regarde autour de toi. L'armée d'Ordan, pourtant puissante, a été massacrée ici. Ce ne sont pas nos hommes qui vont faire la différence.
- Raaah ! Décidément, tout va mal. Quelqu'un va payer, je peux te le dire.
- Tu passeras tes nerfs sur les destructeurs. Si nous avons perdu la Terre, nous allons la leur faire perdre aussi.
- Oui. Il est plus que temps de lancer l'assaut final et de détruire le grand sortilège. Je regrette, Jean, vraiment, mais nous ne pouvons plus attendre, ou nous serons balayés par les ténèbres.
Camp des Faucons d'Argent, royaume Uldrasi, en Outremonde
Nous faisons tous grise mine à notre retour en Uldras, dans le camp des Faucons d'Argent. Nous nous séparons pour tenter de nous reposer, mais je sais que personne n'en trouvera ce soir. Je devine les larmes de Jean. Peut-être aurons-nous une occasion, une fois face au nexus du sortilège, d'ouvrir une brèche vers la Terre ? Qui sait. Je lui en parle, histoire de lui laisser un faible espoir, mais je me doute bien qu'il n'y croit pas beaucoup.
Et moi ? Je suis en colère, une colère absolue, et heureusement, car sinon, je serais en train de hurler mon désespoir ou je me serais recroquevillé sous ma tente et je n'en aurais plus bougé. Tant que ma colère durera, je pourrai laisser ma tristesse de côté. Mais si jamais je me calme...
Mieux vaut ne pas y penser.
- Je n'oublie pas le serviteur de la Lumière. Nous avons le Bâton de Lumière, après tout. Demain, je verrai avec Cédric. Pour le moment, je veux... non, je n'ai pas envie de me reposer.
Je rentre sous ma tente et cherche parmi mes cartes avant de trouver celle qui m'intéresse.
Comme je l'ai dit au dragon, cette fois, nous allons frapper au cœur. Directement au quartier général des destructeurs. Nous allons frapper de toutes nos forces, avec toutes nos ressources, et détruire le grand sortilège.
Sans regret.
Après tout, plus rien ne nous retient là-bas.
Tant que je serai en colère, tant que la rage me consumera, je pourrai faire ce qui doit être fait.
Provins, France
Je rouvre les yeux sur le visage de Johann, à mon grand déplaisir. Surtout qu'il braque un pistolet sur moi.
Et merde. Ils nous ont retrouvé.
Ils sont quatre en tout, tous armés et l'air mauvais. Et je suis menotté au lit, pour tout arranger. Marc est dans la même situation que moi, et je peux lire dans ses yeux la même inquiétude.
- Bienvenue sur Terre. On a à parler, tous les deux. Je suis sûr qu'on a plein de choses à se dire. Enfin, surtout toi, depuis ce qui s'est passé dans le bois de Shorein.
Ça devait bien arriver, ça.
- Alors, lorsqu'on a fini par percer le brouillage qui empêchait ta détection, on est venu te dire bonjour.
- Trop gentil.
- Tu t'es bien foutu de nous, dis donc. Mais c'est à notre tour, maintenant. Tu vas tout nous dire de ce que vous faites en Outremonde.
- N'y comptez pas.
- Oh, mais si, j'y compte.
Un de ses complices pointe son arme sur Marc.
- Où êtes-vous en ce moment, en Outremonde ?
Une lueur verte à mes côtés m'informe que Marc utilise ses pouvoirs de disciple de Magnos à leur pleine force. Les quatre hommes sont catapultés contre les murs, leurs armes arrachées de leurs mains, puis un violent éclair vient les frapper, les tuant sur le coup. Nos menottes se défont et je me redresse aussitôt.
- Il ne faut pas rester là ! Marc ?
Mon amour cille, bougeant faiblement.
- Je suis épuisé, murmure-t-il.
Il s'évanouit alors, me laissant seul.
- C'est pas le moment... ah, bordel !
Je m'habille rapidement, me demandant ce que nous allons bien pouvoir faire.
Que faire des morts ? Les laisser là, chez mon ami ? Quoi qu'il arrive, nous allons être traqués, il nous faut fuir, et vite, mais où ?
- T'y es allé un peu fort, là, mon amour. On est sur Terre, bordel.
Un bruit me fait pivoter et je me retrouve face à une homme d'une quarantaine d'années, aux traits plus que quelconques. Il regarde la scène et fait la grimace.
- J'espérais qu'ils vous tueraient, cela m'aurait épargné la peine de le faire moi-même.
Je n'attends pas la suite de ses explications et plonge au sol pour récupérer une arme, mais elle glisse loin de moi. Je me retourne, intrigué.
- Je suis vraiment désolé, mais dans une guerre, les victimes sont parfois innocentes...
- Mais qui êtes-vous ?! De quoi parlez-vous ?
- Je ne fais que ce qui doit être fait. Il est essentiel que vous mourriez tous les deux.
Il claque des doigts et une souffrance atroce frappe mon cœur. Je suffoque, horrifié. J'ai mille interrogations, mais elles passent à l'arrière-plan, car je suis en train de mourir, et...
Désert de Luunar, extrême ouest du continent de Sandros, en Outremonde
Je me réveille, sous les yeux étonnés de Marc.
- Eh, c'est pas le moment de dormir !
- Je ne dors pas, je suis mort, et toi aussi !
Je me répands en jurons furieux qui expriment tant ma colère que mon dégoût, et ça ne va pas en s'arrangeant, à mesure que je réalise la perte de tout un pan de mon existence.
- Que s'est-il passé ? Demande Cédric, tandis que Jean et Finnadan se rapprochent.
Je raconte brièvement les derniers évènements, et nous recevons la compassion de nos amis, ce qui nous fait une belle jambe.
- Bon, dit Cédric. Nous allons voir le serviteur de la Lumière dans son fameux sanctuaire, s'il a le pouvoir de passer d'un monde à l'autre à volonté, il peut très bien nous y emporter ! Ce type ne va pas s'en tirer comme ça.
- Tu veux dire que tu savais depuis le début qu'il y avait un moyen de me ramener chez moi, demande Jean ?
- Ça m'était sorti de l'esprit, j'ai vécu des trucs plutôt difficiles, ces derniers temps. J'ai rompu mes liens avec la Lumière, et il risque de ne pas trop apprécier.
- Ça vaut le coup d'essayer. Je vais d'abord ramener notre armée à son camp de base, puis nous partirons en Ordan.
Ordan, extrême sud-est du continent de Sandros, en Outremonde
À peine arrivés, nous comprenons qu'il y a un gros problème. Une terre ravagée, fumante, des corps humains et monstrueux partout, des cratères, des flammes, telle est la vision qui s'offre à nous.
Un groupe de dévoreuses nous remarque et se dirige en grognant vers nous, mais nous en venons rapidement à bout.
- La guerre des ténèbres a commencé, ici, on dirait. Ils visent le sanctuaire ?
- Ramène l'armée, nous allons sécuriser la zone.
- Tu veux vraiment les impliquer là-dedans ? On va tous les perdre, et ce n'est pas notre priorité. Regarde autour de toi. L'armée d'Ordan, pourtant puissante, a été massacrée ici. Ce ne sont pas nos hommes qui vont faire la différence.
- Raaah ! Décidément, tout va mal. Quelqu'un va payer, je peux te le dire.
- Tu passeras tes nerfs sur les destructeurs. Si nous avons perdu la Terre, nous allons la leur faire perdre aussi.
- Oui. Il est plus que temps de lancer l'assaut final et de détruire le grand sortilège. Je regrette, Jean, vraiment, mais nous ne pouvons plus attendre, ou nous serons balayés par les ténèbres.
Camp des Faucons d'Argent, royaume Uldrasi, en Outremonde
Nous faisons tous grise mine à notre retour en Uldras, dans le camp des Faucons d'Argent. Nous nous séparons pour tenter de nous reposer, mais je sais que personne n'en trouvera ce soir. Je devine les larmes de Jean. Peut-être aurons-nous une occasion, une fois face au nexus du sortilège, d'ouvrir une brèche vers la Terre ? Qui sait. Je lui en parle, histoire de lui laisser un faible espoir, mais je me doute bien qu'il n'y croit pas beaucoup.
Et moi ? Je suis en colère, une colère absolue, et heureusement, car sinon, je serais en train de hurler mon désespoir ou je me serais recroquevillé sous ma tente et je n'en aurais plus bougé. Tant que ma colère durera, je pourrai laisser ma tristesse de côté. Mais si jamais je me calme...
Mieux vaut ne pas y penser.
- Je n'oublie pas le serviteur de la Lumière. Nous avons le Bâton de Lumière, après tout. Demain, je verrai avec Cédric. Pour le moment, je veux... non, je n'ai pas envie de me reposer.
Je rentre sous ma tente et cherche parmi mes cartes avant de trouver celle qui m'intéresse.
Comme je l'ai dit au dragon, cette fois, nous allons frapper au cœur. Directement au quartier général des destructeurs. Nous allons frapper de toutes nos forces, avec toutes nos ressources, et détruire le grand sortilège.
Sans regret.
Après tout, plus rien ne nous retient là-bas.
Tant que je serai en colère, tant que la rage me consumera, je pourrai faire ce qui doit être fait.
Les productions d'inny :
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)