07-10-2021, 10:16 PM
11 - La tombe de l'empereur
Grande forêt d'Alnyr, royaume Signari, en Outremonde
Le décor a changé radicalement. Nous voilà à présent dans le terrain de chasse privé du roi Keriden IV de Signar. La zone est fréquemment patrouillée par des gardes. Heureusement, le baron, qui m'accompagne, nous a amené pile au bon endroit. Je le suis jusqu'à un tumulus dont il éventre une partie d'un geste, usant d'un sortilège impressionnant. Que cet homme est puissant.
Nous descendons jusqu'à une porte de pierre entièrement gravée de signes dans une écriture oubliée.
- Plusieurs sceaux empêchent toute tentative d'ouverture de la porte. Pour qui connaît le secret de ces sceaux, il est toutefois possible de rouvrir la porte.
- Que doit-on faire ?
- Ressasse dans ton cœur les raisons qui te poussent à vouloir obtenir cette flûte puis pose ta paume sur ce symbole et dis à haute voix que tes intentions sont pures.
Je n'ai pas besoin de les ressasser. Mon inquiétude pour mes amis est permanente. Mais je me force aussi à penser au danger que court la Terre, avant de poser la main sur le signe.
- Mes intentions sont pures.
Le symbole s'illumine. Je retire ma main et attends les instructions suivantes. Je presse ainsi un peu de terre sur le symbole suivant, prononce des mots complexes, illuminant bientôt tout un réseau formant une étoile lumineuse sur la paroi. Au dernier d'entre eux, des lignes incandescentes relient tous les symboles, puis la paroi devient totalement blanche.
- Traverse. Je ne peux entrer là-dedans. Les protections me rejetteraient.
- À quoi dois-je m'attendre ?
- Je l'ignore, je n'ai jamais vu que l'entrée du tombeau.
Je passe à travers la lumière, ne ressentant qu'un faible picotement au passage.
Brusquement plongé dans une obscurité totale, je m'immobilise pour allumer une torche, dont la lumière révèle une grande pièce poussiéreuse. Je remarque d'anciennes traces sur le sol, visiblement quelques personnes ont pu franchir la barrière des sceaux. Hum. À bien examiner les traces, je distingue trois séries d'empreintes qui s'éloignent... mais aucune ne revient ! Je me retourne pour vérifier qu'il y a bien une sortie et vois un simple symbole. Je suppose que je devrai presser ma paume dessus pour sortir.
Je marche prudemment, suivant les empreintes et j'arrive bientôt à une série de pointes de métal rouillé qui ont brusquement jailli du sol sous les pas d'un des explorateurs. Les autres empreintes contournent le squelette et sont visiblement plus précautionneuses dans leur progression. Le deuxième a décidé de marcher dans les pas du premier, et j'en fais autant à mon tour. J'arrive ainsi dans un couloir et continue avec prudence.
Une dizaine de mètres de progression plus loin s'ouvre une deuxième salle. Je découvre que les empreintes disparaissent sous une grosse dalle de pierre qui s'est décrochée du plafond. Je décide de grimper dessus et vois se profiler un escalier. Le dernier survivant de mes prédécesseurs a sauté de la dalle à l'escalier, et j'en fais autant. Je grimpe sur les marches et tombe sur un nouveau squelette affaissé au sol, criblé de carreaux. Oups.
À moi de jouer, maintenant... Je voudrais pouvoir me changer en brouillard comme Cédric.
Je fouille le mort à la recherche de quelque chose d'utile et finis par mettre la main sur un petit sac d'outils. Marteau et pitons soigneusement huilés et emballés. Le manche du marteau, toutefois, se brise lorsque je le prends en main, laissant tomber la tête sur mon pied.
Je sautille sur place en jurant puis la jette furieusement dans le couloir. Un déclic se fait entendre et une série de lances jaillit du sol, là où elle a atterri.
Oh-oh.
J'avance jusqu'à cet endroit puis jette régulièrement l'objet devant moi. Ma progression est lente mais plus sûre. Je déclenche ainsi trois pièges avant qu'une troisième salle, très vaste, ne s'ouvre devant moi.
Des lumières fantomatiques apparaissent tout autour de la pièce et à l'intérieur, révélant un ensemble de sarcophages de pierre. Je les regarde rapidement en passant, ils ne m'intéressent pas. Une grande porte vert-de-gris se dresse devant moi. Je tente d'en pousser les battants mais même un troll aurait du mal, je crois. Je cherche aux alentours et finis par trouver un texte écrit sur l'un des battants. Il est dans cette langue ancienne incompréhensible. Génial.
La seule idée de recopier ce texte puis de refaire tout le chemin en arrière pour le faire traduire par Alkarn puis revenir jusqu'ici me fait pousser un gémissement de désespoir.
Toucher le symbole à l'entrée me fait effectivement émerger à l'extérieur, devant la paroi lumineuse. Le baron hausse les sourcils en me voyant ainsi apparaître.
- Déjà ? Je suppose que tu as rencontré des problèmes.
- Une série de pièges mais j'ai pu les passer. Je suis bloqué par une porte, il y a cette inscription dessus, lui dis-je en lui tendant un parchemin.
- Voyons voir...
Il étudie longuement les signes en fronçant les sourcils.
- C'est une énigme qui utilise à la fois le sens commun, le sens étendu et le sens poétique de chaque phrase.
- Vous en tirez quelque chose ?
- En sens commun :
« La mort frappera celui qui prononcera la mauvaise réponse,
Aussi lis bien ce que révèlent ces lignes,
Car ici jamais l'azur ne vient adoucir notre ciel
Ici seul le silence d'une eau froide
Étend son règne sur nos tombes. »
- En sens étendu :
« La mort punira l'ignorant,
Les mots sont porteurs de sagesse,
Notre ciel jamais le bleu ne voit,
À nos pieds des eaux froides,
La terre conserve nos corps. »
- En sens poétique :
« Un sombre destin frappera la noire ignorance,
Suis le chemin tracé par ces mots,
À notre image jamais le bleu ne vois,
Le calme de l'eau dormante
Apaise nos corps défunts. »
- Je suis complètement perdu, là.
Il écrit les trois textes au dos du parchemin.
- Il doit y avoir dans la salle des éléments dissimulés qui se rapportent à ces textes. Cherche bien et tu trouveras la clé.
De retour dans la crypte, je cherche méticuleusement les indices mentionnés. Les sarcophages attirent mon regard avec cette mention des tombes, et leurs riches décorations fourmillent de détails. Dois-je trouver le sarcophage dont la décoration correspond en tout point aux trois sens du texte ?
C'est parti. Il y a du bleu partout ! Ça ne va pas ça... Non, je dois revoir ça de plus près. Il ne doit pas y avoir de ciel bleu. Cinq de moins, restent 15. Hum... jamais le bleu ne vois, il y a une bordure bleue sur trois d'entre eux que regardent les personnages dessinés de profil. Plus que 12. Sur quatre, un homme tourne le dos à une inscription, est-ce là l'ignorance dont parle le texte ? Supposons-le. Restent 8. À nos pieds des eaux froides. Trois scènes montrent de l'eau gelée, deux rivières et un lac. Les eaux sont censées être calme, ce ne peut être que le lac.
Suis le chemin tracé par les mots ? Il y a une inscription ici, que regarde un homme seul.
Je la note soigneusement. Il me faut retourner à l'entrée.
Une bonne demi-heure plus tard, je suis devant la grande porte métallique. Je presse un à un les symboles qu'a entouré Alkarn sur mon parchemin. Au dernier touché, les deux battants s'écartent silencieusement. La salle obscure au-delà s'illumine à son tour, révélant deux statues de métal montrant des gardes devant une autre porte. Prudemment, un peu angoissé à l'idée qu'elles puissent s'animer, je pousse le battant, sans toutefois être inquiété. Au-delà...
La salle est vivement illuminée. De forme carrée, d'une cinquantaine de mètres de côté, elle est emplie de trésors. Or, joyaux, bijoux, objets d'art, armes, armures, tableaux, le tout soigneusement conservé par divers sortilèges, à l'image de la bibliothèque du baron.
Et je dois trouver une flûte là-dedans. Je commence à fouiner parmi toutes ces richesses, mais à peine ai-je frôlé une tapisserie qu'un grincement métallique retentit derrière moi.
Grande forêt d'Alnyr, royaume Signari, en Outremonde
Le décor a changé radicalement. Nous voilà à présent dans le terrain de chasse privé du roi Keriden IV de Signar. La zone est fréquemment patrouillée par des gardes. Heureusement, le baron, qui m'accompagne, nous a amené pile au bon endroit. Je le suis jusqu'à un tumulus dont il éventre une partie d'un geste, usant d'un sortilège impressionnant. Que cet homme est puissant.
Nous descendons jusqu'à une porte de pierre entièrement gravée de signes dans une écriture oubliée.
- Plusieurs sceaux empêchent toute tentative d'ouverture de la porte. Pour qui connaît le secret de ces sceaux, il est toutefois possible de rouvrir la porte.
- Que doit-on faire ?
- Ressasse dans ton cœur les raisons qui te poussent à vouloir obtenir cette flûte puis pose ta paume sur ce symbole et dis à haute voix que tes intentions sont pures.
Je n'ai pas besoin de les ressasser. Mon inquiétude pour mes amis est permanente. Mais je me force aussi à penser au danger que court la Terre, avant de poser la main sur le signe.
- Mes intentions sont pures.
Le symbole s'illumine. Je retire ma main et attends les instructions suivantes. Je presse ainsi un peu de terre sur le symbole suivant, prononce des mots complexes, illuminant bientôt tout un réseau formant une étoile lumineuse sur la paroi. Au dernier d'entre eux, des lignes incandescentes relient tous les symboles, puis la paroi devient totalement blanche.
- Traverse. Je ne peux entrer là-dedans. Les protections me rejetteraient.
- À quoi dois-je m'attendre ?
- Je l'ignore, je n'ai jamais vu que l'entrée du tombeau.
Je passe à travers la lumière, ne ressentant qu'un faible picotement au passage.
Brusquement plongé dans une obscurité totale, je m'immobilise pour allumer une torche, dont la lumière révèle une grande pièce poussiéreuse. Je remarque d'anciennes traces sur le sol, visiblement quelques personnes ont pu franchir la barrière des sceaux. Hum. À bien examiner les traces, je distingue trois séries d'empreintes qui s'éloignent... mais aucune ne revient ! Je me retourne pour vérifier qu'il y a bien une sortie et vois un simple symbole. Je suppose que je devrai presser ma paume dessus pour sortir.
Je marche prudemment, suivant les empreintes et j'arrive bientôt à une série de pointes de métal rouillé qui ont brusquement jailli du sol sous les pas d'un des explorateurs. Les autres empreintes contournent le squelette et sont visiblement plus précautionneuses dans leur progression. Le deuxième a décidé de marcher dans les pas du premier, et j'en fais autant à mon tour. J'arrive ainsi dans un couloir et continue avec prudence.
Une dizaine de mètres de progression plus loin s'ouvre une deuxième salle. Je découvre que les empreintes disparaissent sous une grosse dalle de pierre qui s'est décrochée du plafond. Je décide de grimper dessus et vois se profiler un escalier. Le dernier survivant de mes prédécesseurs a sauté de la dalle à l'escalier, et j'en fais autant. Je grimpe sur les marches et tombe sur un nouveau squelette affaissé au sol, criblé de carreaux. Oups.
À moi de jouer, maintenant... Je voudrais pouvoir me changer en brouillard comme Cédric.
Je fouille le mort à la recherche de quelque chose d'utile et finis par mettre la main sur un petit sac d'outils. Marteau et pitons soigneusement huilés et emballés. Le manche du marteau, toutefois, se brise lorsque je le prends en main, laissant tomber la tête sur mon pied.
Je sautille sur place en jurant puis la jette furieusement dans le couloir. Un déclic se fait entendre et une série de lances jaillit du sol, là où elle a atterri.
Oh-oh.
J'avance jusqu'à cet endroit puis jette régulièrement l'objet devant moi. Ma progression est lente mais plus sûre. Je déclenche ainsi trois pièges avant qu'une troisième salle, très vaste, ne s'ouvre devant moi.
Des lumières fantomatiques apparaissent tout autour de la pièce et à l'intérieur, révélant un ensemble de sarcophages de pierre. Je les regarde rapidement en passant, ils ne m'intéressent pas. Une grande porte vert-de-gris se dresse devant moi. Je tente d'en pousser les battants mais même un troll aurait du mal, je crois. Je cherche aux alentours et finis par trouver un texte écrit sur l'un des battants. Il est dans cette langue ancienne incompréhensible. Génial.
La seule idée de recopier ce texte puis de refaire tout le chemin en arrière pour le faire traduire par Alkarn puis revenir jusqu'ici me fait pousser un gémissement de désespoir.
Toucher le symbole à l'entrée me fait effectivement émerger à l'extérieur, devant la paroi lumineuse. Le baron hausse les sourcils en me voyant ainsi apparaître.
- Déjà ? Je suppose que tu as rencontré des problèmes.
- Une série de pièges mais j'ai pu les passer. Je suis bloqué par une porte, il y a cette inscription dessus, lui dis-je en lui tendant un parchemin.
- Voyons voir...
Il étudie longuement les signes en fronçant les sourcils.
- C'est une énigme qui utilise à la fois le sens commun, le sens étendu et le sens poétique de chaque phrase.
- Vous en tirez quelque chose ?
- En sens commun :
« La mort frappera celui qui prononcera la mauvaise réponse,
Aussi lis bien ce que révèlent ces lignes,
Car ici jamais l'azur ne vient adoucir notre ciel
Ici seul le silence d'une eau froide
Étend son règne sur nos tombes. »
- En sens étendu :
« La mort punira l'ignorant,
Les mots sont porteurs de sagesse,
Notre ciel jamais le bleu ne voit,
À nos pieds des eaux froides,
La terre conserve nos corps. »
- En sens poétique :
« Un sombre destin frappera la noire ignorance,
Suis le chemin tracé par ces mots,
À notre image jamais le bleu ne vois,
Le calme de l'eau dormante
Apaise nos corps défunts. »
- Je suis complètement perdu, là.
Il écrit les trois textes au dos du parchemin.
- Il doit y avoir dans la salle des éléments dissimulés qui se rapportent à ces textes. Cherche bien et tu trouveras la clé.
De retour dans la crypte, je cherche méticuleusement les indices mentionnés. Les sarcophages attirent mon regard avec cette mention des tombes, et leurs riches décorations fourmillent de détails. Dois-je trouver le sarcophage dont la décoration correspond en tout point aux trois sens du texte ?
C'est parti. Il y a du bleu partout ! Ça ne va pas ça... Non, je dois revoir ça de plus près. Il ne doit pas y avoir de ciel bleu. Cinq de moins, restent 15. Hum... jamais le bleu ne vois, il y a une bordure bleue sur trois d'entre eux que regardent les personnages dessinés de profil. Plus que 12. Sur quatre, un homme tourne le dos à une inscription, est-ce là l'ignorance dont parle le texte ? Supposons-le. Restent 8. À nos pieds des eaux froides. Trois scènes montrent de l'eau gelée, deux rivières et un lac. Les eaux sont censées être calme, ce ne peut être que le lac.
Suis le chemin tracé par les mots ? Il y a une inscription ici, que regarde un homme seul.
Je la note soigneusement. Il me faut retourner à l'entrée.
Une bonne demi-heure plus tard, je suis devant la grande porte métallique. Je presse un à un les symboles qu'a entouré Alkarn sur mon parchemin. Au dernier touché, les deux battants s'écartent silencieusement. La salle obscure au-delà s'illumine à son tour, révélant deux statues de métal montrant des gardes devant une autre porte. Prudemment, un peu angoissé à l'idée qu'elles puissent s'animer, je pousse le battant, sans toutefois être inquiété. Au-delà...
La salle est vivement illuminée. De forme carrée, d'une cinquantaine de mètres de côté, elle est emplie de trésors. Or, joyaux, bijoux, objets d'art, armes, armures, tableaux, le tout soigneusement conservé par divers sortilèges, à l'image de la bibliothèque du baron.
Et je dois trouver une flûte là-dedans. Je commence à fouiner parmi toutes ces richesses, mais à peine ai-je frôlé une tapisserie qu'un grincement métallique retentit derrière moi.
Les productions d'inny :
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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