18-09-2021, 09:49 PM
2 - Anciens ennemis
Ville de Stega, pays sans ciel, en Outremonde
Une semaine, cela fait une semaine que nous cherchons une trace de nos adversaires. Dans ville de Stega, une autre de ces ténébreuses cités du pays sans ciel, où la nuit est permanente et mon pouvoir à son summum, je traque sans relâche la moindre information, utilisant pour ce faire la moindre bribe de mes nouvelles capacités. Mon regard hypnotique fait des merveilles, je dois dire, mais je commence à me sentir vraiment mal. Mes compagnons s'inquiètent de mon état qui devient de plus en plus visible.
Je n'y arrive pas, malgré la soif de plus en plus torturante, l'idée même de boire du sang humain - aucun autre ne saurait me sustenter, hélas - me répugne.
Une gorgée, tu parles, depuis une semaine que je n'ai rien pris, je dépéris à vue d'œil. Ce n'est plus une petite dose qu'il me faut, maintenant, et si ça continue comme ça, je vais finir par craquer et attaquer quelqu'un...
Mais nos interrogations subtiles, nos recherches sur les personnes connues - Ben et Johann, surtout, dont j'ai eu une description détaillée - n'ont rien donné pour le moment... C'est à croire que je me suis trompé...
- Attention où vous allez !
- Hein ? Dis-je en sortant de mon hébétude.
- Vous n'avez pas l'air bien, vous... écartez-vous de moi, je n'ai pas besoin d'attraper ce que vous avez !
Je le regarde, profondément vexé.
Johann !
- Vous m'avez bien regardé ? Dis-je en le fixant droit dans les yeux.
- Oui...
- Vous habitez dans cette ville ?
- J'ai une maison ici.
- Conduisez-moi chez vous.
- D'accord, dit-il en se retournant.
- Plus vite.
Il accélère le pas, et m'emmène jusque dans les quartiers périphériques de la ville.
- Vous y êtes seul ?
- Oui.
- Regardez-moi à nouveau.
Je renouvelle ma domination hypnotique avant que l'effet s'efface, puis nous reprenons notre route.
Il ouvre la porte d'une maisonnette plutôt sympathique et y entre.
Coincé sur le seuil, je lui suggère de m'inviter à entrer, ce qu'il fait. Heureusement que je ne suis pas soumis à cette règle dans les auberges, lieux d'accueil ouverts à tous ceux qui peuvent se payer une chambre, ou Ludvik et Marc auraient compris ma nature... Mais combien de temps pourrais-je la leur cacher ?
J'ai peur de le leur dire, peur d'être rejeté, ou même agressé, car qui en ce monde pourrait accepter un être comme moi ? La peur s'instaurerait obligatoirement, et avec la peur, le rejet et la haine... Je ne veux pas vivre ça.
Aussi dois-je leur mentir, leur assurer que tout va bien, et prier pour qu'ils ne découvrent pas la vérité.
- Tu as une cave ?
- Oui.
- Allons-y, dis-je en attrapant une chaise au passage, toi et moi avons à discuter calmement... ou pas, d'ailleurs.
Ligoté nu sur sa chaise au centre d'un cercle d'emprisonnement, Johann me foudroie du regard, libéré de mon emprise. Il n'a pas encore compris à qui il a affaire, mais je compte bien lui faire regretter d'avoir choisi les mauvais maîtres.
- Alors, destructeur, on fait moins le fier ?
- Crève, connard de protecteur.
- On verra qui va crever aujourd'hui. Mais avant ça, tu vas me révéler tout ce que tu sais sur ton organisation.
- Tu peux toujours courir !
- Allons, tu sais bien que tu ne peux rien me refuser...
Je scelle la dernière révélation de Johann dans un cristal spécialement enchanté qui me permettra de restituer intégralement la moindre de ses paroles. L'équivalent magique du baladeur-enregistreur mp3.
Il n'est qu'un simple exécutant, mais j'ai pu avoir des lieux, des noms, bien plus de choses que nous n'en avions à l'origine. De plus, il avait des infos intéressantes sur les protecteurs.
Je le laisse croire que j'en suis un, tant qu'il ne fera pas le lien avec Marc et Lud, il n'y aura pas de souci à se faire, mais lui, il va cesser d'empoisonner la vie des gens en Outremonde, en tout cas.
- Sois maudit, protecteur !
- Je le suis déjà, merci.
- Les miens te traqueront et te tueront lentement...
- Je suis déjà mort.
- Tu vas connaître une mort bien réelle, monsieur le philosophe.
- Toi le premier... et elle ne va pas te plaire, car tu es vraiment tombé... sur... la mauvaise... personne. Je...
Je me mets à haleter, je me suis retenu trop longtemps de m'alimenter, et d'avoir cette proie à ma merci, cet homme que je veux de toute façon tuer, me met dans un état effrayant.
- Vous n'avez pas l'air d'aller bien...
- Ça va passer dans un instant...
Ma volonté craque sous l'assaut bestial de ma faim dévorante, et je me jette sur lui, le reversant à terre et le mordant au cou. Je ne lui transmet aucun plaisir - ce genre de sensation induite requiert de la concentration, et le voudrais-je que je ne suis pas en état de le faire.
Il crie d'horreur, se débat, essaie de se libérer de ses liens, mais je ne le lâche pas, reprenant des forces à chaque battement de son cœur paniqué.
Je me sens revivre, tout en ressentant un plaisir inouï en buvant ce pur nectar. À mesure que le temps passe, mon dégoût s'affaiblit, je ne peux m'arrêter, c'est si bon, mais le rythme de son cœur se ralentit et je reprends mes esprits.
Il a perdu conscience, à force d'horreur et de perte de sang. Je vois les marques de ma morsure s'effacer de son cou. Il me faut continuer, au point où j'en suis, car, gorgé de sang, je n'aurai plus à me soucier de ça pour un moment. Et de toute façon... je ne peux le laisser en vie.
Je ne dois pas oublier de le réduire en cendres... pas question de faire de lui un autre vampire.
Lorsque je reviens à l'auberge le « soir » venu, je retrouve mes trois autres compagnons qui discutent, installés à une table dans un coin de la salle principale.
- Salut !
- Salut Cédric, tu as du nouveau ? Mais dis donc, ça a l'air d'aller mieux, c'est spectaculaire !
- J'ai été voir un guérisseur.
- Il vaut chaque pièce qu'il t'a coûté.
Je lève un cercle de silence autour de nous avant de continuer.
- J'ai trouvé Johann.
- Vraiment ?
- Je ne vous l'ai pas dit car il valait mieux qu'il ne sache pas que vous êtes sur la piste des destructeurs. Il m'a d'ailleurs pris pour un protecteur.
- Tu l'as interrogé ?
- Plutôt brutalement. Il ne fera plus jamais de mal à personne en Outremonde.
- Merci, Ced, dit Ludvik.
- De rien. J'ai appris plein de choses. Tenez, prenez ce cristal, il contient tout ce qu'il m'a appris sous la contrainte de mon sort. Je retourne en chasse.
- Tu viens à peine d'arriver ! Repose-toi un peu et mange un morceau.
- Euh...
Un homme s'approche de notre table.
- Tiens tiens, mais qui vois-je ? Finnadan, tu vas mourir !
Ville de Stega, pays sans ciel, en Outremonde
Une semaine, cela fait une semaine que nous cherchons une trace de nos adversaires. Dans ville de Stega, une autre de ces ténébreuses cités du pays sans ciel, où la nuit est permanente et mon pouvoir à son summum, je traque sans relâche la moindre information, utilisant pour ce faire la moindre bribe de mes nouvelles capacités. Mon regard hypnotique fait des merveilles, je dois dire, mais je commence à me sentir vraiment mal. Mes compagnons s'inquiètent de mon état qui devient de plus en plus visible.
Je n'y arrive pas, malgré la soif de plus en plus torturante, l'idée même de boire du sang humain - aucun autre ne saurait me sustenter, hélas - me répugne.
Une gorgée, tu parles, depuis une semaine que je n'ai rien pris, je dépéris à vue d'œil. Ce n'est plus une petite dose qu'il me faut, maintenant, et si ça continue comme ça, je vais finir par craquer et attaquer quelqu'un...
Mais nos interrogations subtiles, nos recherches sur les personnes connues - Ben et Johann, surtout, dont j'ai eu une description détaillée - n'ont rien donné pour le moment... C'est à croire que je me suis trompé...
- Attention où vous allez !
- Hein ? Dis-je en sortant de mon hébétude.
- Vous n'avez pas l'air bien, vous... écartez-vous de moi, je n'ai pas besoin d'attraper ce que vous avez !
Je le regarde, profondément vexé.
Johann !
- Vous m'avez bien regardé ? Dis-je en le fixant droit dans les yeux.
- Oui...
- Vous habitez dans cette ville ?
- J'ai une maison ici.
- Conduisez-moi chez vous.
- D'accord, dit-il en se retournant.
- Plus vite.
Il accélère le pas, et m'emmène jusque dans les quartiers périphériques de la ville.
- Vous y êtes seul ?
- Oui.
- Regardez-moi à nouveau.
Je renouvelle ma domination hypnotique avant que l'effet s'efface, puis nous reprenons notre route.
Il ouvre la porte d'une maisonnette plutôt sympathique et y entre.
Coincé sur le seuil, je lui suggère de m'inviter à entrer, ce qu'il fait. Heureusement que je ne suis pas soumis à cette règle dans les auberges, lieux d'accueil ouverts à tous ceux qui peuvent se payer une chambre, ou Ludvik et Marc auraient compris ma nature... Mais combien de temps pourrais-je la leur cacher ?
J'ai peur de le leur dire, peur d'être rejeté, ou même agressé, car qui en ce monde pourrait accepter un être comme moi ? La peur s'instaurerait obligatoirement, et avec la peur, le rejet et la haine... Je ne veux pas vivre ça.
Aussi dois-je leur mentir, leur assurer que tout va bien, et prier pour qu'ils ne découvrent pas la vérité.
- Tu as une cave ?
- Oui.
- Allons-y, dis-je en attrapant une chaise au passage, toi et moi avons à discuter calmement... ou pas, d'ailleurs.
Ligoté nu sur sa chaise au centre d'un cercle d'emprisonnement, Johann me foudroie du regard, libéré de mon emprise. Il n'a pas encore compris à qui il a affaire, mais je compte bien lui faire regretter d'avoir choisi les mauvais maîtres.
- Alors, destructeur, on fait moins le fier ?
- Crève, connard de protecteur.
- On verra qui va crever aujourd'hui. Mais avant ça, tu vas me révéler tout ce que tu sais sur ton organisation.
- Tu peux toujours courir !
- Allons, tu sais bien que tu ne peux rien me refuser...
Je scelle la dernière révélation de Johann dans un cristal spécialement enchanté qui me permettra de restituer intégralement la moindre de ses paroles. L'équivalent magique du baladeur-enregistreur mp3.
Il n'est qu'un simple exécutant, mais j'ai pu avoir des lieux, des noms, bien plus de choses que nous n'en avions à l'origine. De plus, il avait des infos intéressantes sur les protecteurs.
Je le laisse croire que j'en suis un, tant qu'il ne fera pas le lien avec Marc et Lud, il n'y aura pas de souci à se faire, mais lui, il va cesser d'empoisonner la vie des gens en Outremonde, en tout cas.
- Sois maudit, protecteur !
- Je le suis déjà, merci.
- Les miens te traqueront et te tueront lentement...
- Je suis déjà mort.
- Tu vas connaître une mort bien réelle, monsieur le philosophe.
- Toi le premier... et elle ne va pas te plaire, car tu es vraiment tombé... sur... la mauvaise... personne. Je...
Je me mets à haleter, je me suis retenu trop longtemps de m'alimenter, et d'avoir cette proie à ma merci, cet homme que je veux de toute façon tuer, me met dans un état effrayant.
- Vous n'avez pas l'air d'aller bien...
- Ça va passer dans un instant...
Ma volonté craque sous l'assaut bestial de ma faim dévorante, et je me jette sur lui, le reversant à terre et le mordant au cou. Je ne lui transmet aucun plaisir - ce genre de sensation induite requiert de la concentration, et le voudrais-je que je ne suis pas en état de le faire.
Il crie d'horreur, se débat, essaie de se libérer de ses liens, mais je ne le lâche pas, reprenant des forces à chaque battement de son cœur paniqué.
Je me sens revivre, tout en ressentant un plaisir inouï en buvant ce pur nectar. À mesure que le temps passe, mon dégoût s'affaiblit, je ne peux m'arrêter, c'est si bon, mais le rythme de son cœur se ralentit et je reprends mes esprits.
Il a perdu conscience, à force d'horreur et de perte de sang. Je vois les marques de ma morsure s'effacer de son cou. Il me faut continuer, au point où j'en suis, car, gorgé de sang, je n'aurai plus à me soucier de ça pour un moment. Et de toute façon... je ne peux le laisser en vie.
Je ne dois pas oublier de le réduire en cendres... pas question de faire de lui un autre vampire.
Lorsque je reviens à l'auberge le « soir » venu, je retrouve mes trois autres compagnons qui discutent, installés à une table dans un coin de la salle principale.
- Salut !
- Salut Cédric, tu as du nouveau ? Mais dis donc, ça a l'air d'aller mieux, c'est spectaculaire !
- J'ai été voir un guérisseur.
- Il vaut chaque pièce qu'il t'a coûté.
Je lève un cercle de silence autour de nous avant de continuer.
- J'ai trouvé Johann.
- Vraiment ?
- Je ne vous l'ai pas dit car il valait mieux qu'il ne sache pas que vous êtes sur la piste des destructeurs. Il m'a d'ailleurs pris pour un protecteur.
- Tu l'as interrogé ?
- Plutôt brutalement. Il ne fera plus jamais de mal à personne en Outremonde.
- Merci, Ced, dit Ludvik.
- De rien. J'ai appris plein de choses. Tenez, prenez ce cristal, il contient tout ce qu'il m'a appris sous la contrainte de mon sort. Je retourne en chasse.
- Tu viens à peine d'arriver ! Repose-toi un peu et mange un morceau.
- Euh...
Un homme s'approche de notre table.
- Tiens tiens, mais qui vois-je ? Finnadan, tu vas mourir !
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