08-10-2021, 10:26 PM
12 - L'oiseau de feu
Je me retourne en tirant mon épée. Les deux statues sont entrées dans la salle et la porte de métal se referme derrière eux. Je me disais bien que j'aurais des problèmes avec elles. Je cherche désespérément autour de moi quelque chose qui pourrait m'aider, mais il me faudrait un tank pour abattre de tels adversaires. Je cours vers l'autre extrémité de la salle et vois un support contenant une dague d'ivoire gravée de runes. Je la lance sur l'une des statues qui me poursuit. Elle se fige aussitôt, regardant l'arme qui s'est fichée jusqu'à la garde dans sa poitrine, puis vole en éclats.
Ouah ! Je dois remettre la main dessus.
Mais l'autre est trop proche de moi pour le moment, je pars en courant et renverse un ensemble d'urnes en or devant elle, la faisant trébucher et tomber au sol. Je contourne une pile d'objets en tout genre, tourne encore pour revenir là où la dague est tombée et m'en empare.
Toutes les runes se sont effacées. Elle ne pouvait servir qu'une fois.
Il y a toutefois une tonne d'armes ici, il doit bien y en avoir une autre qui me permettra de venir à bout de la deuxième statue. Parce que mon épée a beau être puissante, elle n'est pas prévue pour abattre un adversaire aussi robuste. Déjà, avec les trolls, c'était...
La rage du griffon.
Je me retourne vers mon poursuivant, activant ce puissant pouvoir et espérant qu'il sera suffisant pour en venir à bout car je ne serai pas en état de me rendre compte de l'éventuelle inefficacité de mon arme.
Le voile rouge d'une pure colère tombe devant mes yeux et je me lance à corps perdu dans un terrible combat dont l'issue est plus qu'incertaine. Lorsque enfin je retrouve mes esprits, essoufflé, je suis encore en train de frapper la statue qui gît en pièces au sol.
Je vais l'embrasser, cet enchanteur. Je me suis tiré sain et sauf d'un combat très inégal. Je n'ai même pas une égratignure. Épuisé, je m'effondre contre un grand présentoir et une pile de lourds vases de pierres, déséquilibrée, me tombe dessus, m'assommant net.
- C'est ainsi ?
- Quoi ?
- Telle est la situation après ces millénaires ? Le monde est au bord du chaos, et ce qui reste de ce que j'ai construit est à la solde de ces infâmes destructeurs ? Quelle misère.
- Qui me parle ?
- Tu es dans mon tombeau.
- Vous êtes l'empereur ?
- Je ne suis plus l'empereur de rien du tout, jeune homme.
- Désolé...
- Oh, j'ai eu une vie bien remplie, ne t'en fais pas pour moi.
- Comment se fait-il que vous n'ayez pas trouvé le repos ?
- J'ai été maudit. Mon neveu ne m'appréciait guère...
- C'est terrible !
- Bah. Inutile de t'en faire pour moi, je te l'ai déjà dit. Mais je refuse de laisser le peu qui reste de mon empire sombrer dans une telle folie. Je vais t'aider.
Je me dégage du monceau d'objets pesants qui s'est accumulé sur moi et me relève en grimaçant. Je dois avoir des bleus partout. Heureusement que j'ai une bonne armure. Je vois une lumière tournoyer devant moi et la suis jusqu'à un présentoir sur lequel se trouve un coffret. La lumière tournoie au-dessus et je l'ouvre pour découvrir une bague à l'intérieur, ornée d'un ensemble de pierres précieuses qui forment un écrin à un diamant sur lequel un symbole est gravé. La lumière, qui doit être le fantôme de l'empereur, fonce sur le sceau, puis sur mon index droit, puis s'écarte. Le message est clair. J'enfile l'anneau, qui me va parfaitement. Les pierres s'illuminent un bref instant. Le fantôme fonce alors sur moi et prend possession de mon corps.
- Juste un instant, jeune homme. Ce sera plus rapide ainsi.
Mon corps marche à travers tout le tombeau en prenant un objet de temps en temps et en le mettant dans mon sac, tout en m'expliquant son utilité. Ce sont là de puissantes reliques, grâce auxquelles l'empire fut fondé. Bien utilisées, elles seront d'une importance décisive.
- Pourquoi ont-elles été enfermées ici ?
- Je n'allais pas les laisser entre les mains de mon neveu. Mes hommes avaient des instructions précises. Lorsqu'il a découvert ce qui s'était passé, il était trop tard. Je le plaindrais presque. Il a vu s'effondrer tout ce qu'il avait gagné en m'empoisonnant.
Je m'arrête devant un autre coffret, plus grand, et l'ouvre, découvrant une sorte de flûte d'ivoire sculptée en forme de Phœnix. La flûte de Cheng. Je la range à son tour dans mon sac.
- Voilà, Ludvik, je te dis adieu.
- Adieu et merci. Puisse la Lumière vous accorder le repos.
- Si seulement...
Je retrouve le contrôle de moi-même et approche de la sortie. La bague s'illumine de nouveau et les portes s'ouvrent d'elles-même. M'avançant, je remarques des traits de lumière indiquant chaque piège du couloir, me permettant de sortir bien plus rapidement qu'auparavant.
- Je l'ai ! Dis-je au baron.
- Formidable ! Félicitations, Ludvik !
- J'ai été aidé, dis-je en souriant. Reprenons l'urne et allons sauver mes amis !
Quelques téléportations plus tard, je réapparais, seul, près du puits. Toujours là, les mercenaires, incroyable. Tant que l'argent que je leur ai fourni couvrira leurs soldes, ils ne voient aucune objection à rester sans rien faire.
Je redescends dans le puits et rejoins mes amis pétrifiés. Les instructions d'Alkarn claires dans mon esprits, je pose l'urne au sol et en brise le sceau puis ôte le couvercle.
Je jette ma torche allumée à l'intérieur puis recule promptement tandis qu'un geyser de feu en jaillit.
Je porte la flûte à mes lèvres et souffle, l'instrument enchanté traduisant mes pensées. L'esprit clair, je me concentre sur la source au cœur de mon esprit et en dirige le pouvoir à travers l'instrument pour m'aider à l'utiliser..
Le fabuleux oiseau de feu prend forme, ses plumes embrasées projetant une vive lumière dans la pièce. Il me fixe d'un regard qui semble transpercer mon âme, un regard qui me fait comprendre que l'idée même de vouloir dominer un tel être est pure folie. Je lui demande humblement, par la pensée, par ma musique, de sauver mes amis. Il se retourne vers les statues et je vois le gris de la pierre faire place au rose de la chair. Ils clignent des yeux, s'étirent, contemplent le Phœnix avec admiration et révérence.
Je joue longuement de l'instrument, révélant à Askash (son nom est venu à mon esprit au moment où j'ai croisé son regard) le danger qui plane sur notre monde. Ses yeux me disent qu'il comprend, et qu'il sera là quand j'aurai besoin de lui. Je n'aurai qu'à l'appeler et rien en ce monde ne saurait s'opposer à sa venue.
Je le remercie et cesse alors de jouer. Il déploie ses ailes et décolle avant de filer dans le tunnel avec une grâce féérique.
Je me jette alors dans les bras de Marc.
Fin du livre V
Je me retourne en tirant mon épée. Les deux statues sont entrées dans la salle et la porte de métal se referme derrière eux. Je me disais bien que j'aurais des problèmes avec elles. Je cherche désespérément autour de moi quelque chose qui pourrait m'aider, mais il me faudrait un tank pour abattre de tels adversaires. Je cours vers l'autre extrémité de la salle et vois un support contenant une dague d'ivoire gravée de runes. Je la lance sur l'une des statues qui me poursuit. Elle se fige aussitôt, regardant l'arme qui s'est fichée jusqu'à la garde dans sa poitrine, puis vole en éclats.
Ouah ! Je dois remettre la main dessus.
Mais l'autre est trop proche de moi pour le moment, je pars en courant et renverse un ensemble d'urnes en or devant elle, la faisant trébucher et tomber au sol. Je contourne une pile d'objets en tout genre, tourne encore pour revenir là où la dague est tombée et m'en empare.
Toutes les runes se sont effacées. Elle ne pouvait servir qu'une fois.
Il y a toutefois une tonne d'armes ici, il doit bien y en avoir une autre qui me permettra de venir à bout de la deuxième statue. Parce que mon épée a beau être puissante, elle n'est pas prévue pour abattre un adversaire aussi robuste. Déjà, avec les trolls, c'était...
La rage du griffon.
Je me retourne vers mon poursuivant, activant ce puissant pouvoir et espérant qu'il sera suffisant pour en venir à bout car je ne serai pas en état de me rendre compte de l'éventuelle inefficacité de mon arme.
Le voile rouge d'une pure colère tombe devant mes yeux et je me lance à corps perdu dans un terrible combat dont l'issue est plus qu'incertaine. Lorsque enfin je retrouve mes esprits, essoufflé, je suis encore en train de frapper la statue qui gît en pièces au sol.
Je vais l'embrasser, cet enchanteur. Je me suis tiré sain et sauf d'un combat très inégal. Je n'ai même pas une égratignure. Épuisé, je m'effondre contre un grand présentoir et une pile de lourds vases de pierres, déséquilibrée, me tombe dessus, m'assommant net.
- C'est ainsi ?
- Quoi ?
- Telle est la situation après ces millénaires ? Le monde est au bord du chaos, et ce qui reste de ce que j'ai construit est à la solde de ces infâmes destructeurs ? Quelle misère.
- Qui me parle ?
- Tu es dans mon tombeau.
- Vous êtes l'empereur ?
- Je ne suis plus l'empereur de rien du tout, jeune homme.
- Désolé...
- Oh, j'ai eu une vie bien remplie, ne t'en fais pas pour moi.
- Comment se fait-il que vous n'ayez pas trouvé le repos ?
- J'ai été maudit. Mon neveu ne m'appréciait guère...
- C'est terrible !
- Bah. Inutile de t'en faire pour moi, je te l'ai déjà dit. Mais je refuse de laisser le peu qui reste de mon empire sombrer dans une telle folie. Je vais t'aider.
Je me dégage du monceau d'objets pesants qui s'est accumulé sur moi et me relève en grimaçant. Je dois avoir des bleus partout. Heureusement que j'ai une bonne armure. Je vois une lumière tournoyer devant moi et la suis jusqu'à un présentoir sur lequel se trouve un coffret. La lumière tournoie au-dessus et je l'ouvre pour découvrir une bague à l'intérieur, ornée d'un ensemble de pierres précieuses qui forment un écrin à un diamant sur lequel un symbole est gravé. La lumière, qui doit être le fantôme de l'empereur, fonce sur le sceau, puis sur mon index droit, puis s'écarte. Le message est clair. J'enfile l'anneau, qui me va parfaitement. Les pierres s'illuminent un bref instant. Le fantôme fonce alors sur moi et prend possession de mon corps.
- Juste un instant, jeune homme. Ce sera plus rapide ainsi.
Mon corps marche à travers tout le tombeau en prenant un objet de temps en temps et en le mettant dans mon sac, tout en m'expliquant son utilité. Ce sont là de puissantes reliques, grâce auxquelles l'empire fut fondé. Bien utilisées, elles seront d'une importance décisive.
- Pourquoi ont-elles été enfermées ici ?
- Je n'allais pas les laisser entre les mains de mon neveu. Mes hommes avaient des instructions précises. Lorsqu'il a découvert ce qui s'était passé, il était trop tard. Je le plaindrais presque. Il a vu s'effondrer tout ce qu'il avait gagné en m'empoisonnant.
Je m'arrête devant un autre coffret, plus grand, et l'ouvre, découvrant une sorte de flûte d'ivoire sculptée en forme de Phœnix. La flûte de Cheng. Je la range à son tour dans mon sac.
- Voilà, Ludvik, je te dis adieu.
- Adieu et merci. Puisse la Lumière vous accorder le repos.
- Si seulement...
Je retrouve le contrôle de moi-même et approche de la sortie. La bague s'illumine de nouveau et les portes s'ouvrent d'elles-même. M'avançant, je remarques des traits de lumière indiquant chaque piège du couloir, me permettant de sortir bien plus rapidement qu'auparavant.
- Je l'ai ! Dis-je au baron.
- Formidable ! Félicitations, Ludvik !
- J'ai été aidé, dis-je en souriant. Reprenons l'urne et allons sauver mes amis !
Quelques téléportations plus tard, je réapparais, seul, près du puits. Toujours là, les mercenaires, incroyable. Tant que l'argent que je leur ai fourni couvrira leurs soldes, ils ne voient aucune objection à rester sans rien faire.
Je redescends dans le puits et rejoins mes amis pétrifiés. Les instructions d'Alkarn claires dans mon esprits, je pose l'urne au sol et en brise le sceau puis ôte le couvercle.
Je jette ma torche allumée à l'intérieur puis recule promptement tandis qu'un geyser de feu en jaillit.
Je porte la flûte à mes lèvres et souffle, l'instrument enchanté traduisant mes pensées. L'esprit clair, je me concentre sur la source au cœur de mon esprit et en dirige le pouvoir à travers l'instrument pour m'aider à l'utiliser..
Le fabuleux oiseau de feu prend forme, ses plumes embrasées projetant une vive lumière dans la pièce. Il me fixe d'un regard qui semble transpercer mon âme, un regard qui me fait comprendre que l'idée même de vouloir dominer un tel être est pure folie. Je lui demande humblement, par la pensée, par ma musique, de sauver mes amis. Il se retourne vers les statues et je vois le gris de la pierre faire place au rose de la chair. Ils clignent des yeux, s'étirent, contemplent le Phœnix avec admiration et révérence.
Je joue longuement de l'instrument, révélant à Askash (son nom est venu à mon esprit au moment où j'ai croisé son regard) le danger qui plane sur notre monde. Ses yeux me disent qu'il comprend, et qu'il sera là quand j'aurai besoin de lui. Je n'aurai qu'à l'appeler et rien en ce monde ne saurait s'opposer à sa venue.
Je le remercie et cesse alors de jouer. Il déploie ses ailes et décolle avant de filer dans le tunnel avec une grâce féérique.
Je me jette alors dans les bras de Marc.
Fin du livre V
Les productions d'inny :
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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