26-09-2021, 09:38 PM
10 - Lieux connus
Une journée encore, pendant laquelle, morts de soif, nous avons regardé la porte close et pensé à toute l'eau qui se trouve au-delà. Cédric est resté assis en tailleur, en pleine méditation, puis s'est levé au bout d'un fort long moment avant de nous dire qu'il était prêt. Nous avons tous poussé un soupir de soulagement collectif, puis rouvert la porte.
Cédric discute avec Thémus, qui cette fois comprend rapidement les instructions. Ils entrent tous les deux de front et commencent à incanter. Nous restons sur le seuil à les regarder.
L'ondine jaillit de l'eau à nouveau, et les prévient que les prisonniers ne sont pas autorisés à entrer dans cette salle. Ils continuent leur incantation sans répondre, et reçoivent un deuxième avertissement. Puis un troisième. Devant leur absence totale de réponse, elle quitte le bassin et s'avance à leur rencontre en glissant rapidement sur une grande vague.
Les deux sorciers accélèrent leur incantation et terminent sur un cri tout en tendant leurs mains vers l'entité, qui s'immobilise brusquement.
- Vous avez rompu le sortilège, mortels, je suis impressionnée. Adieu.
- Tss tss, même pas un merci ? Pas question que vous nous quittiez comme ça.
- Quoi ?! Je ne puis quitter ce lieu, qu'avez-vous fait ?
- Nous n'avons pas rompu le sort, nous l'avons modifié. Si vous voulez regagner le royaume de l'eau, il vous faudra passer un pacte avec moi.
- Vous allez regretter d'avoir fait cela ! Le seul pacte que vous aurez, c'est une promesse de mort !
Un déferlement d'eau se brise contre un mur invisible devant Cédric.
- Vraiment, vous êtes si prompts à vous mettre en colère, vous autres esprits élémentaires. Je n'aurais pas pu réaliser ailleurs un tel sort de contrainte, le fait d'en disposer un ici déjà lié à vous m'a grandement facilité les choses.
L'esprit se déchaine en vain, puis finit par abandonner.
- Quel est le pacte que tu veux conclure ?
Cédric se met alors à parler dans une langue sifflante qui m'est totalement incompréhensible. Cédric me souffle à l'oreille qu'il s'agit de la langue des élémentaires, dans laquelle sont passés les pactes. L'ondine hésite un long moment puis, vaincue, donne sa réponse avant de disparaître.
- J'ai son nom secret. Nos ennemis vont avoir beaucoup de soucis à se faire désormais.
- Excellent. Enfin, si nous parvenons à rentrer chez nous...
- Prenez vos affaires, sauf les outres, et rassemblez-vous près de moi. Je vais nous amener près d'une taverne.
- Aaaahh ! S'exclame Viek.
Nous nous pressons autour de Cédric, qui garde les yeux fermés depuis plusieurs minutes.
- Bon... croisons les doigts, parce que si j'ai fait la moindre erreur, nous ne le saurons jamais. Mais grâce au pouvoir que j'ai pu obtenir de l'ondine, cela devrait bien se passer. Mieux que je ne le pensais.
- Hum...
Le décor environnant commence à s'effacer doucement. L'obscurité envahit tout, et nous chutons de nouveau avant que les ténèbres se dissipent pour révéler ce qui semble être une place, éclairée par quelques lanternes. L'aube fait pâlir le ciel à l'est. Je regarde autour de moi...
- Non... Tu nous a amené à Erdink ? Oui, c'est bien la taverne du serpent de mer ! Dis-je en regardant l'enseigne au-dessus de la porte toujours bien éclairée.
Nous nous ruons à l'intérieur, nous attirant un regard surpris du tavernier à moitié endormi. Cette taverne, à l'image de plusieurs autres à Erdink, ne ferme jamais, mais il est rare de voir autant de monde débouler brusquement à une heure aussi matinale. Surtout en armes.
Nous le rassurons rapidement sur nos intentions, je prends moi-même la commande - du lait, pas de la bière, au grand dépit de certains - dont Finnadan... Finalement, ce lait nous semble être le plus divin des nectars, et le repas que nous faisons, copieux petit déjeuner, restera longtemps gravé dans nos mémoires.
- Bon, dis-je, il nous faut régler certains détails, comme racheter le matériel que nous avons perdu, puis nous irons à Valsein chercher mes fonds. Une chose, Ced, nos ennemis ont-ils pu détecter ce portail ?
- Pas ce type-là, non.
- Tant mieux. Bien, c'est parti. Je vous expliquerai en route ce que j'ai à l'esprit...
Nous arrivons à Valsein en début d'après-midi. Quand je pense que j'y étais parti il y a quelques semaines à peine, seul et désireux de voir de nouveaux paysages et vivre quelques aventures, j'ai eu plus que ma part de l'un et l'autre. Si seulement je pouvais rester là et me reposer, simplement... Hélas, ce ne sera pas le cas cette fois-ci.
Je pousse la porte de l'auberge et suis tout de suite accueilli par Anna.
- Bonjour Ludvik ! Te voilà de retour, déjà ? Non pas que je ne sois pas heureuse de te voir si tôt, mais tu partais loin, non ?
- Bonjour Anna, oui, certes, mais j'ai fait quelques rencontres en route, et je suis revenu par magie.
- Vraiment ? Tu vas avoir de belles histoires à raconter, alors.
- Hélas, je ne peux rester. Je dois repartir rapidement sur les terres de Sandros.
- Déjà...
- Veux-tu bien offrir un repas à mes amis, s'il te plaît ?
- Bien, je vais m'occuper d'eux.
Je descends à la cave et ouvre le coffre, scellé par magie, que j'ai fait installer par Karl. J'en tire plusieurs plaques de commerce représentant une véritable fortune et le referme, puis les range soigneusement dans mon sac avant de remonter. Une chose de faite.
Je m'installe à table à côté de Marc.
- Alors ? Dis-je doucement.
- L'homme aux allures de bûcheron installé dans le coin a sur lui quelques babioles précieuses et magiques qui n'ont rien à faire sur un paysan, dit Cédric.
- Les destructeurs n'abandonnent pas si facilement, on dirait. Il va falloir veiller à tirer de lui toutes les informations que nous pourrons sur leurs activités ici avant de l'éliminer. C'est peut-être lui qui a indiqué à Johann quelle était ma route. Dans tous les cas, autant commencer par bousiller leurs activités ici, puis nous irons au bois de Shorein voir s'il y a bien une faille là-bas, et si nous pouvons faire quelque chose à son sujet.
- D'accord.
Nous terminons notre repas, je fais mes adieux à Anna, la gorge serrée, car j'ai vraiment envie de rester et de laisser tout tomber. Mais je ne peux pas. Je lui présente Marc, et elle est ravie d'apprendre que j'ai trouvé quelqu'un pour partager ma vie. Je sens qu'elle a le cœur un peu plus léger de me voir partir ainsi accompagné, il faut dire qu'au vu de notre groupe, les brigands y réfléchiraient à deux fois avant de vouloir nous détrousser. Ils préfèrent largement les voyageurs isolés ou les marchands.
Nous sortons de l'auberge, et aussitôt la porte refermée, Viek et Finnadan se plaquent contre le mur. Nous nous éloignons rapidement et, à peine une minute plus tard, nous les voyons revenir avec l'homme que Cédric avait remarqué. Je guide tout le monde vers l'annexe de l'auberge et nous nous y enfermons pour le questionner dans la cave.
J'espère juste qu'il ne s'agit pas d'un aventurier de passage ou nous aurons l'air malins. Mais j'en doute. Je le fouille et le débarrasse de tous ses artefacts, puis nous le ligotons sur une chaise. Cédric se charge de l'interroger et l'homme se montre tout de suite très docile.
Nous apprenons qu'il s'agit d'un membre des Chevaliers du Nouvel Ordre. D'abord interloqués, nous le pressons de questions et il finit par admettre que c'est là le nom que se donnent les destructeurs. Bingo.
Il nous en apprend long sur leurs activités en Valnar, et nous notons soigneusement noms et lieux.
Surtout, cet homme n'est pas un Rêveur, ce qui va nettement nous simplifier les choses, car il ne va révéler à personne ce qu'il a pu apprendre sur nous. Cédric nous demande de le laisser s'en charger, assurant qu'il ne restera rien de lui.
Nous sortons donc et j'en profite pour examiner avec Marc ce que j'ai récupéré sur lui.
Je choisis pour moi un bracelet de robustesse, que je mets à mon poignet, et offre aux mercenaires le reste, car, s'il ne nous ont rien demandé jusqu'à présent, je tiens à leur montrer qu'ils comptent pour moi. Ils sont ravis de mes cadeaux, et je sens que leur respect envers moi a encore augmenté.
Je jette un coup d'œil vers la porte, devinant ce qu'il s'y passe. Ça ne me plait pas de devoir tuer et encore tuer, mais ces gens sont des fous dangereux, et l'avenir qu'ils cherchent à mettre en place est des plus effroyables.
Cédric ressort enfin et nous fait un signe de tête. Nous pouvons repartir.
Ce que nous avons appris de leurs bases ici, sur leur nombre et l'étendue de leur réseau fait pâle figure à côté de l'information concernant leur plan actuel.
Que peuvent-ils bien faire dans le bois de Shorein ? S'intéresseraient-ils à la faille entre les mondes, eux aussi ? Et pour quoi faire ? Nous devons absolument le découvrir - et les en empêcher.
Fin du livre IV
Une journée encore, pendant laquelle, morts de soif, nous avons regardé la porte close et pensé à toute l'eau qui se trouve au-delà. Cédric est resté assis en tailleur, en pleine méditation, puis s'est levé au bout d'un fort long moment avant de nous dire qu'il était prêt. Nous avons tous poussé un soupir de soulagement collectif, puis rouvert la porte.
Cédric discute avec Thémus, qui cette fois comprend rapidement les instructions. Ils entrent tous les deux de front et commencent à incanter. Nous restons sur le seuil à les regarder.
L'ondine jaillit de l'eau à nouveau, et les prévient que les prisonniers ne sont pas autorisés à entrer dans cette salle. Ils continuent leur incantation sans répondre, et reçoivent un deuxième avertissement. Puis un troisième. Devant leur absence totale de réponse, elle quitte le bassin et s'avance à leur rencontre en glissant rapidement sur une grande vague.
Les deux sorciers accélèrent leur incantation et terminent sur un cri tout en tendant leurs mains vers l'entité, qui s'immobilise brusquement.
- Vous avez rompu le sortilège, mortels, je suis impressionnée. Adieu.
- Tss tss, même pas un merci ? Pas question que vous nous quittiez comme ça.
- Quoi ?! Je ne puis quitter ce lieu, qu'avez-vous fait ?
- Nous n'avons pas rompu le sort, nous l'avons modifié. Si vous voulez regagner le royaume de l'eau, il vous faudra passer un pacte avec moi.
- Vous allez regretter d'avoir fait cela ! Le seul pacte que vous aurez, c'est une promesse de mort !
Un déferlement d'eau se brise contre un mur invisible devant Cédric.
- Vraiment, vous êtes si prompts à vous mettre en colère, vous autres esprits élémentaires. Je n'aurais pas pu réaliser ailleurs un tel sort de contrainte, le fait d'en disposer un ici déjà lié à vous m'a grandement facilité les choses.
L'esprit se déchaine en vain, puis finit par abandonner.
- Quel est le pacte que tu veux conclure ?
Cédric se met alors à parler dans une langue sifflante qui m'est totalement incompréhensible. Cédric me souffle à l'oreille qu'il s'agit de la langue des élémentaires, dans laquelle sont passés les pactes. L'ondine hésite un long moment puis, vaincue, donne sa réponse avant de disparaître.
- J'ai son nom secret. Nos ennemis vont avoir beaucoup de soucis à se faire désormais.
- Excellent. Enfin, si nous parvenons à rentrer chez nous...
- Prenez vos affaires, sauf les outres, et rassemblez-vous près de moi. Je vais nous amener près d'une taverne.
- Aaaahh ! S'exclame Viek.
Nous nous pressons autour de Cédric, qui garde les yeux fermés depuis plusieurs minutes.
- Bon... croisons les doigts, parce que si j'ai fait la moindre erreur, nous ne le saurons jamais. Mais grâce au pouvoir que j'ai pu obtenir de l'ondine, cela devrait bien se passer. Mieux que je ne le pensais.
- Hum...
Le décor environnant commence à s'effacer doucement. L'obscurité envahit tout, et nous chutons de nouveau avant que les ténèbres se dissipent pour révéler ce qui semble être une place, éclairée par quelques lanternes. L'aube fait pâlir le ciel à l'est. Je regarde autour de moi...
- Non... Tu nous a amené à Erdink ? Oui, c'est bien la taverne du serpent de mer ! Dis-je en regardant l'enseigne au-dessus de la porte toujours bien éclairée.
Nous nous ruons à l'intérieur, nous attirant un regard surpris du tavernier à moitié endormi. Cette taverne, à l'image de plusieurs autres à Erdink, ne ferme jamais, mais il est rare de voir autant de monde débouler brusquement à une heure aussi matinale. Surtout en armes.
Nous le rassurons rapidement sur nos intentions, je prends moi-même la commande - du lait, pas de la bière, au grand dépit de certains - dont Finnadan... Finalement, ce lait nous semble être le plus divin des nectars, et le repas que nous faisons, copieux petit déjeuner, restera longtemps gravé dans nos mémoires.
- Bon, dis-je, il nous faut régler certains détails, comme racheter le matériel que nous avons perdu, puis nous irons à Valsein chercher mes fonds. Une chose, Ced, nos ennemis ont-ils pu détecter ce portail ?
- Pas ce type-là, non.
- Tant mieux. Bien, c'est parti. Je vous expliquerai en route ce que j'ai à l'esprit...
Nous arrivons à Valsein en début d'après-midi. Quand je pense que j'y étais parti il y a quelques semaines à peine, seul et désireux de voir de nouveaux paysages et vivre quelques aventures, j'ai eu plus que ma part de l'un et l'autre. Si seulement je pouvais rester là et me reposer, simplement... Hélas, ce ne sera pas le cas cette fois-ci.
Je pousse la porte de l'auberge et suis tout de suite accueilli par Anna.
- Bonjour Ludvik ! Te voilà de retour, déjà ? Non pas que je ne sois pas heureuse de te voir si tôt, mais tu partais loin, non ?
- Bonjour Anna, oui, certes, mais j'ai fait quelques rencontres en route, et je suis revenu par magie.
- Vraiment ? Tu vas avoir de belles histoires à raconter, alors.
- Hélas, je ne peux rester. Je dois repartir rapidement sur les terres de Sandros.
- Déjà...
- Veux-tu bien offrir un repas à mes amis, s'il te plaît ?
- Bien, je vais m'occuper d'eux.
Je descends à la cave et ouvre le coffre, scellé par magie, que j'ai fait installer par Karl. J'en tire plusieurs plaques de commerce représentant une véritable fortune et le referme, puis les range soigneusement dans mon sac avant de remonter. Une chose de faite.
Je m'installe à table à côté de Marc.
- Alors ? Dis-je doucement.
- L'homme aux allures de bûcheron installé dans le coin a sur lui quelques babioles précieuses et magiques qui n'ont rien à faire sur un paysan, dit Cédric.
- Les destructeurs n'abandonnent pas si facilement, on dirait. Il va falloir veiller à tirer de lui toutes les informations que nous pourrons sur leurs activités ici avant de l'éliminer. C'est peut-être lui qui a indiqué à Johann quelle était ma route. Dans tous les cas, autant commencer par bousiller leurs activités ici, puis nous irons au bois de Shorein voir s'il y a bien une faille là-bas, et si nous pouvons faire quelque chose à son sujet.
- D'accord.
Nous terminons notre repas, je fais mes adieux à Anna, la gorge serrée, car j'ai vraiment envie de rester et de laisser tout tomber. Mais je ne peux pas. Je lui présente Marc, et elle est ravie d'apprendre que j'ai trouvé quelqu'un pour partager ma vie. Je sens qu'elle a le cœur un peu plus léger de me voir partir ainsi accompagné, il faut dire qu'au vu de notre groupe, les brigands y réfléchiraient à deux fois avant de vouloir nous détrousser. Ils préfèrent largement les voyageurs isolés ou les marchands.
Nous sortons de l'auberge, et aussitôt la porte refermée, Viek et Finnadan se plaquent contre le mur. Nous nous éloignons rapidement et, à peine une minute plus tard, nous les voyons revenir avec l'homme que Cédric avait remarqué. Je guide tout le monde vers l'annexe de l'auberge et nous nous y enfermons pour le questionner dans la cave.
J'espère juste qu'il ne s'agit pas d'un aventurier de passage ou nous aurons l'air malins. Mais j'en doute. Je le fouille et le débarrasse de tous ses artefacts, puis nous le ligotons sur une chaise. Cédric se charge de l'interroger et l'homme se montre tout de suite très docile.
Nous apprenons qu'il s'agit d'un membre des Chevaliers du Nouvel Ordre. D'abord interloqués, nous le pressons de questions et il finit par admettre que c'est là le nom que se donnent les destructeurs. Bingo.
Il nous en apprend long sur leurs activités en Valnar, et nous notons soigneusement noms et lieux.
Surtout, cet homme n'est pas un Rêveur, ce qui va nettement nous simplifier les choses, car il ne va révéler à personne ce qu'il a pu apprendre sur nous. Cédric nous demande de le laisser s'en charger, assurant qu'il ne restera rien de lui.
Nous sortons donc et j'en profite pour examiner avec Marc ce que j'ai récupéré sur lui.
Je choisis pour moi un bracelet de robustesse, que je mets à mon poignet, et offre aux mercenaires le reste, car, s'il ne nous ont rien demandé jusqu'à présent, je tiens à leur montrer qu'ils comptent pour moi. Ils sont ravis de mes cadeaux, et je sens que leur respect envers moi a encore augmenté.
Je jette un coup d'œil vers la porte, devinant ce qu'il s'y passe. Ça ne me plait pas de devoir tuer et encore tuer, mais ces gens sont des fous dangereux, et l'avenir qu'ils cherchent à mettre en place est des plus effroyables.
Cédric ressort enfin et nous fait un signe de tête. Nous pouvons repartir.
Ce que nous avons appris de leurs bases ici, sur leur nombre et l'étendue de leur réseau fait pâle figure à côté de l'information concernant leur plan actuel.
Que peuvent-ils bien faire dans le bois de Shorein ? S'intéresseraient-ils à la faille entre les mondes, eux aussi ? Et pour quoi faire ? Nous devons absolument le découvrir - et les en empêcher.
Fin du livre IV
Les productions d'inny :
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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